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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Vidéo : Randonné sur l'Ohué et le Pahia - Bora Bora - polynésie Française

Apoutsiak — RandoBora Bora

Jolie randonnée un peu sauvage sur les seconds et troisième sommet de l'ile de Bora Bora

Attention, entre T4 et T5 (notamment pour le Pahia, un peut pas d'escalade avec une corde à bourriner

 

fichier GPS de la rando sur simple demande

 

 

Adieu Suunto !

Apoutsiak — humeur

Ce petit article me tient à cœur, prêt de 20 ans que j'utilise le matériel de la marque Finlandaise, mais les dernières évolutions me font changer de marque...

 

il y a une vingtaine d'année, je me procure l'altimètre qui répond parfaitement à mes besoins : LA Suunto Vector. La réputation de la marque en matière de précision n'est pas à faire. La montre est d'une précision incroyable et je l'utilise pendant 6 ou 7 ans.

Viennent alors les montres avec GPS et je jette mon dévolu sur la Suunto Ambit 2. Le site Movescount n'est pas parfait et il est améliorable mais globalement je suis satisfait de la montre.

Le plus, les internautes peuvent créer des petites applis que l'on télécharge sur la montre (genre le calcul en live de ton temps sur 10 km) ou faire biper la montre tous les 100 m. Il y a des milliers d'appli dont certaines très intéressantes. J'imagine qu'il y a eu des bugs à cause des ces applis, cette fonctionnalité n'a jamais été reprise sur les versions ultérieures et pourtant, c'était génial !

Sur la Suunto ambit, on peut créer des écrans à loisir.

Le seul souci, le cardio qui ne fonctionne pas trop bien quand on su (à priori) et vu que je fais parti de ce public... les données cardio sont parfois délirantes.

Pour le reste, je l'adorais cette Suunto Ambit 2

Je suis alors passé à la Suunto Spartan Ultra HR

Au départ, ça n'allait pas trop mal, quelques bugs récurrents dus au cardio, j'ai l'habitude.

Le truc négatif par rapport à l'ambit 2 : impossibilité de charger des petites applis utiles créées par la communauté.

On reçoit un mail juste avant le premier confinement, le site movecount ne sera plus utilisable ! Possibilité d'utiliser uniquement une appli de smartphone : l'appli Suunto

Le confinement va repousser l'échéance, puis finalement le passage à l'appli devient obligatoire.

Alors je ne sais pas s'il y a des gens chez Suunto qui font de l'alpi ou de la rando, mais préparer un fichier GPS sur un smartphone, je trouve ça nul !!! Je les ai contacté (sans retour !) On n'est peut être pas nombreux à préparer nos sorties comme ça ! Bilan, je prépare mes fichiers GPS sur ordinateur, avant de me les envoyer sur mon smartphone et de les charger ... L'opération est beaucoup plus longue.

J'ai l'impression d'avoir compris le but de Suunto : concurrencer STRAVA avec plusieurs années de retard. Et bilan de l'opération, je n'ai jamais reçu un seul petit pouce en l'air, et n'en ai jamais mis à personne (je n'ai pas d'amis !)

Avec l'appli Suunto a disparu un truc hyper utilise qui existait sur Movescount : on pouvait enlever un cardio ou limiter le nombre de point d'enregistrement pour augmenter l'autonomie de la montre. Bilan ici , avant elle tenait environ 48 h, et aujourd'hui au bout de 12 14 h d'enregistrement, la batterie est quasiment vide !!!

Et dernier point, je ne sais pas pour quelle raison, mais la montre devient beaucoup plus imprécise qu'avant, les points GPS sont beaucoup moins précis, et parfois, on "jardine" grâce à la montre !

J'ai appelé le SAV ( tout un art) un jour en semaine vers 14 h 30, je tombe sur la messagerie : "nous sommes en train de conquérir de nouveau territoire !" A 14 h 30, j'aurais aimé qu'ils me répondent, et qu'ils me laissent les conquérir, ces nouveau territoires.

Je suis passé par l'appli pour joindre le SAV ( le but était de signaler l’imprécision GPS et de savoir s'il était possible de limiter la consommation de la spartan), j'ai reçu un message réponse plus d'un mois 1/2 après !!! Quelle efficacité.

J'ai fini pas joindre le SAV téléphonique, qui n'a rien résolu ! :-(

Voilà, j'ai vu l'évolution, d'un service parfait à un service qui ne me correspond plus. C'est dommage, j'en ai fait la promo auprès de plein de monde, je pense que la Garmin Fenix 6X pro, remplacera avantageusement ma Suunto (au moins il y a un site internet)

 

A suivre....

 

 

 

 

 

Suunto spartan ultra sommet du mont blanc - imprécision - 4810 m vs 4580 m !!!

Suunto spartan ultra sommet du mont blanc - imprécision - 4810 m vs 4580 m !!!

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Apoutsiak — 4000OberlandAD

Les journées d'octobre sont courtes et ça fait toujours bizarre de rallumer les frontales le soir parce que t'es trop en retard...

Une superbe course, bien sauvage, on était seuls du matin au soir, avec juste quelques randonneurs au refuge...

Vidéo :

Topo :

Voir topo camp2camp (en attendant que je prenne le temps d'écrire MA version )

carto topo aletschhorn - fichier gps sur simple demande

carto topo aletschhorn - fichier gps sur simple demande

Récit :

On s'était pourtant bien dit que la journée allait être longue, on n'a pas été déçu.

Au départ, on avait hésité entre un tour Pleureur - Mont Blanc de Cheillon et un autre tour Aletschhorn Fusshorn. Et Benjamin, le chasseur de 4000 de l'équipe (moi officiellement, c'est fini) aura eu gain de cause (il n'aura pas eu à nous pousser beaucoup)

Bref en route pour Blatten au fond du Valais, ou je récupère la cordée au fil des kilomètres.

Nous voilà garé, Benjamin file récupérer la clef du Fusshornbiwak à l'office du tourisme (50 CHF/ personne quand même pour information), on se presse on file au téléphérique pour prendre la benne de 50 (oui il y a une benne à 20 et 50 de chaque heure pour information). Bingo, on arrive juste à l'heure, à la minute et le téléphérique nous projette à Belalp au milieu des nombreux touristes et randonneurs, il fait grand beau.

C'est parti, comme souvent on papote tout en admirant le paysage... magnifique !

Je scrute le front du glacier d'Aletsch afin de pouvoir comparer à d'autres photos ultérieurement.

On rejoint la petite chapelle avant de descendre la grande pente avec un chemin parfait qui nous emmène 100 m en dessous. Plus loin, la plupart des randonneurs descendent vers le glacier et sa passerelle, nous on continue à flanc.

Le sentier est agréable, on profite de la vue à 360 ° et on rejoint l'épaule avant de descendre dans la gorge, un jolie passerelle au dessus du torrent du glacier puis un valaisan a taillé la montagne pour que les randonneurs puissent remonter sur l'autre versant, un travail de Sisyphe, incroyable, la falaise est striée par le passage !

au dessus c'est l'heure du pique nique... On englouti nos sandwichs avant la suite...

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

La suite parlons en, un sentier à flan incroyable, il monte il descend, entre deux falaises, il y a quelques chaines pour assurer, mais elles sont souvent inutiles, encore un magnifique sentier. On s’inquiète de l'eau, la gardienne a prévenu, il faudrait prendre de l'eau 40 minutes avant le refuge, et ça, compter les minutes précédent un hypothétique événement, on n'a pas su faire. En plus on avait pas pris de bouteille d'eau vide. Bilan, on arrive au refuge presque à sec, il faudra gérer l'approvisionnement en eau (C'est presque comme de Koh lanta, mais personne n'est venu te préparer une source à coté de ton campement !).

Pendant que Bastien et Bejamin partent en repérage, je m'occupe du feux, qui fini par partir à la seconde tentative (bon, là contrairement à Koh lanta, j'avais intelligemment  pensé à prendre un briquet avant de partir, il y en a là dedans ! )

Bastien e Benjamin reviennent et on part en quête d'eau, en savate du refuge. On commence par essayer de récupérer la neige au nord du refuge d'été, mais en fait c'est de la glace, peine perdue.

On trouve l'eau, un peu au dessus du refuge d'hiver. Elle ne m'inspire pas tellement, une sorte de lac d'accumulation, alors qu'il y a des crottes d'animaux un peu partout sur les sentiers... Il faudra la faire bouillir !

On redescend, tous les 3 en savattes, sur les raides pentes chardonneuses au dessus du bivouac avec nos bassines à la main !

On revient, et on prépare la soirée. Deux randonneurs suisses allemands arrivent. On leur propose d'utiliser notre eau. Ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, ils utiliseront des quantités d'eau astronomiques, sans regarder à la dépense, notamment pour faire la vaisselle... Ils auraient pu économiser...

19 h 30 au lit, le réveil est à 2 h 30...

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

2 h 30, se lever, s'habiller, le bruit du jetboil qui ronronne, le thé rapidement bu, les 5 gateaux qui vont avec. On quitte le refuge, on remonte vers le refuge d'été avant de basculer vers le bas, il faut rejoindre le plat du glacier, 200 m plus bas, Ô réchauffement climatique, Ô époque peu magique...

Et pour descendre, des vires escarpées et des échelles aventureuses. Le halo de nos frontales nous les font découvrir au dernier moment. On descend tranquille, mais on descend, on sait que tout à l'heure il faudra les remonter et que la forme ne sera pas la même.

Pied des échelles, nez sur la montre et son GPS pour retrouver la trace, il suffit de suivre la crête d'une douce moraine, assez étonnamment, ça déroule assez bien.

Au bout d'une demi heure, je commence à me demander à quel moment on va tourner à droite poir prendre les pentes sous l'Aletschhorn, visiblement c'est encore trop tôt...

Bien plus tard, enfin, il semble qu'on y parvienne, ce plat de glacier est bien long. Ca s'annonce merdique, on part à gauche dans un ébouli avant une traversée raide et en terre dure pour rejoindre une chaîne. On se hisse sur la moraine délitée et raide, ça parpine, on essaie de rester proche pour limiter les risques. Le passage n'est pas top, au dessus ça s'aplani, on retouve une sente. Et on avance vers l'obstacle suivant.

Tiens, le voilà, une gorge bien raide, et ravinée, une partie du sentier a été emportée par un éboulement. il faut descendre la gorge traverser puis remonter. Je me lance, rien ne tient, mais ça passe, de l'autre coté, même exercice. On opère une petite pause boisson. Et ça repart !

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Bon, là, j'avoue avoir pris un petit éclat, je vois les frontales de Bastien et Benjamin, progresser à vive allure une centaine de mètres devant moi. J’accélère le pas, mais ça ne suffit pas à réduire la distance. La journée va être longue, si je passe mon temps à me morfondre loin à l'arrière du "peloton". Finalement, ils ont la riche idée (et surtout bienveillante) de m'attendre. Cool ! On repart, dans des gros blocs, la neige fait son apparition. Benjamin à le topo dans le sang, il virevolte d'un cairn à l'autre sans aucune hésitation, je suis bluffé. Plus on monte, plus il y a de neige, Benjamin doit parfois faire la trace dans une petite neige croutée. Nous tranquille, on suit, ne proposant à aucun moment de passer devant, faudrait pas qu'on se fatigue non plus.

On fini par mettre les crampons et on poursuit en direction du glacier. l'ordre est immuable, Benjamin qui trace, Bastien derrière, et moi au fond de la classe prêt du radiateur. J'avoue que cette position resulte d'un savant calcul, qui veut que le troisième à passer fait quand même beaucoup moins d'effort que les deux autres, la trace étant parfaitement faite !

Voilà le glacier, enfin, Bastien monte sur un promontoire inutile, il faut descendre devant le front du glacier avant de le remonter.

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

On s'encorde, enfin et nous voilà parti, et c'est bibi en tête de cordée, faut bien que je fasse un peu de travail ... petite traversée le long du promontoire, puis portion bien raide avec un poil de glace pour monter sur le front du glacier et se retrouver sur le plat de celui-ci. Corde tendu on avance. Je décide d'opérer un grand virage à droite pour éviter une zone que je trouve crevassée. Pendant ce temps, derrière, Bastien, passe les deux jambes dans un trou, ça commence bien, j'ai à peine le temps de m'en rendre compte qu'il est déjà sorti ! La joie des sorties hors saison, c'est aussi ça, il va falloir être prudent. J'avance, dans la neige croutée, puis dans la glace légère avant de retrouver la neige croutée sur le plateau supérieur. Difficile de déceler les crevasses avec la neige fraiche. Je ne m'en sors pas trop mal.

Après un bon effort, je laisse Benjamin repasser devant, je ne le sens pas trop enthousiaste pour passer la rimaye en tête, mais il avance quand même... On remonte jusqu'à la grosse rimaye, on la longe vers la gauche avant de passer un pont qui semble solide. Au dessus, on rejoint les cailloux, un passage raide et voilà l'épaule. Je filme Bastien en lui demandant comment il se sent "ça va, c'est pas la grande forme mais ça va !"

On repart, Benjamin, qui a mangé du Lion avance bien. La pente se redresse un peu, et , je ne sais pas si c'est l'effet "eau croupie du refuge" ou l'altitude, mais plus on monte, plus Bastien pâli. Il opère de fréquentes pauses et finie par jeter l'éponge.

"Je vais vous attendre là"

Il reste 300 m de déniv et l'endroit n'est pas venté. Bastien, mon Bucheron du Jura n'est pas sensible au froid, on décide de poursuivre sans lui, on devrait être de retour dans 3 h si tout va bien...

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

On laisse Bastien après des séparations douloureuses.

Benjamin file déjà vers le haut, et hop, je me mets dans la trace, ça remonte, ça remonte, et c'est plus raide.  On traverse à gauche puis on remonte un couloir mi glace pourrie mi neige inconstante, le rêve ! En haut, hésitation, soit un grand pas (avec appuie sur la neige inconsistante, soit contournement du bloc par la droite, l’issue étant incertaine. Je n'ai pas le temps de donner mon avis que Benjamin est déjà en train de gravir la directissime, un grand pas, et zou, il est au dessus et rejoint le premier relais.

Derrière, je n'en mène pas large, les pieds glissent dans la neige, je rejoins le pied du passage, pointe de crampon à gauche dans un rocher, le pas est énorme, je me hisse comme je peux, tirant sur les bras comme un mort de faim, je hisse alors mon pied droit tout en cherchant vainement ou placer mon appuis, finalement, je parviens à loger un bout de crampon dans une fissure, et hop, me voilà au dessus; Benjamin m'assure, j'essaie de ne pas lui montrer que je suis à bout de souffle, inutilement, je fais le bruit d'une vieille locomotive à vapeur en fin de vie !

Pour la suite, c'est plus évident, il suffit de suivre au mieux les relais sur pieux, placés tous les 30 m environ. Malheureusement les chutes de neige de la semaine vont compliquer notre tache (surtout celle de Benjamin) On ne sait pas exactement où ça passe !

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Bon , on progresse, voilà une petite traversée qui ne m'inspire pas. Benjamin, lui, le virtuose est déjà passé !  J'avance prudemment vers la dalle, il faut faire une petite traversée en ascendance à droite pour retrouver l'axe d'un couloir. Pied droit placé,  je croise mes jambes pour trouver la prise suivante. Pour les mains, rien de bon, juste une dalle arrondie peu prisue, j'y appuie une main mal à l'aise, et fini par monter mon pied, je récupère alors mon piolet, judicieusement placé dans mon dos, pour prendre un appui franc dans la neige au dessus de la dalle. Et hop, c'est reparti, couloir, j'avoue que je suis nettement plus à l'aise en neige qu'en rocher... Et je galope pour rejoindre Benjamin au relai suivant.

Le temps s'étire, on progresse tout en hésitant de temps en temps. L'escalade n'est jamais extrême, mais il faut rester concentré et il y a quelques passages un peu expo.

Mais le temps passe et on se sent loin du sommet, quand tout à coup, la croix, là haut, elle n'est pas si loin. On avait l'impression qu'il fallait encore ce taper une longue arête.

La vision divine (ou de son fils) nous donne du baume au cœur. On file vers le haut et 5 minutes plus tard, nous voilà à la croix, au même endroit qu'il y a 15 ans lors de ma première ascension avec Anne

 

Sommet de l'AletschhornSommet de l'AletschhornSommet de l'Aletschhorn
Sommet de l'AletschhornSommet de l'Aletschhorn
Sommet de l'AletschhornSommet de l'Aletschhorn

Sommet de l'Aletschhorn

Yes !

Je grimpe jusqu'au vrai sommet , une 20 aine de mètres derrière la croix, pas de corniche , et on peut voir la mgnifique vue sur le Glacier d'Aletsch et tous les 4000 de l'Oberland !

On revient à la croix faire une pause ravitaillement. il est déjà 12 h 30, Bastien va nous attendre longtemps. J'essaie de le joindre pour lui dire qu'on est au sommet, je tombe sur la messagerie.

On admire le paysage, le ciel est limpide, et on est seuls avec personne à des kilomètres à la ronde (sauf Bastien), pas une trace dans le bassin d'Aletsch ni vers Hollandiahütte, si proche et si loin à la fois...

On ne traine pas, il faut déjà descendre, Bastien doit nous attendre

sommet de l'Aletschhorn

sommet de l'Aletschhorn

Et c'est parti, cette fois je suis devant. On assure comme on peut sur les pieux, souvent la corde est un peu courte, il y a des passages sans assurance, le niveau n'est pas très élevé, mais toute sortie est définitive !

Je contourne certains obstacles en privilégiant la neige, on ne peut pas assurer, mais c'est plus facile à désescalade. je redescends les différents crux (oui il y a plein de petits crux dans cette voie !)

Bon je vous passe les différents passages techniques ce qui serait redondant, et nous voici au dessus de Bastien , descendant pas à pas vers le bucheron slovaque. Nous avons mi 4 h 20 pour l'aller retour au lieu de 2 h 30 -  3 h escomptés, pas rapides !

Petite pause, à présent, c'est Benjamin qui est malade, on opère un petit debrieffing, je sens que je vais devoir rentrer mes deux acolytes pas hyper en forme, la course est encore longue

 

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

Et zou, on repart vers le bas, moi devant puis Bastien et enfin Benjamin. Je file jusqu'à l'épaule puis jusqu'au couloir rocheux qui donne accès au haut du glacier.

La vache, la neige a bien transformé, le soleil a fait son œuvre, la partie glacière ne va pas être une partie de plaisir... Je descends jusqu'à la rimaye, et je passe le pont de neige en me faisant aussi léger que possible, il y a du boulot, j'avoue que je n'en mène pas large, une goutte de sueur perle sur mon front plissé de concentration. "Une plume , tu es une plume !" 

En dessous j'entame la traversée. On parle beaucoup pour synchroniser les avancées de chacun des membres de la cordée et maintenir la corde tendue. Bastien passe puis Benjamin, je décide alors de descendre directement sous la rimaye plutôt que de suivre le chemin de l'aller. Dré dans le pentu mais efficace, on retrouve la trace plus bas. C'est moins raide, on avance bien. Derrière j'entends mes partenaires stressés par les crevasses. J'avance, je sais que même sur la trace de montée, gelée ce matin, on peut s'en manger une, expression mal choisie, parce que c'est plutôt les crevasses qui nous mangent. Je fais mon virage, descends la petite pente verglacée, elle a décaillé à présent, puis vient le plat du bas du glacier. Et bim, Bastien se retrouve les deux pieds dans une crevasse, zou, je tire, il me fait comprendre qu'il préférerait du mou pour passer l'obstacle, sitôt dit, sitôt fait, le voilà sorti d'affaire. On est sur un gruyère avec beaucoup de trou, mais quelqu'un a tout recouvert d'une fine couche de beurre... Benjamin met le pied de dans, puis c'est à nouveau Bastien. On maintient la corde bien tendue tout en progressant.

Mon corps part en avant, et mon pied trou, la fine croute. Je ressors. Je finis par comprendre que cette dernière crevasse et dans notre axe de progression, bizarrement elle file vers le front du glacier, original.

Je fais passer Bastien et Benjamin du même coté que moi puis nous avançons de 10 m avant de rebasculer de l'autre coté, vue dessus, elle est invisible... On passe, il faut alors descendre la pente raide en glace, les conditions sont meilleurs, c'est avalé !

Sortie de glacier

il reste à se décorder.

Et nous voilà repartis, Je sens que Benjamin et Bastien sont dans le dur. La batterie de ma montre est à zero %, il va falloir que je trouve les passages pour rejoindre le refuge. Je file devant pour trouver le tracé. de gros blocs, des dalles et des passages en adhérence, avec pour varier des passages en neige !

J'entends alors un hurlement, Bastien a glissé sur une dalle, il est tombé sur le coccyx. Je commence à remonter vers lui quand il se relève, rien de grave mais il a hyper mal. Il devrait parvenir à marcher.

Derrière, Benjamin lutte avec un estomac délicat et un tube digestif qui, visiblement, n'apprécie pas trop l'eau croupie, même bouillie de l'oberaletschhütte. Je sens la pression, il ne faut pas que la situation s'aggrave.

Je poursuis ma quête du sentier avec Bastien et Benjamin qui derrière mettent en doute mes choix. Je vais de cairn en cairn, est on trop à gauche, trop prêt de l'arête, de temps en temps je reconnais un passage où nous sommes passés, de nuit, ce matin, et j'avoue que ça me rassure.

On parvient au passage des gros blocs, j'avoue que je file d'un cairn à l'autre pour ouvrir le chemin, j'entends derrière les révolutionnaires affirmer que c'était plus à droite, mais ils n'ont pas la force de me renverser, alors ils avancent, et vu que je reconnais certains passages, j'avance !

Après le gros bloc, on se retrouve en haut d'un petit couloir, on le dévale, avant de bifurquer à gauche. Bon, là c'est moi qui me fourvoie, je croyais que la gorge en terrain pourri etait là, elle est beaucoup plus loin. On passe sous des dalles avec des cascades, l'occasion de faire le plein d'eau, je suis à sec depuis un moment !

Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée - Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -
Alpinisme : Aletschhorn 4194 m - arête Sud Ouest - une bien longue journée -

On poursuit la traversée, et on retrouve la petite gorge en terre pourrie, petite descente et petite remontée.  La journée est déjà bien avancée, on sait déjà qu'il va falloir allumer les frontales tout à l'heure !

Je redescends la petite sente et trouve la première chaîne. On décide de descendre ensemble, ça évitera de se balancer des pierres. Le terrain est vraiment pourri, j'ai même un doute sur les blocs qui tiennent les chaînes. La première est avalée, pour la suivante (et dernière) on avancera un par un . Je pars devant, avant le bas, je file à droite dans une traversée en terrain caillouteux bien raide. Je sors de la zone. Bastien me rejoint puis Benjamin décide de faire la traversée chaîne à la main. Problème, la chaîne décroche quelques blocs qui dévalent la pente, l'idée n'était pas bonne . Plus de peur que de mal.

Reste à retrouver le plat du glacier (sous des tonnes de roche) C'est un peu raide, j'attaque un peu bille en tête, je glisse, et je me croute, réception sur la main, quand je me relève, ça saigne abondamment (ou presque) C'est quand même dommage, 10 m plus loin, s'en était fini des difficultés.

Bon le plat de ma main saigne beaucoup (pas énorme mais c'est gênant) on décide de faire une petite pause pansement, Bastien, notre infirmier en chef (il n'est pas QUE bucheron ! ) parvient à me faire un truc qui tient et qui évite que je ne repende mon sang partout sur le glacier ! (pourtant ça serait joli, un glacier tout rouge, ça serait original !, plus la peine d'attendre le lever ou le coucher du soleil pour avoir des couleurs chaudes)

On repart, il fait plus sombre, on n'a pas de GPS, pour l’instant la visibilité est bonne mais ça baisse à chaque minute. Petite pause flotte réclamée un peu plus loin, on décide de remettre les frontales sur les casques, ça évitera d'avoir à les sortir plus tard.

Un quart d'heure plus tard, on les allume, déjà ! Je continue d'avancer d'un bon pas, pour donner le rythme. Benjamin m'enjoint régulièrement à faire des points avec son téléphone (oui, je lui ai passé le fichier GPS de la course et on peut vérifier qu'on est au bon endroit)

Bilan, à un moment, je tire sur la mauvaise moraine, trop à droite. Râlage général, bon, ils ne sont que deux, je gère, je file en bas de la moraine, avant de remonter sur la suivante, on a perdu moins de 5 minutes, c'est vrai qu'on a plu tellement les jambes pour faire des rallongis.

Et j'avance sur la moraine, bizarrement, si ce matin, j'avais trouvé que c'était roulant, ce soir, je ne retrouve pas la sente matinale. Benjamin râle, je ne ne fais pas assez de pause vérification de la trace, et quand il fait une pause, j'ai tendance à repartir sitôt la validation donnée.

Autre donnée, il a eu la bonne idée de laisser son bâton au pied d'un cairn géant. Donc il faut qu'on repasse par le cairn. De nuit, le moindre gros bloc, ressemble à un cairn géant. Je vais donc d'hypothétique cairn géant à un autre hypothétique cairn géant. Parfois c'est un bloc, par fois c'est un cairn, mais jamais le bon.

A ce petit jeux, j'en oublie (ou oserais-je écrire, nous oublions ...) notre mission première, retrouver le pied des échelles. J'avance, j'avance... on se retrouve dans un endroit merdique... Je tourne la tête, et je vois une lumière se réfléchir sur la paroi, on a passé les échelles, flûte ! Benjamin fait le point, effectivement, on a passé les échelles... Alors là, comment vous dire, l'ambiance  n'était pas la meilleur, Benjamin me reproche d'avancer trop sans faire le point, et je sens que Bastien a choisi son camp, le sien !

Je garde mon optimisme, il faut juste remonter un petit peu, c'est aussi ça, l'AVENTURE (avec un grand A !) . Bon c'est vrai qu'avec leur problèmes gastriques, la situation n'est pas idéale et on risque de ne pas retrouver le bâton de Benjamin. A la fois, je sais que c'est TOUJOURS une mauvaise idée de laisser du matos à part à un endroit au passage obligatoire (à bon lecteur ... ;-) )

Je descends un peu la moraine sur la gauche puis attaque la remontée. Au départ les révolutionnaires me suivent, puis, comme par hasard, ils prennent leur propre chemin, devisant de l'opportunité de ne pas faire de pause carto GPS dans une descente de nuit. Je sens la pression, Danton et Robespierre préparent leur vengeance et ça me terrifie.

Finalement, en moins de 10 minutes on rejoint le pied des échelles, Danton et Robespierre n'auront pas eu le temps de sortir leur guillotine, je garde mon chef, et c'est très bien ainsi. Je fixe mon bâton sur mon sac, et en route pour les échelles. Benjamin me suit, rapidement l’atmosphère s'apaise... et rapidement, étonnamment, on a l'impression d'être en haut, alors qu'on a pas fait 10 % de la remontée. On fini par s'en rendre compte, petite dépression ! La longue remontée se passe bien, il faut tout de même se méfier de la glace présente par endroit. La dernière traversée est sans fin, on se retrouve au niveau du refuge d'été, ne reste qu'une légère descente et nous voilà au refuge d'hiver. Il est 20 h 30, la lune se lève !

Ah oui, si au départ le plan était de rejoindre le Fusshorn bivouac pour faire le Fusshorn le lendemain, il n'en est à présent plus question, il nous reste juste à rentrer à la voiture !!!

 

 

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avec Bastien et Benjamin

longue course non tracée (en plus les réflecteur ont été enlevés !)

Pour le reste, superbe avec de jolis paysages d'automne

on a un peu explosé l'horaire ; départ 3 h 10 - sommet 12 h 30 retour refuge 20 h 30 (by night)

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ascension du Mont Blanc, de nuit, au dessus des grands Mulets

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Deux grands et belles journées

Départ du Plan de l'aiguille pour gagner le refuge des grands Mulets par la terrifiante jonction.

De là, on rejoint le col des Dômes par le petit et le Grand Plateau aux séracs aussi fascinants que dangereux.

Puis on déroule sur l'arête des Bosses, toujours aussi jolie.

Partis à 5, sommet à 5, descente par la face Nord pour mes 4 acolytes , perso je préfère me contenter de partir de Vallot.

Accident à la jonction, 2 personnes dans une crevasse. Nous apporterons une modeste contribution au sauvetage. Et retour au plan de l'Aiguille par l'ancienne gare des glaciers.

 

Vidéo :

Vidéo : ascension du Mont Blanc à ski depuis les grands Mulets

Topo :

à suivre (désolé)

 

topo Mont Blanc à ski depuis les Grands Muletstopo Mont Blanc à ski depuis les Grands Mulets

topo Mont Blanc à ski depuis les Grands Mulets

Récit :

J'avais réuni la fine fleur de l’alpinisme européen... ou presque..., tous mes amis candidats au mont blanc à ski s'étaient rendus disponibles pour ces 2 journées.  Les voyants étaient aux verts, j'étais aux anges. J'avais donné  rendez vous à tout le monde à 10 h à la benne de l'aiguille, ça me laissait le temps de partir tranquille le matin pour arriver à Chamonix…

C'était sans compter Yves…

"Allo"

"Ils annoncent température caniculaires, ça serait mieux de partir tôt"

"Effectivement, ils annoncent chaud" … il faut changer les plans, au dernier moment, je décide d'avancer le rendez vous à 7 h 45. Prévenir tout le monde, et partir rapido à cham' ce soir plutôt que demain matin. C'est quand même un peu dommage. Il est 18 h 30 Je boucle mon sac, je bouffe à la va vite, et je file.

La nuit tombe, l'autoroute Suisse ferme entre Saint Maurice et Martigny. La loose. Me voilà sur des petites routes à louvoyer. Je finis par me retrouver sur le parking des Grands Montets. J'installe la voiture en mode "nuit" et me couche... Voilà une course qui début bien dans la précipitation

 

Le lendemain matin, je me réveille à 7 h moins 10, Bastien est garé à coté de moi, on file à Cham, on se gare on retrouve Benjamin et on prend les tickets. J'appelle Yves, il s'est trompé d'heure ! Bilan on fera deux groupes pour aller au refuge. C'est assez désorganisé pour un début de course.

Plan de l'AiguillePlan de l'Aiguille

Plan de l'Aiguille

Une fois que la benne nous ai déposé au plan de l'aiguille et après un crémage en règle, on est parti. Le gardien m'a conseillé de partir par le bas, par le chemin d'été. Pas vraiment engageant, ça ressemble vraiment à un chemin d'été avec des pentes expos et beaucoup de déchaussage  alors qu'en haut, il y a une belle trace, presque continue et des cordées lointaines qui nous attirent (on ne le sait pas encore mais il y a aussi un sérac au dessus de l'éperon Frendo qui menace de s'effondrer avec ses 10 à 20 000 m3 de glace, ça nous aurait sans doute aidé à prendre la décision... (mais on ne le savait pas, et on ne voyait rien).

Bref on descend rejoindre la neige et on part avec nos peaux vers le haut. Petite hésitation pour descendre la moraine, on skie alors des coulées d'avalanche avant de remettre les peaux. Tout va bien. 

Deux petites descentes un peu raides et voilà le grand glacier qui mène à la jonction… Nous y sommes...

Mont Blanc à ski 2021 - 4810 mMont Blanc à ski 2021 - 4810 mMont Blanc à ski 2021 - 4810 m
Mont Blanc à ski 2021 - 4810 mMont Blanc à ski 2021 - 4810 m

Encordés, nous voilà partis, moi devant, Bastien en second et Benjamin ferme la marche. Je mène la cordée à mon rythme, la trace est loin des séracs, mais plus on avance plus je vois que le chemin est truffé de crevasses, il y en a tellement que parfois tu te rends compte qu'il y a un trou... quand tu as le ski dessus ! Vraiment pas agréable comme sensation. On avance corde tendue, puis on remonte vers les séracs, vers la trace de de "descente" Un gros sérac est là, je sais que François mon cousin est décédé par ici il y a bientôt 20 ans. Le paysage est aussi spectaculaire qu'il est inquiétant. On passe sous l'énorme bloc qui pourrait nous transformer en crêpe si l'envie lui venait. Et on arrive au lieu de déchaussage des skis. Je  demande à deux cordées si ça passe bien sans crampons. Elles me confirment. On fera comme ça. Et bim on part pour la jonction proprement dite. Un chaos de glace impressionnant entre 2 grands glaciers. On commence par descendre dans le trou par une sente en glace qui passe bien. Il faut remonter en face, le premier pas est grand, sans crampons, il faut poser le genou, oui , on aurait peut être du les mettre, mais à présent il est trop tard, à la fois , ça n'est pas non plus catastrophique. 

En haut, voilà une cordée,  il faut croiser. Je papote avec la première avant de rejoindre le second un peu en dessous. Je fais venir Bastien, il y a 3 pas en glace un peu raide. En arrimant correctement mon piolet, ça passe bien, la suite est plus facile, on remonte sur le second glacier, avant de le longer et de retrouver une zone chaotique, avec des trous et de la glace salle, attention à ne pas tomber, on fini par sortir du passage... Impressionnant .

passage de la jonction ce jour là, caméra embarquée - en continue pour la partie chaotique

juste avant la Jonction proprement dite, en montant au refuge des Grands Muletsjuste avant la Jonction proprement dite, en montant au refuge des Grands Mulets
juste avant la Jonction proprement dite, en montant au refuge des Grands Muletsjuste avant la Jonction proprement dite, en montant au refuge des Grands Mulets

juste avant la Jonction proprement dite, en montant au refuge des Grands Mulets

traversée de la Jonction, en montant au Grands Muletstraversée de la Jonction, en montant au Grands Muletstraversée de la Jonction, en montant au Grands Mulets
traversée de la Jonction, en montant au Grands Muletstraversée de la Jonction, en montant au Grands Muletstraversée de la Jonction, en montant au Grands Mulets
traversée de la Jonction, en montant au Grands Muletstraversée de la Jonction, en montant au Grands Muletstraversée de la Jonction, en montant au Grands Mulets

traversée de la Jonction, en montant au Grands Mulets

On remet les skis, il commence à faire chaud, et on remonte les pentes un peu raide (puis moins) sous le refuge. L'ambiance est bizarre au dépôt des skis. On croise les vainqueurs du Mont Blanc du jour, de retour de leur exploit. Pour nous, tout reste à faire. 

On remonte la via ferrata et on arrive au refuge. 

Yves et Bertrand arriveront une bonne heure plus tard, Bertrand avec de la Tomme de Savoie (entière) et un bon petit saucisson qui aura un grand succès.

Comme souvent, le programme se divise en sieste, papotage et admiraion du paysage, notamment la vue des toilettes, les plus belles toilettes du monde à mon humble avis.

Repas du soir et tout le monde au lit, demain on se réveil à 2 h 30

montée aux grands Mulets, sous le refugemontée aux grands Mulets, sous le refugemontée aux grands Mulets, sous le refuge
montée aux grands Mulets, sous le refugemontée aux grands Mulets, sous le refugemontée aux grands Mulets, sous le refuge
montée aux grands Mulets, sous le refugemontée aux grands Mulets, sous le refuge

montée aux grands Mulets, sous le refuge

le refuge des Grands Mulets

le refuge des Grands Mulets

les plus belles toilettes du Monde, Refuge des grands Muletsles plus belles toilettes du Monde, Refuge des grands Mulets

les plus belles toilettes du Monde, Refuge des grands Mulets

Nuit correcte, réveillé, habillé, nourri, et hop dehors. Petite via ferrata nocturne (faux pas se la coller quand même) et on retrouve nos skis. Toutes les cordées sont déjà parties, on est les derniers à quitter le refuge

Et c'est parti, on part dans la nuit avec les peaux et les couteaux, Je suis devant,  avec mes 4 acolytes en file indienne derrière . Chamonix en bas brille de mille feux.  la neige est dure on aperçoit juste la trace que l'on suit comme des moutons. 

On avance, les conversions s'enchaînent, la pente se raidit, on décide de mettre les crampons, ça sera plus safe. Et hop c'est fait, on remonte la pente, qui continue de devenir plus raide (c'est sans fin) Heureusement la trace est profonde, on fini par rattraper une première cordée. Les discussions sont réduites , juste prendre des nouvelles de celui qui te suit... de temps en temps. Chacun termine sa nuit.

La trace va buter sur un petit sommet, il faut alors redescendre  à flanc pour faire une petite pause.

Départ pour le Mont Blanc, de nuitDépart pour le Mont Blanc, de nuitDépart pour le Mont Blanc, de nuit
Départ pour le Mont Blanc, de nuitDépart pour le Mont Blanc, de nuit

Départ pour le Mont Blanc, de nuit

On repart, encordés, comme hier;  la première : Apoutsiak, Bastien et Benjamin, derrière, les anciens Bertrand et Yves. On a choisi de garder les skis sur le sac ,on pense être plus efficace. Une cordée n'a pas fait le même choix, elle reste sur les skis. Nous partons devant et prenons  rapidement le large. On longe au maximum le bord du plateau afin de rester, au maximum, à l'abri des séracs. On est exposé aux séracs en serrant à gauche, nous a annoncé le gardien, je suis sa prescription à la lettre. A droite, au dessus, d'énormes séracs menacent, on voit bien que de temps en temps, ça tombe, il y a les stigmates sur le plateau. J’accélère légèrement, on sort de la zone de danger, plus de trace de bloc sur la trace. On repart à droite vers un collet, quelques crevasses, nous voici sur le Grand Plateau avec la Face Nord du Mont Blanc pile en face de nous et le soleil qui vient nous réchauffer.

L'occasion d'une petite pause fort sympathique. Je peauffine ma décision, non, je ne descendrais pas la face Nord à ski, le bas me semble raide, la face est toute traffolée, elle semble bien dure, sans doute verglacée par endroit. Ca fait un moment que je réfléchis à la décision, je vais me contenter de descendre à ski depuis Vallot, ça sera déjà pas mal. Je la skierai dans une prochaine vie, la mienne est déjà bien remplie !

 

Ski entre le petit et le Grand Plateau, Mont BlancSki entre le petit et le Grand Plateau, Mont BlancSki entre le petit et le Grand Plateau, Mont Blanc
Ski entre le petit et le Grand Plateau, Mont BlancSki entre le petit et le Grand Plateau, Mont Blanc

Ski entre le petit et le Grand Plateau, Mont Blanc

ski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blancski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blancski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blanc
ski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blancski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blanc
ski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blancski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blanc

ski entre le petit et le Grand plateau, Mont Blanc

On repart, toujours dans le même ordre, Bastien galère avec la corde, en seconde position, elle prend la fâcheuse habitude de passer sous ses skis puis de l'emberlificoter ... O n s'arrête, Bastien fait un saut périlleux pour se libérer de la corde, et on repart. Bon parfois c'est un peu plus complexe que ça mais on fait ça dans la bonne humeur.

On repart vers le haut, petit rythme tranquille, à ma façon, grand virage et on revient vers le col des Dômes. Il y a un peu de glace par endroit, je veille à l'éviter.  à droite, les cordées à pied en provenance du Gouter, croisent celles  en provenance du sommet. On ne devrait pas avoir trop de monde sur l'arête, la marée est déjà passée !

Et zou, direction la pente sous Vallot où nous opérons une petite pause technique : mettre les skis sur le sac pour mes acolytes, laisser mes skis là pour moi.

Entre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands MuletsEntre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands Mulets
Entre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands MuletsEntre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands MuletsEntre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands Mulets
Entre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands MuletsEntre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands Mulets

Entre le Grand Plateau et le col des Dômes - Mont Blanc depuis les Grands Mulets

Entre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands MuletsEntre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands MuletsEntre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands Mulets
Entre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands MuletsEntre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands MuletsEntre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands Mulets

Entre le Grand plateau et Vallot - Mont Blanc deuis les Grands Mulets

Je rejoins la trace, on a réduit l'encordement, et on remonte vers Vallot, c'est raide et en neige dure, rapidement on rejoint Vallot pour quelques photos, j'adore ce petit abri posé sur cet éperon, je trouve l'endroit magique même si je déconseille à mes compagnons de rentrer dedans, car dedans, tout est violet, il n'y a que des gens ultra fatigués, qui sont à la limite de vomir ... Dans mon souvenir, je n'y suis rentré que 3 fois, c'est la couleur violette qui domine, la halte n'est pas recommandée.

La suite est vers le haut, la première pente sous la première bosse est raide. Je l'attaque d'un  bon rythme, je sens que je ne suis pas trop mal. Derrière, je sens que Bastien a un léger coup de mou, "pour une fois !" me dis je !

Oui parce que ma cordée, faite d'alpinistes d'un haut niveau, est arrivé ici un peu émoussée : Bastien a eu la bonne idée de faire le 110 km du Swiss Canyon trail la semaine dernière et Benjamin, sort de nombreuses sorties montagne, notamment 2 4000 des Monts Roses les deux derniers jours. Et donc , ce qui devait arriver arrive, la corde se tend derrière moi, je suis obligé de ralentir (un peu, et ça m’arrangerait presque !)

Bref, tout se passe bien , on se retrouve dans la partie plus raide qui mène à la première bosse et on croise quelques cordées, toujours dans la bonne humeur. J'essaie de nous décaler quand je vois des cordées dite de débutants à la descente, notre cordée expérimentée supporte facilement ces écarts.

Première bosse, superbe, courte pause et on repart.

du bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blancdu bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blancdu bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blanc
du bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blancdu bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blancdu bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blanc
du bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blancdu bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blancdu bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blanc

du bivouac Vallot à la première Bosse - Mont Blanc

J'attaque la seconde, tout va bien, je fins par me rendre compte que j'ai un avantage par rapport à mes compagnons de cordée, je ne porte pas mes skis, ce qui explique sans doute une partie de ma bonne forme. A la fois, ils n'avaient qu'à laisser leurs skis à Vallot... Bref, je vais bien. La trace longe la deuxième bosse et vient traverser une crevasse en plein milieu de l'arête, ça c'est nouveau, je n'ai jamais vu de crevasse à cet endroit là. On rentre dans la large, et peu profonde crevasse, puis on déboule de l'autre coté, c'est un peu plus raide au dessus. J'avance. Derrière, mes deux  compagnons passent leur temps à me demander des pauses pour scruter la face Nord, la bonne excuse ! "alors là, tu vois, on va longer le sérac, puis là, il faudra traverser la crevasse sans tirer trop à gauche... Et là, en bas ?" "Ben là en bas, je ne vois pas trop..." , "faudra peut être prendre à droite" "à droite... - hésitation' sans doute !"

Bon, moi j’insiste pour ne pas faire de pause inutile, je sais que ça casse le rythme, et si ça ne casse pas LE rythme, ça casse MON rythme, et mon corps n'aime pas ça .

On arrive à la grosse crevasse de 4700 m, cette année elle est sympa, elle est bouchée et le retour sur l'arête est facile, et hop, on est juste sous l'éperon de la Tournette, jolie vue sur le bassin de Tré la Tête.

Je repars vers le haut, je sais qu'il ne reste rien, mais qu'on n'est pas tout à fait arrivé. Petit replat, une cordée "pas douée douée arrive du dessus" on hésite à s'élancer, il y a ceux qui attendraient qu'elle soit en bas pour s'engager, et les autres, dont je suis, qui proposent de se décaler au moment où on les croisera. Et comme, "c'est moi le chef !", ben on repart. On arrive à hauteur de la cordée, très lente, on se décale et on continue de monter hors trace, ça fait un bon exercice. Au dessus la pente fini par se coucher, c'est la longue arête finale.

Des Bosses au sommet du Mont BlancDes Bosses au sommet du Mont BlancDes Bosses au sommet du Mont Blanc
Des Bosses au sommet du Mont BlancDes Bosses au sommet du Mont Blanc
Des Bosses au sommet du Mont BlancDes Bosses au sommet du Mont Blanc

Des Bosses au sommet du Mont Blanc

Tranquillement on remonte vers la cime, avec comme souvent à ce moment là un peu d'émotion. L'occasion de penser à tous ceux qui nous ont appris la montagne et qui ne sont plus là. C'est bête mais ça me le fait souvent quand je suis sur la partie finale du Mont Blanc. Je pense à papa, qui n'était pas le champion dans le choix de ses randos avec nous , je pense à Jacques, qui m'a un jour dit que je grimpais comme un chamois, ça  n’était sans doute pas vraiment la réalité, je n'ai jamais vraiment bien grimpé, mais ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, j'y pense encore aujourd'hui !

Je ne vais pas faire la liste de tous ceux à qui j'ai pensé, l'arête (et la liste) est longue.

On commence à voir les cordées stoppées au sommet, vient notre tour, je me retourne, on se congratule avec Bastien et Benjamin (dont c'est le premier Mont Blanc, j'attends toujours le champagne !) Bertrand et Yves suivent, frais comme des gardons, leur cordée a prêt de 120 ans !

Et Bertrand nous sort sa tomme, pour le meilleur morceau de tomme... du monde, à 4800 m. On se régale.

Sommet du Mont Blanc et Tomme de SavoieSommet du Mont Blanc et Tomme de SavoieSommet du Mont Blanc et Tomme de Savoie
Sommet du Mont Blanc et Tomme de SavoieSommet du Mont Blanc et Tomme de SavoieSommet du Mont Blanc et Tomme de Savoie
Sommet du Mont Blanc et Tomme de SavoieSommet du Mont Blanc et Tomme de Savoie
Sommet du Mont Blanc et Tomme de SavoieSommet du Mont Blanc et Tomme de Savoie

Sommet du Mont Blanc et Tomme de Savoie

Une fois les traditionnelles photos réalisées, j'attaque la descente, je laisse les 4 fantastiques à leur face Nord.

Je galope sur l'arête (sans courir mais d'un bon pas)

Je me décale quand je croise les cordées et j'avance (tout en oubliant pas de faire quelques photos) J’avale la première partie, je me finis par dépasser une longue cordée des pays de l'Est, il sont 5. J'arrive au col entre les bosses et je m'arrête pour regarder et filmer les 4 fantastiques... Ils sont tout petits dans cette immense face Nord.  Delà , je perçois leur concentration, le choix de l'itinéraire. Je les vois se diriger vers la crevasse qui barre le haut de la face et la traverser, un par un.

De là où je suis, je n'arrive pas à les distinguer, mais j'imagine qu'Yves a pris le leadership pour la descente, c'est celui qui mange le plus de dénivelé.

Sous la crevasses, ils enchainent quelques virages que j'immortalise. Avant de filer, bon, les slovaques (je sais pas s'ils sont slovaques, mais je ne sais pas (non plus) si comment on appelle les habitants des pays de l'Est (les Estivaux ?) Bref, les Slovaques me sont repassés devant, et je dois me les refaire dans la montée à la petite bosse. Ils ne vont pas très vite alors le dépassement se fait plutôt rapidement. puis c'est la descente un peu raide qui mène à Vallot, je rejoins rapidement mes skis.

 

Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)
Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)
Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)

Descente du Mont Blanc, du sommet à Vallot (par les bosses)

Et là, bingo, la neige est super bonne juste transfo. Je me fais une super descente pour rejoindre le Grand Plateau, une petite traversée et je rejoins le reste du groupe au point de rendez vous, ils sont arrivés là, il y a seulement 5 minutes.... J'ai été relativement rapide sur l'arête des Bosses.

On fait une pause, apparemment, j'ai bien fait de ne pas descendre la face Nord, ils ont eu des passages chauds, je lis encore la frayeur sur leur visage. La face, un peu trop traffolée, et des passages en glace ou en neige béton dans des parties à plus de 45°. Sachant que la neige sous Vallot etait excellente, je ne regrette pas mon choix.

 

On attaque la descente, sous les mégas séracs à gauche, objectif, ne pas trainer, à la descente c'est plus facile qu'à la montée. Je ferme la marche avec mes petites cuisses qui ne pensent qu'à une chose : faire une pause tant elles sont pleines d'acide lactique. Bon, les 4 Fantastiques n'ont pas mes soucis, ils filent à vive allure vers le petit plateau puis en dessous.

On se retrouve au dessus du refuge, dans une zone avec des crevasses, étonnant, je n’avais rien remarqué ce matin, dans la nuit noire...

On fait une pause vers le refuge, Bertrand doit ramener sa frontale au gardien. A son retour, il nous descends une bouteille d'eau, cool !

Descente sur les Grands MuletsDescente sur les Grands MuletsDescente sur les Grands Mulets
Descente sur les Grands MuletsDescente sur les Grands Mulets

Descente sur les Grands Mulets

Départ vers le bas, dans une neige qui devient soupe, il ne va pas falloir trainer à la jonction

Quelques virages plus tard, nous sommes sur zone : LA JONCTION

On enlève nos skis et une femme au milieu de la jonction nous interpelle de loin : "N'avancez pas, il y a des personnes qui sont tombées dans une crevasse" Il y a de l'agitation sur zone, nous sommes bloqués.  Je ne suis pas optimiste, on va passer la jonction à la mauvaise erreur, sachant que la suite est assez expo...

Bref on attend, l'hélico de la sécurité civile fait un premier passage, puis vient se poser à 30 m de moi. 2 gendarmes du PGHM en descendent, ils nous passent devant pour aller vers les victimes. Sur place, vu l'exposition des deux types qui sont dans une zone chaotique, ils décident des les moufler avant de les médicaliser.  Ils reviennent, je propose à l'un des deux gendarmes de les aider s'ils ont besoin d'aide.

Les 2 victimes reviennent à pied, le premier à quelques écorchures sur la face , le second a plus de sang et semble plus touché. Ils médicalisent le second dans une coquille à mes pieds et me demandent de brancarder le gars jusqu'à l'hélico. Le tout doit se faire encordé, Il va falloir synchroniser le brancardage avec l'assurance de Bastien et Benjamin.

Je me retrouve au chevet du blessé, le cuir chevelu semble avoir pris, ça n'est pas forcement grave mais ça saigne pas mal. Pourquoi ne pas avoir mis de casque à cet endroit. Bon ça n'est pas le moment de faire des remarques au gars, j'essaie de le rassurer, je vois qu'il a froid, je luis explique que le vent s'est levé, c'est la raison de son frisson (peut être pas que).

Début du brancardage, je suis à la tête du gars, on avance relativement vite dans une neige soupe, le gars est super lourd, je titube presque, in petto je me dis "ne pas tomber, ne pas tomber !" , mes crampons font ce qu'ils veulent, me tordant les chevilles, je brancard va de gauche et de droite, "surtout, ne pas tomber" "la vache qu'est ce qu'il est lourd !" On pose le brancard à l'endroit ou l'hélico doit atterrir.

Le gendarme me briffe sur ce que je dois faire ensuite, on se décorde dans un premier temps, la corde ne doit pas se prendre dans les pales de l'hélico.

L'hélico arrive dans un bruit assourdissant, je suis à présent du coté des pieds du brancard avec mission de le grimper dans l'hélico, et hop, c'est fait, ensuite il faut charger le matos des deux alpinistes suisses dans l'hélico.  Les skis, les sacs, le matos de secours, les bâtons. Une fois le tout chargé, les deux secouristes montent dans l'hélico et je me tiens accroupi, en attendant que l'hélico parte. Le gendarme secouriste me fait un signe d'au revoir, le mécanicien surveille les abords de l'hélico, je suis à 2 m de lui, la turbine balaye tout, l'hélico décolle, le mécanicien me fait "petit pouce en l'air" (je me suis cru sur facebook) avant qu'un nuage de neige recouvre tout, je mets ma tête entre mes jambes en attendant l'accalmie, qui ne tarde pas. 30 secondes plus tard, c'est le SILENCE !

Les gendarmes auront été efficaces.

 

Nous on esperait presque qu'ils nous proposent de nous emmener...

hélico de la sécurité civile à l'approche PGHM - secours à la jonction - Mont Blanchélico de la sécurité civile à l'approche PGHM - secours à la jonction - Mont Blanc

hélico de la sécurité civile à l'approche PGHM - secours à la jonction - Mont Blanc

On ne traine pas, je me ré encorde, skis sur le sac et on avance. Pendant le secours, François D'Haene est passé, il ne s'est (même) pas arrêté. Bastien l'a reconnu, pas moi, il a déjà filé.

Quand on se remet en route, Bertrand et Yves sont déjà de l'autre coté de la Jonction

On part un peu stressé, l'accident n'y est pas pour rien. On passe les blocs, on arrive à la zone où on pense que les deux gars sont tombés (à priori, le premier est tombé, son acolyte l'a retenu un moment, a réussi à amortir sa chute, par contre il a fini par basculer  lui aussi et est tombé sans assurance, 7 m de chute dans cette zone peu sympathique). On ne traine pas, la zone chaotique, la petite traversée puis la descente. En bas, Benjamin est déjà remonté, gros bruit, je lance "pierre", une grosse pierre de 40 cm de rayon environ  vient de tomber à moins de 2 m de Bastien, elle a du glisser sur le sérac au dessus. Nouveau bon coup de stress, l'adrénaline à fond et on n'est pas sortis. On galope vers la sortie, ouf !

Bertrand et Yves nous ont attendu.

On rechausse les skis et on file, croisant au passage quelques cordées qui montent. Il est trop tard et je le sais bien, le sauvetage nous a mis dedans...  Le parcours est magnifique et effrayant, à droite,  les centaines de séracs du glacier, plus ou moins menaçants, sous nos pieds , de temps en temps, une crevasse, simple petite trace, mais on voit bien qu'elles sont profondes. On skie vite, espérant que si le pont de neige s'effondre, on sera déjà de l'autre coté. Quelques virages avant une longue traversée.  Ca n'est pas mon passage préféré, on va bientôt sortir de ce coupe gorges (mieux que Roland à Ronceveau)

 

Jonction au retourJonction au retourJonction au retour

Jonction au retour

On est sorti du glacier, enfin.

A présent la consigne du gardien est claire, il faut passer par le chemin d'été

Et le chemin d'été, je ne me fais pas d'illusion, c'est raide et expo, surtout à cette heure un peu avancée. Malheureusement, le chemin d'hiver , que nous avons pris hier est expo, un énorme sérac menace sous l'aiguille du midi, 20 000 m3 de glace d'après le gardien. Ça fait beaucoup, même si je ne me rends pas compte exactement de la quantité.

Bref, on part vers le bas avec un avantage, on sait que Yves et Bertrand sont montés par là. Si c'est trop expo, on pourra toujours rejoindre la gare des glaciers et descendre sur le tunnel.

On part pour une traversée à flanc avec quelques portages. La traversée est raide, par endroit il en faut pas s'en coller une , sinon, c'est le grand saut. Bref, on traverse, on déchausse, on rechausse , on file. En dessous de nous, par moment, le vide se creuse, il me tétanise, je n'en montre rien...  pas glop. On fini par arriver à la gare des glaciers  pour une petite pause. La décision est prise de continuer vers le plan de l'aiguille. Flûte moi j'étais parti pour une bonne pause. Benjamin est stressé de rater la benne. Pour moi, il ne devrait pas y avoir de problème, mais tout le monde est reparti alors que j'ai encore mon sac grand ouvert. Encore une fois, je galope derrière. Je finis par rejoindre le groupe lors d'un déchaussage. On avance , même si c'est encore loin. On a repéré au dessus François D'Haene qui n'a pas respecté la consigne, il va passer sous les mètres cubes de glace, sans doute sans le savoir.  Bon, ils skis tellement vite que si le sérac tombe, il ne pourra sans doute pas le rattraper.

Pendant ce temps, nous on déchausse et on rechausse, sans oublier de nous moquer d'Yves et Bertrand qui sont incapables de nous décrire ce qu'ils ont vu à la montée (pourtant c'était de jour !)

Dernier déchaussage, j'essaie d'optimiser au max, puis on remonte skis sur le sac vers le plan de l'aiguille que l'on rejoint, enfin ! Et voilà, un joli Mont Blanc validé, et pas de souci pour la benne , on est hyper large !

 

 

de la jonction au plan de l'Aiguillede la jonction au plan de l'Aiguillede la jonction au plan de l'Aiguille
de la jonction au plan de l'Aiguille

de la jonction au plan de l'Aiguille

voilà le reportage de france 3 concernant la menace de chute de glacier sur l'itinéraire d'accès au refuge des Grands Mulets

Épilogue

Dans la benne on a retrouvé le guide et sa cliente qui ont mouflé les deux suisses, en fait, personne ne les avait vu tombé, le guide traversait, il a vu un bâton et entendu une voix qui venait du fond de la crevasse. Ils (avec le PGHM) ont décidé de moufler les deux Suisses, vu le risque de sur accident (tout aurait pu leur tomber dessus)

 

Sur le parking à Chamonix, le Suisse (peu blessé) est arrivé en taxi pour récupérer sa voiture, à priori sont partenaire de cordée n'est que peu atteint, le séjour à l'hopital de Sallanche devrait se terminer ce soir... Bonne nouvelle !

 

Finalement, tout est bien qui fini bien

 

 

 

 

A Arnaud, François et Marshal

Ski de randonnée : Pollux - 4092 m - récit d'un sauvetage avorté

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisZermattalpinisme4000

Une belle journée de montagne sur un sommet plutôt facile (faut quand même pas mal tirer sur les bras) et une après midi à organiser un sauvetage inutile.

Récit complet de la journée, du pseudo sauvetage et d'un autre sauvetage intercurrent

Bonne lecture

 

Vidéo :

Topo:

Accès départ

Pour info : parking à Täsch ( 15 € par jour)

Train Täsch Zermatt

Traverser Zermatt à pied (Nord Sud 1 km 100)

Prendre alors le téléphérique pour Matterhorn Paradise (Klein Matterhorn) 3817 m

 

Sommet :

De Klein matterhorn, descendre au col 3793 m CNS puis aller jusqu'au Breithornpass en visant le point 3824 m

Longer au mieux les pentes du Breithorn en passant sous le point (3821 m CNS et en allant au plus loin. On repeaute avant l'éperon du bivouac Rossi et Volante. Remettre les peaux et se diriger vers le pied du Pollux. Un couloir évident à droite vous appelle.

Laisse les skis. Remonter le couloir (40 °) en neige (couloir élégant) puis tirer légèrement à gauche dans un système de vire pour rejoindre les chaînes.

Passage un poil physique pour remonter la première partie des chaînes. (on parlera de technique de bourrin !)

On parvient à une breche, prendre alors à gauche, toujours des chaînes, mais plus facile. On sort alors à la vierge. La suite est une jolie arête à 35 ° qui mène au sommet

Descente par le même itinéraire, possibilité de faire deux rappels de 15 m chacun pour redescendre les chaînes sans effort !

 

 

Pollux, couloir d'accès

Pollux, couloir d'accès

Récit :

On a passé la nuit dans un petit hôtel à Randa, et oui, le petit alpiniste s'embourgeoise ! Bref on a bien récupéré de la journée de la veille et de l'ascension du Grand Cornier (point 3714 m)

Enfin c'était pas gagné, Benjamin semblait quand même bien fatigué la veille au soir. Ce matin, le voilà guilleret !

On file au parking géant de Täsch, puis par chance on choppe le premier train, sans attendre. Voilà Zermatt, la magnifique et la huppée. Comme à chaque fois, on remonte la rue principale entourée de boutiques de luxe. C'est toujours étonnant, ces villes de montagne, il semble que parfois  elles aient perdu leur âme, elles sont toutes tournées vers le tourisme de luxe, oubliant ceux qui en font leur réputation : Nous. (Fin de coup de gueule, oui, je sais un peu mou, faudra peut être que je retravaille ce passage !)

Nous ne croisons le premier magasin de montagne qu'après une longue marche.

Benjamin se baffre de viennoiserie dans une jolie boulangerie. Et nous voilà aux caisses des remontées mécaniques. La carte bleu chauffe mais pas au point de rendre le terminal inutilisable. On se met dans la queue des télécabines, au milieu d'autres skieurs de randonnée, mais également de skieurs de piste. Et c'est parti pour une montée à 3800 facile, en 3 tronçons ! On se retrouve dans le dernier télécabine géant (28 places par benne !) les premiers ! Et donc on déboule à 3800 m avec la montagne pour nous. Bon ça ne dure pas longtemps !

Le haut est moche, des cables de téléphérique, des passages de neige damée. Je déteste !

 

 

 

Pollux

Pollux

Et c'est parti, courte descente sur la piste, il faut déjà traverser des fils et les pistes de ski défoncée par les dameuses (je n'ai pas tout compris j'avoue) Ensuite on tente de continuer sans les peaux. Pas forcement le bon choix. On finit par les mettre pour les 5 minutes qui nous séparent su Breithornpass, encore un mauvais choix tactique. Voilà le col, et hop, il faut dépeauter. C'est bien , ça nous occupe !

La neige est béton et pour mon plus grand plaisir, il faut descendre un poil dans le jour blanc. Les skis vibrent au contact du mur blanc, le ski est désagréable. Le temps n'est pas catastrophique mais le ciel est bas et j'ai du mal à estimer les pentes, comme souvent. Je me rends compte qu'il fallait tirer plus à gauche plus à flanc. Je tire alors à gauche en poussant sur les bâtons. Dans les portions descendantes , je suis crispé comme pas possible et Benjamin me le fait remarquer. Je déteste cette neige !!! Dire qu'on a fait du si bon ski hier ! C'est tout crispé que j'enchaine les portions de descente et les portions planes où il faut pousser sur les bâtons. En plus, pas un virage, pied gauche amont, un jour il faudra que je pense, àa faire affuter mes carres...

On fini par accéder au pied ud bivouac Ross et Volante et il faut remettre les peaux. Et repartir vers le haut... en faux plat. C'est toujours mieux qu'une descente à flanc en neige béton. petit youpi !

On avance sur le schwartzor, on voit des traces dans la face Ouest, par endroit, ça a l'air en glace,  et on rejoint le dépôt des skis, petite pause, tout va bien , voici la partie ludique.

 

en direction de Pollux sur le plateau des monts rosesen direction de Pollux sur le plateau des monts rosesen direction de Pollux sur le plateau des monts roses
en direction de Pollux sur le plateau des monts rosesen direction de Pollux sur le plateau des monts rosesen direction de Pollux sur le plateau des monts roses

en direction de Pollux sur le plateau des monts roses

Encordés, moi devant, Benjamin derrière, et on est parti, le couloir se redresse tranquillement, la taille des marches augmentent aussi petit à petit. Je ahane à chaque pas. On opère quelques judicieuses pauses pour faire des vidéos, le petit couloir est très esthétique.

A la sortie du couloir on papote avec deux français, de la suite et de leur projet pour le lendemain.

Je profite du moment, c'est tranquille. Au dessus, la pente se couche, il y a quelques rochers. La trace est profonde, elle nous évite toute hésitation. on remonte vers une vire 5 m avec juste la place pour les crampons, j'avoue que l'on progresse tout en papotant.  puis une petite sente enchaîne, à droite, le Castor nous surveille , et nous annonce des lendemains difficiles avec toute la glace présente !

Voilà enfin les chaînes, je reste devant (bah oui, je fais le fier) je récupère le peu de matos que l'on a emmené. Benjamin bougonne, il trouve qu'on n'a pas été assez prudent et qu'on est parti avec trop peu de matos.  Bon, moi je pense qu'on devrait se débrouiller.

 

Vue de dessous c'est austère : après une courte traversée, il faut remonter sous un bloc coincé légèrement surplombant et remonter sur la gauche pour le passer. Waoutch, ça a l'air chaud ! surtout ne rien en laisser paraitre.

Je traverse, fastoche, puis je remonte. Au départ c'est pas trop difficile, c'est sur de la neige avec des prises à droite et à gauche, on progresse presque en opposition.  Le bloc coincé me rejette en arrière, position désagréable. Je remonte mes pieds au maximum au fond du couloir, mais plus je piétine plus je m'enfonce, hors mon but était de monter ma jambe au plus haut pour trouver la première prise.

Pour la prise de pied, c'est facile, il y a une trace de crampons avec les pointes, tant tout le monde met son crampon au même endroit. Le pied gauche est tout trouvé, le pied droit vient en face, sur la paroi opposée, je bourrine sur la chaîne et passe au dessus du bloc. Yes, c'est passé, mais je suis tout essoufflé ! Je ne me souvenais pas que c'était si physique il y a 20 ans ou presque (je suis passé ici durant l'été 2003)

Je fais venir benjamin à moi, lui donnant au passage quelques précieux conseils (et oui ça donne un petit coté pro) je sais qu'il n'en avait pas besoin, il grimpe mieux que moi ! Je repars vers le haut, rien de bien technique, mais ça reste du gros tirage sur la chaîne. Je parviens à une brêche qui surplombe un bloc coincé sur lequel je me juche  ! (et oui j'ai écris je me juche et c'est sans doute la première fois de ma vie !)

Bref, bien juché, je fais venir à moi Benjamin. Puis je repars, c'est plus facile, il y a des réglettes partout sur les 15 derniers mètres.  et hop, en 3 minutes c'est emballé, je me retrouve a dessus.

 

Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)
Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)
Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)

Pollux ascension finale couloir et chaînes (devant Castor)

reste juste à faire venir Benjamin

Un guide Suisse allemand arrive par le haut, tout en braillant sur sa cliente. sans me poser de question, il installe son relai à coté du mien (ni sans me demander) tout en braillant sur sa cleinte : "Krrrröte Krrrötte !"

Benjamin est déjà parti

La cliente commence déjà à descendre.

Il aurait pu attendre tranquillement que Benjamin arrive, il n'aurait perdu que 2 minutes.

Benjamin est à l'arrêt au milieu des chaînes, j'ai perdu l'audition de mon oreille droite. "KARABINER LINKS - KARABINER LINKS !"  Les décibels sont là, le plaisir d'être ici moins. Je le sens stresser ce guide, stresser de devoir passer sur toutes les cordées qui montent ! La client est enfin en bas. Il arrête enfin de brailler. Il part en désescalade sur la chaîne en lâchant à peine un remerciement... Ca c'est fait, Benjamin reprend son ascension et me rejoint, on débriffe l'événement. Et oui, les guides, il veulent surtout rentrer tôt chez Bobone parfois !

Courte pause à la vierge, il reste une petite centaine de mètres. Je repars , tranquille, il ya une trace, par moment la glace n'est pas loin ! O nprogresse sur l'arête, le Castor à droite, le Lyskamm plus loin.

Déjà les derniers mètres et le bonheur d'être là haut, ensemble, c'est déjà notre 11ème 4000 en commun !!!

 

Pollux - sommetPollux - sommetPollux - sommet
Pollux - sommetPollux - sommet
Pollux - sommetPollux - sommet

Pollux - sommet

Pollux - sommetPollux - sommetPollux - sommet
Pollux - sommetPollux - sommet

Pollux - sommet

La pause est longue, on mitraille, on inspecte la peu avenante face du Pollux qui est notre objectif de demain. Au départ on voulait descendre sur la cabane du Mont Rose, mais vu la tête du glacier, ça fait longtemps qu'on a renoncé à ce projet ambitieux et crevassé !

 

Pollux - la viergePollux - la viergePollux - la vierge

Pollux - la vierge

Il faut attaquer la descente, d'abord la partie en neige puis la pause à la vierge, moins ventée que le sommet.

On laisse passer la cordée qui nous suivait sur le passage des chaînes, pour une fois qu'on n'est pas pressés, on a juste à profiter.  C'est notre tour de descendre les chaînes, on a choisi de le faire en rappel, plus sécur et plus tranquille, l'autre cordée est parti en désescalade.

Benjamin se lance le premier. Première partie facile, rien à dire, je le rejoins assez rapidement. Ensuite on a un doute, un rappel va t'il être suffisant (on n'a que 30 m de corde) On balance la corde et on interroge le dernier de la cordée de dessous. "Pas de problème"  et zou, c'est reparti, Benjamin d'abord puis ma pomme. Il ya juste le passage du bloc coincé qui se révelle peu agréable à descendre , mais ... ça paaaasssse !!!

Me voilà sur la vire du bas, vaché, je rappelle la corde qui gentiment évite le peu de bequets présents. Pendant se temps, Benjamin la love et nous volà reparti vers le bas tout en papotant, notre principale occupation du jour. Les passages sont toujours esthétiques.  On rejoint le haut du couloir et tranquillement les skis. pour une dernière pause.  Il n'y a plus qu'à rejoindre le bivouac, malheureusement, il n'y a pas ou peu de trace.

 

Pollux descentePollux descentePollux descente
Pollux descentePollux descentePollux descente

Pollux descente

On repart avec les peaux pour une courte descente sur le Schwartzore, rapidement traversé, puis je passe devant pour remonter à flanc vers le bivouac, la fin parait raide... Benjamin me fait remarquer qu'il y a une grosse corniche au dessus de nous. La visibilité est mauvaise, j'hésite, il passe devant pour avancer de 10 m et on enlève les skis dans la pente.

Je charge le sac en restant bien concentré, le moindre truc qui tombe descend de 100 m directement sans espérance de l'arrêter. Benjamin a des doutes pour la suite, les pentes lui semblent trop chargées.  Je pars devant. je contourner une première benne puis longe la seconde en biais. J'arrive à faire la trace d'un bon pas dans cette neige ou les pieds s'enfoncent. Je remonte vers le crux, sous une petite barre, j'attends Benjamin puis je repars à gauche, c'est beaucoup plus facile qu'il n'y paraissait, hop, petit passage raide, ensuite, ça se couche et le bivouac est là. On y accède par au dessus, il ne faut pas s'en coller une !!!

Et voilà le mignon bivouac Rossi et Volante avec la surprise : il y a déjà 4 duvets dans le petit espace. Une cordée est à l'approche dans nos traces, on ne sera pas seuls ce soir

Bivouac Rossi et VolanteBivouac Rossi et VolanteBivouac Rossi et Volante
Bivouac Rossi et VolanteBivouac Rossi et VolanteBivouac Rossi et Volante

Bivouac Rossi et Volante

Il est 14 h, on a le temps.

2 Suisses entrent dan le refuge. Il s'agit d'Axel et Fred avec lesquels on va passer une belle après midi.

2 Slovaques arrivent alors.

Il reste 2 duvets appartenants à 2 inconnus qui sont sans doute partis vers la Roccia Nera d'après Fred qui les a vu déposer leurs skis vers midi au dessus du bivouac.

On vaque à nos occupations et nos occupations, c'est faire fondre de l'eau. Il faut notamment aller derrière le refuge, remonter la pente (glissante) et revenir sans perdre son précieux chargement de neige) Bref, ça fond et on papote. Nous on découvre Fred et Axel. qui ont dévalé à ski la pente ouest du Pollux Les Slovaques ne sont pas en reste en offrant de la goutte à tout le monde, voilà qui réchauffe l’atmosphère. L'ambiance est bonne, le temps passe...

 

5 h on commence à s'inquiéter, les 2 qui sont partis devraient être déjà là. la Roccia Nera n'est pas loin (une heure max) et l'aller retour pauses comprises n'aurait du leur prendre que 3 h max. On décide d'attendre un peu avant d’alerter les secours, afin que s'ils sont nécessaires, ils puissent intervenir avant la nuit. Le temps s'est couvert. On ne veut pas déclencher des secours pour rien mais on se demande ce que la cordée fabrique sans ski sur le Breithorn...

17 h 30 on se décide à déclencher les secours alors que je pensais faire une petite sieste. Les Suisses n'ayant que peu de reseau, je suis le candidat pour appeler.

112

attente...

longue attente

"pronto"

forcement je ne parle pas Italien. nouvelle attente, conversation à 3, difficile, il y a un memebre d'une plateforme de secours, , un traducteur, et moi. Sans compter les tonalités qui se surajoutent par moment.

J'explique qu'une cordée est parti à midi pour la Roccia Nera, qu'elle devrait être là vu que le sommet est tout proche, que le plafond et bas et ne permet pas à un hélico de survoler le sommet...

Le gars me demande de rappeler un numéro

panique on n'a pas de paier pour le noter. Axel a la présence d'esprit de prendre son téléphone

Nouvel appel

Je renouvelle mes explications

Le gars me demande un maximum d'information, et de fouiller le matériel. Fred pense assez vite qu'il ya deux groupes. sur la table de la cuisine et en dessous : un téléphone, un piolet, un bruleur et une gamelle et de la bouffe en désordre, d'autre part sur la couchette en haut à gauche, 2 duvets et du matos bien ranger. On découvre qu'il ya une fille dans le groupe, mais pas de papiers.

Une seconde fouille nous permet de trouver dans le téléphone le nom du propriétaire : Gabin Aplic (oui j'ai changé le nom... ;-) )

Il y a une Carte Bleue, une carte vitale, une carde de club d'escalade à Nice, et une carte de rendez vous chez le dentiste. Flûte c'est un Français qui a laissé ce souk dans le refuge, j'ai honte.

Je fais part de nos trouvailles au secouriste, il me dit qu'il me rappelle. Je lui indique aussi que l'on pense qu'il y a deux groupes

On attend,  et on décide de faire monter une équipe vers le sommet. Étant responsable du téléphone, je suis coincé au refuge (dommage j'aurais bien aimé jouer les saint Bernard) Je récupère les portables d'Axel et Fred. Il neigeote à présent

Axel, Fred et Benjamin commence à se préparer. Je leur donne quelques indication sur la configuration du sommet, dans le brouillard qu'il ne se prenne pas la corniche... Surtout pas de suraccident. Je vérifie qu'ils ont des boissons chaudes.

Le type des secours me rappelle. Il m'annonce que Bastien Aplic a été rapatrié il y a 3 jours et que le secours est terminé. Je dois alors me battre pour lui faire comprendre qu'il ya deux personnes sur la montagne et qu'il y a deux groupes. Qu'on a bien retrouvé les affaires de Bastien , mais qu'il y a aussi d'autres personnes. La lutte est dure, il y a une sorte de quiproco de secours. Je finis par le convaincre, on fait le point ur le secours avec lui. Pendant ce temps, les 3 "secouristes" sont prêts. Fred annonec qu'ils vont y aller à ski, "ça ira plus vite" Et là, je me dis que c'est bien que je n'y aille pas. Axel et Fred vont aller à fond, j'ai de la peine pour benjamin qui va galérer à les suivre. Moi, connaissant les lieux, j'y serai aller à pied, tranquillement , à mon rythme. Pauvre Benjamin, je ne l'envie pas finalement.

Bon les 3 sont prêts, j'explique aux secours qu'on envoi des secours, vu la météo , ça nous semble la meilleur solution. A ce moment là, un cri vient du dehors, une cordée est sur le retour, fin de secours. J'annonce la bonne nouvelle à mon interlocuteur, et nous finissons par raccrocher

Les deux allemands arrivent, tout le monde se retrouve dans le refuge. On fini par comprendre qu'ils sont allés à la Roccia Nera puis ils ont attaqué la traversée des Breithorn (comment comptaient ils rentrer ici sans ski...) puis à la selle, il sont descendus dans la face pour revenir par le plateau qui ramène au bivouac. Dans le brouillard, navigation au GPS au milieu des crevasses.

Les Allemands ne se sont pas rendu compte de tout ce qu'on avait mis en place pendant leur absence...

On mange et on se couche (attention il y a une suite)

En direction de CastorEn direction de Castor
En direction de CastorEn direction de Castor
En direction de CastorEn direction de CastorEn direction de Castor

En direction de Castor

Castor
CastorCastorCastor

Castor

La suite :

 

Le lendemain, réveil tranquille vers 5 h . J'ai décidé de prendre le matos d'Alban sur mon sac (piolet, réchaud, téléphone et paiers) Fred et Axel sont partis il y a 1/2 h pour la traversée Castor Lyskamm.

On descend, on rejoint le pied du Castor dans le vent et on laisse les skis. Une énorme  barre de glace barre la face, et pourtant la trace passe par ezlle. Benjamin n'est pas inspiré et son inquiétude est contagieuse. Je lui propose de contourner la glace en passant par la neige à gauche. Je pars devant, d'abord à gauche puis dans la pente raide. Au dessus, ça se couche. Je pense qu'il suffit de revenir sur la droite. Je tire alors à flanc avant de redescendre de 5 m, il ya de la glace partout. On discutaille, on s'arrête, c'est vrai qu'on a  les crampons lights, c'est sans doute un peu juste. On sait aussi qu'on doit redescendre par le même itinéraire. Je pousse sur la droite pour rejoindre la face, je sens la glace sous mes crampons.

Discussion rapide, on signe le but, on reviendra et de toute façon, je suis déjà venu ! Que de glace dans cette face pour la saison ! Incroyable ! ca passait en prenant un peu de risque avac les bons crampons.

Demi tour, on rejoint les skis et zou direction Matterhorn paradise, qui n'en est pas un (pour moi ) On retrouve les pistes, les Italiens qui montent en peaux sur celles ci dré dans le pentu, et on rejoins Trockener steck, fin de l'aventure (ou presque)

 

Il y a encore une suite !

 

retour à Zermatt
retour à Zermatt
retour à Zermatt
retour à Zermatt
retour à Zermatt
retour à Zermatt

retour à Zermatt

Ski de randonnée : Pollux - 4092 m - récit d'un sauvetage avortéSki de randonnée : Pollux - 4092 m - récit d'un sauvetage avorté
Ski de randonnée : Pollux - 4092 m - récit d'un sauvetage avortéSki de randonnée : Pollux - 4092 m - récit d'un sauvetage avorté

La suite de la suite :

 

Retour à la maison, et C'est l'inspecteur Apoutsiak qui prend en charge le dossier

Via Messenger j'arrive à joindre la salle d'escalade d'Alban

Ainsi que son Bureau des élèves, Alban est étudiant en médecine

Je compte exploiter tous les indices en ma possession

J'utilise la carte de son dentiste, la secrétaire me dit qu'il n'est pas client mais avec la carte vitale, elle me donne le nom de son médecin traitant, l'enquête progresse, je dois appeler le Dr T , de Nice.

Un sypatique secrétaire m'annonce qu'elle connait la maman d'Alban, l’étau se resserre , je touche au but. Elle me dit de rappeler le lendemain.

De mon coté je cherche sur internet, il y a eu un accident sur Pollux il y a 3 semaines qui pourrait correspondre, deux jeunes de 22 et 17 ans, l'un d'eux est tombé de 200 m en ajustant ses crampons. Tout de suite ça m'amuse moins de prolonger les recherches, mais je suis lancé. Pas sur que ça soit cet accident.

Le lendemain, je rappelle la secrétaire du Dr T, elle me passe le numéro de téléphone de la mère d'A. Je l'appelle, elle est ravie que je l'appelle, son fils va bien et son compagnon de cordée aussi, ils se sont mangé une avalanche et ont du être hélitreuillés

Je prends l'adresse d'Alban et file à la poste lui envoyer le Colissimo

Le lendemain on arrive à se parler au téléphone

En fait ils ont attaqué la traversée du Breithorn, et au milieu de la traversée on choisi de descendre. Alban a fait partir une plaque sur son compagnon Hector.

Hector s'est retrouvé la tête en bas dans la rimaye et Alban a du le dégager alors qu'il avait une fracture de la cheville.

J'ai eu Hector le lendemain, qui m'a raconté la suite. Sans téléphone, il a du descendre le glacier tout seul, au milieu des crevasses (pas glop) jusqu'au refuge des guides du Val d'Ayas à pied pour appeler les secours.

 

Et tout est bien qui fini bien, Alban en a pour quelques mois avant de s'en remettre, ils en seront quitte pour une belle frayeur !

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Et voilà, 2 récits de sauvetage en un seul récit, pas mal non

J'envoi plein de bisous à tous les protagonistes croisés ce jour là !

A bientôt là haut !

 

 

Alpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge Chabod

Apoutsiak — alpinisme

Bon, au départ, le projet était plus ambitieux : gravir la face nord du Grand Paradis

La glace et le manque de matos nous ont fait revenir vers la raison mais surtout vers la jolie voie normale.

 

Vidéo :

ascension du Grand Paradis depuis le refuge Chabod- 4061 m

Topo :

Alpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge Chabod

Récit

3ème jour de notre périple dans le massif du Grand Paradis (après le Bec de Monciair et la Tresenta).

On se réveille les derniers avec pour objectif l'ascension du Grand Paradis. On a laissé tombé l'idée de gravir la face Nord qui est presque intégralement en glace, pas assez de motivation, on reviendra quand elle sera mure : en neige (d'habitude, d'après mes observations, ceci arrive fin juin chaque année, sauf celle ci...)

Le petit couple qui dormait à coté de moi a disparu quand j'ouvre l’œil, bizarre.

Direction la salle à manger puis la salle des chaussures avant la GRANDE salle du dehors, à nous deux, grand Paradis.

Finalement on part les premiers, mais, avec mon pas de pachyderme, je me fais rapidement dépasser par une première cordée, puis par une seconde... je n'ai vraiment pas de vitesse. Devant ils galopent, Bastien a la gentillesse de rester non loin de moi.

On remonte une première moraine avant une traversée puis de nouveau, la remontée d'une seconde moraine. Le dessus, de bloc en bloc, voit mon âme de chamois prendre le dessus, je rattrape la première cordée (oui c'est un peu compliqué, la deuxième a dépassé la première... et donc la première n'est plus devant, enfin elle est devant moi mais pas en tête), bref, je les dépasse, assez fièrement je l'avoue.

Un peu plus loin on croise les premiers névés, je dépasse l'un des protagonistes de la première cordée puis la fille de cette même cordée, je suis devant à présent, j'ai même largué un peu Bastien. De cairn en cairn, on progresse, sur la gauche, on voit les frontales bien haut en direction du petit paradis, c'est le petit couple à coté de qui j'ai dormi, c'est la raison pour laquelle ils avaient disparu.

Une petite vire nous amène au glacier, plus qu'à s'encorder et à mettre les crampons, les 3 cordées se rejoignent, je n'avais pas pris tant d'avance que ça...

Grand Paradis, au dessus du refuge ChabodGrand Paradis, au dessus du refuge Chabod
Grand Paradis, au dessus du refuge ChabodGrand Paradis, au dessus du refuge ChabodGrand Paradis, au dessus du refuge Chabod

Grand Paradis, au dessus du refuge Chabod

C'est parti pour le décollage, je pars devant, la cordée d'allemands nous suit 2 minutes derrière (en fait il s'agit d'Autrichiens mais je ne le saurais que plus tard) les autres, assez étonnamment, on ne les reverra plus (peut être qu'ils avaient oublié du matos...). Je prends mon petit rythme sur ce glacier plutôt plat, dire qu'on aurait pu y monter à ski (avec beaucoup de portage)

A gauche, une dalle énorme apparait dans une partie du glacier raide, comme pour nous montrer la vitesse du réchauffement climatique. Derrière, je vois les allemands qui bourrinent pour rester dans nos traces. Nosu parvenons à une zone crevassée, corde tendue, on remonte puis on vire sous une barre de séracs et de crevasses. La trace est bien faite, il suffit de la suivre.

a gauche, la face Nord du Grand Paradis, quasiment complètement en glace, c'est la loose, il faudra revenir... Après, par chance, ça laisse ce joli sommet dans ma "todolist".

Plus haut, une cordée débouche de la droite, sans doute de Victor Emmanuel, elle avance vite, très vite ...

Grad Paradis, sur le bas du glacier (voie  du refuge Chabod)Grad Paradis, sur le bas du glacier (voie  du refuge Chabod)Grad Paradis, sur le bas du glacier (voie  du refuge Chabod)
Grad Paradis, sur le bas du glacier (voie  du refuge Chabod)Grad Paradis, sur le bas du glacier (voie  du refuge Chabod)

Grad Paradis, sur le bas du glacier (voie du refuge Chabod)

La pente augmente, je reste concentré, la communication avec Bastien est difficile, nous sommes loin l'un de l'autre. On passe de grosses crevasses, mais le passage est large puis on attaque la longue combe, longue et monotone, au loin on voit le point de Jonction entre la voie du refuge Victor Emmanuel et la notre.

Les allemands font des pauses, mais ils bourrinent pour rester proches de nous.

Devant, la cordée rapide s’essouffle, petit à petit je reviens sur elle dans cette grande combe, je finis par remarquer que le second semble cuit, il opère des pauses bien souvent, et repart au triple galop ce qui ne me permet pas de le rattraper complètement.

J'avoue que j'aurai bien aimé leur revenir dessus (juste pour mon moral), il n'en fut rien, quand nous sommes arrivés à la jonction des deux voies, ils ont disparus dans le flot des cordées.

Oui, parlons en du flot des cordées, de la droite déboulent de nombreuses cordées, trop nombreuses, en provenance de Victor Emmanuel . Tout ça me stresse, ça va bouchonner dur dans la partie finale

Et moi je n'en ai pas l'habitude, les deux dernières fois au sommet, j'étais seul !

Grand Paradis 2010 : seul au sommet

Grand paradis 2020, seuls au sommet

Grand Paradis, sous le Bec de MoncorveGrand Paradis, sous le Bec de MoncorveGrand Paradis, sous le Bec de Moncorve
Grand Paradis, sous le Bec de MoncorveGrand Paradis, sous le Bec de MoncorveGrand Paradis, sous le Bec de Moncorve

Grand Paradis, sous le Bec de Moncorve

Bon, jonction des deux voies, pause obligatoire, on ne s'est presque pas arrêté jusque là.

Ce qui est stressant c'est de voir les dizaines de personnes qui nous passent devant pendant la pause. J'avoue que je n'aime pas cette situation. Les Allemands ont fait une pause courte et sont aussi devant.

Le vent est là, le froid, après quelques photos, on repart, le rythme est lent, on se retrouve dans la colonne de cordée, il y a plus de 20 personnes devant nous , les unes derrière les autres... Et du monde encore au dessus. Je prends mon mal en patience, on passe sous le magnifique Bec de Moncorve, puis sous le col, quelques cordées font une pause, ça sera toujours ça de moins à dépasser, oui, je ne vous au pas dit mais je pense dépasser une bonne partie des cordées, je ne sais pas encore trop où, mais tel est mon intention.

La pente s'accentue, il y a de la glace autour de la trace, pas encore le bon endroit pour attaquer, je ronge mon frein... Enfin, la neige est là, je fais un signe à Bastien qui a vite compris mon intention. Grosse accéleration, attention, ne pas s'emballer, et zou, je dépasse une première cordée puis dans la foulée celle des allemands, le gars me regarde, dégouté, je pense qu'il aurait aimé faire pareil.

Toujours en dehors de la trace, j'opère un virage, et la ça avance fort, c'est ça l'avantage d'être un peu tout le temps en montagne. Je commence à être moins stressé.

C'est la ligne droite qui mène au pied du sommet, on avant assez rapidement, dépassant les dernières cordées une parès l'autre, en reste une au loin. On arrive un peu à fond, au pied de l'arête. Le guide nous propose de passer, on ne se fait pas prier...

Grand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le CiarforonGrand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le CiarforonGrand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le Ciarforon
Grand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le CiarforonGrand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le CiarforonGrand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le Ciarforon
Grand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le CiarforonGrand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le CiarforonGrand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le Ciarforon

Grand Paradis, entre le bec de Moncorve et la base sommitale, vue sur le Ciarforon

Et hop, on part par les vires en face Ouest, le nouvel itinéraire de montée. Oui, le Grand Paradis est le seul sommet que je connaisse, avec un sens giratoire obligatoire, on monte par la face Ouest et on descend par l'arête, ce qui évite les croisements intempestifs)

C'est quand même bizarre de devoir faire un circuit obligatoire, mais bon

On attaque la vire, facile, la progression est rapide vers le col sous la vierge. J'hésite à aller au vrai sommet, mais l'aller retour là haut va nous mettre dans le trafic et perdre tout l'intérêt de nos dépassements.

Je remonte la via ferrata finale puis assure Bastien pour qu'il vienne. Voilà le sommet, une cordée y graille. Ils prennent tout leur temps. c'est moyen cool parce qu'il y a du monde qui arrive.

Bref on fait deux photos, la cordée du guide est déjà là, ils ont un prêtre ce qui leur donne un peu une autorité sur ce sommet à vierge.

J'ai à peine le temps de lui faire la bise (à la vierge par au prêtre) que l'on se retrouve sous la dalle sous le sommet pour laisser la place. La cordée derrière suit ma tradition en embrassant la vierge. L'ambiance est tout de même bonne malgré la précipitation et le monde.

Grand Paradis, sommet et viergeGrand Paradis, sommet et viergeGrand Paradis, sommet et vierge
Grand Paradis, sommet et viergeGrand Paradis, sommet et vierge
Grand Paradis, sommet et viergeGrand Paradis, sommet et vierge

Grand Paradis, sommet et vierge

On attaque la descente de l'arête, le petit passage en face Est que j'adore, plein gaz, redouté par nombre de débutants puis l'arête facile. Ça galope, je conseille Bastien , qui poli, ne me dit rien , il n'a pas besoin de mes conseils ! et on rejoint la neige.

C'est reparti pour le glacier, on croise des cordées, nombreuses, plus ou moins fatiguées, certains alpinistes sont au bout d'eux même. Je fais quelques photos, et on poursuit vers le col puis vers la bifurcation entre les deux voies, nouvelles pauses.

On a largué les chleus, enfin on pense les avoir larguer...

Grand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de MoncorveGrand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de Moncorve
Grand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de MoncorveGrand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de Moncorve
Grand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de MoncorveGrand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de Moncorve

Grand Paradis, la grande pente finale avec vue sur le Ciarforon, la Tresenta et le Bec de Moncorve

Après quelques photos sur fond de Ciarforon on attaque la descente de la grande Combe glacière, le rythme est bon, mais quand on parvient au bout, Bastien me dit qu'on est suivi. Effectivement, au loin une cordée galope, les allemands, à fond !

"Noooooon , pas eux !!!"

J'accélère, un peu, pas non plus à fond, je suis un peu fatigué.

Plus bas, on croise des cordées qui montent, avec des guides ! il est déjà tard, la neige est déjà transformée mais ils montent. Et je comprends la tactique, partir bien après tout le monde pour éviter le monde sur l'arête. Même si l'idée est bonne , en pratique c'est assez scabreux, quelles conditions de neige vont ils trouver  à la descente.

Derrière nous, la cordée se rapproche, je presse discrètement le pas, ça serait dommage qu'ils se rendent compte.

En dessous, encore des cordées , à la montée. Bon là ils ont la troche des grognards de Napoléon lors de la retraite de Russie. Trop chargés, aucun rythme, épuisés alors qu'ils n'ont encore rien gravi, je ne donne pas cher de leur chance de succès. C'est incroyable de rencontrer des gens comme ça sur le glacier (même encadrés par un guide). A mon avis une autre course aurait été plus adapté, même s’ils accèdent au sommet, ils vont galérer fort ... très fort.

Reste le plat final, les allemands sont sur nos talons. Je sens leur souffle chaud dans mon cou, je pars à gauche, un petit raccourci vu du haut, eux passent par au dessus; bilan, c'est bibi avec sa bonne observation des subtilités du glacier qui remporte la mise, on se retrouve en tête à la sortie du glacier !!!

30 secondes plus tard, ils sont sur nous et on papote un peu, la barrière de la langue n'aidant pas !

Grand Paradis, Bec de MoncorveGrand Paradis, Bec de MoncorveGrand Paradis, Bec de Moncorve
Grand Paradis, Bec de MoncorveGrand Paradis, Bec de MoncorveGrand Paradis, Bec de Moncorve

Grand Paradis, Bec de Moncorve

On file devant. De bloc en bloc, je suis pressé de rejoindre le refuge. Et Bastien se croute sur une plaque de glace. Je l'entends valdinguer, le bruit raisonne sur les glaciers environnant... Ça fait "kong, kong ,kong" Je me retourne, inquiet... "Ca va ?" je me demande si je ne ferai pas mieux de revenir en arrière, je ne le vois pas. Mais l'homme des Fourgs, le bucheron du Jura,  est résistant, il se relève, et le voilà reparti, la hanche endolorie et la main ensanglantée, le port fier, avec ce léger défaut de la démarche, propre aux grands explorateurs quand ils reviennent au port !

On file sur les moraines, sans doute un peu moins rapidement que prévu, mais on file, on repasse le bucolique petit plat avant de prendre la dernière moraine avant le refuge.

Les gardiens sont en train de manger, on les salut avant de se poser sur le ban, à l'ombre après cette jolie ascension rondement menée. Les allemands, prédateurs assoiffés, arrivent peu de temps après...

Le pique nique est rapide, on doit regrouper le matos laissé au refuge avant d'attaquer la descente...

Alpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge ChabodAlpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge Chabod
Alpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge ChabodAlpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge ChabodAlpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge Chabod
Alpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge ChabodAlpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge ChabodAlpinisme : Grand Paradis (4061 m) depuis le refuge Chabod

Et bien la descente, la voici, de longs virages pas trop raides

On les attaque en discutant, tranquille, la voiture est à deux heures environ.

Au bout de 20 minutes, on voit les deux allemands dévaler les pentes, à fond par les sentiers raccourcis (complètement à proscrire en général et en particulier dans les parcs nationaux) Ils descendent à fond. Ils nous traversent comme des fusées, en 5 minutes ils ont disparus de notre vue. Nous, on garde notre rythme, forcement on ne peut pas aller plus vite. Il fait chaud, mais , par chance, on passe dans la forêt. La fin de descente est longue, sur un sentier empierré (travail impressionnant des bâtisseurs !) mais raide, enfin trop pour nous.

Je file devant pour faire du stop pour nous ramener à la voiture, j'espère in petto retrouver les deux chleus et leur demander de me faire la navette jusqu'à Pont.

Peu avant le bas, je tombe sur un petit vieux qui aménage le sentier, je le remercie pour son travail, et on papote pendant  5 bonnes minutes, la suite c'est l'arrivée au parking, malheureusement les allemands sont déjà partis (depuis longtemps) le stop va être compliqué, il y a très peu de voiture sur la route, et le Covid n'est pas favorable aux autostoppeurs. Par chance, un bus passe, je lui fait signe, il m'attend et zou je suis dedans, quand il part, Bastien arrive, je luis fais signe que je reviens, avec la voiture.

Fin du périple

 

Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m

Apoutsiak — alpinisme

Le mauvais temps, le mal des rimayes, les conditions moyennes, bilan, on n'est pas allé au sommet du Ciarforon, à mon grand regret. Et on a enchainé sur la Tresenta, le soleil est apparu et la fin de journée fut belle

Vidéo :

Topo :

carte de notre itinéraire - Ciarforon Tersenta

carte de notre itinéraire - Ciarforon Tersenta

Topo (grossier) du Ciarforon. En rouge l'itinéraire décrit dans les topos, en bleu le couloir du gardien. Attention, nous nous sommes arrêtés assez tôt, donc topo théorique, dessiné selon ce que nous avons compris des indications du gardien.Topo (grossier) du Ciarforon. En rouge l'itinéraire décrit dans les topos, en bleu le couloir du gardien. Attention, nous nous sommes arrêtés assez tôt, donc topo théorique, dessiné selon ce que nous avons compris des indications du gardien.
Topo (grossier) du Ciarforon. En rouge l'itinéraire décrit dans les topos, en bleu le couloir du gardien. Attention, nous nous sommes arrêtés assez tôt, donc topo théorique, dessiné selon ce que nous avons compris des indications du gardien.Topo (grossier) du Ciarforon. En rouge l'itinéraire décrit dans les topos, en bleu le couloir du gardien. Attention, nous nous sommes arrêtés assez tôt, donc topo théorique, dessiné selon ce que nous avons compris des indications du gardien.

Topo (grossier) du Ciarforon. En rouge l'itinéraire décrit dans les topos, en bleu le couloir du gardien. Attention, nous nous sommes arrêtés assez tôt, donc topo théorique, dessiné selon ce que nous avons compris des indications du gardien.

Récit

2ème journée dans le massif du Grand Paradis, après l'ascension du Bec de Monciair hier. La nuit fut bonne et le réveil tranquille. On part après les candidats au grand paradis, le souci, les sommets sont complètements bouchés.

Après avoir contourné le joli lac du refuge Victor Emmanuel, on attaque l'infâme moraine.  Les moraines sont toujours infâmes même si celle là est sans doute plus sympathique que d'autres. Le sentier est raide, mais pas trop mal tracé. Comme souvent, mon partenaire de cordée se place derrière moi, afin de suivre mon pas lent mais régulier (oui, quand ils sont derrière moi, ils ne se fatiguent pas). Après avoir remonté la partie raide on se retrouve sur une sorte de plateau, au loin , un gros groupe galope. Avec Bastien , on papote tout en inspectant l’itinéraire pour la suite. (enfin ce qu'on peut voir, les nuages accrochent)

Je lui rappelle les indications du gardien, prendre le couloir en neige à droite de l'arête à la base plutôt que de suivre l'itinéraire décrit dans le topo : contourner les gendarmes par la gauche. Et le gardien a même ajouté que a sortie du couloir n'était pas géniale. Ça donne envie.

Ça déroule bien jusqu'au glacier, le groupe est en train de s'équiper, ils partent pour la Tresenta, nous on met rapidement les crampons avant de filer vers le Ciarforon.

 

en montant au Ciarforon au dessus de Victor Emmanuelen montant au Ciarforon au dessus de Victor Emmanuel
en montant au Ciarforon au dessus de Victor Emmanuelen montant au Ciarforon au dessus de Victor Emmanuelen montant au Ciarforon au dessus de Victor Emmanuel

en montant au Ciarforon au dessus de Victor Emmanuel

Le Ciarforon justement, j'en rêve depuis longtemps... 1989, ça commence à dater, 32 ans !

La première fois que je suis allé gravir le Grand Paradis, j'avais été épaté par ce joli sommet avec sa grosse calotte glacière. Les années ont passé, je suis revenu déjà 4 fois, et l'idée de gravir la face Nord a germé. Malheureusement, le réchauffement climatique a fait apparaitre une barre rocheuse au milieu de la face, et plus les années passent, plus l'obstacle devient infranchissable. J'avais l'idée de gravir la face aujourd'hui, mais, quand on a vu son état, j'ai cherché une autr arête accessible. L'arête Nord Est me semblait le seul itinéraire faisable.

En plus, cette année, à priori au sommet, il y a un joli lac glaciaire, voilà qui me motive d'autant plus.

Bref, je suis ultra motivé, mais quand on se retrouve sur la longue traversée du glacier, je vois que je ne suis pas très en forme, Bastien galope devant. J'avance doucement derrière, tout en observant le peu qu'on peut voir du sommet. Je repasse devant sur la fin et on arrive au pied du bastion de l'arête.

Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m

Petit point avec Bastien, le couloir conseillé par le gardien ne semble pas top, même si on voit mal le haut. On décide de tenter l’itinéraire décrit dans le topo. Je pars devant dans des gros blocs. Puis la logique voudrait qu'on descende dans un couloir en mixte, avec un poil de glace sur des gravats compactés.

Je parviens à descendre, je fais venir Bastien. La suite ne m'inspire pas, la météo non plus. La suite c'est une paroi qui semble un peu merdique, peu prisue au départ. Bastien passe devant.  Le premier pas est technique, j'essaie de le conseiller comme je peux. La pointe du crampon sur une prise minuscule, la main droite dans le dièdre de droite. Retour au pied pour une seconde tentative. On n'a pas assez de matos pour protéger, la loose. Nouvelle tentative, et nouvel échec. Le crampons dans l'autre fissure n'était pas assez sur.

Troisième tentative, un peu plus à droite, Bastien s'élève, la sueur perle sur son front, les crampons crissent, les mains moites tentent agripper d'hypothétique prises. Et cette dernière tentative se termine comme les précédentes, par un retour au relai. Discussion, on décide de tenter par le couloir du gardien.

Retour au pied du bastion, ça sent quand même bon le but. On opère la pause, je sens que Bastien l'a déjà validé.

On repart alors vers la droite de l'arête, dans la neige pour rejoindre le couloir. Je passe devant pour traverser sur la neige.

"Tu saignes" me lance Bastien

"Bah non !"

"Si tu saignes, il y en a plein la neige..."

Je regarde mon nez, peut être que je saigne du nez (même si ça m'arrive hyper rarement) Bon, ben ça ne vient pas de là..

Dans la neige, il y de grosse taches rosée tout au long de la traversée. En fait , ça vient de mon genou gauche. Il saigne visiblement pas mal, alors que je n'ai pas de douleur, j'ai du heurter un rocher sans m'en rendre compte.

A présent, je continue de progresser, mais je regarde les empruntes laissées par mon genou dans la neige, un joli pointillé de rose.  J'arrive au pied du couloir, il y a de la glace, le brouillard cache le haut qui a l'air bien merdique, une sortie en gravillon détestable sans doute. Pas le temps de réfléchir, Bastien est déjà reparti vers le bas, sa décision était prise il y a longtemps.

je refais le chemin le long des taches roses...

Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m
Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m

On a décide de partir vers la Tresenta, le sommet voisin que j'ai déjà gravi avec Sandrine. Il faut retraverser le glacier pour rejoindre une languette de neige qui nous amènera , si tout va bien dans la face Sud de la Tresenta.

J'ai un sentiment bizarre, je me rends compte qu'il y a des chances pour que je ne vois jamais le sommet du Ciarforon. Le sommet est loin de la maison, sa face Nord devient de plus en plus complexe chaque année, l'arête Est n'a pas un réel intérêt alpinistique, à quoi bon revenir juste pour cocher ce sommet ?  Mais c'était un peu un rêve de jeunesse et c'est la première fois que j'ai cette sensation de savoir que je ne reviendrai sans doute pas.

Je rumine mon échec.

Et je vois bien que l'ascension du tas de caillou de la Tresenta ne va pas combler la déception de l'échec de  cette ascension.

en montant à la Tresentaen montant à la Tresentaen montant à la Tresenta

en montant à la Tresenta

On poursuit la traversée, juste en dessous de la limite des nuages. On reste sur le glacier, juste sous l'arête. A droite, des cordées font des manips sur l'arête, la tête dans les nuages.

Je vise la langue de neige qui semble permettre de sortir dans la face Sud, même si je ne suis pas absolument sûr du passage. On remonte vers l'emplacement et bingo, ça fait comme un escalier géant !

Je gravi les 5 marches géantes, et me retrouve sur un tas de cailloux géant : la Tresenta !

On remonte alors cette face Sud. Les nuages eux ont décidé de se faire la malle, le beau temps arrive, trop tard pour repartir vers le Ciarforon. On s'élève, le vent est là, il chasse les nuages, nous on gambade de bloc en bloc, même si le terme de "gambader" est peut être légèrement exagéré. Mais on avance. Parfois je me retrouve un peu en arrière, j'ai ma bonne excuses : "je fais des images". En fait Bastien a la soquette légère.

On retrouve la sente de la voie normale d'ascension, il suffit de remonter, le Ciarforon est à présent complètement dégagé, l'itinéraire n'aurait pas été facile à trouver et les difficultés étaient présentes sur l'arête, un bon AD bien tapé à mon avis. Trop tard pour retenter.

 

en montant à la Tresenta sur fond de Ciarforonen montant à la Tresenta sur fond de Ciarforonen montant à la Tresenta sur fond de Ciarforon
en montant à la Tresenta sur fond de Ciarforonen montant à la Tresenta sur fond de Ciarforon
en montant à la Tresenta sur fond de Ciarforonen montant à la Tresenta sur fond de Ciarforonen montant à la Tresenta sur fond de Ciarforon
en montant à la Tresenta sur fond de Ciarforonen montant à la Tresenta sur fond de Ciarforon

en montant à la Tresenta sur fond de Ciarforon

Nous reste à remonter tranquillement les dernières pentes et la jolie arête finale, nous voici au sommet de la Tresenta. Pour une jolie pause

J'essaie au passage d'apprivoiser un choucas, en vain, je suis vraiment trop nul !

Le pique nique fait du bien, la pause est bien agréable !

Sommet de la TresentaSommet de la TresentaSommet de la Tresenta

Sommet de la Tresenta

On repart alors vers le bas. D'abord la sente puis on décide de couper par la neige.

Une petite traversée plus tard, la pente s'accentue et au passage délicat, Bastien a l'idée de casser son bâton. Étonnant, on risque d'en avoir encore besoin ! Je galope devant dans la neige profonde (bon je suis bêtement la trace, ça laisse moins de place aux surprises dues à la qualité de la neige. On fini par enlever les crampons et rejoindre la moraine.

On papote bien sur cette moraine en n'oubliant pas d'admirer les faces et les arêtes du Ciarforon. Reviendrai-je un jour sur ce joli sommet, pas sûr... pas sûr du tout !

Raidillon final, la descente sur Victor Emmanuel, le petit lac et la pause pique nique sur la terrase du refuge

oui, la pause pique nique car la journée n'est pas finie...

Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m
Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m
Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m
Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m

Oui, l'idée est de traverser sur le refuge Chabod dans l'après midi afin de tenter la face Nord du Grand Paradis demain.

Donc, la pause terminée on part pour la transition.

Le chemin est bucolique mais j'avoue que j'aimerai être au refuge pour me reposer. On avance, on papote, on monte, on descend sous le regard amusé des marmottes.

Pas de bouquetins, oui, on n'aura pas vu un seul bouquetin durant ces 3 jours, il faut le faire, Bastien sera le premier alpiniste du monde à ne pas avoir croisé un sel bouquetin dans le massif du Grand Paradis, ça, c'est un exploit !!!

Il y a peu de monde sur le sentier, quand, ô ciel, j’aperçois une jolie fille au loin. Grande est ma joie de devoir la croiser, quand je m’aperçois qu'elle emprunte un autre sentier que le mien, encore une rencontre ratée. C'est l'âme en peine que je poursuis vers le bas.

Après cette première partie tout en descente, on remonte dans une seconde, dépassant au passage deux anciens qui étaient partis un peu avant nous.

Au dessus, on aperçoit Chabod, le refuge est encore bien loin, il va falloir traverser 4 moraines ! et 4 moraines, c'est long. Nous opérons une petite pause avant de descendre une partie technique, ensuite c'est le décompte des moraines. Le sentier est efficace mais il y a des kilomètres à parcourir. Je décompte frénétiquement les moraine qu'il me reste à traverser, comme les dodos avant de rentrer à la maison !

A droite, j'inspecte la face Nord du Grand Paradis, elle est en glace, pas glop ! , ça correspond à ce que m'avait dit la gardienne au téléphone. Avec 5 broches ça va s'avérer impossible à gravir, moi qui espérait trouver une face avec un filon en neige.

Dernière moraine, on remonte le vallon avant un petit pont et la montée au refuge, je monte à fond, et Bastien, qui avait fait une pause , me rattrape malgré mon rythme élevé, je suis dégouté !

On parvient au refuge, moi allaitant comme un bœuf, Bastien frais comme un gardon, à chacun son animal totem !

Une fois enregistrés je prends des infos pour la face nord et je comprends que c'est cuit, on es équipé un peu light pour la course ! On se contentera de la jolie voie normale depuis Chabod !

Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m
Alpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 mAlpinisme, but au Ciarforon et ascension de la Tresenta 3610 m

Alpinisme : Bec de Monciair 3545 m

Apoutsiak — alpinisme

Bon, alors, tout commence par un problème, comment écrit on le nom de ce p****  de sommet : Bec de Monciair, de Montciair, de Montchair ou becca di Monchair... Sujet complexe, que je n'ai pas encore résolu. J'ai quand même décidé pour le titre, je n'avais pas choix, les différentes propositions ne tenaient pas dans la case.

 

Pour le reste, encore des problèmes de fenêtres météo qui s'ouvrent et se ferment sans me demander mon avis...

 

Vidéo

ascension du bec de Monciaie

Topo

 

Topo Bec de MonciairTopo Bec de Monciair

Topo Bec de Monciair

Récit :

3 jours de libre en milieu de semaine, Bastien se rend dispo, plus qu'à trouver un objectif à ma hauteur... Bon, le problème c'est qu'il fait pourri partout sur les alpes. Je prends le problème dans tous les sens, il fait crade partout, sauf un village qui résiste encore aux envahisseurs, Pont dans le Valsavarenche, avec le Grand Paradis au dessus, mon rêve est d'en gravir sa face Nord.

J'établis le programme... Jour 1  on pourrait aller au Bec de Monciair, un joli sommet non loin du refuge Victor Emmanuel à faire à la journée.

Jour 2 : Ciarforon, idéalement par la face Nord mais on peut aussi trouver une autre voie, traversée vers le refuge Chabod l'après midi

Jour  3 : face nord du Grand Paradis, à défaut voie normale depuis Chabod.

Reste à réserver et à demander les conditions aux refuges. Pour le Grand Paradis c'est en glace... Et sur la Webcam, il y a du cailloux partout autour de Victor Emmanuel, bilan on partira à pied (oui, au début on avait l'idée de monter les skis...)

La suite est simple : gérer l'intendance, ne pas partir trop tôt exceptionnellement, récupérer Bastien et faire la route. On est parti tard, la nuit nous prend sur la route de la Suisse, l'autoroute est de nouveau fermée sur une portion, il faut sortir et perdre du temps sur de petites routes de campagne. Bastien prend le volant, col du Grand Saint Bernard, puis tunnel, puis descente, les heures passent, nous voilà sur la route qui tournicote dans le Valsavarenche. Quelques chevreuils sautent au dessus du  capot de ma superbe Berline, les yeux de Bastien se closent par moment, c'est un peu dangereux, c'est lui qui conduit, mais rassurez vous, on s'habitue.

1 h du mat, nous voilà sur le parking de Pont, je trouve un endroit pour dormir à Bastien : la salle hors sac du parking. Moi, je mets ma voiture en mode nuit, et au lit, Réveil à 6 h 30

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

6 h 30, faire les sacs avec le dilemme, prendre du matos pour la sécurité, mais pas trop (oui, bizarrement le matos de sécurité est toujours lourd). Bref, c'est une solution bancale, comme à chaque fois, que nous trouvons. 7 h 05 en route, d'abord à plat puis sur les sortes de chemins escaliers empierrés. Le rythme est bon. Je m'amuse à repérer les endroits que nous avions remonté à ski il y a 1 an (ascension à ski de février 2020, juste avant le confinement )

Bref on avance, le rythme est bon, le Ciarforon et les Bec de Monciair apparaissent, l'objectif est encore loin.

Le refuge approche, 2 trailers nous passent devant à vive allure, on maintien le cap, puis on parvient sur la terrasse... Petite pause, pour laisser ici le matos inutile et se restaurer. Je suis content , on a mis moins de 2 h pour arriver là.

Il fait grand beau, j'ai encore trouvé la bonne fenêtre, au moins pour aujourd'hui

 

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m
Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

On repart au dessus, dans le dédale de cailloux qui était sans doute sous un glacier il y a 20 ans. Bref on galère à aller de cairn en cairn, mais on y arrive, on remonte par un névé vers l'épaule qui monte vers le Ciarforon et on rejoint le Grand Cairn sous l'arête du Ciarforon.

Courte descente d'abord en neige puis dans des pentes merdiques  et bien raides en petits cailloux où, si tu te casses la binette... ben tu te fais bien mal. fort heureusement, des décennies de montagne nous évitent de désagréables égratignures.

On laisse les bâtons, on s'encorde et on part sur le glacier, encordement long afin d'éviter une chute dans une hypothétique mais perfide crevasse.

On grimpe, les discussions deviennent incompatibles avec la distance de l'encordement et le vent, on a juste le droit de profiter de l'endroit, de ses montagnes majestueuses.  On passe la rimaye sur un joli pont de neige qui semble  solide, puis on remonte un couloir un peu raide mais pas trop avant de faire une pause sur les rochers. On se restaure , on se réhydrate et on regarde la suite, une longue pente à 45° à faire en traversée... Heureusement ll y a une vieille trace qu'il suffira de suivre.

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair
Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair
Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

A présent, c'est Bastien qui est devant, bien concentré.  je suis 4 m derrière, le vide se creuse, la progression n'est pas très rapide, mais régulière. La qualité de la neige est bien variable, ça va de la semoule à la neige hyper dure. Avec quelques surprises quand tu ne t'attends pas le pied s'enfonce profondément. Pendant que Bastien fait laborieusement la trace, je fais l'ambiance en chantant quelques airs du répertoire. Et oui, j'ai aussi, un petit brin de voix. Il me semble avoir vu Bastien mettre ses boules quies à mi pente.

La traversée effectuée on attaque une petite pente en biais puis on remonte jusqu'à l'arête où on enlève les crampons.

 

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

J'avoue avoir un peu galoper de bloc en bloc sur l'arête. Un passage bien agréable. Le Grand gendarme s'approche, son contournement semble évident, il est superbe ! On passe par la droite, ensuite la pente se redresse.  On avance sur une pente en rocher délicat, avec un poil de neige dessus. Chaque pas révelle une surprise, un bloc qui semblait solide dévale la pente, un  pied sur le sentier , emmène celui ci un peu plus bas. Prudemment on remonte jusqu'à une antécîme.

Bastien redescends de l'autre coté, ça semble plus technique. Du haut je le vois hésiter, regarder vers le bas pour rejoinder un collet, je vois bien qu'il utilise des prises qui pourraient lâcher à tout moment... Mon tout vient, personne pour m'assurer du haut, pasglop ! Je passe la dalle du haut puis descends relativement facilement jusqu'au dessus du collet. Le passage n'est pas dur, mais les pieds et les mains sont sur des blocs de gravillons compacts à la solidité toute relative. Face à la pente, je vois que ma prise main droite semble se désolidarisé de son soclue. Heureusement mon pied droit ne bouge pas et je rejoins Bastien au collet dans la neige.

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarmeEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarme
Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarmeEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarmeEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarme

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair - gendarme

Il repart vers le haut, et vers le haut, c'est merdique, une pente de neige puis de la glace, un passage mixte et du gravillon raide en sortie avant de retrouver un semblant de vire. Bastien part, rejoint facilement la glace puis remonte lentement le passage technique en contournant la partie mixte par la gauche. Je vois son coup de pied hésitant puis le crampons planté dans une glace fine vient glisser sur la dalle sous-jacente. Par un mouvement bien senti il parvient à se redresser et à traverser, la vire est à lui.

C'est mon tour, moi qui déteste affronter un passage où j'ai vu mon partenaire petouiller. Je remonte jusqu'à la glace mais choisi de passer par le mixte. Crampon droit sur la droite à hauteur de genou, j'essaie de fixer mon piolet à la bonne hauteur, et à bonne hauteur, il trace son sillon dans une glace impure. Je finis par trouver un ancrage correct et me redresse, je farfouille avec mon crampon gauche emmenant de la glace plutôt qu'un appui solide. Ça fini par tenir, je remonte les deux derniers mètres essoufflé mais content.

On part sur la vire puis on remonte les pentes sommitales. Le rocher devient plus solide, nous progressons de blocs en blocs, cherchant à grimper au plus facile. Quelques minutes plus tard, on parvient au sommet, Joli petit sommet avec une chouette vue.

Au Nord l'arête Sud du Ciarforon ne fait pas du tout envie, au Sud, un sommet horrible , il semble fait de tours en rochers délités, il ne doit vraiment pas être gravi souvent...

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de MonciairEntre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

Entre le refuge Victor Emmanuel II et le Bec de Monciair

sommet du Bec de Monciarsommet du Bec de Monciarsommet du Bec de Monciar

sommet du Bec de Monciar

on attaque la descente avec en tête les deux crux, le passage après le collet et la longue traversée dans la pente à 45°

Assez rapidement on parvient au dessus du collet. Bastien part devant, et assez adroitement il redescend le passage de mixte pour ce coller dans le collet. Je le rejoins avec facilité (plus ou moins, faut pas exagérer quand même) on se retrouve en bas. Bastien gravi la pente opposée sans y trouver d'opposition, je vais devoir faire bonne figure. Le bas (merdique) se franchi relativement facilement (c'est toujours plus facile quand on voit les obstacles) la suite est presque rando.

Nous voilà, dans la descente vers le grand gendarme qui mérite une nouvelle pause photo tant il est beau.

Tandis que j'ai choisi d'enlever mes crampons , Bastien a choisi, lui, de les garder, bilan sur l'arête en bloc déneigée, je galope de bloc en bloc et il a du mal à suivre mon rythme effreiné. Fort heureusemen, ça ne dure pas longtemps, je dois déjà recramponner.

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m
Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

On quitte alors l'arête, la neige a fondu, on s'enfonce parfois trop. Voilà la grande traversée. On traverse rapidement, la neige est un peu transformée il faut rester concentrés. mais on parvient aux rochers pour la pause.

L a suite est rapide, on traverse le glacier on récupère nos bâtons et on remonte sur l'épaule du Ciarforon.

Bon mon plan pour la suite était de prendre la neige au maxi en tirant sur la gauche à flanc sur le glacier. Mais rapidement je me rends compte qu'il est trop tard, la neige est trop soupe, on redescend vers notre trace de montée, nous enfonçant par moment jusqu'aux cuisses. La suite est longue, de cairn en cairn, le retour est un poil long à notre avis. On rejoint le refuge, il est plein, les candidats au grand paradis pour le lendemain sont là. Il est déjà 17 h, il nous reste juste le temps de préparer la journée du lendemain, objctif : arête Nord Est du Ciarforon

 

 

Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m
Alpinisme : Bec de Monciair  3545 mAlpinisme : Bec de Monciair  3545 m

Vidéo : Tresenta 3609 m après une tentative avortée sur le Ciarforon

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'Apoutsiakalpinisme

Le projet était ambitieux on souhaitait gravir le Ciarforon. Le brouillard et notre faible motivation devant les premières difficultées en ont écidé autrement. Bilan demi tour et ascension de la tranquille Tresenta avec le beau temps au sommet

Vidéo : Alpinisme - Grand Paradis 4061 m

Apoutsiak — 4000alpinismeLes 100 plus bellesvidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Grand Paradis depuis le refuge Chabod

Voie normale

 

Vidéo : Mont Blanc à ski - 4810 m

Mont Blanc à ski depuis le plan de l'Aiguille - la jonction, nuit au refuge des grands Mulets - Petit plateau, grand plateau, col des dômes, Vallot arête des Bosses, Sommet du Mont Blanc en 7 h 30

Descente par la face Nord pour les 4 fantastiques, par l'arête des Bosses pour moi avant de reprendre les skis à Vallot, neige de cinéma, juste transfo comme il faut Accident à la jonction, une cordée de genevois tombe dans une crevasse, 2 guides les mouflent et on aide (modestement) le PGHM à l'embarquement des blessés dans l'hélico (rien de grave pour eux, tant mieux)

Retour par le chemin d'été conseillé au plan de l'aiguille moins rapide et moins ludique mais plus safe (grosse exposition aux séracs de la face nord de l'aiguille du midi

Avec Yves, Bertrand, Bastien et Benjamin

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