Vidéo : Ski de randonnée - Dent Parrachée - 3697 m
par la brèche de la Loza
Aussois
télésiège de la Fournache
Pointe de Bellecote
Refuge de la Dent Parrachée
Brèche de la Loza
sommet
retour par les pistes d'Aussois
by Apoutsiak
par la brèche de la Loza
Aussois
télésiège de la Fournache
Pointe de Bellecote
Refuge de la Dent Parrachée
Brèche de la Loza
sommet
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Ski de de rando
Ski de randonnée en Maurienne, Parc National de la vanoise
départ du Villaron, Bessans et ascension de la pointe de Méan Martin par le passage et le col de Méan Martin
Descente par le même itinéraire
Pralognan la Vanoise
Refuge de Peclet Polset
Mont de gebroulaz
Aiguille de Polset
Dôme de Polset
marmottes !!!
vanoi
par le glacier des Grands et le Noeud des Vedettes
Descente par le glacier de l'Ibernet
Ski de randonnée : La Tsanteleina , Face Nord et traversée Face Sud - descente par le glacier du Coaurd dessus et le col de la Bailletaz
Magnifique traversée réalisée en décembre 2021, complètement hors saison
Vidéo :
Topo
à suivre
Récit
Pralognan la Vanoise
Refuge du Col de la Vanoise - refuge Félix Faure
Bastien part inspecter le bâtiment principal, la porte, coincée par la neige résiste mais... fini par s'ouvrir... Bingo. On entre dans l'antre ... Le refuge est hyper confort, on fait une courte pause pique nique, avant de repartir vers le haut, on a prévu de monter jusqu'à la pointe de la Réchasse aujourd'hui.
Epaule de la Réchasse
Comme souvent, je ne suis pas très en forme, et Bastien lui, tient la forme de sa vie. Poliment, soit il se cale dans mes traces, soit il me fait la trace tout en m'attendant régulièrement. Nous parvenons enfin à l'épaule, il est déjà tard et le soleil menace de se coucher vite. On décide de faire demi tour ce qui m'arrange bien.
Peaux enlevées on dévale les pentes de la Réchasse. Malheureusement on descend un peu bas et il faut remettre les peaux. J'entends Bastien râler au loin (je ne l'ai pas attendu dans la manœuvre afin d'éviter tout reproche justifié... ) 5 minutes plus tard on rejoint le refuge et son poêle pour une super soirée.
On parvient à faire chauffer la salle à manger , les chambres restent fraiches et humides : il y fait 3°C !!! Heureusement que les couettes sont efficaces !
Pointe du Dard
Derniers mètres, je décide de 'arrêter pour filmer Bastien qui remonte la dernière pente. je trouve l'image super esthétique. Une fois faite, je le rejoins pour une première pause et une première descente.
On enchaîne de jolis virage sous la pointe du dard avant de plonger dans la pente plein Ouest. Elle est plus raide sur la carte que sous mes skis, tant mieux. Le vent est là, le froid aussi, mais ça reste suportable.
Dôme des Sonnailles
Après une petite pause pique nique à mi montée, où Bastien a judicieusement fait une offrande de son sandwich au glacier (celui ci ayant décidé de suivre la loi de la gravité poussé par le vent). On ne sait jamais il ne faut jamais se mettre le glacier à dos, surtout en début de saison.
Nous finissons par atteindre le Dôme des Sonailles
La suite est plate, très plate, il faut remonter l'immense faux plat du Dôme de Chasseforêt.
Le paysage est immense, un poil monotone pour celui qui comme moi, ne progresse pas très vite. Dire que certains font l'aller retour depuis Pralognan , à ski, à la journée !!! Voilà qui m'épate particulièrement !
On dépose les skis au pied de l'arête finale (petite erreur, on aurait pu en remonter une partie à ski, mais ça semblait en neige béton) et on remonte la jolie arête facile jusqu'au sommet, YES ! La dernière fois que je suis venu, c'était il y a prêt de 30 ans, j'étais jeune, à l'époque !
Dôme de Chasseforêt - Dôme de l'Arpont
On attaque la descente dans le froid, un quart d'heure plus tard, on passe définitivement à l'ombre. 2 minutes plus tard, je me croute dans la croute ! Dur dur de se relever avec un gros sac...
Refuge de l'Arpont
La descente sur le refuge de l'Arpont s'annonçait rapide, il y avait juste une incertitude pour passer les barres rocheuses à quelques centaines de mètres au dessus de celui-ci, avec un peu de chance, ça passerait bien... Quel optimiste je fais.
D’abord la descente, avec pour objectif d'éviter les zones de crevasses au maximum, nous sommes en début de saison et toutes ne sont pas parfaitement bouchées.
S'en suit la sortie du glacier, galère, il faut louvoyer entre des zones rocheuses raides et essayer de trouver un passage continu. Je m'attelle à la tache, c'est parfois raide, mais on parvient à descendre sans trop déchausser (tout en galérant un peu quand même)
On se retrouve sur le plat du lac de l'Arpont, les skis en position descente, à galérer comme des fous pour avancer. Le lac est long, les berges un peu accidentées ! Je file comme je peux devant afin de trouver le meilleur itinéraire. C'est le début de la galère... Le soleil est bien couché, tout devient gris bleu. Je remonte légèrement et me retrouve au sommet d'une barre, la suite a l'air bien galère. Bastien me rejoint, on enlève les skis et on remonte sur la gauche le long de la barre rocheuse.
Je repère au loin un hypothétique passage. Bastien lui propose de passer par le chemin d'été, j'insiste pour prendre mon itinéraire (je pense que le sien risque de ne pas passer en hiver) . On remet les skis, méga traversée avant de plonger dans un système de couloir. J'essaie d'imaginer où ça passe le mieux tout en espérant ne pas me retrouver au dessus d'une barre infranchissable. Un coup à gauche , un coup à droite (enfin ça reste plutôt à gauche en général) on fini par se retrouver sou la zone des barres rocheuses. On file vers l'ancienne moraine du refuge.
La neige devient ultra pourrie, avec de la poudreuse par endroit et de la grosse croute à l'autre.. Bilan : deux bonnes chutes pour moi !
Il fait presque nuit quand on arrive au refuge.
Il y a plusieurs bâtiments, l'objectif est de trouver la porte. Je propose d'explorer les portes de haut en bas. Première porte du haut fermée. Je file, à ski vers le bâtiment isolé à gauche ... "privé" il est écrit. Bastien a fait le tour du second bâtiment... rien . Je pars en bas contourner le bâtiment principal... porte fermée ! Je décide d'en faire le tour à pied, sans trop d'espoir, une porte à l'arrière du bâtiment serait bien illogique... Je galère à pied, dans une neige semoule, je remonte un muret, là, il y a une porte. et ... bingo, c'est l'entrée du refuge d'hiver. Le stress dimunie, on aurait été dans une belle galère si on c'était retrouvé dehors, de nuit, à cet endroit là !
J'explore le refuge, et la loose, il n'y a pas de couverture (pour cause de Covid), en été ils louent des duvets
Le poele fonctionne bien
bilan, on décide de remonter les matelas depuis le sous sol et de dormir dans la cuisine où il fait bon.
Bon Bastien avait un sac à viande, pour ma part, sans rien la nuit fut bien inconfortable.
Quelle idée de ne rien laisser pour dormir (pour info, la Covid n'est pas résistante dans le milieux extérieur (juste pour info).
Lac de l'Arpont
Le lendemain, on prend le chemin de la veille, et c'est tout de suite plus facile quand tu es déjà passé et que tu vois les difficultés depuis le bas. Bref on remonte au lac de l'Arpont et là me vient l'idée merveilleuse de le traverser. Il fait froid depuis un moment, je me dis que ça doit passer (on est un aventurier ou on ne l'est pas...) En plus, ça fera une super trace GPS au milieu du lac, argument nul, je l'avoue ! Bref, je traverse, je vois les quelques fissures au milieu de la glace et je parviens de l'autre coté. Je me retourne et je vois mon Bastien paniqué au milieu du lac. "T'es passé par où" "Bah ça passe partout" Je lis sur son visage toute la haine qu'il à envers moi, non, il ne voulait pas traverser le lac, "pourtant ça va nous faire gagner du temps !" , me dis je in petto. Le voilà qui me rejoint , à la fois livide et hargneux, je ne dois jamais recommencer... JAMAIS !!!
Dôme des Nans
Au dessus on rejoint le glacier, le soleil est là, les pentes raides du départ sont avalées, celle du milieux également, je souffre quelque peu dans le grand plat qui ramène au col de l'Arpont, Bastien est loin devant, très loin, trop loin, il me fait payer mon attitude déplorable au lac.
Je le rejoins au col et repars devant, le vent est là, fort. Quelques longueurs plus loin on parvient au plateau du Dôme des Sonnailles. Difficile de savoir où se trouve exactement le sommet sur cette étendue plate. On le décrète sous nos pieds, on enlève les peaux (un peu tôt on va devoir pousser sur les bâtons) et on file (plus ou moins, c'est assez plat au départ...) vers le bas.
La descente (enfin)
La descente est rapide, on remet les peaux et on remonte vers le col du Pelve, toujours aussi beau.
Bastien me propose de continuer en peaux
Je lui affirme que ça passe bien à ski (sans les peaux)
Bien m'en à pris, on arrive à aller jusqu'à l'épaule de la Réchasse au pris d'un petit coup de pousse bâton sans trop de difficulté (ça c'est l'expérience, je suis déjà passé plusieurs fois par là)
La suite est rapide, on remet les peaux sous le refuge, puis c'est à fond pour rejoindre les pistes, et encore plus à fond pour rejoindre le bas de la station, dans la foule qui skie (et oui, entretemps la station a ouvert)
Traversée dans le monde de Pralognan pour retrouver la voiture et le parking, plein cette fois ci !
Vidéo version courte
Raquettes à neige à Valmorel
Raquettes à neige à Valmorel
Traversée des arêtes de Crève Tête
depuis Valmorel, par le refuge Pierre Larron, le sommet, descente sur le col du Gollet et les remontées mécaniques de Pierrefort
attention, passages potentiellement avalancheux dans la montée au refuge Pierre Larron et sur l'arête
un poil d'alpinisme sur l'arête pour accéder au sommet
bonne lecture
Ci dessous, la version courte, de refuge à refuge... sur les longs mais magnifiques plats de glaciers !
Grâce au Covid, la station de Tignes est fermée, l'occasion d'aller gravir ce joli sommet ( toujours dans le froid)
Vidéo :
Topo :
Se garer au bout de la route du Val Claret - parking à droite, 2105 m.
Partir plein sud sous le télésiège des Lanches. Au bout du vallon prendre la pente qui part vers l'Est avant de revenir au Sud, on parvient au sommet du télésiègedes Lanches en bordure du glacier de la Grande Motte.
Rester sur le glacier de la Grande Motte à flanc avant de remonter à l'ouest du téléskis du Rosolin. On longe alors le Téléski de Champagny et, assez élégamment on pourra aller chercher le haut des téléskis des 3500 (3423 m)
De là, traverser le glacier pour rejoindre le haut des installation de Tignes. Contourner la barre rocheuse par le Nord et venir buter sur la face Nord, la pente se redresse (45 ° - 80 m environ) jusqu'au sommet.
Descente par le même itinéraire, on pourra éviter la remontée du glacier de la Grande Motte en passant par la station terminale du funiculaire
Récit :
Après la Grande Sache la veille, qui nous avait donné du fil à retordre, nous avions passé une nuit réparatrice à Seez, tout cela avant de reprendre les hostilités
J'entends du bruit dans la pièce à coté, il est 5 h 10, mon réveil n'a pas sonné... heureusement qu'on a fait la technique du double réveil... Bref, petit dej', embarquement du matériel, nettoyage de l'appart, on est dans la voiture avant la fin du couvre feu, dans le respect des gestes barrières, toujours !
Pendant que je termine ma nuit sur le siège passager, Bastien enchaînes les virages dans la Tarentaise endormie. Ma tête se fracasse à chaque virage à gauche dans le plastique de la poulie de ceinture de sécurité. Je supporte en revanche mieux, les virages à droite, qui m'envoie dans le vide intersiège. Le vide intersiège, c'est comme le vide intersidéral, mais c'est entre les deux sièges !
Bref, on avance à vive allure sur la route dégagée. Voilà déjà le barrage du Chevril, les lacets s'enchaînent et on se retrouve sur le parking de Tignes Val Claret, quasiment vide, c'est ça aussi, l'effet Covid, on est en pleine vacances scolaires, il devrait être plein !
Il fait nuit, il fait froid, on s'équipe, on met les peaux et on chausse à la sortie du parking, tout est calme.
Début de montée, le village éclairé est joli vu de dessus, on profite de l'ambiance. Je fini par quitter la trace qui a été faite dré dans le pentu en moto neige pour tracer de beaux virages dans la poudreuse, bien moins profonde que celle d'hier.
Le seul regret, ces pylônes qui viennent gâcher le paysage. Derrière, le Dôme de la Sache prend déjà le soleil, superbe !
Au dessus, virage à gauche moins raide, Bastien passe devant. Comme souvent, il a la soquette légère. Je le suis à distance. Le vent se lève, le paysage est vraiment chouette, le Mont Blanc, les Grandes Jorasses, le Valais, c'est superbe !
Nouveau changement de direction, virage à droite, on se retrouve dans une trace de raquettes, trop raide, avec pleins de petits virages, mais toujours moins dure à suivre que de continuer à faire la trace. Pas très agréable, on se retrouve sur plateau au dessus , au ras du glacier de la Grande Motte. Je propose une pause, Bastien me rétorque "plus tard"...
... et "plus tard", il y a du vent, du froid et tout de suite moins l'envie de faire une pause. On aurait du faire la pause tout de suite. Légère descente sur le glacier de la Grande Motte balayé par le vent. Le soleil de Février rend l'ambiance glaciale mais superbe. Bastien pense qu'il y aura moins de vent à la jonction des glaciers, j'ai de gros doutes, un col à gauche, ça me parait être l'endroit idéal pour les courants d'air. Et par moins 15...
10 minutes plus tard on a rejoint le soleil, sous le col, il fait méga froid. La pause est courte, je sors les gros gants (c'est rare !) A droite, la Grande Casse est magnifique avec son couloir des Italiens, gravi en solo il ya 4 ou 5 ans...
On repart à gauche, le glacier est plein de vaguelette créée par le vent. Voilà un replat, on tire à gauche des remontées.
Voilà l'Albaron et le Charbonnel, superbes ! Que de bons souvenirs.
Le sommet est encore loin mais en vue. Bastien est à fond. Je suis à mon petit rythme 5 minutes derrière. Le vent nous balaye la tronche régulièrement, et je suis bien. Un peu un sport de maso, l'alpinisme ! J'adore cette ambiance. Je commence à étudier l'accès au sommet, il y a risque 3 d'avalanche. L'idée serait de prendre dans la face Nord puis de tirer par l'arête. A droite on voit une belle accumulation, elle est dans le raide, on ne devrait pas avoir tendance à y aller trainer nos spatules. Le haut avant l'arête parait raide. Bastien m'attend au pied de la difficulté finale.
On fait le point...
On décide de partir pour l'arête. Bastien part en direction de la plaque, il n'est pas dans le raide, Je me dis que j'aurais déà fait ma conversion depuis longtemps, quant la plaquez part, 50 mètres devant nous. Bastien est face à moi, je lui gueule de se retourner, une jolie petite plaque à vent a été déclenchée à distnace. Elle vient terminer sa course sur la piste bleue (?) juste en dessous...impressionnant quand même. Il n'aurait pas fallut qu'il y aie du monde en dessous.
On poursuit à gauche, hésitation, la plaque nous a refroidi...
Bastien revient, je lui propose d'aller voir à l'arrivée du téléphérique, voir ce que ça dit de l'autre coté.
On arrive à l'épaule. Bastien me dit qu'il renonce à aller plus haut. Moi j'irai bien voir la suite, juste pour voir. Je ne suis pas venu pour monter juste en haut des remontées mécaniques, j'avoue !
Il me donne le feux vert pour y aller... Alors go, j'enfile mes crampons , prends mon piolet et file. Je crois qu'il ne reste que 100 m, en fait, il en reste 200 ! je descends puis me retrouve dan la pente, je retrouve un peu de neige glacée qui a vu le nuage du Sahara il y a 10 jours, puis il faut tracer dans de grosses congères au plus safe. Je me débrouille assez bien, le rythme est bon, le passage est un peu raide. Après une nouvelle épaule en neige, voilà un replat, je le remonte puis vient buter sur une barre rocheuse. La suite est plus raide, 45 ° en neige dure. Je contourne la barre par la gauche et remonte. En gros, une minute de montée, une pause pour affiner l’itinéraire. En 10 minutes je rejoins l'épaule, attention à la corniche ! Le vent balaye cette fin d'arête, il fait -15°C environ, et je suis bien. Je reste concentré sur les derniers mètres la Grande Casse, superbe, est en face ! Summit ! J'adopte la technique du gars qui ne traine pas. il caille ! : 3 photos, une petite vidéo et retour.
Et hop, dans l'autre sens, l'arête, la petite facette, la petite descente. Je vois Bastien et lui fait un grand signe du piolet, de loin. Je poursuis dans le partie raide, en avançant d'un pas rapide. Cinq minutes plus tard, je rejoins Bastien, qui n'a pas eu trop froid contrairement à mes prévisions, il s'est protégé du vent grâce à la cahute des pisteurs.
Je me remets en mode ski, on repart vers le bas. On crois assez vite des skieurs dans l'autre sens (oui jusque là, on était tout seul ! ) On leur livre quelques infos concernant les conditions pour la fin (pas trop non plus, on n'est pas Amazon !)
Et zou, on attaque la pente, "pas si pire". Je parviens à trouver de petits filons de bonne neige ! La descente est rapide, il y a du monde dans cette grande combe finale sous le téléphérique. A son pied on décide de continuer tout droit vers la station du funiculaire, petit élan, puis je décide de quitter les skis tandis que Bastien remonte à ski. Bilan match nul, on arrive presque en même temps en haut.
on repart vers le bas, la neige est légèrement transfo, bien agréable à skier, on enchaine les virages, de combes en combes, on a quitté le glacier. On aborde le dernier rush, on retrouve deux anciens de 70 ans qui skient comme des Dieux, des Belfortains tout heureux d'être là ! Le papy godille comme un pro !!!
Voilà la station, objectif, déchausser au plus prêt de la voiture.
Il fait ultra chaud, je suis en tenu "de sommet", il y faisait moins quinze... pas très adapté.
Reste plus qu' à ranger le matos et à rentre, le superbe week-end est terminé !
Ascension
Ascension du Dôme de la Sache depuis la Gurraz (Sainte Foy Tarentaise)
par le refuge de Turia
et le glacier de la voie normale
vent tempétueux lors de la montée au sommet et neige profonde. On a fait plus une tranchée qu'une trace
Presque trop de neige à la descente
ascension avec Bastien
Ascension de la Grande Motte depuis Tignes Val Claret
par le glacier de la Grande Motte
Année Covid 19, remotnée mécanique fermée, le rêve.
Sommet en crampons, beaucoup de vent, neige béton sur la fin
Magnifiques vues sur la Grande casse (entre autre)
avec Bastien
Une course à l'écart des sentiers battu. Bon forcement, le rocher n'y est pas excellent, par contre les paysages sont magnifiques : Aiguilles d'Arves - Meije, Barre des Ecrins, et magnifique vue sur l'Etendard à la fin !
Aiguille de Laisse
Aiguille Noire
Dôme de la Cochette
Cîme de la Cochette
Vidéo
Topo
Du Col de la Croix de fer ( parking) 2065 m
Aiguille de Laisse
Prendre le sentier qui part à l'ouest et qui remonte "le vallon" (carte IGN). Possibilité de couper les virages de la piste. Passer le col des Tufs 2525 m et redescendre vers le Grand lac Bramant (contournable à l'est ou à l'ouest (refuge de l'Etendard dans ce cas sur le chemin)
Rejoindre le col Sud des lacs (2476 m ) et longer le lac Blanc par l'Ouest. Un peu avant la fin du lac, remonter les pentes (barres rocheuses, absence de sente) puis par des Dalles faciles, rejoindre le pied de l'aiguille de Laisse (en restant à l'est de celle ci) puis par une sente le sommet 2879 m
Aiguille Noire
De l'aiguille de Laisse, poursuivre sur l'arête puis en son versant Ouest au mieux (rocher instable par endroit) rejoindre le pied de l'aiguille noire, puis par des gros blocs instables gagner le sommet 2997 m
Dôme de la cochette
Partir Sud ouest et gagner facilement le Dôme de la cochette 3041 m.
Cimes de la Cochette
On redescend au col de l'Oeil des rousses avant de remonter vers le point 3102 m, puis par des dalles, remonter au mieux vers le sommet (escalade jamais difficile, rocher plus solide, tirer à gauche pour rejoindre le sommet 3239 m.
La suite est un peu impressionante mais le rocher reste plutôt solide sur l'arête. Redescendre cette arête un peu effilée et gagner un collet puis par une pente douce rejoindre le deuxième sommet 3240 m
redescendre alors à la Brèche de la cochette. redescendre vers le glacier par des rochers Ultra pourris puis par des dalles (avec un peu de rocher pourri dessus... ben oui, c'est le thème !
Descendre au mieux le glacier en restant rive gauche (pas de crevasse. Rejoindre le plat du glacier de Saint Sorlin et le sentier d'accès au glacier.
Retour par l'itinéraire de montée
note : pour la sortie du glacier, avec le réchauffement, il a été nécessaire de traversée de bons torrents de déversement des lacs glacières par deux fois
total 23.5 km et 1520 m de déniv
F+
Récit
Veille de course. Nous sommes en vacances en famille, à Saint Sorlin avec ma mère, mes 2 frères, ma sœur, leurs époux et les enfants. Je fais un briefing peu ragoutant. J'annonce du rocher pourri et pas mal d'imprévu.
Bilan, seule Sandrine m'accompagnera...
6 h 30 , on quitte la parking du col de l'Etendard. J'ai juste une petite corde, j'ai laissé les crampons et le casque à l'appart, volontairement : "light is beautifull"
Il fait froid, ce matin, et on avance rapidement. Comme d'hab, Sandrine est en forme, on attaque les premiers lacets du col des Tufs, et elle me largue !... Je monte à mon rythme, mon heure viendra !
Col des Tufs, le soleil s'est levé, mais l'arête à l'Est ne nous laisse pas en profiter.
On redescend au lac, que l'on a déjà longé il y a 4 jours lors du trail de l'Etendard ... Une marmotte nous accueille tout sourire au bout du lac. On poursuit de l'autre versant sur le lac suivant. Et je commence à inspecter les pentes au dessus du lac, il va falloir s'y engager. Je suis sensé trouver une sente, mais je ne vois rien, et on est presque au bout du lac.
Bout du lac, je pars à droite, dans une pente d'herbe entre deux barres, Sandrine me suit, perplexe. Je cherche à progresser vers le haut, sans que nous soyons en difficultés. Je tire à droite, à gauche, cherchant à trouver la faille dans l'itinéraire. Bon, l'inconvénient c'est que je ne vois pas le sommet, je finis par sortir le GPS pour affiner ma position. Il faut aller plus à gauche...
On se retrouve dans des grandes dalles, facile, Sandrine apprécie moins, de dalle en dalle, on se retrouve dans un joli canyon en neige avec le sommet en point de mire. Bon, on est en chaussure de trail, et , malgré les semelles de compet, ben ça ne tient pas grand chose sur la neige dure !
Une courte descente, on fini par trouver une sente qui nous amène au sommet ! Petite pause, Sandrine s'arrêtera là !
Je poursuis seul, sur une arête d'abord facile puis qui se complique. Au départ, je reste sur le fil avant de basculer versant ouest, je me retourne pour faire signe à Sandrine qui est toujours au sommet de l'aiguille de Laisse. Versant ouest, c'est plus facile, mais le rocher est pourri, méfiance. Je finis par rejoindre le pied de l'aiguille noire. Une pyramide de rocher pourri, Sandrine a bien fait de faire demi-tour !
Je progresse au mieux, tout bouge sur les 100 derniers mètres. Ça grimpe dur, mais je parviens au sommet ! Petite pause avant d'enchainer, une courte descente puis une montée peu difficile et je rejoins le dôme des Cochettes. Au loin, j’aperçois une cordée, qui descend dans le vallon à gauche. Je ne sais ni d'où ils viennent ni où ils vont.
La suite est plus longue, descente tranquille, puis ça se complique, une zone de rochers raides à droite, un névé qui, en chaussures de rando, ne poserait pas de problème. J'opte pour la seconde option, et je note que les chaussures de trail, même de qualité, c'est de la m.... sur la neige ! Difficile de taper pour qu'elles ancrent dans la neige un peu dure. Je progresse prudemment (autant que je peux, et c'est peu) glissade interdite ! Dès que je peux, je rejoins les rochers. Je commence à stresser pour la descente : Comment va être la descente de la Brèche, si je rencontre un névé raide, je serai obligé de faire demi tour et de me taper des heures d'escalade en plus. Bon, je n'y suis pas encore, on verra bien sur place !
Je me fraye un passage au milieu des dalles. Ça grimpe bien, et je ne m'en sors pas trop mal. Je rejoins alors le plateau sommital, passage entre deux rochers et voici le sommet.
La suite semble très technique, l'arête est effilée, et ça semble grimper dur. Je me lance, le rocher est solide sur l'arête, je progresse tranquillement vers le col qui sépare les deux sommets de la cime des Cochettes. Une fois au col, je remonte vers le second sommet (et dernier de la journée)
La vue est magnifique, la Meije, le Rateau, et même la barre des Écrins qui me fait un clin d’œil; Plus proche et magnifique, l'Etendard et son glacier trop sec, une cordée à mi pente louvoie entre les crevasses.
Après une petite pause, j'attaque la descente, qui devrait être le Crux de cette balade. La descente de la brèche de la cochette. Bon déjà dans la descente entre le sommet et la Brèche, je suis mis dans l'ambiance : le rocher va être pourri. J'arrive à la brèche, où il y a plein de relais avec sangles et cordelettes (sans doute pour l'hiver à ski, parce que là....)
Et j'attaque la descente de la Brèche , par chance par de névé, par contre, un tas de caillou instable bien incliné, avec des gros blocs. Attention aux chevilles, aux chutes de pierre, aux glissades. Je progresse lentement mais efficacement vers le bas, louvoyant pour trouver le meilleur passage. Dernier stress : le glacier, j’espère que ça ne sera pas trop raide et pas trop en glace. Je descends sur les rochers au mieux pour trouver la portion de rocher la moins raide. Un petit saut et me voilà sur celui ci. C'est gagné ! Plus qu'à redescendre à la voiture (qui est EXTRÊMEMENT loin ! )
A présent attention aux éventuelles crevasses. Bon, la partie est en glace vive, et il n'y en a pas. Et pour le coup, les chaussures de trail adhèrent bien à cette vieille glace crouteuse (et non pas cette vieille gale crouteuse..., rien à voir !)
Je descends en longeant la rive gauche, retrouve des névés. Je dois alors couper à droite, dans des dalles raides de bord de glacier. Un poil merdique, mais je m'en sors et retrouve le glacier.
Je descends jusqu'au plat du glacier de Saint Sorlin. Le plus grand du coin (C'est pas le glacier du Géant ni l'Aletschhorn non plus ! )
Suite en petit footing sur glacier, pour gagner un peu de temps. je redescends, vers le front du glacier et le monde. Je commence à croiser quelques personnes juste avant la sortie. Quelques touristes en mal d'aventure progressent sur le front.
Moi, je suis à deux doigts de le quitter, une touriste l’averti : c'est très boueux juste là. Moi, le Grand alpiniste, je ne vais pas écouter le conseil d'une touriste. Bim je saute, de tout mon poids je m'enfonce dans la fange ! La basket est recouverte d'une substance visqueuse marron ! Bien joué !
Je poursuis, les lacs glacières ont formé des torrents, les passages à gué sont recouverts par l'eau. Je dois traverser. Les pieds dans l'eau. 20 m dans l'eau froide et rebelote un peu plus loin. Ça séchera en avançant ! Il y a un monde de fou. Les gens viennent randonner jusqu'au glacier ( à juste titre, c'est beau !) Derrière moi, je vois que le temps change. L'Etendard prend des couleurs superbes, mais menaçantes. Il ne faut pas trainer, on va se prendre une bonne rabasse !
Et je galope (c'était prévu), quand je dis, je galope, tout est relatif, je courrotte serait un terme plus adapté. Je dépasse les randonneurs, qui n'ont pas l'air de s’inquiéter de la tournure de la météo, certains continuent de monter. A ma gauche, un rideau de pluie, sur le sentier c'est sec. Je fais une pause pour mettre une veste de pluie. il se met à pleuvoir dru, à peine la veste enfilée. Il grêle un peu. L'Etendard est dans les vapes. Je progresse vite, un lac, puis l'autre. J'attaque la remontée au col des Tuffes. La pluie s'est arrêtée.
Dernière descente. J'avoue que mon corps est fatigué. L'ongle pété qui vient taper dans la chaussure à chaque pas. Un trailer (un vrai) me laisse sur place ! Je poursuis en prenant la piste plutôt que de couper par le sentier raide. Mes muscles et mon ongle trouve ça plus sympa. Le col est à deux pas. Je trottine jusqu'à lui. Pour le retour : le stop, Sandrine a pris la voiture pour redescendre. A la 3ème voiture, une vacancière me prend.
15 minutes plus tard, je suis sous ma douche... repos !
refuge de l'Etentard
Aiguille de laisse
Aiguille noire
Dôme de la Cochette
Cimes de la cochette
Brèche de la Cochette
Après un but à la face Nord de la Grande Ciamarella
Le projet suivant est la traversée de l'Albaron
Sommet que j'ai gravi deux fois, chaque fois avec un frangin !
Seb la première fois, par le versant Averolle
et Thib la seconde par le versant Evettes
Je ne pars donc pas dans l'inconnu...
Vidéo
Topo
Depuis le refuge des Evettes (2590 m)
Descendre au Plan des Evettes (plutôt en rive droite) et mettre les peaux pour traverser le long plat du Plan des Evettes
Remonter le glacier en rive droite et remonter vers la Muraille d'Italie, on passe à droie de celle ci avant de remonter les pentes à l'applomb du sommet, vers 3250 partir au sud et remonter les pentes de la Selle de l'Albaron. Remonter l'arête de l'Albaron au mieux, il faut parfois descendre dans les pentes Ouest et gagner le sommet 3637 m
Descente versant Averolle
J'ai réalisé deux petits rappels que j'ai du équiper vers le petit kairn au nord du sommet (pile à la jonction entre la face Est Rocheuse et le glacier des Grands Fonds). Désescalade : 8 m, Premier rappel, 7 m second rappel 12 m. (Premier rappel sur Cordelette, second rappel sur sangle, corde à simple en place, oui je n'avais pris que 20 m...
Il y a une linge équipée 20 à 30 m sur la gauche, mais je n'ai pas trouvé le départ (mal cherché) je ne peux en dire plus.
Descendre le glacier en passant au sud du Dôme des grands Fonds, sortir du glacier en rive droite puis descendre au mieux vers les Pécherses puis route pour descendre à Averolle
Récit
Après la journée (TRÈS) humide d'hier, décollage un peu plus tard aujourd'hui, lever 4 h pour un départ à 4 h 30. Je ne sais pas trop dans quoi je me lance, il y a des nuages sur l'Albaron alors que les Ciamarella me narguent... Je connais le chemin, je ne sais pas encore si je vais à la pointe Francesetti ou sur l'Albaron.
Je descends sur le Plan des Evettes et je mets les peaux
A un moment donné, il faut bien se décider, à gauche, la pointe Francesetti est bien dégagée. A droite, l'Albaron est dans les nuages, fort logiquement, j'opte pour l'Albaron, à quand cette fameuse thèse sur la prise de décision (j'ai déjà fait la Francesetti, et je n'ai jamais fait la traversée, j'Albaron reste un sommet mythique pour moi, je passais mes vacances à Bessans tous les 3 ans dans ma jeunesse !)
Bref après avoir longuement hésité tout en avançant, je finis par partir pour l'Albaron. Je retrouve mes traces de la veille, bien nettoyée par la pluie, je remonte sous le plateau de la muraille d'Italie. Une partie plus raide, il y a encore des traces. Puis plus grand chose. Les traces partent à gauche vers un sommet méconnu, étonnant ! Je n'ai pas de rythme ce matin, j'ai l'impression de souffler comme un bœuf. une petite pente raide me cuit, puis ce sont les coulées d'avalanche qui m'achèvent. Elles sont énormes, et il m'est impossible de prendre un rythme dans les gros blocs de neige. Je finis par poursuivre en crampons après, et effectivement , je progresse mieux, même si mes guiboles s'enfoncent de temps en temps profondément.
Une fois au dessus des coulées, je remets les skis, c'est raide, mais ça passe. Il faut tracer dans le pentu, mais je progresse et je reviens vers le col dont je n'ai pas le nom sous la selle de l'Albaron.
J'aborde la pente raide à ski dans une zone non travaillée par les avalanches. Plus je monte, plus c'est raide, et je ne trouve pas mon rythme, incroyable d'avoir si peu la pêche, je m'arrête à chaque conversion, prétextant une recherche d'itinéraire pour faire la pause. Je finis par enlever les skis 30 m sous la selle, et hop crampon, je remonte jusqu'à celle ci pour une pause ravito.
Je retrouve une vielle trace, malheureusement la flotte n'a rien arrangé et je m'enfonce dans la trace. Impossible de trouver un rythme et d'être sûr de l'appui ! J'avance donc sur l'arête elle parrait immense , les nuages masquent le sommet.
Un gendarme se contourne par la gauche, désescalade, puis dalle, puis nouvelle désescalade, les skis raclent le rocher, mon pantalon aussi, flute, il a craqué ! ça remonte de l'autre coté, dans une neige semoule, pas cool, ça sent le but, mais je suis têtu ,je me retrouve sur l'arête, si longue.
Je ne me souvenais pas qu'elle était si longue, cela fait 21 ans que je suis passé ici avec Thib, mon souvenir a complètement oublié la longueur de l'arête. Ca me ferait presque déprimer.
Les traces m'aident à ne pas hésiter. Je ne pers pas trop de temps à tergiverser lors des prises de décisions concernant l'itinéraire. Le sommet ne s'approche pas.
Je reste concentré, des deux cotés la pente est raide. Les passages en neige sont relativement faciles. Ceux en rocher ne sont pas compliqués mais il faut rester concentré, la neige masque parfois les prises.
Le brouillard se lève, j'aperçois le sommet... loin ! très loin !
Je ne m’arrête pas, je trace, je m'enfonce, je grimpe et je finis par déboucher à une centaine de mètres du sommet, plus qu'un passage en neige facile d'une centaine de mètres.
100 mètres de neige croutée pour m'achever, parfois tu t'enfonces, parfois tu tiens en surface, épuisant ! mais je parviens au sommet, dans une ouate malheureusement. Pas de vue sur le cirque, pas de vue sur les Ciamarella, pas de vue sur le Charbonnel.
Je grignote et je file repérer. il y a un cairn au nord, sans doute pour indiquer le départ de la descente. Je descends quelques mètres, plus bas, c'est chaud. Impossible d'aller plus loin sans rappel. Je remonte, je repère un peu plus loin, malheureusement il n'y a plus aucune trace.
Je reviens au kairn pour faire quelques photos. Et Je file, je sors mon matos, petit inventaire : sangles; cordelettes (celle que je transporte en fond de sac depuis plusieurs années), corde, 2 X 20 m en 7 mm celle que je viens de m'acheter à Intersport à Besançon, la semaine dernière, une corde légère que tu peux emmener partout. et un couteau pour récupérer de la cordelette si possible...
Je redescends et installe un premier rappel, je pars, tout se passe bien et je me retrouve environ 7 m plus bas sur une petite vire. En dessous, c'est vertical, voir plus. Et je ne vois pas de trace d'équipement, aucune cordelette, pas de plaquette... Je trouve un béquet qui semble tenir. J'évacue un bloc qui menace de tomber et je prépare mon rappel, concentré. 2 minutes plus tard, j'entends un bruit bizarre. Le bloc en tombant dans la face Est a déclenché une belle avalanche que j'observe du dessus !
J'installe ma corde, et là, c'est le drame, elle ne touche pas le sol. il manque entre 1 et 3 m.
Deux solutions s'offrent à moi : soit descendre puis sauter les derniers mètres, soit, plus sécurit, descendre sur un brin et sacrifier ma corde.
Et j'opte, prudemment, pour la seconde solution. J'installe la corde, la noue au relai, la coupe (bouhouhou, ça fait mal de couper sa corde toute neuve).
Le départ est tendu, j'avoue que mon stressomètre est bien monté. Une corde fine, un relai sur un point, un dévers. Ça passe, je me rappe un peu les mains au passage mais c'est bon. Me voilà dans le vide je descends les 13 mètres est me retrouve à la jonction entre la face Est rocheuse et le glacier. Je descends quelques mètres. Ma corde restera là, pendue dans le vide, on ne voit qu'elle, elle pendouille au vent le long de la paroi.
Et je trouve le bon passage, une 20aine de mètres plus à droite. Dommage, du haut j'avais mal cherché.
il y a 30 ans, pour mon premier Albaron, le sommet ne nécessitait que moins de 10 m de grimpe facile. Le glacier a considérablement baissé. Ça a tout bien compliqué !
Je redescends un peu puis chausse mes skis dans une neige bien humide. Et c'est parti pour une belle descente, le sommet est dans les nuages, en dessous, la visibilité est bonne. Je pars à gauche puis reviens sur la droite sous le Dôme des Grands Fonds. Je retrouve des traces de gens à pied ! Ça me permet d'avoir une ligne à suivre. Les virages s'enchainent et je passe sous la moraine où nous avions bivouaqué avec Seb.
il faut commencer à se concentrer pour optimiser la descente sans déchausser; Je pars en rive gauche du vallon. Un passage en rocher skis au pied. puis j'enchaine, au dessus d'une cascade. J'ai repéré une sorte de filon. En bas, je vois une quinzaine de randonneurs dans le vallon. J'évite de skier au dessus des torrents, la neige est soupe, pas envie de transpercer la couche. Me voilà dans le vallon, je rattrape les derniers randonneurs, puis le groupe, avant de filer vers le bas où il faut rapidement déchausser..
Skis sur le sac, c'est parti pour la descente, sur le chemin puis sur le sentier qui coupe les virages. Des marmottes m'observent attentivement. J'avance. Il pleuvine. le Charbonnel, gravi il y a deux ans, cache son sommet dans les nuages. Je commence à observer la route d'Averolle voir l'état du trafic et s'il y a lieu d’espérer pour mon stop à venir. Je vois deux voitures qui montent... espoir. Si elle monte c'est qu'elle vont redescendre. Encore quelques centaines de mètres. Je vois une voiture passer dans mon sens, je sais que c'est vain mais je fais un signe des fois qu'elle s'arrête. Une 30 aine de mètres, une seconde voiture passe, la loose, impossible de l'arrêter. Flûûûûte ! Petite pause pour me désaper, le soleil est revenu. Et me voilà sur la route à faire du stop, mais faire du stop sur une route sans voiture, c'est déprimant !!! Pas une voiture ne passe. J'avance, je sais que j'aurais plus de chance sur la route de Bonneval. Là voici, je me place à l'ombre sous un arbre. et une camionnette de la DDE finit par s'arrêter. Zou direction Bonneval, j'y dépause mon matos à l'office du tourisme, nouvelle séance de stop, un Bonnevalien me prend et me remonte à l'Ecot, fin du périple. 3 belles journées isolé dans cet magnifique cirque des Evettes, pour la face Nord de la Grande Ciamarella, il faudra revenir...
La face Nord Grande Cimarella fait partie des voies de ma "Todoliste"
Mon rêve
Elle a été gravie il y a 5 jours et serait en bonne condition, alors GO !!!
Vidéo :
Topo
Refuge des Evettes :
Depuis l'Ecot, remonter au mieux le chemin d'été, et gagner par le col des Evettes (2561 m), le refuge du même nom 2590 m.
Face Nord de la Grande Ciamarella
Depuis le refuge des Evettes
Descendre à flanc à droite du cirque (ouest) et gagner le plan des Evettes (plat !) le poursuivre jusqu'au glacier des Evettes que l'on remonte en rive droite puis suivre la direction du col Tonini (3327m) la pente est plus raide sur le haut, corniche possible.
Traverser vers le pied de la face nord que l'on remonte au mieux (non parcourue) à prioiri, 50 55°, en condition en juin
La Pointe Tonini est accessible en 10 minutes à ski puis à pied depuis le col Tonini
Retour depuis la Ciamarella
N'étant pas un maître en ski de pente raide ,je comptais redescendre vers le refuge Gastaldi (Sud) avant de remonter au passage Collerin puis redescendre vers la vallée d'Averolle via le refuge d'Averolle.
Pas de pote disponible, et pas envie d'emmener un inconnu dans un plan qui pourrait être galère, je pars donc seul vers la vallée de la Maurienne où j'ai passé pas mal de vacances dans ma jeunesse. J'arrive donc à l'Ecot en fin d'après midi, oui, ma petite femme a voulu que nous fassions un petit footing ensemble ce matin, je ne suis pas en avance...
Je me charge pour 3 jours avec les skis sur le dos, et c'est parti pour la montée aux Evettes.
D'abord le sentier, parsemé de ruisseaux qui coulent, car il fait chaud puis quelques névés, le sentier n'est plus accessible, je grimpe au mieux. Je croise mes derniers randonneurs (les derniers avant 3 jours !) et je rejoins le col, enneigé, sans les skis, de peur de mouiller les peaux, ça m'évitera une galère demain...
Voilà le refuge, je bouffe, je profite du paysage de ce cirque des Evettes toujours magnifique et je me couche... à 7 h 30 (je crois que c'est mon record !)
Réveil à 3 h 30, départ à 4 h 12, j'ai pris tout le matos pour faire la traversée. L'idée est de faire la face nord de la Grande Ciamarella aujourd'hui avant de filer vers le Grand Paradis, pour la face nord de celui ci ensuite... (elles sont en condition, les retours d'internet semble parfait)
Je pars donc confiant, même si le ciel est gris. Bon à 3 h du mat, tu ne sais jamais bien à quoi t'en tenir, tu vois qu'il y a des nuages, mais impossible des les distinguer, est ce le gentil petit cumulus ou le sombre nuage d'orage ? Impossible à dire...
Le début se fait dans une neige pleine de trous (sans doute liés à la pluie) Bien désagréable, mais la descente est courte et rapide, il faut déjà remettre les peaux pour le long plat.
Oui, il est long, ce plat qui permet de rejoindre le pied du glacier des Evettes. Je finis par retrouver une vielle trace et atteindre le glacier. Je mets les couteaux par sécurité, la pente devient raide et la neige est dure par endroit.
Je me fais une belle trace dans la partie raide, les conversions s'enchaînent, le ciel s'éclaircit. Il y a des nuages, pas mal de nuages. Je reste optimiste...
Après un replat, la trace passe dans les coulées d'avalanche de la petite Ciamarella, il y a des traces de pas, le regel est mauvais, je parviens à enfoncer mon bâton dans celle ci. Mauvais présage. Des Corbeaux noirs planent à proximité, pas bon, ne manquerait plus qu'un chat noir et une échelle, mon sort serait joué !
Je remonte au mieux les pentes du Col Tonini, louvoyant dans les coulées d'avalanche.
la pente se redresse. Je quitte les skis et les mets sur le sac je rejoins le col après un dernier mètre un peu raide. Le ciel est bouché. Mais je poursuis et rejoins le pied de la face à ski.
Vu les conditions, je change de plan, je vais gravir la face Nord en aller retour, 2 grosses heures pour monter, 1 h 30 pour descendre. Je vais pouvoir laisser les skis et tout le matos en bas et aller ainsi plus vite.
Les nuages sont là, 100 à 200 m au dessus de moi. Je débute ma montée, rejoins la rimaye, qui est bouchée par une coulée d'avalanche, fastoche. ça se poursuit au dessus, 50° environ. Après 50 m je fais une première pause. Hésitation, mes pieds s'enfoncent profondément, je ne vois pas grand chose au dessus... Je creuse pour étudier la nivologie du jour, c'est vite vu, de la flotte, de la flotte et encore de la flotte... Zero regel nocturne et une neige imbibée d'eau. Je réfléchis, mais je poursuis, 30 m de plus. Je m'arrête. Et là, je me dis ,"quand tous les voyants sont au rouge, c'est qu'il est temps de redescendre ! " Et je repars dans l'autre sens., la descente est rapide, il faudra un jour relire les études sur la prise de décision.
Je pars vers l'Est pour voir la base de la face par curiosité et voir s'il y avait d'autres accès.
Puis je reviens sur mes pas. Je vais aller rejoindre la pointe Tonini avant de renter au refuge des Evettes
Col Tonini atteint en 5 minutes, il gresilotte, le temps tourne. Je remonte les pentes tranquille de la pointe Tonini
Une norme bang retentit , l'orage. La vache, ça fait peur. Je poursuis vers le sommet qui est à 5 minutes, il pleut, la visibilité est réduite. Je laisse les skis et le sac pour les derniers mètres, un poil d'escalade facile voilà le sommet. Je ne m'éternise pas. Il pleut à torrent. Le retour va être pénible. Je redescends aux skis puis au col. Quelques mètres raides à pied avant de remettre les skis. La neige est lourde mais ça se skie. Le masque se couvre de gouttes de pluie, il faudra que je pense à inventer les essuie glace à masque !... Toutes les 30 secondes je passe ma main pour évacuer les gouttes et tenter d'y voir mieux.
Un îlot rocher, des traces à droite et à gauche, j'hésite, je suis plutôt engagé à gauche, je décide d'y passer alors que je pense être monté par la droite. Rapidement je me rends compte que c'est le mauvais coté, plus raide et avec des crevasses. Je fais quelques virages, laissant les crevasse aussi loin que je peux. Un poil de stress dans ces conditions difficiles... Je rejins la trace, les derniers virages avant le grand plat. Il va falloir pousser sur les bâtons. Je ne remets pas les peaux, elles sont trempées.
Il pleut des cordes. Je traverse les Plan des Evettes, puis ça remonte, j'essaie de remonter sans peaux, la neige collante et les skis mals fartés permettent de gagner de l'altitude puis je décide de finir à pied les derniers mètres.
Je reviens au refuge, les gouttières dégueulent des litres d'eau, je suis trempé.
L'objectif va être d'allumer le poêle,
Précision et petite aparté
Pour l’aparté, quand je suis arrivé hier au refuge des Evettes, il n'y avait pas de PQ dans les toilettes et je n’avais pas fait le plein, bref, il me restait deux feuilles. Mais, par chance, j'avais trouvé du papier journal pour le feu, papier journal que j'ai dédié à l'essuyage de mon postérieur (une feuille pour 3 jours , c'est peu mais ça devrait le faire). C'est beaucoup moins confortable, beaucoup moins efficace, mais c'est tout ce que j'ai !
Et le dilemme, c'est soit, garder mon papier comme PQ pour demain, soit l'utiliser pour allumer le feu
Et, j'ai trouvé la solution. La meilleur pour mon confort intime : je garde le papier pour mon arrière train et j'essaie d'allumer le feu avec mon Butagaz.
Et zou, me voilà dehors, bûches en main, tentant de faire bruler le bois humide.
Je guerroie de longues minutes.
Des que ça prend, je file au poêle
Ça ne part pas.
Je fais de nombreuses tentatives.
je ne suis pas bien doué doué....
Je désespère.
Je déprime.
Je fins par penser au suicide...
Dans tous les cas impossible de repartir demain vers le haut, sans avoir sécher tout mon matos, mes fringues, mes peaux...
Je finis par aller lire sur mon lit, congelé, de son coté, le feu finit par prendre, un peu tout seul.
Yeeeeeeeeeessssss !
Et zou, tout passe en mode séchage, et c'est la vie qui reprend.
Je vais enfin pouvoir faire des projets pour demain !
Le soleil revient, je me fais une petite sortie pour téléphoner, oui, il n'y a pas de reseau...
Départ dans le beau temps
Le mauvais en haut
Descente dans le jour blanc puis la tempête ...
Ce jour ou, un peu présomptueux, j'ai cru que je pouvais aller plus vite que la perturbation météo, alors qu'il fallait tracer dans une neige profonde...
Vidéo
Topo
De Saint Sorlin, se garer en haut du village
Remonter les pistes de skis, en remontant la Combe de la Balme puis au mieux, le col Nord des lacs. 2533 m
Partir direction sud (descente) et rejoindre le Grand lac puis le lac blanc et enfin le plat 2502 m
Poursuivre jusqu'au glacier de Saint Sorlin et remonter à l'ouest les pentes qui remontent en direction du col de la Barbarate. La pente se redresse (40 - 45°) , remonter au mieux vers le petit col puis l'arête rocheuse le sommet 3464 m.
Récit
Mauvaise nuit
Mauvaise nuit, celle qui te conseille de renoncer à ton périlleux projet. Oui, je veux aller à l'Etendard, oui, je suis seul, oui, il y a risque 3 d'avalanche... Je tourne les données dans tous les sens, pesant le pour et le contre. Ah oui, il y a du pour : je suis un alpiniste expérimenté (bon ça je sais que ça n'est pas un énorme argument ...) . La plupart des pentes sont à moins de 30 ° et ne sont pas exposées (sauf sous le sommet) et , j'ai une terrible envie de gravir ce sommet... bon il faut avouer qu'il y a quand même pas mal de voyants au orange voir au rouge : Je suis seul, et il va sans doute falloir tracer l'intégralité du parcours jusqu'au sommet alors qu'il y a plus de 50 cm de poudreuse. Je suis seul et il y a un glacier à traverser. Et il y a une perturbation qui devrait arriver vers 13 h.
En gros tout va bien
Et bilan, je dors mal.
Mon cerveau, tel une machine à laver ressasse les différents éléments... sans trouver de solution.
Mauvaise nuit...
Il faut avouer que j'ai un passif avec cette montagne. Dans mes jeunes années, en 1993 (ou aux alentours) avec Franck un ami étudiant, nous avions envisagé le sommet "à la journée" depuis Lyon en ski de rando ! Bilan : plat de pâtes à 11 h du soir, décollage, voiture, parking au col de la Croix de Fer et longue remontée de nuit pour atteindre le pied du glacier dans un brouillard à couper au couteau. On valide le but à 2700 m environ. Bilan retour, long plat, arrivée à la voiture, il neige, le col est officiellement fermé, aussi, nous ne trainons pas, de peur de se faire coincer... Je suis crevé, je passe le volant à Franck dans la vallée, le reprend après Chambéry et m'endors tranquillement.
Il faut avouer que le bruit de la rambarde de sécurité à 110 km/h nous a bien réveillé. Je me gare sur la bande d'arrêt d'urgence et constate les dégâts. On a l'impression qu'on a pris un obus à gauche de la voiture. Une bonne nouvelle : la voiture roule. On a eu du bol sur ce coup là, on aurait pu y rester... Le reste du voyage se passe bien , ben oui avec l'adrénaline à fond, tu ne dors plus !
Une deuxième tentative en automne, deux ans plus tard, se solde par un succès. Tentative sans histoire, tout avait du bien se passer, ne me reste en souvenir que deux photos jaunies...
Fin de l'historique
Mauvaise nuit (oui c'est pour reprendre le récit)
Le réveil sonne, je venais de m'endormir. - 4 h 20
Hésitation.
Je décolle dans le petit appartement, essayant de ne pas réveiller Louis qui dort dans le canapé. Petit dej, matos - 4 h 50 je suis dehors. Je rejoins les pistes. Il fait frais, très frais (-13°C) Doudoune ET Goretex de rigueur ! Je suis parti et je vois au loin le premier obstacle : les dameuses sont en action dans la combe de la Balme. Je remonte dans leur direction. Ça m'ennuie de les croiser, aussi je décide de filer par la piste noire pour les éviter. Ça monte bien et je rejoins rapidement le haut du premier tronçon des télésièges. Je remonte une piste en biais puis décide de couper au dessus, la pente de la piste n'étant vraiment pas raide. Il faut déjà tracer dans une neige poudreuse assez profonde, traffolée par les passages de skieurs hors piste. Il fait grand beau et grand froid. L'effort me tient au chaud. Je remonte au mieux, observant en bas les dameuses au travail. Leur phares sont tellement puissants qu'ils éclairent la montagne. Ça grimpe et je rejoins le sommet du télésiège. Petite pause toilettes (c'est ça l'avantage des pistes de skis). Il fait grand beau. La silhouette des aiguilles d'Arves se dégage. Un télésiège se met en route tout seul. Ambiance scoubidou quand il y a du suspens ! J'enlève mes peaux.
Petite descente sur la piste puis je quitte la civilisation. Je skie au mieux, dans le halo de ma frontale en direction du lac. Quelques virages plus loin, il faut déjà repeauter. Aussitôt dit, aussitôt fait, c'est plat , mais c'est rigolo (oui c'est rigolo quand tu en es au premier lac !) J'avance bien, au bout du lac une courte montée puis une petite descente m'amène au second lac. Nouvelle traversée. Moins rigolote, mais ça passe. Au loin j'observe un lenticulaire sur la Meije, le mauvais temps va s'installer. Nouvelle montée, nouvelle descente, le "troisième" lac, en fait il doit s'agir un étang, mais avec toute cette neige, impossible de savoir comment c'est en été. Nouvelle montée et petite pause casse croûte. Le ciel grisonne comme mes cheveux. C'est ça, le mimétisme ! Je repars, et me rends compte qu'il faut encore descendre pour rejoindre le pied du glacier. Et je ne suis qu'à 2700 m ! La fatigue commence à se faire sentier. J'ai hâte que ça monte ! Qu'il est loin le pied de la montée. Le ciel commence à vraiment de bâcher. J'ai en tête l'heure de la perturbation : 13 h. Je sais que je suis en retard. J'ai mal calculer la taille du plat !
Enfin, ça monte. Mais je n'avance plus. Il neigeote. Je ne parviens pas à garder de rythme. Je finis par me poser sur mon sac. J'avale quelques barres avant de m'endormir... Bon, je n'ai pas fait une grosse nuit, le froid me réveillait toutes les 2 minutes, et au bout de 10 minutes, je suis reparti... Un peu mieux.
Remonter les pentes en gardant le rythme. Le ciel s'est bâché. Je vois le sommet, mais je ne vois plus le relief. J'ai choisi de remonter les pentes à proximité des rochers pour me donner des repères visuels. Et j'avance, lentement, mais j'avance. J'aurais bien aimé que quelqu'un prenne le relai à ce moment là. Mais en fait, je suis seul. Je ne sais pas si je vais aller jusqu'en haut, mais pour l'instant je continue. Plus je monte, plus je sens que la perturbation est là, bien active. Je me retrouve au pied de la pente finale. Je remonte. les pentes. Pause mon sac, ça sera plus facile sans. Puis me retrouvant sur une zone de neige dure, je finis par laisser les skis. Je remonte la pente raide pour rejoindre le col. Un peu de rochers instables m'amène au sommet. Il fait dégueulasse, il y a juste le cairn à regarder. Je suis rarement resté aussi peu de temps sur un sommet.
Il est aux environs de 13h et je suis très en retard ! Je sais que la descente va être longue. Je reviens en arrière, l'arête, la pente raide, mes skis, mon sac. Visibilité quasi nulle.
Il neige, le vent fait passer les flocons à l'horizontal !
Ma trace a déjà presque disparu. Dans le jour blanc, je tombe à l'arrêt ! Je règle le GPS sur chemin retour. Ça fait longtemps que j'ai abandonné mon projet de redescente par la Cime de la Valette. Ç’aurait été plus rapide mais ne connaissant pas l'itinéraire, je vais bêtement tenter de revenir sur mes pas.
Grâce au GPS , je finis par retrouver ma trace. Que je suis comme je peux. Tout est blanc , et un mince liseret gris me l'indique. La descente s'achève. Il faut à présent pousser sur les bâtons et retracer. Mes traces de montée sont complètement effacées. Je poursuis comme je peux. quand il faut remonter, je tente sans remettre les peaux. Mais mes skis sont bien fartés et ça ne passe pas ! je glisse en arrière en m'épuisant. Je finis par remettre mes peaux, pour 5 minutes, avant de les enlever, redescendre et les remettre à nouveau. Je garde le moral, je sais que je vais y arriver. Mais c'est long. A présent, je garde les peaux. Je traverse les lacs, tout est blanc. Je retrace en gardant le cap . Dernier lac. Il faut à présent remonter au col Nord des lacs.
Je remonte comme je peux. Il y a juste une centaine de mètres, mais c'est long, il faut encore tracer !
Je parviens au col, et j'y suis accueilli par un vent à décorner les bœufs. Rafales de neige. J'enlève les peaux comme je peux. Les skieurs passent à proximité, sans trainer. Je pars vers le bas, mais je me croute à l'arrêt. Je décide de mettre mon masque de ski (oui, depuis le jour, j'ai juste une paire de lunettes) Ça ne marche pas, j'ai tout de suite de la buée. Visibilité quasi nulle. Les skieurs skient en convoi, je décide de faire pareil, ça fait une repère visuel. Vu que je n'ai plus de masque ni lunettes, je me prends plein de neige dans les yeux. C'est la tempête mais je sais que je suis bientôt à l'appart. La combe de la Balme est avalée. Je coupe par un petit hors piste pour finir. Et je rentre juste pour le gouter. Le contraste est saisissant entre le temps dehors et la chaleur de l'appart. Je me déséquipe en soufflant et en racontant mon périple.
Quelle journée ! plus de 10 h dehors !
Où, comme un saumon,je suis remonté à la source, à ma source...
3 Jours de montagne
Jour 1 : Pointe de la Réchasse - Pointe du Dard depuis Pralognan
Jour 2 :Couloir des Italiens - Grande Casse
Jour 3 : Charbonnel - face Nord
Se garer dans la vallée d'Averole, juste avant le village de Vincendière
Prévoir un départ tôt afin de se taper les 2000 m de dénivelé sans souci !
Il y a également possibilité de bivouaquer durant la course (mais il y a peu de replat)
Du parking, avancer un peu sur la rout eet prendr le pont qui permet de gagner l'autre rive du torrent d'Averole. Le suivr en direction de Bessasns sur quelques centaines de mètres puis prendre à la bifurcation, le sentier qui monte à gauche.
Au bout de cette piste, il faut trouver le sentier qui part plutôt à droite et pénètre dans le bois (le sentier n'est pas évident à trouver de nuit mais prendre le temps de le trouver vous evitera de nombreuses galères et vous fera gagner du temps) il remonte entre le ruisseau de charbonnel et le ruisseau de chanaillon avant de basculer n traversée vers la gauche vers 2300 m
Traversée de ruisseaux coulées d'avalanches expo et raide , le matin le couple crampon piolet peut s'avérer utile.
Après le sentier de Charbonnel, le sentier poursuit toujours en ascendance à gauche pour ramener au pied d'un raidillon (en neige pour moi) passage à 45 ° qui amène à une rampe en faux plat (2700 m - 3100 m)
Tirer à droit pour rejoindre le plateau supérieur (45° 100 m)
De là remonter les longues pentes débonnaires qui amènent sous le sommet. La rimaye se contourne par la gauche (glace possible) on passe sous les rochers sommitaux pour y accéder par l'arête à droite
J'ai passé pas mal de vacances de mon enfance à Bessans en Vanoise. Tous les 2 - 3 ans nous louions le 3ème étage de la maison de Madame Personnaz, une femme qui me semblait hors d'âge à l'époque, pour des vacances à la montagne. La maison est celle qui donne sur la place du village en face du Calvaire de Bessans
Bref, j'ai baigné dans le monde du Diable ...
Nous nous louions à Bessans, et nos cousins, les Bolon, louaient à Bonneval sur Arc, 5 km plus au nord, le village parfait, tout en pièr eet en toit de Lauze. Les Bolon, pour nous, c'était des héros. Il faisait des randos mieux que nous, de l'alpinisme parfois et de l'escalade au col de la Madeleine ou aux rochers d'Averole.
On avait la chance que nos parents avaient la bonne idée de nous faire participer à des activités communes, et pour moi, c'était un délice.
A l'adolescence, Jacques (le père) et Emmanuel, l'ainé, ont commencé à m'emmener faire de l'alpinisme, mon rêve. On a commencé par le Mont Seti depuis l'Echo, depuis le bas, Une escalade en rocher pourri, avec des vires délicates (enfin elle m'avait paru délicate à 16 ans !)
Forcement en haut, je fus fier comme Artaban !
En fin de séjour, ils programmaient l'Albaron, le Graal d'un séjour là bas... Je me portais candidat et ma candidature fut retenue ! Youpi. Arrivés sur la moraine du glacier, vers 3000 m, un vent important et des nuages pressés, nous ont fait faire demi tour. C'est avec une grosse amertume que je fis demi tour, mais ce ne fu que partie remise...
1 ou 2 ans plus tard, nouvelles vacances à Bessans, Je pars avec mon frère Seb, pour l'ascension du sommet des sommets :l'Albaron. Bivouac épique sur la moraine du glacier et sommet dans une météo merveilleuse. C'est sans doute là que je suis devenu alpiniste (avant de devenir montagnard à la verte )
Je suis revenu dans le coin avec mon autre frère , Thibault et ma petite femme, pour gravir l'Albaron par les Evettes en 1997, puis je ne suis pas revenu en Haut Maurienne, laissant au passage, le seigneur des lieux : le Charbonnel !
Dans un coin de mon esprit, je gardait en tête cette ascension. La programmait à ski lors d'un raid annulé entre Albaron et Face Nord de la Grande Ciamarella. Je le gardais tout le temps dans un coin de ma tête. Mais la haute Maurienne ,c'est loin, quand on habite la Franche Comté...
Fin de l'introduction, longue mais nécessaire pour comprendre l'attractivité de ce sommet pour moi. Je me retrouve à Bessans, où je fais un mini pelerinage sur la place, retrouvant au passage la maison de Madame Personnaz, le diable sur la fontaine (je ne sais pas s'ilétait là à l'époque, l'église et la chapelle Saint Antoine.
Je passe à l'office du Tourisme (oui, je n'ai pas la carte, j'ai juste le fichier GPS à ski !). Je leur parle de mon projet , et à peine le mot Charbonnel prononcé, il me pousse à aller au bureau des guides alors que je leur demandait juste de regarder la carte... Je sais au pays des Diables, cette montagne maléfique fait peur... L'officienne finit par me sortir la top 25 qui va bien, et en 20 secondes chrono, je mémorise le début de l'ascension, j'ai potassé un topo la veille au refuge du col de la vanoise, et je compte mémoriser la fin de visu , ce soir.
Après 3 courses dans le village je me retrouve à lancien camping dans la vallée d'Averole, et à 17 h 30 (le 24 juin) le soleil est déjà couché !
Je repère l'itinéraire du haut, les vires et les passages qui me semblent logiques.
Je passe mon début de soirée à chercher ma cuillère/fourchette dans la voiture et ses bagages (en fait elle est restée à la maison)
Je prépare mon matos, le repas, mon lit dans la voiture
Je dine et au lit , il est 19 h 30 et je suis crevé (oui, j'ai fait le couloir des Italiens aujourd'hui en partant à 2 h ce matin !!!) je m'endors dans la foulée !!!
Le réveil est resté sur 2 h (volontairement)
2 h du mat, ça sonne
J'émerge
Je déjeune dans le noir , la lune est levée mais de l'autre coté de la crête du Charbonnel, je serais à l'ombre. Je range ma voiture et la la déplace de 500 m jusqu'au départ.
C'est parti.
Frontale, Nuit.
D'abord une piste, fastoche, je l'avais repéré sur la carte hier. en haut, plus rien, j'hésite à prendre l'éperon de gauche, ou l'éperon de droite, ou bien même dans la coulée d'avalanche. J'opte pour la coulée, mauvaise idée, je parviens à des barres... Je décide de basculer à gauche. Et là, c'est l'horreur, c'est raide, pleins d'arbres couchés par les avalanches, sur un terrain instable, moussu, terreux, avec quelques barres en travers pour complexifier l'itinéraire... Je galère. La malédiction des Diables de Bessans. 1 h de galère dans la forêt vierge. sans savoir si je vais déboucher au bon endroit. Sur le GPS, je voi s bien la trace de ski, 100 m à droite, dans la coulée d'avalanche, mais en cette saison, c'est trop tard, ça ne passe plus !
La galère s’atténue, je suis à présent sur des vernes. peu pratique mais un peu moins rapide et un peu moins raide. Je progresse. Plus facilement. Je me retrouve enfin au niveau du resserrement. Je mets les crampons et sors le piolet. La coulée d'avalanche est bien dure et bien sale, je progresse facilement jusqu'à l'étroiture. Je saute un trou le long des rochers et me retrouve au dessus, je remonte les pentes u peu raide de la coulée. Je sais qu'il faut sortir sur l'éperon de gauche. Je reperds une faiblesse dans le rocher, une sorte de vire. Je sors du névé, enlève les crampon set me lance dans la traversée, expo. Les prises de mains et la vire est déversantes ! Le sac même s'il est léger , me tire en arrière. Stresserais je ? Une goutte de sueur perle sur mon frond, elle glisse sournoisement vers ma paupière pour bien m'imbiber l’œil dans ce moment critique. La sensation désagréable de sel sur ma cornée est une torture, et mes bras tétanisés sur la roche ne peuvent aller frotter l’œil douloureux. J'avance les pieds en hésitant, testant chaque prise, et me rendant compte que le rocher, ici, n'a pas changé... Il est toujours aussi pourri (ça se saurait, s'il y avait du granit de Chamonix en Vanoise ...
Je grimpe en ayant l'impression de laisser des passages quasiment infranchissables à la descente, des aller sans retours... Sensation désagréable, mais on verra bien
Enfin, le pied est placé, je dépasse mon centre de gravité, également appelé ma masse, et le mot est sans doute mieux choisi, vers la gauche, et je passe, je rejoins l'arbuste visé. La suite, c'est raide, mais c'est plus facile. Je louvoie entre des barres rocheuses, tandis que ma frontale montre des signes de faiblesses. Et la lune qui ne se levera pas, elle m'aurait bien été utile ... J'imagine les gens, là bas, dans la vallée, voir la petite frontale progresser dans cette immense face !
Plus j'avance, plus c'est facile, je m'attache juste à contourner les barres rocheuses, souvent par la gauche. Par contre, pas de sentier, c'est seulement du terrain herbeux à chamois (ou à vache pour les péjoratifs)
La frontale fini par ne plus éclairer, ...
Flûte
La visibilité est réduite, mais le soleil point et ça passe
D'ailleurs je finis par trouver un sentier !!! incroyable sur cette montagne si peu fréquentée... Des hommes ont tracé un sentier. Malheureusement je le trouve 50 mètres avant de trouver la neige... on a la loose oui on ne l'a pas !
Je chausse et je fais le plein d'eau sur le petit torrent attenant. Déjà 1000 m de parcourus en 3 h ce qui est correct compte tenu des difficultés rencontrées.
Je démarre sur le névé, qui se raidit en une petite gorge à 45 ° en neige dure, impeccable, je me retrouve sur la première longue rampe en neige. D'abord la neige est pourrie, puis un peu moins, mais il faut tracer ! Je progresse tranquillement tandis que le soleil se lève, le feignant, pendant que moi, ça fait 3 h que je marche !
De virages en virages je parviens pas loin des séracs, , je repère le passage pour accéder au plateau supérieur, et m'engage dans cette portion. La neige s'enfonce un peu mais pas trop. Je contourne une barre rocheuse avant d'attaquer tranquillou le couloir. Ça se remonte bien, un petit 45°, en haut, un filet d'eau m'accueille, j'en profite pour boire contre la roche, un régal, je sais qu'il va en falloir, de l'eau, aujourd'hui !
Sur le plateau supérieur, la neige est deg, et quad je dis deg, , je n’exagère rien. Je pause le pied, craque la couche supérieure, avant de m'enfoncer dans la fange ... et je remets ça pour le pas suivant. L'exercice est difficile, j'essaie vainement de trouver des filons de bonne neige. Finalement plus je monte, meilleur c'est. Le plateau est grand, et long... Au loin, l'Albaron, la Ciamarella, à droite, la pointe de Ronce et la Pointe de Lamet. Il y a de al concentration mais un peu d'émotion dans chaque pas. Depuis le temps que j'en rêvais. Je sais que le sommet est a porté de fusil. Je repense à ses vacances à Bessans, ces petites ascensions, et ce sommet imposant qui m'attirait déjà. Et me voilà sur les pentes sommitales. Je croise une coccinelle à 3500 m , sans doute une tentative de record pour une coccinelle, mais la pauvre est dans un sale état. Après un examen clinique approfondi, je déclare l'individu décédée ! J'ai sans doute croisé la Mallory des coccinelles...
Je fais une dernière pause 200 m sous le sommet, histoire de récupérer, avant de repartir, sur la gauche de la Rimaye pour éviter les embrouilles. Un poil de glace au dessus, puis une dernièr pente en neige. je retrouve la neige, et la crête finale, Youp, me voilà au sommet. Emotion simple, je suis tout seul sur ce géant. Personne à la ronde, personne avec qui partager, et une longue descente qui m'attend. Je repense à ceux qui m'ont appris l'alpinisme, Jacques, Emmanuel, Jacques-Yves, Jehanne. A ceux qui vont être impressionné par cet blitz ascension. Je pense à Claire, à Etienne, à grand-père et grand-mère. Elle voit à présent comment je pratique l'alpinisme...
La pause est courte, je me lance dans la descente au galop.
Si à la montée, je parvenais à me tenir en surface, à la descente, je perce la couche de croute superficielle systématiquement, et l'effort est intense, je bloque même parfois les pointes avant des crampons pour sortir mon pied.
10 minutes après avoir quitté le sommet un hélico du PGHM vient tournoyer autour de moi avant de se pauser au sommet et de repartir faire des zig zag, sur l'Albaron et la vallée d'Averole, ...pas compris !
Suite de la descente directe
dans la pente, d'abord peu raide sur la partie supérieure
puis dans la neige soupe dans le couloir à 45 °, pas de problème
Je poursuis sur la rampe, me méfiant des zones orangées ou je note rapidement que mes crampons se mettent à botter
Je retrouve le pied des névés prudemment pour récupérer de l'eau et opérer une petite pause . 1 petite heure pour descendre 1000 m !!!
Je repars en suivant le sentier, on verra bien. L'important est de ne pas le perdre en quand il passe sous les névés. Il part plutôt à flanc, perdant peu d'altitude et vient rejoindre le grand bassin avalancheux. Je le traverse prudemment, je ne voudrai pas traverser la neige et me retrouver dans al cascade dessous !
Le sentier poursuit sa course vers l'ouest, et croise un couloir d'avalanche, je ressors le piolet ! traversée courte mais expo, je retrouve le sentier en bas, et je continue, toujours plus à l'ouest. Dernier passage, encore un couloir, neige bien dure et assez raide. Je repère la sortie du sentier de l'autre coté. La couche de neige n'a pas l'ai épaisse mais ça doit passer. Je traverse à l'endroit que je juge le plus judicieux, et poursuit, je pense que les difficultés sont derrière moi !!!
Le sentier fini par se mettre à descendre, il est parfois un peu difficile à suivre, mais un œil entrainé, en plein jour ... Je profite du moment, la vallée est belle et la course réussie. Un passage sans sente, je le retrouve plus bas, pas de souci, la forêt traversée est dense, mais le sentier aide bien , je profite de ces instants, alors que d'habitude je suis presser de rejoindre la voiture, aujourd'hui ça n'est pas le cas. un coq de bruyère (je crois) s'envole devant moi, les fleurs sont multicolores, les odeurs me rappellent ma jeunesse.
Comme le saumont, je suis remonté aux sources !
Je rejoins la piste, là ou je me suis planté ce matin à 3 h du matin, ifficile de trouver l'entrée du sentier dans le noir; Je le saurais pour la prochaine fois, mais je doute qu'il y est une prochaine fois, le chemin est long et perilleux pour atteindre le sommet, mais sans réel intérêt technique, il y a peu de chance que je revienne, c'est un sommet qu'on ne gravi qu'une fois. après... qui sait ???
voilà la piste, le petit pont, je vois deux randonneurs, anciens, je les imagine m'acclamer, il n'en est rien, je rejoins la voiture, cest la fournaise, plus qu'à me changer, ranger et me rentrer, demain est annoncé le mauvais.
Je suis un saumon
reste la ciamarella et sa face nord...