Le Petit Alpiniste Illustré
by Apoutsiak
Vidéo : le Chachacomani 6074 m en amoureux
Un an après un but mémorable, nous sommes revenus en Bolivie pour une nouvelle tentative sur le Chachacomani
En dépit d'une accimatation difficile, Celsion nous a emmené au sommet de la belle montagne
Descente sur le campo alto du Chearoco pour une nouvelle tentative à 6000 m
Vidéo : alpinisme - Aiguille du Tour - 3542 m
en amoureux ....
... encore
Vidéo - Randonnée alpine : Punta Rossa della Grivola - 3630 m - une randonnée à plus de 3500 m !
Attention, cette randonnée peut être rendue plus technique par la présence de neige ou de glace en début de saison. Pour un randonneur aguerri, il sera judicieux d'attendre qu'il n'y ai plus de neige sur l'arête
Piolets crampons conseillés dans le cas inverse.
"Grimpez si vous le voulez, mais n'oubliez jamais que le courage et la force ne sont rien sans prudence, et qu'un seul moment de négligence peut détruire une vie entière de bonheur."
Edward Whymper
Vidéo : Alpinisme - Grivola 3969 m - arête des Clochettes et hélitreuillage
malheureusement, les conditions de la voie de descente etaient trop dangereuse pour envisager un retour en sécurité, on a préféré appeler les secours. Secours Très efficaces !
Vidéo : ski de rando - Bishorn 4153 m
Zinal
Cabane de Tracuit 3259 m
Bishorn 4153 m
Tête de Milon 3693 m
et retour
à ski
Errance sur le glacier d'Aletsch
3 jours de mauvais temps dans l'oberland bernois on etait parti pour des sommets de 3900 m J 1 : fiesch - fiescheralp - glacier d'aletsch - konkordiahutte J2 : Louwitor (était prévu le Gletscherhorn) J3 : Grunhornlucke (était prévu l'agassizhorn ou le gross wannenhorn) météo : nuageux, venteux, neigeux, pluvieux , gésil, tempête, jour blanc tout sauf du beau temps aventure avec Bastien et Benjamin
Amour et Haute montagne
C'était l'été dernier,
courant juin je crois,
Nous avions jeté notre dévolu sur le Fietschhorn, un joli sommet de 3900 m.
Comme souvent, tout commençait par une séance de co-voiturage avant de se garer sur le petit parking du Fietschhorntall. Les sacs étaient bouclés, comme d'habitude, Julien trainait et j'en profitait pour lui envoyer quelques perfides remarques sur sa vitesse de préparation. Nous étions rodés, et notre petit groupe s'élançait en direction de la Fietschhornhütte
Nous avancions, et comme souvent, je me retrouvais devant, mes deux partenaires savaient trop bien, qu'à mon rythme, il ne risquait pas de partir trop vite !!! Bref, nous remontions la forêt par un sentier raide avant d'opérer une courte pause, à mi-chemin, au niveau du torrent.
La suite fut moins à mon avantage, lassés de mon rythme de Pachyderme, Julien et Abélard partaient devant, me laissant les observer de loin, incapable de les rattraper. Fort heureusement ils opéraient une pause sur un banc judicieusement placé à moins de 20 minutes du refuge.
Me restait le plaisir de reprendre mon poste de chef de meute, et de passer devant. Nous arrivions au refuge au milieu des moutons que je m'empressais de photographier, tant il rendait l'endroit buccolique !!!
A l'arrivée à la Fietschornhütte, nous avons le plaisir d'être accueillie par la gardienne et son aide gardienne. Je suis assez surpris de cet accueil agréable (c'est assez rare que les gardiens viennent à notre rencontre) et je vois que l’œil d'Abélard n'est pas tombé insensible à la beauté de l'aide-gardienne.
Abélard, parlons en, il sort d'une rupture difficile de sa dernière compagne, les années avaient passés, leurs vies s'étaient séparées et l'amour étiolé. Six mois étaient passés depuis de Lynn était partie, il ne s'en était pas encore remis, la blessure était là, elle suintait toujours.
Assis sur les bans en pierre, recouverts de peaux de bêtes (sans doute les jolis agneaux que nous avions croisé à la montée ferait la prochaine génération de peaux....) nous buvions une bière bien méritée (moi, un coca, je ne bois jamais de bière, mais je m'égare), et Heloïse l'aide gardienne vint discuter avec nous en anglais, son Français etant précaire. La discussion va bon train, Abélard, qui maitrise la langue de Shakespeare, ne se montre pas avare d'explication pour la jeune Suisse Allemande. Je quittais poliment mes amis pour aller faire une petite sieste (pour une fois qu'on arrivait tôt en refuge). Les discussions endiablées se poursuivaient sur la terrasse.
Quand j’émergeais de ma salvatrice méridienne, j'observais les cadavres de bouteille alignés sur la table
L'après midi avait été sympathique.
L'heure du repas était arrivé.
Avec notre cordée, il y avait celle d'un guide de la vallée, Suisse-Allemand et de son client. A table nous passions notre temps à nous mettre en boite, l'ambiance était bonne. Yolanda, la gardienne, était en cuisine, tandis qu' Héloïse était en salle. Salle où les discussions allaient bon train.
Avec Helmuth, le guide Suisse-Allemand, nous évoquons la propreté de ce refuge, et de ses toilettes qui sont incroyables (oui, je n'ai pas peur de le dire, ce sont les toilettes les plus incroyables des alpes, propreté, décoration... Je vous recommande les toilettes de la Fietschtallhütte !)
Ah oui, au passage, je suis repassé au présent de l'indicatif, c'est plus simple que l'imparfait (qui comme son nom l'indique, était.. imparfait... ) Bref, je retourne au récit.
Des toilettes, la discussion en vient à faire l'énumération des plus beaux bivouacs des alpes, et vu que nous avons une bonne petite expérience nous citons, le bivouac des bouquetins, le Mischabeljochbiwak et ceux qu'on a un peu moins apprécié (souvent à cause du froid) comme le bivouac de l'Aiguillette ou le refuge Marc e Rosa sous la Bernina
Et là, nous évoquons, notre projet de réaliser la traversée Chamonix Zermatt par les bivouacs.
Et Helmuth de nous répondre que c'est un problème les gens qui ne payent pas leur nuitée (sous entendant au passage qu'on veut faire Cham-Zermatt par les bivouacs sans payer) Que lui, quand il arrive dans un bivouac ou un refuge non gardé, il fait la police... Bref, on n'a pas trop relevé les sous entendus (parce qu'on est polis et qu'on sait se tenir) mais on a quand même pas trop apprécié. En bref pour Helmuth, on est des Français donc on est des resquilleurs et c'est pour ça que certaines cabanes sont fermées complètement l'hiver, c'est pour éviter que des gens comme nous ne les vandalisent...
Bilan du repas, on a tout de même passé un bon moment : on a réussi à faire rigoler Helmuth, et ça, ça ne doit pas arriver tous les jours. Quant au client, il n'aura pas piper mot de la soirée.
Bonne ambiance non ?
Bref, Julien et moi on file se coucher pendant que Abélard papote encore avec son Héloïse.
Nous on glousse, parce qu'on a bien vu qu'il y avait un début de quelque chose...
Le lendemain matin, le réveil est tôt. Héloïse croise le regard énamouré de son Abélard, mais rien n'est fait. On a tous la tête dans le pâté, on décolle juste après Helmuth et son client.
Dans le halo de nos frontales, il faut suivre les marques blanches. Je suis devant et m’acquitte de ma tache. On taquine Abélard, qui joue les naïfs, "nan, il n'y a rien...")
on arrive au col du Fietschhorn.
Une petite traversée s'en suit avant une remontée dans la caillasse. L'ambiance est top, on se met à chanter des chansons d'amour, notamment "Gigi l'amoroso" qui a un grand succès. Abélard sort même son téléphone pour accompagner nos chants. Je ne sais pas si devant , au loin (oui parce qu'il est déjà très loin) Helmuth a apprécié nos chants non germaniques.
Et nous voilà à enjoindre Abélard de déclarer sa flamme, et Abélard d'hésiter
Pour la partie alpinistique (et oui le Fietschhorn ça grimpe un peu), on a mis Abélard devant, parcqu'Abélard, c'est notre référence en matière d'escalade. Et il dépote, le gaillard (Ca n'est pas qu'un Don Juan ...).
Et nous voilà encordés, un coup à gauche de l'arête, un coup à droite. On progresse lentement, mais on progresse. Hésitant à tout moment quant à l'itinéraire à prendre, Héloïse s'éloigne de nos pensées, mais peut être pas de celles d’Abélard.
On croise Helmuth, dans la descente, à fond. Il mouline son client plus vite que l'on ne peut l'imaginer. Le client passe, il peine à reprendre son souffle, Helmuth, qui connait chaque cailloux de la montagne, virevolte, tandis que nous, on n'est pas rendu, l'arête est longue.
Ils sont déjà loin , en bas, nous avons à peine eu le temps de les saluer.
Et nous on grimpe, on grimpe même dur. Ça n'est jamais extrême, mais chute interdite. Une petite arête à plat, puis ça se redresse fort, Abélard maitrise l’itinéraire et l'assurance des ses deux piètres compagnons de cordée. on finit par rejoindre l'arête Nord puis 10 minutes plus tard, le sommet, top.
On fait une petite pause à l'abri du vent coté Est. Ca fait du bien de faire une pause au milieu des rafales.
Le retour est long, très long
d'autant plus qu'on se fourvoie
Au lieu de rester sagement coté Sud, on décide de passer par le Nord,
descente d'un amas d'éboulis raide et dégueulasse, où au moindre pas de travers, tu envoies une grosse pavasse dans la tête de ton précédent de cordée (qui gueule forcément)
On descend pas à pas le couloir. S'en suit une traversée le long d'une dalle, pas de prise de main, les pieds dans un pierrier raide. Je ferme la marche, je n'en mène pas large. Je me hisse délicatement, pas après pas. et sors, ouf, le versant nord de l'arête est vraiment à déconseiller.
Mais là n'est pas le propo...
Nous poursuivons l’interminable descente, à la désescalade, succède le pierrier délicat, et Julien manque de me broyer d'une pavasse de belle taille. Seule la chance, et non une esquive toute personnelle que j'aurai sorti de ma botte, me permet d'être là pour vous narrer la suite des événements.
Reste à traverser le petit glacier pour rejoindre le col. Abélard, qui, au départ souhaitait absolument descendre dans la foulée dans la vallée, reste moins sur de sa position. Cela fait longtemps que j'ai décidé de dormir au refuge...
Nous passons le col, je pars devant, tandis que Julien et Abélard discutent... d'Amour.
Au loin, j'aperçois un alpiniste qui monte sur le sentier, il vient sans doute repérer le départ pour demain.
Je poursuis ma descente, et me rends compte que ça n'est pas un alpiniste, mais Héloïse qui vient à notre rencontre. Incroyable, c'est la première fois qu'une gardienne vient à moi après une course ! Enfin quand je dis moi, je me doute bien que je ne suis pas sa cible...
Je la salue à son approche, et nous discutons en attendant mes deux partenaires, de la course, de la météo et de mille choses insignifiantes.
Julien et Abélard arrivent. Petit compte rendu, et Julien me lance, "ben nous, on va y aller" !
Et nous y allons,
laissant Héloïse et Abélard face à leur destin.
Retour au refuge pour une pause apéro.
Abélard, qui d'habitude est le plus rapide d'entre nous, mettra un temps vraiment très long à parcourir ces derniers mètres, Héloïse n'y est sans doute pas pour rien...
Voilà le repas
Ce soir nous mangeons avec Isidore, un Suisse de la Gruyère sourd comme un pot mais réellement sympathique . Il nous raconte ses périples de grand randonneur dans les alpes. Héloïse est de nouveau au service, mais elle n'a pas la tête à sa... Elle amène la salade mais oublie la sauce. L'ambiance est bonne, très bonne. On voit les amoureux tous troublés; et on s'en amuse. Les discussions sont pleines de sous entendus...
Yolanda nous a prévu une fondue et je m'attache à ce qu'elle mange avec nous (Yolanda elle a des principes, notamment de ne jamais manger avec des clients) elle fini par venir s'assoir à la table pour déguster la fondue, qui, en Suisse, ne s'accompagne pas que de pain, mais également de pomme et de pomme de terre.
On entonne des chansons d'amour, accompagné de nos smartphones. Yolanda nous fait découvrir les standards Suisses Allemands, et nous , notre reine à tous : Mylène Farmer.
Isidore monte se coucher, la soirée continue, endiablée, la musique, les chants... à 10 h 00, Yolanda coupe l'enceinte, et oui, il est noté partout que le silence doit se faire à 10 h , et même si Isidore est sourd comme un pot, hors de question de ne pas respecter la règle, on est en Suisse Allemande ici !!!
Les discussions se poursuivent, moins fort et sans musique. L'alcool coule un peu à flot pour délier les langues. Quelle soirée. On finira par aller nous coucher, Abélard montera dans le dortoir, tard, bien tard....
Le lendemain matin, on n'a pas mis de réveil. J’émerge lentement. Abélard est déjà parti. Je descends le raide escalier qui descend du dortoir. Je vais à la porte du refuge, il pleut averse, et là, à gauche, sur le banc, juste une couverture sur les cuisses, je vois Héloïse et Abélard discuter, devant le déluge...
So romantique
Je file déjeuner. Isidore me raconte son accident, alors qu'il descendait un col de la Gruyère à vive allure de nuit, il chute... Impossible pour lui de se relever alors qu'il se trouve dans le bas coté. Il me racontera sa peur de la mort dans l'attente des secours... il n'arriveront que bien plus tard, quand les chiens de la ferme voisine auront détecté sa présence. J'ai ressenti l'angoisse qu'il avait eu, l'attente interminable, rien qu'à la narration de son histoire, les trémolos dans la voix, et la larme au coin de l’œil.
Isidore boucle son sac, un vieux sac des années 70 en cuir, impressionnant. il chausse son chapeau à plume et part vers le bas, il y a une accalmie.
Nous bouclons également les nôtres, saluons Yolanda et la remercions, avant de quitter le refuge, Héloïse se joindra à nous pour la descente.
Et nous voilà partis dans l'humidité de cette journée maussade
Il est à noté que j'aurai beaucoup parler avec Julien pendant cette descente, tandis qu'on aura peu vus Héloïse et Abélard, qui n'arriveront que bien plus tard à la voiture...
Épilogue :
Un été a passé
Un bel amour
Puis l'automne est venu, l'amour s'est étiolé... envolé
Ça rester pour Julien et moi, un moment incroyable en refuge
Ah, l'Amour !
Les noms des personnages et les lieux, ont été falsifiés.
Les photos sont sans AUCUN rapport avec la course décrite.
toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite
Vidéo : Ski de randonnée - Col du Replat - 3335 m
depuis le refuge de la Selle
vidéo - ski de randonnée - Les Rouies - 3589 m
ski de randonnée
traversée des Rouies
La Bérarde
refuge du Carrelet
passage de l'âne
les Rouies
passage de l'âne
col de la Lavey
refuge de la Lavey
Saint Christophe en Oisans la Bérarde
avec une belle rencontre avec un renard
Vidéo : Ski de randonnée - Dent Parrachée - 3697 m
par la brèche de la Loza
Aussois
télésiège de la Fournache
Pointe de Bellecote
Refuge de la Dent Parrachée
Brèche de la Loza
sommet
retour par les pistes d'Aussois
Ski de randonnée - Pointe de Méan Martin 3330 m
Ski de de rando
Ski de randonnée en Maurienne, Parc National de la vanoise
départ du Villaron, Bessans et ascension de la pointe de Méan Martin par le passage et le col de Méan Martin
Descente par le même itinéraire