Le Petit Alpiniste Illustré
by Apoutsiak
Alpinisme : Mont Maudit 4465 m- Mont Blanc 4810 m
81ème 4000 gravi !
En solo, à défaut de partenaire disponible.
Une jolie ascension dans une météo de rêve.
Vidéo
Topo
Topo photo du Mont blanc par l'arête des Bosses
N'hésitez pas à me contacter par mail pour plus d'informations, ou ajouter des commentaires !
refuge du Gouter
Montée au refuge du Goûter Du refuge de Tête Rousse au refuge du Goûter Du refuge de Tête Rousse au refuge du Goûter - vu depuis ce dernier (du haut)
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Mont Blanc
Du refuge du Goûter au Dôme du Goûter
Du Dôme du Goûter au sommet du Mont Blanc - l'arête des Bosses proprement dite L'arête des Bosses et le Dôme du Gouter vu du dessus
Voir les photos ci dessous
Mont Maudit
redescendre les pentes Nord du Mont Blanc. Passer à gauche des petits rochers Rouges et descendre le mur de la cote. rejoindre le col de la Brenva 4303 m
Passer la rimaye et remonter la pente Sud du Mont Maudit (45°) quelques rochers faciles mènent au sommet 4465 m
Le topo est original, il permet d'éviter les crevasses et les séracs du Maudit et du Tacul.
Je suis revenu par le même itinéraire, il ya également la possibilité de descendre sur l'aiguille du Midi par l'itinéraire des 3 Monts.
Récit
L'ordi a bien chauffé !!! J'ai pourtant cherché un partenaire de cordée disponible, d'abord dans mes partenaires habituels, puis sur camp2camp, mais incroyable, personne n'était dispo... bilan, je change de programme, au départ j'avais prévu d'aller faire le Zinalrothorn, et bien je jette mon dévolu sur le Mont Maudit, plus simple à faire en solo et la météo y est annoncée meilleur.
Une place se libère sur le site de réservation du refuge du Gouter, et zou, elle est pour moi. Plus qu'à préparer mon sac, remettre les bons fichiers GPS dans la montre et le GPS. Je recalcule le temps qu'il va me falloir pour gravir le Mont Blanc, redescendre au col de la Brenva, gravir le Maudit, puis en redescendre avant de remonter au Mont Blanc pour en descendre par l'arête des Bosses... Il y a de la distance, il y a du dénivelé : plus de 1800 m.
Récit
Le glacier de Tête Rousse est traversé, j'enlève les crampons et suis la sente qui mène au Grand Couloir. Il a l'air calme. La bête est endormie, j'en profite pour passer. Une sente est tracée, et le passage est rapide, cet endroit est toujours stressant, j'y ai vu des rochers plus grand que des frigos dévalés les pentes lors de mes précédentes ascensions...
Au dessus, un peu de calme et je rejoins l'éperon. Un peu d'escalade, un peu de sentes, à force de passages, je sais rester au bon endroit sans trop avoir à chercher le bon itinéraire...
Je rejoins le Gouter, l'ancien refuge, et file vers le nouveau pour une courte pause. 3 h 10 depuis mon départ de tête Rousse, temps correct.
Je dépose quelques affaires superflues au refuge et je repars, avec pour objectif, le Dôme du Goûter, ça me dégourdira les jambes, même si je sais que cette "petite" ascension devra être payée demain...
Et oui, tout se paye ma bonne Dame...
Bref, je repars vers le haut. D'abord sur l'aiguille du Goûter, puis dans les pentes du Dôme, sous la surveillance de l'aiguille de Bionnassay.
Le temps est beau, pas de vent. Je me retrouve rapidement avec un autre gars qui prend ma roue.
On progresse sans un mot. Son pote est loin devant.
L'altitude se fait un peu sentir. Je ralentie le pas. On se retrouve à l'épaule à deux, j'adore ce moment où le Mont Blanc se découvre, magique ! Il monte avec moi au Dôme du Gouter. On papote, il me précise qu'il va descendre du Mont Blanc en parapente, la classe !!! puis part vers sa destinée, je reste là pour faire le Guignol et profiter du paysage...
Au loin, de nombreux alpinistes sont encore à Vallot et sur l'arête des Bosses.
1 h 20 pour monter au Dôme, correct, sans plus !
Retour au refuge par le même itinéraire. J'ai les pieds qui chauffent. Arrivé au refuge, je m'installe. Accueil efficace. Je vais sur mon lit, me reposer. J'essaie la tecnique du "Je ne m'endors pas, sinon je ne vais pas dormir cette nuit" mais je n'y arrive pas, Morphée me prend dans ses bras... Encore raté Caramba. Je me réveil à 18 h, juste le temps d'aller dans le réfectoire. Je médite, il y a du monde, les guides prennent l'apéro avec le Gardien. A table, focemment, je suis seul avec un groupe de Russe. Bon le point positif, c'est que j'ai fait un an de Russe en seconde, le point négatif, c'est je suis vraiment nul en langue, et que le seul mot qui m'est resté c'est "excusez moi" (Scouzatemnié), pas pratique pour tenir une longue conversation... Le Russe en face de moi a l'air patibulaire, mais je fais mon social, pas envie de manger "dans mon coin". Il ne parle pas Anglais. J'essaie de lui expliquer mes connaissances en Russe. Je sens qu'il s'en fou, l'altitude le rend un peu grogui. De toute façon, il y a un souci, les Russes ne sont pas à cette table. Vu le nom sur le panonceau, je vais avoir droit à des Allemands... Mais non, c'est un groupe de Genevois qui arrive. Ils sont 6 avec 3 guides de la compagnie des guide de Chamonix. Le guide "chef" annonce : "LEDOUX !" " tout seul ?" Je lève la main "C'est moi !" La conversation s'arrête là, je sens qu'il ne valide pas ma montée en solo.
Je me retrouve en bout de table. La conversation est sympa. Elle tourne sur l’ascension des 4000 et des 82 (ben oui, j'ai du avouer que je venais plus pour le Mont Maudit que pour le Mont Blanc) Ce qu'il y a de marrant, c'est que je les connais tous, et que j'ai un avis autorisé sur chaque ascension. Je passe un très bon moment. Et je me gave, de soupe et de poisson (oui, de poisson !) Ce qui fait que j'ai du mal à finir le dessert !
Je passe regarder le coucher de soleil, bon, il faut avouer qu'il y a un léger contraste entre le paysage et l'odeur et la vue des résidus de chiotte qui se déversent 5 mètres sous le refuge. Bon, je ne reste pas ...
Direction les mégas dortoirs pour une mauvaise nuit, il est 20 h 30....
2 h 50, le violoncelle de mon réveil me réveille. Je m'habille discrêtement, visiblement, il y a encore des gens qui dorment... Le petit déjeuner est avalé avec les Genevois, je me prépare et à 3 h 30, je suis le premier à quiter le refuge. Je lève l'ancre, la nuit est d'encre, tout va bien.
Je progresse sur l'arête du Goûter, le halo de la frontale éclair les quelques mètres devant moi, objectif, arriver dans 3 h 30 au sommet du Mont Blanc. Je reprends les pentes du Dôme, le regel est bon, les crampons crissent. Je parviens à l'épaule, je perds un crampon. Je le remets et repars sur le plat du col des Dôme pour le perdre une seconder fois. Le remettre en place prend pas mal d'énergie. Mes deux crampons se font la malle une troisième fois, le retour de la malédiction du Mont Blanc, il y a 3 ans avec Sandrine, j'avais cassé un crampon dès le glacier de Tête Rousse (Voir Le Mont Blanc en Amoureux)...
Lorsqu'ils partent une nouvelle fois, au niveau de Vallot, je décide de faire une pause réparatrice... pas pour moi, mais pour mes crampons.
Me voilà dans la nuit noire, le couteau Suisse à la main, en train de réparer mes crampons, objectif, les resserrer, je me gèle les doigts. A présent, quand je les remets, ça tend, mais ça tient mieux, la talonnière s'enfonce dans mon talon, bien désagréable, mais les crampons devraient rester en place.
Au loin, les premières frontales passent le col des Dômes
Je repars vers les bosses, la pente devient raide, j'attends le passage de la crevasse équipée par les guides, je ne me souviens plus où elle est placée exactement.
1ère bosse, RAS, seconde bosse , pareil, et si j'avais passé la crevasse sans m'en appercevoir, je suis si fort à présent... Je monte en direction de l'éperon de la tournette, il ne reste plus grand chose, ah, si, la crevasse, la voilà !
Une énorme crevasse barre l'accès à l'arête, elle devient fine à un endroit, mais est verticale sur 5 mètres environ, les guides y ont taillé un escalier géant ! Une corde fixe a été mise en place. Il y a juste un grand pas. Je franchis l'abîme, puis me retrouve dans la pente. Les marches sont hautes et bêtement, j'ai gardé un piolet en mon bâton. Je finis par m'élever, serré par les parois de la tranchée réalisée par les artisans guides. 2 pas plus tard, tout devient plus facile, l'escalier, entre les deux parois de neige progresse vers le ciel et permet de rejoindre l'arête. Dernier ressaut, dernier bout d'arête, le vent s'est levé, il fait méga froid. Je peine à filmer les derniers instants sans mes gants. Il fait encore nuit, mais les couleurs sont superbes !
Le sommet, je n'y traine pas, je file versant Italien me protéger du vent (et oui, le TRUC, c'est qu'en descendant coté Italien on est souvent bien abrités) Petite pause, j'enfile ma doudoune, je mange une barre, 3 heures et quart depuis mon départ. Impeccable.
Je ne traine pas et j'enquille avec la descente. Le gîvre s'est transformé en morceaux de glaçons assez désagréable à cramponner, je progresse en suivant une pseudo sente, pas hyper rapidement. Je rejoins le haut du mur de la Cote.
Si quand on était passé avec Yannick il ya 1 mois, il ya avait de grosses marches, aujourd'hui, il n'en est rien. Quelques traces de pas, il faut rester concentré. Voilà le col de la Brenva. je poursuis, ça monte, ça descend, je croise deux alpinistes en direction du Mont Blanc. Me voilà au pied du Maudit, l'OBJECTIF !
Je laisse mon sac et pars avec un bâton et mon piolet light. Le départ est peu raide, une pseudo rimaye bien bouchée , puis ça se corse, la pente devient plus forte, la neige laisse place à un peu de glace sous-jacente. il faut ancrer les crampons correctement et j'ai les crampons light, pas forcement le mieux pour un bon ancrage Je reste concentrer et je progresse, je retrouve des pentes moins raides, puis 3 pas d'escalade me laissent accéder au sommet , YOUPI !
81ème 4000, je m'amuse à faire un "direct facebook" juste pour la famille. Je fais quelques photos, le paysage est superbe, une douce brume dans les vallées, et les cimes aux couleur automnales.
Il faut déjà penser à redescendre, mais également à la montée sur le Mont Blanc, au moins 500 m de dénivelé encore...
Je descends la pente raide et rejoins mon sac. 3 Espagnols s’inquiètent du fait que j'ai laissé mon sac là. Ils doivent penser que je suis naze et que mon compagnon de cordée est parti au sommet du Mont Blanc tandis que je l'attends. Je leur précise que tout va bien. On se prend en photo et je les quitte. Je traverse le col de la Brenva et attaque le mur de la Cote. Je prends un rythme lent qui m'amènera au sommet. Au loin, je vois que les Espagnols avancent peu. Je remonte jusqu'au petit rochers rouges. Au dessus, je suis la trace.
Un parapentiste prend un départ un peu taquet juste devant moi. Impressionnant, son collègue m'avoue qu'il n'a pas une grande expérience. Je poursuis et me retrouve au sommet du Mont Blanc encore seul. Juste le temps de prendre en photo mon saut de joie j'attaque la descente, la grosse crevasse est beaucoup plus impressionnante, de jour, un énorme trou, dont on ne peut sonder la profondeur. Je dépasse a l’abord de celle ci une cordée avec guide, assez lente.
Je galope dans la descente, les bosses, puis Vallot. J'enchaine sur le col des Dômes , la remontée à l'épaule est rapide. Descente du Dôme, avec deux trailers, qui ne vont pas plus vite que moi, il faut dire que l'un d'eux a l'air dans le dur...
Je ne m'arrête pas au refuge, alors que je sais que j'y ai laissé un précieux paquet de fruits secs... J'enlève les crampons à l'ancien refuge du Gouter avant de basculer. je dépasse d'abord une cordée avec guide, puis me retrouve au "cul" de 3 alpinistes, rapides, mais moins que moi. je parviens à les dépasser à l'occasion d'un passage ou deux options sont possibles. Tout se passe bien. En repérant les alpinistes qui montent on arrive à bien anticiper les endroits où passer. La progression est bonne, je me rends compte que je vais peut être avoir le train de 14 h 45 (et oui, j'ai appris les horaires par cœur, ça permet de ne pas louper un train pour 5 minutes)
Je sais que ça devrait être short alors je ne m'arrête pas.
Voilà le grand couloir, une traileuse me laisse passer, j'attaque sans hésiter, pas la peine de tergiverser. Et la bête dort toujours, je passe sans incident. De l'autre coté, je poursuis, deux trailers me passent. je rejoins le glacier puis la terre ferme. Le reste c'est un rythme rapide pour rejoindre le train. Sans courir, mais sur un rythme rapide, je descends, je croise les bouquetins des Rognes et rejoins le groupe des Genevois juste avant l'arrivée au train.
Et là chance, il y a encore de la place dans le train de 14 h 45 , il est 35. Je me pose sur un banc. Nous papotons, ils ont tous réussis le sommet et j'en suis ravi. La journée a été belle.
Bon le train est plein et je voyagerai avachi contre la porte du train, plus de place assise.
Quelle belle et longue journée.
Ne reste plus que le Zinalrothorn, tentative dans 15 jours...
Alpinisme : Schreckhorn 4078 m - Lauteraarhorn 4042 m
Le sommet de la peur
et le sommet du néant
Une course dantesque où il a fallu gravir les deux sommets, en repassant par le bas !
Vidéo
Topo
Schreckhornhütte
Grindelwald
Prendre le téléphérique de Pfingstegg 1392 m.
remonter le sentier qui permet de rejoindre Bäregg 1772 m.
De là, ça redescend le sentier qui surplombe l'under Ischmeer.
La suite est en Via Ferrata facile et permet de rejoindre le refuge.
Schreckhorn
Du refuge redescendre le sentier et rejoindre le glacier
Le remonter et repérer le départ du sentier qui mène à Gaag (l'idéal est d'avoir repéré la veille parce que de nuit, on n'a rien vu !)
Remonter jusqu'à Gaag(pour info, il y a une sente. 3200 m
Longer la base de l'arête entre le Schreckhorn et le Lauteraarhorn. Retrouver la base d'un couloir qui provient de l'arête Ouest du Schreckhorn. Remonter son bord Est, le traverser et remonter l'éperon ouest de ce couloir. rejoindre l'arête Est et la remonter au mieux jusqu'au sommet.
L'escalade se fait dans du rocher solide.
descente en rappel au départ puis en désescalade.
Lauteraarhorn
Depuis Gaag, partir vers le col Strahlegpass (332 m) et descendre ce col versant Est désescalade et rappels.
Descnedre au pied du couloir qui vient de l'arête du Lauteraarhorn (3000 m environ)
Remonter soir par le couloir soit par les rochers à gauche. On remonte d'un couloir à l'autre. tout en ascendance à gauche jusqu'à l'arête (point 3915 m)
remonter l'arête jusqu'au sommet soit par l'arête (bon rocher) soit versant Nord
Descente par le même itinéraire.
la remonter au Strahleggpass demande pas mal d'énergie...
descente de Gaag vers le refuge par le même itinéraire.
réaliser l'ensemble des 2 sommets : 24 km - 3600 m de dénivelé positif
On a mis 21 h
Récit
Yannick est tout le temps en retard, et aujourd'hui, il ne déroge pas à cette règle, on avait rendez vous à 9 h 30, puis 10 h , on part de Cham à 11 h pour rejoindre Grindelwald. On se gare sur le parking, on pique nique et on prend nos billets de téléphérique, il est déjà 15 h00.
Au milieu des touristes Jordaniens, on fait un peu tache, mais perso c'est pas mal de prendre le téléphérique ambiance palais des milles et une nuit. Les princesses sont superbes... Et c'est parti pour une montée au refuge qui est annoncée longue (plus de 4 h) on va être en retard pour le repas.
On discutte pendant la première partie de la montée. Yannick me raconte ses histoires de cœur. Sa vie, c'est Santa Barbara, en plus intense !!! Je n'en raconterai pas plus, mais ça vaudrait le coup d'écrire un roman (à succès sans aucun doute), je ne sais plus très bien si j'ai le rôle de confident ou de conseillé conjugal, faut peut être que je pense à me recycler. Et étonnamment la montée passe vite, malgré les montées descentes qui se succèdent et nous dépriment !
Je fais quelques pauses et Yannick part devant.
Le beau temps du départ a laissé la place aux nuages, et à une bonne averse ! Le paysage reste splendide, les 4000 de l'Oberland, cachés par les nuages nous laissent admirer le bas de leurs glaciers. Grandiose !
Un long passage en Via ferrata, il faut traverser quelques torrents, vu que la journée est avancée et qu'il a fait chaud, les traversées sont délicates et je finis par prendre une vague, dans la chaussure : pied gauche trempé !
Je poursuis, surveillant l'heure... 18 h passe, au loin, Yannick galope au refuge.
Je finis par l'atteindre à 18 h 34, juste l'heure du repas, pile poil, on aura mis 3 h et 1/4 seulement pour monter !
Je rentre dans le refuge avec mon légendaire sourire et là, je vois le masque sur celui de Yannick. Il vient de rencontrer le gardien, qui lui a fait un accueil peu accueillant !!!
"Qu'est ce que vous faites là ?" lui a t'il demandé en suisse Allemand, et Yannick lui explique que nous avons réservé et que nous souhaitons nous restaurer et dormir.
La réponse a fusé en Suisse Allemand elle aussi, mais vu le ton, ça devait pas être hyper sympa.
A oui, il y a une règle a toujours respecter en refuge : Ne jamais se mettre à dos le gardien, et la seconde règle capital : ne pas le contrarier pour ne pas se le mettre à dos.
Vu que j'ai loupé le premier épisode, je fais le dos rond, en attendant la suite. je m'assois face à Yannick, le gardien, une sorte d'énorme ours mal léché s'approche de moi, me toise d'un regard dédaigneux et s'en retourne. J'ai juste l'impression d'être face à un ogre qui va me dévorer. Heureusement la femme de l'ogre, comme dans le petit poucet, elle est sympa et nous apporte une sorte de thé d'accueil (sans doute pour compenser celui fait par son mari...)
Ce soir, je dévore, on est avec un guide Tessinois, Nikita et son client Jurgen, repas très agréable à échanger. Nikita est arrivé sur mes talons et a eu droit à l'accueil local !
On rigole sous cape à chaque fois qu'on voit l'ogre arrivé, et on s'explique à présent le nom de la montagne : Schreckhorn : sommet de la frayeur, C'est le gardien qui a donné son nom à celle ci , plus de doute !
Le repas terminé, il faut aller négocié l'heure du lever. La règle, c'est 2 h au plus tôt , c'est écrit en gros sur les murs du refuge, mais vu qu'on veut faire la traversée Schreckhorn Lauteraarhorn, on souhaiterais se lever à 1 h. Le gardien se braque, Yannick insiste, Nikita lui aussi, on fini par obtenir un petit déj' à 1 h 30, mais c'est lui qui nous réveille !!! La négociation a été houleuse, je suis étonné qu'il ai cédé ! A priori, la traversée n'a pas été faite cette année, nous sommes les premières cordées à la tenter !
Au lit, une grosse journée nous attend (et une petite nuit).
1 h 15... La douce voit de l'Ogre nous réveille, j'ai cru que c'était pour nous dévorer. Je m'habille, arrivé en bas Yannick m'annonce qu'il vient de se faire engueuler, nous n'avons pas dormi au bon endroit dans le dortoir... Encore eut il fallut qu'on nous indique les lits ... On déjeune d'un excellent fromage blanc aux fruits dont seul la femme de l'ogre a le secret.
Et c'est parti, nous sommes la troisième cordée. Cette course commence par une bonne descente pour rejoindre le glacier sur un sentier pas mal marqué. Le halo des frontales éclaire le chemin, une cordée tous les 100 m. Sur le glacier, hésitation, chacun sait que le pasage pour passer la barre rocheuse et remonter est difficile à trouver de nuit. 2 GPS en route, le mien refuse de trouver son emplacement, celui d'un Suisse le fait, on se retrouve tous dans une pente de neige raide. finalement on prend des vires pour se faire doucher par une grosse cascade, à 2 h du mat !!!
On poursuit dans les vires et la pente s’aplanit, on remonte à présent des éboulis raides. Avant de trouver une sente, lieu de regroupement des 3 cordées. On repart vers le haut, au loin, à gauche un guide suisse a choisi la voie directe et exposée qui monte directement du refuge. Il va nous mettre une heure. Je sens que Yannick regrette de ne pas être monté par là !
On arrive à Gaag pour une pause générale équipement et restauration avant de repartir sur le glacier. On galope tous, on papote un peu, il fait encore nuit. La traversée sous l'arête passe vite et on se retrouve tous à la rimaye, j'ai cru qu'il y avait une réunion tupperware !
La rimaye passe facilement, puis la courte escalade au dessus, on traverse le couloir et nous voilà sur l'éperon. on enlève les crampons et on part vers le haut, le soleil est là, le rocher excellent et pas trop dur. Je profite, et je garde des forces pour l'arête. on arrive sur l'épaule, et poursuivons vers le haut. e vent fait son apparition, il était annoncé fort, il est là. Les nuages sont là aussi, petit à petit l'ambiance change, on passe de l'été à l'hiver. Les passages d'escalade un peu plus technique mais toujours agréable. Je suis à ma place. Nous sommes la 3ème cordée, les deux jeunes en dessous ont du faire demi tour. Au dessus, les autres sont dans les nuages. Voilà la neige, la pente s'adoucit, un petite antécîme et voilà le sommet. Et de 79 ! Chacun félicite les autres et je regarde la suite, qui est dans un brouillard complet. Il y a énormément de neige sur l'arête et le rocher est verglacé (sur le haut de notre versant il l'était déjà)
Je vois Yannick faire quelques mètres vers l'arête et réfléchir.
Nikita a déjà annoncé qu'il redescendait avec son client.
Yannick se retourne et le verdict tombe, on redescend. Il me propose d'enchainer avec le Lauteraarhorn par le bas.
On finis par se dire qu'on verra bien quand on sera en bas.
Et on pars dans le brouillard pour atteindre les rappels.
Brouillard, vent, la corde vole.
Dans les rappels, le piolet de Yannick vole, je pensais l'avoir bien fixé sur son sac, mais de la neige a du bloquer le clip de fermeture... et un piolet de moins ! :-(
On retrouve l'épaule et le soleil. On désescalade à présent dans un temps plus clément. On avance bien. le petite couloir est retraversé, on passe la rimaye et on se pause un peu plus loin pour manger et discuter un peu avec Nikita et Jurgen.
Discussion, Hésitation, que faire, Yannick souhaiterai redescendre tôt demain et moi je ne souhaite pas passer à coté du Lauteraarhorn qui est si proche.
Chacun présente ses arguments, et la synthèse est : on fera le deuxième sommet dans la foulée du premier. Perso j'aurai préféré dormir au Lauteraarbivouac avant de remonter, mais Yannick, lui, souhaitais descendre.
Synthèse.
On descend à Gaag, on laisse un peu de matos et on repart vers le col. Rythme lent, neige déjà molle, il est déjà 14 h. On atteint le Strahleggpass. Que l'on redescend en neige hyper molle. Chaque pas déclenche des petites coulées. On prend sur le rocher délité, le versant Est est bien raide ! un poil de neige, 2 petits rappels et nous voilà sur le névé du bas, ça va être coton de repasser ici ce soir ! Je stresse à l'avance !
On file sur le glacier (Strahlegggletscher) et Yannick décide d'attaquer par les rochers plutôt que de prendre les coulées d'avalanche, trop de risque de s'en prendre une. C'est raide, mais ça grimpe bien, puis ça s’aplanit et on finit même par trouver une source, l'occasion de faire le point d'eau et une petite pause bienvenue. On est parti dans une sacrée aventure, Yannick prévoit un retour refuge pour 20 h, je penche plutôt pour 23 h ...
On repart, alternant des passages de rochers et de neige, avant de se retrouver dans les grandes pentes de neige. C'est parti, on s'enfonce pas mal, jusqu'au genou parfois, mais on grimpe. C'est assez raide, entre 45 et 50°. On reprend les rochers où le rythme est plus dur à tenir (mais là au moins, je ne m'enfonce pas) avant de reprendre une seconde pente de neige. Plus on monte, plus c'est raide, plus de 50° à présent, dans une neige soupe à souhait. Je vois l'épaule où il faut rejoindre l'arête. Yannick doute de mon alti et pense qu'on est plus haut que les 3700 m annoncés. Je ne me fais pas d'illusion, au mieux, l'erreur est de 20 mètres. Je m'enfonce bien régulièrement jusqu'aux cuisses. L'effort est intense et on a déjà pas mal de dénivelé dans les pattes ! Dur de prendre un rythme quand tous les huit pas, ça s'enfonce et tu patines, le deuxième pied n'arrive pas à tenir et s'enfonce lui aussi. Je redouble d'effort, tandis que l’Himalayiste vole !
On délcneche quelques coulées qui prennent de l'ampleur en dessous. Proche des passages rocheux, il y a de la glace, cachée par une bonne couche de neige soupe, il faut rester bien concentré et se motiver pour poursuivre. On pause chacun un bâton à récupérer à la descente à un endroit différent. On rejoint l'épaule. Ca grimpe mieux à présent, plus de neige, des passages rocheux un peu technique, juste comme il faut. J'essaie de garder le rythme, mais le souffle est court. Un replat, encore un peu de grimpe. Yannick annonce le sommet sans en être sur, il y a une antécîme sur l'arête du Schreckhorn, je vois la petite boite du sommet, c'est le bon, on s'y rejoint, hilares, usés mais heureux : mon 80ème 4000 ! le deuxième de cette journée dantesque, il est déjà 17 h 30 . Yannick appelle le gardien pour lui annoncer qu'on serait en retard et qu'il nous laisse un peu à manger pour notre retour, celui ci lui rétorque d'aller au bivouac, mais Yannick lui précise que c'est bien dans son refuge que nous comptons aller.
J'appelle Sandrine lui annoncer le sommet.
On ne traine pas et on attaque la descente. désescalade , puis spectre de broken, que je ne parviens pas à photographier. Vient la neige, on est trempé dans les chaussures depuis longtemps. Je désescalade aussi vite que je peux les pentes de neige, tout en repérants nos traces. Des coulées partent, j'ai les gants trempés et les doigts congelés par la neige soupe dans laquelle j'enfonce mes mains à chaque pas, limite onglet ! On ne parvient pas à retrouver nos bâtons dans les rochers, un partout , la balle au centre !
on poursuit, dans la neige en traversée puis dans les rochers. J'essaie de progresser au plus vite, et au plus vite après 16 h de course, ça reste assez lent. Mais on descend, alternant les grandes pentes de neige soupe ou tu t'enfonces jusqu'aux cuisses, ou les coulées partent, où tu te méfies de la glace, et les passages de rochers, relativement bons. Nouvelle pente de neige, , derniers passages de rochers, nous sommes sur le plat du glacier. Il va falloir remonter au Strahleggpass.
"Chaque pas te ramène un peu plus au refuge"
Et je vois la partie raide du col, lentement s'approcher. Yannick attaque, survole, je monte, je stresse un peu, quel manque de confiance, en fait, ça passe plutôt bien. la partie rocheuse terminée , je suis rassuré, reste la neige, il faut être doux, on est dans une soupe infâme, mais on grimpe, lentement certe pour ma part, mais on grimpe, et on se retrouve au col. Yes ! plus que de la descente.
Et on lance les hostilités de la descente, on rejoint Gaag. Pour une courte pause, on voit à présent le refuge.
on attque la descente par la sente puis les grands névés. que l'on descend en ramasse. Nouveau passage de sentier, j'allume la frontale, Yannick aussi. C'est toujours bizarre de rallumer une frontale le soir à la fin d'une grosse course. Nouveau névé, nouvelle ramasse, à fond, je me fais larguer par Yannick, et je me prends une bonne grosse gamelle en allant trop vite . Pas de bobo, je reprends, un peu plus lentement. Je rejoins Yannick et on trouve la sente qui permet de rejoindre le plat du glacier plutôt facilement. On repart à plat, je repère au GPS la remontée. Petite pause technique avant de remonter, je laisse Yannick filer. Dernière montée, il est 23 h, 21 h que l'on marche sans grosse pause, et je garde le rythme, lent certe, mais je le garde, je pourrais continuer de marcher si le refuge était plus loin. Je vois le refuge, je m'imagine que le gardien va être là pour nous accueillir, peut être va t'il nous gronder mais il sera là, il est prévenu que nous serons là tardivement ce soir.
Le refuge s'approche, je fais un dernier film, je suis heureux, la journée a été méga longue, dantesque mais magnifique. Je rentre dans le refuge, et je trouve Yannick et deux tasses de thé : c'est tous que le gardien a trouvé à nous laisser. Pas une tranche de jambon, pas de petite soupe, rien ! Sympa, on a bien fait de prévenir. On se déséquipe lentement, tout en papotant chuchotant.
2 tasses de thé, c'est quand même incroyable !
Je grignote une dernière barre, une pomme. De toute façon je n'ai pas faim.
Je repère dans la salle à manger le dortoir qui se lève à 4 h et je monte le trouver. J'ouvre la porte, un énorme ronflement m'accueille. Je la referme et stoppe dans le couloir. Il faut quand même y aller. Deuxième tentative, je trouve un lit. M'y couche, et fini par m'endormir malgré les ronflements. C'est ça aussi la haute montagne !
4 h 15, Yannick me réveille, il faut se lever si on veut déjeuner.
Je retrouve avec bonheur le fromage blanc aux fruits, le gardien dort encore, c'est la gardienne qui nous accueille.
Je retrouve avec un autre bonheur, mes chaussures trempées. Le doux contact de la semelle humide avec ma chaussettes sèche, qui ne l'est déjà plus. Je lace les lacets trempés, refais mon sac une dernière fois et on quitte le refuge.
On ne fera pas de Selfie avec l'ogre alors que c'était notre ultime objectif, mais de toute façon, je crois que je n'aurais pas osé lui demander ...
On part, Yannick prend un bon rythme, je le suis à distance, m’arrêtant par moment, la journée est belle pour les photos. Il m'attend au refuge intermédiaire. Et c'est la première fois de ma vie que je prends un sandwich au saucisson cornichon à 7 h du mat ! L'accueil est à l'opposé du refuge supérieur. Un énorme coca accompagne la libation. Ne reste qu'une petite descente pour rejoindre le téléphérique. Celui ci descend à notre arrivé, parfait.
L'énorme course est terminée, l'énorme semaine aussi, je suis heureux, tout s'est presque passé comme sur des roulettes.
Merci Yannick pour les belles et longues heures passées là haut !
Alpinisme : Pointe Louis Amédée - 4460 m - Mont Blanc de Courmayeur - 4748 m - Mont Blanc - 4810 m
Descente par les 3 Monts.
Les grandes et grosses journées se suivent.
Voir la journée de la veille (Blanche de Peuterey - Pilier de l'Angle Eccles)
Vidéo
Topo
Du bivouac Eccles
Désescalader une dizaine de mètres pour rejoindre le glacier le traverser en descendant, une crevasse peut nécessiter un rappel.
Traverser en direction de la base du couloir qui mène au col Emile Rey.
Remonter soit par la droite soit par la gauche le couloir, il n'est pas necessaire de monter jusqu'au col Emile Rey (4030m, on tire à droite une dizaine de mètres en dessous.)
Prendre le système de couloir à droite du col, remonter au mieux (passages courts de IV+) ce large couloir. Quand on atteint la neige, partir en ascendance à droite (50°) et rejoindre le sommet de la pointe Louis Amédée 4460 m.
De là, poursuivre, en contournant par la droite la première tour (rocher pourri) puis gravir les différents ressauts pour rejoindre le Mont Blanc de Courmayeur (4748 m)
Delà, rejoindre facilement le sommet du Mont Blanc - 4810 m
Du sommet du Mont Blanc, je vous laisse le choix pour l'itinréire de descente, vous déconseillant de revenir par là où vous êtes montés...
Récit
La journée de la veille, déjà bien longue, est ici...
Courte nuit
Après l'accueil glacial des autres alpiniste, j'avais réussi à dormir d'un oeil, serré entre la banquette et Yannick qui faisait sécher ses chaussures. Puis, je me suis rendu compte que le sol était bien dur malgré la fine couverture qui y était pausé. C'est devenu une obsession. Je voulais me retourner, mais le peu de place qui m'était alloué ne me permettait pas le moindre mouvement. Je sentais la dureté du sol du bivouac sur mes hanches, mes épaules. La nuit allait être longue. Je ne suis qu'une Sardine dans cette boite de Sardine, manque juste l'huile d'Olive. Je rêve en pensant à cette idée. A minuit, brans le bas le combat, les cordées se lèvent. Je me retrouve dans une couchette plus confortable, attendant leur départ le temps qu'ils déjeunent s'équipe et filent vers le sommet des alpes.
Je dormiote un peu. A 3 h 30 Yannick me réveille et me lance un peu convainquant, "on y va ?"
Et c'est là qu'on voit que je suis de la motive : Je réponds "OK", alors que je suis dans le pâté, que je n'ai pas dormi, que je sais que la journée va être longue et que mes pompes sont déjà mouillée !
On déjeune lentement, on se fait de l'eau. J'enfile mes humides chaussettes, je mets mes chaussures, dès que je pause le pied, je sens l'eau sous ma voute plantaire. Quel bonheur.
5 h, on quitte la boite de sardine, un peu de desescalade et nous voilà sur le glacier. et là, horreur, une fine croute de glace s'est formée. Et elle casse sous mon poids. la trace est une vraie galère à faire, la journée va être longue.
Je trace aussi vite que je peux, c'est à dire lentement, vers le bas. Quand je me retrouve face à une crevasse géante. On regarde à gauche, à droite, je descends vers la lèvre pour mieux voir, elle doit bien faire 6-7 m de haut.
Et zou, voilà Yannick qui me repropose le coup du corps mort... (voir la journée d'hier)
Il creuse, énervé de perdre tant de temps dès le départ de la course. il fixe la corde et pars tout en finesse passer la crevasse en rappel. Je le vois ressortir en dessous, la crevasse est grosse.
C'est mon tour. Je m'installe, et me lance, tout en finesse, je regrette de ne pas avoir fait de régime cet hiver. Je passe, mes jambes sont dans le vide, mon corps glisse doucement, me voilà suspendu, mais mon reverso se coince dans la lèvre supérieure. Moment de tension. Je donne du mou, il faut s'énerver tout en restant calme. Le réverso progresse avec peine dans la neige, mais fini par passer lui aussi la lèvre de la crevasse, énorme ! je pends dans le vide tel une arraignée au dessus de cette immense crevasse. 6-7 mètres me séparent du sol. Je descends en douceur et me voilà sur la lèvre inférieure. Impressionnant endroit. On se réencorde et on file
A plat puis on remonte le grand couloir du col Emile Rey à 50°.
La neige est bonne et on progresse enfin vite. Yannick rejoint le col, il pense que le couloir est à gauche, lui indique qu'il me semble qu'il est de ce coté ci du col. ( et quand je dis il me semble, j'en suis quasiment sur !). On part donc à droite, et on se retrouve dans le couloir. L'escalade est agréable et parfois technique. Le rocher est bon. Les passages techniques mettent bien dans le rouge mais on progresse.
La pente bien raide, s'aplani, le rocher devient moins bon, on retrouve la neige et nos crampons. La pente est de nouveau raide, 50° avec des passages merdiques avec des rochers sous jacents. Je sens que ça n'est pas la grande forme et je prends mon petit rythme qui me menera au bout. On avance pas vite mais on avance tout le temps. Le sommet de la pointe Amédée est bien long à atteindre, mais quand on y est , je suis ravi !
Par contre, ce qui s'annonce a l'air coton. je pensais trouver une jolie arête de neige, et c'est une arête de rocher délité qui nous attend, Yannick m’avait prévenu, la course n'est pas terminée !
On a passé 5 minutes au sommet puis on est reparti pour des montagnes russes. J'ai pris mon rythme hyper lentos. pour avancer sans trop m'arrêter. Escalade jamais hyper technique, mais rocher de piètre qualité ! On contourne un grand gendarme par la droite ce qui nous fait gagner du temps. J'avoue que j'ai un peu mis le cerveau en off en mode "chaque pas te rapproche du sommet" ou "après avoir avancer le pied droit, avance le gauche !"
Et ça marche, je progresse, bon je sens bien qu'au bout de la corde, Yannick souhaiterais que ça aille plus vite, mais perso, je suis à fond. Les courts passages d'escalade un peu technique me mettent un peu dans le rouge. J'avoue que mon acclimatation a été plus que réduite... Mais j'avance. Une arête de neige, un dernier passage rocheux, et le Mont Blanc de Courmayeur est là tout proche, nous y faisons une courte pause, j'avoue que je suis comblé.
Reste à traverser en direction du Mont Blanc, c'est long et plat, pas après pas je rejoins le sommet pour mon 9ème Mont blanc, le plus technique, et de loin !
J'essaie de joindre Sandrine, finalement, je joins marie, ma fille, j'ai la voie tremblotante, c'est du à l'émotion, je cache mon visage, les larmes coulent, le vent cache mes sanglots. Mauvaise idée que celle de téléphoner là haut.
Emotion.
Il faut redescendre et Yannick souhaite rejoindre les cosmiques pour descendre par l'aiguille, je sais que ça va être méga long, j'aurais préféré descendre sur le Gouter mais bon.
Je sais également qu'il y a des faux plats et des petits coups de cul qui tuent, ça va être chaud... et long.
On entame la descente sur un bon rythme, en descente, il n'y a pas de souci, on galope, la gravité nous aide. Au col de la Brenva, on est sec, et on décide de faire un peu d'eau (je sais, c'est mon idée, pas la meilleur de la journée). Bref on sort le réchaud et on fait fondre de la neige qui met de longues minutes à fondre. Je raconte à Yannick mon histoire de Khole de prépa (examen) ou un prof m'avait fait calculer le temps de cuisson d'un oeuf au sommet du Mont Blanc et où j'avoue que j'avais pensé que le plus simple aurait sans doute été de faire des essais au sommet (mais ça n'était pas la réponse, un sordide calcul permettait de la trouver)
Bref, le peu de neige fondu au goût de brulé ne nous réhydrate pas et on repart sur le faux plat sous le Maudit qui sera sans doute le dernier 4000 que je gravirai de la liste ...
je regarde le sommet, repérant l'itinéraire de la voie normale, je sais qu'en moins d'une demi heure je pourrais être là haut, mais je me garde ce sommet pour la fin, terminer par un truc plus facile, et peut être partir avec plusieurs amis, pour fêter ça.
Rejoindre l'épaule est vraiment méga long. Il fait à présent gris, les nuages sont là. On rejoint l'épaule et on entend le tonnerre gronder au loin.
Gestes efficaces, on tire un premier rappel, je rejoins Yannick, la corde se coince au dessus de moi, je peine à la décoincer, on refile vers la rimaye pour se ré encorder. L'orage gronde au loin. On galope dans la descente sous les énormes séracs. Impressionnant, mais pas le temps ni l'envie de trainer. On se retrouve sur le plat du col Maudit, déjà long puis il faut remonter sur l'épaule du Tacul. Et c'est encore long. J'ai déjà parcouru deux fois cette descente (une fois lors d'un Mont Blanc en aller retour par les 3 Mots avec mon frère Thib, la seconde lors d'une traversée depuis Tête Rousse avec Anne et Laurent), mais mon cerveau a judicieusement omis de retenir la longueur des passages, ne gardant que le meilleur et l'agréable.
Quelle galère de remonter sur l'épaule du Tacul. J'avance un pied après l'autre, et je refais la même opération lentement, me chantant "Les petits poissons" et je progresse.
Voilà l'épaule et on repart dans la descente. Nous sommes les derniers sur la montagne.
On essaie d'aller au plus vite vers le bas, mais c'est sur que je n'ai pas battu mon record, c'est plutôt mon pire temps. Je regarde mon altimètre qui refuse de baisser rapidement. Et pourtant je descends et on retrouve le col du Midi dans le brouillard. Ca aussi je l'avais oublié : la longueur de ce col. J'essaie de distinguer le refuge des Cosmiques dans la purée de poix mais il est encore bien loin. On finit par se retrouver au pied. Il faut se remettre à monter, la dernière. Je reprends mon rythme bien lent, tout en ne m'arrêtant jamais. Le refuge s'approche, doucement. Il me tend la main. Devant Yannick y est, je le rejoins. 19 h 00 ! Quelle journée, nous sommes joyeux. Quelle méga journée. on se déséquipe et on prend un coca dans un coin calme. Dans la salle à manger les gens mangent et il y a trop de brouhaha pour nous. On papote calmement, profitant de ces instants de calme. On doit avoir des belles gueules de détérés ! Mais on est heureux.
On hésite à prendre un repas, je sais qu'on n'a pas faim. Finalement on s'attable. Je me gave de soupe, mais le joli plat principal ne passe pas, je me force à en manger quelques bouchées, Yannick laisse tout. J'avale le tiramisu et file me coucher. Yannick croise quelques connaissances, qui ont l'air épatés par notre périple. Sacré bambée ,sacrée course. Je me rends compte qu'on a fait un truc assez balaise quand même.
Une crampe me prend, une alpiniste plutôt âgée m'aide à la passer.
Je me retrouve dans les bras de Morphée, le réveille à 7 h ! Yannick remontera plus tôt à l'aiguille pour descendre avec la première benne
7 h 00, le réveille sonne, le déjeuner vite avalé , je quitte le refuge. Une magnifique journée débute et j'ai juste à remonter à l'aiguille. C'est ma journée de repos.
Je profite des lumières, des alpinistes vaquant sur les glaciers, de ceux en train de grimper, des lumières. Je vois les Grandes Jorasses me faire un clin d'oeil (enfin je crois)
La journée est belle.
Je vois que ça bouchonne dur au départ des voies de l'aiguille du Midi, sans doute la Rebuffat faudra que je relise le topo, Je croise quelques cordées, je vois les guides décrivant à leur clients les sommets alentours, d'autres leur déconseille d'aller faire le Mont blanc, je remonte, je dépasse une cordée dont la fille est un peu à l'agonie. Reste l'arête de l'aiguille, je pars, je me décale hors de la trace pour laisser passer les cordées de débutants, ça les rassure, on a tous été débutants un jour. Certains guides me remercient. Il fait beau, j'ai le temps, je rejoins l'aiguille, ses touristes Asiatiques, mais je ne traine pas, je file vers le télécabine de l'Hellbronner pour une jolie traversée. Le panorama est magnifique sur le massif.
Arrivé en Italie, je m'offre une demi heure de pause sur la terrasse panoramique, admirant la Blanche de Peuterey, le pilier de l'Angle et le Mont Blanc d'un coté, de l'autre, la Dent du Géant et les Jorasses.
J'observe aussi les gens, qui scrutent les alpinistes au sommet de la Dent, qui cherchent sur les tables d'orientation les sommets qui me sont familiés, je les observe se prendre en photo devant le Mont Blanc, les Selfies vont bon train et je m'y adonne. Je finis par descendre et rejoindre ma voiture en stop.
Un groupe d'Italien m'accueille, ils sont en train de cuisiner et m'offrent du jambon grillés, je n'ai pas faim mais c'est délicieux. Ils sont en partance pour le Mont Blanc via la voie du Pape et sont impressionnés quand je leur décris mon périple. Ils me demandent des conseils, sur l'approche du refuge, la tenue vestimentaire, la difficulté. Je passe un bon moment, me reposant, faisant sécher mes affaires et me restaurant avant de repartir et de me rendre compte que j'ai oublié ma goretex au refuge des Cosmiques.
Un employé du refuge me la redescendra le lendemain matin avec la première benne, ça tombe bien, j'en avais bien besoin pour les journées qui suivent...
Alpinisme : Blanche de Peuterey - 4112 m - Grand Pilier de l'Angle - 4243 m
Un grand voyage en altitude
(mais aussi un peu long)
J1 : montée à Monzino
J2 : Col de l'Innominata - Dames Anglaises par les vires Schneider - Blanche de Peuterey
Col de Peuterey - Grand pilier de l'Angle - Col de Peuterey - Col d'Eccles bivouac Eccles
J 4 : refuge des Cosmiques - aiguille du Midi... Journée de repos !
Vidéo
Blanche de Peuterey - Grand Pilier de l'Angle - Pointe Louis amédée è Mont Blanc de Courmayeur - Mont Blanc
Topo
Refuge Monzino (2590 m)
Se garer au parking du frêney et remonter la piste qui permet de passer le pont sur la Doire
Suivre le sentier du lac de marmotte et le quitter à la bifurcation pour remonter vers la rive droite du glacier du Freney
Prendre la via Ferrata la remonter puis par des pentes faciles rejoindre le refuge Monzino (2 - 3 h)
Blanche de Peuterey
De Monzino, gagner le glacier du Chatelet, le remonter et par une escalade relativement facile gagner le col de l'Innominata -3205 m
En 3 rappels de 30 m gagner le glacier du Freney, le traverser au mieux et rejoindre les Vires Schneider qui se situent légèrement au dessus du rognon rocheux en rive gauche du glacier
Remonter les vires (facile) et poursuivre au desssus du bivouac des Dames Anglaises (Craveri) sans y passer. basculer versant Brenva et poursuivre en ascendance tout en restant versant Brenva (rocher ultra pourri)
on rejoint l'arête lorsqu'elle devient neigeuse et on poursuit jusqu'au sommet Est puis ouest par une arête élégante ! redescendre en contrebas à l'ouest pour trouver les rappels (3 je crois de 60 m)
On rejoint alors le col de Peuterey
Grand pilier de l'Angle
Passer la rimaye et gagner la partie rocheuse que l'on remonte, au mieux... pour gagner le sommet
Nous avons choisi de descendre en rappel à l'applomb du sommet (non équipé) 7-8 rappels de 60 m pour passer la rimaye et rejoindre le col de Peuterey
possibilité de gagner le sommet du Mont Blanc de Courmayeur et le sommet du Mont Blanc par une longue et belle arête de neige.
Bivouac Eccles
Du col de Peuterey traverser en direction du pied du col
Remonter le couloir s'il est en neige (50°), sinon ça passe en rive gauche dans du rocher parfois délicat jusqu'au col.
Descente du col en 2 rappels puis neige raide (50° au départ)
passage de la rimaye à l'aide d'un rappel sur corps mort puis on rejoint facilement le bivouac Eccles
Récit
Sur la route de Chamonix, je me rends compte avec horreur, qu'une tique est logée dans ma cuisse. Sur la route, je me rends compte qu'on est Dimanche et que les pharmacies sont fermées. Je croise les doigts pour qu'à Cham j'en trouve une d'ouverte. Se garer, courir (il est bientôt midi) trouver une pharmacie et se faire délester du contenu de son porte monnaie pour une malheureuse pince à tique. Ah, le commerce ...
Sur le premier bans, dans la foules cosmopolite de la capitale de l'alpinisme, je déloge le désagréable intrus de ma cuisse gauche, il lutte puis fini par se rendre, devant le regard médusé des chinois en vadrouille. Enfin, les vacances vont pouvoir commencer. Je file trouver un peu de matos manquant à mon équipement, un pique nique avant de retrouver Yannick.
Rendez vous à la gare SNCF, je sais qu'il est toujours en retard et au bout d'une demi heure, on se rend compte qu'on attend chacun d'un coté de la place ...
Décollage pour l'Italie en passant par le tunnel... et ses bouchons ! et zou, encore une demi heure dans la vue. On déboule en Italie sur le parking du Freney. On s'équipe à coté d'une autre cordée en partance pour Monzino. Et c'est Parti.
Yannick, grand guide, le Zidane de l'alpinisme m'annonce sur de lui : "pas d'orage ce soir !"
On part, sur un bon rythme, confiant dans la prédiction de l'oracle, d'abord sous le soleil, puis sous les nuages. Je connais le sentier que nous avons emprunté l'année dernière avec Anne lors de mon premier passage dans l'envers du Mont Blanc pour l'ascension du Mont Brouillard et de la pointe Barreti.
Nous remontons les premières via Ferrata, croisant les randonneurs à la descente., certains vaillants, d'autres moins, tous parfaitement équipés Via ferrata !
Nous opérons une courte pause au pied de la partie plus verticale. Les glacier du frêney crachent leur eau de manière spectaculaire, le ciel est sombre.
On remonte la Via, Yannick est devant, je me retrouve avec l'autre cordée. Il se met à pleuvoir, la prédiction du Grand guide s'est avérée foireuse. Deux options , se faire rincer en carline ou sortir la Goretex. J'opte pour la seconde option. Perd un peu de temps sur les autres. Je poursuis, sous la pluie. Tout glisse, les cables, les prises, les rochers. Prudence mais efficacité. On se retrouve sur le replat en dessous du refuge. Je poursuis, et rejoins le refuge, suis bien humide, la pluie dense a fait son effet.
Au refuge, c'est opération séchage et lecture du topo, qu'on ne trouve pas ... Yannick récupère des infos de ses collègues. et on finit par manger un bon diner avant d'aller au lit, le réveil est à 1 h 30 demain !
1 h 30, debout, un peu dans le gaz on sort du dortoir et on tombe sur des alpinistes endormis un peu partout : sur un mini bans, dans les escaliers, il y en a même un dehors sur la terrasse, pourquoi n'ont ils pas pris une place dans le dortoir, mystère... Yannick essaie de leur expliquer la solution, mais ils restent tous à leur emplacement...
Le déjeuné avalé nous quittons le refuge vers 2 h 15. Par des sentes on gagne le glacier du Chatelet que l'on remonte avant de rencontrer un premier passage hardu et bien humide. Mais ça passe... Un peu d'escalade et nous voilà au col de l'Innominata face au bien crevassé glacier du Frêney (mais il parait que cette année... Ça passe !!!)
3 rappels dont un coincé et on pose le pied sur le glacier. Début de traversée facile puis ça se complique, Yannick veut prendre en bas alors qu'il me semble que les vires Schneider sont au dessus. Après une brève hésitation on décide de passer par le haut, et ça passe et on se retrouve pile poil sur les vires Schneider.
On enlève les crampons, on range les piolets et on remonte ses vires faciles avant de remonter un couloir au dessus du bivouac des Dames Anglaises qu'à mon grand regret nous ne rencontrerons pas ... Ah, les Dames Anglaises.
J'aurais adoré prendre un thé sur leur terrasse...
Bon l'autre nom du bivouac c'est Craveri, et perso, ça me fait moins rêver.
C'est pas le tout de fantasmer, il faut grimper, et ça se met à grimper un peu plus, d'abord versant Frêney, dans du rocher correct , et rapidement versant Brenva, dans du rocher pourri à ultra pourri (parfois un peu moins)
On opère une jolie pause avec une belle vue sur la Noire de Peuterey et tout le Bassin de la Brenva avant de poursuivre. L'escalade n'est jamais difficile mais il faut se méfier de la qualité du rocher. On rejoint l'arête et le sommet par un joli passage en neige.
Courte pause, petite descente petite arête bien effilé entre les deux sommets avant de redescendre vers les rappels. 3 rappels de 60 m dont le dernier permet de passer la rimaye, on se retrouve au col pour une petite pause, les organismes (surtout le mien) commence à fatiguer et la journée n'est pas terminée !
On attaque la base du Grand pilier de l'Angle. Malheureusement le couloir de neige à gauche n'est plus en condition. On remonte des parties mixtes où la neige a déjà bien transformé, et où la glace n'est jamais très loin. Mixte technique et un poil merdique, mais ça passe
Mais on progresse même si c'est long... pour parvenir au sommet ! 2ème 4000 de la journée et 76ème pour moi ! Plus que 6 (dont 2 prévus demain !)
La suite du programme est originale, mais elle est dictée par les 82 4000. L'objectif est d'aller chercher la pointe Louis Amédée non gravie l'an dernier, la faute à la météo. Bref il nous faut rejoindre le bivouac Eccles. Nous ne poursuivons donc pas cette belle arête qui permet de rejoindre le Mont Blanc mais nous redescendons vers le col de Peuterey en 7 ou 8 rappels de 60 m. On opère une pause pour boire de l'eau avant de repartir, traverser le plat du col de Peuterey alors que des avalanches dévalent les pentes supérieures sous le Mont Blanc de Courmayeur. On file, enfin personnellement j'essaie de filer parce que les jambes sont lourdes. Yannick m'enjoint à galoper dans les parties expo. On finit par atteindre le pied du couloir Eccles que l'on remonte. A mi hauteur, bombardés par des chutes de pierres, Yannick finit par quitter le couloir pour les rochers à droite. Branlants mais moins expos à la mitraille. Parvenus à l'endroit, je dois me taper d'aller enlever un friends intallé 3 m plus haut après un beau passage en glace avant de redescendre et de sortir du couloir sur des rochers plus que branlants : rien ne tient !!!
Tel un chat, avec une finesse inespérée, je sors (bon j'ai quand même fait partir un énorme bloc, c'est quand même des courses ou c'est bien quand t'as personne en dessous , remarque personnelle) puis on grimpe. J'espère le bivouac juste sous le col. M'imagine déjà un bon repas, et un bon lit. Quel rêve, quel doux rêve. Mais il faut atteindre le col. Un peu de grimpe plus tard, on l'atteint, il fait gris, le mauvais temps est là, mais pas la pluie, tant mieux. Je comprends alors que le rappel n'est pas à proximité... Un petit rappel, puis un autre. puis désescalade dans les pente de neige pour arriver à la rimaye. Yannick me lance, "on va faire un corps mort".
Je sens que je ne vais pas être déçu...
Il creuse il creuse le Yannick
Dans de la neige pourri
Très pourri
il installe sa corde
Il teste son ancrage
Ca devrait passer
Il se lance
en rappel
Doucement
Tout doucement
Pas d'à-coup
que du stress
en douceur il passe la lèvre, descend les 3-4 mètres suspendu à se frêle ancrage et se pause
C'est mon tour
O Joie
O Désespoir
O crevasse ennemie
O N'ai je tant gravi que pour cette perfidie.
C'est mon tour
J'installe fébrilement mon reverso
Je me penche pour tirer dans l'axe
Je descend délicatement vers la lèvre de la crevasse
les jambes flageolantes
Elles passent dans le vide.
Je progresse lentement.
Mon corps pend à présent
Et je tombe
Je me retrouve rapidement au sol, les Jambes s'enfoncent, je m'arrête
Des kilos de neige me tombe pile sur le casque pendant de longue secondes
Mais tout va bien rien de cassé
l'ancrage a lâché et je me suis fait 2 m à 2 m 50 de chute sur la lèvre inférieur de la crevasse.
Je suis trempé mais sans bobo
Bon, je suis plus lourd que Yannick
ou plus bourrin.
On poursuit dans la neige soupe, très soupe, jusqu'aux cuisses. pour rejoindre le bivouac Eccles par une courte escalade. Le premier affiche complet. On remonte au second
Accueil glacial, il est complet lui aussi.
6 alpinistes occupent les banquêttes
Ils sont peu ravis de nous voir
Personne ne bouge
Personne ne nous fait de place, alors qu'on va dormir par terre.
On s'organise lentement, je finis par pouvoir entrer dans le petit bivouac.
Yannick fait de la flotte pendant que je me pause enfin après 17 h de course, il est 19 h 30.
On est pas mal mouillé, notamment les pompes, et pendant que je me mets à dormir dans le peu de place qui m'est alloué, Yannick teste différente méthode pour secher ses chaussures. Il semble que la meilleur soit la petite bouteille de Coca remplie d'eau chaude glissée à l'intérieur.
Je dormiote, on a prévu de se lever à 2 h demain pour la suite
Les autres cordées vont bouger à minuit 30 pour l'arête de l'Innominata
Une courte et incofortable nuit s'annonce...
les 4000 des Alpes liste UIAA
Liste officielle UIAA des 4000 des Alpes
Massif des Ecrins: 2 |
||||
Barre des Ecrins - 4101m | 1 fois |
Thib |
1996 |
|
Dôme de Neige des Ecrins - 4015m |
5 fois |
Sandrine (2 fois) Thib Gwen Mathieu Erwan |
1994 -1995 - 1996 |
|
Groupe du Gran Paradiso: 1 |
||||
Gran Paradiso - 4061m |
3 |
Bolonie Sandrine Solo 2010
|
1990 - 1992 -2010 | |
Groupe du Mont Blanc: 28 |
||||
Aiguille de Bionnassay - 4052m | 1 | Laurent Bolis | Sept 2006 | |
Dôme du Goûter - 4306m (I) - 4304m (F) | 2 | Solo - Laurent Bolis |
Sept 2005 Sept 2006 |
|
Mont Blanc / Monte Bianco - 4810m | 8 |
Mathieu-Bruno-Thib-Anne- Laurent Solo Sandrine |
Juin 1992 Sept 2005-Sept 2006 Juin 2010 - Juillet 2011 Août 2013 |
|
Monte Bianco di Courmayeur - 4765m | 1 | Yannick | Juillet 2016 |
|
Picco Luigi Amedeo - 4470m | 1 | Yannick |
Juillet 2016
|
|
Mont Brouillard - 4068m | 1 | Anne | Juin 2015 | |
Punta Baretti - 4006m | 1 | Anne | Juin 2015 | |
Grand Pilier d'Angle - 4243m | 1 | Yannick | Juilllet 2016 |
|
Aiguille Blanche de Peuterey - 4114m | 1 | Yannick | Juillet 2016 | |
Mont Maudit - 4468m (I) - 4465m (F) | reste à gravir ! | |||
Mont Blanc du Tacul - 4248m | 2 |
Sandrine Yannick |
||
L'Isolée - 4114m | 1 | Yannick | Septembre 2015 | |
Pointe Carmen - 4109m | 1 | Yannick | Septembre 2015 | |
Pointe Médiane - 4097m | 1 | Yannick | Septembre 2015 | |
Pointe Chaubert - 4074m | 1 | Yannick | Septembre 2015 | |
Corne du Diable - 4064m | 1 | Yannick | Septembre 2015 | |
Dente del Gigante / Dent du Géant - 4014m (I) - 4013m (F) | 1 | Franck Guillaume | Août 2004 | |
Aiguille de Rochefort - 4001m | 1 | Anne | Août 2015 | |
Dôme de Rochefort - 4015m | 1 | Anne | Août 2015 | |
Pointe Margherita - 4065m | 1 | Anne | Août 2015 | |
Pointe Elena - 4045m (F) - 4042m (I) | 1 | Anne | Août 2015 | |
Pointe Croz - 4110m (F) - 4108m (I) | 1 | Anne | Août 2015 | |
Pointe Whymper - 4184m (F) - 4180m (I) | 1 | Anne | Août 2015 | |
Pointe Walker - 4208m (F) - 4206m (I) | 1 | Anne | Août 2015 | |
Les Droites - 4000m | 1 | Anne | Juin 2013 |
|
Aiguille du Jardin - 4035m | 1 |
Un but avec jeff : mal des rimaye...
|
Mai 2015 | |
Grande Rocheuse - 4102m | 1 | Anne | Mai 2015 | |
Aiguille Verte - 4122m |
3 |
Enguerran (Whymper) Avril 2007
|
vidéo ici | |
Alpes Valaisannes: 41 | ||||
Combin de Valsorey - 4184m | 2 |
|
2009 - 2012 | |
Combin de Grafeneire - 4314m |
1 | Enguerran Mai 2012 | 2012 | |
Combin de la Tsessette - 4141m | 1 |
Enguerran Juin 2014
|
2014 | |
Dent d'Hérens - 4179m (I) - 4171m (CH) |
1 | Thib et Anne Juillet 2010 | 2010 | |
Monte Cervino / Matterhorn - 4478m | 1 | Anne Septembre 2012 | Septembre 2012 | |
Dent Blanche - 4357m | 1 | Anne Juillet 2010 | Juillet 2010 | |
Bishorn - 4153m | 3 |
puis Anne |
2007
2014 |
|
Weisshorn - 4506m | 1 | Anne : Juillet 2012 | Juillet 2012 | |
Zinalrothorn - 4221m | 1 | Une jolie tentative avortée avec Jeff... | Reste à gravir ! | |
Ober Gabelhorn - 4063 m | 1 | Anne | Mai 2015 | |
Breithorn W West - 4165m (I) - 4164m (CH) | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Breithorn central - 4160m (I) - 4159m (CH) | 1 | Chrisitan | Juillet 2003 | |
1 | Christian | Juillet 2003 | ||
2 |
Christian
Gianluca |
Juillet 2003
Septembre 2015 |
||
del Breithorn orientale / Punta 4106 - 4106m | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Roccia Nera - 4075m | 1 | Gianluca | Septembre 2015 | |
Pollux / Polluce - 4092m (CH) - 4091m (I) | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Castor / Castore - 4228m (CH) - 4221m (I) | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Lyskamm W / Lyskamm occidentale - 4481m (I) - 4479m (CH) | 2 |
Christian
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Juillet 2003 - juillet 2007 | |
Lyskamm E / Lyskamm orientale - 4527m | 1 | Jean-Marc et Helmuth | Juillet 2007 vidéo ici |
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Punta Giordani - 4046m | 1 |
En famille Agathe, Marie Louis et sandrine |
Juillet 2015 | |
Piramide Vincent - 4215m | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Corno Nero - 4322m | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Ludwigshöhe - 4342m (I) - 4341m (CH) | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
1 | Christian | Juillet 2003 | ||
Signalkuppe / Punta Gnifetti - 4554m | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Zumsteinspitze / Punta Zumstein - 4563m | 1 | Christian | Juillet 2003 | |
Dufourspitze / Punta Dufour - 4635m | 2 |
Christian |
Juillet 2003 Avril 2014 |
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Nordend - 4612m (I) - 4609m (CH) | 1 | Engué et Cécile | Avril 2014 | |
Strahlhorn - 4190m | 2 |
Thib Anne So |
Juin 2004 - et 2007 | |
Rimpfischhorn - 4199m | 1 | Stephane | Mai 2011 | |
Allalinhorn - 4027m | 1 | Jean-Marc | Juin 2007 vidéo ici |
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Täschhorn - 4491m | 1 |
Helmuth et Stijn |
Juillet 2007 vidéo ici |
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Dom - 4545m | 1 |
Helmuth et Stijn |
Juillet 2007 vidéo ici |
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Lenzspitze - 4294m | 1 | Anne |
Août 2014 |
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Nadelhorn - 4327m | 2 | |||
Stecknadelhorn - 4241m | 1 | Anne | Mai 2013 | |
Hohberghorn - 4219m | 1 | Anne | Mai 2013 | |
Durrenhorn - 4035m | 1 | Anne | Mai 2013 | |
1 | Solo |
loupé (mais de peu : 60 m Juillet 2007) Juin 2014 |
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Lagginhorn - 4010m |
1 | Enguerran | Septembre 2010 |
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Alpes Bernoises: 9 |
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Aletschhorn - 4195m |
1 | Anne Ski de rando | Mai 2006 | |
Jungfrau - 4158m | 1 | François et Yves | Avril 2014 | |
Mönch - 4099m | 1 | Jeff | Septembre 2009 | |
Gross Fiescherhorn - 4049m | 1 | Matthieu | Avril 2010 | |
1 | Matthieu et Mathieu | Avril 2010 | ||
1 | Yves et François | Avril 2014 | ||
Finsteraarhorn - 4274m | 1 | Jean-Michel | Juillet 1999 | |
Schreckhorn - 4078m | 1 | Yannick | Juillet 2016 | |
Lauteraarhorn - 4042m | 1 | Yannick | Juillet 2016 | |
Groupe de la Bernina: 1 |
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1 | Anne |
Août 2014
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Dernière mise à jour : Juillet 2016
En chiffres : 80 4000 gravis (103 4000 si on compte les repasses)
Reste 2 pour atteindre le Graal
2 !
Nouveau design des vidéos
J'ai changé la présentation des vidéos sur Youtube
J’espère qu'elle vous plaira
l'occasion de vous remettre en mémoire quelques jolies ascension...
pas mal non ?
Alpinisme : pointe de Charbonnel - 3752 m
Où, comme un saumon,je suis remonté à la source, à ma source...
3 Jours de montagne
Jour 1 : Pointe de la Réchasse - Pointe du Dard depuis Pralognan
Jour 2 :Couloir des Italiens - Grande Casse
Jour 3 : Charbonnel - face Nord
Vidéo
Topo
Se garer dans la vallée d'Averole, juste avant le village de Vincendière
Prévoir un départ tôt afin de se taper les 2000 m de dénivelé sans souci !
Il y a également possibilité de bivouaquer durant la course (mais il y a peu de replat)
Du parking, avancer un peu sur la rout eet prendr le pont qui permet de gagner l'autre rive du torrent d'Averole. Le suivr en direction de Bessasns sur quelques centaines de mètres puis prendre à la bifurcation, le sentier qui monte à gauche.
Au bout de cette piste, il faut trouver le sentier qui part plutôt à droite et pénètre dans le bois (le sentier n'est pas évident à trouver de nuit mais prendre le temps de le trouver vous evitera de nombreuses galères et vous fera gagner du temps) il remonte entre le ruisseau de charbonnel et le ruisseau de chanaillon avant de basculer n traversée vers la gauche vers 2300 m
Traversée de ruisseaux coulées d'avalanches expo et raide , le matin le couple crampon piolet peut s'avérer utile.
Après le sentier de Charbonnel, le sentier poursuit toujours en ascendance à gauche pour ramener au pied d'un raidillon (en neige pour moi) passage à 45 ° qui amène à une rampe en faux plat (2700 m - 3100 m)
Tirer à droit pour rejoindre le plateau supérieur (45° 100 m)
De là remonter les longues pentes débonnaires qui amènent sous le sommet. La rimaye se contourne par la gauche (glace possible) on passe sous les rochers sommitaux pour y accéder par l'arête à droite
Récit
Préambule
J'ai passé pas mal de vacances de mon enfance à Bessans en Vanoise. Tous les 2 - 3 ans nous louions le 3ème étage de la maison de Madame Personnaz, une femme qui me semblait hors d'âge à l'époque, pour des vacances à la montagne. La maison est celle qui donne sur la place du village en face du Calvaire de Bessans
Bref, j'ai baigné dans le monde du Diable ...
Nous nous louions à Bessans, et nos cousins, les Bolon, louaient à Bonneval sur Arc, 5 km plus au nord, le village parfait, tout en pièr eet en toit de Lauze. Les Bolon, pour nous, c'était des héros. Il faisait des randos mieux que nous, de l'alpinisme parfois et de l'escalade au col de la Madeleine ou aux rochers d'Averole.
On avait la chance que nos parents avaient la bonne idée de nous faire participer à des activités communes, et pour moi, c'était un délice.
A l'adolescence, Jacques (le père) et Emmanuel, l'ainé, ont commencé à m'emmener faire de l'alpinisme, mon rêve. On a commencé par le Mont Seti depuis l'Echo, depuis le bas, Une escalade en rocher pourri, avec des vires délicates (enfin elle m'avait paru délicate à 16 ans !)
Forcement en haut, je fus fier comme Artaban !
En fin de séjour, ils programmaient l'Albaron, le Graal d'un séjour là bas... Je me portais candidat et ma candidature fut retenue ! Youpi. Arrivés sur la moraine du glacier, vers 3000 m, un vent important et des nuages pressés, nous ont fait faire demi tour. C'est avec une grosse amertume que je fis demi tour, mais ce ne fu que partie remise...
1 ou 2 ans plus tard, nouvelles vacances à Bessans, Je pars avec mon frère Seb, pour l'ascension du sommet des sommets :l'Albaron. Bivouac épique sur la moraine du glacier et sommet dans une météo merveilleuse. C'est sans doute là que je suis devenu alpiniste (avant de devenir montagnard à la verte )
Je suis revenu dans le coin avec mon autre frère , Thibault et ma petite femme, pour gravir l'Albaron par les Evettes en 1997, puis je ne suis pas revenu en Haut Maurienne, laissant au passage, le seigneur des lieux : le Charbonnel !
Dans un coin de mon esprit, je gardait en tête cette ascension. La programmait à ski lors d'un raid annulé entre Albaron et Face Nord de la Grande Ciamarella. Je le gardais tout le temps dans un coin de ma tête. Mais la haute Maurienne ,c'est loin, quand on habite la Franche Comté...
Récit proprement dit ;-)
Fin de l'introduction, longue mais nécessaire pour comprendre l'attractivité de ce sommet pour moi. Je me retrouve à Bessans, où je fais un mini pelerinage sur la place, retrouvant au passage la maison de Madame Personnaz, le diable sur la fontaine (je ne sais pas s'ilétait là à l'époque, l'église et la chapelle Saint Antoine.
Je passe à l'office du Tourisme (oui, je n'ai pas la carte, j'ai juste le fichier GPS à ski !). Je leur parle de mon projet , et à peine le mot Charbonnel prononcé, il me pousse à aller au bureau des guides alors que je leur demandait juste de regarder la carte... Je sais au pays des Diables, cette montagne maléfique fait peur... L'officienne finit par me sortir la top 25 qui va bien, et en 20 secondes chrono, je mémorise le début de l'ascension, j'ai potassé un topo la veille au refuge du col de la vanoise, et je compte mémoriser la fin de visu , ce soir.
Après 3 courses dans le village je me retrouve à lancien camping dans la vallée d'Averole, et à 17 h 30 (le 24 juin) le soleil est déjà couché !
Je repère l'itinéraire du haut, les vires et les passages qui me semblent logiques.
Je passe mon début de soirée à chercher ma cuillère/fourchette dans la voiture et ses bagages (en fait elle est restée à la maison)
Je prépare mon matos, le repas, mon lit dans la voiture
Je dine et au lit , il est 19 h 30 et je suis crevé (oui, j'ai fait le couloir des Italiens aujourd'hui en partant à 2 h ce matin !!!) je m'endors dans la foulée !!!
Le réveil est resté sur 2 h (volontairement)
2 h du mat, ça sonne
J'émerge
Je déjeune dans le noir , la lune est levée mais de l'autre coté de la crête du Charbonnel, je serais à l'ombre. Je range ma voiture et la la déplace de 500 m jusqu'au départ.
C'est parti.
Frontale, Nuit.
D'abord une piste, fastoche, je l'avais repéré sur la carte hier. en haut, plus rien, j'hésite à prendre l'éperon de gauche, ou l'éperon de droite, ou bien même dans la coulée d'avalanche. J'opte pour la coulée, mauvaise idée, je parviens à des barres... Je décide de basculer à gauche. Et là, c'est l'horreur, c'est raide, pleins d'arbres couchés par les avalanches, sur un terrain instable, moussu, terreux, avec quelques barres en travers pour complexifier l'itinéraire... Je galère. La malédiction des Diables de Bessans. 1 h de galère dans la forêt vierge. sans savoir si je vais déboucher au bon endroit. Sur le GPS, je voi s bien la trace de ski, 100 m à droite, dans la coulée d'avalanche, mais en cette saison, c'est trop tard, ça ne passe plus !
La galère s’atténue, je suis à présent sur des vernes. peu pratique mais un peu moins rapide et un peu moins raide. Je progresse. Plus facilement. Je me retrouve enfin au niveau du resserrement. Je mets les crampons et sors le piolet. La coulée d'avalanche est bien dure et bien sale, je progresse facilement jusqu'à l'étroiture. Je saute un trou le long des rochers et me retrouve au dessus, je remonte les pentes u peu raide de la coulée. Je sais qu'il faut sortir sur l'éperon de gauche. Je reperds une faiblesse dans le rocher, une sorte de vire. Je sors du névé, enlève les crampon set me lance dans la traversée, expo. Les prises de mains et la vire est déversantes ! Le sac même s'il est léger , me tire en arrière. Stresserais je ? Une goutte de sueur perle sur mon frond, elle glisse sournoisement vers ma paupière pour bien m'imbiber l’œil dans ce moment critique. La sensation désagréable de sel sur ma cornée est une torture, et mes bras tétanisés sur la roche ne peuvent aller frotter l’œil douloureux. J'avance les pieds en hésitant, testant chaque prise, et me rendant compte que le rocher, ici, n'a pas changé... Il est toujours aussi pourri (ça se saurait, s'il y avait du granit de Chamonix en Vanoise ...
Je grimpe en ayant l'impression de laisser des passages quasiment infranchissables à la descente, des aller sans retours... Sensation désagréable, mais on verra bien
Enfin, le pied est placé, je dépasse mon centre de gravité, également appelé ma masse, et le mot est sans doute mieux choisi, vers la gauche, et je passe, je rejoins l'arbuste visé. La suite, c'est raide, mais c'est plus facile. Je louvoie entre des barres rocheuses, tandis que ma frontale montre des signes de faiblesses. Et la lune qui ne se levera pas, elle m'aurait bien été utile ... J'imagine les gens, là bas, dans la vallée, voir la petite frontale progresser dans cette immense face !
Plus j'avance, plus c'est facile, je m'attache juste à contourner les barres rocheuses, souvent par la gauche. Par contre, pas de sentier, c'est seulement du terrain herbeux à chamois (ou à vache pour les péjoratifs)
La frontale fini par ne plus éclairer, ...
Flûte
La visibilité est réduite, mais le soleil point et ça passe
D'ailleurs je finis par trouver un sentier !!! incroyable sur cette montagne si peu fréquentée... Des hommes ont tracé un sentier. Malheureusement je le trouve 50 mètres avant de trouver la neige... on a la loose oui on ne l'a pas !
Je chausse et je fais le plein d'eau sur le petit torrent attenant. Déjà 1000 m de parcourus en 3 h ce qui est correct compte tenu des difficultés rencontrées.
Je démarre sur le névé, qui se raidit en une petite gorge à 45 ° en neige dure, impeccable, je me retrouve sur la première longue rampe en neige. D'abord la neige est pourrie, puis un peu moins, mais il faut tracer ! Je progresse tranquillement tandis que le soleil se lève, le feignant, pendant que moi, ça fait 3 h que je marche !
De virages en virages je parviens pas loin des séracs, , je repère le passage pour accéder au plateau supérieur, et m'engage dans cette portion. La neige s'enfonce un peu mais pas trop. Je contourne une barre rocheuse avant d'attaquer tranquillou le couloir. Ça se remonte bien, un petit 45°, en haut, un filet d'eau m'accueille, j'en profite pour boire contre la roche, un régal, je sais qu'il va en falloir, de l'eau, aujourd'hui !
Sur le plateau supérieur, la neige est deg, et quad je dis deg, , je n’exagère rien. Je pause le pied, craque la couche supérieure, avant de m'enfoncer dans la fange ... et je remets ça pour le pas suivant. L'exercice est difficile, j'essaie vainement de trouver des filons de bonne neige. Finalement plus je monte, meilleur c'est. Le plateau est grand, et long... Au loin, l'Albaron, la Ciamarella, à droite, la pointe de Ronce et la Pointe de Lamet. Il y a de al concentration mais un peu d'émotion dans chaque pas. Depuis le temps que j'en rêvais. Je sais que le sommet est a porté de fusil. Je repense à ses vacances à Bessans, ces petites ascensions, et ce sommet imposant qui m'attirait déjà. Et me voilà sur les pentes sommitales. Je croise une coccinelle à 3500 m , sans doute une tentative de record pour une coccinelle, mais la pauvre est dans un sale état. Après un examen clinique approfondi, je déclare l'individu décédée ! J'ai sans doute croisé la Mallory des coccinelles...
Je fais une dernière pause 200 m sous le sommet, histoire de récupérer, avant de repartir, sur la gauche de la Rimaye pour éviter les embrouilles. Un poil de glace au dessus, puis une dernièr pente en neige. je retrouve la neige, et la crête finale, Youp, me voilà au sommet. Emotion simple, je suis tout seul sur ce géant. Personne à la ronde, personne avec qui partager, et une longue descente qui m'attend. Je repense à ceux qui m'ont appris l'alpinisme, Jacques, Emmanuel, Jacques-Yves, Jehanne. A ceux qui vont être impressionné par cet blitz ascension. Je pense à Claire, à Etienne, à grand-père et grand-mère. Elle voit à présent comment je pratique l'alpinisme...
La pause est courte, je me lance dans la descente au galop.
Si à la montée, je parvenais à me tenir en surface, à la descente, je perce la couche de croute superficielle systématiquement, et l'effort est intense, je bloque même parfois les pointes avant des crampons pour sortir mon pied.
10 minutes après avoir quitté le sommet un hélico du PGHM vient tournoyer autour de moi avant de se pauser au sommet et de repartir faire des zig zag, sur l'Albaron et la vallée d'Averole, ...pas compris !
Suite de la descente directe
dans la pente, d'abord peu raide sur la partie supérieure
puis dans la neige soupe dans le couloir à 45 °, pas de problème
Je poursuis sur la rampe, me méfiant des zones orangées ou je note rapidement que mes crampons se mettent à botter
Je retrouve le pied des névés prudemment pour récupérer de l'eau et opérer une petite pause . 1 petite heure pour descendre 1000 m !!!
Je repars en suivant le sentier, on verra bien. L'important est de ne pas le perdre en quand il passe sous les névés. Il part plutôt à flanc, perdant peu d'altitude et vient rejoindre le grand bassin avalancheux. Je le traverse prudemment, je ne voudrai pas traverser la neige et me retrouver dans al cascade dessous !
Le sentier poursuit sa course vers l'ouest, et croise un couloir d'avalanche, je ressors le piolet ! traversée courte mais expo, je retrouve le sentier en bas, et je continue, toujours plus à l'ouest. Dernier passage, encore un couloir, neige bien dure et assez raide. Je repère la sortie du sentier de l'autre coté. La couche de neige n'a pas l'ai épaisse mais ça doit passer. Je traverse à l'endroit que je juge le plus judicieux, et poursuit, je pense que les difficultés sont derrière moi !!!
Le sentier fini par se mettre à descendre, il est parfois un peu difficile à suivre, mais un œil entrainé, en plein jour ... Je profite du moment, la vallée est belle et la course réussie. Un passage sans sente, je le retrouve plus bas, pas de souci, la forêt traversée est dense, mais le sentier aide bien , je profite de ces instants, alors que d'habitude je suis presser de rejoindre la voiture, aujourd'hui ça n'est pas le cas. un coq de bruyère (je crois) s'envole devant moi, les fleurs sont multicolores, les odeurs me rappellent ma jeunesse.
Comme le saumont, je suis remonté aux sources !
Je rejoins la piste, là ou je me suis planté ce matin à 3 h du matin, ifficile de trouver l'entrée du sentier dans le noir; Je le saurais pour la prochaine fois, mais je doute qu'il y est une prochaine fois, le chemin est long et perilleux pour atteindre le sommet, mais sans réel intérêt technique, il y a peu de chance que je revienne, c'est un sommet qu'on ne gravi qu'une fois. après... qui sait ???
voilà la piste, le petit pont, je vois deux randonneurs, anciens, je les imagine m'acclamer, il n'en est rien, je rejoins la voiture, cest la fournaise, plus qu'à me changer, ranger et me rentrer, demain est annoncé le mauvais.
Je suis un saumon
reste la ciamarella et sa face nord...
Alpinisme - Grande Casse couloir des Italiens 3855 m
Couloir des Italiens descente par les Grands couloirs (voie normale)
3 Jours de montagne
Jour 1 : Pointe de la Réchasse - Pointe du Dard depuis Pralognan
Jour 2 :Couloir des Italiens - Grande Casse
Jour 3 : Charbonnel - face Nord
Vidéo
Topo
Depuis le refuge du col de la Vanoise 2516 m, descendre vers le lac long et remonter la morraine du seuil de l'ouille. (2600 m) Gagner le glacier de la Grande Casse, le remonter et rejoindre le col de la Grande Casse 3091 m.
Remonter en diagonale les pentes qui permettent de gagner le pied du couloir des Italiens.
Le remonter 500 m (50°)
Passer le long du dérac, et sur le haut, le couloir tire à gauche, possibilité de sortir tout droit ou légèrement à droite.
De la crête on rejoint le sommet de la Grande casse 3855 m par l'arête.
Récit
8 h, je suis déjà dans mon lit dans ce confortable nouveau refuge. Une alpiniste vient me voir et s'enquiert de mon projet. Je lui explique que mon but est de faire le couloir des Italiens , eux partiraient sur la petite face Nord. On échange sur l'heure du réveil. Je leur dis que pour moi ça sera 2 h, pour eux 2 h 30. A leur guise.
Je me couche
30 minutes plus tard, une cordée bruyante fait son apparition. Le dortoir Gypaète est en ébullition. Frontale bruits, discussions inutiles, tout y est. Je patiente. Les 3 finissent par se coucher, sans doute vont ils à la grande Casse par la voie normale.
2 h, le réveil me réveille brutalement ! D'autant plus que celui de la cordée de 3 sonne pile au même moment créant au passage une belle cacophonie. J’éteins le mien, mais le chef de cordée des 3 mais bien 2 minutes à éteindre le sien, j'entends les dortoirs voisins râler...
Je m'habille, c'est le Grand jour pour une grande course. Je file à la cuisine, où je retrouve la cordée de 3, un homme et deux filles, je dirai qu'il est le copain d'une des deux et que ce sont deux sœurs, mais ce ne sont là que de simples supposition. Tout le monde déjeune en silence (enfin me direz vous), je me surprends à observer leur bouilles encore endormis.
3 tartines, un bolle de chocolat, un verre de jus d'orange plus tard, je suis devant la porte, avec les deux filles, je me permets de leur demander leur projet, me permettant ainsi d'étancher ma curiosité
"La Réchasse" m'affirment elle
"Vous allez revenir avant le lever du soleil" leur affirmais je (et en plus sérieusement : Départ 2 h 40, montée 2 h descente 1 h ,retour au refuge à 5 h 40 !!! avant le lever du soleil
"On a un rendez vous à Cham à 14 h" m'affirma l'une des deux Donzelle
la classe
J'adorerai pouvoir dire cette phrase : J'ai un rendez vous à Cham
Mais je n'ai pas de dentiste à Cham
A la fois , habiter Cham et venir en Vanoise faire la Réchasse, il y a un truc qui m’échappe mais bon. Cham, c'est surfait !
Mais je m'égare et revenons à notre ascension. Ah oui, dans la nuit j'ai décidé de laisser le matos de ski au refuge et de monter à pied pour être light dans le couloir et dans la descente... je suis un piètre skieur.
Et c'est parti, je descends vers le lac ... RAS
Je remonte par des névés sur la moraine... C'est raide mais RAS
Je bascule sur le plat du glacier, et là, c'est le Drâme (avec l'accent d'M6 !)
Neige qui s'enfonce presque au mollet à chaque pas, avec une surface un peu dure histoire d'esperer à chaque fois que ça tienne.
Un pas...; je m'enfonce, un autre... je m'enfonce. Progression lente mais régulière.
J'avance.
J’aperçois la frontale de mes 2 acolytes du jour, au loin, derrière, je dois avoir 1/2 heure d'avance sur eux.
J'essaie de trouver les passages où la neige porte le mieux. Mais je suis toujours déçu.
C'est un peu la galère.
Je vois les deux autres me revenir dessus à vive allure.
J'enrage un peu quand je les suspecte de vouloir faire une pause alors qu'il pourrait me dépasser et me prendre le relai. Simple paranoïa. Je poursuis, il me rattrape, je les laisse passer. A eux de jouer, je suis crevé. Cette course sens le but à plein nez. Aucun regel nocturne. La face va être dangereuse. Le seul objectif à présent est d'atteindre le col et de regarder la face.
Ils tracent, et je parviens tout juste à aller à leur rythme alors que je suis dans les traces !!! Les premières heures m'ont bien entamées.
Le lever du jour point, on éteint les frontales, le rythme est lent , on arrive au col, 3 h pour faire 600 m de déniv : NUL !!!
On discute, on grignote et on décide d'aller voir le pied, juste pour voir.
Je pars devant, Madame fait une pause technique, et monsieur m'emboite le pas. Vu la qualité de la neige, il finit par me rattraper, je le laisse passer un peu jusqu'à ce qu'il s'arrête.
Je repasse. je traverse sous les séracs et e voilà au pied du couloir, en bonnes conditions, la neige est dure.
OK, je me lance.
Et si c'était le hold up du jour
Moral au beau fixe, je progresse dans ce couloir de 500 m, me fixant, selon ma bonne vieille habitude, des objectifs atteignables facilement en opérant des pauses, bien, trop , régulièrement.
Je me retourne, mais je ne vois pas mes deux acolytes qui ont du rebrousser chemin.
En petit 1 atteindre les rochers, contourner la base par la gauche puis rejoindre en traversée le couloir proprement dit. traverser la coulée d'avalanche un peu verglacé puis remonter vers une nervure en neige. Essayer de ne pas s'arrêter jusqu'à elle, essayer, j'ai dit, j'ai fait au moins trois petites pauses. Objectif suivant, le sérac, qui sépare le bas , du haut du couloir et en marque la moitié. Je remonte, lentement, comme une fourmi, mais les couloirs comme ça, en condition quasi optimale, je sais faire, il faut juste prendre le temps. planter chaque piolet correctement puis monter chaque pied, trouver le bon rythme et éviter les pauses, qui chez moi sont trop fréquentes, mais c'est comme ça.
A gauche j'apperçois ce qui pourrait être une trace. Je me déporte pour voir ... Et oui, à 100 m de la sortie, je trouve enfin une trace de montée. Puré comme c'est confortable, il suffit juste de retaper les pieds. je suis monté 50 m à droite sans la voir !!!
Rien de grave , ça m'a fait du bien de tracer, et ça me fait du bien à présent de suivre. Un passage étroit, en ascendance à gauche, fait que je perds la trace. Je remonte, et hésite entre la sortie à gauche dans la neige et à droite , dans les rochers , mais plus courte. J'opte pour la droite, ça doit passer.
Je progresse dans du mixte relativement facile.
un peu de rocher enneigé sur lequel j'avance prudemmment, un dernier grand pas et me voilà sur la crête. Je retrouve une trace qui mène au sommet, cette courte portion me parait bien longue alors que je suis passé par là il y a 20 ans !
A présent c'est tracé, plus de difficulté.
10 minutes plus tard, me voilà au sommet.
Je fais quelques photos, envoie un MMS à Sandrine avec ma tronche dessus et engage la descente, il ne faut pas trainer, le soleil plombe et avec l'isotherme à 4600 m, ç apeut devenir galère dans les grands couloirs.
Je file en suivant la trace, bizarre, elle suit la crête en direction du sommet de la petite face Nord
Je finis par filer à gauche pour passer en haut des Grands couloirs entre la Grande Casse et la pointe Mathews, logique. Puis je tire à droite, la neige est bonne, bien dure et cramponne facilement. Ca n'est pas si raide. Je descends pour me retrouver dans les coulées d'avalanche. Je tire au maximum à droite, c'est la consigne des gardiens. J’obtempère !
Au loin, je vois le refuge, et j'ai l'impression que tout le monde m'y surveille (en fait je me fous le doigt dans l'oeil, arrivé sur place, ils me demanderons d'où je viens !)
En bas dans les boules des coulées, la galère commence, neige soupe, archi soupe, archi archi soupe. Quelle idée que cet isotherme à 4600 m dans cette année 2016 polaire ... Je m'enfonce parfois jusqu'aux cuisses, il faut m'arrêter pour sortir mes guiboles des trous. Gros effort. A la fois je m'y attendais; Je finis par sortir des coulées pour retrouver la trace... de raquettes ! je me tiens dessus, au début ça s'enfonce moins. Mais ça reste un exercice physique.
Depuis le refuge j'avais bien repéré l’itinéraire de descente mais avec les traces, ça va être easy !
Je longe les rochers, dans la soupe puis dans les passages raide, je me laisse glisser sur les fesses. Je m'arrête avant que les coulées de neige ne deviennent trop importante autour de moi.
Je progresse, les pieds trempés , forcement.
Un dernier couloir de débrit d'avalanche. Une sorte de rimaye au niveau d'une barre rocheuse nécessite un petit saut. Me voilà sorti.
Le reste est une balade de santé sur des névés un peu profond. Une petite mais trop longue remontée au refuge où je retrouve les gardiens en train de déjeuner.
J'apprends que la cordée de 3 sur la Rechasse a buté malgré son départ à 2 h du mat. Deux excuses annoncées : l'excès de vent ( je sais pas où ils l'ont trouvé) ou le MAM d'une des deux filles (sans doute plus probable)
Un coca plus tard, il me faut redescendre
je file à ski, enfin, je file tout est relatif, il faut d'abord remonter au dessus u refuge skis au pied avant de basculer , mais remonter au dessus des zones rocheuses, enfin ça skie, en dévers, quelques virages, et je m'applique avant de m'arrêter, un groupe de 70 collégiens fait une pause au lac des vaches quand j'y arrive "trop bien les skis" et moi, je pense que pour le trop bien, c'est pas faux, mais 600 m de portage m'attendent, et ça, c'est moins "trop bien"
Je descends, j'assiste à un combat de gladiateur de marmottes. La descente est longue, mais passe bien. il fait une chaleur à crever, l'air est sec.
Voilà la voiture, une étuve, mais j'ai réussi, depuis le temps que je rêvais de faire les Italiens, c'est chose faite !
Ski de rando : Pointe de la Réchasse 3212 m et pointe du Dard 3206 m
depuis les Fontanettes. (Pralognan la Vanoise)
3 Jours de montagne
Jour 1 : Pointe de la Réchasse - Pointe du Dard depuis Pralognan
Jour 2 :Couloir des Italiens - Grande Casse
Jour 3 : Charbonnel - face Nord
Vidéo :
Topo :
Depuis les Fontanettes, rejoindre le lac des vaches soit par les piste (neige) soit par le sentier (en fin de saison)
tirer à droite (gauche orographique) et retrouver le refuge du col de la Vanoise (2516 m) .
Du refuge , tirer à flanc légèrement vers la droite et remonter le vallon du glacier ou le vallon qui mène au bord ouest de l'arête de la Réchasse (3044 m carte IGN)
De là longer le bord sud de l'arête et remonter les pentes sud de la Rechasse (3212 m) 40-45° par endroit
De la Réchasse redescendre sur le glacier de la Roche Ferran - 2 km de plat long !) et remonter lentement vers la pointe du Dard
descente par le même itinéraire en coupant directement vers le bord Oust de la Rechasse
Récit :
1°) De la difficulté de trouver un partenaire de cordée.
Bon quand tous vos partenaires de piscines ont piscine... (ou d'autres plans)
Je me tourne vers internet
Je trouve le post d'un anglais motivé par les 4000 dispo tout le temps, sauf à partir du moment où je le suis... Une canadienne se propose, puis se désiste à la suite d'une blessure au genou, la loose.
je poste à mon tour sur les sites internets dédiés à notre activité (skitour et camp2camp)
Un premier gars m'appelle et se rend compte que je suis un mauvais descendeur, ce qui ne lui sied pas
Un second gars se montre motivé, mais pas pour la Grande Casse, il veut faire le mont Blanc, mais je sais que je risque de galérer étant donné ma piètre acclimatation. Le couloir des Italiens m'attire comme un aimant, je sais qu'il est en condition.
La météo s'en mêle, mauvais regel nocturne dans les 3 jours (la loose, toujours)
J'hésite à me lancer vers le couloir, mais un post m'indique que ça peut jouer. Je peux toujours aller voir sur place. Et bien j'irai voir sur place.... malheureusement seul.
J'arrive à Pralognan à minuit trente.
Lever 5 h
Départ 6 h, dans la nuit, le sac bien lourd avec les piolets techniques, les crampons, les skis...
Je remonte le sentier d'été, la neige al'air loin, bien loin. D'après les infos que j'ai , je devrai pouvoir skier vers 2300 m, altitude du lac des vaches.
J'avance à un bon rythme, quant tout a coup, je me rend compte que mon dos est trempé. MERDE ! La poche a eau... Je vide mon sac et sort l'objet de mon courou. Je l'inspecte : pas de fuite. Je luiu presse dessus et me rend compte que le joint de fermeture fonctionne mal, ça fuit ! Je le sers plus qu'à fond, et il a l'air de fonctionner. Bon , j'ai le dos trempé, et presque plus d'eau... et j'ai perdu 10 minutes !
Je repars. Le soleil se lève petit à petit. je me remémore les balades avec les enfants (oui, nous avons fait la Réchasse il y a 6 ans en mode alpi !) Voilà le lac des vahces, effectivement, je peux skier. Je remonte les pentes sous l'aiguille de la vanoise et devant l'objectif du lendemain : la grande Casse. J'arrive au col de la vanoise. Le refuge est comme une île au miliueu de la neige avec une belle lumière.
Je quitte mon matos, pour faire une pause, déposer le matos inutile et faire le plein d'eau. Une gardienne au jolie minois m'accueille chaleureusement. Il y a des randonneurs à pied un pêu partout. Je fais un peu OVNI !
Courte pause
Marmottes
et je repars vers le haut.
Deux randonneurs sont juste devant, je les dépasse.
Je déchausse pour retrouver une portion de neige continue.
ça monte assez raide et assez efficace et je finis par retrouver une trace de ski.
es couleurs sont superbes. je profite du moment, de cette course facile et sans pression.
Je rejoins alors le plateau du glacier de la Vanoise. Un peu de plat et voilà le pied du sommet. Je laisse du matos et me lance dans l'ascension. Quand ça devient raide, je mets les skis sur le sac. Mais je galère a fair eune trace dans une neige qui n'a pas regelée !!! Effort physique important pour gagner la crête, puis le sommet ! Youpi !
Descente à ski dans la facette, je reprends le matos pour remonter le plat glacier qui est le sien ! Ce glacier est fait pour les gens fort en méditation transcendantale, ce qui n'est pas mon cas (pourtant , je l'adore ce glacier depuis tout petit !)
2 km de faux plat, c'est long. Je finis par gagner le sommet de la pointe du Dard, croisant au passage une araignée et une coccinelle !!!
Derniers mètres et pause au sommet. Sur un sommet sur lequel je suis déjà monté... Il y a 21 ans ! Ça commence à dater ! Je vieilli !
Nouvelle pause où je fais des selfies pour les envoyer à ma dulcinée avec mon nouveau smartphone (oui, on m'a succombé à la technologie pour la fête des pères) Et c'est vrai que c'est rigolo de pouvoir envoyer des photos en live !)
Puis c'est la descente, enfin quand je parle de descente , tout est relatif, vu que la qualité de la neige étant : soupe, que la pente étant proche de zero degré, et qu'il faut pousser tout le temps pour gagner de précieux mètres...
Bon bref, c'est ce qu'on appelle de la descente, mais qu'on peut également appeler de la galère.
Je progressez lentement, mai je progresse.
Voilà enfin les pentes sous la Réchasse, plus raide.
Neige un peu lourde mais agréable à skier.
Je me fais plaisir. avant de gagner le refuge
Ses gardiennes et ses marmottes.
Grosse sieste,
Les marmottes gambadent
Le soleil darde
Les randonneurs passent dans une neige soupe à souhait
Bon repas et courte nuit, demain, j'ai mis le réveil à 2 h 00 !!!