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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Oberland

Errance sur le glacier d'Aletsch

3 jours de mauvais temps dans l'oberland bernois on etait parti pour des sommets de 3900 m J 1 : fiesch - fiescheralp - glacier d'aletsch - konkordiahutte J2 : Louwitor (était prévu le Gletscherhorn) J3 : Grunhornlucke (était prévu l'agassizhorn ou le gross wannenhorn) météo : nuageux, venteux, neigeux, pluvieux , gésil, tempête, jour blanc tout sauf du beau temps aventure avec Bastien et Benjamin

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Apoutsiak — 4000OberlandAD

Les journées d'octobre sont courtes et ça fait toujours bizarre de rallumer les frontales le soir parce que t'es trop en retard...

Une superbe course, bien sauvage, on était seuls du matin au soir, avec juste quelques randonneurs au refuge...

Vidéo :

Topo :

Voir topo camp2camp (en attendant que je prenne le temps d'écrire MA version )

carto topo aletschhorn - fichier gps sur simple demande

carto topo aletschhorn - fichier gps sur simple demande

Récit :

On s'était pourtant bien dit que la journée allait être longue, on n'a pas été déçu.

Au départ, on avait hésité entre un tour Pleureur - Mont Blanc de Cheillon et un autre tour Aletschhorn Fusshorn. Et Benjamin, le chasseur de 4000 de l'équipe (moi officiellement, c'est fini) aura eu gain de cause (il n'aura pas eu à nous pousser beaucoup)

Bref en route pour Blatten au fond du Valais, ou je récupère la cordée au fil des kilomètres.

Nous voilà garé, Benjamin file récupérer la clef du Fusshornbiwak à l'office du tourisme (50 CHF/ personne quand même pour information), on se presse on file au téléphérique pour prendre la benne de 50 (oui il y a une benne à 20 et 50 de chaque heure pour information). Bingo, on arrive juste à l'heure, à la minute et le téléphérique nous projette à Belalp au milieu des nombreux touristes et randonneurs, il fait grand beau.

C'est parti, comme souvent on papote tout en admirant le paysage... magnifique !

Je scrute le front du glacier d'Aletsch afin de pouvoir comparer à d'autres photos ultérieurement.

On rejoint la petite chapelle avant de descendre la grande pente avec un chemin parfait qui nous emmène 100 m en dessous. Plus loin, la plupart des randonneurs descendent vers le glacier et sa passerelle, nous on continue à flanc.

Le sentier est agréable, on profite de la vue à 360 ° et on rejoint l'épaule avant de descendre dans la gorge, un jolie passerelle au dessus du torrent du glacier puis un valaisan a taillé la montagne pour que les randonneurs puissent remonter sur l'autre versant, un travail de Sisyphe, incroyable, la falaise est striée par le passage !

au dessus c'est l'heure du pique nique... On englouti nos sandwichs avant la suite...

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

La suite parlons en, un sentier à flan incroyable, il monte il descend, entre deux falaises, il y a quelques chaines pour assurer, mais elles sont souvent inutiles, encore un magnifique sentier. On s’inquiète de l'eau, la gardienne a prévenu, il faudrait prendre de l'eau 40 minutes avant le refuge, et ça, compter les minutes précédent un hypothétique événement, on n'a pas su faire. En plus on avait pas pris de bouteille d'eau vide. Bilan, on arrive au refuge presque à sec, il faudra gérer l'approvisionnement en eau (C'est presque comme de Koh lanta, mais personne n'est venu te préparer une source à coté de ton campement !).

Pendant que Bastien et Bejamin partent en repérage, je m'occupe du feux, qui fini par partir à la seconde tentative (bon, là contrairement à Koh lanta, j'avais intelligemment  pensé à prendre un briquet avant de partir, il y en a là dedans ! )

Bastien e Benjamin reviennent et on part en quête d'eau, en savate du refuge. On commence par essayer de récupérer la neige au nord du refuge d'été, mais en fait c'est de la glace, peine perdue.

On trouve l'eau, un peu au dessus du refuge d'hiver. Elle ne m'inspire pas tellement, une sorte de lac d'accumulation, alors qu'il y a des crottes d'animaux un peu partout sur les sentiers... Il faudra la faire bouillir !

On redescend, tous les 3 en savattes, sur les raides pentes chardonneuses au dessus du bivouac avec nos bassines à la main !

On revient, et on prépare la soirée. Deux randonneurs suisses allemands arrivent. On leur propose d'utiliser notre eau. Ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, ils utiliseront des quantités d'eau astronomiques, sans regarder à la dépense, notamment pour faire la vaisselle... Ils auraient pu économiser...

19 h 30 au lit, le réveil est à 2 h 30...

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

2 h 30, se lever, s'habiller, le bruit du jetboil qui ronronne, le thé rapidement bu, les 5 gateaux qui vont avec. On quitte le refuge, on remonte vers le refuge d'été avant de basculer vers le bas, il faut rejoindre le plat du glacier, 200 m plus bas, Ô réchauffement climatique, Ô époque peu magique...

Et pour descendre, des vires escarpées et des échelles aventureuses. Le halo de nos frontales nous les font découvrir au dernier moment. On descend tranquille, mais on descend, on sait que tout à l'heure il faudra les remonter et que la forme ne sera pas la même.

Pied des échelles, nez sur la montre et son GPS pour retrouver la trace, il suffit de suivre la crête d'une douce moraine, assez étonnamment, ça déroule assez bien.

Au bout d'une demi heure, je commence à me demander à quel moment on va tourner à droite poir prendre les pentes sous l'Aletschhorn, visiblement c'est encore trop tôt...

Bien plus tard, enfin, il semble qu'on y parvienne, ce plat de glacier est bien long. Ca s'annonce merdique, on part à gauche dans un ébouli avant une traversée raide et en terre dure pour rejoindre une chaîne. On se hisse sur la moraine délitée et raide, ça parpine, on essaie de rester proche pour limiter les risques. Le passage n'est pas top, au dessus ça s'aplani, on retouve une sente. Et on avance vers l'obstacle suivant.

Tiens, le voilà, une gorge bien raide, et ravinée, une partie du sentier a été emportée par un éboulement. il faut descendre la gorge traverser puis remonter. Je me lance, rien ne tient, mais ça passe, de l'autre coté, même exercice. On opère une petite pause boisson. Et ça repart !

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Bon, là, j'avoue avoir pris un petit éclat, je vois les frontales de Bastien et Benjamin, progresser à vive allure une centaine de mètres devant moi. J’accélère le pas, mais ça ne suffit pas à réduire la distance. La journée va être longue, si je passe mon temps à me morfondre loin à l'arrière du "peloton". Finalement, ils ont la riche idée (et surtout bienveillante) de m'attendre. Cool ! On repart, dans des gros blocs, la neige fait son apparition. Benjamin à le topo dans le sang, il virevolte d'un cairn à l'autre sans aucune hésitation, je suis bluffé. Plus on monte, plus il y a de neige, Benjamin doit parfois faire la trace dans une petite neige croutée. Nous tranquille, on suit, ne proposant à aucun moment de passer devant, faudrait pas qu'on se fatigue non plus.

On fini par mettre les crampons et on poursuit en direction du glacier. l'ordre est immuable, Benjamin qui trace, Bastien derrière, et moi au fond de la classe prêt du radiateur. J'avoue que cette position resulte d'un savant calcul, qui veut que le troisième à passer fait quand même beaucoup moins d'effort que les deux autres, la trace étant parfaitement faite !

Voilà le glacier, enfin, Bastien monte sur un promontoire inutile, il faut descendre devant le front du glacier avant de le remonter.

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

On s'encorde, enfin et nous voilà parti, et c'est bibi en tête de cordée, faut bien que je fasse un peu de travail ... petite traversée le long du promontoire, puis portion bien raide avec un poil de glace pour monter sur le front du glacier et se retrouver sur le plat de celui-ci. Corde tendu on avance. Je décide d'opérer un grand virage à droite pour éviter une zone que je trouve crevassée. Pendant ce temps, derrière, Bastien, passe les deux jambes dans un trou, ça commence bien, j'ai à peine le temps de m'en rendre compte qu'il est déjà sorti ! La joie des sorties hors saison, c'est aussi ça, il va falloir être prudent. J'avance, dans la neige croutée, puis dans la glace légère avant de retrouver la neige croutée sur le plateau supérieur. Difficile de déceler les crevasses avec la neige fraiche. Je ne m'en sors pas trop mal.

Après un bon effort, je laisse Benjamin repasser devant, je ne le sens pas trop enthousiaste pour passer la rimaye en tête, mais il avance quand même... On remonte jusqu'à la grosse rimaye, on la longe vers la gauche avant de passer un pont qui semble solide. Au dessus, on rejoint les cailloux, un passage raide et voilà l'épaule. Je filme Bastien en lui demandant comment il se sent "ça va, c'est pas la grande forme mais ça va !"

On repart, Benjamin, qui a mangé du Lion avance bien. La pente se redresse un peu, et , je ne sais pas si c'est l'effet "eau croupie du refuge" ou l'altitude, mais plus on monte, plus Bastien pâli. Il opère de fréquentes pauses et finie par jeter l'éponge.

"Je vais vous attendre là"

Il reste 300 m de déniv et l'endroit n'est pas venté. Bastien, mon Bucheron du Jura n'est pas sensible au froid, on décide de poursuivre sans lui, on devrait être de retour dans 3 h si tout va bien...

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
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On laisse Bastien après des séparations douloureuses.

Benjamin file déjà vers le haut, et hop, je me mets dans la trace, ça remonte, ça remonte, et c'est plus raide.  On traverse à gauche puis on remonte un couloir mi glace pourrie mi neige inconstante, le rêve ! En haut, hésitation, soit un grand pas (avec appuie sur la neige inconsistante, soit contournement du bloc par la droite, l’issue étant incertaine. Je n'ai pas le temps de donner mon avis que Benjamin est déjà en train de gravir la directissime, un grand pas, et zou, il est au dessus et rejoint le premier relais.

Derrière, je n'en mène pas large, les pieds glissent dans la neige, je rejoins le pied du passage, pointe de crampon à gauche dans un rocher, le pas est énorme, je me hisse comme je peux, tirant sur les bras comme un mort de faim, je hisse alors mon pied droit tout en cherchant vainement ou placer mon appuis, finalement, je parviens à loger un bout de crampon dans une fissure, et hop, me voilà au dessus; Benjamin m'assure, j'essaie de ne pas lui montrer que je suis à bout de souffle, inutilement, je fais le bruit d'une vieille locomotive à vapeur en fin de vie !

Pour la suite, c'est plus évident, il suffit de suivre au mieux les relais sur pieux, placés tous les 30 m environ. Malheureusement les chutes de neige de la semaine vont compliquer notre tache (surtout celle de Benjamin) On ne sait pas exactement où ça passe !

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Bon , on progresse, voilà une petite traversée qui ne m'inspire pas. Benjamin, lui, le virtuose est déjà passé !  J'avance prudemment vers la dalle, il faut faire une petite traversée en ascendance à droite pour retrouver l'axe d'un couloir. Pied droit placé,  je croise mes jambes pour trouver la prise suivante. Pour les mains, rien de bon, juste une dalle arrondie peu prisue, j'y appuie une main mal à l'aise, et fini par monter mon pied, je récupère alors mon piolet, judicieusement placé dans mon dos, pour prendre un appui franc dans la neige au dessus de la dalle. Et hop, c'est reparti, couloir, j'avoue que je suis nettement plus à l'aise en neige qu'en rocher... Et je galope pour rejoindre Benjamin au relai suivant.

Le temps s'étire, on progresse tout en hésitant de temps en temps. L'escalade n'est jamais extrême, mais il faut rester concentré et il y a quelques passages un peu expo.

Mais le temps passe et on se sent loin du sommet, quand tout à coup, la croix, là haut, elle n'est pas si loin. On avait l'impression qu'il fallait encore ce taper une longue arête.

La vision divine (ou de son fils) nous donne du baume au cœur. On file vers le haut et 5 minutes plus tard, nous voilà à la croix, au même endroit qu'il y a 15 ans lors de ma première ascension avec Anne

 

Sommet de l'AletschhornSommet de l'AletschhornSommet de l'Aletschhorn
Sommet de l'AletschhornSommet de l'Aletschhorn
Sommet de l'AletschhornSommet de l'Aletschhorn

Sommet de l'Aletschhorn

Yes !

Je grimpe jusqu'au vrai sommet , une 20 aine de mètres derrière la croix, pas de corniche , et on peut voir la mgnifique vue sur le Glacier d'Aletsch et tous les 4000 de l'Oberland !

On revient à la croix faire une pause ravitaillement. il est déjà 12 h 30, Bastien va nous attendre longtemps. J'essaie de le joindre pour lui dire qu'on est au sommet, je tombe sur la messagerie.

On admire le paysage, le ciel est limpide, et on est seuls avec personne à des kilomètres à la ronde (sauf Bastien), pas une trace dans le bassin d'Aletsch ni vers Hollandiahütte, si proche et si loin à la fois...

On ne traine pas, il faut déjà descendre, Bastien doit nous attendre

sommet de l'Aletschhorn

sommet de l'Aletschhorn

Et c'est parti, cette fois je suis devant. On assure comme on peut sur les pieux, souvent la corde est un peu courte, il y a des passages sans assurance, le niveau n'est pas très élevé, mais toute sortie est définitive !

Je contourne certains obstacles en privilégiant la neige, on ne peut pas assurer, mais c'est plus facile à désescalade. je redescends les différents crux (oui il y a plein de petits crux dans cette voie !)

Bon je vous passe les différents passages techniques ce qui serait redondant, et nous voici au dessus de Bastien , descendant pas à pas vers le bucheron slovaque. Nous avons mi 4 h 20 pour l'aller retour au lieu de 2 h 30 -  3 h escomptés, pas rapides !

Petite pause, à présent, c'est Benjamin qui est malade, on opère un petit debrieffing, je sens que je vais devoir rentrer mes deux acolytes pas hyper en forme, la course est encore longue

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Et zou, on repart vers le bas, moi devant puis Bastien et enfin Benjamin. Je file jusqu'à l'épaule puis jusqu'au couloir rocheux qui donne accès au haut du glacier.

La vache, la neige a bien transformé, le soleil a fait son œuvre, la partie glacière ne va pas être une partie de plaisir... Je descends jusqu'à la rimaye, et je passe le pont de neige en me faisant aussi léger que possible, il y a du boulot, j'avoue que je n'en mène pas large, une goutte de sueur perle sur mon front plissé de concentration. "Une plume , tu es une plume !" 

En dessous j'entame la traversée. On parle beaucoup pour synchroniser les avancées de chacun des membres de la cordée et maintenir la corde tendue. Bastien passe puis Benjamin, je décide alors de descendre directement sous la rimaye plutôt que de suivre le chemin de l'aller. Dré dans le pentu mais efficace, on retrouve la trace plus bas. C'est moins raide, on avance bien. Derrière j'entends mes partenaires stressés par les crevasses. J'avance, je sais que même sur la trace de montée, gelée ce matin, on peut s'en manger une, expression mal choisie, parce que c'est plutôt les crevasses qui nous mangent. Je fais mon virage, descends la petite pente verglacée, elle a décaillé à présent, puis vient le plat du bas du glacier. Et bim, Bastien se retrouve les deux pieds dans une crevasse, zou, je tire, il me fait comprendre qu'il préférerait du mou pour passer l'obstacle, sitôt dit, sitôt fait, le voilà sorti d'affaire. On est sur un gruyère avec beaucoup de trou, mais quelqu'un a tout recouvert d'une fine couche de beurre... Benjamin met le pied de dans, puis c'est à nouveau Bastien. On maintient la corde bien tendue tout en progressant.

Mon corps part en avant, et mon pied trou, la fine croute. Je ressors. Je finis par comprendre que cette dernière crevasse et dans notre axe de progression, bizarrement elle file vers le front du glacier, original.

Je fais passer Bastien et Benjamin du même coté que moi puis nous avançons de 10 m avant de rebasculer de l'autre coté, vue dessus, elle est invisible... On passe, il faut alors descendre la pente raide en glace, les conditions sont meilleurs, c'est avalé !

Sortie de glacier

il reste à se décorder.

Et nous voilà repartis, Je sens que Benjamin et Bastien sont dans le dur. La batterie de ma montre est à zero %, il va falloir que je trouve les passages pour rejoindre le refuge. Je file devant pour trouver le tracé. de gros blocs, des dalles et des passages en adhérence, avec pour varier des passages en neige !

J'entends alors un hurlement, Bastien a glissé sur une dalle, il est tombé sur le coccyx. Je commence à remonter vers lui quand il se relève, rien de grave mais il a hyper mal. Il devrait parvenir à marcher.

Derrière, Benjamin lutte avec un estomac délicat et un tube digestif qui, visiblement, n'apprécie pas trop l'eau croupie, même bouillie de l'oberaletschhütte. Je sens la pression, il ne faut pas que la situation s'aggrave.

Je poursuis ma quête du sentier avec Bastien et Benjamin qui derrière mettent en doute mes choix. Je vais de cairn en cairn, est on trop à gauche, trop prêt de l'arête, de temps en temps je reconnais un passage où nous sommes passés, de nuit, ce matin, et j'avoue que ça me rassure.

On parvient au passage des gros blocs, j'avoue que je file d'un cairn à l'autre pour ouvrir le chemin, j'entends derrière les révolutionnaires affirmer que c'était plus à droite, mais ils n'ont pas la force de me renverser, alors ils avancent, et vu que je reconnais certains passages, j'avance !

Après le gros bloc, on se retrouve en haut d'un petit couloir, on le dévale, avant de bifurquer à gauche. Bon, là c'est moi qui me fourvoie, je croyais que la gorge en terrain pourri etait là, elle est beaucoup plus loin. On passe sous des dalles avec des cascades, l'occasion de faire le plein d'eau, je suis à sec depuis un moment !

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

On poursuit la traversée, et on retrouve la petite gorge en terre pourrie, petite descente et petite remontée.  La journée est déjà bien avancée, on sait déjà qu'il va falloir allumer les frontales tout à l'heure !

Je redescends la petite sente et trouve la première chaîne. On décide de descendre ensemble, ça évitera de se balancer des pierres. Le terrain est vraiment pourri, j'ai même un doute sur les blocs qui tiennent les chaînes. La première est avalée, pour la suivante (et dernière) on avancera un par un . Je pars devant, avant le bas, je file à droite dans une traversée en terrain caillouteux bien raide. Je sors de la zone. Bastien me rejoint puis Benjamin décide de faire la traversée chaîne à la main. Problème, la chaîne décroche quelques blocs qui dévalent la pente, l'idée n'était pas bonne . Plus de peur que de mal.

Reste à retrouver le plat du glacier (sous des tonnes de roche) C'est un peu raide, j'attaque un peu bille en tête, je glisse, et je me croute, réception sur la main, quand je me relève, ça saigne abondamment (ou presque) C'est quand même dommage, 10 m plus loin, s'en était fini des difficultés.

Bon le plat de ma main saigne beaucoup (pas énorme mais c'est gênant) on décide de faire une petite pause pansement, Bastien, notre infirmier en chef (il n'est pas QUE bucheron ! ) parvient à me faire un truc qui tient et qui évite que je ne repende mon sang partout sur le glacier ! (pourtant ça serait joli, un glacier tout rouge, ça serait original !, plus la peine d'attendre le lever ou le coucher du soleil pour avoir des couleurs chaudes)

On repart, il fait plus sombre, on n'a pas de GPS, pour l’instant la visibilité est bonne mais ça baisse à chaque minute. Petite pause flotte réclamée un peu plus loin, on décide de remettre les frontales sur les casques, ça évitera d'avoir à les sortir plus tard.

Un quart d'heure plus tard, on les allume, déjà ! Je continue d'avancer d'un bon pas, pour donner le rythme. Benjamin m'enjoint régulièrement à faire des points avec son téléphone (oui, je lui ai passé le fichier GPS de la course et on peut vérifier qu'on est au bon endroit)

Bilan, à un moment, je tire sur la mauvaise moraine, trop à droite. Râlage général, bon, ils ne sont que deux, je gère, je file en bas de la moraine, avant de remonter sur la suivante, on a perdu moins de 5 minutes, c'est vrai qu'on a plu tellement les jambes pour faire des rallongis.

Et j'avance sur la moraine, bizarrement, si ce matin, j'avais trouvé que c'était roulant, ce soir, je ne retrouve pas la sente matinale. Benjamin râle, je ne ne fais pas assez de pause vérification de la trace, et quand il fait une pause, j'ai tendance à repartir sitôt la validation donnée.

Autre donnée, il a eu la bonne idée de laisser son bâton au pied d'un cairn géant. Donc il faut qu'on repasse par le cairn. De nuit, le moindre gros bloc, ressemble à un cairn géant. Je vais donc d'hypothétique cairn géant à un autre hypothétique cairn géant. Parfois c'est un bloc, par fois c'est un cairn, mais jamais le bon.

A ce petit jeux, j'en oublie (ou oserais-je écrire, nous oublions ...) notre mission première, retrouver le pied des échelles. J'avance, j'avance... on se retrouve dans un endroit merdique... Je tourne la tête, et je vois une lumière se réfléchir sur la paroi, on a passé les échelles, flûte ! Benjamin fait le point, effectivement, on a passé les échelles... Alors là, comment vous dire, l'ambiance  n'était pas la meilleur, Benjamin me reproche d'avancer trop sans faire le point, et je sens que Bastien a choisi son camp, le sien !

Je garde mon optimisme, il faut juste remonter un petit peu, c'est aussi ça, l'AVENTURE (avec un grand A !) . Bon c'est vrai qu'avec leur problèmes gastriques, la situation n'est pas idéale et on risque de ne pas retrouver le bâton de Benjamin. A la fois, je sais que c'est TOUJOURS une mauvaise idée de laisser du matos à part à un endroit au passage obligatoire (à bon lecteur ... ;-) )

Je descends un peu la moraine sur la gauche puis attaque la remontée. Au départ les révolutionnaires me suivent, puis, comme par hasard, ils prennent leur propre chemin, devisant de l'opportunité de ne pas faire de pause carto GPS dans une descente de nuit. Je sens la pression, Danton et Robespierre préparent leur vengeance et ça me terrifie.

Finalement, en moins de 10 minutes on rejoint le pied des échelles, Danton et Robespierre n'auront pas eu le temps de sortir leur guillotine, je garde mon chef, et c'est très bien ainsi. Je fixe mon bâton sur mon sac, et en route pour les échelles. Benjamin me suit, rapidement l’atmosphère s'apaise... et rapidement, étonnamment, on a l'impression d'être en haut, alors qu'on a pas fait 10 % de la remontée. On fini par s'en rendre compte, petite dépression ! La longue remontée se passe bien, il faut tout de même se méfier de la glace présente par endroit. La dernière traversée est sans fin, on se retrouve au niveau du refuge d'été, ne reste qu'une légère descente et nous voilà au refuge d'hiver. Il est 20 h 30, la lune se lève !

Ah oui, si au départ le plan était de rejoindre le Fusshorn bivouac pour faire le Fusshorn le lendemain, il n'en est à présent plus question, il nous reste juste à rentrer à la voiture !!!

 

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
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Alpinisme : Aletschhorn, arête Sud Ouest

Apoutsiak — alpinismeValaisOberland4000vidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Ascension de l'arête Sud Ouest de l'Aletschhorn

depuis l'oberaleteschhutte

avec Bastien et Benjamin

longue course non tracée (en plus les réflecteur ont été enlevés !)

Pour le reste, superbe avec de jolis paysages d'automne

on a un peu explosé l'horaire ; départ 3 h 10 - sommet 12 h 30 retour refuge 20 h 30 (by night)

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Apoutsiak — 4000Les 100 plus bellesOberlandSki de randonnéealpinisme

J'ai rarement été aussi lessivé lors d'une ascension, la mauvaise nuit dans l'igloo y a été pour beaucoup. Mais j'ai bien fait de m'accrocher, la vue du sommet de l'Oberland était superbe !!!

 

Vidéo :

Topo :

De la Finsteraarhornhütte (3048m) redescendre les escaliers pour chausser les skis. Remonter au mieux les pentes qui mènent à la Frustucksplatz (3617 m ) déchaussage obligatoire pour la traverser.

Rechausser de l'autre coté (un peu plus raide) avant de remonter au mieux les pentes qui mènent au Hugisattel (4088m)

Delà, à pied, passer le premier ressaut en traversée à droite puis remonter versant Ouest les pentes rocheuses puis neigeuses. Quelques passages sur le fil de l'arête avec vue sur l’impressionnante face Est.

Sommet 4274 m

descente par le même itinéraire.

 

Topo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carteTopo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carte

Topo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carte

Récit :

Je reprends le récit de la veille après la traversée du Grosses Fiescherhorn 4049 m...

La veille au soir donc :

On enlève les skis , on sort les pelles et on se rend compte qu'il y a 25 cm de neige sur de la glace. Puré les conditions horribles pour faire un igloo ! sans compter que c'est de la neige poudreuse, pas sûr qu'on arrive à la tasser !

Bon, on hésite à se mettre à un endroit plus plat, là c'est un peu en pente. Vu que tout le matos est là, on décide d'y rester. Je trace l'igloo et on se lance dans le pelletage. Je vois que Benjamin est efficace. Le tas de neige se forme, lentement... Et vu qu'il n'y  a pas beaucoup de neige sur la glace, plus on avance, plus il faut aller loin pour pelleter, moins on est précis...

Le soleil doit être couché et la luminosité diminue. Le tas n'est pas énorme mais ça prend forme; Je tasse régulièrement la neige. J'essaie également d'estimer si on va arriver à dormir à deux dans l'édifice.

Après 1 h d'effort, le tas me parait assez gros, je commence l'évidage. Benjamin me laisse cette tache , disons... humide. Alors je creuse, je creuse, la neige bien tassée me semble assez solide. J'attaque l'autre coté et crée un tunnel dans le trou. A chaque coup de pelle , la neige tombe, parfois dans mon cou. Je dois ensuite l'évacuer. Benjamin dehors essaie de faire place nette.

Finalement, l'igloo a pris forme, il fait nuit à présent, il est tard. Je rebouche l'entrée au vent. J’aplanis le sol.

Benjamin s'installe dans la partie droite tandis que j'attends dehors. Il fait -16°C, un vent de 30 km/h balaye le glacier, je suis congelé !  Dans l'igloo, il peine à enlever ses chaussures et à s'installer dans l'espace exigu.

Enfin , vient mon tour, mais je suis gelé. Je gonfle mon matelas, l’installe avec mon duvet et pénètre dans l'antre. Chaussures enlevées, je mets mes peaux contre moi, je crois que je n'ai même pas éteint mon ARVA !

On ne mange pas, on ne boit pas, on essaie juste de se reposer.

Au bout de 5 minutes, je me mets à trembler, je n'ai pas froid mais mon corps a une réaction bizarre. Je tremble, à fond ça dure 1 minute, ça s'arrête 20 secondes et ça reprend. Ça doit être une réaction au froid. Et je prends le rythme, tremblement, court repos, tremblements.

Au bout de 45 minutes, je décide de boire de l'eau chaude. J'installe le Jetboil et y fait fondre des morceaux d'igloo. On ne peut pas s'assoir, je suis à moitié allongé. Et je bois 1/2 litre d'au de fonte chaude. Je me brule la langue à la première gorgée. Le liquide chaud vient réchauffer le corps fatigué, la fréquence des tremblements s'estompe, un peu.

Je finis par m'endormir.

3 h du mat, la mauvaise sensation de sentir le froid sous ma hanche en contact avec la neige. Mon matelas s'est dégonflé. Je me contorsionne pour le regonfler. Opération délicate d'autant plus que j'ai les lèvres gelées et que ça fait des perte d'air (c'est pas étanche !) Bon, le résultat devrait suffire à mon bonheur... Mais 10 minutes plus tard, rebelote. C'est mon matelas qui est percé, la loose.

La fin de la nuit se fera de la façon suivante, 1/4 d'heure de chaque coté, pour ne pas geler. Et entre les retournements, un court dodo, bien trop court.

Au réveil le lendemain, je ne suis pas très frais, je fais fondre de la neige pour remplir nos gourdes et prépare nos sachets déshydratés  pour manger un peu. En fait, on ne mangera quasiment rien.

Je sors de l'igloo, il fait toujours aussi froid mais la météo est magnifique. Les cordées en route vers le Finsteraarhorn se mettent déjà en route, on est maxi en retard. Nous prévoyons de monter à la Finsteraarhornhütte réparer mes bâtons et les peaux de Benjamin avant de poursuivre vers le sommet... bien loin ...

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Il fait beau, on voit le sommet du Finsteraarhorn ensoleillé. On ne prend que le nécessaire, le reste restera à l'igloo. Benjamin part avec 1 litre d'eau, moi avec 1/2 litre, je complèterai avec de la neige...

Les peaux sous les skis, nous voilà parti vers la cabane, sous le refuge, les traces de descente ont verglacé avec le froid, on fini par remonter le long du peu de poudreuse qu'il reste sur les bords du large couloir. On laisse les skis, on remonte les escaliers du refuge. Nous voilà dans l'entrée.

Je rentre dans la salle à manger, j'explique à la gardienne nos différents problèmes : mon bâton coincé, il me faut une pince pour le débloquer. Elle me dit que son mari va venir dans la salle des chaussures m'amener le précieux outil. Et j'attends, j'attends, 10 minutes plus tard, il arrive, mais dans la chaleur du refuge, mon bâton a dégelé, je peux l'agrandir sans outil. Bon ben voilà u truc de regler...

Je vois un panneau Pomoca réparation, je lui demande s'il est possible d'avoir de la colle pour les peaux de Benjamin. Il acquiesce dans un rictus désagréable. 10 nouvelles minutes plus tard il revient avec de la colle en spray, nickel. J'avais mis les peaux sur le ban en bois, il me fait signe d'un air dédaigneux d'aller ré-encoller dehors, dans le froid...

Je file doux sous le regard du cerbère

Il y a 21 ans, en 1999, j'étais venu dans ce refuge avec le CAF de Besançon, j’avais eu l'outrecuidance de commander un chocolat chaud lors du petit-déjeuner, et , je m'étais fait engueuler par le gardien, c'était thé ou café, bon bah c'était pas comme si j'avais demandé poliment...

Bref, peut être est ce le même gardien. Le doute m'habite ! ...

Je me retrouve dehors à ré-encoller les peaux de Benjamin.

Celui ci a négocié avec la gardienne une nuit dans le refuge, elle nous a trouvé des places, on aura pas à redormir dans l'igloo ! Yeeeeeeeesssss !!!

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On quitte le refuge, requinqués

on retrouve les skis et c'est parti, la trace de montée est super, jamais trop raide, on n'a même pas besoin des couteaux. J'avance dans ce décor paradisiaque ! J'avance doucement, la nuit en igloo a laissé des traces.

Gentiment, Benjamin prend patience et se cale dans mes skis, je sens qu’exceptionnellement je ne vais pas faire beaucoup d'images aujourd'hui. Je regarde derrière le Gross Wannenhorn, j'aimerais bien un jour revenir et gravir les sommets de 3900 m, l'Agassizhorn, le klein grunhorn et le trugberg (déjà gravi celui là ) Bon il faudra revenir...

Plus je monte, plus je ralenti...

Je sens que Benjamin s'inquiète "ça va Guillaume ?" , je dois vraiment aller lentement. Ça en vient à m’inquiéter. Je paye ma nuit... déjà que je n'étais pas en grosse forme ces derniers temps...

Mentalement je divise la course en 3 morceaux, la première : atteindre la Frustucksplatz, la seconde jusqu’au Hugisattel à 4000 et la 3ème avec la partie alpinisme sur l'arête

J'avance lentement, mais j'avance sous la face Est du Finsteraarhorn austère et imposante, elle ressemble un peu au gardien de la cabane...

il reste un grand virage à droite vers le Frustucksplatz (place du déjeuner pour les non germanophones) on enlève les skis quand le rocher est trop présent et on rejoint l'épaule pour une bonne pause.

Les autres cordées sont loin, là haut sous le Hugisattel.

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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On mange , on boit , on profite de la vue magnifique sur cette partie de glacier avec les grosses crevasses puis on repart.

Je mets les couteaux pas sécurité dans la partie raide. Je n'avançait déjà pas vite, alors avec les couteaux... Rapidement on les enlève, la trace est toujours aussi bien faite, béni soit celui qui a tracé, sans lui , je ne serai pas là ! A plusieurs reprise Benjamin me propose de faire demi tour, il a peur que je veuille aller au sommet pour lui, mais j'y vais ... pour moi, lentement certe, mais je sais que je vais y arriver...

Je chope régulièrement de la neige pour la boire et m'en saupoudrer, afin de compenser le manque de flotte embarqué avec moi.

Et j'avance, lentement, trop lentement.

Je regarde mes spatules, mes pas sont riquiquis. Mais j'avance. Au loin, très loin au dessus de nous, les cordées s'agitent sur l'arête.

Je scrute le GPS et surtout l'altitude. Gagner 10 m me prend de longues minutes. Heureusement, je sais qu'au Hugisattel on change d'activité... Ça me fera du bien.

Le voilà, ce Hugisattel, reste juste la rimaye à passer. Je me lance, neige dure, fatigue et faux mouvement, me voici par terre. Mon ski est venu taper dans mon genou gauche, la douleur est intense mais pas insupportable, avais je besoin de ça ? . Je réussi après de longues minutes à me relever, je finirai à pied les derniers mètres

Hugisattel, la pause, enfin, je suis rincé.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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On tache de trouver une place pour poser nos skis et nos sacs, au milieu des skis et des sacs des autres cordées. La tache n'est pas aisée. On profite de la pause, on boit, on mange un peu et on repart, encordés, je pars devant, Benjamin derrière.

Et je tape directement dans le premier ressaut, une petite barre pas dure mais pas facile non plus. toutes les prises sont à main droite, dommage pour la main gauche. Je merdouille un peu mais fini par trouver une solution pour progresser, je travers la vire au dessus vers la droite, je contourne le petit rognon, la suite semble plus aisée. J'assure Benjamin sur un joli béquet afin qu'il vienne à moi.

On poursuit et déjà on croise une première cordée, rapide, efficace, tout va bien.

Au mixte de la première partie fait suite une pente de neige en dévers. Au dessus un guide et ses deux clients. Vu que je monte, je suis prio (oui, pour moi la règle veut que ceux qui descendent laissent passer ceux qui montent) Le guide semble ne pas connaître ma règle , il me grogne qu'il souhaite passer, je suis déjà parti. Je lui réponds que je quitterai la trace à leur passage. J'avance donc et je vois son visage rouge de colère. Le guide au dessus, descend, je le sens stressé par ses clients. A leur approche, je me décale sous la trace, tout en continuant de progresser. Pas un bonjour, pas un merci, sympa l'ambiance montagne !  Bon, je réfléchis et je me dis que c'est peut être lui qui a fait la trace ce matin, trace qui m'a permis de me retrouver là. Mais bon, c'est pas une raison pour bouder...

Et on poursuit une courte portion en rocher précédent une nouvelle pente de neige. La suite en mixte, nous croisons des cordées.

Un gars s'interroge sur le fait que je n'ai pas de gants. Je lui explique que je les ai avec moi mais que je grimpe sans, j'ai la chance de ne pas craindre le froid (ou au moins le petit froid) Je suis étonné que ça l'ai surpris !

Benjamin s'interroge sur ce qu'il reste à gravir. "Vous avez fait 1/3 !" nous lance une dame. Il a des doutes, on doit en être à la moitié. Je sais qu'il va falloir être patient, l'arête n'est pas courte et il y a beaucoup de cordées à croiser !

A la cordées suivante, une fille me dis "je n'aimerais pas être à votre place, sachant ce qu'il reste à gravir..." Je garde la remarque pour moi, pas la peine d'atteindre le moral de Benjamin. C'est vrai quoi, on ne dit pas une phrase comme ça.

Les croisements se passent bien. Je m'essaie même à l'allemand. Du schlaffst in Fisnteraarhornhütte ! lance-je à un guide. Ce lui ci me fait comprendre qu'il ne comprend que l'allemand. Mais c'est ce que je pratiquais !!! C'est vraiment  la loose !

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Au dessus nous arrivons à ce que les cordées nous ont présenté comme le crux. Benjamin est passé devant, il passe au dessus de l'obstacle et descend un passage merdique. Vient mon tour, je trouve un petit couloir qui passe vraiment facilement. On remonte alors vers le sommet, une dernière pente de neige, une petite arête effilée et la croix !

Yes !

Bah c'était pas gagné

La vue est superbe de ce magnifique promontoire. La première fois, j'avais eu droit au brouillard au sommet, là, c'est le grand beau !

La pause est longue, au moins 20 minutes à admirer, à papoter, à profiter. Il fait presque chaud, quel contraste avec les températures de ce matin dans l'igloo !

On profite, je me rends compte que je suis monté ici au mental. Je n'avais vraiment aucune force pendant toute la montée.

Avant de repartir, vers le bas, et le confort du refuge...

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Et on repart, Benjamin devant et moi derrière.

Notre cordée est rodée. Je suis content, on a laissé du temps aux autres cordées on ne devrait pas avoir à les dépasser, manœuvre toujours délicate. On avance à un bon rythme, je me sens en forme à présent. On repasse le premier crux, sans souci puis on progresse, quand le terrain devient un peu plus technique on trouve un béquet pour assure la suite, mais en gros on fait le plus gros "corde tendue".

On avale les pentes de neige puis le dernier mixte. Voilà la barre au dessus du Hugisattel, il y a encore une dizaine de personnes au col, on les a quasiment rattrapés ! Alors qu'on avait plus de 2 h de retard au départ !!! Incroyable, je ne sais pas comment on a fait !

Benjamin se lance dans la désescalade. ça passe, je le rejoins, pas de souci, nous revoilà au Hugisattel pour une nouvelle bonne pause.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Et c'est parti pour la portion ski, la neige est bonne, la glace n'est pas loin en dessous mais ça reste tout à fait skiable. On se fait quelques bonnes pauses pour reposer les cuisses. En quelques minutes nous sommes  à la Frustucksplatz, on remet les skis sur l'épaule et on remonte les quelques mètres. Puis on attaque la petite traversée avant de remettre les skis.

En dessous, la neige est toujours correcte, on en profite même si on est quand même bien fatigués.

Voilà déjà l'approche du refuge. On décide d'y rentrer par le bas (il y avait possibilité de traverser au dessus.)

On remonte les escaliers et on file au refuge d'hiver.

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On décide d'aller boire un coca dans le refuge principal. Le meilleur coca de ma vie !!!

Le repas arrive déjà, avec des pâtes à la bolognaise et un service un peu lent à notre goût , nous, on voudrait vite aller dormir, et Benjamin veut aller récupérer des affaires à l'igloo. On a un peu de retard dans les heures de sommeil.

Je commence une petite prédiction quant à la qualité du dessert. Au départ je pense à une crème au chocolat. Mais je suis touché par une vision plus précise, en fait, ça sera un abricot en boite ! Et bingo, 10 minutes plus tard, l'abricot avec une lichette de crème chantilly arrive sur nos tables.

Une fois dévoré on file rejoindre notre petit refuge d'hiver où nous sommes seuls !

Benjamin a décidé de descendre à l'igloo récupérer les duvets pour les faire secher. J'avoue que je n'ai pas le courage de faire l'aller retour. Je m’occupe d'allumer le feux. Le bois est hyper sec, en 5 minutes le poêle s'embrase.

Le confort des couettes, le bonheur d'être là et de pouvoir se reposer. Ca tranche avec la nuit précédente !

Un peu de musique avant une longue belle et confortable nuit

Demain, est prévu, le retour au Jungfraujoch par la grunhornlucke ! On a laissé tomber l'idée de gravir le grossgrunhorn en passant... Et oui, on devient raisonnable !

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Apoutsiak — Ski de randonnéeOberlandalpinisme4000

Logiquement, on fait le Grosses et l'hinteres Fiescherhorn, nous on a pas eu le temps, pour une fois qu'on est raisonnable. Une aventure épique entre des séracs menaçants, un froid de gueux et une nuit en igloo mémorable !

Vidéo :

Topo :

du Jungfraujoch rejoindre le Mönchsjoch 3624 m par la piste qui mène au refuge.

Descendre l'Ewigschneefeld, un peu de pente au début puis faux plat descendant jusqu'à 3250 m environ.

Remonter vers le Fieschersattel en restant à droite du glacier (longer l'éperon rocheux) la fin se fait à pied en traversant sur la gauche.

Fieschersattel 3923 m.

Du col, contourner la première petite tour (pas la seconde plus grosse et tentante) prendre pied sur l'arête et remonter la seconde tour. Rappel au sommet 10 m environ De là Remonter l'arête plus ou moins sur le fil. Certains passages se fond dans des vires de neige versant Ouest. Gagner le sommet en 3/4 d'heure environ.

Pour la descente, rejoindre le pied du rappel de la montée où un rappel vous attend. Idéalement opérer un rappel de 25 m. Si la corde est trop courte, il faut rejoindre le couloir de glace et le désescalader (désagréable)

rejoindre le col

possibilité de gravir l'hinteres Fiescherhorn (en face)

Descente :

Du col, viser le col qui se situe sous le Kleines Fiescherhorn Ochs (attention une crevasse barrait l'itinéraire lors de notre passage passage bien sur la gauche du glacier obligatoire.

Suivre alors les pentes sous le Kleines Fiescherhorn (crevasses, séracs notamment sous le point 3425 m danger +++ )

rejoindre le pied du Walliser Fiescherfirn et de là le pied de la Finsteraarhorn hütte atteignable en 10 minutes environ.

Ou, moins confort, établir un igloo sur le plat du glacier !

 

Topo Raid en Oberland J1 Carte : Du Jungfraujoch à la Finsteraarhornhütte par la Grosses Fiescherhorn

Topo Raid en Oberland J1 Carte : Du Jungfraujoch à la Finsteraarhornhütte par la Grosses Fiescherhorn

Récit :

Les choses ont bien changé depuis mon dernier passage, à Grindelwald il fallait prendre le train pour la petite Scheidegg, aujourd'hui, on pénètre dans un énorme parking de supermarché, pour prendre des œufs géants qui mènent directement à la gare Eigergletscher. Le mythique village de la kleine scheidegg est délaissé. J'ai l'impression que la montagne perd ici un peu de son âme. La dernière fois c'était il y a déjà 12 ans avec l'ascension du Mönch par le Nollen avec Jeff.

Station de kleine Scheidegg, donc , nous posons nos skis en vrac dans le premier wagon avant de trouver une place dans le train confortable. Et zou en route pour le Jungfraujoch et ses 3500 m.

Sitôt dit, sitôt fait, reste à retrouver nos skis et bâtons au milieu des centaines d'autres. Je suis dans les derniers à percevoir le dernier élément de mon équipent , l'aventure va pouvoir commencer.

Bon, revenons sur les derniers jours. En début de semaine, on se rend compte que tous les refuges du coin, desservant les 4000 de l'Oberland sont complets. Au début on voulait gravir l'Aletschhorn, mais les infos sur la face Nord convoitée nous laissait perplexe et on s'orientait plus sur le Finsteraarhorn, les Fiescherhorn et le Gross Grunhorn. Il nous fallait une place le premier soir à finsteraarhornhüttte puis une autre le lendemain à Konkordia. Benjamin nous met sur la liste d'attente pour Konkordia et harcèle les gardiens de la Finsteraarhornhütte toute la semaine mais rien n'y fait, il n'y a plus de place.

Je ne manque pas de ressource, j'ai un plan B, on va dormir en igloo... Il y aura juste à le construire une fois sur place, j'ai l'habitude, ou presque.

... c'est donc les sacs bien lourds que nous traversons les longs couloirs du Jungfraujoch.

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Nous débouchons sur les plateforme où chacun trouve une petite place pour s'équiper. Le ciel vrombi du bruit des avions et des hélicoptères qui surplombent le plus long glacier des alpes.

Nous passons la ficelle qui sépare les alpinistes (nous !) des touristes (bah ceux qui restent derrière la barrière). Nous chaussons les skis et partons sur la piste damée en direction de la Mönchsjochhütte.

Le sac est bien lourd avec le matos d'alpi et le matos igloo sans compter la bouffe pour 3 jours. Nous passons sous la belle face Sud du Mönch avant de rejoindre le Mönchsjoch devant lequel trône un avion et ses deux pilotes. Petite pause au col avant d'attaquer la descente. Au bout de 4 virages , mon talon se détache. Et M.....ma fix s'est encore déréglée. comme au Tödi il y a 3 semaines.

Nous arrêtons les skieurs qui nous suivent pour savoir s'ils ont un outil pour réparer... Bah non ! (en anglais sinon ça serait trop facile) Je remets les peaux et file rejoindre le refuge du Mönchsjoch ,100 m au dessus.

A Mag 2 je rejoins le col, déchausse et me faits la partie en terre au dessus. Il y a la une jolie fille qui semble m'attendre. Bon, je ne suis pas là pour batifoler. Je lui demande si elle parle français, elle le parle très bien "je suis française me précise t-elle" voilà qui va me faciliter les choses. C'est l'aide gardienne auvergnate du refuge. Bien sympa elle va me chercher le "tournevis qui va bien" Je m'installe pour serrer à fond tout en papotant avec mon auvergnate qui a gravi la veille le Mönch avec son compagnon , sa première course d'alpinisme de sa vie ! Je la félicite pour sa belle ascension (c'est classe , le Mönch comme premier 4000) et je file, pas le temps de compter fleurette d'autant que son chevalier servant devrait ne pas trainer à arriver pour me casser la gueule.

Je file dans l'autre sens, je rejoins Benjamin qui me précise que je devrai faire contrôler mon matériel. Pas faux !

 

On poursuit vers le bas, enfin le bas c'est beaucoup dire, c'est un faux plat descendant où il faut pas mal pousser sur les bâtons, alors, tel un shadock, je pompe, enfin je pousse.

Les sommets défilent, enfin doucement, à gauche, notre objectif, le Grosses Fiescherhorn, puis l'Hinteres enfin le petit et le Gross Grünhorn, ce dernier est l'objectif de dans 2 jours... C'est loin !

On laisse un gros groupe partir à droite vers le Trugberg, on traverse le glacier et on met les peaux.

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Et hop, c'est parti pour la montée, bien tracée. Le seul hic, le poids du sac, qui lacère les épaules et qui tue le dos, sinon, la vie serait belle, parfois, ça se joue à pas grand chose ...

Le temps change avec notre petite ascension. Si en bas il faisait beau, un doux brouillard nous accueille plus haut, avec une petite neigeote, pour l'instant rien d’inquiétant, on sent le ciel bleu au dessus !

Comme d'hab, Benjamin a la soquette légère, il file devant puis m'attend de temps en temps. Je monte à mon rythme, pas de pachyderme aurait dit Enguerran. Bref je progresse doucement, profitant de ce paysage gigantesque pour les alpes, de grosses crevasses, jolies mais redoutables à gauche, une arête acérée à droite, la trace judicieusement faite au milieu.

 

On met les skis sur le sac, et hop on repart vers le haut. J'aime ces changements qui me redonnent du baume au cœur. On remonte facilement jusqu'au Fieschersattel, plus facilement qu'il y a 12 ans où on était passé dans du mixte péteux (je ne sais pas pourquoi ?)

Au col, je sais qu'il ne reste pas grand chose, je suis assez optimiste en dépit de la météo  qui n'est vraiment pas top...

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

On part en laissant skis et sac au col, on laisse même la corde, je n'ai pas souvenir d'un truc bien difficile (ah, la mémoire) et hop on suit les traces à droite, dans la neige puis on arrive à un couloir de glace que je reconnais, on avait rebroussé chemin dedans il y a 12 ans, la loose (j'avais même perdu un crampon là à l'époque)

Têtus, on le remonte puis on vire sur la gauche. C'est raide, le rocher est de qualité aléatoire. On tente un premier passage (enfin je tente) puis Benjamin tente un peu plus à droite sur une dalle qui ne m'inspire pas.

Une cordée qui était devant nous, descend en rappel, le gars nous explique que c'est plus simple de passer sur l'arête juste au niveau du col, le topo camp2camp n'est pas tellement précis,  il faudra que je le corrige...

Bon, décision est prise de faire demi tour et de prendre la corde. On se retape le couloir englace à rebour, pas glop !

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
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Retour au col, météo dégueulasse, on repart. J'avance devant et monte sur le premier gendarme, c'est assez évident en restant sur le fil de l'arête. On retrouve le rappel, je passe devant, Benjamin me rejoint, la montagne a bien changé en 12 ans, je n'ai pas souvenir de rappel ...

Je poursuis, le temps est au mauvais, il fait gris, la visibilité à moins de 100 m et il neige. La progression n'est pas compliquée mais il ne faut pas s'en coller une. Je déchiffre la montagne avec plaisir, il faut dire que ça n'est pas technique.

Ambiance hivernale, on progresse et on se retrouve enfin au sommet, il est déjà assez tard, déjà 16 h.

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Hop demi tour

Benjamin devant, ouvre les averses de neige, derrière, je m’engouffre dans la brèche. on descend assez vite, tout en restant prudent, il y  a de la neige partout.  On rejoint le point de rappel, Benjamin part devant. Je descends à mon tour et ô joie, il va falloir descendre le fameux couloir de glace, la corde n'est pas assez longue pour passer toute la difficulté ! ... Youpi.

Bon le début je maitrise, ensuite, il faut enfoncer le petit piolet light de 200 g dans de la glace noire bien épaisse... J'ai essayé, ça ne marche pas trop. Tension, concentration, je descends prudemment. Le passage n'est pas long, mais je n’apprécie pas l'absence de point solide pour s'appuyer. Après une bataille de quelques minutes, je sors... ouf, je rejoins benjamin et on file vers le col et le matos.

 

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Il est bientôt 17 h et on doit encore descendre et construire l'igloo.

Oui au départ on avait prévu de faire l'Hinteres Fiescherhorn.

Je sais qu'il n'est pas loin, mais je sais que la journée va être longue et que demain une autre grosse journée nous attend.

Pour une fois, je suis raisonnable, on décide de descendre.

On reviendra pour refaire le second sommet (pourtant c'est rando, dans mon souvenir ...)... ou pas !

Et hop c'est parti pour la descente, au GPS, on y voit goute, il neige, le ciel est bas et la journée décline déjà.

Au bout de 50 m on fait un point carto avec Benjamin (pour le coup on fait une fine équipe)

Bon, pour l'instant on est bon, attention aux crevasses et aux séracs, cette descente est réputée technique et exposée.

On ne va pas être déçu.

On progresse vers le bas, au loin une vaguelette, plus on s'approche plus on se rend compte que c'est une énorme crevasse qui coupe toute la face. On trouve une trace de descente qui pique, logiquement, à gauche vers un col afin de contourner l'obstacle. On la suit mais il faut pousser sur les bâtons c'est plat et parfois il faut remonter.

On contourne l'énorme crevasse et on part vers le bas dans les traces. La visibilité est moyenne mais la neige est bonne. Les virages s'enchaînent. A droite il y a d'énorme crevasse du Waliser Fiescherfirn.

On passe quelques grosses crevasses, surtout ne pas perdre la trace, sinon, on est mal.

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
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On parvient à un passage bizarre, à gauche d'énormes séracs, surplombants, à droite les crevasses du glacier. Je pars devant, pensant que la trace se poursuit plus loin. Je me retrouve dans une pente raide et verglacée sous les séracs " ne pas rester là, ne pas rester là" Je décide de partir à rebours vers la sécurité toute relative de la zone crevassée... Stressaumètre au taquet, virage dré dans le pentu verglacé, je file me mettre à l'abri du sérac, vers les crevasses, c'est mieux mais précaire. "Entre deux maux, il faut choisir le moindre !" J'indique à benjamin de rester à l'abri du sérac en serrant les crevasses.

On n'est pas sorti, quelques virages verglacés et il faut traverser sous les énormes séracs. Je file, les menaçantes tours à ma gauche. Je déteste ce passage. La météo n'arrange rien. A fond , mon ski vient buter dans un petit bloc de glace, me voilà par terre au plus mauvais endroit. Se relever vite et filer. Je remets mes skis parallèles comme mes aïeux me l'ont appris et je fais un énorme effort pour me relever, oui il faut aussi relever le sac à dos.

Derrière, je vois Benjamin arrêté, pas au meilleur endroit, il vomit ! Flûte, il ne faut pas trainer là. Ça commence de plus en plus à ressembler à la retraite de Russie. Je lui indique que je vais faire une pause plus loin à l’abri des séracs. Je file. Il me rejoint, petite pause. Fin des grosses émotions.

 

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Je repars devant pour la partie finale, on essaie juste de ne pas perdre les traces et c'est plat...

Jour blanc, neige, conditions difficiles, les traces sont en parties découvertes mais on y arrive. Le tout est de ne pas les perdre.

On fini par passer sous la couche de brouillard et je commence à regarder où nous pourrions faire un igloo. Bah il n'y a pas beaucoup d'endroits. On arrive sous le refuge. Je vois un gros rocher à gauche, avec un peu de chance il y a une congère associée. J'amorce mon virage pour vérifier mon hypothèse, et là, c'est le drame, en fait c'est le glacier, il n'y a point de congère... demi tour, déception.

On descend un peu, je m'arrête.

On enlève les skis , on sort les pelles et on se rend compte qu'il y a 25 cm de neige sur de la glace. Puré les conditions horribles pour faire un igloo ! sans compter que c'est de la neige poudreuse, pas sûr qu'on arrive à la tasser !

Bon, on hésite à se mettre à un endroit plus plat, là c'est un peu en pente. Vu que tout le matos est là, on décide de rester. Je trace l'igloo et on se lance dans le pelletage. Je vois que Benjamin est efficace. Le tas de neige se forme, lentement... Et vu qu'il n'y  a pas beaucoup de neige sur la glace, plus on avance, plus il faut aller loin pour pelleter, moins on est précis...

Le soleil doit être couché et la luminosité diminue. Le tas n'est pas énorme mais ça prend forme; Je tasse régulièrement la neige. J'essaie également d'estimer si on va arriver à dormir à deux dans l'édifice.

Après 1 h d'effort, le tas me parait assez gros, je commence l'évidage. Benjamin me laisse cette tache , disons... humide. Alors je creuse, je creuse, la neige bien tassée me semble assez solide. J'attaque l'autre coté et crèe un tunnel dans le trou. A chaque coup de pelle , la neige tombe, parfois dans mon cou. Je dois ensuite l'évacuer. Benjamin dehors essaie de faire place nette.

Finalement, l'igloo a pris forme, il fait nuit à présent, il est tard. Je rebouche l'entrée au vent. J’aplanis le sol.

Benjamin s'installe dans la partie droite tandis que j'attends dehors. Il fait -16°C, un vent de 30 km/h balaye le glacier, je suis congelé !  Dans l'igloo, il peine à enlever ses chaussures et à s'installer dans l'espace exigu.

Enfin , vient mon tour, mais je suis gelé. Je gonfle mon matelas, l’installe avec mon duvet et pénètre dans l'antre. Chaussures enlevées, je mets mes peaux contre moi, je crois que je n'ai même pas éteint mon ARVA !

On ne mange pas, on ne boit pas, on essaie juste de se reposer.

Au bout de 5 minutes, je me mets à trembler, je n'ai pas froid mais mon corps a une réaction bizarre. Je tremble, à fond ça dure 1 minute, ça s'arrête 20 secondes et ça reprend. Ça doit être une réaction au froid. Et je prends le rythme, tremblement, court repos, tremblements.

Au bout de 45 minutes, je décide de boire de l'eau chaude. J'installe le Jetboil et y fait fondre des morceaux d'igloo. On ne peut pas s'assoir, je suis à moitié allongé. Et je bois 1/2 litre d'au de fonte chaude. Je me brule la langue à la première gorgée. Le liquide chaud vient réchauffer le corps fatigué, la fréquence des tremblements s'estompe, un peu.

Je finis par m'endormir.

3 h du mat, la mauvaise sensation de sentir le froid sous ma hanche en contact avec la neige. Mon matelas s'est dégonflé. Je me contorsionne pour le regonfler. Opération délicate d'autant plus que j'ai les lèvres gelées et que ça fait des perte d'air (c'est pas étanche !) Bon, le résultat devrait suffire à mon bonheur... Mais 10 minutes plus tard, rebelote. C'est mon matelas qui est percé, la loose.

La fin de la nuit se fera de la façon suivante, 1/4 d'heure de chaque coté, pour ne pas geler. Et entre les retournements, un court dodo, bien trop court.

Au réveil le lendemain, je ne suis pas très frais, je fais fondre de la neige pour remplir nos gourdes et prépare nos sachets déshydratés  pour manger un peu. En fait, on ne mangera quasiment rien.

Je sors de l'igloo, il fait toujours aussi froid mais la météo est magnifique. Les cordées en route vers le Finsteraarhorn se mettent déjà en route, on est maxi en retard. Nous prévoyons de monter à la Finsteraarhornhütte réparer mes bâtons et les peaux de Benjamin avant de poursuivre vers le sommet... bien loin ...

Mais ça c'est un autre récit

A suivre donc

 

Vidéo : Ski de randonnée - Grosses Fiescherhorn - 4049 m

Apoutsiak — OberlandSki de randonnéealpinisme4000

Du Jungfraujoch à la Finsteraarhornhütte en passant par

le Mönchsjoch, le Fieschersattel - le Grosses Fiescherhorn

météo variable

igloo à l'arrivée (voir vidéo suivante : finsteraarhorn)

Vidéo : Ski de randonnée : Finsteraarhorn 4274 m

avec aussi un peu d'alpinisme

Igloo sur le Waliser Fiescherfirn

Finsteraarhornhütte

Frustucksplatz

Hugisattel

Finsteraarhorn 4274 m

Froid de gueux : -16°C 30 km/h de vent le soir et le matin au réveil.

 

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

Apoutsiak — alpinismeOberlandAD

et tentative au Studerhorn

Là bas, tout est grand, tout est beau, mais tout est long (très long) ... Peut être trop...

 

Vidéo

Topo :

 

Aar biwak - bivouac de l'Aar 2731 m

Attention, pour la montée au bivouac, certains penseront que c'est long, d'autres... très long !

En 2020, on ne peut pas se garer à l'hospice du Grimsell, l'arche du barrage n’étant pas praticable (travaux) , il faut se garer sur le petit parking en aval (+20 minutes) du petit parking, remonter le sentier taillé dans la roche, et rejoindre le sentier qui vient de la voute du barrage, traverser un tunnel et longer la rive nord du lac de Grimsell. Au bout du barrage, possibilité de quitter le sentier et de longer le torrent par la plage. On rejoint alors un énorme cairn

 

2 possibilités :

  • soit suivre le sentier qui ramène à la Lauteraarhütte 2390 m (superbe, accueil +++)

Il faut alors redescendre par 150 m d'échelles environ sur le glacier.

  • soit remonter la rive gauche du glacier (pénible mais plus rapide) on gagne environ 45 minutes.

Remonter la moraine nord du glacier puis descendre au niveau du verrou en gros bloc pour traverser le torrent glacière et remonter au mieux en rive droite au niveau de la jonction des glaciers.

Remonter alors le Finsteraargletscher qui mène à des poteaux de bois. Ceux ci mènent au Strahlegggletscher puis en remontant une moraine pénible balisée on rejoint le bivouac

Aarbiwac tout confort, manque juste de la nourriture et du chauffage (il y a du gaz, et des boissons pour 5CHF)

 

Lauteraarhorn, face sud et arête sud est

Descendre du bivouac sur le Strahlegggletscher, le remonter en rive droite (pierrier) puis rejoindre le glacier. Au pied du Lauteraarhorn, repérer la cascade et le balisage qui indique la bonne vire.

Remonter la vire et traverser la cascade. Remonter alors les pentes de neige au mieux (ça passe un peu partout (45 - 50°) en contournant les éperons rocheux. Sur le haut la pente s'accentue un poil. (55°) on rejoint un petit col, le gendarme suivant se contourne en prenant à flanc après le col puis en remontant un petit couloir qui ramène à l'arête.

L'arête se prend soit sur le fil soit en versant nord (en restant proche du fil) les pas de II III se succèdent jusqu'au sommet

 

Descente :

par le même itinéraire

C'est long de descendre du bivouac , à la vallée !

 

 

Topo Lauteraarhorn

Topo Lauteraarhorn

Topo face Nord du Studerhorn (itinéraire envisagé mais non parcouru)Topo face Nord du Studerhorn (itinéraire envisagé mais non parcouru)Topo face Nord du Studerhorn (itinéraire envisagé mais non parcouru)

Topo face Nord du Studerhorn (itinéraire envisagé mais non parcouru)

Récit

Au départ, l'idée etait de partir sur la face Nord du Grand Paradis, avant d'enchainer sur la traversée du Cervin ou la Cresta Signal si elles étaient en conditions, tout ça avec Benjamin.

Milieu de semaine, je reçois un mail d'Ovidiu me proposant deux faces Nord méconnues : celle du Studerhorn et celle du Galenstock avec le topo tiré des 100 plus belles. J'avoue que les sommets ne m'attirent pas mais que partir avec Ovidiu est toujours un moment sympa (et technique).

Je trouve la face Nord du Studerhorn plus jolie, on décide de partir par là, on pourra aller faire le Lauteraarhorn en même temps.

Je récupère Benjamin à Yverdon puis c'est la route pour l'Oberland. On retrouve Ovidiu dans une station service au pied du Grimsel pass. On refait les sacs, il pleut mais on est à l’abri dans une station de lavage d'une station service,  puis on file vers l'hospice du Grimsel. Voilà le parking. On est accueilli par une petite bruine. On s'équipe dans la bonne humeur (toujours) on met les ponchos et nous voilà partis.

Il y a des travaux, il faut louvoyer pour rejoindre la voute du barrage dont la traversée est interdite... à  cause de ces même travaux. Retour au parking, on range tout dans la voiture pour trouver un parking en bas du barrage (20 -25 minutes de marche en plus, quand on sait qu'on est parti pour 5 à 7 h de marche...)

Quelques manœuvres plus tard on est en bas, je décide de laisser le poncho, avec un peu de chance, ça fera partir la pluie.

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

Nous voilà parti sur un sentier efficace, et particulièrement travaillé : il y a des marches sur les dalles, on rejoint relativement rapidement la hauteur de la voute du barrage, dans le vent et sous la bruine, l’atmosphère est humide, mais l'ambiance reste bonne. On traverse un tunnel pour retrouver l'étendue du lac de Grimsel de l'autre coté.

Tout est trempé, et le sentier monte et descend tout en longeant le lac. On traverse une énorme cascade en crue. Le sentier est vraiment beau, mais, il faut l'avouer, un poil long. Tout est humide et il faut se méfier sur les dalles, de ne pas s'en coller une. La montée, si on peut parler de monter quand on ne gagne pas de dénivelé, se passe tranquillement. Arrivé au bout du lac, Ovidiu, qui a pris pas mal d'avance décide de nous attendre pour un petit pique nique. Le repas est frugal, je n'ai rien prévu part un micro paquet de chips. Je tape dans mes vivres de course en guide de dessert. Pour la suite, on décide de descendre sur ce qui ressemble à une plage en amont du lac. Le passage est agréable, on se croirait à Saint Tropez, sans les monde (et sans les  stars). On n'est même pas gêné par les bateaux ancrés au port !

L’endroit un chouette, bucolique à point. Au loin on aperçoit le front du glacier, sous ses amas de rochers... Ça , ça va être moins bucolique à remonter.

 

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m
Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

On progresse donc sur notre plage, le long du torrent glacière avant de rejoindre le sentier et un cairn énorme, orné de drapeau de prière. Le sentier s'élève alors au dessus du glacier... et s'en éloigne. On comprend qu'on est sur la sente de la Lauterhutte. On ne sort pas la carte, sur celle ci, dans mon souvenir, elle surplombe le  glacier d'une cinquantaine de mètres...

Bref, on remonte cette sente agréable, et pour une fois, ça monte !  On longe puis on traverse une jolie cascade, tout est vert, le soleil annoncé par le radar de Benjamin est enfin arrivé. Il y a juste un truc étonnant : on monte beaucoup quand même. Espérons qu'un joli sentier nous ramène au glacier... (qui a dit : "il n'a pas lu le topo". Oui, j'avoue que je suis peut être passé un peu vite sur la lecture du topo concernant la montée au bivouac...

Après chaque croupe, il y a une autre croupe, pour finalement arriver au refuge, perché à prêt de 200 m au dessus du glacier. Il y avait peut être plus court.

Arrivé sur ce magnifique belvédère, on en profite pour prendre des information auprès du gardien (merci à lui). On cherche notamment à trouver une voie de descente pour la face Nord du Studerhorn. Je lui évoque mon idée. Il me fait comprendre que ça passe mais que ça va être merdique, que la face Nord du Studerhorn est peu parcourue ces dernières années. Tu m’étonnes, avec Ovidiu, on fait tout le temps des faces Nord peu parcourues. C'est pas avec ces sommets que tu fais le buzz sur internet...

On essaie de repérer l’itinéraire de descente du Studerhorn, mais quelques nuages nous empêchent de voir le haut... dommage !

On a mis 3 h 45 pour atteindre le refuge, il en reste un peu...

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m
Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

Et zou on attaque la descente pour rejoindre le glacier. Et, en lieu et place du joli sentier tant espéré..., on se tape 150 m d'échelles bien verticales et plus de 20 minutes pour rejoindre le glacier, couvert de roche. On remonte sur la croupe du glacier, trouvant au passage quelques munitions de l'armée Suisse (ça doit être une zone de tir à certaines périodes.

Nouvelle moraine, bien longue (tout est long dans cette montée en refuge) Ovidiu galope devant. J'avance avec Benjamin tout en papotant. Je perds Ovidiu des yeux dans cette immensité glacière. On descend vers ce qui semble être un verrou. De gros blocs rocheux accumulés permettent de traverser un gros torrent glacière. Le passage me parait évident. On remonte sur la moraine opposée, Je commence à appeler pour essayer de retrouver Ovidiu, qui en fait , nous attend, juste au dessus ! Nouvelle pause.

On est alors sur le Finsteraarhorngletscher et voilà enfin la glace, quelques tables posées sur celle ci. Le paysage est superbe, on commence à apercevoir la face Nord du Studerhorn.

On avance tranquillement, en découvrant les lieux, grandioses. on se sent tout petit. Ovidiu galope, nous on joue les escargots. Des pylônes en bois indiquent le chemin pour sortir du glacier. On fait une pause pour prendre de l'eau et ne pas être en rade arrivés au refuge. La suite est une nouvelle moraine à remonter. Le bivouac apparait alors. Pour nous achever, il faut remonter une pente un peu raide faite de gravillon qui ne demandent qu'à te ramener en bas.  La pente nous achève, Heureusement, le bivouac est là. Deux Suisses nous accueillent. On s'installe, on se rend compte que l'eau est accessible à 30 m du refuge (on a bien fait de faire le plein il y 1/2 h...)

Repas rapidement pris, et au lit, demain on a décidé de monter au Lauteraarhorn, on se réserve la face Nord pour après demain.

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2 h 52, le réveil sonne (oui, j'ai négocié un réveil à 2 h 52, Ovidiu optait pour 2 h 45, moi pour 3 h, on a coupé la poire en deux, à 3 h 30 on quitte le bivouac pour descendre sur le glacier. Je mène le départ dans le dédale de rocher avant de retrouver le glacier, plat. On avance relativement rapidement pour trouver le pied de la voie, enfin ce qu'on croit être le pied de la voie.  Benjamin et moi laissons nos bâtons. Avant qu'Ovidiu ne décide de revenir en arrière... tant pis pour les bâtons. On se retrouve au vrai départ de la voie. Et hop, on remonte une vire puis on traverse un petit névé merdique avant des sortes de dalles recouvertes de gravillons... mon rêve.

Bref, je suis le maillon faible. Mais par chance, je ne sors pas, je marche juste derrière, prétextant une vidéo à réaliser pour passer devant mes deux acolytes... On rejoint des névés un peu raide, on grimpe, Ovidiu souvent très en avance sur nous. Pour un gars qui avait peur de ne pas être en forme après le confinement...

On s'élève, le soleil se lève, la vue est superbe, fermée par le Studerhorn et sa face Nord, tout au Sud.  On avance de pente raide en pente raide. Jamais extrême, mais peu d'endroit pour faire une pause à plat. Devant, les deux Suisses partis vers 1 h 30 du mat, font une trace, et je n'envie pas leur dur labeur. J'avoue que c'est assez cool de les laisser tracer (de toute façon ils ont trop d'avance) même si j'ai un peu honte (mais pas trop !)

La face Nord du Gross Fisscherhorn apparait, l'Eiger et le Mönch derrière. Au dessus de nous, des pentes de neige et des couloirs. L'avantage c'est que je suis passé ici il y a 4 ans lors de notre double ascension du Schreckhorn et du Lauteraarhorn. Quand on voit l'énergie qu'il faut pour une seule des deux ascensions : j'avais la caisse... Moins aujourd'hui.

 

La pente déjà sévère se redressait encore...

 

Je sens que Benjamin est dans le dur. Il se parle, il râle, un peu. Il faut dire que même avec la trace, ça n'est pas facile. J'avoue que je suis pas mal, même si je ne suis pas très rapide, c'est rien de le dire.
 

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On aborde le dernier couloir, qui mène à l'arête. Je me décale pour faire une vidéo, je plante le piolet, je pause mes gants, je commence à filmer. "Et merde !" Excusez cette expression triviale, je n'ai rien trouvé d'autre à dire. Un de mes gants se fait la mal dans une pente à 55° ... Pas glop. Je le surveille, espérant qu'une variation de terrain stoppe sa chute avant qu'il ne soit trop loin... En plus je n'ai pas prévu de gants de rechange... pour une fois. Bon, par chance, 50 m plus bas, le gant s’arrête, un peu par miracle.

 

Je laisse mes deux compères et descends cherché le précieux gants. Je m'approche de lui délicatement, je n'ai pas envie qu'il file. Je le récupère, forcement, il est trempé, et j'attaque la remontée. J'ai beau avancer vite, Benjamin et Ovidiu sont déjà loin. Je prends un bon rythme et arrive à l'arête, ganté. Regroupement général.  Ovidiu décide de contourner le gendarme qui suit, il y a d'ailleurs de vieille trace. Petite traversée puis nouveau couloir un peu raide pour rejoindre l'arête.

Dans mon souvenir l'arête n'était pas longue, 10  à 15 minutes tout au plus...

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Bon j'avoue que parfois je ne garde que les bons souvenirs, et je raccourci souvent les timing.

On attaque donc l'arête, pour ce que je pensais une balade de santé avec quelques passages de grimpe. Malheureusement, je suis le dernier de la cordée, c'est moins bon pour "faire" des images... Tant pis. Ça grimpe un peu avant d'arriver à une dalle. Je vois Benjamin qui attaque tout en adhérence... sur ces crampons. Ouh là, je ne suis pas prêt psychologiquement à en arriver à de telles extrémités.  Perché sur ses crampons qui crissent tout en faisant des étincelles, Benjamin progresse. Tout comme mon stress quand je vois le passage. C'est mon tour... Hésitation, je finis par regarder à droite, versant Est, je descends d'un mètre, les pieds dans la neige, les prises de mains inversées. Je progresse, je remonte prudemment, reste un petit couloir et voilà comment j'ai contourné l'obstacle. Pas classe mais efficace et surtout... rassurant !

Et hop on repart  pour un peu de grimpe, plus facile. Devant Ovidiu galope , il a rapidement rattrapé la cordée des Suisses, ce qui a quelque peu ralenti son allure...

Je me suis un peu habitué à grimper en crampons (c'est pourtant pas la première fois)

L'arête est bien plus longue que dans mon souvenir et Benjamin me le fait bien remarquer.  Un petit replat et voilà le sommet à portée de mais, ou presque. Les Suisses sont en haut, Ovidiu les talonne, Benjamin et moi remontons les dernières pentes et la dernière arête. Je suis le dernier à rejoindre le sommet exiguë, je n'y resterait pas, pas de place, trop de monde (oui on était 5 mais il n'y a pas de place pour 5, et vu que je suis le dernier arrivé). Je n'aurai pas le loisir d'inspecter le bassin du Schreckhorn, la cabane du même nom dont le gardien terrorisait les alpinistes il y a quelques années

Je reviens rapidement quelques mètres en arrière.

La pause est courte, Ovidiu veut descendre avant les Suisses, qu'il trouve un peu lent.

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Et nous voilà reparti. Et c'est bibi qui fait la "trace" même s'il n'y a rien à tracer et que ça n'est pas compliqué. J'avance prudemment sur cette arête. Le vide à gauche, le vide à droite et l'arête qui n'est si engageante que ça. Bon j'avoue que je ne m'en sors pas trop mal. Plaçant une protection de ci , de là pour protéger, autant que faire ce peu, la progression d'Ovidiu.

Je retrouve la dalle de la montée et opère mon inélégant contournement express. Quelques minutes plus tard nous sommes au col.

On se décorde et on s'engage dans la descente.

Rapidement il faut se rendre à l'évidence. On est dans une soupe infâme

J'avoue que je suis assez à l'aise alors que les conditions ne sont vraiment pas top. De toute façon on n'a pas le choix (qui a dit on a toujours le choix ?) Il faut descendre.

Benjamin peste, il n'a pas de guêtres et la neige s'enfournent dans ses chaussures. Il progresse prudemment.

Je descends à fond, le couloir final puis la grande pente de neige. Je décide de faire une pause sur un plat pour attendre les autres. Ovidiu arrive assez vite et décide de continuer. Benjamin descend plus lentement, je l'entend qui s'énerve discrètement.

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On repart, mais on ne sais plus bien par où on est monté, nos traces de montée ont fondu. Je passe devant, et je progresse assez rapidement dans les petits couloirs centraux.  On parvient à se laisser glisser sur les fesses sur les porions moins raide. Ça permet de se reposer tout en donnant un petit aspect ludique à la descente. On se trempe dans l’action le fond du pantalon.

 

On voit Ovidiu avancer rapidement bien plus bas. J'empêche Benjamin de faire trop de pauses, j'aimerais bien quitter ses pentes qui pourraient servir de déversoir à avalanche.  On sort le GPS quand on perd la trace. Pas de stress, on est pas mal. Il faut juste tirer sur la gauche. Je reconnais les dalles et le torrent à traverser. Ca passe, on rejoint Ovidiu qui bronze sur la vire. Il a déjà eu le temps de tout faire sécher.

Je propose d'aller chercher les bâtons qui sont un peu plus haut.

Je descends sur le plat du glacier avant de remonter au lieu de dépose. Devant moi le Strahleggpass que nous avions traversé lors de notre double ascension. Le col a l'air vraiment horrible et n'est pas du tout engageant. Je suis content de ne pas avoir à y remonter aujourd'hui.

Je récupère nos bâtons et rejoint Benjamin et Ovidiu un peu plus bas.

Ovidiu choisi de descendre par les rochers, nous choisissons le glacier.

Il fait tellement chaud qu'il est trempé (le glacier !). A chaque pas on risque de se retrouver dans une boue de glace et d'eau. Benjamin a déjà les chaussures trempées. On avance d'un bon rythme, je me retourne de temps en temps pour observe la progression d'Ovidiu.

On rejoint la moraine puis c'est la toujours désagréable montée finale au bivouac. On est tout content d'y arriver : notre maison.

 

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m
Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

On pique nique, on se repose puis on s'attaque à l'observation de la face Nord du Studerhorn qui semble avoir été ravagée par les avalanches aujourd'hui. On compare les photos de la veille avec les observations du jour. Pas très engageant. La paroi a été lacérée par des coulées.

Bon on verra bien.

On mange, et après réflexion, ses chaussures étant trempées, Benjamin décide de ne pas nous accompagner... dommage. Mais cette décision semble raisonnable.

Je file au lit à 19 h 30, hyper motivé. le sac prêt et bien lourd...

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

Minuit 15, le réveil sonne. Dur de se réveiller en pleine nuit. Je déjeune, en silence pour ne pas réveiller Benjamin.  On quitte le confort du bivouac, dehors, il ne fait pas très froid.

On redescends sur le glacier puis on poursuit en descendant la moraine qui permet de rejoindre le Finsteraarhorngletscher.

Alors que sur le topo des "100 plus belles" , la trace passait par la rive gauche du glacier. Avec les crevasses et les séracs, aujourd’hui cet itinéraire est impossible, il faut rejoindre la partie supérieure du glacier et le pied de la face Nord par la rive droite.

Je marche devant jusqu'à me retrouver nez à nez avec une bediere infranchissable, je la remonte et trouve le passage au dessus. Ovidiu passe devant.  Je me cale 10 m derrière. Terminant ma nuit dans une marche tranquille. Les frontales éclairent à peine les séracs au dessus. Si tout va bien on est à l'abri d'une éventuelle chute

Devant Ovidiu s’arrête.

Il fait trop chaud, trop tôt. On discute et on décide de faire demi-tour. Les conditions ne sont pas là. On va prendre trop de risque dans une face Nord avec ce mauvais regel nocturne.

 

Demi tour, sur le glacier, je passe un peu plus haut et me retrouve dans une bouillasse, mélange de glace et de flotte. Vu que je suis engagé, je ne peux plus reculer. A chaque pas je m'enfonce un peu plus. Mes guêtres risquent d'être débordées. Je ne veux pas finir comme le Titanic !  Finalement je parviens sans trop faire exprès à l'autre rive. Ovidiu, goguenard m'y attend, il a lui réussi à trouver le bon chemin.

On repart et on remonte la grosse moraine puis la pente raide en gravillon qui permettent de rejoindre le bivouac.

Il est 2 h 10 quand on y entre.

Benjamin n'a rien compris il pense que ce sont d'autres alpinistes qui arrivent, et met un peu de temps à comprendre que c'est nous.

On file au lit pour une seconde nuit.

Je dors bien, comme un loir

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m
Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m
Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m
Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

Vers 7 h je sens que tout le monde est réveillé, mais on profite de cette grasse matinée.  Le plaisir de rester au lit quand on sait que la journée va être constituer d'une trop longue descente. Et ben dans ces cas là, tu profites, tu glandouilles.

Bon on fini par émerger, déjeuner et nettoyer le bivouac.

Il est 9 h quand on quitte le bivouac.

Nouvelle descente désagréable, la bonne nouvelle c'est que c'est la dernière.

On rejoint la moraine puis le Finsteraargletscher. On profite du paysage, qui reste magnifique bien qu'il y aie quelques  longueurs... Et hop, on se retrouve sur les cailloux de l'Unteraargletscher. Je parviens à retrouver le verrou qui permet de traverser le torrent. De l'autre coté on remonte sur la moraine pour la descente. De temps en temps, il y a une pseudo sente.

 

Ovidiu essaie de me motiver pour une éventuelle future ascension de la face nord du Schreckhorn enchainée avec celle du Studerhorn. La taille des glaciers me font hésiter. Je ne sais pas si je serai motivé pour revenir ici. Ca nous occupe, on observe au mieux les lieux pour en comprendre les secrets...

On passe sous les impressionnantes échelles de la Lauteraarhutte.

Un chamois vient nous distraire

Puis on attaque la partie qu'on ne connait pas, la sortie du glacier. Elle est barrée de crevasses. remplie de cailloux. On passe d'une lame à l'autre.  Ovidiu s'amuse m'aime à balancer de gros blocs dans les pentes...

On retrouve la plage, Ovidiu persiste à rester sur le sentier tandis que nous optons pour l'option plage et sable blanc (ou presque). Il fait bien chaud pour le sentier qui borde le lac. Il ne cesse de monter et de descendre. On opère une dernière pause près de la cascade puis c'est le final et la courte descente qui ramène à la voiture.

 

Quel périple !

 

Alpinisme : Lauteraarhorn - 4042 mAlpinisme : Lauteraarhorn - 4042 m

Vidéo Alpinisme : Lauteraarhorn 4042 m

Apoutsiak — 4000OberlandAD

Les 9 4000 de l'Oberland

Apoutsiak — Oberlandalpinisme4000

Les 9 4000 de l'Oberland

Par ordre d'ascension

 

Le Finsteraarhorn 4274 m (Juillet 1999)

L'Aletschhorn 4193 m (Mai 2006)

Le Gross Fiescherhorn 4049 m (avril 2009)

L'Hinter Fiescherhorn 4021 m (avril 2009)

Le Mönch 4107 m (Septembre 2009)

Le Gross Grünhorn 4044 m (Avril 2014)

La Jungfrau 4158 m (Avril 2014)

Le Schreckhorn 4078 m (Août 2016)

La Lauteraarhorn 4042 m (Août 2016)

 

 

 

 

Les 9 4000 de l'Oberland

Finsteraarhorn

 

Aletschhorn

 

Hinterfierscherhorn

 

Gross Fiescherhorn

 

Gross Grunhorn

 

Jungfrau

Mönsch

Schreckhorn Lauteraarhorn

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisOberlandalpinisme

Ma seconde ascension du Wildhorn, arrivée au sommet dans une petite tempête de neige

Encore une course un peu trop plate par endroit !

 

Vidéo

Topo

Se garer aux Rousses 1766 m, au dessus d'Ayent, Valais (parking gratuit)

Remonter la piste de ski puis au mieux sous le télésiège pour gagner 1900 m (entre 1884 et 1997 m CNS), virer au Nord pour gagner le pied de la combe des Andins.

Remonter la combe  jusqu'au collet sous le Sé Rouge.

Poursuivre au mieux (montée descente, plutôt plat), pour rejoindre le pied des pentes qui permettent de gagner le glacier du Wildhorn (on passe au passage au dessus de la cabane des Audannes 2452 m (on n'y passe pas sauf si on souhaite faire la course sur deux jours)

Remonter jusqu'au glacier du Téné (glacier du Wildhorn) les pentes sont plus raides. Remonter le glacier  puis la pente finale plus raide pour gagner un collet. De là, quelques pas d'escalade permettent de gagner le sommet

Descente par le même itinéraire.

 

Récit :

36 h plus tôt, Jeff me propose le couloir Lagarde aux Droites. J'ai des doutes quant à mes capacités à gravir ce couloir en toute sécurité. Ça sent l'alpiniste au taquet. Je contacte Alpineiss. "T’inquiètes pas ça déroule corde tendue !" . Bon si c'est corde tendue, ça doit le faire. La Face Nord des Droites, c'est quand même mythique. Alpineiss me renvoie un message, "la rimaye est quand même technique" Je l'avais lu dans son compte rendu sur camp 2 camp... Au pire j'aurais le mal des rimayes...

Reste un problème de timing. Jeff veut être rentré le samedi midi, et moi je bosse le jeudi jusqu'à 18 h 30 ! Bon je refais le calcule plusieurs fois, mais ça ne va pas le faire, je ne suis malheureusement ni Kilian Jornet, ni Ueli Steck. (ça c'est joué de peu mais c'est comme ça)...

Je finis par jeter l'éponge...

Je sais que je n'aurai pas 36 occasions de gravir le Lagarde. Je pourrai toujours dire que j'ai failli le faire. Et c'est déjà pas mal.

Bon ça ne résout pas non plus mon problème, trouver un partenaire pour vendredi...

Et comme souvent, je me retrouve seul, je décide d'aller gravir le Wildhorn, une course que j'ai faite il y a longtemps (11 ans en fait !) , un chouette sommet à cheval entre Valais et Oberland.

Et zou, lever tôt, et un peu plus tard, j'arrive dans le Valais, je merdouille un peu dans la montée sur Ayent, puis voilà Les Rousses, son parking, personne...

Et c'est parti ! :-)

D'abord par la piste puis ça grimpe plus dur sur une trace verglacée. Je ne m'en sors pas trop mal, il fait grand beau, ça frise les poils du nez, j'adore ! Et hop, un petit replat, je file à droite, direction la combe des Andins. le soleil est là, la vue grandiose.

C'est un petit faux plat montant qui permet de gagner le frigo de la combe des Andins. oui, elle est belle mais elle est bien abritée du soleil. Bilan : il y fait encore plus froid.

 

 

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Assez vite, je sors les couteaux, et je suis les vagues traces présentes. De conversion en conversion, je progresse vers le haut.

A mi pente, je vois une silhouette en bas. Silhouette qui devrait sans doute me rattraper.

Je poursuis vers le haut, la combe est assez longue, coincée entre des montagnes à droite et une grande barre rocheuse à gauche. Austère !

J'en viens à bout, et je m'offre une bonne pause, histoire de pique niquer. Oui, j'ai faim et il est l'heure de manger. La silhouette a bien grossi, en fait c'est une skieuse d'un certain âge ! Et ça me fait mal de d'écrire ça, parce qu'elle doit avoir aux alentour de mon âge ! Je ne rajeuni pas ! Bref elle a mangé du Lion ! Elle me demande comment on accède au Sé Rouge, chose que je ne sais pas. Et elle repart pour une traversée à flanc bien merdique, me laissant à mes agapes : chips et sandwichs !

Au loin, le sommet du Wildhorn se couvre d'un gros lenticulaire, ça sent pas bon !

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Pour moi, c'est courte descente puis nouvelle montée, s'en suit une sorte de plat qui ne dit pas son nom. Quand j'en arrive au bout, je me rends compte qu'il y a deux skieurs derrière moi. Bon, rapidement ils passent devant. Les pentes pour accéder au glacier sont raides. Ils tracent sur la droite, moi, sur la gauche, je suis une vieille trace.  Je me retrouve devant au dessus. , je continue. Petite pause au glacier, ils repassent devant (de toute façon, ils ont la soquette plus légère que moi, pas la peine d'essayer de lutter)

Le vent a forci, le temps a tourné complètement, il neigeote, le ciel est bas, je fais une pause pour sortie la cagoule et la goretex. pas la peine d'attendre le dernier moment.

Les deux autres ont filé. Je les aperçois au loin.

Le glacier est battu par le vent, la cagoule m'isole du reste du monde, elle me coupe aussi un peu le souffle. Je progresse à mon rythme, suivant au loin les deux autres.

En bas du collet, je les vois qui hésitent. Pas bon signe, l'un d'eux déchausse puis rechausse au dessus. Je parviens à passer sans déchausser. J'arrive au col, je ne les vois plus, ils doivent être déjà au sommet.

J'y file, petite escalade facile, mais il ne faut pas se gaufrer sur la neige pulvérulente.  j'arrive au sommet, personne. Ils doivent être sur l'autre sommet, à l'ouest.

Ma pause est courte, je redescends, et décide de monter au sommet ouest, pour voir, il y a un petit  rayon de soleil, autant en profiter !

J'arrive au second sommet

là aussi, personne. Ils ont, tout bonnement, disparu.

Flûte, je cherche d'hypothétique trace,mais avec le vent. deux hypothèse, soit ils sont descendus par un versant que je ne connais pas, soit ils sont tombé versant nord et ont péris dans une affreuse et douloureuse chute versant nord. Un coup d’œil dégouté versant nord plus tard ( on y voit pas à plus de 100 m de toute façon) , j'écarte la seconde hypothèse. Je me dis que je regarderai sur strava plus tard au cas où (et ma recherche s’avérera veine, pas de trace des deux skieurs !)

 

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Je redescends à mes skis, et attaque la descente.

sans lunettes, trop de buée...

L'inconvénient c'est que je mange des flocons de la cornée, phénomène assez désagréable, j'ai beau plisser mes yeux de néandertaliens, ça ne suffit pas ! , je descends tout de m^me, la pente raide puis le plat du glacier. J'avale les pentes raides en dessous, sans problème, les virages s’enchaînent.

Ensuite, c'est la galère pour rejoindre la combe des Andins, il faut pousser sur les bâtons, ça n'avance pas ! Il neige.

Je bourre comme je peux, et je remets les peaux pour rejoindre le collet. Ouf.

La combe des Andins, en neige dure, est avalée, en bas, je dois à nouveau remettre les peaux pour en sortir !

Dernière descente, pour rejoindre les pistes de skis, et jolie descente de fin de journée pour gagner la voiture

Je ne me souvenais pas que cette sortie etait si plate !

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Alpinisme : face Nord du Doldenhorn

Apoutsiak — OberlandLes 100 plus bellesalpinisme

Une magnifique face nord sur un sommet méconnu

D+ 800 m de face - 1100 m depuis le refuge

 

Vidéo :

Topo :

Fründenhütte

Se garer sur le parking du télépherique de Nidermatti (1195 m)

et remonter la piste aui mène à Oeschinensee (1522 m) le suivre le long de sa rive sud. remonter le sentier qui passe dans des pentes avalancheuses (I defründe) Le sentier est efficace il passe par Mittlechnubel, tout est équipé en été pour éviter les chutes (barres, garde fou...) on rejoint facilement la Fründenhutte (2561 m)

 

Face Nord du Dodlenhorn

Ne pas hésiter à demander au gardien qui n'est pas avare d'explication concernant l'approche ! (merci à lui)

Du refuge , redescendre derrière le refuge et rejoindre le glacier. Prendre à flanc et ne pas suivre les cairns pour venir buter sur les falaises et une vire (à repérer la veille) équipée d'un calbe que l'on remonte avant de trouver des marques jaunes puis un petit goulet à nouveau équipé d'un cable (toujours sur la vire) on débouche sur l'arête Gallet.

Remonter le névé pour gagner le pied d'une barre rocheuse. Gravir le ressaut III, torrent et glace sur les prises sur une quinzaine de mètres. Au dessus, repartir sur les névés de l'arête Gallet avant de bifurquer en direction de la face sur le replat. vers 2900 m.

Traverser le glacier et remonter à l’aplomb de la rimaye. Remonter la face nord au mieux et venir buter sous les rochers sommitaux (un petit col entre l'arête Gallet et les rochers). 55-60°

Un accueillant cable vous amène à une échelle métallique bien physique puis une corde prend le relai  avant un dernier névé qui vous amène au sommet 3638 m.

Descente du Doldenhorn

La descente est longue !

Redescendre vers le col 3436 m puis le long de la falaise à gauche nattention aux crevasses. sortir du glacier tout à gauche (Ouest) par le couloir évident le plus à gauche (45 - 50° 100 m rimaye potentiellement délicate)

Puis par les pentes de neige puis le sentier gagner la Doldenhornhütte (1915 m), de là par le sentier, retour au parking.

 

 

Alpinisme : face Nord du Doldenhorn

Récit

Il est difficile , en Suisse, de trouver une place de parking gratuite...

Ça se vérifie, on a prévu de covoiturer avec Ovidiu et impossible de trouver une place entre Bern et Thun. Finalement, vers Kiesen, on trouve le départ d'un parcours sportif. Et on laisse ma petite Berline de marque Française à l'ombre d'un châtaignier.

Je me retrouve avec Ovidiu et Jean-Pierre, en route vers Kandersteg. Une heure plus tard, nous sommes sur zone, pour un parking pas bucolique du tout : sur le parking (payant) du téléphérique ! Les sandwichs avalés, les vessies vidées, les sacs bien bombés...

Un groupe de jeunes allemands part devant.

Et zou, c'est parti. Incroyable le monde qui randonne à Kandersteg en semaine en ce début Juin. Au fil de la discussion, je comprend que Jean-Pierre a fait l'Eiger, et pas par n'importe quelle voie, il a fait l'Eiger par la face Nord , la voie Heickmar, mon rêve !  Et je ne sais pas pourquoi, je sais à partir de ce moment là, que je vais galérer... et ça commence... Tout de suite !

Les deux champions me larguent tranquillement, ils me laissent tout à ma sueur derrière. Je tache de faire bonne figure, mais je souffre... Je n'avance pas. Eux ont la jambe légère...

Regroupement au lac Oeschinensee.

On repart sur un sentier étroit, d'abord en bord de lac puis cela s'élève. Quelques traversées de torrent, quelques névés gelés et raides. Nous progressons. Nous dépassons deux téméraires randonneurs qui viennent sur nos terres.  Les sentier est efficace. Au dessus, on se rapproche du groupe des jeunes alpinistes allemands. Nous les dépassons un par un. Le sentier se fait plus scabreux. L'équipement est parfait : câbles, corde, garde fou (il en faut), je finis par débouler au refuge, dans le brouillard.

Celui ci est ouvert alors que nous le pensions fermé, nous avons monté la bouffe pour 3 jours !

 

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn

Et là, il faut reconnaitre, que les gardiens de la Fründenhütte permettent de se réconcilier avec les gardiens suisses.

On ne prenait pas la demi pension, ils nous ouvrent la porte du local d'hiver pour faire notre bouffe et nous propose de manger dans la salle à manger.

Nous auront droit en soirée à une excellente explication concernant l'accès à la vire depuis le refuge (explication détaillée).

Tout ce qu'on attend d'un gardien !

 

En attendant, nous sommes dans le brouillard, la météo de demain n'est pas top, on va sans doute pouvoir faire une grasse matinée... Yes (enfin je dis Yes, mais pas trop fort pour ne pas que mes compagnons de cordée entendent...)

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn

à 20 h 30, je ronfle

à minuit 12, je pique la bouteille de Jean-Pierre pour m'abreuver

à 02 h 42, je suis réveillé par la frontale d'Ovidiu, c'est l'heure.

J'attends qu'il vérifie la météo.

A priori, grand beau, go.

Je m'habille et vérifie la météo, on ne sait jamais, on pourrait se recoucher. On descend dans la fraicheur de la salle des chaussures pour déjeuner. Quelques gâteaux, du thé et nous voilà dehors, à 3 h du mat. Je suis déjà derrière, mes deux purs-sangs galopent. Je peine, mais je finis par les rejoindre, je reconnais le névé "crochu" décrit par le gardien, Ovidiu voudrait passer plus bas, mais je le reconnais il est là, et Jean-Pierre a déjà trouvé le câble. Il s'élève, je pars en second, Ovidiu fermera la marche.

Jean-Pierre il a fait l'Eiger...

Jean-Pierre il a fait l'Eiger !

Jean-Pierre il a fait l'Eiger !!!

Il y a moins de 2 mois !

Bref il grimpe à fond, et je suis pataud derrière.  Le câble, puis les points jaunes décrits par le gardien, la vire étroite sur laquelle il faut se baisser, heureusement qu'on n'a pas pris les skis, ça aurait frotté ! Voilà l'arête Gallet, on repart vers le haut, sur un névé dont la pente ne fait qu'augmenter. D'abord facile ça se raidit pour venir buter sur une barre rocheuse et un couloir dans lequel coule un torrent.

Je vois bien qu'Ovidiu et Jean-Pierre se battent pour prendre la tête. Je passe mon tour. Jean-Pierre part en premier. " Il ya de la galce sur les rochers" lance t'il. Ouh là, je n'aime pas ça, en 30 secondes ilest déjà en haut du couloir. C'est mon tour. J'hésite déjà quand au premier pas., où poser ce p... de pied droit. Je tire sur les bras, ça passe, je m'élève, 2 m plus haut, il ya de la glace partout sur les rochers de gauche, ceux qu'on serait tenté de prendre en temps normal, à droite, la sale, sèche ,est lisse. Au milieu, un petit torrent te mouille tranquillement le pantalon. Je progresse lentement, à gauche, tout glisse, normal, c'est lisse. A droite, le dévers, peu accueillant, je m'élève quand même , hésitant à chaque pas pour le choix de mes prises.

A main nue, sur la glace, tu as vite froid ! après pas mal d'hésitation, de non-choix, je finis tout de même par rejoindre Jean-Pierre, le pantalon mouillé, ah la joie de grimper une cascade.

Ovidiu n'a pas autant d'état, d'âme, il déboule peu de temps après moi !

Il est déjà reparti, sur le névé au dessus, enfin on aperçoit la face. Zone plus facile, petite pause, j'ai à peine le temps de grignoter qu'on est déjà reparti ! Tagadam Tagadam, on galope vers la rimaye comme si on avait un train à prendre et qu'on était en retard. Nouvelle pause équipement. Cool !

Alpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du Doldenhorn
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Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn

Ovidiu attaque la rimaye. Sans être extrême il y a un bon pas et au dessus une pente inclinée à 55° en bonne neige. Il file comme le vent. Vient mon tour, je plante les piolets, grime mes crampons sur la lèvre inférieure de la crevasse. La neige semble dure mais la couche est peu épaisse, elle pourrait céder. Je me redresse, ça tient, je progresse pour quitter la zone de danger. Devant, ça bourrine, derrière, ça bourrine, je fais ce que je peux au milieu.

Petite pause, Jean-Pierre en profite pour reprendre le leadersheap. Et c'est reparti, la pente est raide, quelques passages en glace, peu d'endroit où bien protéger. On avance vite. Nouveau regroupement. Ovidiu préfère grimper seul qu'encordé sans point. J'avoue que la corde me rassure, je me dis qu'on pourra trouver un endroit où assurer de temps en temps. Jean-Pierre file, je suis juste derrière Ovidiu, position idéale pour filmer, je ne m'en prive pas.  Je finis par dépasser Ovidiu. Devant Jean-Pierre, l'homme de l'Eiger, ne fait jamais de pause. On avance en permanence et on largue Ovidiu. D'abord on bifurque sur une rampe à droite, puis après un passage raide en glace on retrouve des pentes de neige. Au 2/3 de la face on opère une pause. Ovidiu est loin mais il nous fait comprendre que tout va bien. Et on repart, on passe des portions de mixte, la sortie n'est plus très loin. Tandis que Jean-Pierre prend la direction de la barre sommitale directement, Ovidiu choisi de passer par dessous.

Perso, j'aurai fait pareil, la neige a l'air meilleur, alors qu'au dessus on sent qu'il y a de petites barres rocheuses avec du mixte incertain... Mais je suis encordé à Jean-Pierre, l'homme de l'Eiger donc, à mon grand regret, je dois aborder la difficulté, pour moi, c'est tout droit.

Assez finement, Jean-Pierre trouve un passage dans les barres, et les difficultés restent raisonnables. On longe l'énorme barre rocheuse terminale, Un dernier couloir en neige et nous voilà sur l'arête Gallet sous la barre terminale.

Ovidiu arrive un peu plus tard. Le topo indique qu'il reste des difficultés avec cette barre. Jean-Pierre file, un cable puis une échelle métallique, verticale, avant de disparaitre. C'est mon tour, jusqu'à l'échelle, tout va bien, puis ça devient méga physique, il faut s'élever, l'échelle bouge, les crampons viennent buter contre la roche. Mais je grimpe, essoufflé. Au dessus, on retrouve un câble puis un névé, Jean-Pierre atteint le sommet, vient mon tour puis celui d'Ovidiu. Le vent est là aussi, les effusions sont de courte durée, on repart vers le bas

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn

Une petite arête d'abord puis une petite facette pour rejoindre un col où nous avons prévu une bonne pause à l'abri du vent.

Ovidiu se décorde pour descendre en ramasse (couché) . D'abord technique classique puis, face à la pente avec les deux piolets plantés. Très impressionnant, mais très efficace. On rejoint le petit col pour se restaurer.

La descente se poursuit, Ovidiu tout a sa technique jusqu' à une zone de crevasse apparaisse. On se réencorde. On passe puis c'est reparti pour les pentes où Ovidiu reprend sa technique, il nous attend de longues minutes. on traverse à gauche pour trouver l'entrée d'un couloir avec un câble selon le topo. Le souci, c'est qu'on ne trouve rien. Ovidiu part à gauche, Jean-Pierre au milieu, il y a plein de petits couloirs mais comment savoir lequel est le bon. Déprime, Ovidiu file à l'extrême gauche, et décrète le bon couloir. On suit, moi devant. pente de neige puis mixte merdique plein de petits cailloux. J'évite d'en envoyer plus bas (ben oui, il ya Ovidiu devant), Nouvelle pente de neige. Rimaye à la noix, j'hésite, je tente à droite, me retrouve sur un rocher branlant, je redescends le névé un peu, Ovidiu me conseil de partir à gauche (dans quel sens ?)  une petite langue de neige qui menace de s'effondrer... ça tient, 2 pas de désescalade, j'ai passé la rimaye.

Vient le tour de Jean-Pierre, qui sans une hésitation passe l'obstacle ! Ben oui, Jean-Pierre il a fait l'Eiger, c'est pas une petite rimaye qui va le perturber. On fini par se décorder et tout le monde me largue. Regroupement en bas du névé , j'avoue que je suis un peu fatigué.

La pause est courte. Je repars devant sur de nouveau névés et descends au plus bas.  Plus de neige, j'enlève les crampons et troque mon pantalon pour mon short.

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn

On part à la recherche du sentier, et grâce à mon excellent sens de l'orientation, je suis le dernier à trouver ! et ça file jusqu'au refuge (Doldenhornhütte) ou la gardienne nous accueille. Petite pause, on papote avant de repartir.

Ovidiu a mal aux pieds (enfin on a tous mal aux pieds mais Ovidiu semble réellement souffrir) Il aurait trop serré ses chaussures pendant la montée. Bilan il avance au ralenti. Je l'accompagne. Une courte pause dans un torrent pour des bains de pied et tenter d'améliorer la situation. Puis c'est la longue descente vers Kandersteg à allure tanquille. On arrive en bas fatigués mais content. On a plein de projets, pour moi ça serait l'éperon de la Brenva au Mont Blnac

Mais pour celle ci, c'est une autre histoire...

 

Ski de randonnnée : Giglistock 2900

Apoutsiak — Ski de randonnéeOberlandbut

Une sortie ou j'ai failli renoncer à de nombreuses reprises.

Mais  comme je suis un peu têtu et que mon envie d'aller voir un peu plus loin est plus forte que mon envie de rebrousser chemin, je suis parvenu au sommet.

 

Vidéo :

Topo :

Aller à Gadmen, Gadmen se situe sur la route du Sustenpass après interlaken et remonter jusqu'au virage de Saageli - 1357 m (places de parking à l'intérieur du virage)

Emprunter le sentier en face , il ramène à la rivière.Steinwasser.

Rester sur la rive droite et traveverser le tunnel (j'ai traversé) et remonter au mieux le vallon (il faut passer assez vite en rive gauche, nombreuses coulées d'avalanche) Remonter au delà de Wyssemad. De là on commence à monter au Sud en suivant le sentier sur la carte. Direcction Lischen 1811 m puis le Giglibach. Remonter au mieux les pentes en direction du collet à l'ouest du Brunnenstock (2763 m) la fin est à 50° sur 20 m

Basculer versant Sud et remonter les pentes qui amènent au sommet du Giglstock : 2920 m.

Récit :

 

Pas de partenaire en ce premier jour de sortie au Sustenhorn (j'ai rendez vous le lendemain avec René de C2C) Bref, je pars tout seul (je sais, c'est mal) tôt le matin, dans ma petite voiture en direction du Sustenpass. Le temps est beau. J'arrive à Gadmen vers 9 h 30.

 

Je prépare mon sac, et là, c'est le drâme ! Mon GPS indique fièrement : batterie 12% ! Et moi, sans GPS, je ne joue plus. Mon sang ne fait qu'un tour. J'ai opportunément emmené un chargeur. Je vais lentement faire mon sac pendant que ça charge, avec un peu de chance, ça doit passer.

Donc je fais lentement mon sac, surveillant du coin de l’œil que pépère GPS augmente sa charge. Au bout d'une demi heure, j'ai pris mon temps, il indique 37 %, ça devrait suffir, au moins pour la montée.

Et je pars, à ski, à plat puis en légère descente, passer sous un tronc d'arbre. Je parviens au lit du torrent, traversée sur un barrage. Ce que je ne sais pas, c'est que rive droite il y avait un petit tunnel qui m'aurait évité des surprises...

Ski de randonnnée : Giglistock 2900Ski de randonnnée : Giglistock 2900
Ski de randonnnée : Giglistock 2900Ski de randonnnée : Giglistock 2900

Je repars donc en rive droite, sur une trace raide et complètement regelée. Je finis par enlever mes skis, pas envie de me retrouver dans le petit lac, juste en contrebas de cette pente bien raide. Ça doit être ça , une pente expo !  Je rechausse les skis au dessus, par pour longtemps. Une petite falaise me coupe le chemin. De nouveau j'enlève les skis, pour descendre une 20 aine de mètres dans un pierrier infâme et dans les vernes.

Le parcours a l'air plus facile ensuite, ça doit passer à ski, mais en 20 minutes, je n'ai pas beaucoup avancé... Je poursuis donc, c'est un peu plus facile mais il faut tout de même remonter les énormes coulées d'avalanches de cette année 2018. Et c'est pas toujours facile à remonter une avalanche, il y a des gros blocs de neige, des murs de neige, je galère, sans rythme... mais je remonte le vallon. Le GPS m'indique qu'il est temps de remonter vers le sommet et de quitter le lit du ruisseau, enfin ! Je remonte des pentes un peu raides  mais qui passent relativement, suivant parfaitement le GPS. Puis il bifurque dans une forêt coupée de falaises. Je merdouille un peu au départ. Puis je me rends compte que ça devient méga raide ,je vais devoir monter à pied.

Je quitte le skis, les fixe sur le sac et j'entreprends la montée, 3 pas faciles puis la galère commence. Une couche de croute puis en dessous, une neige sans portance, jusqu'aux cuisses ! Il me parait impossible de monter longtemps comme ça. Je redescends en dessous et me pose, tout essoufflé. Que faire, puré si je m'en retourne, c'est la loose, mais remonter plus haut me semble trop physique. Je fais le tour des différentes hypothèses.  Redescendre et remonter au sustenpass pour atteindre le sommet par un autre versant... trop long. Si je revient à la voiture, je trouve qu'il est méga tôt pour buter.  Finalement je décide de forcer un peu le passage, on verra bien au dessus.

Et je suis reparti, pour une galère. les skis dans les branches des sapins, les pieds s'enfonçant sous la croute de neige. Chaque pas est bien galère. Je progresse tout de même. Il y a des passages ou la neige est inconsistante, d'autre où elle est un peu plus dur. Je progresse entre les  barres rocheuses, lentement.

Ski de randonnnée : Giglistock 2900Ski de randonnnée : Giglistock 2900
Ski de randonnnée : Giglistock 2900
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La pente devient plus raide. J'hésite à progresser. Je peux encore faire demi tour. C'est vraiment raide et expo. Le GPS m'indique que je suis au bon endroit, j'ai quand même des doutes. Je regrette de ne pas l'avoir vérifié sur la carte, truc que je fais toujours d'habitude. Au dessus, il semble que la pente s'aplanisse, ça me motive. Et je pars dans cette pente raide, la neige est bien dure à présent. Je progresse, remonte un petit couloir et me retrouve enfin dans des pentes plus cool. J'opère une pause, c'est passé, pas très agréable quand même.

 

Je remets les skis et je repars vers le haut. La première partie m'a bien calmé La suite a l'air plus tranquille, mais je vais devoir faire la trace tout du long, il n'y a que de vagues traces de descente, et je ne sais pas d'où elle vienne ! Je repars à flanc vers la droite. Je suis tout seul dans cet immense endroit.  Je progresse vers le haut; visant une sorte de vallon. La neige y est poudreuse ,"c'est là qu'il faudra prendre à la descente" me dis je.  A la montée, je prends les pentes plus verglacées à droites, pas parfaites mais plus faciles à tracer ! Je rebascule dans le vallon puis remonte la moraine du glacier Taleggigletscher. Le col est bientôt là. Le temps s'est gâté , pleins de nuages, de la neige...  La pente est bien raide sous le col. J'opère une pause. Le GPS a rendu l'âme, ou plutôt sa batterie .  Vais je aller jusqu'au col. Hésitation , je suis bien naze et le col est raide... 2 arguments pour redescendre. Mais je ne connais pas la vue du col. Un argument pour aller voir au dessus. Et , contrairement à ce que les mathématiques me proposent ainsi que mon corps... Je décide d'aller voir au dessus. Je remonte les quelques mètres à 50°, la neige est correcte et je suis vite en haut.  Je me fais une pause. C'est étonnant, neige, il y a du soleil, des nuages et du ciel bleu ! Je grignote, j'appelle ma routeuse météo qui glandouille au Portugal (d’ailleurs ce titre de routeuse météo va bientôt disparaitre à l'heure de la 4G, plus besoin de l'appeler pour savoir où aller !). Je fais une petite vidéo où j'annonce le but (voir vidéo !)

 

Le soleil point

Le sommet parait si proche...

Moins d'une demi heure à vue de nez (toujours s'en méfier)

Je consulte la carte... Il n'est vraiment pas loin.

 

Je décide de descendre chercher mes skis pour aller au sommet.

 

Ski de randonnnée : Giglistock 2900Ski de randonnnée : Giglistock 2900Ski de randonnnée : Giglistock 2900
Ski de randonnnée : Giglistock 2900

Je descends.

Je charge les skis sur le sac...

Je remonte.

Je remets les skis tout en laissant le matos inutile au col. le GPS à nouveau en charge.

Et je file. De ce coté ci, c'est la fournaise. Le soleil tape, je cuit. Au début c'est un faux plat, puis la pente se redresse sous le sommet . Yes. J'ai bien cru ne jamais y arriver à ce sommet. Et pourtant il n'a pas une grande renommée.

Je me décide à faire un tuto enlevage des peaux sans déchausser. Truc que je me suis mis à faire depuis les Lofoten. En gros, c'est la troisième fois, dont une première ratée !

Je branche la caméra, j'enlève la première peaux sans souci. Je me lance pour la seconde. Au  départ, tout va bien, puis la peau se coince... Je tire vainement, le skis en l'air, la pointe coincée dans la neige... Je vais m'effondrer. Impossible de décoller la peau qui  a du gelé sur le skis. Dans un effort herculéen, je parviens à la dégager. YES... "On coupera au montage", en fait, je n'ai rien coupé, j'ai juste accéléré le passage pour ne pas y passer la nuit.

C'est déjà l'heure de redescendre. J'ai l'impression de voir au loin des choucas en train de bouffer mon dépot de matos (et de bouffe !!!....)

Le col est vite atteint dans une neige revenue sympa. Je désescalade le col et rechausse. Point de choucas, ouf !  La poudreuse est assez lourde et tassée, parfois un peu croutée. Je ne fais pas du grand ski, mais je me débrouille. La poudreuse envisagée au milieu du vallon est trop dense. Je me débrouille sur la neige dure revenue. Je bascule vers la droite, et poursuis tout au fond de la combe à l'est (je n'y suis pas passé à la montée mais ça doit être le bon chemin) Je suis des traces de skis, à flanc, c'est techniqiue mais ça passe. Quelques courts passages raides. Puis un passage en croutasse infâme me ramène au fond du vallon qu'il faut redescendre. Le départ se fait très bien puis il faut repasser par les coulées d'avalanches. Je ne me débrouille pas trop mal. Et je repasse les obstacles, la petite remontée de la falaise infâme et la petite descente en glace, toute revenue à présent. Je traverse le lac et je vois un tunnel, je vais y jeter un coup d’œil. Il m'aurait éviter 10 minutes de galère sur le mauvais versant... je remonte vers la voiture, qui, fidèle, m'attend patiemment ! Tout en faisant l'iventaire des moments ou j'ai failli renoncer ! Incroyable que je sois arrivé en haut .

Ski de randonnée - Sustenhorn 3502 m - Gwächtenhorn 3404 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeOberland
Ski de randonnée - Sustenhorn 3502 m - Gwächtenhorn 3404 m

Jolie traversée d'un long (et plat glacier)

Météo moyenne malheureusement

Vidéo

Topo :

Depuis la Tierberglihütte rejoindre le plat du glacier Steigletscher. Le traverser et remonter les pentes  le long des séracs.

Traverser le plat du glacier (Sustenlimi) et remonter la rampe qui mène au Sustenhorn - 3502 m.

Redescendre au Sustenlimi.

Par les pentes tranquille rejoindre le Gwächtenhorn (3404 m)

Redescendre par le Steigletscher sur le Sustenpass

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Récit

 

Après la bonne soirée de la veille, départ tranquille ce matin. Petit déj avalé, ski sous les pieds. Neige béton, et courte descente un peu raide.  Un virage... Deux virages. Je me casse la gueule. Vu que la neige est béton et la pente raide, je glisse, vite. J'enfonce mes bras dans la neige, autant que je peux. ça finit par freiner...  Je déteste les départs comme ça ! Je me redresse, rené se moque, il a raison, le truc qui est dommage, c'est qu'on ne pourra pas prendre d'élan pour le plat du glacier. Le truc qui est bien : personne n'a vu ma mésaventure, à part René, l'honneur est sauf. Je repars, penaud, et transi, j'ai un peu de neige dans le cou, un peu dans les chaussures ... pas cool. Petit à petit, rené me largue.  Et comme un âne, je filme et je photographie, donc je perds de plus en plus de temps. Je progresse à mon rythme, je remonte sur l'énorme plat du Sustenlimi. René est loin, je sens qu'on ne se retrouvera qu'au sommet... Il fait gris, très gris, c'est dommage. Je rattrape un ancien avant de le laisser sur place. Puis je perds les traces de montée. Tant pis, je fais sans, au loin, rené atteint le sommet. Je finis par le rejoindre. On fait une petite pause avant de redescendre. Neige un poil pourri mais skiable. Comme il fait gris , pas de moquette, pas de dégel. C'est limite crouté !

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On redescend donc comme on peut au col. Longue traversée et on repart vers le Gwächetenhorn.  Le second sommet est vite atteint. Nouvelle pause. avant de repartir à rebours !  Visibilité moyenne, voir limite jour blanc. rené tombe... Je tombe...

La neige est dure, parfois croutée. On finit par en trouver de la bonne dans une pente un peu raide.  Grosse descente bien cuissue du Steigletscher. La neige est vraiment pourrie ! Mais ça descend bien et on rejoint facilement le pied du Sustenpass. La suite est à plat, le long de la route enneigée. A fond. Quelques passages expos, deux tunnels enneigés à traverser. Un chouilla de marche et voilà déjà la voiture, Week end terminé. Sustenhorn enfin atteint !

 

Merci René

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Vidéo : Ski de randonnée : Sustenhorn - 3503 m

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'ApoutsiakSki de randonnéeOberland

depuis la Tierberglihütte

enchainé avec le Gwächtenhorn

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