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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Alpinisme : Bec de Monciair 3545 m

Apoutsiak — alpinisme

Bon, alors, tout commence par un problème, comment écrit on le nom de ce p****  de sommet : Bec de Monciair, de Montciair, de Montchair ou becca di Monchair... Sujet complexe, que je n'ai pas encore résolu. J'ai quand même décidé pour le titre, je n'avais pas choix, les différentes propositions ne tenaient pas dans la case.

 

Pour le reste, encore des problèmes de fenêtres météo qui s'ouvrent et se ferment sans me demander mon avis...

 

Vidéo

ascension du bec de Monciaie

Topo

 

Topo Bec de MonciairTopo Bec de Monciair

Topo Bec de Monciair

Récit :

3 jours de libre en milieu de semaine, Bastien se rend dispo, plus qu'à trouver un objectif à ma hauteur... Bon, le problème c'est qu'il fait pourri partout sur les alpes. Je prends le problème dans tous les sens, il fait crade partout, sauf un village qui résiste encore aux envahisseurs, Pont dans le Valsavarenche, avec le Grand Paradis au dessus, mon rêve est d'en gravir sa face Nord.

J'établis le programme... Jour 1  on pourrait aller au Bec de Monciair, un joli sommet non loin du refuge Victor Emmanuel à faire à la journée.

Jour 2 : Ciarforon, idéalement par la face Nord mais on peut aussi trouver une autre voie, traversée vers le refuge Chabod l'après midi

Jour  3 : face nord du Grand Paradis, à défaut voie normale depuis Chabod.

Reste à réserver et à demander les conditions aux refuges. Pour le Grand Paradis c'est en glace... Et sur la Webcam, il y a du cailloux partout autour de Victor Emmanuel, bilan on partira à pied (oui, au début on avait l'idée de monter les skis...)

La suite est simple : gérer l'intendance, ne pas partir trop tôt exceptionnellement, récupérer Bastien et faire la route. On est parti tard, la nuit nous prend sur la route de la Suisse, l'autoroute est de nouveau fermée sur une portion, il faut sortir et perdre du temps sur de petites routes de campagne. Bastien prend le volant, col du Grand Saint Bernard, puis tunnel, puis descente, les heures passent, nous voilà sur la route qui tournicote dans le Valsavarenche. Quelques chevreuils sautent au dessus du  capot de ma superbe Berline, les yeux de Bastien se closent par moment, c'est un peu dangereux, c'est lui qui conduit, mais rassurez vous, on s'habitue.

1 h du mat, nous voilà sur le parking de Pont, je trouve un endroit pour dormir à Bastien : la salle hors sac du parking. Moi, je mets ma voiture en mode nuit, et au lit, Réveil à 6 h 30

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

6 h 30, faire les sacs avec le dilemme, prendre du matos pour la sécurité, mais pas trop (oui, bizarrement le matos de sécurité est toujours lourd). Bref, c'est une solution bancale, comme à chaque fois, que nous trouvons. 7 h 05 en route, d'abord à plat puis sur les sortes de chemins escaliers empierrés. Le rythme est bon. Je m'amuse à repérer les endroits que nous avions remonté à ski il y a 1 an (ascension à ski de février 2020, juste avant le confinement )

Bref on avance, le rythme est bon, le Ciarforon et les Bec de Monciair apparaissent, l'objectif est encore loin.

Le refuge approche, 2 trailers nous passent devant à vive allure, on maintien le cap, puis on parvient sur la terrasse... Petite pause, pour laisser ici le matos inutile et se restaurer. Je suis content , on a mis moins de 2 h pour arriver là.

Il fait grand beau, j'ai encore trouvé la bonne fenêtre, au moins pour aujourd'hui

 

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m
Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

On repart au dessus, dans le dédale de cailloux qui était sans doute sous un glacier il y a 20 ans. Bref on galère à aller de cairn en cairn, mais on y arrive, on remonte par un névé vers l'épaule qui monte vers le Ciarforon et on rejoint le Grand Cairn sous l'arête du Ciarforon.

Courte descente d'abord en neige puis dans des pentes merdiques  et bien raides en petits cailloux où, si tu te casses la binette... ben tu te fais bien mal. fort heureusement, des décennies de montagne nous évitent de désagréables égratignures.

On laisse les bâtons, on s'encorde et on part sur le glacier, encordement long afin d'éviter une chute dans une hypothétique mais perfide crevasse.

On grimpe, les discussions deviennent incompatibles avec la distance de l'encordement et le vent, on a juste le droit de profiter de l'endroit, de ses montagnes majestueuses.  On passe la rimaye sur un joli pont de neige qui semble  solide, puis on remonte un couloir un peu raide mais pas trop avant de faire une pause sur les rochers. On se restaure , on se réhydrate et on regarde la suite, une longue pente à 45° à faire en traversée... Heureusement ll y a une vieille trace qu'il suffira de suivre.

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair
Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair
Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

A présent, c'est Bastien qui est devant, bien concentré.  je suis 4 m derrière, le vide se creuse, la progression n'est pas très rapide, mais régulière. La qualité de la neige est bien variable, ça va de la semoule à la neige hyper dure. Avec quelques surprises quand tu ne t'attends pas le pied s'enfonce profondément. Pendant que Bastien fait laborieusement la trace, je fais l'ambiance en chantant quelques airs du répertoire. Et oui, j'ai aussi, un petit brin de voix. Il me semble avoir vu Bastien mettre ses boules quies à mi pente.

La traversée effectuée on attaque une petite pente en biais puis on remonte jusqu'à l'arête où on enlève les crampons.

 

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

J'avoue avoir un peu galoper de bloc en bloc sur l'arête. Un passage bien agréable. Le Grand gendarme s'approche, son contournement semble évident, il est superbe ! On passe par la droite, ensuite la pente se redresse.  On avance sur une pente en rocher délicat, avec un poil de neige dessus. Chaque pas révelle une surprise, un bloc qui semblait solide dévale la pente, un  pied sur le sentier , emmène celui ci un peu plus bas. Prudemment on remonte jusqu'à une antécîme.

Bastien redescends de l'autre coté, ça semble plus technique. Du haut je le vois hésiter, regarder vers le bas pour rejoinder un collet, je vois bien qu'il utilise des prises qui pourraient lâcher à tout moment... Mon tout vient, personne pour m'assurer du haut, pasglop ! Je passe la dalle du haut puis descends relativement facilement jusqu'au dessus du collet. Le passage n'est pas dur, mais les pieds et les mains sont sur des blocs de gravillons compacts à la solidité toute relative. Face à la pente, je vois que ma prise main droite semble se désolidarisé de son soclue. Heureusement mon pied droit ne bouge pas et je rejoins Bastien au collet dans la neige.

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarmeEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarme
Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarmeEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarmeEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarme

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarme

Il repart vers le haut, et vers le haut, c'est merdique, une pente de neige puis de la glace, un passage mixte et du gravillon raide en sortie avant de retrouver un semblant de vire. Bastien part, rejoint facilement la glace puis remonte lentement le passage technique en contournant la partie mixte par la gauche. Je vois son coup de pied hésitant puis le crampons planté dans une glace fine vient glisser sur la dalle sous-jacente. Par un mouvement bien senti il parvient à se redresser et à traverser, la vire est à lui.

C'est mon tour, moi qui déteste affronter un passage où j'ai vu mon partenaire petouiller. Je remonte jusqu'à la glace mais choisi de passer par le mixte. Crampon droit sur la droite à hauteur de genou, j'essaie de fixer mon piolet à la bonne hauteur, et à bonne hauteur, il trace son sillon dans une glace impure. Je finis par trouver un ancrage correct et me redresse, je farfouille avec mon crampon gauche emmenant de la glace plutôt qu'un appui solide. Ça fini par tenir, je remonte les deux derniers mètres essoufflé mais content.

On part sur la vire puis on remonte les pentes sommitales. Le rocher devient plus solide, nous progressons de blocs en blocs, cherchant à grimper au plus facile. Quelques minutes plus tard, on parvient au sommet, Joli petit sommet avec une chouette vue.

Au Nord l'arête Sud du Ciarforon ne fait pas du tout envie, au Sud, un sommet horrible , il semble fait de tours en rochers délités, il ne doit vraiment pas être gravi souvent...

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

sommet du Bec de Monciarsommet du Bec de Monciarsommet du Bec de Monciar

sommet du Bec de Monciar

on attaque la descente avec en tête les deux crux, le passage après le collet et la longue traversée dans la pente à 45°

Assez rapidement on parvient au dessus du collet. Bastien part devant, et assez adroitement il redescend le passage de mixte pour ce coller dans le collet. Je le rejoins avec facilité (plus ou moins, faut pas exagérer quand même) on se retrouve en bas. Bastien gravi la pente opposée sans y trouver d'opposition, je vais devoir faire bonne figure. Le bas (merdique) se franchi relativement facilement (c'est toujours plus facile quand on voit les obstacles) la suite est presque rando.

Nous voilà, dans la descente vers le grand gendarme qui mérite une nouvelle pause photo tant il est beau.

Tandis que j'ai choisi d'enlever mes crampons , Bastien a choisi, lui, de les garder, bilan sur l'arête en bloc déneigée, je galope de bloc en bloc et il a du mal à suivre mon rythme effreiné. Fort heureusemen, ça ne dure pas longtemps, je dois déjà recramponner.

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m
Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

On quitte alors l'arête, la neige a fondu, on s'enfonce parfois trop. Voilà la grande traversée. On traverse rapidement, la neige est un peu transformée il faut rester concentrés. mais on parvient aux rochers pour la pause.

L a suite est rapide, on traverse le glacier on récupère nos bâtons et on remonte sur l'épaule du Ciarforon.

Bon mon plan pour la suite était de prendre la neige au maxi en tirant sur la gauche à flanc sur le glacier. Mais rapidement je me rends compte qu'il est trop tard, la neige est trop soupe, on redescend vers notre trace de montée, nous enfonçant par moment jusqu'aux cuisses. La suite est longue, de cairn en cairn, le retour est un poil long à notre avis. On rejoint le refuge, il est plein, les candidats au grand paradis pour le lendemain sont là. Il est déjà 17 h, il nous reste juste le temps de préparer la journée du lendemain, objctif : arête Nord Est du Ciarforon

 

 

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m
Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

Vidéo : Tresenta 3609 m après une tentative avortée sur le Ciarforon

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'Apoutsiakalpinisme

Le projet était ambitieux on souhaitait gravir le Ciarforon. Le brouillard et notre faible motivation devant les premières difficultées en ont écidé autrement. Bilan demi tour et ascension de la tranquille Tresenta avec le beau temps au sommet

Vidéo : Alpinisme - Grand Paradis 4061 m

Apoutsiak — 4000alpinismeLes 100 plus bellesvidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Grand Paradis depuis le refuge Chabod

Voie normale

 

Vidéo : Mont Blanc à ski - 4810 m

Mont Blanc à ski depuis le plan de l'Aiguille - la jonction, nuit au refuge des grands Mulets - Petit plateau, grand plateau, col des dômes, Vallot arête des Bosses, Sommet du Mont Blanc en 7 h 30

Descente par la face Nord pour les 4 fantastiques, par l'arête des Bosses pour moi avant de reprendre les skis à Vallot, neige de cinéma, juste transfo comme il faut Accident à la jonction, une cordée de genevois tombe dans une crevasse, 2 guides les mouflent et on aide (modestement) le PGHM à l'embarquement des blessés dans l'hélico (rien de grave pour eux, tant mieux)

Retour par le chemin d'été conseillé au plan de l'aiguille moins rapide et moins ludique mais plus safe (grosse exposition aux séracs de la face nord de l'aiguille du midi

Avec Yves, Bertrand, Bastien et Benjamin

Jonction

traversée de la Jonction, en montant au Mont Blanc par la voie des Grands Mulets

âmes sensibles s'abstenir

faut pas avoir la phobie des crevasses (ni des séracs, ni des chutes de pierre)

pas l'endroit le plus sain de la terre

 

Topo - Ski de randonnée : Suchet et Aiguilles de Baulmes [ Jura ]

Apoutsiak — Ski de randonnée
topo Suchet Aiguilles de Baulmes

topo Suchet Aiguilles de Baulmes

Itinéraires d'accès au Suchet

A : depuis la route d'Entre les Fourgs

long plat pour rejoindre le refuge de la queue puis sentier pédestre qui rejoint la Roche marquée. Traversée la Roche marquée - remonter à la Sagne. remonter la grande pente au dessus de la Sagne, deux options : à gauche par le couloir le long des falaises (esthetique) on sort à la Croix,  soit en restant à ski et en remontant la combe jusqu'à son sommet à droite, sortie un poil technique par la forêt (20 m)

Rejoindre la Croix par son arête Sud

le sommet du Suchet est plus au Nord

 

B : Depuis Baulmes

On remonte soit par le sentier pédestre, soit par la route : Pré Mincin, les Mouilles, la combette Grange Neuve.

C : sentier Nord Est

non étudié : par l'Abergement et la Mathoulaz versant Est

plutôt à utiliser à la montée

D : Les pistes de la Combette

Descente sur les pistes de skis de la Combette

E : Descente sur Grange Neuve

Descente directe sur Grange neuve

pas mal d'arbes dans la seconde partie

F : la Combe secrète

De Grange Neuve, remonter au fortin sur la colline au dessus

Descente dans les combes au Nord

souvent en bonne neige

 

Aiguilles de Baulmes

G : voie normale de la face Sud

Remonter au dessus des Proz en direction de la ferme isolée en lisière de forêt puis au mieux jusqu'à la crête

De là par l'arête jusqu'au sommet

 

H : Voie des Chamois

Remonter les pentes en longeant la forêt à main gauche et repérer une brêche bien marquée sur la crête

Remonter dans la forêt (raide) jusqu'au pied de cette crête

Ne pas essayer de remonter directement, prendre le couloir qui part à gauche, le remonter (mixte) gagner le petit plateau intérmédiaire, le remonter puis traverser à gauche avant de rejoindre l'arête

Itinéraire alpin et exposé (ne passe pas à ski à la descente, il faut au minimu déchausser dans le premier couloir)

 

 

 

 

topo Suchet Aiguilles de Baulmes

topo Suchet Aiguilles de Baulmes

Vidéo : Ski de randonnée : Pollux - 4092 m

Ascension de Pollux depuis Zermatt - klein Matterhorn (Petit Cervin) - nuit au bivouac Rossi et Volante

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Apoutsiak — 4000Les 100 plus bellesOberlandSki de randonnéealpinisme

J'ai rarement été aussi lessivé lors d'une ascension, la mauvaise nuit dans l'igloo y a été pour beaucoup. Mais j'ai bien fait de m'accrocher, la vue du sommet de l'Oberland était superbe !!!

 

Vidéo :

Topo :

De la Finsteraarhornhütte (3048m) redescendre les escaliers pour chausser les skis. Remonter au mieux les pentes qui mènent à la Frustucksplatz (3617 m ) déchaussage obligatoire pour la traverser.

Rechausser de l'autre coté (un peu plus raide) avant de remonter au mieux les pentes qui mènent au Hugisattel (4088m)

Delà, à pied, passer le premier ressaut en traversée à droite puis remonter versant Ouest les pentes rocheuses puis neigeuses. Quelques passages sur le fil de l'arête avec vue sur l’impressionnante face Est.

Sommet 4274 m

descente par le même itinéraire.

 

Topo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carteTopo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carte

Topo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carte

Récit :

Je reprends le récit de la veille après la traversée du Grosses Fiescherhorn 4049 m...

La veille au soir donc :

On enlève les skis , on sort les pelles et on se rend compte qu'il y a 25 cm de neige sur de la glace. Puré les conditions horribles pour faire un igloo ! sans compter que c'est de la neige poudreuse, pas sûr qu'on arrive à la tasser !

Bon, on hésite à se mettre à un endroit plus plat, là c'est un peu en pente. Vu que tout le matos est là, on décide d'y rester. Je trace l'igloo et on se lance dans le pelletage. Je vois que Benjamin est efficace. Le tas de neige se forme, lentement... Et vu qu'il n'y  a pas beaucoup de neige sur la glace, plus on avance, plus il faut aller loin pour pelleter, moins on est précis...

Le soleil doit être couché et la luminosité diminue. Le tas n'est pas énorme mais ça prend forme; Je tasse régulièrement la neige. J'essaie également d'estimer si on va arriver à dormir à deux dans l'édifice.

Après 1 h d'effort, le tas me parait assez gros, je commence l'évidage. Benjamin me laisse cette tache , disons... humide. Alors je creuse, je creuse, la neige bien tassée me semble assez solide. J'attaque l'autre coté et crée un tunnel dans le trou. A chaque coup de pelle , la neige tombe, parfois dans mon cou. Je dois ensuite l'évacuer. Benjamin dehors essaie de faire place nette.

Finalement, l'igloo a pris forme, il fait nuit à présent, il est tard. Je rebouche l'entrée au vent. J’aplanis le sol.

Benjamin s'installe dans la partie droite tandis que j'attends dehors. Il fait -16°C, un vent de 30 km/h balaye le glacier, je suis congelé !  Dans l'igloo, il peine à enlever ses chaussures et à s'installer dans l'espace exigu.

Enfin , vient mon tour, mais je suis gelé. Je gonfle mon matelas, l’installe avec mon duvet et pénètre dans l'antre. Chaussures enlevées, je mets mes peaux contre moi, je crois que je n'ai même pas éteint mon ARVA !

On ne mange pas, on ne boit pas, on essaie juste de se reposer.

Au bout de 5 minutes, je me mets à trembler, je n'ai pas froid mais mon corps a une réaction bizarre. Je tremble, à fond ça dure 1 minute, ça s'arrête 20 secondes et ça reprend. Ça doit être une réaction au froid. Et je prends le rythme, tremblement, court repos, tremblements.

Au bout de 45 minutes, je décide de boire de l'eau chaude. J'installe le Jetboil et y fait fondre des morceaux d'igloo. On ne peut pas s'assoir, je suis à moitié allongé. Et je bois 1/2 litre d'au de fonte chaude. Je me brule la langue à la première gorgée. Le liquide chaud vient réchauffer le corps fatigué, la fréquence des tremblements s'estompe, un peu.

Je finis par m'endormir.

3 h du mat, la mauvaise sensation de sentir le froid sous ma hanche en contact avec la neige. Mon matelas s'est dégonflé. Je me contorsionne pour le regonfler. Opération délicate d'autant plus que j'ai les lèvres gelées et que ça fait des perte d'air (c'est pas étanche !) Bon, le résultat devrait suffire à mon bonheur... Mais 10 minutes plus tard, rebelote. C'est mon matelas qui est percé, la loose.

La fin de la nuit se fera de la façon suivante, 1/4 d'heure de chaque coté, pour ne pas geler. Et entre les retournements, un court dodo, bien trop court.

Au réveil le lendemain, je ne suis pas très frais, je fais fondre de la neige pour remplir nos gourdes et prépare nos sachets déshydratés  pour manger un peu. En fait, on ne mangera quasiment rien.

Je sors de l'igloo, il fait toujours aussi froid mais la météo est magnifique. Les cordées en route vers le Finsteraarhorn se mettent déjà en route, on est maxi en retard. Nous prévoyons de monter à la Finsteraarhornhütte réparer mes bâtons et les peaux de Benjamin avant de poursuivre vers le sommet... bien loin ...

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Il fait beau, on voit le sommet du Finsteraarhorn ensoleillé. On ne prend que le nécessaire, le reste restera à l'igloo. Benjamin part avec 1 litre d'eau, moi avec 1/2 litre, je complèterai avec de la neige...

Les peaux sous les skis, nous voilà parti vers la cabane, sous le refuge, les traces de descente ont verglacé avec le froid, on fini par remonter le long du peu de poudreuse qu'il reste sur les bords du large couloir. On laisse les skis, on remonte les escaliers du refuge. Nous voilà dans l'entrée.

Je rentre dans la salle à manger, j'explique à la gardienne nos différents problèmes : mon bâton coincé, il me faut une pince pour le débloquer. Elle me dit que son mari va venir dans la salle des chaussures m'amener le précieux outil. Et j'attends, j'attends, 10 minutes plus tard, il arrive, mais dans la chaleur du refuge, mon bâton a dégelé, je peux l'agrandir sans outil. Bon ben voilà u truc de regler...

Je vois un panneau Pomoca réparation, je lui demande s'il est possible d'avoir de la colle pour les peaux de Benjamin. Il acquiesce dans un rictus désagréable. 10 nouvelles minutes plus tard il revient avec de la colle en spray, nickel. J'avais mis les peaux sur le ban en bois, il me fait signe d'un air dédaigneux d'aller ré-encoller dehors, dans le froid...

Je file doux sous le regard du cerbère

Il y a 21 ans, en 1999, j'étais venu dans ce refuge avec le CAF de Besançon, j’avais eu l'outrecuidance de commander un chocolat chaud lors du petit-déjeuner, et , je m'étais fait engueuler par le gardien, c'était thé ou café, bon bah c'était pas comme si j'avais demandé poliment...

Bref, peut être est ce le même gardien. Le doute m'habite ! ...

Je me retrouve dehors à ré-encoller les peaux de Benjamin.

Celui ci a négocié avec la gardienne une nuit dans le refuge, elle nous a trouvé des places, on aura pas à redormir dans l'igloo ! Yeeeeeeeesssss !!!

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On quitte le refuge, requinqués

on retrouve les skis et c'est parti, la trace de montée est super, jamais trop raide, on n'a même pas besoin des couteaux. J'avance dans ce décor paradisiaque ! J'avance doucement, la nuit en igloo a laissé des traces.

Gentiment, Benjamin prend patience et se cale dans mes skis, je sens qu’exceptionnellement je ne vais pas faire beaucoup d'images aujourd'hui. Je regarde derrière le Gross Wannenhorn, j'aimerais bien un jour revenir et gravir les sommets de 3900 m, l'Agassizhorn, le klein grunhorn et le trugberg (déjà gravi celui là ) Bon il faudra revenir...

Plus je monte, plus je ralenti...

Je sens que Benjamin s'inquiète "ça va Guillaume ?" , je dois vraiment aller lentement. Ça en vient à m’inquiéter. Je paye ma nuit... déjà que je n'étais pas en grosse forme ces derniers temps...

Mentalement je divise la course en 3 morceaux, la première : atteindre la Frustucksplatz, la seconde jusqu’au Hugisattel à 4000 et la 3ème avec la partie alpinisme sur l'arête

J'avance lentement, mais j'avance sous la face Est du Finsteraarhorn austère et imposante, elle ressemble un peu au gardien de la cabane...

il reste un grand virage à droite vers le Frustucksplatz (place du déjeuner pour les non germanophones) on enlève les skis quand le rocher est trop présent et on rejoint l'épaule pour une bonne pause.

Les autres cordées sont loin, là haut sous le Hugisattel.

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On mange , on boit , on profite de la vue magnifique sur cette partie de glacier avec les grosses crevasses puis on repart.

Je mets les couteaux pas sécurité dans la partie raide. Je n'avançait déjà pas vite, alors avec les couteaux... Rapidement on les enlève, la trace est toujours aussi bien faite, béni soit celui qui a tracé, sans lui , je ne serai pas là ! A plusieurs reprise Benjamin me propose de faire demi tour, il a peur que je veuille aller au sommet pour lui, mais j'y vais ... pour moi, lentement certe, mais je sais que je vais y arriver...

Je chope régulièrement de la neige pour la boire et m'en saupoudrer, afin de compenser le manque de flotte embarqué avec moi.

Et j'avance, lentement, trop lentement.

Je regarde mes spatules, mes pas sont riquiquis. Mais j'avance. Au loin, très loin au dessus de nous, les cordées s'agitent sur l'arête.

Je scrute le GPS et surtout l'altitude. Gagner 10 m me prend de longues minutes. Heureusement, je sais qu'au Hugisattel on change d'activité... Ça me fera du bien.

Le voilà, ce Hugisattel, reste juste la rimaye à passer. Je me lance, neige dure, fatigue et faux mouvement, me voici par terre. Mon ski est venu taper dans mon genou gauche, la douleur est intense mais pas insupportable, avais je besoin de ça ? . Je réussi après de longues minutes à me relever, je finirai à pied les derniers mètres

Hugisattel, la pause, enfin, je suis rincé.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On tache de trouver une place pour poser nos skis et nos sacs, au milieu des skis et des sacs des autres cordées. La tache n'est pas aisée. On profite de la pause, on boit, on mange un peu et on repart, encordés, je pars devant, Benjamin derrière.

Et je tape directement dans le premier ressaut, une petite barre pas dure mais pas facile non plus. toutes les prises sont à main droite, dommage pour la main gauche. Je merdouille un peu mais fini par trouver une solution pour progresser, je travers la vire au dessus vers la droite, je contourne le petit rognon, la suite semble plus aisée. J'assure Benjamin sur un joli béquet afin qu'il vienne à moi.

On poursuit et déjà on croise une première cordée, rapide, efficace, tout va bien.

Au mixte de la première partie fait suite une pente de neige en dévers. Au dessus un guide et ses deux clients. Vu que je monte, je suis prio (oui, pour moi la règle veut que ceux qui descendent laissent passer ceux qui montent) Le guide semble ne pas connaître ma règle , il me grogne qu'il souhaite passer, je suis déjà parti. Je lui réponds que je quitterai la trace à leur passage. J'avance donc et je vois son visage rouge de colère. Le guide au dessus, descend, je le sens stressé par ses clients. A leur approche, je me décale sous la trace, tout en continuant de progresser. Pas un bonjour, pas un merci, sympa l'ambiance montagne !  Bon, je réfléchis et je me dis que c'est peut être lui qui a fait la trace ce matin, trace qui m'a permis de me retrouver là. Mais bon, c'est pas une raison pour bouder...

Et on poursuit une courte portion en rocher précédent une nouvelle pente de neige. La suite en mixte, nous croisons des cordées.

Un gars s'interroge sur le fait que je n'ai pas de gants. Je lui explique que je les ai avec moi mais que je grimpe sans, j'ai la chance de ne pas craindre le froid (ou au moins le petit froid) Je suis étonné que ça l'ai surpris !

Benjamin s'interroge sur ce qu'il reste à gravir. "Vous avez fait 1/3 !" nous lance une dame. Il a des doutes, on doit en être à la moitié. Je sais qu'il va falloir être patient, l'arête n'est pas courte et il y a beaucoup de cordées à croiser !

A la cordées suivante, une fille me dis "je n'aimerais pas être à votre place, sachant ce qu'il reste à gravir..." Je garde la remarque pour moi, pas la peine d'atteindre le moral de Benjamin. C'est vrai quoi, on ne dit pas une phrase comme ça.

Les croisements se passent bien. Je m'essaie même à l'allemand. Du schlaffst in Fisnteraarhornhütte ! lance-je à un guide. Ce lui ci me fait comprendre qu'il ne comprend que l'allemand. Mais c'est ce que je pratiquais !!! C'est vraiment  la loose !

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Au dessus nous arrivons à ce que les cordées nous ont présenté comme le crux. Benjamin est passé devant, il passe au dessus de l'obstacle et descend un passage merdique. Vient mon tour, je trouve un petit couloir qui passe vraiment facilement. On remonte alors vers le sommet, une dernière pente de neige, une petite arête effilée et la croix !

Yes !

Bah c'était pas gagné

La vue est superbe de ce magnifique promontoire. La première fois, j'avais eu droit au brouillard au sommet, là, c'est le grand beau !

La pause est longue, au moins 20 minutes à admirer, à papoter, à profiter. Il fait presque chaud, quel contraste avec les températures de ce matin dans l'igloo !

On profite, je me rends compte que je suis monté ici au mental. Je n'avais vraiment aucune force pendant toute la montée.

Avant de repartir, vers le bas, et le confort du refuge...

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Et on repart, Benjamin devant et moi derrière.

Notre cordée est rodée. Je suis content, on a laissé du temps aux autres cordées on ne devrait pas avoir à les dépasser, manœuvre toujours délicate. On avance à un bon rythme, je me sens en forme à présent. On repasse le premier crux, sans souci puis on progresse, quand le terrain devient un peu plus technique on trouve un béquet pour assure la suite, mais en gros on fait le plus gros "corde tendue".

On avale les pentes de neige puis le dernier mixte. Voilà la barre au dessus du Hugisattel, il y a encore une dizaine de personnes au col, on les a quasiment rattrapés ! Alors qu'on avait plus de 2 h de retard au départ !!! Incroyable, je ne sais pas comment on a fait !

Benjamin se lance dans la désescalade. ça passe, je le rejoins, pas de souci, nous revoilà au Hugisattel pour une nouvelle bonne pause.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Et c'est parti pour la portion ski, la neige est bonne, la glace n'est pas loin en dessous mais ça reste tout à fait skiable. On se fait quelques bonnes pauses pour reposer les cuisses. En quelques minutes nous sommes  à la Frustucksplatz, on remet les skis sur l'épaule et on remonte les quelques mètres. Puis on attaque la petite traversée avant de remettre les skis.

En dessous, la neige est toujours correcte, on en profite même si on est quand même bien fatigués.

Voilà déjà l'approche du refuge. On décide d'y rentrer par le bas (il y avait possibilité de traverser au dessus.)

On remonte les escaliers et on file au refuge d'hiver.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On décide d'aller boire un coca dans le refuge principal. Le meilleur coca de ma vie !!!

Le repas arrive déjà, avec des pâtes à la bolognaise et un service un peu lent à notre goût , nous, on voudrait vite aller dormir, et Benjamin veut aller récupérer des affaires à l'igloo. On a un peu de retard dans les heures de sommeil.

Je commence une petite prédiction quant à la qualité du dessert. Au départ je pense à une crème au chocolat. Mais je suis touché par une vision plus précise, en fait, ça sera un abricot en boite ! Et bingo, 10 minutes plus tard, l'abricot avec une lichette de crème chantilly arrive sur nos tables.

Une fois dévoré on file rejoindre notre petit refuge d'hiver où nous sommes seuls !

Benjamin a décidé de descendre à l'igloo récupérer les duvets pour les faire secher. J'avoue que je n'ai pas le courage de faire l'aller retour. Je m’occupe d'allumer le feux. Le bois est hyper sec, en 5 minutes le poêle s'embrase.

Le confort des couettes, le bonheur d'être là et de pouvoir se reposer. Ca tranche avec la nuit précédente !

Un peu de musique avant une longue belle et confortable nuit

Demain, est prévu, le retour au Jungfraujoch par la grunhornlucke ! On a laissé tomber l'idée de gravir le grossgrunhorn en passant... Et oui, on devient raisonnable !

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Apoutsiak — Ski de randonnéeOberlandalpinisme4000

Logiquement, on fait le Grosses et l'hinteres Fiescherhorn, nous on a pas eu le temps, pour une fois qu'on est raisonnable. Une aventure épique entre des séracs menaçants, un froid de gueux et une nuit en igloo mémorable !

Vidéo :

Topo :

du Jungfraujoch rejoindre le Mönchsjoch 3624 m par la piste qui mène au refuge.

Descendre l'Ewigschneefeld, un peu de pente au début puis faux plat descendant jusqu'à 3250 m environ.

Remonter vers le Fieschersattel en restant à droite du glacier (longer l'éperon rocheux) la fin se fait à pied en traversant sur la gauche.

Fieschersattel 3923 m.

Du col, contourner la première petite tour (pas la seconde plus grosse et tentante) prendre pied sur l'arête et remonter la seconde tour. Rappel au sommet 10 m environ De là Remonter l'arête plus ou moins sur le fil. Certains passages se fond dans des vires de neige versant Ouest. Gagner le sommet en 3/4 d'heure environ.

Pour la descente, rejoindre le pied du rappel de la montée où un rappel vous attend. Idéalement opérer un rappel de 25 m. Si la corde est trop courte, il faut rejoindre le couloir de glace et le désescalader (désagréable)

rejoindre le col

possibilité de gravir l'hinteres Fiescherhorn (en face)

Descente :

Du col, viser le col qui se situe sous le Kleines Fiescherhorn Ochs (attention une crevasse barrait l'itinéraire lors de notre passage passage bien sur la gauche du glacier obligatoire.

Suivre alors les pentes sous le Kleines Fiescherhorn (crevasses, séracs notamment sous le point 3425 m danger +++ )

rejoindre le pied du Walliser Fiescherfirn et de là le pied de la Finsteraarhorn hütte atteignable en 10 minutes environ.

Ou, moins confort, établir un igloo sur le plat du glacier !

 

Topo Raid en Oberland J1 Carte : Du Jungfraujoch à la Finsteraarhornhütte par la Grosses Fiescherhorn

Topo Raid en Oberland J1 Carte : Du Jungfraujoch à la Finsteraarhornhütte par la Grosses Fiescherhorn

Récit :

Les choses ont bien changé depuis mon dernier passage, à Grindelwald il fallait prendre le train pour la petite Scheidegg, aujourd'hui, on pénètre dans un énorme parking de supermarché, pour prendre des œufs géants qui mènent directement à la gare Eigergletscher. Le mythique village de la kleine scheidegg est délaissé. J'ai l'impression que la montagne perd ici un peu de son âme. La dernière fois c'était il y a déjà 12 ans avec l'ascension du Mönch par le Nollen avec Jeff.

Station de kleine Scheidegg, donc , nous posons nos skis en vrac dans le premier wagon avant de trouver une place dans le train confortable. Et zou en route pour le Jungfraujoch et ses 3500 m.

Sitôt dit, sitôt fait, reste à retrouver nos skis et bâtons au milieu des centaines d'autres. Je suis dans les derniers à percevoir le dernier élément de mon équipent , l'aventure va pouvoir commencer.

Bon, revenons sur les derniers jours. En début de semaine, on se rend compte que tous les refuges du coin, desservant les 4000 de l'Oberland sont complets. Au début on voulait gravir l'Aletschhorn, mais les infos sur la face Nord convoitée nous laissait perplexe et on s'orientait plus sur le Finsteraarhorn, les Fiescherhorn et le Gross Grunhorn. Il nous fallait une place le premier soir à finsteraarhornhüttte puis une autre le lendemain à Konkordia. Benjamin nous met sur la liste d'attente pour Konkordia et harcèle les gardiens de la Finsteraarhornhütte toute la semaine mais rien n'y fait, il n'y a plus de place.

Je ne manque pas de ressource, j'ai un plan B, on va dormir en igloo... Il y aura juste à le construire une fois sur place, j'ai l'habitude, ou presque.

... c'est donc les sacs bien lourds que nous traversons les longs couloirs du Jungfraujoch.

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Nous débouchons sur les plateforme où chacun trouve une petite place pour s'équiper. Le ciel vrombi du bruit des avions et des hélicoptères qui surplombent le plus long glacier des alpes.

Nous passons la ficelle qui sépare les alpinistes (nous !) des touristes (bah ceux qui restent derrière la barrière). Nous chaussons les skis et partons sur la piste damée en direction de la Mönchsjochhütte.

Le sac est bien lourd avec le matos d'alpi et le matos igloo sans compter la bouffe pour 3 jours. Nous passons sous la belle face Sud du Mönch avant de rejoindre le Mönchsjoch devant lequel trône un avion et ses deux pilotes. Petite pause au col avant d'attaquer la descente. Au bout de 4 virages , mon talon se détache. Et M.....ma fix s'est encore déréglée. comme au Tödi il y a 3 semaines.

Nous arrêtons les skieurs qui nous suivent pour savoir s'ils ont un outil pour réparer... Bah non ! (en anglais sinon ça serait trop facile) Je remets les peaux et file rejoindre le refuge du Mönchsjoch ,100 m au dessus.

A Mag 2 je rejoins le col, déchausse et me faits la partie en terre au dessus. Il y a la une jolie fille qui semble m'attendre. Bon, je ne suis pas là pour batifoler. Je lui demande si elle parle français, elle le parle très bien "je suis française me précise t-elle" voilà qui va me faciliter les choses. C'est l'aide gardienne auvergnate du refuge. Bien sympa elle va me chercher le "tournevis qui va bien" Je m'installe pour serrer à fond tout en papotant avec mon auvergnate qui a gravi la veille le Mönch avec son compagnon , sa première course d'alpinisme de sa vie ! Je la félicite pour sa belle ascension (c'est classe , le Mönch comme premier 4000) et je file, pas le temps de compter fleurette d'autant que son chevalier servant devrait ne pas trainer à arriver pour me casser la gueule.

Je file dans l'autre sens, je rejoins Benjamin qui me précise que je devrai faire contrôler mon matériel. Pas faux !

 

On poursuit vers le bas, enfin le bas c'est beaucoup dire, c'est un faux plat descendant où il faut pas mal pousser sur les bâtons, alors, tel un shadock, je pompe, enfin je pousse.

Les sommets défilent, enfin doucement, à gauche, notre objectif, le Grosses Fiescherhorn, puis l'Hinteres enfin le petit et le Gross Grünhorn, ce dernier est l'objectif de dans 2 jours... C'est loin !

On laisse un gros groupe partir à droite vers le Trugberg, on traverse le glacier et on met les peaux.

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Et hop, c'est parti pour la montée, bien tracée. Le seul hic, le poids du sac, qui lacère les épaules et qui tue le dos, sinon, la vie serait belle, parfois, ça se joue à pas grand chose ...

Le temps change avec notre petite ascension. Si en bas il faisait beau, un doux brouillard nous accueille plus haut, avec une petite neigeote, pour l'instant rien d’inquiétant, on sent le ciel bleu au dessus !

Comme d'hab, Benjamin a la soquette légère, il file devant puis m'attend de temps en temps. Je monte à mon rythme, pas de pachyderme aurait dit Enguerran. Bref je progresse doucement, profitant de ce paysage gigantesque pour les alpes, de grosses crevasses, jolies mais redoutables à gauche, une arête acérée à droite, la trace judicieusement faite au milieu.

 

On met les skis sur le sac, et hop on repart vers le haut. J'aime ces changements qui me redonnent du baume au cœur. On remonte facilement jusqu'au Fieschersattel, plus facilement qu'il y a 12 ans où on était passé dans du mixte péteux (je ne sais pas pourquoi ?)

Au col, je sais qu'il ne reste pas grand chose, je suis assez optimiste en dépit de la météo  qui n'est vraiment pas top...

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en iglooSki de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
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On part en laissant skis et sac au col, on laisse même la corde, je n'ai pas souvenir d'un truc bien difficile (ah, la mémoire) et hop on suit les traces à droite, dans la neige puis on arrive à un couloir de glace que je reconnais, on avait rebroussé chemin dedans il y a 12 ans, la loose (j'avais même perdu un crampon là à l'époque)

Têtus, on le remonte puis on vire sur la gauche. C'est raide, le rocher est de qualité aléatoire. On tente un premier passage (enfin je tente) puis Benjamin tente un peu plus à droite sur une dalle qui ne m'inspire pas.

Une cordée qui était devant nous, descend en rappel, le gars nous explique que c'est plus simple de passer sur l'arête juste au niveau du col, le topo camp2camp n'est pas tellement précis,  il faudra que je le corrige...

Bon, décision est prise de faire demi tour et de prendre la corde. On se retape le couloir englace à rebour, pas glop !

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Retour au col, météo dégueulasse, on repart. J'avance devant et monte sur le premier gendarme, c'est assez évident en restant sur le fil de l'arête. On retrouve le rappel, je passe devant, Benjamin me rejoint, la montagne a bien changé en 12 ans, je n'ai pas souvenir de rappel ...

Je poursuis, le temps est au mauvais, il fait gris, la visibilité à moins de 100 m et il neige. La progression n'est pas compliquée mais il ne faut pas s'en coller une. Je déchiffre la montagne avec plaisir, il faut dire que ça n'est pas technique.

Ambiance hivernale, on progresse et on se retrouve enfin au sommet, il est déjà assez tard, déjà 16 h.

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Hop demi tour

Benjamin devant, ouvre les averses de neige, derrière, je m’engouffre dans la brèche. on descend assez vite, tout en restant prudent, il y  a de la neige partout.  On rejoint le point de rappel, Benjamin part devant. Je descends à mon tour et ô joie, il va falloir descendre le fameux couloir de glace, la corde n'est pas assez longue pour passer toute la difficulté ! ... Youpi.

Bon le début je maitrise, ensuite, il faut enfoncer le petit piolet light de 200 g dans de la glace noire bien épaisse... J'ai essayé, ça ne marche pas trop. Tension, concentration, je descends prudemment. Le passage n'est pas long, mais je n’apprécie pas l'absence de point solide pour s'appuyer. Après une bataille de quelques minutes, je sors... ouf, je rejoins benjamin et on file vers le col et le matos.

 

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Il est bientôt 17 h et on doit encore descendre et construire l'igloo.

Oui au départ on avait prévu de faire l'Hinteres Fiescherhorn.

Je sais qu'il n'est pas loin, mais je sais que la journée va être longue et que demain une autre grosse journée nous attend.

Pour une fois, je suis raisonnable, on décide de descendre.

On reviendra pour refaire le second sommet (pourtant c'est rando, dans mon souvenir ...)... ou pas !

Et hop c'est parti pour la descente, au GPS, on y voit goute, il neige, le ciel est bas et la journée décline déjà.

Au bout de 50 m on fait un point carto avec Benjamin (pour le coup on fait une fine équipe)

Bon, pour l'instant on est bon, attention aux crevasses et aux séracs, cette descente est réputée technique et exposée.

On ne va pas être déçu.

On progresse vers le bas, au loin une vaguelette, plus on s'approche plus on se rend compte que c'est une énorme crevasse qui coupe toute la face. On trouve une trace de descente qui pique, logiquement, à gauche vers un col afin de contourner l'obstacle. On la suit mais il faut pousser sur les bâtons c'est plat et parfois il faut remonter.

On contourne l'énorme crevasse et on part vers le bas dans les traces. La visibilité est moyenne mais la neige est bonne. Les virages s'enchaînent. A droite il y a d'énorme crevasse du Waliser Fiescherfirn.

On passe quelques grosses crevasses, surtout ne pas perdre la trace, sinon, on est mal.

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On parvient à un passage bizarre, à gauche d'énormes séracs, surplombants, à droite les crevasses du glacier. Je pars devant, pensant que la trace se poursuit plus loin. Je me retrouve dans une pente raide et verglacée sous les séracs " ne pas rester là, ne pas rester là" Je décide de partir à rebours vers la sécurité toute relative de la zone crevassée... Stressaumètre au taquet, virage dré dans le pentu verglacé, je file me mettre à l'abri du sérac, vers les crevasses, c'est mieux mais précaire. "Entre deux maux, il faut choisir le moindre !" J'indique à benjamin de rester à l'abri du sérac en serrant les crevasses.

On n'est pas sorti, quelques virages verglacés et il faut traverser sous les énormes séracs. Je file, les menaçantes tours à ma gauche. Je déteste ce passage. La météo n'arrange rien. A fond , mon ski vient buter dans un petit bloc de glace, me voilà par terre au plus mauvais endroit. Se relever vite et filer. Je remets mes skis parallèles comme mes aïeux me l'ont appris et je fais un énorme effort pour me relever, oui il faut aussi relever le sac à dos.

Derrière, je vois Benjamin arrêté, pas au meilleur endroit, il vomit ! Flûte, il ne faut pas trainer là. Ça commence de plus en plus à ressembler à la retraite de Russie. Je lui indique que je vais faire une pause plus loin à l’abri des séracs. Je file. Il me rejoint, petite pause. Fin des grosses émotions.

 

Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo
Ski de randonnée : Grosses Fiescherhorn 4049 m - nuit en igloo

Je repars devant pour la partie finale, on essaie juste de ne pas perdre les traces et c'est plat...

Jour blanc, neige, conditions difficiles, les traces sont en parties découvertes mais on y arrive. Le tout est de ne pas les perdre.

On fini par passer sous la couche de brouillard et je commence à regarder où nous pourrions faire un igloo. Bah il n'y a pas beaucoup d'endroits. On arrive sous le refuge. Je vois un gros rocher à gauche, avec un peu de chance il y a une congère associée. J'amorce mon virage pour vérifier mon hypothèse, et là, c'est le drame, en fait c'est le glacier, il n'y a point de congère... demi tour, déception.

On descend un peu, je m'arrête.

On enlève les skis , on sort les pelles et on se rend compte qu'il y a 25 cm de neige sur de la glace. Puré les conditions horribles pour faire un igloo ! sans compter que c'est de la neige poudreuse, pas sûr qu'on arrive à la tasser !

Bon, on hésite à se mettre à un endroit plus plat, là c'est un peu en pente. Vu que tout le matos est là, on décide de rester. Je trace l'igloo et on se lance dans le pelletage. Je vois que Benjamin est efficace. Le tas de neige se forme, lentement... Et vu qu'il n'y  a pas beaucoup de neige sur la glace, plus on avance, plus il faut aller loin pour pelleter, moins on est précis...

Le soleil doit être couché et la luminosité diminue. Le tas n'est pas énorme mais ça prend forme; Je tasse régulièrement la neige. J'essaie également d'estimer si on va arriver à dormir à deux dans l'édifice.

Après 1 h d'effort, le tas me parait assez gros, je commence l'évidage. Benjamin me laisse cette tache , disons... humide. Alors je creuse, je creuse, la neige bien tassée me semble assez solide. J'attaque l'autre coté et crèe un tunnel dans le trou. A chaque coup de pelle , la neige tombe, parfois dans mon cou. Je dois ensuite l'évacuer. Benjamin dehors essaie de faire place nette.

Finalement, l'igloo a pris forme, il fait nuit à présent, il est tard. Je rebouche l'entrée au vent. J’aplanis le sol.

Benjamin s'installe dans la partie droite tandis que j'attends dehors. Il fait -16°C, un vent de 30 km/h balaye le glacier, je suis congelé !  Dans l'igloo, il peine à enlever ses chaussures et à s'installer dans l'espace exigu.

Enfin , vient mon tour, mais je suis gelé. Je gonfle mon matelas, l’installe avec mon duvet et pénètre dans l'antre. Chaussures enlevées, je mets mes peaux contre moi, je crois que je n'ai même pas éteint mon ARVA !

On ne mange pas, on ne boit pas, on essaie juste de se reposer.

Au bout de 5 minutes, je me mets à trembler, je n'ai pas froid mais mon corps a une réaction bizarre. Je tremble, à fond ça dure 1 minute, ça s'arrête 20 secondes et ça reprend. Ça doit être une réaction au froid. Et je prends le rythme, tremblement, court repos, tremblements.

Au bout de 45 minutes, je décide de boire de l'eau chaude. J'installe le Jetboil et y fait fondre des morceaux d'igloo. On ne peut pas s'assoir, je suis à moitié allongé. Et je bois 1/2 litre d'au de fonte chaude. Je me brule la langue à la première gorgée. Le liquide chaud vient réchauffer le corps fatigué, la fréquence des tremblements s'estompe, un peu.

Je finis par m'endormir.

3 h du mat, la mauvaise sensation de sentir le froid sous ma hanche en contact avec la neige. Mon matelas s'est dégonflé. Je me contorsionne pour le regonfler. Opération délicate d'autant plus que j'ai les lèvres gelées et que ça fait des perte d'air (c'est pas étanche !) Bon, le résultat devrait suffire à mon bonheur... Mais 10 minutes plus tard, rebelote. C'est mon matelas qui est percé, la loose.

La fin de la nuit se fera de la façon suivante, 1/4 d'heure de chaque coté, pour ne pas geler. Et entre les retournements, un court dodo, bien trop court.

Au réveil le lendemain, je ne suis pas très frais, je fais fondre de la neige pour remplir nos gourdes et prépare nos sachets déshydratés  pour manger un peu. En fait, on ne mangera quasiment rien.

Je sors de l'igloo, il fait toujours aussi froid mais la météo est magnifique. Les cordées en route vers le Finsteraarhorn se mettent déjà en route, on est maxi en retard. Nous prévoyons de monter à la Finsteraarhornhütte réparer mes bâtons et les peaux de Benjamin avant de poursuivre vers le sommet... bien loin ...

Mais ça c'est un autre récit

A suivre donc

 

Vidéo : Ski de randonnée - Grosses Fiescherhorn - 4049 m

Apoutsiak — OberlandSki de randonnéealpinisme4000

Du Jungfraujoch à la Finsteraarhornhütte en passant par

le Mönchsjoch, le Fieschersattel - le Grosses Fiescherhorn

météo variable

igloo à l'arrivée (voir vidéo suivante : finsteraarhorn)

Vidéo : Ski de randonnée : Finsteraarhorn 4274 m

avec aussi un peu d'alpinisme

Igloo sur le Waliser Fiescherfirn

Finsteraarhornhütte

Frustucksplatz

Hugisattel

Finsteraarhorn 4274 m

Froid de gueux : -16°C 30 km/h de vent le soir et le matin au réveil.

 

Ski de randonnée : Traversée du Col du Passon (3028m) Tête Blanche (3429 m) - vidéo, photos et topo

Apoutsiak — Massif du Mont BlancSki de randonnéealpinisme

Vidéo :

Photos

Entre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturneEntre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturneEntre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturne
Entre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturneEntre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturneEntre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturne

Entre Argentière et Lognan, sk ide rando nocturne

De Lognan au glacier d'Argentière
De Lognan au glacier d'Argentière
De Lognan au glacier d'Argentière
De Lognan au glacier d'Argentière
De Lognan au glacier d'Argentière
De Lognan au glacier d'Argentière

De Lognan au glacier d'Argentière

Du glacier d'Argentière au couloir du PassonDu glacier d'Argentière au couloir du PassonDu glacier d'Argentière au couloir du Passon
Du glacier d'Argentière au couloir du PassonDu glacier d'Argentière au couloir du Passon
Du glacier d'Argentière au couloir du PassonDu glacier d'Argentière au couloir du PassonDu glacier d'Argentière au couloir du Passon
Du glacier d'Argentière au couloir du PassonDu glacier d'Argentière au couloir du Passon

Du glacier d'Argentière au couloir du Passon

Couloir du PassonCouloir du PassonCouloir du Passon
Couloir du PassonCouloir du PassonCouloir du Passon
Couloir du PassonCouloir du Passon
Couloir du PassonCouloir du Passon

Couloir du Passon

Couloir du Passon - 2Couloir du Passon - 2Couloir du Passon - 2
Couloir du Passon - 2Couloir du Passon - 2
Couloir du Passon - 2Couloir du Passon - 2

Couloir du Passon - 2

du col du Passon à Tête Blanchedu col du Passon à Tête Blanchedu col du Passon à Tête Blanche
du col du Passon à Tête Blanchedu col du Passon à Tête Blanchedu col du Passon à Tête Blanche
du col du Passon à Tête Blanchedu col du Passon à Tête Blanche
du col du Passon à Tête Blanchedu col du Passon à Tête Blanche

du col du Passon à Tête Blanche

Têt Blanche et descente ! Têt Blanche et descente !
Têt Blanche et descente ! Têt Blanche et descente ! Têt Blanche et descente !
Têt Blanche et descente ! Têt Blanche et descente ! Têt Blanche et descente !

Têt Blanche et descente !

Topo col du Passon Tête Blanche - fond de carte IGN geoportail

Topo col du Passon Tête Blanche - fond de carte IGN geoportail

Ski de randonnée : Grande Motte - 3653 m

Apoutsiak — VanoiseSki de randonnéealpinisme

Grâce au Covid, la station de Tignes est fermée, l'occasion d'aller gravir ce joli sommet ( toujours dans le froid)

 

Vidéo :

Topo :

Se garer au bout de la route du Val Claret - parking à droite, 2105 m.

Partir plein sud sous le télésiège des Lanches. Au bout du vallon prendre la pente qui part vers l'Est avant de revenir au Sud, on parvient au sommet du télésiègedes Lanches  en bordure du glacier de la Grande Motte.

Rester sur le glacier de la Grande Motte à flanc avant de remonter à l'ouest du téléskis du Rosolin. On longe alors le Téléski de Champagny et, assez élégamment on pourra aller chercher le haut des téléskis des 3500 (3423 m)

De là, traverser le glacier pour rejoindre le haut des installation de Tignes. Contourner la barre rocheuse par le Nord et venir buter sur la face Nord, la pente se redresse (45 ° - 80 m environ) jusqu'au sommet.

 

Descente par le même itinéraire, on pourra éviter la remontée du glacier de la Grande Motte en passant par la station terminale du funiculaire

 

101 sommets à ski
101 sommets à ski

101 sommets à ski

Récit :

Après la Grande Sache la veille, qui nous avait donné du fil à retordre, nous avions passé une nuit réparatrice à Seez, tout cela avant de reprendre les hostilités

J'entends du bruit dans la pièce à coté, il est 5 h 10, mon réveil n'a pas sonné... heureusement qu'on a fait la technique du double réveil... Bref, petit dej', embarquement du matériel, nettoyage de l'appart, on est dans la voiture avant la fin du couvre feu, dans le respect des gestes barrières, toujours !

Pendant que je termine ma nuit sur le siège passager, Bastien enchaînes les virages dans la Tarentaise endormie. Ma tête se fracasse à chaque virage à gauche dans le plastique de la poulie de ceinture de sécurité. Je supporte en revanche mieux, les virages à droite, qui m'envoie dans le vide intersiège. Le vide intersiège, c'est comme le vide intersidéral, mais c'est entre les deux sièges !

Bref, on avance à vive allure sur la route dégagée. Voilà déjà le barrage du Chevril, les lacets s'enchaînent et on se retrouve sur le parking de Tignes Val Claret, quasiment vide, c'est ça aussi, l'effet Covid, on est en pleine vacances scolaires, il devrait être plein !

Il fait nuit, il fait froid, on s'équipe, on met les peaux et on chausse à la sortie du parking, tout est calme.

Début de montée, le village éclairé est joli vu de dessus, on profite de l'ambiance. Je fini par quitter la trace qui a été faite dré dans le pentu en moto neige pour tracer de beaux virages dans la poudreuse, bien moins profonde que celle d'hier.

Le seul regret, ces pylônes qui viennent gâcher le paysage. Derrière, le Dôme de la Sache prend déjà le soleil, superbe !

Ski de randonnée : Grande Motte - 3653 mSki de randonnée : Grande Motte - 3653 mSki de randonnée : Grande Motte - 3653 m
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Au dessus, virage à gauche moins raide, Bastien passe devant. Comme souvent, il a la soquette légère. Je le suis à distance. Le vent se lève, le paysage est vraiment chouette, le Mont Blanc, les Grandes Jorasses, le Valais, c'est superbe  !

Nouveau changement de direction, virage à droite, on se retrouve dans une trace de raquettes, trop raide, avec pleins de petits virages, mais toujours moins dure à suivre que de continuer à faire la trace. Pas très agréable, on se retrouve sur plateau au dessus , au ras du glacier de la Grande Motte. Je propose une pause, Bastien me rétorque "plus tard"...

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... et "plus tard", il y a du vent, du froid et tout de suite moins l'envie de faire une pause. On aurait du faire la pause tout de suite. Légère descente sur le glacier de la Grande Motte balayé par le vent. Le soleil de Février rend l'ambiance glaciale mais superbe.  Bastien pense qu'il y aura moins de vent à la jonction des glaciers, j'ai de gros doutes, un col à gauche, ça me parait être l'endroit idéal pour les courants d'air. Et par moins 15...

10 minutes plus tard on a rejoint le soleil, sous le col, il fait méga froid. La pause est courte, je sors les gros gants (c'est rare !) A droite, la Grande Casse est magnifique avec son couloir des Italiens, gravi en solo il ya 4 ou 5 ans...

On repart à gauche, le glacier est plein de vaguelette créée par le vent.  Voilà un replat, on tire à gauche des remontées.

Voilà l'Albaron et le Charbonnel, superbes ! Que de bons souvenirs.

 

Ski de randonnée : Grande Motte - 3653 mSki de randonnée : Grande Motte - 3653 mSki de randonnée : Grande Motte - 3653 m
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Le sommet est encore loin mais en vue. Bastien est à fond. Je suis à mon petit rythme 5 minutes derrière. Le vent nous balaye la tronche régulièrement, et je suis bien. Un peu un sport de maso, l'alpinisme ! J'adore cette ambiance. Je commence à étudier l'accès au sommet, il y a risque 3 d'avalanche. L'idée serait de prendre dans la face Nord puis de tirer par l'arête. A droite on voit une belle accumulation, elle est dans le raide, on ne devrait pas avoir tendance à y aller trainer nos spatules. Le haut avant l'arête parait raide. Bastien m'attend au pied de la difficulté finale.

On fait le point...

On décide de partir pour l'arête. Bastien part en direction de la plaque, il n'est pas dans le raide, Je me dis que j'aurais déà fait ma conversion depuis longtemps, quant la plaquez part, 50 mètres devant nous. Bastien est face à moi, je lui gueule de se retourner, une jolie petite plaque à vent a été déclenchée à distnace. Elle vient terminer sa course sur la piste bleue (?) juste en dessous...impressionnant quand même. Il n'aurait pas fallut qu'il y aie du monde en dessous.

On poursuit à gauche, hésitation, la plaque nous a refroidi...

Bastien revient, je lui propose d'aller voir à l'arrivée du téléphérique, voir ce que ça dit de l'autre coté.

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On arrive à l'épaule. Bastien me dit qu'il renonce à aller plus haut. Moi j'irai bien voir la suite, juste pour voir. Je ne suis pas venu pour monter juste en haut des remontées mécaniques, j'avoue !

Il me donne le feux vert pour y aller... Alors go, j'enfile mes crampons , prends mon piolet et file. Je crois qu'il ne reste que 100 m, en fait, il en reste 200 !  je descends puis me retrouve dan la pente, je retrouve un peu de neige glacée qui a vu le nuage du Sahara il y a 10 jours, puis il faut tracer dans de grosses congères au plus safe. Je me débrouille assez bien, le rythme est bon, le passage est un peu raide. Après une nouvelle épaule en neige, voilà un replat, je le remonte puis vient buter sur une barre rocheuse. La suite est plus raide, 45 ° en neige dure. Je contourne la barre par la gauche et remonte. En gros, une minute de montée, une pause pour affiner l’itinéraire. En 10 minutes je rejoins l'épaule, attention à la corniche !  Le vent balaye cette fin d'arête, il fait -15°C environ, et je suis bien. Je reste concentré sur les derniers mètres la Grande Casse, superbe, est en face ! Summit ! J'adopte la technique du gars qui ne traine pas. il caille ! : 3 photos, une petite vidéo et retour.

Ski de randonnée : Grande Motte - 3653 mSki de randonnée : Grande Motte - 3653 mSki de randonnée : Grande Motte - 3653 m
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Et hop, dans l'autre sens, l'arête, la petite facette, la petite descente. Je vois Bastien et lui fait un grand signe du piolet, de loin.  Je poursuis dans le partie raide, en avançant d'un pas rapide. Cinq minutes plus tard, je rejoins Bastien, qui n'a pas eu trop froid contrairement à mes prévisions, il s'est protégé du vent  grâce à la cahute des pisteurs.

Je me remets en mode ski, on repart vers le bas. On crois assez vite des skieurs dans l'autre sens (oui jusque là, on était tout seul ! ) On leur livre quelques infos concernant les conditions pour la fin (pas trop non plus, on n'est pas Amazon !)

Et zou, on attaque la pente, "pas si pire". Je parviens à trouver de petits filons de bonne neige ! La descente est rapide, il y a du monde dans cette grande combe finale sous le téléphérique. A son pied on décide de continuer tout droit vers la station du funiculaire, petit élan, puis je décide de quitter les skis tandis que Bastien remonte à ski. Bilan match nul, on arrive presque en même temps en haut.

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Ski de randonnée : Grande Motte - 3653 m

on repart vers le bas, la neige est légèrement transfo, bien agréable à skier, on enchaine les virages, de combes en combes, on a quitté le glacier.  On aborde le dernier rush, on retrouve deux anciens de 70 ans qui skient comme des Dieux, des Belfortains tout heureux d'être là ! Le papy godille comme un pro !!!

Voilà la station, objectif, déchausser au plus prêt de la voiture.

Il fait ultra chaud, je suis en tenu "de sommet", il y faisait moins quinze... pas très adapté.

Reste plus qu' à ranger le matos et à rentre, le superbe week-end est terminé !

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Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m

Apoutsiak —

Ça faisait longtemps que j'avais repéré ce sommet.

Un peu dans l'ombre du Pourri, c'est tout de même un joli sommet.

Il y avait un bon risque 3 d'avalanche, les frontières étaient fermées, on a  décidé d'aller sur les pentes douces du Dôme de la Sache.

 

Vidéo :

Topo :

Refuge de Turia :

Depuis le village de la Gurraz (1585m) suivre la piste qui part au Nord du parking (le parking est après le village) Attention cette partie est avalancheuse. Rejoindre la forêt éparse et remonter jusqu'au Fenil en essayant de garder la piste en vue. Rejoindre le Fenil puis le Gousset, on gravi alors un petit couloir  puis les pentes qui le suive avant de bifurquer  pour rejoindre le refuge de Turia 2388 m ( 2 h 2 h 30)

Équipement du refuge de Turia

Tout équipé : poêle, bois, gaz, ustensiles de cuisine, couvertures.

Dôme de la Sache - 3588 m

Partir au Sud Sud Est pour passer sous l'épaule Est du Mont de la Gurraz On longe alors le Grand Rocher pour traverser le Glacier Nord de la Gurraz, on passe sous l'épaule Nord Est du Mont Pourri pour rejoindre le glacier Sud de la Gurraz. Remonter le glacier Sud de la Gurraz (assez plat), passer au dessus du point 3194 m puis viser le col à l'Est du Dôme de la Sache, remonter la pente Est du Dôme plus raide

Descente

par le même itinéraire

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m
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Récit :

Bastien m'avait laissé carte blanche. Me laisser carte blanche à moi, Apoutsiak le Grand, quelle inconscience, quelle magistrale erreur. Les frontières étant fermées, et désireux de respecter les directives de l'état, j'avais juste comme consigne de trouver des sommets à gravir, en France, pas trop loin, ben oui, nous n'avions que 3 jours...

L'autre contrainte était la neige en abondance et les risque d'avalanches bien présents, je cherchais une course en altitude pas trop exposée...

Après avoir rapidement survolé les Aravis, je jetais mon dévolu sur la Tarentaise. Le Dôme de la Sache et la Grande Sassière seraient parfait. Pour la Grande Sassière j'avais quand même quelques doutes : la partie finale un peu raide et le passage dans le goulet exposé aux avalanches des pentes, au dessus...

On allait donc commencer par le Dôme de la  Sache, après on verrait bien, le programme était alléchant.

Restait à gérer les impératifs liés au couvre feu (oui, c'est compliqué aujourd'hui de sortir en montagne), Départ précoce pour un rendez vous avec Bastien à 6 h 15 (merci Anne Sophie) en route pour Alberville, on papote et le temps passe vite, les barrières de péage aussi.

On se retrouve dans la Tarentaise, la neige met du temps à venir, on quitte la grand route pour une plus petite. ça louvoie, il y a de la neige, un peu de veglas, mais Bastien, qui pilote, se joue des pièges de la route. On traverse le village de la Gurraz bien verglacé, je suis ravi que ça soit Bastien au commande de l'engin. De l'autre coté, le parking est plus loin, on se plante sur une plaque de verglas, impossible de rejoindre le parking. Quelques essais plus tard, une petite marche arrière, on reprend de l'élan et le parking est là... Yes  !

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m
Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m

On s'équipe, et comme souvent, je suis le plus rapide. J'en profite pour faire quelques images. Puis on part, le temps n'est pas au beau et de la neige est annoncée pour le début d'après midi, on devrait se la prendre...

Par chance, il y a une trace de montée , ce qui va nous faciliter la recherche d'itinéraire.

De suite on est dans l'ambiance on traverse une grosse coulée d'avalanche. Un peu plus loin, il y a du sang, sur la trace, beaucoup de sang. A croire que Jacques l'éventreur est passé par là. Je jette un coup d’œil vers le bas, et découvre le cadavre d'un chamois emporté par une avalanche. Est ce le signe de mauvais augure. Je commence à douter de mon choix de sommet. La montée au refuge n'est elle pas trop expo, je me remémore les endroits de la carte où la pente est à plus de 30 °C... on y arrive...

Bon on poursuit avant de croiser une famille qui descend, à ski de rando, la plus jeune a une dizaine d'année. Ça me rappelle la notre il y a quelques temps (quand les enfants étaient plus petits). On attaque la la forêt, c'est tracé, c'est tracé raide mais c'est tracé. Bastien a la jambe légère aujourd'hui (j'ai dit la jambe, hein , pas la cuisse ! ) Il galope devant.

Bon le truc sympa, c'est qu'en France, les refuge sont à 2 - 3 h des parkinfs, alors qu'en Suisse, on es test plutôt sur du 4 à 6 h !!! la montée ne devrait pas être longue. On remonte la piste raide et on débouche sur un premier plateau. On rejoint les chalets, la trace disparait. A nous de tracer !

 

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m
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Bastien part devant. Je surveille au GPS qu'on est au bon endroit, le temps est en train de tourner. Il neigeote à présent et le ciel est bas. Il va falloir repérer le passage pour la suite. hésitation quand au passage du couloir. Je pars devant, enchainement de conversion dans une pente un peu raide. je rejoins une petite épaule puis sort du couloir par la droite. La suite a l'air plus simple.

La neige est là, nous avançons dans un grand vallon, au dessus, le GPS m'indique de tourner à droite, et vu que le GPS est un peu mon Dieu à moi, je lui obéi tel Abraham... Non je ne lève pas le glaive sur lui attendant que ce dernier ne retienne mon bras, je suis bêtement la trace indiquée. On devient un peu idiot quand on suit son GPS. Un petit toit apparait à quelques encablures, nous avançons, Bastien trace la dernière partie.

Il rejoint la terrasse du refuge. Le petit stress quand tu arrive au refuge, savoir si la porte s'ouvre... Bon ça s'ouvre, on pénètre dans la cahute, 0°C à l’extérieur et ... -3°C à l’intérieur... Non, vous avez bien lu : 3 degrés centigrades en dessous de zéro. Paglop !

Alors au début ça va, tu as eu chaud lors de la montée, mais au bout de 30 minutes, et vu que je n'ai rien pris pour me changer, tu commences à avoir froid. Dans l’intervalle tu as fait fondre de la neige, tu as allumé le poêle qui ne chauffe pas, oui, il a froid, lui aussi ! On atteint à peine le zéro degré !!!

Et moi, le bourru des alpes, je me caille. Je me balade comme une âme en peine avec une couverture sur le dos !  Je finis par décider d'aller dans le dortoir dormir et essayer de me réchauffer.

Le dortoir est encore plus humide et plus froid que le salle à manger. les matelas sont congelés, il y a même de la glace au sol ! Personne n'a dormi ici depuis au moins 3 mois, c'est aussi ça le ski de rando en Février ! Un couverture en dessous pour m'isoler du matelas et 5 couvertures au dessus pour avoir chaud (ou un peu chaud)... je bouge quand même régulièrement pour me réchauffer, et je finis par dormioter, tandis que Bastien bon prince, alimente le poêle, m'indiquant régulièrement les progrès : "Il fait 4 °C !!! ) belle réussite !

 

La sieste fini, petite tisane pour se réchauffer, puis un repas aux plats déshydratés délicatement mitonnés. Pas génial, mais bon, il faut bien mètre quelques calories dans le moteur pour le lendemain. Et hop, 20 h, au lit, au frais, dans le dortoir humide.

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m

Réveil à 6 h, on émerge tranquille, petit dej, équipement. Comme souvent, je suis le premier dehors. Bastien peaufine ses réglages... Ambiance magique, le Mont Turia est légèrement voilé par le brouillard à notre altitude. On débute tranquille, à flanc, Bastien souvent devant, moi je maintiens le cap, tel un capitaine de navire, le nez sur le GPS, le brouillard nous a envahi. Je sais qu'il faut contourner une épaule, et qu'on est quelques dizaines de mètres au dessus de la trace GPS. Un éperon rocheux, on passe au dessus ou en dessous ? Au dessus , c'est à flanc et raide (et on ne voit pas la suite) en dessous, c'est sans doute plus sécur', mais on se rajoute du dénivelé... Bastien est déjà parti, il disparait derrière l'épaule, le ciel d’éclairci, bingo, on est au bon endroit ! on remonte le vallon, la neige est un peu profonde mais ça va. on vire en rive droite, moins raide pour la sortie et on arrive à un collet donnant sur le glacier nord de la Gurraz. Le soleil est là, la mer de nuage est juste en dessous de nous, elle nous reprend par moment, on devrait finir par gagner définitivement le combat de l'accès au soleil.

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Je repars devant, plus on monte, plus il y a de neige, pour l'instant ça va. Avec le soleil on a récupéré le vent, qui nous balaye régulièrement. Équipement d'hiver, 4 couches de vêtements, j'ai encore la Gore tex dans le sac au cas où. Et pour l'instant mes mitaines "couvrables" en guise de gants. température estimée : -15°C, 50 km/h de vent...

On décide de se relayer régulièrement, vu la quantité de neige, il ne faut pas s'user à faire la trace. En gros on trace un quart d'heure avant le passer le relai. C'est sûr, quand on est derrière, on peut virevolter...

La trace n'en ai plus une, on est en train de faire une tranchée ! Si on laisse un trop gros  intervalle avec le traceur, le vent comble la trace de neige et tout est à refaire !!!

On rejoint le point de jonction entre le glacier Nord et Sud de la Gurraz. courte descente, la technique est simple, il faut absolument tracer au plus court, la trace est si dure à faire qu'il faut éviter de rallonger le tracé.

Le glacier Sud est superbe, le vent fait danser la neige en volute, sur les séracs luisants ! je me délecte du spectacle.

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J'avoue, j'ai l'impression que Bastien fait plus la trace que moi. Plus on monte, plus c'est dur, le rythme ralenti, je surveille l'atimètre qui ne monte que trop lentement. Je calcule mentalement : 200 m/h. Dire que s'il y a avait une trace, on ferait du 400 m/ h... au moins !

Il faut prendre notre mal en patience. On monte, on n'est pas au bout de notre vie. On est venu là un poil hors saison donc on savait à quoi s'attendre...

Derrière nous, la Grande Sassière, le sommet prévu demain... 2000 m de dénivelé positif à se farcir, on a le temps d'y réfléchir, mais on commence déjà à discuter de la faisabilité du projet... Ça parait compliquer de tracer 2000 m à la journée alors que là on en a juste 1300, et qu'on va bien puiser dans nos réserves pour accéder au sommet.

On laisse nos réflexions entre deux bourrasques de neige, on semble apercevoir le sommet au loin... Le rythme est lent, mais on devrait y arriver.

On fait des relais de 5 minutes à présent, on s'adapte. par moment, on s'enfonce jusqu'aux cuisses !

Une grande traversée nous ramène sur le plateau terminal, battu par  les vents.

On se met à rêver : nous sommes 10, chacun fait 30 secondes de trace puis passe son relai, ça avance, c'est efficace. On ouvre les yeux (entre deux rafales de vent) bah non, en fait on n'est que 2, c'est la galère !

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Une traversée sur la gauche pour se mettre dans l'axe du petit col puis on rejoint celui ci. La pente finale a l'air chargée, surtout à droite et on se méfie à gauche des corniches... tel Philippe le hardi à son père Jean Le Bon, j'indique a Bastien où passer : "père gardez vous à gauche, père gardez vous à droite" Bon logiquement à la fin c'est le prince noir qui gagne, saleté d'anglais. La montagne nous laissera passer, Bastien bourrinera dur les derniers mètres, empilant les conversions entre la pente raide et la corniche.

On retrouve l'arête, durcie par le vent, et balayée par celui ci, sommet, Yes, 3 photos et on se casse, trop froid, c'est ça aussi, se balader en cette saison  à 3500 !...

On redescend sous la crête pour enlever les peaux, abrités du vent.

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C'est parti pour la descente, il va falloir jouer fin, il y a tellement de neige qu'il va falloir utiliser nos traces de montée pour descendre, si on ne veut pas galérer.

Pour commencer, Bastien fait partir une petite plaque au seul endroit raide de la course, sous le sommet. Ça sentait la plaque, mais delà à ce qu'elle parte...

Ensuite, quelques virages prudents et la suite c'est dans la trace, à fond, la course n'est pas très raide, on l'a choisie pour ça, éviter les zones raides permet d'éviter les avalanches, l'inconvénient, c'est plutôt ça... Moi qui rêvait de champs de poudreuse , il y en a beaucoup trop !

Il faut gérer, prendre de l'élan dans la trace pour anticiper les courtes remontées et finir en escalier quand c'est nécessaire.

Première remontée, on contourne une crevasse par en dessous (on était passé au dessus à l'aller, la flemme de remonter) Bastien a des doutes, ça passe. Je file ensuite à flanc pour éviter les crevasses en dessous. Ensuite, ça skie tranquille, on se fait plaisir avant un grand plat à bien négocier. Je file à droite pour perdre un minimum d'altitude, Bastien lui, se laisse glisser dans le trou... Léger trou mais trou quand même. On a tout les deux les skis fraichements fartés, bilan, c'est galère d'avancer à plat sans les peaux, et ... Bastien repeaute tandis que parviens à me sortir du plat. J'attends de voir s'il s'en sort avant de filer vers la montée suivante. Longue glissage bien négociée, je réussi à remonter la petite pente sans mettre les peaux.

Bastien les a gardé, c'est à se demander ce qui est le plus rentable.

 

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m
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La suite est plus pentue, je pars devant dans la pente, longeant la longue face du Mont Pourri sur un petit dôme bien esthétique pour revenir au petit col de sortie du glacier. Bastien arrive, tout de peaux vêtu, il galère un peu dans les pentes raides. Quelle tristesse de garder les peaux à la descente. Il me rejoint, et fini par enlever ses peaux. On bascule sous le col, dans la brume qui est toujours là, petit coup de GPS  pour nous ramener dans le bon vallon, quelques bons virages avant la longue traversée, à fond, le refuge s’éclaire entre deux nuages, on se laisse glisser, sous l’impressionnant Turia.

Séance rangement des sacs et nettoyage.

Bah oui, quand tu trouver un refuge aussi accueillant, t'as envie de le laisser aussi propre que tu l'as trouvé aux suivants. Je sais , ça fait un peu faillot, mais c'est la réalité, on a fait nos sacs puis après on a essayé de tout bien ranger avant de passer un petit coup de balais, le refuge est parfait, mais toujours aussi froid !

 

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m

On quitte le joli refuge pour la vallée, un premier schuss puis une petite remontée, la dernière. Ensuite, la poudreuse nous accueille, mais aussi les traces. Les gens sont venus faire du ski de rando jusqu'ici voir un poil plus haut. Ça devient plus dur de trouver de la neige vierge, elle est pourtant très bonne; les virage s'enchaînnent, on rejoint la forêt, la qualité de la neige se dégrade. On passe de la poudreuse parfaite , à la crouteuse regelée avec des boulettes de glace infâme. Le plaisir est passé, le but est juste de descendre dans la vallée.

La pente est raide, parfois, je me débrouille comme je peux, quand, au cours d'un virage ou je force un peu sur le talon pour reprendre une trajectoire correcte, mon talon déchausse. Je parviens à rester sur les skis et à le refixer en appuyant, sueur froide... L'opération se reproduit à trois reprise, je n'ai plus confiance dans l'arrière de mon ski droit. Prudence, j'essaie de ne pas forcer, ça passe.

Nous perdons de l'altitude et rejoignant le chamois mort. Il a été déchiqueté, sans doute par des renards, il nous reste juste à traverser les coulées d'avalanche, bien tracées à présent. Voilà déjà la voiture, le repos.

On n'a plus qu'à aller retrouver notre appart à Seez pour tirer des plans pour la prochaine journée. On sait qu'on ne tentera pas la Grande Sassière, on pense aller vers la Grande Motte, pour une fois que la station est fermée, ça vaut le coup de la tenter !

Ski de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 mSki de randonnée : Dôme de la Sache - 3588 m

Vidéo : ski de randonnée - Dôme de la Sache - 3588 m

Apoutsiak — VanoiseSki de randonnéealpinismevidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Ascension

Ascension du Dôme de la Sache depuis la Gurraz (Sainte Foy Tarentaise)

par le refuge de Turia

et le glacier de la voie normale

vent tempétueux lors de la montée au sommet et neige profonde. On a fait plus une tranchée qu'une trace

Presque trop de neige à la descente

ascension avec Bastien

 

 

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