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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Face Nord

Alpinisme: Äbeni Flue 3962 FACE NORD

Apoutsiak — OberlandalpinismeFace NordLes 100 plus bellesAlpineis

Magnfique face nord gravie avec Ovidiu

 

Vidéo

Topo

refuge : Rottalhütte

Se garer à Rütti (Stechelberg) 910 m

parking 8 CHF/ jour Interdit d'y dormir et d'y pique niquer !!! 2755 m

Remonter la rive droite du torrent sur une piste  puis au niveau prendre à gauche (panneau sur bois peu lisible) sur un sentier. Le sentier remonte pour venir buter sous un e barre rocheuse, il poursuit alors à droite traversant le magnifique torrent de Staldenbach. continuer en ascendance à flanc et rejoindre le chalet d'Altläger (1580 m)

Remonter le sentier qui rejoint le torrent de Schafbach (1720 m) le sentier gagne alors la barre rocheuse de Bäreflue (2096 m) (Attention  à ne pas prendre le sentier de gauche qui mène à la Silberhornhütte)

Remonter le Bäreflue, barre rocheuse équipée de cables et gagner le plateau superieur. le sentier remonte ce plateau pour rejoindre la moraine du glacier (Rottalgletscher) on longe alors celle ci pour gagner la Rottalhütte (quelques pas avec cables juste avant le refuge)

2655 m

 

Äbeni Flue

Descendre du refuge en partant vers l'Est (cairns au départ) tout en descendant au mieux pour rejoindre le glacier.

Traverser le glacier pour rejoindre le pied de la face.

Par un mouvement enveloppant tirer à droite au départ sur le Stuefesteigletscher avant de revenir à gauche sous la rimaye à partir de 3000 m. Rejoindre la rimaye. 3200 m environ. Passer la rimaye.

la face est à 50 55 ° (60° sur le haut si l'on sort tout droit)

Le bas de la face peut être en mixte (rochers) le haut en direct sort entre un sérac peu menaçant et une petite barre rocheuse.

Du haut de la face on rejoint le sommet  en 5 minutes en tirant à gauche.

 

Descente.

Descente classique de l'Äbeni Flue pour rejoindre Hollandiahütte

 

De là 2 options :

Option 1

De Hollandiahütte, gagner  Fafleralp et Blatten ou on peut rejoindre les transports en communs qui permettent de revenir à Lauterbrunnen par le train Goppenstein - Kanderstegg Interlaken

Option 2

L'autre solution est de passer par le haut et la Petersgrat, solution que nous avons adopté !

Elle sera décrite dans l'article suivant

Pour mémoire : Hollandiahütte Lauterbrunnen par la Petersgrat : 1500 m de dénivelé et 31 km !!!

 

 

Récit

Comme souvent, tout commence la veille, j'avais décidé de mettre pas dans ceux d'Ueli Steck (je sais c'est extrêmement prétentieux, mais je voyais ça plus comme une sorte d'hommage). Bref, dans son dernier livre (livre où Anne et moi apparaissons sur une page, aux grandes Jorasses, un peu fatigués... Je reviendrai sur cet épisode dans un prochain article) Ueli décrit une jolie sortie trail qui permet de mener de Lauterbrunnen à Kanderstegg en mode trail, le parcours avait l'air sympa, il y avait juste la quantité de neige qui pourrait me poser des problèmes ainsi que la logistique, il ne fallait pas arriver trop tard à Kanderstegg pour pouvoir prendre le train et revenir à la voiture.

Quelques heures plus tard, j'atteignais seulement le premier col, la SefinaFurgga (premier des deux cols à passer), bien entamé, de toute façon, la quantité de neige ne m'incitait pas à poursuivre et me donnait au passage une bonne excuse pour pouvoir faire demi tour (C'est toujours plus classe que d'avouer que j'étais crevé. Je n'avais pas ou peu couru à la montée, je ferrai pareil à la descente, là où le trailer se transforme en randonneur. Par contre j'avais pu observe tranquillement notre objectif du WE, la Face Nord de l'ÄbeniFlue semblait en condition.

Je regagnai ma voiture à Schetelberg, bien fatigué et m'endormait dans celle ci comme un bienheureux.

Stechelberg (Lauterbrunnen)  Rottalhütte
Stechelberg (Lauterbrunnen)  RottalhütteStechelberg (Lauterbrunnen)  Rottalhütte

Stechelberg (Lauterbrunnen) Rottalhütte

Le lendemain matin, je me lève à 6h.

Vers 7 h , je vois un type dans le parking qui prend en photo ma voiture... Je tente de lui parler dans la langue de Goethe. Je sens que c'est un contrôleur du  parking, que j'ai payé ! Par contre j'ai enfreint  l'interdiction de dormir et il n'a pas l'air content du tout.  Je ne suis pourtant pas en train de dormir et rien ne prouve que j'ai dormi là, mais il n'est pas dupe. Il y a plein de camping car en mode "nuit" sur le parking. Ils dorment encore et ne vont pas se rendre compte de ce contrôle inopiné... Il me montre le panneau, je l'avais bien lu, il est même interdit de pique niquer ! Ca, ça me tue. Bref, je je laisse à ses occupations, je poursuis les miennes, on verra bien, mais je suis quand même un peu énervé (beaucoup).

Ovidiu me rejoint. On fait une navette pour trouver un parking gratuit (ou presque) pour la seconde voiture. Je repaye le parking. Et là, Ovidiu me propose de monter en baskets avec les skis et les chaussures sur le sac, sachant que le portage va sans doute durer ... 1700 m, soit toute la journée. Je ne suis pas sûr que ça soit la meilleur solution, mais bon, je m'incline.

Et on part lourdement chargés de Stechelberg. On gagne le petit sentier. Et là, Ovidiu adopte sa tactique habituelle, il part devant hyper vite, et m'attend pausé sur un rocher 10 minutes plus tard. Il marche deux fois plus vite que moi, impossible de le suivre.

Le sentier est raide, il dénivelle bien on rejoint une magnifique cascade. puis un joli chalet. Le temps est un peu couvert, on n'a pas trop chaud, avec un tel chargement, c'est une chance. Un peu plus haut on opère une pause vers un torrent, l'occasion d'un bon pique nique comté saucisson offert par Alpineis.

Montée a Rottalhütte BäreFlue et chamois
Montée a Rottalhütte BäreFlue et chamoisMontée a Rottalhütte BäreFlue et chamois
Montée a Rottalhütte BäreFlue et chamois

Montée a Rottalhütte BäreFlue et chamois

On repart repus, le sac toujours lourd. Ovidiu gambade devant, je peine derrière. Chaque pas est une souffrance. On rejoint le pied de la barre rocheuse "Bäreflue". D'abord des pentes raides en caillasse puis un passage équipé de cable. Ca se passe bien, on se retrouve au dessus. Je sens que le refuge n'est plus hyper loin. La neige commence à être présente. Avec les baskets, il faut l'éviter. On quitte donc le précieux confort du sentier, pour des pentes herbeuses envahies de rochers. Mais on avance et on rejoint la moraine du glacier. Au détour d'un virage on aperçoit le refuge, tout proche...

Au départ on avance vite, puis un névé nous barre le chemin. Je décide de mettre les chaussures de skis pour le traversée. Ovidiu passe par le bas? Une fois en bas, il m'intime l'ordre de faire le plein d'eau dans la cascade au dessus. Je m'execute. Je remonte un délicat pierrier, prend une douche obligatoire, et me retrouve mes deux pieds dans le raide torrent, la poche à eau dans une main essayant de capter le précieux liquide, tandis que l'eau pénètres par tous les pores de mes vêtements en Goretex HCX... Je redescends , trempé, mais victorieux...

Je reprens mon sac ,traverse le névé et rejoint Ovidiu qui en a fait le tour. Une petite barre rocheuse nous barre le chemin. Elle est équipé mais humide. On remonte les quelques mètres qui nous séparent du refuge, le voilà, enfin !

Installation, je m'occupe du feu qui peine à démarrer (je ne suis pas un pro du barbec) Opération neige pour avoir de l'eau. Thé puis sieste.Repérage du départ de demain, photo de la rimaye pour voir où elle passe, la face reste embrumée... Un bon plat de pâte et au lit.

Rottalhütte
RottalhütteRottalhütte

Rottalhütte

Nous sommes bien, il y a 2 lits dans la cuisine avec le poêle qui ronronne. Je m'offre un épisode musical grâce à mon MP3. J'entends le doux bercement des ronflements d'Ovidiu qui perce les écouteurs et rythme mes musiques. Finalement je passe des écouteurs au boules quies... Mais impossible de dormir. Le doux bercement des ronflements s'est transformé en une fanfare et rapidement il faut me rendre à l'évidence ,je ne dormirai pas dans ces conditions là. Je pèse le pour et le contre. Le calme des autres dortoirs , mais le froid intense qui va y reignier.  Je finis par opter pour l'emigration. Et je quitte la chaude pièce à regret, avec mes couvertures. Je fais le tour de la salle à manger et me hisse sur le lit.

Au bout de 10 minutes je me rends compte que je suis juste au dessus d'Ovidiu, mais dans la pièce voisine. Les couchettes sont imbriquées l'une au dessus de l'autre. J'entends son râle, mais moins proche que tout à l'heure. Je finis par m'endormir...

Äbeni Flue, lever de lune sur la face NordÄbeni Flue, lever de lune sur la face Nord

Äbeni Flue, lever de lune sur la face Nord

4 h, Ovidiu vient me réveiller, habillé, je file à la cuisine pour une rapide petit déjeuner. On quitte le refuge à 4 h 45. Et on débute par une descente de moraine un peu délicate, mais prêt de 30 ans d'alpinisme me permette de descendre sans trop de difficulté. On rejoint le glacier, Ovidiu me propose de m'encorder, je pense que ça devrait jouer sans, d'autant plus que je ne compte pas garder mes skis sur le sac éternellement, il semble que ça ne soit pas son choix. Il part à crampon, je mets mes skis. Quand je me redresse, enfin prêt, il a déjà traversé  le plat du glacier, je m'élance. Je le rejoins de l'autre coté. Il me propose de monté tout droit vers la face, d'après lui, ça passe. J'ai repéré un joli mouvement enveloppant qui devrait permettre de monter à ski à la rimaye sans trop de crevasse. il décide de me suivre, à crampons, je file à ski. Après une partie plus raide, la pente s'aplanit et je le largue. Je sens qu'Ovidiu va tire vers le centre de la face. Je finis par faire une pause pour l'attendre, je ne le vois plus. 5 minutes plus tard, je le vois comme prévu bien à gauche. J'ai toujours dit que j'étais un peu devin. C'est dommage ça semblait bien passer à droite. Bref, je le rejoins au centre, et je le suis. La pente devient plus raide, on est obligé  de mettre les crampons et de s'encorder. Il part, et finit par rejoindre une crête. "Il y a une énorme Crevasse, je ne sais pas si ça va passer" Bravo le passage direct au centre (me dis je in petto)  Ovidiu part sur la gauche, il disparait, la corde file lentement puis plus rapidement, je fins par entendre... C'est bon. C'est mon tour, je rejoins la lèvre de la crevasse, large d'unez dizaine de mètre mais peu profonde (enfin ça devait être surtout un énorme pont de neige, mieux vaut ne pas savoir) Je descends les 2 mètres pour me retrouver sur la crevasse. Mon pied gauche est solide mais mon pied droit fait s'effondre la neige, un trou, béant. Je repère u nendroit plus solide. Je traverse l'énorme crevasse, sur des oeufs... Je rejoins la porte opposée, vérifie mes appuis et remonte la lèvre supérieure, sans trop de difficulté, la rimaye est à portée de fusil. On grimpe jusqu'à elle pour une pause assurage.

Et Ovidiu repart devant, je l'assure depuis la rimaye, qui me protège d'éventuelles chutes de séracs... Il galope et m'enjoint à le suivre. Les piolets ripes dans une neige  pas assez consistance, je finis par enfoncer mes deux manches. je lève le crampon gauche au dessus de la lèvre, quel manque de souplesse... Je me hisse dessu, je tire sur les bras, me voilà passer, ensuite il faut remonter la pente en traversée pour se retrouvée dans l'axe de la face à l'abri des séracs supérieurs. Crampon crampon, piolet piolet (bis). Je prends le rythme. On contourne une zone rocheuse.

on se décorde pour grimper la partie en neige. Et c'est parti pour une ascension un peu monotone, la face fait 700 m, il va falloir être patient et un peu costaux.

 

Äbeni flue : de la Rottalhütte à la rimayeÄbeni flue : de la Rottalhütte à la rimaye
Äbeni flue : de la Rottalhütte à la rimayeÄbeni flue : de la Rottalhütte à la rimaye

Äbeni flue : de la Rottalhütte à la rimaye

Comme souvent, je laisse Ovidiu faire le gros du travail, en gros, je suis passé devant de 3400 à 3500, altitude à laquelle bous avons commencé à broché. Et notre cordée a commencé à se fissurer. Le premier de cordée reprochant à son second, la corde trop tendue , il lui faudrait 2 mètres de mou. Le second reprochant au premier de ne jamais être second de cordées. Et oui, les premiers de cordées ne voient jamais le travail des seconds. Il faut s'adapter au rythme du premier, quand c'est peu raide, c'est pire, lors des virages, le second doit s'arrêter parce que la corde le gêne, puis piquer un sprint pour rejoindre le virage avant que la corde ne soit trop tendue. S'il arrive trop tard, gare à lui, la soufflante du premier peut être terrible, il déteste s'arrêter, et pas la peine d'espérer qu'il ralentisse en sortie de virage pour faciliter la manoeuvre de son suivant.

Dans une face, c'est pareil, trop de moi, c'est pas bon, trop court, c'est pas bon. Il faut veiller à ce que le premier ravance, mais dès qu'il s'arrête, il faut faire de même, Le premier stoppe dans une zone neigeuse bien confortable, son second se retrouvera sans doute sur une zone de glace, quelques milimètres de crampons ancrés dans la glace, les piolets à peine enfoncés , les trémulations de ses mollets lui faisant espérer une séance chez le kiné aussi rapidement que possible ... Mais ça, le premier n'en a que faire, c'est lui qui dirige la cordée, confortablement installé dans une neige dure mais agréable, les talons appuyés sur une neige solide. Le second derrière s'épuise dans ses manoeuvres, courir autant que faire se peut dans la glace pour éviter toute tension de la corde puis s'arrêter dans des endroits malvenus.

C'est ça la galère du second de cordée. Et Ovidiu m'enjoint à marcher avec 2 mètres de corde, tenus en main.

Alors  je décide de m'executer au départ, puis , lorsqu'il est loin, je finis par décider que c'est plus simple avec la corde entre les jambes. Mais, le problème ,c'est que j'avance plus vite que lui, et c'est parfois 10 mètres qui pendouillent. Je m'arête, attend que sa majesté daigne progresser. et repart.

Gare au passage de broche, quand tu arrive à la broche anticipe, tu n'as que 30 secondes pour réaliser l'ensemble des opérations necessaire à son retrait. 1°) récupérer la dégaine, parfois dès cette première opération, la corde se tend et tu as du mal à la déclipser. 2°) plier la dégaine, j'adopte la technique d'Ovidiu, enfin j'essaie, mais avec des gros gant, pas toujours facile à raliser 3°) dévisser la broche, alors que ça fait déjà un moment que tu es sur les pointes avant et tes muscles tressaillent mais pas de joie !  4°) clipser la dégaine sur la broche (ou l'inverse) et 5°) ranger la broche sur ton porte matos, alors que la dégaine n'à qu'une envie, c'est de ne pas se fixer. Pendant toute l'opération la corde s'est tendue et tu prends des a coup, oui, ton premeir de cordée est impatient de progresser.

 

et on repart...

et on progresse

comme des petites fourmis sur cette grande face

Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)
Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)
Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)

Ovidiu dans la face Nord de l'Äbeni Flue (Jungfrau)

Les relais s'enchainent, la glace est bien présente, on progresse généralement corde tendue avec deux broches entre nous.

Pour mémoire nous avons gravi les 2 premiers tiers de la face non encordé avant de tirer des longueurs dans la partie supérieure.

Je vois qu'Ovidiu part tout droit alors que la sortie par la gauche parait plus facile. Non, il souhaite sortir élégamment en sortant tout droit... Une sorte de directissime. c'est élégant, mais c'est plus raide, avec du mixte à la fin ( 60 65° sur le haut, sans doute) La glace est bien là, 100 m sous l'arête. Les piolets font partir des piles d'assiettes quand on les désancre. L'inconvénient, c'est quand on est second (encore un avantage du second) On se prend des morceaux de glace bien régulièrement. et quand les morceaux sont partis 60 mètres plus haut, ils arrivent à 200 km/h, c'est la mitraille sur le pauvre second . Qui n'a qu'à pleurer sous ses lunettes julbo spectron 4*....

Je progresse, il faut être bien concentré. chaque appui doit être assuré. Le retrait des broches est un moment clef, il ne faut pas trop tétaniser alors que les appuis sont courts. Je rejoins Ovidiu qui se retrouve juste sous le passage mixte final. Ovidiu repart, il veut passer par la gauche des rochers, je vois bien quà droite, ça semble plus facile. Il fini par m'écouter, il a déjà posé une broche bien à gauche. Il repat à droite, il pause ses piolets sur une petite bande de rochers, une grand pas et il fini par poser ses pieds sur la bande de rochers inférieurs. Dégageant la neige, j'en prends plein la g....  ça a l'air un peu coton, mais ça passe. Mon tour vient... Je progresse dans une glace bien dure vers la broche, enlevée puis je dois traveser à droite. j'ancre les piolets, un dessus, un dessous. Le pas est bien large après quelques hésitations, je finis par poser mon pied droit, et le charge. j'avance mes piolets, mon pied gauche le rejoint. je refais la même opération, c'est plus facile. Il faut ensuite remonter au dessus de la petite barre, j'ancre les piolets au mieux au dessus, et après un grand pas, je passe. Quelques mètres en glace, une nouvelle broche à enlever, la pente est moins raide. Une crevasse masquée, ça se couche. Je poursuis, seul, juste la longue corde devant moi. je finis par voir Ovidiu qui l'avale au loin, je le rejoins, on a sorti la face, parfait.

 

Apoutsiak dans la face Nord de l'ÄbeniFlue
Apoutsiak dans la face Nord de l'ÄbeniFlue
Apoutsiak dans la face Nord de l'ÄbeniFlue
Apoutsiak dans la face Nord de l'ÄbeniFlue

Apoutsiak dans la face Nord de l'ÄbeniFlue

Hésitation quant à la marche à suivre? Ski ou crampons pour les derniers mètres. J'opte pour les skis, Ovidiu m'imite. Au bout de 20 mètres il y a de la glace, m'obligeant à mettre les couteaux. ... On remonte les 60 m de déniv et voilà le sommet. Mon second äbeni Flue. Vue superbe sur les 4000 de l'Oberland et la belle face Nord de l'Aletschhorn.

La cordée est réconciliée (Y a t'il eu réellement altercation ou le récit est il romancé ?)

On remet les skis et on file vers le bas. La neige est revenue, elle se skie assez bien. De toute façon, assez vite, c'est plat. Mais ça passe sans trop pousser. Le décor est magnifique, on se sent touts petits. Sur le bas, on retrouve de grosses creavasses, à priori faciles à contourner. Oui, c'est facile tant qu'on ne tombe pas dedans, et on n'est pas tombés dedans. Voilà le refuge, on aperçoit  2 alpinistes. On les rejoint, on les salut. Et on se pause, il n'est pas tard, pour une fois on va pouvoir glandouiller en refuge !

 

La suite de l'aventure c'est le retour à Lauterbrunnen par la Petersgrat...

Sommet de l'Äbeniflue et descente sur la Hollandiahütte
Sommet de l'Äbeniflue et descente sur la HollandiahütteSommet de l'Äbeniflue et descente sur la HollandiahütteSommet de l'Äbeniflue et descente sur la Hollandiahütte
Sommet de l'Äbeniflue et descente sur la HollandiahütteSommet de l'Äbeniflue et descente sur la Hollandiahütte

Sommet de l'Äbeniflue et descente sur la Hollandiahütte

Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta

Apoutsiak — ValaisZinalSki de randonnéealpinismeDFace Nord

Une bien belle et bien longue journée

Ski de randonnée

Détail :

  • Turtmanhütte 2519 m
  • Face Nord Nord Est du Brunegghorn 3833 m
  • Descente point 2800 m sur le Turtmanngletscher
  • Cabane de Tracuit 3250 m
  • Point 20703 sous le col de Milon
  • Col "superieur" de Milon  2996 m
  • Cabane de l'Arpitetta  2786 m

Vidéo

 

Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta

Topo

Accès à la Turtmannhütte

Voir topo ici

Face NNE du Brunegghorn

De la Turtmannhütte, redescendre légèremen tet prendre le premier couloir à gauche qui mène au Gässi. De là rejointdre le point 3075 m de la CNS pour basculer sur la glacier (Brunegggletscher) Rejoindre le petit col qui sépare le Schöllihorn du Brunegghorn et basculer versant Nord (Abbergletscher) rejoindre le pied de la face Nord. La remonter en son centre, passer la rimaye et monter en ascendance à droite  jusqu'aux rochers.  puis partir sur la gauche 30 m au dessus pour rejoindre l'arête. (il est possible de gagner le sommet directement)

D+ 3 -  3833 m

Descente du Brunegghorn

Par le Brunegggletscher, et rejoindr ele point 2800 m à la jonction du Bruneggletscher et du Turtmanngletscher.

Col et Cabane de Tracuit (3250 m)

Traverser le Turtmanngletscher et remonter sa rive gauche puis rester en rive gauche sur le plat pour rejoindre le col et la cabane de Tracuit 3250 m

Traversée du col de Milon ( 2996 m)

De tracuit, descendre versant Sud Ouest et viser le point 2703 m de la carte CNS

Remonter vers le col de Milon sur l'arête de Milon. Attention, il ya deux cols.celui de droite est plus facile vesant Arpitetta !le col de gauche donne sur une barre que l'on peut descendre au prix de passages quelques peu délicats...

Du pied du col rejoindre la cabane de l'Arpitetta en appuyant à gauche, elle apparait au détour d'une moraine.

Pour info : le trajet complet fait 23 km et 2200 m de dénivelé. J'ai mis 14 h, on peut faire plus court.

 

 

Face Nord du BrunegghornFace Nord du BrunegghornFace Nord du Brunegghorn
Face Nord du Brunegghorn

Face Nord du Brunegghorn

Récit

 

La Veille (pour le récit complet voir ici)

Nous sommes arrivés bien tard à la Turtmannhütte : 18 h 30, à peine le temps d'enlever les peaux qu'il faut passer à table... Pendant le repas, Ovidiu s'active à trouver de l'eau. bredouille au départ, il fini par en trouver dans la fontaine. Elle ne coule pas, elle stagne. A l'aide de mon piolet, il brise la glace et recupère le précieux liquide (oui, ici l'eau est à 12 €!!! me litre 5). Bref, il revient faire comme Artaban lorsqu'il revient avec ses deux bouteilles remplies. Je vois la terre au fond du flacon. Je sens qu'elle va être goutue !

J'attends la fin du repas pour déguster la première lampée... Horrible, un goût de vase infecte... A gerber.

Et finalement, le soir , un peu d'eau est offerte pour se la ver les dents. J'avoue que j'en ai un peu profité !

 

Mauvaise nuit...

3 h, le réveil sonne, j'ai les jambes lourdes de la déjà grosse journée de la veille. Je m'habille et m'extirpe du dortoir en silence, nous sommes les seuls à nous lever de si bonne heure. Dans la salle à manger, je m'abreuve de jus d'orange et de thé tout en dévorant quelques tartines. Je propose à Ovidiu d'aller faire un tour vers l'arête Est du Bishorn (l'objectif iniital était la face Nord du Bishorn mais un guide, la veille , nous l'a déconseillée) Ovidiu préfère les faces et déteste les arêtes... On partira pour la face ord du Brunegghorn.

Je peaufine mon sac, il est déjà l'heure de partir.

La météo est parfait ce week end, on n'a même pas le stress d'une intempérie, pas la possibilité non plus d'avoir le mal des rimayes...

Frontale, Goretex, et c'est parti, année sèche, année de galère. il faut déchausser à plusieurs endroits au bout de 5 minutes. On hésite quant au bon couloir à prendre, et c'est Ovidiu qui a raison, crampons piolets, skis sur le sac. Et c'est parti pour la première petite grimpette de la journée dans le couloir du Gässi. In rejoint le plateau, on remet les skis, je pars devant pendant qu'Ovidiu se ravitaille en neige. Ce qu'il ya de bien, c'est que je suis déjà passé par là il y a 3 ans, ça aide, on avait fait l'arête Nord Est avec Anne.

Je surveille par moment du coin de l'oeil, que la frontale d'Ovidiu est bien derrière et je progresse. J'aime bien prendre un petit rythme lent et régulier. Suis je en forme, je me rends compte qu'Ovidiu ne me rattrape pas, je finis par l'attendre.

On repart, et je me retrouve derrière, le jour point. La face Nord du Bishorn est là, magistrale, un gros sérac en barre l'accès, j'inspecte les différents possibilités (pour une autre fois). Il ya un grand couloir à droite, avec sans doute pas mal de glace masquée par une fine couche de neige. A gauche c'est tout en glace. Au centre, en louvoyant au milieu du gros sérac, il ya sans doute un passage , mais qui nécessite ensuite un gros détour pour éviter une méga crevasse ... J'inspecte aussi l'arête Est, on ne sait jamais...

Ovidiu m'a largué, je progresse tranquillement, on rejoint le petit col qui donne accès à la face Nord. Là voilà !

Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'ArpitettaBrunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'ArpitettaBrunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta

On bascule alors sous la face dans une poudreuse profonde. Ovidiu a pris de l'avance et trace tandis que j'essaie  de suivre. Je me retrouve derrière lui essoufflé. Je ne lui propose même pas de passer devant, je sais que je vais me mettre dans le rouge en 10 mètres. J'ai la sale impression d'être un Usurpateur. Il avance, je suis.

On arrive dans le raide, on mets les skis sur le sac et c'est parti dans la neige profonde. La rimaye ne va pas se laisser passer dessus sans résistance. Je repense à gianluca au Morgenhorn, où celui ci lui avait rendu une petite visite sans gravité ...

Première tentative, échec. Ovidiu part vers la gauche... Non plus... un peu plus à gauche. Je monte l'assurer à califourchon sur la lèvre de la rimaye. Un pas, Deux pas. Ovidiu utilise sa pelle pour s'assurer.  Un grand pas, le voici au dessus du danger. C'est mon tour. Les piolets s'enfoncent profondément dans une neige pas assez consitante à mon goût. La trace est faire, c'est plus facile. Je mont ele plus haut possible sur la lèvre inférieur tout en testant chaque pas avant d'insister. Les piolets ancrés le plus loin possible, je m'élève, ça passe, sans trop de stress. Ovidiu repart déjà, on progresse corde tendu avec des points intermédiaires. Le début est en neige, fastoche... Puis on sent bien la glace sous jacente...

Les pointes des crampons ancrent à peine... Concentration, mais on progresse. Au dessus, Ovidiu virevolte, les gestes sont précis, efficaces, on ne perd pas de temps. On se retrouve sous la bande de glace des rochers sommitaux. J'ai récupéré toutes les broches, et Ovidiu peste, une de mes broches refuse de "tourner" petit coup de stress, je dois le rejoindre sans à cou.. Délicatement je remonte les 8 mètres et dès mon arrivée le relai est renforcé. Au dessus, la qualité de la neige est variable, parfois bonne, parfois glace dure, parfois une assiette part, à d'autres moments, la roche est là... Je sens qu'Ovidiu aurait bien aimer sortir directement au sommet, mais on n'a pas de friend, il faut ruser. on part en écharpe à gauche sous une bande de rocher. Un poil de dry, il s'élève dans l'axe du soleil et rejoint l'arête, je le rejoins et passe devant pour finir l'arête (sans doute est ce ma spécialité). La neige est mégaprofonde et les corniches bien présentes. Je galère par moment à faire progresser ma masse dans cette neige inconsistante, mais voilà le sommet ! YES !

Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'ArpitettaBrunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'ArpitettaBrunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'ArpitettaBrunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta

Après une bonne pause, on repars vers le bas. Neige dure puis croutée avant de rencontrer la transfo excellente et le plat du glacier tout schuss. Je rattrape facilement Ovidiu ui a des skis mal fartés ! On bascule dans la pente qui permet de gagner la jonction des glaciers et on repeaute. Je m'enquiers auprès d'autres skieurs du dénivelé à faire pour rejoindre tracuit... 400 m annoncés, 1 h. Je propose à Ovidiu de passer devant, il me laisse passer. Je prends mon petit rythme. La première conversion est loin et quand j'y suis, je me rends compte qu'Ovidiu est loin derrière. Je continue, je n'aime pas m'arrêter. Le soleil nous crâme, j'avance. Les conversions se succèdent et l'écart avec Ovidiu s'accroit, je décide de l'attendre sur le replat à 1/4 d'heure de Tracuit. Je me fais une petite pause saucisson, fruits secs sieste. ET... je suis réveillé par l'arrivée d'Ovidiu, j'ai dormi.

Je repars à sa suite, il a le pas fatigué, sans dotu ed'avoir trop tracé ce matin, j'ai un peu honte, je me suis trop économisé...

On arrive au col, skis sur le sac pour désescalader  les 10 mètres en rocher. En bas, un fan me croise (Alexandre je crois, mais je n'en suis pas sur...)  Une situation assez orginale : le gars est descendu rechercher un crampon perdu par sa femme (ou une amie, là je ne sais pas) il remonte le crampon à la main, "Apoutsiak ?" Ben oui, c'est moi, bon il faut avouer que ça n'est pas la première fois et je commence à avoir l'habitude... Mais là, il est hyper enthousiaste et me demande des nouvelles d'Anne. J'ai l'impression d'être Justin Bieber et lui... ma fille  ! On discute un peu, son enthousiasme m'épate, il rêvait de me rencontrer ... C'est chose faite ! En tout cas, le moment fut incroyable pour moi aussi. Il file vers Tracuit et le Bishorn...

On se sépare, puis je me sépare d'Ovidiu qui redescends directement à Zinal s'en s'offrir la dernière journée sur le Blanc de Moming. il par vers le Roc de la vache, où je le verrais demain il n'y a quasiment plus de neige jusqu'à Zinal.

Je descends vers le pied du col de Milon à 2700 m. On m'avait annoncé une grosse centaine de mètres de monter... Il y en a prêt de 300...

Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'ArpitettaBrunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
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Je repeaute sous le cagnard, et c'est reparti après une gorgée d'eau. La trace est bonne, pas trop raide.  elle se sépare en deux, je prends l'itinéraire de gauche, mieux tracer me semble t'il. Ca monte correctement et j'essaie d'éviter de m'arrêter (j'ai dit j'essaie).

Au dessus, je me rends compte qu'il ya deux passages, le col de Milon du topo est à droite et moi avec la trace je suis plus à gauche sur un col qui atteint 2996 m ! J'espère que ça va bien passer de l'autre coté (de ce coté pas de souci) J 'arriv au col, vue magnifique, mais grosse désillusion, il y a 50 m bien raides et bien pourris de l'autre coté. J'hésite puis je me lance, les skis sur le sac, désescalade avec les skis qui frottent. De la bouillasse, du gravillon, dès dalle, un peu de glace ! Journée sans fin ! Les 50 mètres sont pourris... Après les barres, un pierrier déguelasse et raide pour terminer par de la neige complètement humide.

Je me retrouve sur un replat pour faire un point carto : trouver le refuge sans se planter. A priori il est à cauche et quelques traces de ski m'invite à penser que j'ai raison. Je descends à fond, pressé d'arriver, au détour d'une moraine, le voici, moi qui avais peur de devoir repeauter, tout me semble parfait, ça descend jusqu'à la cabane. Je me fais quelques beaux virages avant de débouler à fond sur la terrasse du refuge où une 20aine de personnes me saluent ! Il est 18 h !!!, 14 h de course.

Accueil des gardiens, puis je me rends compte que c'est un peu la fête des gardiens et du CAS propriétaire, ils offrent l'apéro au vin blanc à tout le monde. Repas avec une tablée sympathique, on n'aura pas droit à la fondue que les gardiens se préparaient , dommage!

A la fin du repas, coucher de soleil, passage aux toilettes pour me rendre compte que j'ai la diarrhée, sans doute liée à la bonne qualité d'eau dégustée la veille (voir le début du récit !)

Je sors de là en me désolant que les toilettes soit à 70 m du refuge (avec de la neige) La nuit va être délicate.

En fait, je me couche et je tombe dans les bras de Morphée.

Mais je cauchemarde, demain l'objectif est de Blanc de Moming et son glacier méga crevassé.

Je me vois déjà au fond d'une monstrueuse crevasse, forcément le téléphone ne passe pas. Je gis au fond, parfois je me retrouve pendu à une corde. Parfois je n'ai pas de broche au fond de ma crevasse. Bref, cauchemards d'alpiniste, ça m'apprendra à partir tout seul...

 

 

Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta
Brunegghorn Face NNE - 3833 m - Traversée Turtmannhütte - cabane de l'Arpitetta

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord 4063 m

Apoutsiak — 4000ValaisFace NordLes 100 plus bellesAnne

Obergabehorn face Nord

Une des plus belles face Nord des alpes...

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Topo

 

Cabane du Mountet

 

Depuis Zinal parking 1675 m

traverser le pont et suivre la piste qui longe la Navisence en rive gauche (plat 2 km environ)

la piste monte jusqu'au Vichieso, puis redescend pour atteindre un pont vers 1920 m Le traverser et prendre la direction du Grand mountet (c'est bien balisé) le chemin grimpe et passe par les points 2299 m CNS puis 2430 m CNS avant de prendre à flanc. Vers 2600 m une gorge profonde peu poser quelques problèmes avec la neige en début de saison (après la Tsina de Vio) poursuivre au Sud et passer l'éperon qui descend du Besso puis poursuivre sous l'arête du Mammouth et rejoindre la cabane du Mountet.

 

On peut aussi gagner la cabane du Mountet par le glacier en début de saison. C'est ce que nous avons fait pour la descente, mais nous avons beaucoup cherché l'itinéraire en bas au niveau du delta pour rejoindre le pont sous la cabane du petit Mountet. Il faut peut être envisager depuis le pont de rester en rive gauche et prendre au départ la piste du petit Mountet avant de rejoindre le glacier en rive gauche. Ensuite plein sud sur le glacier de Zinal jusqu 'au virage direction Est d'où l'on peut emprumpter la rive droite et gagner la cabane du Mountet 2886 m.

 

un autre itinéraire passe par la cabane du Petit Mountet avant de rejoindre le glacier.

 

Obergabelhorn Face Nord.

 

De la cabane du Mountet

 

Descendre sur le glacier de l'Obergabelhorn (2780 m environ), le traverser et rejoindre la pente raide située en aval de l'arête du coeur 3000 m environ. Remonter ses pentes 45 – 50° légèrement en diagonale à gauche jusqu'à 3500 m environ. On passe alors entre des séracs à gauche et la base de l'arête à droite. Rejoindre plein Sud le pied de la face nord proprement dite. Passer la rimaye remonter au mieux les pentes de la face nord pour rejoindre l'arête du coeur. Remonter l'arête du Coeur jusqu'au sommet de l'Obergabelhorn 4063 m

 

descente :

soit par le même itinéraire

soit par l'arête du coeur

soit par la voie normale et la Wellenkuppe

soit par l'Arbengrat

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Récit

 

On en avait déjà plein les pattes, la veille on avait passé la journée (au sens propre du terme, on y avait passé 23 h) à réaliser la traversée l'aiguille du jardin, la Grande Rocheuse et la Verte, en arrivant au refuge du Couvercle à 23 h 20. Ce matin, descente du refuge à 9 h pour arriver au Montenvers vers midi et prendre le train pour rejoindre la voiture. 1 h 30 plus tard nous sommes à Zinal, et vers 16 h nous « décollons », sans les skis, l'expérience de la Verte nous aura servi de leçon …

Le panneau annonce 4 h 10 de montée. Une arrivée vers 20 h c'est un peu tard, mais bon vu qu'au départ on a une grosse demi journée de retard, on ne se plaint pas. Arrivés au pont on a gagné du temps, le timing annoncé nous laisse envisager une arrivée vers 19 h 45. Et on devrait encore en gagner. Mais nous nous souvenons des deux randonneurs rencontrés dans le refuge du Couvercle, randonneurs de type Oracle, de type, Pythie de Delphe,  « On a du rebrousser chemin il y 2 jours à cause d'un passage exposé » Et malheureusement je ne me souviens plus ni de la cause ni de l'altitude de ce renoncement... On monte, un peu stressé de savoir ce que l'on va trouver. Il y a vite de la neige, et Anne, ma Duracell préférée se met à la tache. En gros, on a réparti les taches de la façon suivante : moi je choisi les courses et je trouve le jour où elles sont en conditions, et elle, elle trace !

Bref ça trace, on s'enfonce un peu, beaucoup, parfois passionnément ou à la folie mais rarement pas du tout. Ce qui fait que notre rythme ralenti mais pas pas notre cardio. Dans cette neige pourrie, c'est usant; en bas, on vise au maximum les portions rocheuses. Mais plus on monte, plus la neige est présente et il faut alors faire au mieux dans le grand blanc. Je finis par prendre de gros relais, ma Duracell montrant des signes de faiblesse. On passe sous le Besso, et je me rends compte qu'il faut encore tirer à flanc jusque sous le Mammouth... loin !

 

Je trace au mieux, loin des pierres, loin des trous (ou presque) Je largue même Anne dans la manoeuvre mais ce qu'il y a de bien, c'est que pour me retrouver, elle n'a qu'à suivre mes traces... Le soleil est couché maintenant, au détour d'un virage, l'Obergabelhorn se dévoile. Le refuge un peu plus tard. Je scrute sa face Nord tout en marchant, hésitant sur l'itinéraire à suivre demain. Voilà le refuge , il est 9 h ½ : 1 h ½ de retard sur l'horaire prévu. La neige ne nous aura pas facilité la tache.

 

A présent opération Buche - feu et fabrique de l'eau. Anne au brasero, moi à la récupération de neige, à 9 h 30 du soir, c'est pas cool. Mais on s'en sort pas mal, il faut dire que le refuge est bien équipé. Nous dinons et à 23 h, nous sommes couchés, réveil à 3 h 45.

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Doux bruit du réveil, Anne pas motivée, elle n'a pas digéré les deux grosses dernières journées. Et quand elle n'est pas motivée, elle le fait sentir par une humeur... délicate... Je fais semblant de rien. Habillage, déjeuner, cramponnage, et départ vers 5 h. Anne trouve qu'on descend trop, j'avais indiqué 2800 m altitude minimale de l'approche et on est descendu à 2780 m quel drâme ! Mauvaise foi !!!  Sa mauvaise humeur est là, je la resens, mais je fais avec. On descend de la morraine du refuge, on s'encorde, on traverse le glacier et on remonte pour trouver la petite face Nord au pied de l'arête du coeur qui semble en conditions, il y a apparament un peu de glace en son centre, mais ça devrait être contournable... (3000 m)

 

On s'équipe tout en laissant les bâtons et un peu de matos en bas

C'est parti pour 400 – 500 m de progression « verticale » 45 – 50° en neige mototone, mais Duracell est devant, à fond, et c'est bien confortable de progresser derrière. On progresse rapidement dans cette face en condition, pas de glace. Par contre tout en traversée légère de gauche à droite. Les mouvements sont répétitifs mais il faut rester concentrés. On sort avec à gauche, un sérac et à droite l'arête, on vérifie notre position au GPS avant de repartir directement en direction de la face Nord en longeant le pied de l'arête du coeur .

On prend à présent le soleil. La Face nord est en fait orientée pas mal à l'Est et baigne de lumière. On l'aborde en biais. Je vois qu'Anne peine. Je prends le relais, fier comme Artaban, c'est pas souvent. Je vais lui montrer qui c'est le patron. Bon alors là, j'avoue que je n'ai pas tracé au bon endroit. C'est à dire que la consistance de la neige était des plus aléatoires... Un coup bien dur, un coup crouté. Et avec ma masse est celle de mon sac à dos (surtout celle de mon sac à dos), j'ai pas mal morfler. Au bout de 10 minutes, tel une bête fourbue, j'ai rendu les armes. L'honneur bafoué, j'ai vu Anne passer devant et relancer l'allure. Le pire, c'est que j'ai vu qu'elle gambadait en restant en surface tandis que je m'enfonçais lamentablement dans la fange. Scrounch, scrounch. Il faut se rendre à l'évidence, elle est plus forte que moi !

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

La partie gauche de la face est en glace, il semble judicieux d'emprunter la partie droite, qui semble en neige et de rejoindre l'arête du cour à droite du sommet. Un peu moins élégant qu'une face Nord directe, mais c'est tout de même mieux de s'adapter au terrain que de monter bêtement en tirant des longueurs.

A l'approche de la rimaye, la neige poudreuse tassée devient sans consitance. Et Anne se remet à râler, dur de progresser quand on n'a pas d'appui... Finalement ça reporte, et on relance. La rimaye bien bouchée se laisse franchir sans résistance. On tire alors en bais à gauche dans une poudre lourde on l'on pause le talon, plaisir de l'alpiniste qui repose ses mollets, Miam ! Une fois dans l'axe de la pente, on progresse, toujours corde tendue. Elle devant, galopant, moi derrière, hésitant, emprunté, essoufflé. Je tiens le rythme. Anne est tout de même un peu stressé par l'éventuelle présence de glace. A chaque passage ou sa pointe de crampon effleure la douce glace, elle m'annonce « de la glace », me signifiant que si ça continue elle rebroussera chemin... Pas là, pas si près du but. Je ne dis rien et la laisse continuer, vers le haut. La face, qui paraissait pas si haute vue du bas, s'annonce bien longue vue du dedans. L'altimètre semble bloqué. Ca doit être ça et pas notre lenteur. Les portions en glace ou en neige bien dure son maintenant plus fréquentes. Haut de la pente, pas le droit à l'erreur. Deux petits points progressent dans l'immensité blanche, nous sommes seuls dans la face, seuls dans tout cet immense cirque du Mountet.

Voilà l'arête du coeur, fin de la face, je sors comme je peux dans cette neige inconsitante. Le sommet est à portée de main. Nous repartons sur l'arête, un hélico à touriste vient nous survoler, nous devons faire un joli dans le décor, 2 alpiniste sur une fine arête. La neige est un peu croutée. Et le sommet qui semblait si proche, s'éloigne tranquillement, je ne sais par quel phénomène. L'arête est longue mais également la facette terminale. Sans fin. Anne peste devant ces longueurs, je n'en pense pas moins. Mais la cîme fini par s'approcher. Notre quête va bientôt s'achever, je la rejoins …

 

Sommet , youpi !.

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Je peste devant ce sommet une fois de plus inconfortable. Impossible de s'y tenir assis normalement. Impossible de prendre un précieux repos, sur le petit rocher qui nous sert de siège. Nous, valeureux guerriers, opterions pour un confortable canapé, un royal fauteuil, là un simple caillou pointu permet notre repos... Bilan pause courte. Un sommet, ça devrait toujours être équipé avec un beau rocher plat et à l'abri du vent pouvant contenir une 20aine de personnes...

Quelques photos prises à la va vite, une vidéo. Un nouvel hélico salue notre ascension. J'observe rapidement le dernier gros 4000 Valaisan qu'il me reste à gravir : le Zinalrothorn si proche, sur lequel j'ai déjà buté avec Jeff... Nous entamons la descente, avec un gros avantage, il n'y a plus à soulever son corps vers le haut, la gravité s'occuppe de tout... Suffit juste qu'elle n'en face pas trop !

 

Et zou, on file vers le bas lentement (mais moins qu'à la montée) piolet- piolet, crampon crampon, gestes mécaniques, répétitifs, nous perdons lentement de l'altitude. On retrouve la face nord et ses courtes plaque de glace. La bonne nouvelle c'est que ça passe beaucoup mieux à la descente qu'à la montée. On reste concentrées mais la pression descend d'un cran. J'indique les endroits délicats, et la cordée progresse, quelques hélicos passent, les touristes en auront pour leur argent, on devrait demander une dîme ou un droit à l'image...

 

Replat, pause au soleil, ça fait du bien, on en fait si rarement. On est bientôt sec en eau. On repart pour la petite face. J'essaie d'aller vite, mais Anne se balade. Je fais de micro pauses toutes les 5 minutes. Je vois à présent les bâtons, on les rejoint. On regarde l'heure, ça va être chaud pour Anne d'avoir le train ce soir, mais on verra.

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Je repars devant pour le retour par le glacier qui nous semble plus aisé. Le glacier est immense, magnifique entre la Dent blanche et la pointe Durand. On traverse un plateau avant de plonger vers l'étage inférieur. La trace n'est pas trop difficile à faire sans cette neige soupe, mais il faut quand même dépenser pas mal d'énergie, on regrette les skis... D'énormes cascades inaccessibles nous surplombent, nous rappelant notre soif.

 

Replat, Anne repasse devant avant le virage du glacier qui nous permet de voir la cabane du petit Mountet. On suit vaguement des balises Rouges. On s'enfonce de plus en plus dans la neige humide. On finit par se décorder sur une morraine. Je repars loin derrière , Anne ne m'a pas attendue. Je galope, mais mon galop est moins efficace que le sien, elle virevolte sur les rochers, elle glisse sur la neige. Et je vois rapidement que l'écart grandi. Je fais pourtant de mon mieux, chargé comme une mule. Un névé aux bords verglacés et me voilà j'ai chu. J'ai chu à moitié sur de la glace et sur du gravillon. Pas de bobo, juste la hanche et les mains ont touché, mais mon honneur en a pris un coup. Je vengerai l'affront. Le temps de me relever, Anne a progressé. Je ne la vois que rarement dans le dédale de la morraine de cet immense glacier. Je rencontre parfois ses traces dans la neige, ou l'humidité de ses pas sur les rochers. Il me faut à présent trouver seul le passage idéal dans le débrits d'avalanche, les coulées de boue, les morraines aux rochers instables... Au détour d'un virage je la vois qui avance.

 

Et cette eau qu'on entend sans jamais la gouter. Les ruisseaux passent dans les rochers inaccessibles. Horrible.

 

 

Voilà enfin le delta. Ca devrait rouler à présent jusqu'au pont. Loin devant Anne a déjà pénétré la forêt.

 

Je le vois bien pourtant ce rocher instable sur lequel je projette mon pied. Il roule, mon corps peu svelte n'a plus d'appui, je pars en vrille, tel un hélico sans rotor, la chute va être lourde, je le sais. Je m'effrondre sur l'épaule, et sur les mains. L'épaule me fait mal, les mains sont arrachées. Je vois que tout fonctionne mais j'ai quand même morflé. Je me relève penaud et touché dans ma chaire comme dans mon esprit, il me faut à présent repartir, l'épaule endolorie.

Le delta est agréable et plat, il suffit de suivre des méandres à secs. Mais voilà que l'endroit se ressert, il faut à présent remonter.

Au loin Anne m'indique sa présence. Impossible de la rejoindre en direct, je remonte dans les branches piquantes puis les rochers branlants. Pour me retrouver bien trop au dessus. La suite me parrait plus facile si je remonte encore pour gagner un névé. Je glisse sur celui, puis reprends une coulée d'avalanche pour me retrouver dans une épaisse végétation quasi infranchissable (j'ai mis quasi parce que je l'ai franchie sinon je m'en serais abstenu) Les branche me giflent, le sol est instable, j'ai les mollets griffés. Impossible de rejoindre aisément ce maudit pont. Le passage est ardu, jusqu'au bout il va falloir se battre. Je glisse sous un énorme rocher qui menace de tomber si un souffle le touche, je passe tout en priant de ne pas me le prendre. Bataille interminable alors qu'il nous semblait avoir touché au but. Quand enfin je parviens au pont, je n'y trouve personne. Je décide d'attendre Anne qui doit être derrière. 10 minutes plus tard, elle arrive inquiète, elle m'a attendue du haut de son perchoir , je lui explique qu'il était impossible de l'y rejoindre. Nous calculons que pour son train ,c'est raté. Dernière ligne droite, la longue piste jusqu'aà Zinal. Nous passons sous les magnifiques cascades, croisons 2 bouquetins peu farouches avant de rejoindre le village. Ou nous faisons un peu de rangement avant de repartir.

Et, malgré nos bons calculs, Anne aura son train, et je rentrerai tranquillement à la maison.