by Apoutsiak
Ski De Randonnee
Ski de Randonnée : Pigne de la Lé 3339 m - Pointe de Bricola 3658 m
Le Pigne de la Lé est à mon avis l'un des plus beau belvédère des alpes !!!
Topo
Montée à la cabane de Moiry depuis la Forclaz (les Haudères – val d'Herens)
De la Forclaz 1727 m remontéer le sentier qui rejoint les « pioches » que l'on suit jusqu'au hameau du Tsaté. Rejoindre alors le Liapey d'Enfer puis le col du Tsaté
J'ai fait un passage vers la pointe du Bandon 3064 m que l'on rejoint par un couloir raide (45°) puis une arête cornichée qui devient mixte sur la fin (pour mémoire je me suis arrêté 20 m sous le sommet avant le mixte)
Du col du Tsaté basculer versant Est jusqu'au lac de la Bayenna et gagner le versant ouest de la moraine gauche du glacier Moiry. Remonter dans ce vallon jusqu'au point 2687 m puis redescendre sur le glacier. Attention à se placer ni trop près des séracs en amont, ni trop près des crevasses en aval...
Traverser le glacier et rejoindre les pentes raides à droite de la cabane puis par une traversée Expo rejoindre celle ci – cabane de Moiry 2825 m
Pigne de la Lé 3396 m
De la cabane de Moiry : traverser au Sud Est (pentes raides est expo) pour rejoindre de larges névés. Les remonter pour rejoindre ka base de la face Nord Ouest du Pigne. Longer la base en direction Sud et contourner l'éperon Sud Ouest du Pinge et remonter les pentes terminales . Vue *****
Pointe de Bricola 3658 m
Redescendre les pentes terminales du Pigne jusqu'à 3300 m environ. Longer la Base des Bouquetns et traverser en direction de la Pointe de Bricola. Arête finale en mixte facile, je me suis arrêté au « Dôme »
Descente : par le même itinéraire
Récit
Impossible de trouver un partenaire pour cette fenêtre météo. Les partenaires habituels sont tous occupés et les posts sur skitour et camptocamp ne mordent pas. Pourtant elle est là cette fenêtre, je la lis sur les site météo et je la sens.
Je me résoud à partir seul.
A 9 h 30 , je suis à la forclaz, ski sur le sac pour une grosse centaine de mètres de portage. Puis du ski, d'abord en évitrant l'herbe puis plus facile. Je remonte les pistes pusi bascule en esperant me trouver dans le bon vallon. La météo est maussade, il fait gris, la neige fait même sont apparition. J'inspecte régulièrement la carte et le GPS, je veux éviter de me trouver dans le mauvais vallon...
Les nuages se lèvent un peu pour que je le vois : LE col ! Je gravis les derniers mètres.
Au col je suis accueilli par des bourrasques de neige. Je me suis prévu une petite option sans sac : la pointe du Bandon : 200 m de déniv fastoche. Je laisse skis et sac au col et attaque un couloir un peu raide. Un peu raide, c'est un pléonasme : il est RAIDE. Et je suis monté light : les crampons sont dans le sac, le piolet est dans le sac. Neige béton, dur d'enfoncer les chaussures. Je commence à regretter de ne pas avoir pris mon matos. A aucun moment ça ne se couche. Je sens que la descente va être également galère... J'essaie d'emprunter l'itinéraire qui me semble le plus propre, pas évident. Enfin , ça se couche. Une corniche, je me tiens à l'écart. Plus loin il ya deu mixte, gavé de neige fraiche. Je décide de m'arrêter là, j'ai déjà assez joué.
Demi tour, descente raide, concentré je progresse vers le bas. La neige est toujours aussi dure. Le prochain coup : je passerais en crampons : confort.
Voilà le col, je rechausse les skis et file. Je rejoins le lac de la Bayenna sous la neige puis le vallon morrainique. Je remets les peaux et c'est reparti. J'ai tendance à passer par la morraine pour voir le passage qui permet de gagner le glacier, mais il est loin. La visibilité est réduite, jour Blanc, désagréable, je déteste ! Un petit col, ça redescend doucement, mais pour rejoindre le glacier , la pente est raide, et je n'y vois pas à 10 m. Le relief est absent. Je finis par passer, pas très élégamment... Petite pause avant de traverser sous les magnifiques mais mençants séracs. Je me tiens à distance et file.
Dernière pente, raide et en neige plutôt dure. Puis traversée expo pour gagner la cabane.
La porte s'ouvre.
Tout est nickel, il y a même du gaz mais je ne parviendrais pas à l'alluimer (je vous l'ai déjà dit que je n'étais pas doué)
Pour le bois, le souci, c'est qu'il n'y a qu'une feuille de papier journal bien humide... Il va falloir être bon, une fois n'est pas coutume... Je joue les bucherons pour fabriquer du petit bois. Premier essai, le papier journal, trop humide se consumme. Seconde tentative avec du PQ, ça prend, grande est am joie. Et c'est parti pour une soirée neige et flotte ou l'objectif principal est de transformer l'un en l'autre... Entre deux je mange, puis file au lit, pour une nuit méga fraiche . Le thermomètre de la Suunto a enregistré 4°C7 dans la cuisine le matin alors qu'elle avait chauffé la veille !...
Départ au lever du soleil, magnifique, départ comme je les déteste, avec une traversée expo sur une neige verglacée par la nuit. Ca passe, je remonte les névés raides, l'avantage, c'est que c'est moi qui fait la trace, alors c'est à ma guise. La poudreuse fait son apparition un peu au dessus. Elle a l'air délicieuse, mais il va falloir la tracer. Car il n'y a personne dans le Vallon de Moiry aujourd'hui !
Je contourne la base du pigne et remonte vers le sommet ! La vue est magnifique : l'Obergabelhorn, le Zinalrothorn, le Weisshorn, au loin on voit le Cervin et le grand glacier de Moiry.
Il faut filer, vers la pointe de Bricola, courte descente, je remets les peaux, et ça repart dans la poudreuse à tracer. Je trace loin des crevasses, ou au mieux. La find de la montée est longue, un vilain faux plat sans fin. Voilà un Dôme, si ça n'est pas la pointe de Bricola, je décreterai que c'est le Dôme de Bricola. Déjà les lenticulaires sont sur le Grand Cornier, annonçant la fin de la fenêtre météo. Et c'est parti pour la descente. La poudre est parfaite, légère. Au loin , les 4000 se couvrent. Le passage raide à proximité de la cabane est en neige dure, vu l'expo, je reste prudent. Je remets les peaux pour remonter sur la moraine en rive gauche du glacier. Puis nouvelle descente pour retrouver le pied du col du Tsaté. Reste 4000 m. J'ai oublié un truc pour cette sortie : La crème solaire. Je sais que je suis crâmé, je le sens. Je subis un peu ces 400 m ! Je trouve une trace de montée, étonnant, je la suis, trace typée Suisse tendance dré dans le pentu. Et quand on a moins de guibole, c'est un peu dur, mais c'est toujours mieux que de tracer...
Voilà le col, le ciel est devenu tout gris. Descente dans le Val d'Herens au mieux, parfois trop palt, il faut pousser sur les bâtons. La neige est transfo, parfaite pour une fin mars !
Je déchausse et mets les skis sur le sac pour un e courte descente jusqu'à la voiture, où j'arrive crâmer dans les deux sens du terme !!!
Chasseron depuis buttes - sur les traces du Trophée du Chasseron
Hier, après avoir judicieusement négocié avec ma moitié, retour au Chasseron, avec un nouvel itinéraire : celui du Trophée du Chasseron au départ de Buttes.
L'idée est la suivante, me faire le trophée du Chasseron (en revenant à la voiture) (le trophée a eu lieu la semaine dernière) MANGER et repartir pour profiter des Combes.
Je pars donc de Buttes un peu avant 9 h. Le départ est une remontée de piste sous un télésiège pas glop ! Puis la piste emprunte un sentier raquettes (la honte pour un skieur de randonnée) qui n'est pas tracé et il y a 10 - 20 cm de poudreuse (pour faire un temps digne du trophée du Chasseron faudra repasser) traversée d'un champ dans de la profonde. Je retrouve un sentier pour rejoindre le haut de la station.
Descente sur les Dénériaz non tracée, vu que c'est assez plat, c'est un poil galère ! pousse bâton.
Dénériaz, repeautage, je sais que je suis dans les choux pour faire un temps correct sur le tracé.
Je remonte dans la forêt puis dans la grande Combe. Les peaux humidifiées au départ à basse altitude colle avec la poudreuse froide et bottent... la galère.
Je suis en train de revoir mon plan : je veux skier les combes maintenant avant de rentrer à la voiture et sans achever en une fois le trophée du Chasseron. L'inconvénient : j'ai laissé toute la bouffe à la voiture ! et j'ai seulement 500 ml d'eau la gourde est presque vide !
Je décide de passer au chalet du Chasseron après le sommet ravitailler .
Le sommet, le voici, je ne fais pas de vieux eaux, je redescends au chalet acheter deux barres ( en plus de 3 que j'ai découvert au fond de mon sac, ça devrait le faire !) Pour l'eau, ça le fait pas, je me débrouillerai.
Première descente, superbe, poudreuse excellente, agréable, un délice. Je passe à la Merla et descends dans la forêt dans le passage qui descend directement sur la Dénériaz. Saut de petits arbres, slalom, un délice même si la neige s’alourdit sur le bas ! Je repeaute et remonte en haut de la combe. Je rebotte dans la combe et retrouve la Crête pour une seconde descente extra ! 3*** ! 2ème descente.
Je remonte au sommet du Chasseron avant de poursuivre vers la combe des Roches éboulées. Je sens mes cuisses bien dures, déjà 1900 m de déniv aujourd'hui. Mais vu la qualité de la neige... Et c'est reparti, neige excellente, de CINEMA. Je rejoins le ruisseau, où je m'abreuve et rempli ma gourde. La remontée de la combe, pourtant courte, est longue !
En haut, l'objectif est de suivre le parcours du Trophée du Chasseron (la descente) En parlant de descente, c'est hyper plat (avec de courtes montées) Jeux du pousse bâtons. J'ai eu la bonne idée, en début d'hiver de faire farter mes skis par Intersport , et bien c'est bien moins efficace que le fait maison ! Résultat : je pousse. Je décide de changer le nom du Trophée : trophée du Cuissu ! après 2 ou 3 km en faux plat (montant ou descendant) voilà la descente, sur piste, sans trop d'intérêt, je file en enchainant les virages, puis c'est une piste verte forestière, un gars me dépasse, fier de lui. Je le laisse sur place dans un portion plus raide, arrivant, à fond les ballons à la station de Buttes
23 km 500 - 2200 m de déniv - 5 h 30
Vidéo Chassron à ski de rando
Janvier 2015
Bon c'est un peu trop caméra embarqué entre 1 minute 30 et 2 minutes...
Bonne lecture
Ski de randonnée : Weissmies - 4017 m
Après un but il y a quelques années, me voilà de retour par l'autre versant.
Jolie ascension en très bonne condition
En attendant le topo et le récit complet, voici la vidéo
Topo
Accès à la cabane Weissmieshütte
Prendre les télécabines de Kreuzboden 2397 m (30 CHF aller retour)
De là, rejoindre la cabane soit en remontant la piste de ski, soit en empruntant le sentier sur la crête. Attention aux marmottes sur le sentier !
Sommet :
De la Weissmieshütte 2726 m , rejoindre la piste au Nord et la remonter pour gagner le plateau au dessus (pont 2892 m CNS) et Hohsaas, le haut de la télécabine 3135 m.
Rejoindre le glacier : Triftgletcher par la piste.
Rester en rive droite et traverser le palteau glacière vers 3200 – 3300 m
remonter au mieux le système de bandes de glace. (crevasses) et rejoindre l'arête qui passe par le poitn 3307 m vers 3500 m d'altitude.
Remonter cette arête pour arriver au Nord du point 3813 m puis suivre l'arête versant Ouest jusqu'au sommet 4017 m
Descente
par le même itinéraire.
Carto - fichier GPS
Récit
Mardi, nous venons de terminer l'ascension du combin de Tsessette et j'apprends que la météo est mauvais pour le week-end, et qu'Anne ne pourra me rejoindre ce soir. Que faire, rentrer ou trouver un sommet à faire rapido pour profiter de cette semaine de vacances. Un coup de fil à ma routeuse préférée, la Yann Giesendanner de Haute-Marne : ma femme ! Demain devrait rouler. Je vérifier que je peux atteindre Saas Grund avant la fermeture du téléphérique et je file dans la vallée de Saas.
16 h, je suis équipé et plonge dans la télécabine qui me projette à Kreuzboden. Je pars en baskets, skis sur l'épaule et les pompes de ski en bandoulière ! La neige n'est pas loin. Devant pareil spectacle, les marmottes fuient, c'est vrai que je dois faire peur ! La neige arrive rapidement après 20 minutes de marche, je chausse les skis. Tranquille je remonte les névés. Un passage le long d'une cascade est assez stressant, je finis pas passer le ski au fond.
Quelques virages, voilà le refuge, 2 allemands en provenance du Weissmies m'accueillent, ils l'ont fait à pied, et ont l'air bien nase (surtout le plus jeune)
Séchage, préparation de la course du lendemain, repas, et au lit... A 19 h 50, j'ai dormi d'une traite jusqu'à 4 h du mat et j'ai du bien ronfler (ben oui, j'ai le nez bouché en ce moment!)
4 h, je décolle en essayant de ne pas réveiller les « casques à pointe ». 4 h 35, je fais une photo du coucher de lune et je pars. Je me suis prévu 2 h pour rejoindre le glacier. La montée remonte une piste (bleue je pense) et ça grimpe efficacement. Je laisse le Lagginhorn et son lenticulaire. Voilà déjà Hohsaas, 1 h seulement que je skie.
Je me fourvoie un quart d'heure en voulant suivre une hypothétique trace sur mon GPS alors qu'il suffisait de suivre la piste... Je me prends une bonne gamelle dans la croute en réparant mon erreur ! Il suffisait... de suivre la piste !
Bref, voilà le glacier, j'enfile mon casque et c'est parti, d'abord rester en rive droite puis traverser le plat glacière en se méfiant des sournoises crevasses. Je traverse une énorme coulée d'avalanche pour me retrouver en rive gauche. Je me pause des questions, qu'est ce que je fais là, seul dans cette grosse montagne. La réflexion laisse place à l'action, je progresse. Je dois être un tout petit point dans cette immensité de glace vu du bas !
Je mets les skis sur le sac quand c'est raide et trace vers le haut, il me semble que c'est le plus facile pour traverser la zone , comment dirais je … tourmentée. Je rejoins la trace des allemands, c'est plus facile , même si la trace est souvent trop profonde, ils ont du descendre fort tard, hier … Je traverse et gagne le point 3530 m pour une première bonne pause. Je poursuis à ski, puis à pied dans la portion raide de l'arête, pas envi de m'en coller une sur cette neige bien dure ! , voilà l'arête , le brouillard (un nuage stagne sur le sommet depuis ce matin) et le vent ! Je laisse les skis au col enfile mon masque et pars pour les 200 derniers mètres. Visibilité réduite, je suis les traces de mes prédécesseurs. Je longe l'arête, et progresse vers le haut, le vent forci, la visibilité rétréci, tiens, voilà le sommet, dire que j'avais buté à 50 m de celui-ci par l'autre versant il y a quelques années.
Bon , pour la vue faudra revenir.. ; Je fais quelques pitreries au sommet (il faut bien alimenter le blog qui est un gros mangeur …) avant de me lancer dans la descente à corps perdu, le but, avoir la télécabine avant midi (oui, tout ferme entre midi et 14 h!) Je rejoins les skis, puis neige béton sur une pente raide, ça descend rapido vers le passage technique, crampons piolet, j'effectue la traversée à pied, avant de remettre les skis dans pour la partie moins expo. Je file dans les coulées d'avalanche pour rejoindre le plat du glacier et son pied. Puré ce que ça va vite ! Depuis Hohsaas, la neige est juste revenue comme il faut et c'est un régal. Ayant bien repéré je parviens à rejoindre le refuge , à ski ! Je récupère mes quelques affaires et file vers Kreuzboden ses marmottes et ses télécabines. 11 h , je suis large !
Une belle journée de montagne...
Encore !
Ski de Randonnée - Grand Combin de la Tsessette - 4137 m
Tsessette Express !
Par le Corridor
Reste encore quelques photos a publier
Les tentatives précédentes :
But dans la tempête dans le couloir du Gardien Juin 2008
Traversée Sud Nord (Valserey - Panossière face Sud -> couloir du Gardien par le Combin de Valsorey) juin 2009
Combin de Valsorey - Combin de Grafeneire Juin 2012
Combin de Tsessette : Juin 2014
Topo
Cabane F X Bagnoud – Panossière
Se garer à Mauvoisin 1821 m
emprunter le sentier qui mène à la Tseumette puis à la combe des Otanes (au dessus du point 2506 m CNS)
Remonter la combe des Otanes jusqu'au col des Otanes 2846 m (la combe garde la neige longtemps en fin de saison au chausse vers 2500 m!)
Redescendre au mieux plein ouest pour rejoindre la cabane de Panossière (cab FX Bagnoud) 2641 m
Combin de la Tsessette
descendre la morraine et ganger le glacier de Corbassière
Traverser le glacier en diagonal pour passer en rive gauche sous le Combin de corbassière (2 km!)
Longer la rive gauche et gagner la pente sous le plateau du déjeuner qui permet de gagner le plateau des Maisons blanches.
Remonter le plateau du déjeuner
remonter le Corridor, assez exposé au chutes de séracs !!! surtout dans sa première partie, (dans la seconde on peut se tenir à distance – à vérifier …) puis poursuivre vers le sommet par un dernier plateau … plat ! 4135 m
Récit
Au concours de celui qui est le plus en retard, c'est Enguérran qui a gagné : 1 h et quart, merci les grèves de Taxi, bilan, il est arrivé tout chaffouin à Martigny et passablement énervé. On a filé à Fionnay, laissé une voiture sur place puis on est monté au lac de Mauvoisin pour pique-niquer sous le cagnard.
Aparté refuge. Perso, je comptais monter au refuge pendant qu'il était ouvert mais non gardé (avant, en juin c'était comme ça et avant, c'était il ya deux ans!). Durant la semaine, Anne, connaissant mon projet, m'avertie qu'une sienne amie a contacté le gardien pour ce Week-end. Et que celui-ci lui a indiqué que le refuge était fermé, pas de local d'hiver. Je file sur le site internet, et effectivement, en tout petit en bas de page d'accueil il est indiqué qu'il n'y a pas de local d'hiver. Je consulte Enguerran pour décider d'y aller quand même, en bivouaquant !
Je suis outré du fait que l'on puisse fermer un refuge. Dans ce cas là, ça n'est plus un refuge, c'est un hôtel, enfin bon, on a beau maudir cette décision, on en est tributaire...
Bilan, entre 18 et 20 kilo sur le dos pour le départ sous le cagnard de Mauvoisin. Il fait chaud sur le sentier bien raide. Nous discutons tranquillement sous nos charges espérant la neige pas trop loin... Une heure et demi plus tard, Hosanna au plus haut des Cieux, elle est là, nous pouvons enfin chausser les skis, ça fait toujours quelques kilos de moins su le sac !
Nous remontons la combe tranquillement, pour gagner le col des Otanes. La pause est courte, nous filons vers la cabane. Un court déchaussage, nous permet de rejoindre la moraine du refuge où nous cherchons un emplacement de bivouac à l’abri des orages, pas facile sur une moraine...
Nous décidons d'aller voir la terrasse du refuge, et là, ô joie le refuge est ouvert, enfin juste le sas d'entrée où l'on enlève d'habitude nos chaussures. On a porté tout ce matos pour rien. Je suis vert ! Dans le refuge il est indiqué : ceci n'est pas un local d'hiver, ceci est un local de secours ! Et bien cela aurait pu être stipulé sur le site internet !
Nous sommes dégouté mais c content, cela résout notre problème de possible perturbation orageuse cette nuit, sous un toit en dur, c'est mieux !
Dans le refuge, il y a tout ce qu'il faut, on a tout monté pour rien : du gaz, des matelas, des couvertures, des ustensiles de cuisine et de la bouffe !
Pendant qu'Enguerran part pour la corvée d'eau j'opte pour la petite sieste dès qu'il est loin.
Fin d'après midi a discuté de la stratégie de demain, pour nous c'est opération Tsessette, que nous avons loupé il y a deux ans presque jour pour jour, à 20 minutes du sommet environ, la descente du mur de la Cote, en glace nous avait pris 2 heures et il était déjà tard... Engue est favorable a une ascension Blitz type Tsessette Express en montant directement par le Corridor, j'opterais plutôt pour une traversée des 3 sommets en passant par le couloir du Gardien, la face nord Ouest est en glace) , beaucoup plus longue mais également plus élégante.
Pourvu qu'on ne butte pas...
2 lagopèdes en pleine mue (corps bruns ailes blanches) viennent briser nos discussions
Repas sympa puis coucher vers 8 h, le réveil est à 2 h 30 !
2 h 30, la musique du Grand Bleu trop rapidement éteinte, j'en aurais bien profité un peu plus, pour nous pas de Grande Bleue mais une salle froide et obscure. Petit dej vite avalé tout en s'équipant. Le bruit du bau dard et du matos qui cliquète, les frontales nous donnent un teint blafard. Il fait beau, mais le Grand Combin est couvert, un lenticulaire ? Dans le noir difficile de se prononcer.
Descente vers le glacier par la moraine, à pied, skis sur l'épaule, efficace. On chausse, et c'est parti pour 2 kilomètres de plat, la lune s'est couchée, il fait nuit noire. Au début Engue devant, puis derrière après qu'il ait opéré une pause. Nous remontons le glacier sous le Combin de Corbassière. Derrière nous ça se lève doucement et les couleurs ne sont pas bonnes... le mauvais temps ? Aller à Tsessette et en finir, c'est juste l'objectif. Je parviens à suivre Enguerran sans trop de problème. Pour une fois j'ai l'impression d'être en forme.
Gros coup de fatigue sur le plateau du déjeuner, je sens que la nuit a été trop courte. Et je quille sur mes skis tandis qu'Enguerran file sur la crête qui permet de voir le Corridor (« c'était pour skier au soleil prétendra t il à postériori) Je n'avance plus, je ferme les yeux pendant 5 ou 6 pas avant de les entrouvrir et de progresser. Engue fait une pause, je le rejoins. Je suis bien mûr pour une solution rapide. Corridor et Tsessette express, il ne faudra pas trainer.
Pour ceux qui ne connaissent pas le Corridor, il faut le décrire : Un pan incliné pas très large , une 50 mètres au plus étroit sur 600 ou 700 m de long, avec 300 mètres au dessus, des immeubles de glace de plusieurs étages qui ne demandent qu'à tomber plus bas (des séracs) , c'est à dire sur le Corridor. (bon pour le couloir du Gardien, on n'est pas tout à fait sûr que ça soit moins exposé vue qu'en haut du couloir il y a un sérac et qu'on y passe près d'une heure et demi en dessous)
Bref, c'est la pause avant le Corridor, et je m'endors sur mon sac. C'est Engue qui me réveille en me parlant. On repart, il faut filer, la micro sieste m'a fait du bien. Je parviens à suivre à nouveau Engue. Nous passons la première partie, la plus exposée avant de nous retrouver un peu à l'abri. C'est magnifique, mais impressionnant, j'avoue que je n'ai pas beaucoup regardé tout en haut.
Enfin nous voilà au dessus du Corridor. Engué a un coup de barre, il file à fond sur 20 ou 30 mètres puis s’arrête. Je le suis à mon rythme, opérant des pauses quand je le rejoins. Je le laisse légèrement mariné dans sa galère avant de passer devant sur le plateau supérieur, espérant lui donner le bon rythme : le mien ! Je progresse tranquillement, le temps est magnifique, il reste moins de 100 mètres de dénivelé, je vois Engué qui galère à fond sur ces derniers mètres. Pour une fois que ça n'est pas moi... Le mythe de l'aspi invincible tombe ! Voilà le sommet, superbe. Engue me rejoins quelques secondes plus tard. Nous profitons du moment. Il m'aura fallu 4 sorties, 8 jours pour me faire les 3 sommets du Combin... (un but dans la tempête pour la première tentative, le Combin de Valsorey par la face Sud descente par le Gardien pour laEric Houlley deuxième avec brouillard sur le plateau supérieur, la traversée Combin de Valsorey et Grafeneire en butant à quelques encablures du Tsessete il y a deux ans.
A oui, en parlant de but, j'ai mesuré le temps qu'il nous a fallu pour atteindre le sommet depuis le point atteint il y a deux ans : 17 minutes ! 17 minutes sans aucun difficulté, un simple faux plat montant ! Merci Engué (ben oui, moi j'étais partant pour le sommet il y a deux ans)
Son seul argument c'est qu'auourd'hui on a une superbe vue.
Je lui propose sans conviction de monter au Grafeneire, mais Engue préfère en rester à son Tsessette Express, et la descente tranquille me plait pas mal...
Et zou, c'est pari pour la descente, Corridor avalé, en neige dure. Puis transfo ensuite. Le paysage file, on se fait plaisir. Une petite pause avant le plat du glacier, un poil de canard et voilà la moraine. On remonte au refuge, on récupère le matos laissé et on repart à ski vers plan Goli. Dernier déchaussage. On a la bonne surprise de voir qu'il font un nouveau sentier de bisse, bien plat, et hyper efficace. On prend une douche de cascade au milieu (obligatoire) , une pause au bien nommé lieu dit mon repos avant la trop longue descente vers Fionnay dans le cagnard.
Merci Engue pour ce Tsessette Express !
But à l'Aiguille du Jardin et à la Grande Rocheuse
Deux sommets peu connus, mais en fait ce sont deux 4000 un peu techniques des alpes (4035 m et 4102 m) . L'idée était de montée au Couvercle puis de gagner le Col Armand Charlet par le couloir du col (un couloir parallèle au Whymper à la Verte. De là, à droite pour l'aiguille du jardin, puis retour au col pour gagner à gauche, la Grande Rocheuse.
Puis ç'aurait été rappel puis Aiguille Verte et retour par le Whymper
ou
descente directe dans le Whymper
ou
descente par le col Armand Charlet le couloir
Mais rien ne s'est passé comme prévu
Topo
Accès au refuge du Couvercle
Depuis le Montenvers.
Prendre le sentier qui mène aux échelles du Montenvers qu'il faut bien entendu redescendre. Attention au pierrier délité en bas de celles ci.
Remonter la mer de glace et gagner la jonction avec le glacier de Leschaux. Gagner le refuge soit par les échelles des Egralets (pour ceux qui aiment le gaz ils vont être servis) et la morraine du glacier de Talèfre
Soit par la rive gauche du glacier (à droite donc) par la Pierre à Béranger. Rocher pourri et moraine parpinante. C'est la solution choisie en ce 25 mai 2014
Accès aux sommets
Du refuge du Couvercle, gagner le pied du couloir (c'est le même itinéraire que pour gagner le pied du Whymper), il faut suivre la rive droite du glacier en longeant la base du Moine , de la Nonne et de l'évêque. Passer le Whymper, c'est le couloir suivant La Rimaye se situe à 3530 m.
Remonter le couloir jusqu'au col Armand Charlet 3998 m.
A droite sommet de l'aiguille du Jardin avec 5 à 10 m de mixte : 4035 m
A gauche sommet de la Grande Rocheuse en neige.
Descente soit par le Whymper soit par le couloir (attention pour la seconde solution, désescalade)
Récit
Mercredi, mail de Jeff, qui me propose une sortie ce Week-end, voilà une proposition qui ne se refuse pas.
Il me propose une goulotte au Grand Capucin puis un couloir Rebuffat à la Tour Ronde.
Je valide.
Puis mon esprit s'envole vers les 4000, et je repère l'aiguille du Jardin et la Grande Rocheuse qui doivent être en condition (et oui, le Whymper a été fait la semaine dernière et il l'est et le couloir d'accès possède la même orientation)
Jeff me répond qu'il y a trop de neige. (il pensait que je proposais l'arête du Jardin). Alors là, je sors les arguments chocs, les photos de chaque aiguille glanées sur internet pour lui montrer qu'en haut au pire il y a 10 - 15 m de mixte. Et à mon grand étonnement, mes arguments font mouche.
Vendredi, la voiture pleine, direction Chamonix, en faisant étape à la Fully en suite pour me tester sur un kilomètre vertical (que je parcours en une heure environ, loin des 32 minutes du vainqueur de 2013 ...) puis je vais me ruiner au Vieux Campeur, il y a pas mal de matos à changer...
7 h 45, Samedi, Jeff est ponctuel comme une horloge astronomique, ça tombe bien, moi aussi, nous filons au Montenvers, et choppons le train de 8 h 30, blindé, (oui, c'est le premier train, rempli d'alpiniste en partance pour la mer de glace et sa fameuse école ( la high school of the ice see) et des hindous qui souhaite voir la mer de glace dans le brouillard (ils vont être servis)
Le train nous dégueulle à 1913 m, et nous nous mettons sur les rails du sentier, direction les échelles. Ça réveille,avec les skis sur le sac, c'est un bonheur. Je repense aux Droites, gravies l'été dernier et ce fameux retour à 20 h 30 jusqu'en bas dans la vallée, ben oui, à 20 h 30, il n'y a plus de train.
Mer de glace, pleine de cailloux. Ben on est pas prêt de skier. Je me demande même si c'est une bonne idée de les avoir emmené...
Finalement, sur un replat, on chausse. Jeff a pris ses skis d'approche, je suis avec mes skis de rando classiques. Au retour, ils vont souffrir...
On traverse un torrent grâce à un rocher-pont, nous voilà sur la rive droite. Tout va bien, j'ai déjà faim ! Après avoir bien insisté je réussi à glaner une modeste pause ravitaillement sur la moraine entre le glacier de Leschaux et la mer de glace. Ouf.
Nous louvoyons dans la morraine pour optimiser le ski et parvenons à remonter le glacier jusqu'au bas du glacier de Talèfre. Il faut déchausser pour gravir des rochers, où rien ne tient ! Quel bonheur. Le Nirvana du skieur alpiniste, un sac hyper lourd (ben oui, y a la bouffe, le matos, la corde de 60 m pour les rappels, deux piolets techniques) les skis sur le sacs, et sous les pieds, Ô joie, de jolies rochers ronds, et aucun d'entre eux ne décide de rester en place ! Vous ajoutez un bon petit soleil qui vous tape sur le crâne, et vous retrouvez ainsi la bonne ambiance du bas de la moraine de la Pierre à Béranger.
Un peu plus haut, on retrouve la neige, pour gagner du temps on ne met pas les skis. Ca se remonte bien, mais on essaie de rester à l'abrit des chutes de pierre à droite. La pente se redresse, quelques chutes de pierre. L'une d'elle traitresse, feint un rebond à gauche avant de repartir à droite, droit dans mon épaule. "Outch ! " Bon, rien de grâve, la douleur n'est pas importante, mais je suis pressé de quitter ce passage.
Voilà le sommet de la moraine, un peu de rochers (toujours un peu instable) et voilà la neige. On peut remettre les skis pour une grande traversée du glacier de Talèfre. Je me retrouve devant, à tracer au mieux entre les bandes sans neige. Quelques déchaussages en rive droite et nous gagnons le refuges du Couvercle dans un dernier raidillon tout en soupe.
Un bon pique nique, une bonne sieste (2 heures ! ben oui la nuit va être courte on a prévu de se lever à minuit et demi). Vient ensuite la corvée d'eau, il faut aller chercher l'eau sous le nouveau refuge. Après avoir un peu cherché, nous trouvons une cascade. Nous remplissons à moitié les bidons du refuge avant de remonter. Deux techniques s’affrontent : moi, le bidon en main en guise de bâton, ça fait une trace bizard et ça tue un peu le dos, Jeff : le bidon accroché au sac à dos en son sommet, le déséquilibrant à tout moment. Bilan, on a bien trempé les peaux qui étaient sèches, mais on a de l'eau pour un régiment, ça devrait suffire pour les 7 personnes au Couvercle ce soir.
Soirée sympathique, repas à 18 h 30 avec deux souris entre les jambes... dont la résidence se situe dans les couchettes du bas de notre petit dortoir, à 19 h 30 nous sommes dans les dortoirs. Dur de s'endormir quand il fait grand jour, que les 5 autres alpinistes discutent dans la pièce à coté, de planche de surf, de voyage en Norvège, de Fjord, d'aurore boréale. Moustiques ou pas. "J'hésite entre ça et la bringue avec des potes dans les pays de l'est !" La Croatie... Bon ça fait toujours rêver.
Minuit quinze, je contrôle fébrilement l'heure, plus qu'un quart d'heure à dormir. je crois que j'ai tout de même dormi. Minuit trente, j'éteins le réveil après la première sonnerie, je réveille Jeff et jette un coup d’œil fébrile par la fenêtre. On voit des étoiles. Oui, le premier réflexe de l’alpiniste, le matin, c'est de regarder le ciel pour savoir s'il fait beau. On déjeune en silence, à la bougie (oui, l'alpiniste aime le XVIIIème siècle, époque bénie où il n'y avait pas d’électricité, où l'on s'éclairait à la bougie). On échange quelques mots, en silence (notez que ça n'est pas facile !). On s'équipe, et on quitte le refuge aussi silencieusement que possible... La première porte claque et la seconde grince comme celle d'un vieux manoir hanté (désolé pour les autres occupants, mais à 20 h hier soir ils n'ont pas arrêté EUX AUSSI de faire des aller retour, et on a nous aussi profité de ces deux doux bruits.
On décolle, nuit d'encre. Jeff m'indique que sa frontale est faible, c'est assez finement joué de s'en rendre compte le matin d'une course où l'on décolle à 1 h 05 et où le soleil se lève vers 6 heures. Je me cale derrière lui pour l'éclairer et c'est parti. Première pente raide. Jeff a du mal, les chaussures d'alpi dans les skis d'approche sans couteau, c'est pas top ! Tandis que je virevolte derrière. (Ben oui, chaussures de ski, ski de rando et couteaux, LE bon choix technique)
Nous progressons, Jeff a l'air de vouloir longer la base de "l'éperon" Moine Nonne Évêque. Le souci c'est qu'il n'y a quasiment aucune trace. Je dois régulièrement mettre ma frontale "plein gaz" pour éclairer la montagne... ou presque. On avance, et je me trouve plutôt en forme car j'arrive à suivre Jeff relativement facilement... à moins que ...
La météo annoncée n'est pas parfaite et nous surveillons du coin de l’œil les nuages qui s'accrochent aux Jorasses ainsi qu'un hypothétique lenticulaire sur le Mont Blanc au loin. Dans le noir, rien n'est net. Jeff passe en mode crampons, il en a marre de se tordre les chevilles. 20 minutes plus tard, une pente raide me fait l'imiter. Il me dit qu'il n'a pas la caisse. C'est vrai qu'il a une sale gueule. M'enfin qui n'aurait pas une sale gueule en se levant à minuit 30 ?
Nous progressons, Jeff annonce le Whymper à notre gauche. On se croirait aux Louvres avec un guide conférencier des monuments de France, "à votre gauche, la Joconde de Léonard de Vinci" Sauf que dix minutes plus tard, je sors le GPS qui m'indique que 1°) on a pas atteint le pied du couloir Whymper et que 2°) on est trop haut. On opère un dépôt des skis, petite pause ravitaillement. Jeff a mal au ventre et à la tête. Qui a dit "alouette" ?
Nous poursuivons, toujours encordés, Jeff passe le pied dans une crevasse, je l'imite à mon passage alors que j'avais tenté la technique du gars qui se décale de deux mètres pour pas faire comme son prédécesseur... Rien de grave. La neige n'est pas régulière par moment et nous use quelques peu.
On passe sous le vrai Whymper, on contourne l'énorme éperon qui descend de la Grande Rocheuse et on commence à remonter ce qui nous semble être le couloir Armand Charlet.
C'est vrai que j'arrive à suivre Jeff facilement . Khomeiny serait il vieillissant ? Le Burgener haut savoyard serait il fatigué. La pente se raidi. La cordée s'élève vers la rimaye. Jeff s'affale pour une pause juste en dessous de celle-ci. Elle est béante, comme la gueule d'un cachalot affamé. Ça ne va pas. Jeff a froid, ses jambes tremblotte comme un alpiniste débutant, il a envie de vomir et la le mal de tête persiste.
Au dessus une énorme rimaye et un micro pont de neige me font comprendre que c'est le point de non retour. 500 mètres de couloir entre 45 et 55° nous attende si nous poursuivons.
J'essaie de réchauffer Jeff qui n'y parvient pas . Je lui file un anti inflammatoire (automédication quand tu nous tient) Nous décidons qu'il est plus prudent de rebrousser chemin. Je suis hyper déçu, mais je sais que c'est la bonne décision. (J'enrage quand même car ça sentait bon le hold-up du week-end)
Ô Rage Ô désespoir...
3531 m 4 h du mat'
Nous rebroussons chemin, pour rejoindre les skis, au GPS, dans la nuit noir, on ne voit pas à 50 m même avec la frontale.
Puis c'est le skis, sur de la neige béton. Le bruit que font les skis sur la surface est insupportable, faudra que je pense à monter un casque antibruit la prochaine fois. Heureusement, ça se ski bien, mais ça durci les cuisses. On décide de descendre directement sans passer par le refuge. En jouant judicieusement on arrive à traverser de l'autre coté du glacier de Talèfre (quand je dis judicieusement , c'est relatif, il faut quand même pas mal pousser sur les bâtons mais ça aurait pu être pire...)
Descente, skis sur le sac, sur la moraine, avec les crampons sur le névé central puis sur les Rolling stones... Là, c'était pas la même musique... Mais je ne suis pas tombé. On se retrouve sur le plat du glacier de Leschaux. On file vers la jonction avec la mer de glace. On fait une pause sur la moraine. puis c'est ski sur glacier au programme avec pleins de petites pierre pour bien n.... (CENSURE) les skis. Mais bon j'avais pas envie de marcher. On essaie de trouver le meilleur passage à ski au milieu de ces cailloux. On fini par déchausser à porter des échelles. Je remonte les échelles, suant comme un boeuf et pensant à mes grands parents qui avaient le glacier au ras du Montenvers (ou presque), en plus, habilement, j'ai décidé de garder la Goretex, pour bien mariner dans mon jus. On pique un judicieux sprint pour avoir le premier train de 8 h 30... qui ne part ... qu'à 9 heures ! La pause au Montenvers passera vite. Premier train à la descente, seuls occupants. Nous dormons. A 9 h 30 nous sommes dans Cham. Il fait beau et ça m'énerve.
On a tout de même passé un bon moment, et ç'aurait pu être un hold up dont j'aurais été fier... CA n'est que partie remise.
Ski de randonnée : Äbeni Flue 3962 m
Konkordiahütte Blatten par l'Äbeni Flue
Dernier jour du raid à ski en Oberland
Après 4 4000, la fin d'ascension se fera avec des semelles en plomb et un souffle d'asthmatique...
Topo
De la Konkordiahütte, gagner la Konkordiaplatz, que l'on traverse vers l'ouest.
Remonter le Grosser Aletschfirn
Virer à droite, Nord après les points 3227 m et 3463 CNS pour rejoindre l'Äbeni flue firn.
Louvoyer entre les crevasses 3400 3500 m pour gagner le plateau glacière puis la grande pente Ouest de l'Äbeni flue. 3962 m
Carto fichier GPS
Fichier GPS de l'Äbeni flue au format GPX
Récit
Dernier jour du raid, et dernier jour de cette semaine à 4000 après la Nordend, la pointe Dufour, le Gross Grünhorn , et la Jungfrau, le programme a été bien rempli.
Dernier reveil de type Orangina par François, je me retrouve dans la salle à manger à mâchonner mes tartines de beurre qui ce matin ont du mal à passer.
Décollage, et drnière descente pour rejoindre la Konkordiaplatz.
Balais des frontales, je tente quelques photos, et certaines sont assez réussies.
c'est parti pour 6 ou 7 km de plat, presque comme chaque jour. Nous rattrapons un goupe d'anciens, ils doivent être 7 ou 8. Sous l'Aletschhorn, c'est très beau. Comme d'hab, Yves et François prennent les devants, comme d'hab', je lambine derrière. Je scrute ma montre, 2 heures qu'on a quité le refuge et 65 m dénivelé positif... UN RECORD !
Enfin ça monte, Yves se calle derrière moi, il se dit fatigué, et trouve mon rythme à sa guise. Nous montons tranquillement tandis que François file comme le vent. Passage entre les crevasses, je me retrouve à nouveau seul derrière. On va bientôt rejoindre le monde en provenance d'Hollandiahütte.
quelques crevasses plus tard, je propose à Yves et François de laisser les sacs pour les 300 derniers mètres, proposition qui rencontre l'approbation générale. Ca fait du bien je commençais à montrer de gros signes de lassitude.
Quel plaisir de skier sans sac !
Et pour une fois je suis devant, avec Yves et François à 30 cm de l'arrière de mes skis, parfois ça touche, je ne dis rien mais n'en pense pas moins !
Sans sac la dernière pente est relativement vite absorbée, voilà le sommet, joli panorama sur les 4000 environnants.
Il est temps de descendre. C'est parti pour une jolie descente de ce sommet qui est ... tout moche ! (ben oui c'est une dépose d'héliski, ça n'aide pas, pourtant on n'a pas trop été dérangé. )
On retrouve , les sacs, et les faux plats (descendants)
La Hollandiahütte devant nous, nous décidons de pique niquer au col. Et Yves m'offre les tant attendues sardines à la tomates, excellent mais tachant !
Je partage mon repas avec quelques choucas.
Puis c'est la descente, à fond, vers Blatten, tout se passe bien, nous descendons en rive droite alors que nous sommes montés en rive gauche. Nous amusant à la vue de nos traces, perdues dans le brouillard à la montée, on a presque tourné en rond... Quelques faux plats plus tard (ben oui, c'est ça l'Oberland), un peu de canard, des skis qui collent, nous arrivons à Fafleralp. Sous le soleil, les randonneurs arrivent nombreux. Et lambinent au soleil. La route est à présent complètement dégagée et une navette est mise en place. Nous la prendrons (10 CHF !) Ça économise 5 km de portage. Nous descendrons avec les musiques traditionnelles Suisse en fond sonore
La balade est finie, je me retrouve dans la 206 SW avec mes fix dans la joue et un bâton dans les flancs, mais ça, c'est une autre histoire (voir épisode 1)
Ski de randonnée - Jungfrau - 4158 m
Dernier 4000 de ce massif de l'Oberland qu'il me reste à gravir (si l'on excepte le Schreckhorn et le Lauteraarhorn qui sont un peu excentrés)
Topo
Pour rejoindre la cabane Konkordiahütte depuis Blatten et la Lötschenlücke voir ici
Jungfrau
Nous la décrirons depuis la Konkordiahütte. Il est également possible de rejoindre la voie normale depuis le Jungfarujoch et le train
De Konkordiahütte descendre les escaliers menant à la Konkordiaplatz (2 km)
"Remonter" le Jungfraufirn (plutôt plat) en rive gauche puis le traverser (2 km 500)
Remonter les pentes jusqu'au pied du point 3506 m
Remonter cette pente à 40° environ
puis remonter l'éperon pour gagner la rimaye du Rottalsattel
La passer et gagner le Rottalsattel 3885 m
Remonter l'arête puis traverser la pente de neige ou de glace pour gagner l'arête proprement dite. Remonter l'arête (mixte et la gauche de la pente de neige pour gagner le sommet de la Jungfrau (II III)
Carto fichier GPS
Fichier GPS de la Jungfrau au format GPX
Récit
Pour le récit de la journée précédente, voir ici, ascension du Gross Grünhorn
Les journées se suivent et se ressemblent, à une heure près. A 3 heure du matin, comme d'hab, je suis secoué comme un cocotier par François, classique et efficace, mais peu agréable quand on est en train de rêver qu'on farniente sur une plage de tahiti, bercé par le doux bruit des vagues et le chant des vahinés...
Le petit dej' est dur à avaler, je me remémore les paroles du gardien " la Jungfrau est en glace" m'a t'il affirmé quand je lui est parlé de notre projet. Et sur camp to camp, la dernière Jungfrau gravie portait les même mentions : GLACE
Je mâchonne mon pain comme une âme en peine.
Classique début de journée, les escaliers pour rejoindre le skis, les frontales sur le glacier puis d'un seul coup nous voilà seuls dans cette immensité. Les autres cordées vont ailleurs, mauvais présage. Je rumine en moi même, ça sent mauvais le but, cette glace à passer.
Mes deux partenaires me larguent c'est un classique, et nous avançons lentement, fourmis dans cette immensité. L'Oberland, c'est un peu , le petit Himalaya. C'est plat !
A un moment, François est loin derrière, il fait des photos. J'en suis tout éberlué. 3 minutes plus tard, il est déjà dans ma trace, même pas essoufflé... Trop fort
Il faut traverser le glacier, c'est interminable et voilà que ça monte sous le lever de soleil, magnifique, même les crevasses deviennent belles, avenantes, on s'y jetterai presque ... Le Mönch brile de mille feu. Le vent est là, la luminosité superbe. Nous louvoyons entre les crevasses surveillant au loin quelques skieurs en provenance du Jungfraujoch.
Nous laissons les skis sur le sac pour chausser les crampons dans la raide pente sous le point 3506 m. Chacun à notre tour nous faisons la trace pour atteindre l'épaule, où en nous retournant, nous pouvons apercevoir la meute qui monte à ski, avec ou sans couteau... chapeau.
On se cale dans la file, François de plaint des conversions exposées, c'est vrai qu'il ne faut pas s'en coller une en tournant. Mais les zones de conversion sont solides. Les groupes se mélangent, et voilà la rimaye nous laissons les skis pour l'aborder et rejoindre le col : le Rottalsattel. On remonte alors l'arête pour passer nue petite crevasse sans prétention (pour l'instant) puis voilà le passage en glace. Un guide suisse passe et nous laisse deux broches pour nous assurer (il les laisse avant tout pour ne pas avoir à les reposer à la descente) Je ne fais pas de chichi pour les utiliser. De l'autre coté, un peu de mixte, un peu de neige à 45°, de nouveau du mixte et voilà le sommet, Yes.
Nous entamons la descente, tranquille, le guide du sommet me lance : "Et vous laissez les vis à glace !", me suspecterait il de vouloir lui voler ses broches ? Je n'ose l'affronter et lui répond poliment "Euh, ... bien sûr que non, guide helvétique bien aimé, je vous remercie de nous avoir laissé utiliser ce précieux matériel, à nous, humbles alpinistes amateurs..."
Je vois dans son regard que si je n’exécute pas son injonction, il me rattrapera à ski et me défoncera personnellement la tronche à coup de piochon. De toute façon, je ne vais pas tenter le diable...
Nous croisons une alpiniste usé assise seule sur l'arête. Je lui demande "Ça va ?" elle me répond essoufflée " Juste un petit mal des montagne, ça va aller !" Un guide l'a laissé poiroter là afin d'emmener le reste du groupe au sommet. Et elle attend sagement .
Bon la descente s'opère tranquille, et nous profitons bien des broches, sans les gauler, on sait se tenir...
La petite crevasse de la montée s'est bien ouverte, elle nécessite déjà un bon petit saut pieds joints ... la rimaye s'est également ouverte et nécessite également un petit saut.
Nous voilà sur les skis, la neige est bonne, pas parfaite, mais bonne, le paysage de rêve. La pente raide est avalée à ski. Au pied, c'est pique nique, avec le groupe du guide Suisse à proximité, heureusement qu'on lui a laissé ses broches, on aurait retrouvé mon corps dans une des énormes crevasses voisines.
La descente se poursuit, les Suisses devant, les Français derrière. Le plat du Jungfraufirn nécessite un peu de poussage, mais pas trop. Je remets les peaux au pied de la Konkordiaplatz. Dépose des skis au pied des échelles. Et c'est reparti pour 120 m de montée. Un femme est en difficulté avec son guide au pied, visiblement elle a le vertige. Son guide finira par la grimper sur l'escalier en la tirant avec une sangle. Un petit quart d'heure plus tard, voilà le refuge, le soleil et la fonte d'eau pour nous réhydrater.
Plus qu'à retraverser la Lötschenlücke en passant par l'Abeni Flue... Mais ça , c'est le programme de demain !
Ski de randonnée - Gross Grünhorn 4043 m
Topo
De konkordiahütte 2850 m
Descendre les échelles et rejoindre la Konkordiaplatz. Partir au Nord et gagner la rive gauche de l'Ewigschneefäld (crevasses) . Gravir les pentes sous le Grunegghorn (crevasses) puis la rampe directement sous le Grunegghorn (séracs) Rejoindre l'arête au milieu (neige 45 °) puis la suivre jusqu'au sommet (II II+)
Carto fichier GPS
Fichier GPS au format GPX
Récit
Ce matin, je suis réveillé, secoué comme un cocotier ! c'est François, le responsable réveil du groupe qui s'applique à m'appliquer sa torture. 4 heures. Je me lève donc et descend à la cuisine où c'est l'effervescence. Pour le coup, on se lève une heure après les autres, l'objectif étant de bien laisser passer la perturbation.
Petit déjeuner dans le coltard, classique. Et zou, en piste... Escaliers pour descendre jusqu'au glaciers (nos 120 m biquotidiens !) un poil de ski à la descente, puis on peaute. traversée d'une partie de la Konkordiaplatz. puis virage à droite vers le glacier Ewigschneefäld. Deux cordées nous précèdent, une de 4 puis une de deux. La trace louvoie entre les crevasses mais ça passe bien.
Comme d'hab, je suis loin derrière Yves et François, mais au miracle, je dépasse la cordée de deux. Bon, j'ai longuement hésité à les suivre pour garder un bon rythme, mais l'occasion était trop belle. Oui, au cours de ces 6 jours de montagne, j'aurais dépassé !!!
Nous opérons une judicieuse pause au pied de la réelle montée vers le sommet. La cordée de 4 s'est encordée, nous restons libres... Ils restent devant, nous papillonnons derrière. Ça grimpe bien.
Nouvelle pause. Je remercie nos hôtes pour la trace, ils repartent devant. Mais peu après, François décide de dépasser. Un combat France Allemagne digne de la demi finale de coupe du monde de 82. Le duel Batiston-Schmumacher se rejoue à 4000 m . La finesse contre le gros bourrinage. En gros, nous, petites conversions élégantes mais fréquentes, eux, Dré dans le pentu, cale de montée au maxi de chez maxi, je me demande même s'ils n'ont pas voulu mettre une "raponse"... Pas une conversion.
Dans le combat, il y en a un qui souffre , c'est bibi.
Ben oui, il faut dépasser 4 skieurs d'un coup, qui avancent droit dans la pente donc relativement rapidement. Et vu que j'étais déjà au taquet... Devant François virevolte, Yves l'imite tandis que je souffre. Notre trace et la leur se confondent ce qui fait que nous nous gênons. Pas de quartier, C'est Verdun, ou le chemin des Dames qui se jouent ici sous le regard des séracs bien menaçants du Grunegghorn.
Voilà le col, François y opère un virage. Puis nous rejoignons les "casques à pointes" sous la rimaye. Ils se décordent. Et nous partons les uns après les autres. Pour la rimaye, c'est François qui est devant (le chef des Allemands, l'aurait judicieusement laissé passer à l'approche de cette perfide crevasse) Je lis dans le regard de François tout le désarroi à avoir à jouer le rôle de testeur de pont de neige. Je l'encourage avec Force (ben oui, ça m'évite à avoir à passer devant !)
Il hésite; se dresse sur le pont. et par un pas immense passe sur la lèvre supérieur. Je passe en troisième position, et c'est déjà de la rigolade ! Tout est admirablement bien tracé. Un peu de mixte dans les rochers et voilà l'arête. Et je ne sais pas par quel miracle, je me retrouve devant. Et je déroule dans ce mixte facile. Rapidement, je me retrouve loin devant les autres, tachant de choisir le passage le plus judicieux sur l'arête ou dans la face ouest.
Cette escalade facile est un régal. Je me retourne de temps en temps pour attendre les autres.
l'arête est longue, mais pas trop.
Trop loin devant, j'opère une nouvelle pause, et en profite pour mettre ma doudoune. Le vent est bien présent sur l'arête. François me rejoint. Au loin Yves ferme la marche derrière les allemands, d'un geste du pouce il me fait comprendre que tout va bien !
Nous repartons, l'arête finale en neige. Un dernier collet avec de la neige pulvérulente va me proposer une petite résistance, comment le passer. Je commence par évacuer la neige poudreuse puis décide de descendre les crampons dans la raide face ouest. Ça passe, pas forcement esthétique, mais ça passe, et voilà le sommet.
François passe, assis sur les fesses, le court passage (voir vidéo) puis le premier allemand et tout le monde se rejoint au sommet.
Et voilà la descente. Nous sommes devant. Yves mène la danse, puis moi, et enfin françois qui assure chaque pas. L'arête passe bien, la pente raide au dessus de la rimaye aussi. La rimaye ne pause aucun problème , déjà les skis.
Enfin nous allons skier...
Alors là, il faut préciser que François, initiateur CAF Télémark, nous a venté depuis 48 heures les avantages du télémark au point que s'il y avait eu un point de vente sur la Konkordiaplatz, je me serais procuré le précieux matériel.
En pratique, il n'en est rien. A la moindre faute de quart, c'est chute en avant, et le visage de François est maculé de neige et de glaçons, stigmates des aléas de son sport !
Il faut reconnaître que le geste est élégant mais que la technique ne pardonne pas l'approximation, et avec cette neige... Notre François , tel Jésus sur le Golgotha, tombera au moins trois fois, sans Simon de Sirène pour venir l'aider...
Je décide à ce moment là, d’abandonner l'idée de me mettre au télémark et de conserver mes bons vieux ski de rando classiques !
Voilà le plat du glacier, pause pique nique bien sympa, avant de poursuivre vers Konkordiaplatz et ses mythiques échelles, à remonter pour la seconde fois !
Une grande pensée pour Erhard Loretan au cours de cette course !
Lötschenlücke 3164 m au GPS - traversée Blatten - Konkordiahütte
Récit d'une soirée sans eau dans la voiture.
D'un trajet compressé au fond d'une berlinette...
Et d'une montée sous la pluie, la neige et le brouillard, où nous tirâmes trop à gauche... tel le professeur tournesol... "beaucoup trop à l'ouest !"
Topo
Se garer à Blatten (ou mieux à fafleralp si la route est ouverte !)
De Blatten, remonter la route jusqu'à Fafleralp.
De Flafleralp passer le pont un peu plus loin et remonter le vallon en rive gauche du torrent. Gagner le Langgletscher que l'on remonte pour atteindre la Lötschenlücke. de là redescendre versant ouest le Grosser aletschfirn pour rejoindre la Konkordiaplatz. 120 m d'escaliers permettent de rejoindre la tant attendue Konkordiahütte
Carto fichier GPS
Récit
Tout commence la veille. Je rentre de la double ascension Nordend Dufourspitze avec Cécile et Enguerran, et il me faut trouver un gîte.Il est plus de 18 h et j'ai la flemme de faire des bornes. Fort intelligemment j'ai anticipé le problème, j'ai mis un matelas dans ma voiture. La transformant en minicamping car à volonté !
Je me cherche un petit parking tranquille et après 15 minutes de quête, je trouve une jolie clairière au dessus de la vallée du Rhone. un avant goût de paradis.
Je prépare mon sac du lendemain et décide de me faire un repas, et là, problème : je n'ai pas d'eau. Et le gros de ma nourriture est de la nourriture déshydraté... bien joué ! (et pas la moindre trace d'une petite trace de boite de conserve !
Bilan, au menu, ce soir, jus de pomme et apéritif, boite de pâté sans pain (ben oui, j'ai aussi oublié d'acheter du pain) Soupe de légumes (par chance j'avais amené de la soupe en brique) et boite de gateau en dessert (ça, je ne suis jamais à court de munition !)
Et au lit, en essayant d'éviter les crampes, la journée a été longue, et je suis peu réhydraté.
Le lendemain matin, réveil à 7 heures pour un rendez vous à 8, la nuit a été bonne, déjeuner, rangement, et décollage pour Sierre. Je retrouve Yves et François, un skitourien et un camp2campiste (C'est ça le double effet kisscool quand on met deux annonces !)
On remplit rapido la voiture et c'est parti (sans doute un peu trop rapido) ... 5 minutes plus tard, je me rends compte que j'ai oublié mes chaussures de ski à la voiture. Demi tour, retour au parking pour récupérer mes précieux ustensiles. Ouf, j'étais parti sans le savoir pour un plan galère !
Je me retrouve à l'arrière d'une 206 SW avec une fixe low tech incrustée dans la joue gauche, un baton dans le flanc droit, avec deux inconnus à l'air patibulaire.
Le pilote ne dit mot (mais n'en pense pas moins) Le moteur vrombit à chaque sortie de virage, incrustant un peu plus les morts de la fix dans mon frêle épiderme. Je sers les dents en gémissant discrètement. Coté passager, François fait la conversation, j'essaie de rester courtois, supportant difficilement, la lame du piolet qui me lacère le mollet à chaque virage.
Les virages s'enchaînent, nous prenons de l'altitude, dans un coup de frein, je prend un sac à dos sur la tête, et les broches à glace , non protégée viennent me lacérer le coup. Plaisir du covoiturage alpin.A présent il pleut. Le Lötschentall blafard nous accueille. Pas un chat dans les rues de Blatten. Et la route de Fafleralp est fermée, bilan 5 km de plus et 300 m de déniv supplémentaire !
C'est glauque.
Nous voilà partis, les séances chaussage déchaussage se suivent régulièrement, il n'y a pas assez de neige sur la route. Il pleut, l'occasion de tester l'étanchéité de nos vêtements high tech en Gore tex XCR ! Avec la capuche, je suis au sec mais je n'entends rien . Sans, j'entends la conversation, mais je suis humide... Nous croisons une fraise, puis une deuxième qui travaillent ardemment au déneigement de la route.
C'est la guerre. Les fraises déneigent le peu de neige qu'il nous reste à skier. Au retour ça va être l'horreur. Voilà qu'elles se mettent à deux de front et nous poursuivent. J'hésite à me coucher sur la route et faire le sacrifice de mon corps afin d'arrêter ce carnage, JE VEUX redescendre à ski à la voiture. Je ne sais pas si c'est la pluie, ou la peur de me faire hacher par les Fraises puis déchiqueter et projeter dans le bas côté, mais je ne suis pas allé au bout de mon idée ...
A notre retour, 4 jours plus tard, la route sera dégagée, et il y aura un système de navette pour descendre à Blatten
Flafleralp, citée morte, pas un chat, on aperçoit de vieilles traces de ski de fond. Il pleut à grosse gouttes, et dire que la météo annonçait des AVERSES EPARSES ! La pluis est continue et forte. Nous poursuivons ce long chemin plat, elle est loin cette Lötschenlücke.
En fin au nième kilomètre, ça commence à s'élever. Je prends la tête alors que j'ai bien remarqué que j'étais le moins en forme. Après la pluie... la pluie ET le brouillard. Jour blanc, les pentes sont faibles, il faut tirer tout droit en se jouant des irrégularités du relief. C'est ensuite François qui passe devant, il neige à présent.
C'est au tour d'Yves. Bon alors Yves, il a une particularité, il tire à gauche, et comme je vais moins vite, et que je suis souvent 30 mètres derrière (ou plus) je le vois bien que la trace vire à gauche. J'ai beau le "remettre dans le droite chemin, il part à gauche ( Je ne sais pas si c'est du à ses idées politiques , je ne lui ai pas demandé).
Bilan, à un moment, on se retrouve à 200 m de la trace , trop à gauche, c'est le GPS qui l'indique. Je prends les choses en main, mais mes 2 accolytes, ne veulent pas perdre d'altitude, On est toujours trop à gauche. Sur le GPS je vois qu'il devrait y avoir un éperon rocheux, que j'aperçois lors d'une rare éclaircie... GO GO vers l'éperon, et revoilà la trace.
C'est reparti, je garde ma place de dernier de cordée, toujours un peu derrière, il faudra un jour que je pense à partir avec des gros nuls, ça me changera !
Voilà le col, le ciel s'éclairci pour nous montrer, les sommets de l'Oberland. L'aletschhorn, gravi il y a près de 10 ans, le Gross Grunhorn, objectif du lendemain et les immenses glaciers. Au fond, le Finsteaarhorn, méconnu maître des lieux, gravi il y a près de 15 ans (mon premier 4000 du coin)
Tiens en parlant d'immense glacier, il faut descendre. Nous faisons de beaux virages dans cette fraîche poudreuse, et puis ... c'est tout... La pente s'aplani, et il faudra pousser sur les bâtons et prendre beaucoup d'élan pour avances. Que ceux qui n'ont pas farté lèvent la main. Nous sommes deux, seul François avance dans cette douce poudreuse.
7 km 500 de poussette avec un sac énorme, quelle joie. Je suis pas prêt de remmener Yves, le spécialiste du ski de rando à la journée et du petit sac !
Grand plat, nous remontons sans peau au pied des échelles. Je décide de les parcourir à fond (chaque jour) En 12 grosses minutes, je suis au refuge.
Bon accueil du gardien. Opération fonte d'eau réalisée par François, perso je suis crâmé, fumé, demain, il y a encore un beau morceau : le Gross Grunhorn...
Ski de randonnée - Monts Roses - Nordend 4609 m - Dufourspitze 4633 m
Bonne grosse course d'envergure.
Où j'ai fait l'erreur de partir avec deux pisteurs secouristes, Grenoblois qui plus est, bonjour les cuisses à la descente...
Topo
Accès au point de départ
Remonter le Mattertal en direction de Zermatt et se garer à Täsch, dans le grand parking bétonné à droite(il y a sans doute d'autres solutions)
Prendre le train Täsch Zermatt
A Zermatt prendre le train qui mène au Gornergratt et s'arrêter à Rotenboden : 2815 m
Montée au refuge
De Rotenboden il faut suivre le chemin d'été pour rejoindre le glacier (attention : portage tôt en saison pour info)
gagner le Gornergletscher (2500 m environ) et remonter les pentes en direction de la Monte Rosa hütte 2795 m
Montée aux sommets Nordend Dufourspitze
Du refuge Remonter l'untere plattje puis l'obere plattje pour gagner le glacier (3360 m )
Virer au nord Est puis passer au sud des rochers du point 3827 m CNS
Au nivaeu de Scholle CNS virer à gauche (nord est )
Vers 4200 m d'importante crevasses barrent le passage (j'ai pris un but à cet endroit là en 2003 ! )
Gagner alors le Silbersattel 4515 m
Nordend
Par l'arête au Nord et les rochers faciles gagner la Nordend 4609 m
Dufourspitze
Par le couloir au Sud (cordes fixes) gagner l'arête légèrement à l'ouest du sommet (croix) 4634 m
attention, il peut y a voir du monde dans le couloir et ça bouchonne.
Carto fichier GPS
Récit
Je retrouve Enguerran et Cécile à Sierre et nous voilà parti sur la route de Zermatt, même si la partie ascension est courte, la journée va être longue.
Je regrette déjà mon choix, partir avec deux pisteurs secouristes qui passent leur temps en altitude donc bien acclimatés me parait un choix peu judicieux. Je vais encore passer ma vie derrière.
Le parking est empli de grosses berlines allemandes, BMW, Audy, porsche, chacune vallant largement plus que le prix d'une maison, c'est aussi ça, Zermatt, on ne s'y sent pas forcemment le bienvenue. D'autant plus que nous circulons dans la petite 206 SW d'Engue, ou comment se faire remarquer dans ce monde de fric... Malheureusement, c'est aussi ça, Zermatt.
Train hyper confort, courte pause dans Zermatt où nous regardons le Cervin avec un peu de nostalgie. discutant du bon sens pour faire la traversée. Je reste persuadé que mon sens est le bon. Je ne crois pas avoir convaincu Engue...
Nouveau train, direction Gornergrat. Et voilà la station Rotenboden, tout le monde descend, en fait juste les alpinistes en mal de montagne. Pique nique sur un banc. Puis départ, il faut rapidement déchausser, la face pour rejoindre le glacier est plein sud et sèche archi sèche (comme les chaussettes de l'archiduchesse), zou, les skis sur le sac et nous descendons vers le glacier, c'est BEAUCOUP plus long que prévu, il y a même quelques passages de désescalade. Voilà le glacier, un peu de louvoiement en suivant la trace et on va pouvoir rechausser face à une superbe arche glacière.
On peaute et on remonte. Vu que je fais des vidéos, je me fais larguer et j'ai du mal à savoir si c'est le fait de faire des vidéos ou une méforme chronique qui fait que je me retrouve derrière... mystère... nous croisons des raquettistes qui galèrent à fond pour descendre, vive le ski ! Voilà le refuge, , de l'extérieur pas très beau, mais je vais avoir une heureuse surprise à l'intérieur.
Et oui, dedans, tout est raffiné (enfin presque) en tout cas les petits dortoirs de 7-8 sont bien agréables et l’escalier qui fait le tour du bâtiment permet le séchage des affaires et une vue imprenable sur les sommets alentours...
Je m'étais donnée comme consigne "pas de sieste" pour bien dormir le soir, résultat, une heure de dodo dès que je me suis mis dans mon lit... râté. Je ressors pour assister à une énorme avalanche dans al face Nord du Liskamm, le souffle viendra jusqu'au refuge (voir la vidéo) poussant tout le monde à rentrer provisoirement ... (Engue qui dormait pensait que la météo avait tourné...)
Un bon repas et au lit !http://alpinisme.over-blog.net/article-18420342.html
Après un coucher de soleil d’Anthologie, ila réussi à passer derrière la Dent d'Herens avant de se coucher pîle entre cette dernière et le Cervin !
Le lendemain, 3 h réveil, mal dormi, dans notre de 7 où nous dormions à 5, nous avons eu la chance d'avoir le ronfleur de l'extrême ! bilan, petite nuit. Cécile et Engue tardent à se préparer , je monte faire quelques photos du refuge de nuit. Puis, c'est parti. Le balai des frontales dans cette nuit noire est toujours un spectacle. On se fourvoie 5 minutes avant de retrouver le bon chemin. Les conversion s'enchaînent, les passages biens crevassés en plein été sont passés sans soucis.
Comment souvent, je me retrouve derrière. (2 - 3 minutes) Je sens la fatigue, j'avance à mon rythme. Je me fais une bonne pause "Thé de marche" (Marchthé en allemand) barres qui me revigore un peu. Nous abordons la zone 4200 m, réputée pour ses crevasses, nous nous encordons et poursuivons facilement vers le Silbersattel au milieu de ce dédale où la trace louvoie.
Voilà le col, j'ai repris du poil de la bête. Mon objectif, la Nordend paraît si proche, si on l’atteint, il ne me restera plus que la pointe Giordani, sommet que j'avais oublié en 2003 lors de mon premier passage ainsi que Roccia Nerra comme 4000 à gravir dans ce coin... Pas les plus difficile.
Crampons piolets nous voici partis pour l'arête qui est assez longue (500 m environ avec pleins de petits ressauts) un peu de glace par endroit, fait qu'il faut rester vigilants. Cécile n'a pas une grosse expérience mais elle s'en sort hyper bien. quelques pas d'escalades plus loin, nous sommes au sommet ! Yes, le 4ème sommet des alpes !
Retour en arrière, toujours concentrés. Les passages un peu techniques se suivent. Tout à coup, devant moi, Cécile Zippe. Je tends la cordeau maximum, tandis que parfait réflexe, elle plonge son piolet dans la neige et la glace. Elle s'arrête 2m en dessous. Engue derrière a lui aussi planté sont piolet au cas où. Ouf, bon coup de stress qui se termine bien. Heureusement que nous étions "corde tendu court ... Je termine la descente au Silbersattel assez stressé par chaque bruit de crampon suspect... Il n'y aura pas d'autres alertes.
Au col je propose à Engue de monter à la pointe Dufour. c'est reparti, et c'est moins drôle... Il y a plein de monde, des cordes fixes et des cordées à croiser. On perd un temps fou. D'autant plus que cetains ascensionistes ne sont pas forcemment doués doués... Le métro aux heures de pointe !
Dans un couloir, nous sommes bloqués par les cordées descendantes. Je me fais allègrement saucé par les spindrifts des cordées au dessus. Je suis trempé, d'autant plus que ça dure 10 minutes un quart d'heure... Je repars transi de froid. On file vers l'arête. puis le sommet. J'ai préféré mon ascension par l'arête estivale (arête Est)
Nous redescendons, il y a moins de monde, donc ça passe mieux. Et retrouvons le Silbersattel et nos skis.
C'est là que ça se complique pour moi, mes deux acolytes sur les planches à longueur de journée, ont des cuisses en bétons, que dis je, en titane.
Et c'est parti, pour une descente, qui va me chauffer les cuisseaux. Heureusement au départ, les zones crevassées, nécessitent des pauses repérages ou je peux me refaire. Malheureusement en dessous de 4200 m, ça ne dure pas. Moi qui aie l'habitude de faire des pauses "récup" toute les 30 secondes, je suis servi.
Ils enchaînent les virages à toutes berzingues tandis que mes cuisses durcissent. Les filaments d'actine et de myosine ont consommé tout le calcium disponible pour se contracter, et souffrent du manque d'oxygène pour alimenter les filaments et permettre leur bon fonctionnement . Et si par manque de calcium , je me mettais à faire une éclampsie puerpérale, puré les médecins à l’hosto diraient : "on a jamais vu ça" et moi penaud qui tenterait de leur expliquer la cause de ma consommation de calcium... sous les lazzi et quolibets.
La descente ressemble à la montée, je suis derrière. En deux coups de cuillère à peau , le refuge est en vue. Nous opérons une courte pause avant de repartir vers Zematt.
La vitesse est la même. Des oups dans le bas des crevasses et des petits séracs du Grenzgletscher, puis un long plat (la vache, comme ils sont loin, ne pas s'en coler une, sinon il faudra pousser sur son long plat) Ça passe; un peu de pousse bâton. Puis un canyon impressionnant. Un énorme torrent, des parois verticales, un peu de neige dure au bord, et pas le droit de tomber, sinon, c'est la noyade assurée ! Heureusement, techniquement, ça n'est pas trop dur !
En dessous, ça s'aplanit, nous avons droit à un court portage de 5 minutes pour rejoindre la piste de ski. Puis c'est la descente en mode "ski de piste mais gros sac à dos vers Zermatt" . On déchausse, reste à traverser le village pour rejoindre la gare.
Et voilà comment gravir deux beaux sommets de 4000 m ( le 3ème et le 4ème plus haut des alpes ...)
Merci à Engue et Cécile
Ski de randonnée : Aiguillette des Houches - 2285 m
Aiguillette des Houches 2285 m
Topo
Se garer au Bettey 1352 m au dessus des Houches (10 minutes de voiture environ)
parking avant le village.
De là, rejoindre le Plan de la Cry en remontant dans le village puis suivre le sentier qui amène au Chalets de Chailloux.
Passer par le point 1996 m carte IGN puis emprunter une direction ord Est . Remonter la dernière pente raide pour atteindre l'aiguillette des Houches (2285 m)
Récit :
Dernier jour de vacances aux Houches, je souhaite en profiter avec le sommet du village.
Je rejoins le parking, de nombreux raquettistes en provenance de la perfide Albion se préparent, ils suivent attentivement les conseils de leur accompagnatrice. Ils partent à gauche quand je pars tout droit, on ne se reverra pas !
Je remonte les hameaux enneigés impressionné par l'absence de voiture. Tout se fait à pied. La classe, mais je ne pense pas que Sandrine apprécierait...
Voilà le sentier, des traces de raquettes fraîches, 2 ou 3. Je remonte le sentier, à fond, 600 ou 700 m / h quand ça n'est pas trop plat. 3/4 d'heure plus tard, je rejoins d'autres anglais, ils sont deux, je les passe, à moi la trace. J'opère une petite pause avant les chalets de Chailloux. Puis me remets en route. Vigilant, il a neigé et les risques d'avalanche ne sont pas nuls. La visibilité est réduite.
J'opère une grande traversée. Je ne parviens pas à bien identifier e sommet, par contre de belles pentes dans lesquelles je n'aurais aucune confiance sous la crête à 2300.
Je décide de m'arrêter sur un petit col (qui s'avèrera se situer juste en aval du sommet de l'aiguillette 40 m environ en dessous au sud)
Les deux raquettistes m'ont suivi, et poursuivent vers le sommet.
La descente est bonne (à part au départ où je trouve un peu de croute) puis c'est la forêt sous les Chailloux, et je décide de couper le sentier. Par moment c'est un excellent choix, parfois, c'est une galère intégrale, avec la peur d'avoir à remonter... Forêts de sapins infranchissables qui fouettent le visage. Neige sans consistance qui fuit dans les pentes raides sous les skis. Du beau ski combat...
Bon il faut dire qu'avec le GPS, j'arrive plutôt à m'en sortir, mais je me suis tout de même bien battu.
Je file dans les hameaux vers la voiture.
Une jolie petite sortie en solo, à faire par beau temps, et jusqu'au sommet !
Ca compte comme un petit but quand même ...
Ski de randonnée : Tour des Aiguilles Crochues
Jolie rando, avec Louis.2 cols :
le col des Aiguilles Crochues 2701 m
et le col de Bérard 2460 m
Traversée depuis Les Praz de Chamonix - le télésiège de l'Index - Et le Buet
Topo
Depuis le télésiège de l'Index, gagner le haut du petit téléski au Nord. De la remonter la combe pour gagner le col des Aiguilles Crochues. Attention à la fin 150 m entre 40 et 50°
Du col redescendre à flanc sous l'aiguille du Belvédère et la pointe Alphonse Favre pour remettre les peaux vers 2300 m et gagner le col de Bérard.
Du col descendre dans le vallon de Bérard au mieux, attention, grand plat au milieu. La fin se fait en général en rive droite du cours d'eau. On rejoint alors les pistes de ski du Buet.
Récit
Nous voilà partis avec Louis pour la traversée des Aiguilles Crochues.
Caisse - Queue pour prendre le téléphérique de la Flégère - puis on chausse, télésiège de l'Index. On en profite pour tester les ARVA sur le testeur en haut de la station. Malheureusement avec nos forfaits randonneurs on ne peut pas prendre le dernier petit téléski qui fait gagner quelques dizaines de mètres.
La météo n'est pas parfaite, mais ça devrait passer. Louis espère du monde sur la course, il sait que souvent, les randonneurs l'encouragent, il va être déçu, on ne va voir personne, à part deux "collègues" à plus d'un kilomètre.
C'est parti pour rejoindre le haut du petit téléski par une longue traversée à flanc. On n'est pas encore vraiment parti, on voit des skieurs et on entend fort le bruit des remontées. Ah, quand on aura détruit tout ça...
Enfin nous voilà au départ réel. Louis se retourne souvent pour voir s'il n'y aurait pas "d'encourageurs" en partance... Les conversions s'enchaînent, Lous pétouille par moment. Je tache de choisir la trace la moins raide afin que ses skis aux peaux droites, tiennent facilement sur la trace.
La pente se raidit. nous laissons les skis pour attaquer la suite à pied, encordés. Tout se passe bien, 20 minutes plus tard nous sommes au col, dans un léger brouillard pour une pause ravitaillement.
On attaque la descente à flanc dans le temps gris. Au départ de la poudre, puis une partie bien croûtée avant d'enchaîner dans une trace parfois verglacée à flanc. Bien désagréable, mais tout se passe bien. Nous repeautons pour repartir vers le col de Bérard.
On retrouve de la bonne neige dans ce vallon et le col est atteint sous quelques flocons. L'heure de se restaurer : sandwich, chips et actimels remplissent nos estomacs.
On attaque la descente déjà bien tracée de partout, mais en poudre. Je parviens à faire un joli salto avant en butant dans un caillou couvert de neige que je n'avais pas vu ! Spectaculaire mais sans gravité !
Sur le plat, Louis galère un peu. C'est ça, l'inconvénient d'être trop léger, on manque de glisse et de puissance sur les portions peu raide !
Enfin on rejoint le chemin qui mène au Buet, Louis est un spécialiste de ce genre de ski. Un régal. Voilà les pistes de ski et la civilisation !
Reste à rentrer en stop aux Houche, 4 voitures, nos remerciements à eux : Un saisonnière de Vallorcine, un skieur de randonnée Grenoblo-Parisien, un Anglais Chamoniard, et un Corse moniteur de ski. De petites rencontres bien sympathiques. Je me demande même si ça n'est pas la partie que Louis a préférée...
Ski de randonnée : Col du Tour Noir - 3535 m
Nouveau record d'altitude pour Louis après les 3429 m de la Tête Blanche
Après la traversée des Aiguilles Crochues la veille, je décide que nous enchainerions avec l'ascension du col du Tour Noir, la fenêtre météo est brêve...
Topo :
Prendre les remontées mécaniques pour monter aux Grands Montets (possibilité de partir de Lognan ou du bas, mais avec un enfant de 12 ans sans passer par le refuge, ça semble compromis...
Ayez de la patience les jours de beau temps, il en faut !
Descendre le glacier des Rognons plein ouest pour rejoindre le glacier d'Argentière.
"Remonter" le glacier en direction du refuge d'Argentière (j'ai mis remonter, mais c'est assez plat), 2 choix : soit passer sous le refuge soit remonter un peu plus loin pour prendre la rive droite du glacier des Améthystes.
On reste dans les deux cas en rive droite du glacier des améthystes, puis en son milieu vers 3300 m avant de gagner le col du Tour Noir 3535 m , la pente se redresse quelque peu.
Carto fichier GPS
A suivre
Récit
Après la traversée des Aiguilles Crochues la veille, je décide que nous enchainerions avec l'ascension du col du Tour Noir, la fenêtre météo est brève...
Nous filons au magasin de location pour avoir des skis de rando corrects (et pas les skis décathlon bricolés) Dès qu'il les voit, Louis est sous le charme, des Dynastars verts fluos avec la carte dessus et des fixations plum ! Même s'ils font 1 m 60, ce qui m'ennuie un peu pour les conversions, nous les prenons, il n'y a plus que ça. Le loueur est un peu inquiet qund je lui parle de mon projet : emmené Louis au col du Tour Noir. "Vous avez un guide" - "Non !" "Vous en avez déjà fait ?" - "Oui !"
Nous voilà dans la queue de la caisse du téléphérique vers 8 h 10, pendant que c'est la cohue pour prendre le télé, il a neigé cette nuit, et il fait beau.
Il nous faudra près d'une heure pour gagner le sommet des Grands Montets. En haut , grand beau, sans vent, il ne fait même pas froid malgré les -14°c annoncés !
Nous descendons les escaliers et commençons la descente. Miam, 30 à 40 cm de poudreuse sur une neige dure traffolée, c'est un régal. La descente du glacier des Rognons fut un moment génial, et trop court, seuls 5 skieurs étaient passés avant nous là où nous sommes passés !
Déjà en bas, il faut peauter, et pas une trace sur le glacier d'Argentière. C'est beau, mais il va falloir tracer.
Je me mets à la tache, et Louis me suit tranquillement. Nous passons sous la verte et mon (?) couloir Couturier Sous les Droites, graviers l'été dernier et devant les Courtes, un superbe souvenir de traversée avec Isabelle.
Nous décidons d'attaquer la moraine du glacier sous le refuge. La neige est dure par endroit et Louis doit déchausser pour passer un petit raidillon. Puis j'enchaine les conversions, de jolies Z dans cette montagne vierge.
Il fait faim, j'opère une judicieuse pause pique nique juste avant de pause les skis sur le glacier, 11 h 50. On repart tranquillement, un groupe de 5 a fait une autre trace plus à l'Est nous décidons de la rejoindre afin de moins nous fatiguer.
Il fait une chaleur a crever, je skie en carline polaire manches courtes, ça ne va pas durer.
Je vois une fille à l'agonie, je le précise à Louis, je sais que ça va le motiver. Et ça marche, 5 minutes plus tard, il l'a dépassé. Mais ô horreur, que vois-je ? Des gens dépeautent... CA fait seulement 10 minutes que nous sommes dans leurs traces ... Aucun d'entre eux n'ira plus loin. Flûte. Loin derrière, je vois 3 personnes qui pourraient venir nous relayer.
Je poursuis, la trace se fait, mais Louis en deuxième position doit tout de même forcer un peu. Nous arrivons au long plat avant le col. Je sens que Louis fatigue et nous décidons de chanter tout en nous donnant des objectifs accessibles : le pied d'un couloir, un ressaut...
Le temps a changé, jour blanc, vent et froid. J'ai du mal à apprécier la pente. Quelques conversions, me voilà au col, balayé par le blizzard. Louis me rejoint. Nous sommes heureux et fier ! Les premiers au col du Tour Noir dans la poudreuse. Malgré le temps , la descente devrait être bonne.
Je m'occuppe des manips, tandis que je mets Louis à l’abri du vent. Il rechausse et part.Je le rejoins. Ensuite, c'est petite godille ou grands virages, c'est selon. Parfois c'est ski dans la trace quand il y a trop de neige et pas assez de pente.
Nous croisons le groupe de 3. Je me rends compte que c'est un groupe avec guide, il m'explique que ses deux clients n'ont pas été capable de nous rattraper. Moi qui aie tant espéré partager la trace...
Superbe ski , juste un peu de croute avant de rejoindre le glacier d’Argentière, et Louis mange la neige ! Ensuite c'est pas mal de pousse bâton. Et de nouveau du ski quand on rejoint les traces descendant des Grands Montets. Visibilité réduite, m'occupe de trouver l'itinéraire et tout se passe bien. On rejoint la piste noire, puis Lognan, je me gaufre 2 fois sur une piste verte, je dois être un peu fatigué.
Ensuite descente dans un monde incroyable vers Argentière sur la piste rouge. Je joins Sandrine au téléphone pour lui dire que tout va bien. Et voilà la voiture, opération Tour Noir réussie, et nouveau record pour Louis !
Ski de randonnée - Chasseron 1607 m par Noirvaux et les Dénériaz dessous
Topo
Noirvaux
Denieriaz dessous
Merla
Crête
Sommet
(en redescendant plus ou moins en bas)
dénivelé total : 1500 m
Kilométrage : 13.5
4 h 15
Récit
J'avais vu la météo et son vent annoncé. J’espérais que l'isotherme zero descendrait un peu en dessous de 1000 m... raté. A la voiture, il pleut !
Damned
Les flocons ont été longs à atteindre.
Ensuite, on retrouve le vent dans la grande combe, en rafale puis au max sur la crête, difficile de tenir sur les skis durant certaines rafales. J'ai regardé la météo du Chasseron à posteriori : 45 km/h de vent en moyenne avec des rafales à 95 km/h. ca tabasse un peu !
J'ai meme du m'arrêter par moment pour laisser passer certaines rafales...
Descente : Miam, excellent ski en haut de la Combe. Puis cela s'allourdi vers le bas, ben oui, la pluie n'est pas loin.
j'avais prévu d'aller faire les roches éboulées et les petites roches, mais les conditions sur la crête m'ont décidé à rester dans la grande combe de la Merla. Il y avait de quoi faire. Le haut est excellent. Miam
Me suis fait 4 descentes ...
J'ai même aperçu le soleil...
Ski de randonnée - Chasseron 2014
Tour des 3 Combes Nord
Topo :
Départ de Noirvaux
Deneriaz dessous - La Merla - Chasseron
Descente à la Merla (2 fois)
Chasseron - Roche évoulée
2 fois la combe des Roches éboulées
Deneriaz dessous petites Roches Noirvaux !
1900 m de dénivelé
Le Récit
Je pars assez peu confiant ne connaissant pas la quantité de neige sur le Chasseron.
En prenant la route des Fourgs, je regrette déjà mon choix, j'aurais peut être du aller à Metabief pour remonter les pistes. Tristement ma puissante berline de marque françiase gagne le parking de Noirvaux.
Première bonne nouvelle : il y a des traces, je ne suis pas le premier à tester ...
Équipement, départ..
Ca fait du bien, le froid me frise les poils du nez et j'aime ça. Le départ est en faux plat, je pars tranquille. Me voilà à la Deneriaz j'attaque la rude montée dans la forêt. tracée comme il se doit à la Suisse : le moins de virage possible
A ce propos, il faudra que je publie à ce sujet : La différence de traçage entre les différents pays. En Suisse, on fait des traces de montée sans virage, dré dans le pentu ! Dire qu'au CAF on m'a appris à faire des traces sans cale de montée... Ici, sans cale de montée, tu restes en bas !
Ayant la flemme de retracer, je suis cette trace inconfortable au possible. A la Merla, je me mets à tracer, ça perd un peu de temps, mais c'est tout de même agréable. Voilà déjà la crête, sa dernière pente légèrement vergalcée par le vent. Celui la même qui me fouette le visage sur la Crête avec un bon grésil. Quel accueil !
Le sommet, en 1 h 17, c'est pas un record. Je dépeaute pour une première descente... Et ça s'avère excellent : poudreuse sur fond dur assez homogène si l'on reste près des sapins ....
Je descend au nord de la Merla pour pique niquer et repeauter pour me refaire la combe.
Je repars vers le sommet, il neigeotte et redescendre vers les Roches éboulées. Peu de neige à certains endroits mais ça reste bon à skier !
Je me refais deux fois la Combe. Je m'amuse à suivre une trace qui remonte la Combe des roches éboulées en ne faisant qu'un virage.... on est bien en Suisse. Je redescends et croise un suisse qui a tracé le champs en dessous, dré dans le pentu. Il avait l'air heureux au dessus dans la trace raide !
Je repeaute au Dénériaz pour une dernière montée (la 5ème) Tout se passe bien , mais j'a un coup de moins bien dans la combe, une petite hypo. Je fais une pause ravitaillement avant de poursuivre, je gagne la crête puis les Petites Roches . J'engage la descente. C'est bon, mais la neige n'est pas homogènes.
Pas grave j'enquille les virages au risque de tomber. Voilà la forêt, les Dénériaz, ne reste plus qu'à me laisser glisser jusqu'à la voiture.
Excellente journée !