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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Alpinisme

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Apoutsiak — Raid à skiSki de randonnéealpinisme

Deuxième belle grosse journée de montagne, comme je les aime.

 

Vidéo

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Topo

Monte Pasquale 3553 m :

Depuis le refuge Cesare Branca, remonter le vallon Nord Nord Est au dessus du refuge en direction du col Pasquale.

venir buter contre la partie raide

Remonter la base de cette partie raide puis prendre le couloir de gauche

Plusieurs choix s'offrent à vous.

1°) Rester dans le couloir le plus à gauche pour déboucher juste sous le Monte Pasquale.

2°) rebasculer dans le couloir de droite et sortir au col à gauche. De là, longer la base des rochers sur 50 m avant de remonter un petit couloir qui permet d’accéder à un plateau qui mène assez logiquement au sommet

3°) Accès direct au Monte Cevedale en montant au col de droite puis remonter l'arête du Monte cevedale, traverser à gauche (pente raide parfois en glace) et rejoindre la voie Normale du Monte Cevedale

 

Monte Cevedale 3769 m

Du col Pasquale, redescendre sur le plateau à 3200 m du Monte Cevedale

Remettre les peaux, remonter le glacier assez raide 35° (voir un peu plus) vire à droite sous la barre rocheuse qui coupe la pente, puis remonter en direction de l'arête (séracs et crevasses à main droite) Du dépot des skis, on longe l'arête versant Sud  puis sur le fil sur les 100 derniers mètres (facile quand tracé ...)

 

Descente :

Par le même itinéraire jusqu'à 3200 m puis évident pour rejoindre le refuge Pizzini

 

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m
Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Récit

 

Les départs en Italie sont tardifs... Oui, avec un réveil à 7 h, il n'est que 8 h quand tu te retrouves sur la terrasse du refuge ski aux pieds. Tout le monde est dehors, personne ne démarre, finalement, on se décide, on sera devant.  Et notre petit groupe s’élève au dessus du refuge, avec un groupe de 4 derrière. Je mène les hostilités , imprimant un classique rythme, lent mais régulier.  La vue est superbe sur les sommets atteints hier : Pizzo Tresero et Punta San Matteo. Les appareils photos en ont vibré de plaisir !

On maintient le rythme jusqu'au pied du col, la pente se redresse, l'occasion d'une petite pause ravito bienvenue.  On met les couteaux et on repart vers le haut. Le groupe de 4 qui nous a rejoint pour la pause, nous demande de ne pas faire une trace trop raide, et ça tombe bien, "c'est pas le genre de la maison" . En plus , la trace, et il faut dire qu'elle est parfaite, même si elle a été parfois couper sauvagement par des descendeurs.  Je suis donc la trace, Nath derrière moi, et Yves en serre fil. On est obligé de le mettre là, dans le cas contraire, il file devant et on ne le revoit plus !

 Bref, ça grimpe, 2 "collants pipettes" nous déposent dans la montée, sans couteaux, ils avancent à une vitesse supersonique.

Je les observe avec admiration : C'est raide et verglacé quand même.  Nath, voyant la pente, et la qualité de la neige, décide de monter à pied... Mauvaise idée. C'est désagréable à ski, mais ça passe. Avec Yves, on poursuit. La trace est moins nette, il faut plus assurer. Plus on monte, plus la pente est raide, les deux collants pipettes, toujours sans couteaux, parviennent à remonter un passage que tout le monde passe à pied ... Trop fort. Bon ben nous on met, plus classiquement les skis sur le sac, Yves prend ses crampons, j'y pars sans, 12 m à 45°, nous voici au col. Nos collants pipettes ont pris la direction du Monte Cevedale par l'arête. Il ne reste que 300 m, ça semble dans la poche.

Quand Yves arrive, il est moins optimiste. Nath est dans le dure en dessous. Elle ne souhaite pas monter au Monte Cevedale, et la pente en dessous semble bien pentue pour la skier.

Bilan, changement de programme, il faut aller à l'autre col, redescendre la partie raide, contourner un sommet rocheux au milieu du col et remonter de l'autre coté...

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m
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Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m
Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Sitôt dit, sitôt fait, on se retrouve du coté du col qui permet de descendre plus facilement. On change d’objectif, on va essayer de faire monter Nath au Monte Pasquale. Un groupe avec guide monte à pied par l'arête. J'ai repéré un judicieux couloir un peu plus à droite en neige. Au dessus, c'est magnifique. par contre le manque de neige de ce début 2019 est flagrant, des portions de glaces apparents sans un centimètre de neige. Même avec les crampons ,c'est spectaculaire d'y marcher. On remonte jusqu'au sommet, où on retrouve un groupe de Français. Nath, en dessous, à retrouvé son Dom Juan, guide Italien. Ils sont déjà en train de faire des photos avant d'arriver au sommet. Vous la sentez la nouvelle idylle.

Au sommet, ben c'est la classique séance photo, Yves avec les chocolats aromatisés à l'alcool, Nath et son drapeau de lutte contre l'endométriose, et moi... sans rien.

Au loin, on voit des barbelés, stigmates de la première guerre mondiale et de la guerre des glacier entre les Autrichiens et les Italiens. Il y a même des baraquements sur certains sommets...
 

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

On redescend à pied au col. Puis on chausse les skis pour une partie raide. Tandis qu'Yves virevolte dans la raide face. Les deux champions du dérapage se font concurrence. J'ai juste un avantage par rapport à Nath, je vais un poil plus vite (mais ça ne se joue à pas grand chose)

Voilà la rimaye, sournoise (les rimayes sont toujours sournoises), avide de cher fraîche, mais maquée d'une fine pellicule de neige instable (enfin je n'en suis pas sûr, mais j'imagine) Bref dérapage avant, pour aller à ce qui semble le plus solide, Je me retrouve dans des gravillons, virage. Yves me gueule, "je t'avais dit de tourner avant" trop tard. La rimaye ne veut pas de moi, ça passe Nath met quelques minutes à nous rejoindre, elle suivra le bon itinéraire, elle.

On arrive à enquiller quelques virage que voilà déjà le lieu du divorce. On laissera là Nath qui descendra avec Dom Juan tandis que je parviens, difficilement, à convaincre Yves de monter au Monte Cevedale. Je fus même à deux doigts d'échouer.

Nath étant entre de très bonnes mains (trop) On repart vers le haut

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m
Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m
Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Bon, j'avoue, le temps est en train de tourner. Les nuages sont là, un peu plus haut, ils nous attendent. Et ça n'est pas très engageant. Je suis devant, Yves, derrière , vient régulièrement taper dans l'arrière de mes skis, je ne dois pas aller assez vite. Je fais quelques images , et Yves passe devant et fini par me larguer. Flûte... On bascule le long de grosses crevasses. A présent, il neige, pourvu qu'Yves ne se démotive pas (sa motivation n'était déjà pas énorme au départ) Mais non, je le vois  qui avance. On est dans le brouillard, la visibilité se réduit. Tout est blanc. la vue ne va pas être énorme au sommet. La trace d'Yves avec la neige s’efface. On est passé du beau temps au mauvais, en une heure...

 

Le dépôt des skis arrivent, il y a une 30 aine de skis là. Mais les cordées redescendent. Seul un groupe de 8 est en partance pour le sommet.  On laisse les skis et les sacs, n'emportant qu'appareil photos et équipés de piolet crampons.

Une énorme trace nous permet de suivre facilement le chemin du sommet. On passe la rimaye, le groupe est juste au dessus de nous, on les aperçoit quand les vagues de brume se dissipent un peu.

Dernière arête, on contourne un baraquement empli de neige et on rejoint les autrichiens au sommet. Dans le brouillard. On papote avec eux, ils partent. On ne fait pas long feux, un trou dans les nuages nous permet d'envisager la course du dernier jour entre ce sommet et le Palon de la Mare, mais on n'en est pas là...

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Descente...

Au bout de 5 minutes on rattrape les Autrichiens qui nous laissent gentiment passer. Puis on galope jusqu'aux skis. Visibilité nulle heureusement qu'il y a la trace. On ne perd pas de temps, et nous voilà à ski, la suite va  se faire au GPS, et je sens qu'Yves s'en remet complètement à moi. Moi qui deste skier dans le jour blanc, me voilà servi. Et pas la peine d'attendre les autrichiens, ils ne descendent pas par ici.

Je skie doucement, essayant de trouver d'hypothétiques traces, faisant le point sur le GPS bien régulièrement. La couche nuageuse ne doit pas être si longue que ça. J'essaie de retrouver quelques vagues repères notés à la montée. Le souci, c'est que les repères, ce sont des crevasses ou des séracs. Je propose à Yves de passer devant, pour me reposer un peu, il décline mon invitation. Dommage, je sens que je nous ai mis dans la mouise et que je dois nous en tirer.

Avec le GPS et les rares repère visuels, je parviens à progresser, et à passer sous les nuages... YES !

On y voit clair (ou presque)

Reste la grande pente, et moi, je dis, à grande pente, grande traversée, je commence par couper la pente pour trouver la meilleur neige... Ben non, neige dure et trafolée. Pas glop, mais ça passe, j’enchaîne les  virages, Yves aussi, on se retrouve à 3200 m, les difficultés derrière nous.

Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m
Raid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 mRaid à ski en Ortles Jours 3 : Monte Pasquale 3553 m - Monte Cevedale 3769 m

Les grand schuss vont se succéder avec pour objectif, d'atteindre Pizzini au mieux, sans avoir à trop pousser. On fait peu de pause, on cherche à tout moment la meilleur trajectoire pour enrouler ce grand vallon glacière. Quelques petites remontées et voilà Pizzini

 

Nath sort nous accueillir (oui son chevalier servant est redescendu dans la vallée) Le refuge est nul : pas de téléphone, pas de WIFI

Mais Nath , il n'y a pas qu'internet dans la vie.

En fait le refuge est pas mal du tout, chambre de 6 pour nous 3, et nourriture 5 * (voir même plus) avec rabe à l'infini !

On a le temps de se poser, de faire secher, de se reposer avant de manger.

Demain, l’objectif, c'est le Gran Zebru, si la météo le permet, rien n'est moins sûr, la perturbation semble déjà là...

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m et Punta San Matteo 3678 m

Apoutsiak — Raid à skiSki de randonnéealpinisme

Première grosse journée de ski

 

Vidéo

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m

Topo :

Pizzo Tresero

Depuis le refuge branca, rejoindre le bas du glacier et le traverser. contourner la pointe Isola Persa par un mouvement enveloppant. On se retrouve sur un grand plateau glaciaire que l'on traverse pour arriver sous la pointe San Giacomo. remonter la pente pour gagner un petit plateau puis par une pente raide, le pied de l'arête où l'on laisse les skis Gagner l'arête et la petite facette pour rejoindre le sommet.

 

Descente : par le même itinéraire jusqu'au plateau glaciaire que l'on traverse pour gagner le pied de l'éperon 2800 m

 

Punta San Matteo :

remonter la pente à gauche de l'épaule, puis virer dans la grande traversée vers le sud (séracs à gauche) ganger un collet et remotner vers la pente raide à main gauche. Laisser les skis pour 50 m à 45° (glace possible) on gagne le grand plateau sommital 3400 m . remettre les skis en direction de l'arête Sud est puis du sommet

 

descente : traverser complètement le plateau glaciaire de 3400 m et engager la descente dans un petit couloir avec à droite des séracs (raide) la descente est plus facile et évidente ensuite. Il faut gagner la rive droite du glacier de Forni puis longer le glacier pour revenir sous le refuge de Branca

 

2150 m de déniv pour les deux sommets

 

 

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m
Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m

Récit

Ce matin, grand beau, comme annoncé, objectif, le Pizzo Tresero, et , si la forme est là, la Punta San Matteo.

Pour la forme, on verra plus tard. On a réfléchi à une tactique, Nath, qui est fatiguée ne fera que le premier sommet, nous on continuerait sur le second, inch allah...

La neige est dure, on redescend 3 minutes la piste verglacée. Puis on met les peaux au milieu des troupeaux de skieurs. Tout est multinational, allemands, italiens, autrichiens, suisses, américains, anglais... Chaque groupe a son objectif, le départ est commun.

Et on démarre dans le troupeau, avec les couteaux sur cette neige verglacée.  On se retrouve dans une file de teutons (sans leurs casques à pointe...) Moi en tête de mon petit groupe derrière une dizaine de fiers chevaliers. A l'occasion d'une difficulté, Yves et Nath, s'engagent en dessous, dépassent une bonne partie de la file, tandis que, mouton de Panurge, je suis mes compagnons d'outre Rhin... Bilan , notre groupe est éclaté, son avant garde, bien avant (d'où son nom) et son arrière garde, c'est à dire moi, lambinant penaud derrière les teutons.  Bon à la pause suivante on les a tous laissé sur place, ça sentait sans doute trop la saucisse ( je sais, c'est facile, mas je suis lancé)

Dans le froid on remonte, un coup on met les couteaux, un coup on les enlève, la neige ne sais pas ce qu'elle veut (et nous non plus sans doute) Ça cliquette soit sur le baudrier soit sous les pieds, mais ça cliquette. Une pente un peu raide , précède un joli plateau. Une longue traversée est nécessaire pour en venir à bout ... pause...

 

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m
Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m

Tout en haut, deux gars sont aux prises avec une pente qui semble bien raide. On ne sait pas si ça passe par là ou derrière, et derrière, on ne voit pas. Une goutte de sueur glacée glisse le long de mon échine Ça ne va pas être facile. Je vois dans le regard de Nath qu'elle n'en mène pas large, j'y lis même de la terreur. Un gros groupe navigue 10 minutes devant nous. Je pense les rattraper. Mais à l'arrière du notre, Nath montre des signes de faiblesses. Le dilemme : jouer les fiers à bras en accélérant (et tenter de rattraper le groupe qui nous précède), ou, plus en douceur, ralentir pour accompagner Nath et lui permettre de gagner le sommet.

J'hésite...

Et j'opte , un peu à contre cœur pour la seconde solution. Et là, je me rends compte que Nath est bien fatiguée. Plus que ce que je ne pensais. J’essaie de lui donner un rythme, mais, trop facilement je la largue.

 

Plus on s'approche de la pente raide et plus son moral baisse. C'est chaud. Elle s'effondre sur ses bâtons à chaque pause. Dur ! Je rejoins Yves qui a déjà son pronostic : "pas assez la pêche !". Pourtant j'y cois encore. Je crois que je suis le seul. Ni Yves, ni Nath ne sont optimistes.  On remet les couteaux ( pour la 10ème fois et j'attaque la pente raide et glacée. Il y a une fine trace. Je pars devant, pour "faire" le rythme.  Une conversion, deux conversion. Flûte, ils ont un virage de retard.  Je suis dans le pentu verglacé, plus question de patienter, je poursuis. Derrière je vois mes acolytes déchausser pour monter à pied. Pourtant, ça passe à ski.  Je poursuis pour sortir de la partie technique. Derrière ça galère, puis étant donné que je passe une épaule, je ne vois plus rien.

 

Et Yves arrive

"Nath a abandonné"

Dommage, il ne reste plus grand chose.

Tant pis, à nous le sommet. On remonte quelques mètres à ski.

Puis on troque les skis pour les crampons. Il fait chaud, Yves emmène un petit blouson en bandoulière... L’expérience...

On remonte une jolie arête puis une petite facette.

Et voilà le sommet, où, traditionnellement, Yves me laisse passer. Par tradition, il laisse passer "son" "guide"... Titre un peu ronflant, qui fait de moi un honnête usurpateur.

Arrivé au sommet, je me rends compte qu'il avait raison, je me retrouve comme un Khon, juste avec une carline, et juste ce petit vent frais qui te refroidit à la vitesse grand V.  Il a de l’expérience Yves, il enfile avec un grand sourire narquois son blouson, et me regarde me frigorifier au fur et à mesure que les minutes passent.

Je ne traine pas, de toute façon, Nath nous attend plus bas.  Et zou on file sur l'arête, on croise, puis on rejoint le dépôt des skis. On chausse, au début ça n'est pas trop raide.

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m
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Je ne traine pas, de toute façon, Nath nous attend plus bas.  Et zou on file sur l'arête, on croise, puis on rejoint le dépôt des skis. On chausse, au début ça n'est pas trop raide, je fais quelques virages, puis vient la pente raide. J'adopte la technique de "la grande traversée en dérapage qui permet d'essayer de trouver une hypothétique bonne neige" mais, comme à chaque fois, je ne trouve rien, c'est tout verglacé. Alors je me décide à réaliser quelques virages, priant à chaque virage de ne pas croiser les skis. Finalement ,on rejoint Nath, qui a galéré et à la montée, et à la descente, ne parvenant pas à trouve un terrain adequat pour chausser...

 

On repart vers le bas. La neige est meilleur, il fait beau. On se prépare à gravir le second sommet, auparavant, il faut traverser jusqu'au pied. Le grand plateau à fond puis je louvoie en tête entre de grosses crevasses, m’attendant à tout moment à tomber dans leur trefonds. Mais par chance, aujourd'hui, les ponts de neige tiennent . Ou peut être est ce mon immense expérience de la montagne ... Autant dire que j'ai eu de la chance, ou que le glacier n'avait pas faim.  Je suis passé, puis je me suis retourné pour voir si le sort n'avait pas décidé de prendre un de mes acolytes. Et ben non. On se retrouve tous ensemble, pour se séparer, Nath, vers le refuge, et nous pour le second sommet.

Nous décidons de surveiller Nath qui descend vers un autre skieur. Puis on repart vers le haut. Grosse journée. Plus de 2000 m de déniv annoncé avec un gros sac plein de matos technique. Le temps change, le ciel est voilé, il fait un peu moins chaud, et je fais une grossière erreur, je filme Yves et le laisse passer. Je ne le reverrai pas avant longtemps. Je me retrouve derrière, ... loin derrière... Tout seul presque. Il n'y a plus de skieur sur la montagne.  On remonte une grande pente avec de gros séracs à notre gauche, à priori, on devrait être  à l'abri d'une éventuelle chute. Pourvu que cet axiome soit vrai... Au loin, Yves est déjà sur un col, il a la gentillesse de m'attendre et de me laisser passer devant.  Je trace jusqu'à un passage raide. On chausse les crampons, et on file dans la pente raide. 50°, bien tracé.  Je suis devant, les skis d'Yves sur son sac, viennent me chatouiller le fondement. Dommage, ça n me grattait pas. Nous finissons par trouver la bonne distance, nous permettant d'éviter ce contact intime et rapproché. Oui, je sais tous qu'on a tous un petit coté homosexuel (à développer), et loin de moi l'idée d'avoir des propos homophobes, mais sache, cher lecteur, que je n'ai pas aimé ce doux frottement du ski, sur mes dessous en soie... Voilà, je tenais à faire cette importante mise au point... Mais je m'égare...

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m
Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m

Revenons en à nos moutons... Tiens, en parlant de moutons, les nuages commencent à moutonner. La perturbation du milieu de semaine serait elle déjà là (on est lundi) On fini par se retrouver sur le plateau sommital, Yves saute dans ses skis, tandis que je trainaille derrière.  Le vent a défoncé le plateau, alternant zones dures et zones glacées. Aucunement régulier. Pas mal d'alpinistes sont montés en crampons, vu leurs traces, pourtant, le plateau est long et skiable. Yves est déjà sur l'arête. Comme le veut SA tradition, il m’attend sous le sommet, et j'arrive presque en tête en haut, pas tout à fait car je le filme...

Une sorte de grésil nous tombe dessus, accompagné d'un petit soleil et de quelques nuages, météo étonnante...

Yves me propose de partager sont Filet de merlans  accompagné de quelques chips en guise de pique nique

 

Pour la descente nous avons deux choix : soit descendre par la trace de montée, soit  essayer  de suivre la trace qui part tout au Nord (les traces sont nombreuses). On opte pour cette seconde solution qui pourrait nous éviter d'avoir à rechausser les crampons.

Et c'est parti pour traverser le plateau sommital , bien travaillé par le vent. Je finis par me crouter en butant un ski dans une congère verglacé, Congère 1... ski Zéro. Tel un mur elle a arrêté net, l'avancée de ma spatule !

On rejoint le haut d'un couloir raide, calé entre une barre de séracs et un éperon lui aussi raide. Yves se lance et virevolte. Je suis plus hésitant, au début , malgré l'exposition, je me fais quelques virages, puis c'est la technique du dérapage arrière sur plusieurs dizaines de mètres. Assez inélégant, je le reconnais, mais terriblement efficace pour perdre du dénivelé en pente raide quand t'as pas trop le niveau.

Bref, je descends la pente raide bien gelée sans aucun style. Je finis par enquiller un virage, puis un autre... Je perçois le regard moqueur d'Yves. Mais, j'enchaîne. Chaque virage te rapproche du refuge ! Ca deviendrait presque bon !

 

Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m
Raid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 mRaid à ski en Ortles : Jour 2 Pizzo Tresero 3602 m  et Punta San Matteo 3678 m

Encore quelques virages, la pente est moins raide, je me lâche et c'est bon, même s'il y a des traces presque partout.  On traverse l'énorme cirque rapidement et on se retrouve  rive droite. Là, l'objectif est d'aller le plus loin possible sans pousser, sans tomber dans un trou en rive du glacier. Les pauses sont rares, juste quelques mots pour affiner l'endroit où l'on va passer. En gros, c'est à fond, il faut juste lever les skis au passage des rochers .

On regagne la piste où il faut remettre les peaux pour rejoindre le refuge à quelques encablures.

Je vois alors Yves, repartit à fond, il me laisse sur place, et rejoins un groupe de deux allemandes. Je le vois bouriner encore pour rattraper deux gars, peine perdu, il arrivera sur leurs talons... mais derrière eux !

 

Je monte assez rapidement (pour moi), je n'aurais qu'une allemande fatiguée à mon palmarès. Quand je déboule sur la bruyante terrasse Yves est déjà douché. Nath est en pleine discussion avec un beau brun ténébreux et ne semble pas insensible à son charme. Il porte beau, l'Italien , un magnifique buff Dynafit dans sa chevelure dense.

Ma présence ne semble en aucun cas perturber la discussion. Moi qui pensait arriver en jouant les héros, me voilà à ranger discrètement mes affaires. Ne reste qu'à lire un peu et c'est l'heure du copieux repas italien.

A suivre...

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet

Où j'ai reformé la mythique cordée avec Anne.

 

Vidéo :

Topo :

Prendre le téléphérique de l'aiguille du midi ( 50 € l'aller simple, info mars 2019).

Descendre à pied l'arête effilée et chausser au pied de l'arête, descendre soit la vallée blanche classique, soit le grand envers soit le petit envers (ou même la vallée noire en rive droite)

Sous le refuge du requin ( 2516 m) traverser au mieux le glacier au niveau de la salle à manger (séracs) Gagner le pied du glacier des periades. Le remonter en rive droite.  Vers 3100 m passer la rimaye et mettre les crampons pour remonter le couloir ( 45°)

Jusqu'à la brèche puiseux. 3432 m

remonter l'arête à gauche jusqu'au bivouac des Periades.

Un rappel de 60 m ( ou 2 de 30-40m) permettre d’accéder au glacier du Mont Mallet.

Descente à ski (crevasses séracs) de la rive gauche du glacier. ainsi que de celui de Leschaux

Descendre la mer de glace et remonter à la buvette des Mottets avant la descente par la piste sur Chamonix

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet
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Vallée BlancheVallée Blanche
Vallée BlancheVallée Blanche
Vallée BlancheVallée Blanche

Vallée Blanche

Récit :

 

Les cordées se font et se défont. J'avais proposé la sortie à Nath, qui m'appelle quand je suis sur la route, trop malade pour envisager le projet. La loose. Heureusement que j'avais également proposé à Anne la sortie. On va reformer la mythique cordée des 82 4000...

Je me retrouve à Cham' un peu tôt. J'ai le temps de trouver une place de stationnement. Et je me fourvoie comme un débutant pour trouver la caisse de l'aiguille du Midi, où je m'octroie une petite sieste.

Je me pose. Je suis le deuxième dans la queue !!! Anne arrive avec Thierry (qui a prévu de faire du vélo pendant que nous skierons) .

On papote, notre dernière course ensemble, mon 82ème 4000, le Zinalrothorn, plus de 2 ans, déjà !

Et zou, un téléphérique, et zou un second. Les sardines biens serrées dans leur boite, mais c'est le prix à payer... On s'équipe dans le couloir et on file. Erreur, avec ma haute taille, mes skis, sur le sac,  touchent le haut de la grotte, m'obligeant à des contorsions me permettant de ne pas abimer mes précieux engins...  Paysages magnifiques après la grotte de glace, Go !

Descente tranquille sur l'arête. On chausse et on décide de partir pour le grand envers. La neige est bien dure et dégue alors qu'elle était annoncée bonne. Petite déception. Elle reste skiable. On tire à gauche, tout en se méfiant des crevasses et des séracs. Quelques passages raides. Ca passe pour l'instant. On se retrouve dans le couloir sous l'aiguille du Plan. Reste à descendre. Il fait froid, un froid vif, qui te gèle les poils du nez, on a tout enfilé : doudoune, goretex et mes nouveaux gants millets dont je suis pleinement satisfait ! ( non, non, je n'ai aucun sponsor !!! Enfin, si quelqu'un de chez millet lit ses lignes... à bon entendeur )

Le glacier est sec, il y a quelques passages bien raides, bien glacés, qui nous font hésiter. On se retrouve au dessus du refuge du requin et on rejoint la vallée blanche. On traverse le glacier et c'est la pause pour remettre les peaux.

Anne arrive 5 minutes plus tard, elle s'est croutée sur la plat, je n'avais rien vu !

 

 

 

Remontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des Periades
Remontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des Periades
Remontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des Periades

Remontée du glacier des Periades

Il y a du monde bien au dessus de nous. On est un peu en retard. Rien d’inquiétant. C'est parti sur le glacier des Periades. La trace est bonne mais verglacées. Ça grimpe bien dans un toujours magnifique paysage. On discute, Je sens bien que comme d'hab, je freine Anne qui a beaucoup plus la pêche que moi, Rien n'a changé ! dans l'ombre, il fait toujours aussi froid.

Au loin on voit des skieurs dans le dur, mais on ne les rattrape pas. Le couloir apparait au dernier moment. 15 alpinistes sont dedans. On arrive à la rimaye, où un gars sympa me reconnait. Il me dit qu'il fait demi tour. J'essaie de l'encourager, en lui disant qu'il ne reste plus grand chose mais je sens que son guide n'est pas prêt de changer sa décision. Il me conseille de passer par la droite du glacier à la descente.  Conseil noté ! Petite pause, on remonte jusqu'au dépôt des skis. Puis on file dans le couloir, crampons au pied, tout en discutant (on n'a pas arrêté !)

Je profite du paysage pour faire quelques images. Trô Bô !

Anne trépigne derrière.

Je la laisse passer, et me fait larguer direct. J'avais pourtant l'impression d'avancer. Retour à la dure réalité pour moi, je pensais être rapide comme le guépard, je ne suis qu'un escargot qui avance avec peine !

Avec l'excuse des vidéos , je parviens à reprendre ma position de leader, l'honneur est sauf.

De l'ombre, nous sommes passés au soleil, c'est l'été d'un coup. Je sue à grosse goutte, on a hâte de faire une pause afin d'enlever des couches de vêtement. La raideur du couloir y est peu propice. Les acides gouttes de sueur viennent sournoisement jouer le rôle de collyre dans mes yeux. Ça piiiiiiqueeeee !

dire qu'il faut atteindre le bivouac pour changer de tenue.

Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux
Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux
Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux
Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux

Couloir de la Brèche Puiseux

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet

J'arrive donc en tête à la brèche, ma sournoise manœuvre ayant portée ses fruits.

Bon, la brèche porte bien son nom, il n'y a pas de place. C'est le périph aux heures de pointe. J'ai même du mal à voir le paysage de l'autre coté. Les guides descendent en moulinettes leurs clients à la vitesse de la lumière. Pressés de rentrer à Cham' voir leurs épouses.

Étant donné qu'on avait pris la décision de monter au bivouac. Je pars à gauche, sous les cordées pour rejoindre l'arête. Et gravir les 50 m qui nous séparent du bivouac. Quelques pas d'escalade faciles, et nous arrivons à ce bijou : le bivouac des Periades. Pause pique nique et photo, le lieu s'y prête !

 

Avec le vent on a gardé nos couches de vêtements, d'autant plus que la suite est à l'ombre, la nuit tombe vite sur le glacier du Mont Mallet.

 

S'en suit le rappel. Anne part le poser, mais il me semble qu'elle hésite. On a perdu nos automatismes. Je délove la corde et lui passe, incompréhension, hésitation. On a failli balancer le rappel sans l'attacher. Ça ne nous est jamais arrivé. Je finis par contrôler chacune des ces actions. Elle hésite même lorsqu'elle met en place son Machard. A la fois, une bonne hésitation vaut mieux qu'une chute certaine ...

Nous qui avons fait plus 100 rappels en haute montagne ! ...

Finalement elle part, doucement, dans ce couloir  assez long. Vient mon tour. Go, je pars, le sac lourd avec les skis dessus, qui me tire en arrière. La corde est longue à passer. J'arrive en bas tout essoufflé.

Brèche Puiseux - Bivouac des PeriadesBrèche Puiseux - Bivouac des Periades
Brèche Puiseux - Bivouac des Periades
Brèche Puiseux - Bivouac des PeriadesBrèche Puiseux - Bivouac des PeriadesBrèche Puiseux - Bivouac des Periades

Brèche Puiseux - Bivouac des Periades

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Le glacier est déjà en grande partie à l'ombre, mi février, sou la face Nord des Jorasses, le soleil se couche tôt. On a décidé de suivre les conseils du guide croisé à la montée. Passer sous les Jorasses pour avoir la meilleur neige. Le défaut, c'est qu'on a pas le temps de remonter pour basculer de l'autre côté. Il faut traverser au milieu et au milieu il y a des crevasses et des séracs. Coup de chance il y a une trace qui y part.

On suit donc la spectaculaire trace. Entre crevasses et séracs. Le ski léger, très léger, on a bien conscience de skier sur des œufs, et si la coquille se brise... c'est la grosse chute ! Longer un sérac, louvoyer entre deux crevasses.  Finalement, la trace tente de traverser le complexe glacier mais n'y parvient pas, il faut remonter un peu pour retrouver la descente classique, en rive gauche. On parvient à enchainer les virages. La neige est bonne même s'il y a eu beaucoup de passage !

 

Le paysage est impressionnant : Les arêtes de Rochefort et les Grandes Jorasses, pleine face nord,

La verte les Droites les Courtes ! Tant de jolis sommets déjà gravis ! :-)

Championnats du monde de Verticalité ou de sommets mythiques (quoi que les guides russes à l'Elbrouz ne connaissaient pas la verte, ça m'a déçu !)

Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet
Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet
Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet
Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet

Descente glacier du Mont Mallet

Enfin on skie, de jolis virages dans une bonne neige. L'imposante face nord des Jorasses observe nos circonvolutions. Le cadre est magique ! On rejoint le glacier de Leschaux pour un gros schuss. On retrouve les cailloux à la jonction de la mer de glace. Puré que c'est sec !  Attention les semelles des skis ! au départ ça passe encore. Ensuite, ça devient compliquer ! On repique sur la gauche pour rejoindre la trace de la vallée blanche, d'où les derniers skieurs descendent . On skie en slalomant entre les quelques rochers affleurants.  Bas de mer de glace, petit canyon, toujours quelques maléfiques rochers en quête de fragile semelle. Hormis quelques touchettes, ça passe. On dépasse quelques groupes.  Et nous voilà au pied de la remontée des Mottets.

Et là, je sais qu'il y a un segment STRAVA (strava étant une application pour sportif connecté) Bref, j'suis un peu bête, mais je me décide de la faire à bon rythme. Je pars à peu prêt en même temps qu'Anne. Et je marche d'un bon pas. Le sac est un peu lourd (oui , on a pris un rappel de 60 m et le matos de sécurité !) Anne perd du terrain (pour une fois) elle n'a pas du comprendre (oui, il faut avouer que je ne l'ai pas avertie !). Je l'entend râler que c'est long ! Ah ça fait du bien de l'entendre râler, ça prouve que c'est bien elle ! je marche à fond? La trace a regelé et glisse pas mal par endroit. Ne pas molir. Le passage est long, je le sens, mais surtout j'entends les commentaires d'Anne derrière. Replat final, je ne me désunie pas et je file à la Buvette des Mottets, j'ai sans doute fait un bon temps !

Je fais le chemin inverse pour retrouver Anne un peu plus bas avec sa tête des jours moyens, elle n'a pas aimé la remontée !

Petite pause avant la descente finale sur la piste. Attention aux cailloux

On s'amuse bien quand même.  Une pause pour couper les rails du funiculaires, rejoindre les pistes du Montenvers et le bas des pistes où Thierry nous attend. Le pauvre, avec la glace il n'a pas pu faire de vélo comme il le pensait. Et nous attend, frigorifié. On rejoint ma voiture, on papote puis c'est l'heure du départ pour un long voyage avec 50 minutes de bouchons en prime autour du lac Léman

C'était sans doute le prix à payer !

 

Merci Anne et Thierry !

 

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Nostalgie

Juin 2013

 

Alpinisme : Elbrus - 5642 m елбрус

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Forcement, le sommeil ne vient pas

je tourne et retourne

Je change l'oreillé de sens (oui, j'aime quand il est frais)

et le rechange, espérant une hypothétique amélioration

Bon je patiente

 

enfin 11 h sonne (du soir bien sûr)

Je me lève, m'habille dans le couloir et récupère mon matos

je le descends et file dans le réfectoire, la gardienne est devant un film sur Edward Snowden... Oui, ça fait un peu film de propagande en Russie...

 

La gardienne vient nous servir des œuf, de la saucisse et du porridge.

J'attaque l’œuf .. à 11 h du soir au réveil … la saucisse … au même horaire …. puis le pooridge... bon je stoppe à la moité du pooridge.

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On se prépare, je suis prêt le premier à moins le quart ( 45 minutes c'est mon temps moyen pour me préparer le matin en refuge...) Misha et Rachana sont prêt à minuit, à minuit deux on est dehors, dans le froid de la nuit caucasienne. Et c'est parti, Misha devant, Rachana puis moi pour fermer le ban.

Pour la tenue : en bas : un pantalon d'alpi et par dessus, un pantalon type doudoune !

En haut : un carline + une polaire manche longue + une polaire manche courte + une doudoune légère + une Gore tex + une doudoune épaisse

Sur la tête : une cagoule + bandana Népal

 

Je n'ai pas trop froid, il fait entre – 20 et -25°C

 

On traverse le haut de la station de ski endormie, les motoneiges au repos, les dameuses somnolent, en attendant demain. Nous montons, traversons le plateau, la lune elle nous fait bye bye , elle part se coucher à l'ouest, je remarque qu’étonnamment, il y a assez peu d'étoiles dans le ciel, et je ne comprends pas pourquoi, la pollution lumineuse est faible et le ciel est clair. Truc à éclaircir, y aurait il une autre pollution dans le coin ( il y a 10 fois moins d'étoiles que dans les alpes)...

 

Au bout du plateau séance cramponnage avant de repartir, on remonte la piste puis le second plateau

L'œuf a du mal à passer, la saucisse aussi, ça doit être la journée de la digestion et je suis servi... On passe sous le mémorial toujours dans le même ordre, sans s'arrêter, très lentement et je finis par remarquer que Rachana, marche un pas derrière Misha, avec le même rythme qui lui... EXACTEMENT. Et ça me fait flipper, j'avais déjà remarqué qu'elle restait toujours calée derrière lui, mais là, ça fait peur. (suffit de regarder la vidéo pour ceux qui douteraient de mon affirmation)

 

C'est son ombre... The shadow.

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Derrière, parfois je suis sans trop de souci, le rythme est lent. Je monte soit derrière soit en zigzagant (Mishal a tendance à tracer dré das le pentu ( à la Suisse) ) J'ai même eu l'autorisation, hier, de passer devant pour prendre quelques photos et vidéos , alors j'en profite.

 

On progresse et débute la mégapente des Pashtukov rocks (que j'aurais appelé pastafolrocks toute la semaine...) . À 30 - 35 °, sans fin.

 

Je m'amuse lors des pauses à passer devant Rachana. Dans la nuit, elle me lance un regard noir, empoigne son piolet et vient me le planter, tel les sbires de Staline sur Trotsky, dans le crâne.  Je souffre le martyre, le sang jailli du pertuis, mais j'ai la présence d'esprit de boucher le trouve avec le fond de crème solaire que j'ai dans la poche. Ouf. L'Hindoue a son petit caractère... On ne m'y reprendra plus

Derrière nous une rivière de sang fini par geler, laissant ainsi la trace de ma souffrance ainsi que la couleur du communisme sur le glacier Caucasien .

 

Ça avance et je commence à regarder en dessous si les motoneiges sont en route, nous avons rendez vous à 5 h au Pastafol rocks et ils ne sont plus très loin.

Misha finit par m'expliquer qu'on se retrouve plus haut, au virage avant la traversée. Je braque la frontale à fond, puissance maximium, la pente et sans fin, déprimante à souhait. Et plus raide qu'en bas. On est à 4700 m, je suis sûr qu'il y a encore 300 m de déniv comme ça.

 

Heureusement, c'était sans compter le lever de soleil, magique. D'abord un léger changement de couleur du ciel, à l'est. Pour finir par un superbe embrasement. On mitraille, et les motoneiges finissent par nous dépasser et déposer Boris, Victor et Cataline au virage, 150 m au dessus de nous.

On opère une pause avant la jonction , sur une dameuse en panne, envahie de neige à prêt de 5000 m ! On remonte encore les 50 m qui nous séparent du reste du groupe. Retrouvaille, joie d'être à nouveau réuni. Ils ont vraiment shunté la partie sans intérêt.

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On repart dans la traversée. Enfin un « sentier de glacier » fait de pas d'homme et non de machines. Rachana, the shadow, est à sa place, puis vient Cataline, Victor et Boris, qui ferme la marche.

Je suis l'électron libre, en forme, je peux me permettre de m'arrêter, de faire des photos , de repasser devant et de recommencer, sans véritablement réguler mon allure. Le soleil est rasant, la lumière magnifique. Misha et moi en profitons pour faire de multiples photos (et vidéos pour moi)

 

Le groupe se scinde un peu en deux, devant Misha, the shadow et Catalin, derrière, Victor et Borris, j'ai tendance à faire la jonction entre les deux.

 

Après la traversée, on prend la direction du col entre les deux sommets, pause au col, où Victor se met à jouer au Mexicain, il braille dans la montagne des insultes mexicaines. El loco !

 

Il faut repartir, Misha s'encorde avec Rachana et moi tandis que Boris prend Catalin et Victor.

On galope dans la pente un peu raide au dessus du col. Une corde fixe est en place, c'est presque trop facile. On déboule sur un plateau. Pause pour attendre les autres.

 

Je reviens en arrière, au virage pour faire une petite vidéo, ils sont 50 m derrière, je vois Boris qui tempête, il faut dire qu'il a Victor a gérer et il ne va pas très vite. En fait, Victor perd son baudrier, il descend sous ses genoux !!! Bref, ils mettent des plombes, là où je suis, le vent est là, les -20° annoncés par Boris au col, me calment. Je finis par prendre une photo de trop loin et remonter jusqu'à Rachana blottie dans une sorte de trou dans la neige. Je surveille du coin de l’œil, tout mouvement suspect de son piolet... Ils finissent par arriver. Le sommet est tout proche. On repart à fond (pour les 3 premiers) petite pente, un passage horizontal, Misha accélère, j'embraye , YES ! 5642 m Rachana nous rejoint, belle émotion, même si la course n'a pas été hyper dur, nous sommes heureux d'être là, ensemble ! Catalin fini par arriver et Victor et Boris achèvent notre succès !

 

Quelle joie d'avoir tous réussi !

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Summet de l'Elbrus
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Summet de l'Elbrus

Summet de l'Elbrus

Alpinisme : Elbrus - 5642 m                       елбрус

Après les embrassade, c'est la traditionnelle séance photo, la mienne est rapide, je fais 3 petits sauts, que Misha met dans la boite ! On se fait une photo de groupe puis c'est plus long, Catalin, peaufine ses photos en noir et blanc pour son Instagram, Rachana a plusieurs drapeau dont le drapeau Indien avec lequel elle veut une photo et le pire,  El Meixano, Victor a un énorme drapeau du Mexique et une casquette de certains de ses sponsors ! (oui Victor a des sponsors, LUI!) Le pire, c'est que c'est Catalin qui prend les photos, et qu'à priori, elles seront floues (la faute au froid?) Heureusement, je me suis amusé à prendre des photos de toute cette agitation, ce qui permettra à Victor de remercier ses généreux mécènes ! (oui Victor est une star dans sa ville au Mexique!)

 

Misha reprend en main le groupe, il ne faut pas rater la dernière benne. On file, je cours un peu sur le petit plateau sous le sommet et invite Misha à en faire autant ! Quel bonheur d'être là. On se réencorde, à 4, Victor et Boris, vivant une belle histoire d'amour sont ensemble. Je file vers le bas, tête de cordée , Malheureusement je vais un peu vite et il faut ralentir, Cataline à du mal à suivre mon rythme. Dommage, mais « la sécurité avant tout » je baisse le curser. Le col est vite atteint.

 

Je mets au défit Mishal de sauter un bâton trouvé sur le col, fixé entre me deux bâtons (à 1 m du sol environ, peut être un peu plus). Et vu qu'il se dégonfle et me réponds de le faire, je m’exécute. 10 m d'élan, envolée, réception. Je cours comme un footballer ayant marqué un but lors de la champion's league, attention, à cette altitude, tu ne fais pas un 100 m à fond au risque de te griller les poumons … Les autres trouvent la barre trop haute, c'est vrai qu'en saut, j'ai mon petit niveau. Et la nouvelle épreuve olympique de saut à 5300 m a lieu, Misha échoue lamentablement tandis que Rachana passe allègrement la barre.

Boris nous prend pour un groupe de cinglés mais me met au défit de faire une roue, il l'a fait, je suis obligé de tenter... Ça fait 25 ans que je n'en ai pas faite... Course d'élan, appel, bim, les mains, les crampons décollent, ça passe YEEEEEESSSSSS ! Comme souvent, je suis tout fier, ça m'arrive souvent

Alpinisme : Elbrus - 5642 m                       елбрус
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Bon, tout se fini en ravitaillement, petite sieste et nouveau départ, vers le bas.

 

Comme d'hab, Boris et Victor ferment la marche, Victor a les genoux en feu. Devant, on galope, on croise la seule cordée du jour à tenter le sommet avec nous (partis beaucoup plus tard)

 

Devant nous, un homme dans le sens de la descente, en rouge, vêtements de ski élimés, il avance tout hésitant sur la trace. Je vois le drame arriver gros comme une maison, 700 m de pente, j'ai pas envie de le voir dévisser, j'en parle à Misha. On prend en charge le type qui n'a visiblement pas le niveau et s'est retrouvé dans une fâcheuse position. Il est Russe, tandis que Misha lui explique comment se servir du piolet (que je lui ai sorti) je fais les manips pour ranger le bâton et sortir le piolet. Je lui place la main sur le piolet afin qu'il comprenne comment se tient l'engin, on repart, une fois au milieu de notre groupe, le gars est rassuré et avance d'un bien meilleur pas, on a bien failli assister une catastrophe.

On parvient au virage à 5000 m

Le type hésite à poursuivre sans nous.

Misha lui propose de prendre une motoneige, il refuse. Et continue sa route.

 

On a tous rendez vous ici, donc regroupement général, Victor et Cataline doivent descendre en motoneige. Malheureusement, pour eux, les conditions de neige ne sont pas bonne, et la motoneige ne peut que monter au niveau en dessous !

 

On se tape de descendre au Kangourou, nouvelle pause, la motoneige arrive, la manœuvre est délicate, le pilote n'en mène pas large, dans la pente à 35° l'engin menace de basculer, son pilote aussi.

Rachana et moi regardons ça de loin. On nous propose de prendre nos sacs à dos, Rachana refuse, et par solidarité (et parce que ça m'aurait bien saoulé d'utiliser une motoneige pour l'ascension, je fais pareil), on repart, Victor n'est pas encore là, Misha va l'attendre avec Boris, ils descendront plus tard. Nous voilà à deux dans la descente, on rattrape un polonais, un autre Boris, avec lequel on fait une partie de la descente. Je papote avec lui, il n'a pas réussi à monter au sommet, trop fatigué ! Le Russe en difficulté, finit par prendre une motoneige pour redescendre en bas.

Je ramasse quelques bouteilles d 'eau jetées sur le chemin !

Alpinisme : Elbrus - 5642 m                       елбрус

Et on rejoint le cirque de la station, le bruit des motoneiges, des dameuses, les gens qui crient (oui, ils ont peur sur la motoneige)

 

Au loin un énorme groupe d'alpiniste vient de la petite arête de gauche, rocher pourri garanti. Je lance à Rachana, « Un groupe comme ça, ça ne peut être que des militaires » On s'approche, j'ai un doute, ils sont tout habillés dépareillés. Et vu qu'on va plus vite qu’eux, on va en savoir plus. Après mon premier Priviet qui a une fois de plus débouché sur une réponse en Russe, on dépasse tout le groupe croisant quelques motoneiges, à fond, sur l'étroite piste , j'ai failli me prendre une gerbe de neige, de flotte et de boue mêlée dans la tronche, ça ne s'est joué à rien ; avant de retrouver le tronc d'arbre où l'on enlève les crampons. L'un d'eux nous interpelle en Anglais pour connaître les conditions sur l'Elbrus. Je finis par poser la question qui me brule les lèvres : Miltary or Tourist ? Nous avons des têtes de Touristes ? me répond t ' il . C'est vrai qu'ils sont dépareillés mais pas mal en militaire quand même. On salut Boris qui nous a rejoint et reste à discuter et on redépasse toute la troupe : On marche plus vite que l'armée Rouge !!! C'est pas classe, ça ! Le replat passé, on rejoint le bin'z du bas, les motoneiges nous dépassent, les Dameuses... Horreur !

 

On passe devant des touristes interloqués par notre équipement et on retrouve le refuge. Victor et Catalin sont là !

 

Je monte ranger mes affaires, quand je redescends, je retrouve Misha et Boris qui viennent d'arriver. On fait les sacs et on file. Dommage on avait rendez vous avec le Polonais Boris. De toute façon, le couple de gardien est dans l'entrée, sac à main... en main, attendant qu'on quitte les lieux pour fermer le refuge. Je sens la gardienne s'impatienter devant le temps qu'on met à boucler nos sacs (pourtant on a été rapide). On quitte les lieux et on remonte les quelques mètres qui nous séparent du télécabine. Zoup, c'est parti pour une descente peu fatigante. On recroise les carabiniers à matraque !!! Fin de cette belle ascension.

 

Le lendemain, étant un jour de réserve, Misha nous emmène découvrir le Caucase profond. Un lac, un col magnifique, et une gorge profonde !

5342 m sommet de l'Elbrus

5342 m sommet de l'Elbrus

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Vol SL 1308 Minerali Vodie Moscou, siège 26 C ( couloir pour les ignares)

Au dessus de la Sainte Russie

 

Le type à coté de moi à une tête de terroriste...

Je m’inquiète

As t'il caché une kalachnikov dans son bagage à main ? Je le surveille du coin de l’œil avec toute la discrétion qui s'impose.. Je scrute chacun de ses gestes , guettant le moment où il va se trahir.

 

Étonnamment il regarde les yeux bleus de la blonde hôtesse de l'air lors des conseils de vol, tout en les lisant !!! A priori, un terroriste devrait se désintéresser des consignes de vol. J'ai des doutes.

 

A ma droite, une dame plutôt âgée, marquée par une vie de dur labeur, tourne les pages beauté du magazine aéroflot. Elle reste les yeux fixés sur une crème de jour dont elle aurait fort besoin, même si je doute qu'elle retrouve la tête est surtout les fesses du mannequin en tangua qui figure sur la pub. Je lis la déception sur son visage. Elle ne retrouvera pas ce corps de 20 ans (qui suis je pour commenter tout ça)...

 

A ma droite, mon hypothétique terroriste, feuillette lui aussi le magazine, les pages tournent, visiblement, il ne trouve pas chaussures à son pied en dépit d'un choix important d'article et de photos.

Je me suis sans doute trompé, le vol va se poursuivre sans souci, dans 2 h nous sommes à Moscou pour une escale de 5 h... Avant de repartir vers Zurich et la maison arrivée prévue sans doute entre 1 h et 2 h du matin

 

Tiens, mon terroriste s'est endormi...

 

_________________________

 

 

Je remercie l'ensemble du goupe Elbrustours : Rachana, Victor, Catalin, Boris et Misha,

Cette  semaine fut incroyable

Spaciba Bolchoï

Благодарю вас

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Mauvaise nuit, je ne dors pas... ou trop peu, l'altitude sans doute

 

Réveil à 6 h pour une nouvelle journée d'acclimatation. Rendez vous à 8 h dehors. Je suis avec Misha, on attend les autres 10 minutes en discutant.

Quand ils arrivent, il s’énerve un tout petit peu : l'heure c'est l'heure ( bon quand Misha s'énerve, je vous rassure, c'est tout doux !) Et hop, en route.

La technique de Misha est simple, marcher lentement et faire des pauses toutes les heures ( comme avec ma tante Jehanne quand on partait en rando quand j'étais petit). Un peu long à mon goût mais très efficace.

Malheureusement , c'est le même chemin qu’hier avec les mêmes inconvénients. La glace sur la trace des motoneiges, le bruit, l'odeur de pétrole quand les engins te dépassent ou te croisent. Pause après pause, on progresse.

Visiblement, Rachana a une grosse patate, je me débrouille pas trop mal, Catalin un peu moins et Victor, le Mexicain est plus dans le dur. Sac à dos plus 2 sacs en bandoulières ( pour son appareil photo et son ravito en vol)

C'est rigolo, c'est Catalin et Victor, les 2 candidats aux Seven summits ( les 7 plus hauts sommets des 7 continents) qui avancent le moins vite...

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La sortie n'est pas extraordinaire, mais le pire , c'est que la fin est pire. Une pente à 35 Degrés, une trace de dameuse large, rectiligne, homogène, un paysage qui ne change à aucun moment. Et dire qu’il va falloir remonter tout ça das 2 jours, le jour du sommet.

Catalin s'arrête à 4500 m, lors d'une pause, nous repartons, Misha accélère, au départ je parviens à suivre, puis plutôt que d'exploser, je prends mon rythme, seule Rachana parvient à le suivre. Victor est loin derrière. Les 200 derniers mètres sont tout aussi déprimants, même pente, même vue, même large trace rectiligne. Le pire du pire c'est qu'il n'y a pas vraiment d'objectif, on doit juste passer au dessus d'une bande de cailloux : le "pashtukov" rocks cailloux qui ressemblent vaguement à un kangourou ! Le point maximum : 4700 m , un lieu de retournement des motoneiges ! On se pause, j'arrive 2 minutes après Rachana et Misha. Victor met longtemps à nous rejoindre, nous l'encourageons de loin. A son rythme (lui aussi) il nous rejoint.

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Presque le Mont Blanc, pas tout à fait. Assis dans la neige, devant le superbe paysage, les montagnes du Caucases, quelques 5000 et pas mal de 4000 avec de belles faces nord, qui me font , il faut bien l'avouer plus envie que ce fromage blanc qu'est l’Elbrouz...

Au dessus de nous, la trace se poursuit, toujours rectiligne, toujours monotone pour venir taper sur une bande de rochers, alors elle tourne à gauche , du bas , on ne voit pas bien où. On verra bien dans 48 h, à présent il faut redescendre.

La neige a été travaillée par le soleil, la descente est aisée, pause auprès de Misha, Victor a des problèmes de genoux et avance lentement.

 

Le groupe repart vers le bas, multipliant les pauses pour attendre Victor.

De toute façon on n'est pas pressés. On croise à nouveau des motoneiges, à fond, dans la soupe, et on se prend des gerbe de neige mouillée dans la tronche. Pas cool, d'autant plus que les motoneiges sont prioritaires, et n'ont en aucun cas obligation de ralentir. A toi de t'écarter avant de la croiser. Attention obligatoire.

On rejoint le téléphérique puis le refuge. Catalin se fait alpaguer par un Russe qui fêter un truc au refuge. Et c'est Vodka à gogo alors qu'il me semble qu' à notre arrivée, l'homme était déjà bien imbibé. Séance Sunset pictures (photos du coucher du soleil) puis tardivement, le renard fait son apparition, timide, trop sombre, les photos ne resteront pas dans les annales.

 

Au lit, j'ai du sommeil en retard.

 

Bonne nuit, enfin, je me réveil à 8 h après prêt de 12 h de sommeil !

 

 

 à suivre

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Acclimatation Elbrus : jour 1

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Acclimatation Elbrus : jour 1
Acclimatation Elbrus : jour 1

Ce matin, grand beau toujours, c'est parti pour la grande aventure, nous montons en téléphérique au refuge pour 5 jours sur les pentes de l'Elbrus : objectif : parfaire l'acclimatation. Aujourd'hui, nous devons monter à 4100 m , demain à 4700 m, jeudi, repos à 3800 m au refuge et vendredi sommet si la météo est bonne ou samedi (jour de réserve en cas de mauvaise météo vendredi)

 

Première étape : prendre le matériel de location qui nous manque. Misha, notre guide, m'affirme que ma doudoune peut s'avérer trop light, ainsi que mon pantalon. Bref, je loue l'ensemble ainsi qu'une paire de surgants, les miens pas été livrés à temps...

 

On se retrouve au pied de l'hôtel et ô horreur, c'est le même pilote patibulaire que celui nous a amené depuis l'aéroport, toujours aussi peu loquace. Chacun monte tête basse dans ce qui pourrait bien être notre cercueil. Et c'est parti pour un rallye mouvementé entre notre hôtel et Terskol. Ballottés de droite et de gauche, l'estomac réalisant les même dangereuses oscillations, nous remontons jusqu'à la station de ski.

Le petit dej est remonté dans l'arrière gorge avec une facilité déconcertante... Mais tout va bien, en avalant ma salive, j'évite le pire, reste juste cette petite acidité désagréable qui va accompagner la suite de mon périple

 

Au choix, un télécabine presque neuf ou un vieux téléphérique branlant. La chance tourne, nous optons pour la première solution, des télécabines spacieux où il faut installer nos affaires, chacun à un sac à dos de 30 litres et un autre de 60 ! Il y a 3 tronçons, à chaque fois, il y faut sortir l'intégralité de notre barda et traverser jusqu'au suivant, chargés plus que des mules !!!

 

Au dernier tronçon, surprise : les cabiniers sont munis de matraques !

Ont il deviné que je voulais aller dans la zone interdite, dans la « border not allowed ». Je ne fais pas le malin. Je me vois dépenaillé en Sibérie en train de manger des épluchures de pomme de terre, de la terre noirâtre plein les ongles. Même si la Sibérie et sans doute une contrée fort sympathique, je n’ai pas envie d'y croupir le reste de mes jours.

 

Et là, vous vous dite : pourquoi la matraque ? Je me suis posé la même question.

Différentes hypothèses s'offrent à nous :

  • Pour faire avancer les skieurs / randonneurs pas assez rapides, ce qui éviterait de ralentir le trafic.
  • Pour éviter toute manifestation du peuple Russe, même en altitude.
  • Pour péter la gueule au premier chamois qui passe (oui la matraque peut aussi servir à ça)
  • pour battre son linge à l'ancienne (mais vu la gueule du propriétaire, je doute qu'il fasse ses lessives (d'autant plus à l'ancienne)

Bref, je n'ai pas osé demander la raison de la présence de cet instrument à cet altitude.

 

On a poursuivi jusqu'au dernier tronçon. Le bin'z intégral : des refuges faits avec des containers, à tout de bigouin (mot à trouver dans le dictionnaire des régions méconnues), des dameuses, des motos des neiges (appelées snow-mobile  ici)

On descend à notre refuge qui ne ressemble à rien, une bâtisse de parpaing juste en dessous du téléphérique, romantique à souhait ! Qu'est ce que je fais ici ? Doute. Heureusement, l'intérieur du refuge est impeccable, le gardien va même s'avérer maniaque du nettoyage : On ne pause pas son sac n'importe où, on met ses chaussures à un endroit exact . A chacun de nos passages, un coup de balaie ( et il y avait du boulot, dehors, c'est un mélange de neige de glace et de terre qui fond la journée !)

 

On s'installe puis on file pour la première journée d'acclimatation sur zone. Objectif : un mémorial Russe...

 

On traverse la gare de télécabine puis les snowmobiles rangés un peu partout pour finir par les dameuses (snowcats) ! C'est moche d'autant plus qu'au dessus, il y a pleins de moches containers refuges installés partout, Les motoneiges vrombissent, te balancent de la neige humide dans les guiboles, mon rêve ! Les dameuses transportent les touriste russes. On peut dire, je pense , que c'est n'importe quoi...
 

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On a poursuivi jusqu'au dernier tronçon. Le bin'z intégral : des refuges faits avec des containers, à tout de bigouin (mot à trouver dans le dictionnaire des régions méconnues), des dameuses, des motos des neiges (appelées snow-mobile  ici)

On descend à notre refuge qui ne ressemble à rien, une bâtisse de parpaing juste en dessous du téléphérique, romantique à souhait ! Qu'est ce que je fais ici ? Doute. Heureusement, l'intérieur du refuge est impeccable, le gardien va même s'avérer maniaque du nettoyage : On ne pause pas son sac n'importe où, on met ses chaussures à un endroit exact . A chacun de nos passages, un coup de balaie ( et il y avait du boulot, dehors, c'est un mélange de neige de glace et de terre qui fond la journée !)

 

On s'installe puis on file pour la première journée d'acclimatation sur zone. Objectif : un mémorial Russe...

 

On traverse la gare de télécabine puis les snowmobiles rangés un peu partout pour finir par les dameuses (snowcats) ! C'est moche d'autant plus qu'au dessus, il y a pleins de moches containers refuges installés partout, Les motoneiges vrombissent, te balancent de la neige humide dans les guiboles, mon rêve ! Les dameuses transportent les touriste russes. On peut dire, je pense , que c'est n'importe quoi...

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On rejoint un plateau, vue sur le sommet, devant, une trace de dameuse monte jusque sous le sommet ouest, à plus de 5000 m. Tu peux même y monter en snow-mobile pour faire le sommet : 900 m de dénivelé en moins. Vue du bas, ça fait une trace directe et droite vers les cimes. Vu de prêt, à certains endroits les snow-mobiles font accélérer la fonte de la neige, et tu as des lacs de glace (artificiels) créés par les machines, dans la journée, ça se transforme en mélange d'eau et de glace...

 

Pas très vendeur, me direz vous, c'est vrai, mais le sommet est attirant et les montagnes alentours superbes ! J'ai presque plus envie de les gravir, plutôt que l'Elbrus. De magnifique faces Nord, des glaciers, des séracs, malheureusement, je ne suis pas venu pour ça, et pas mal de sommets sont sur la "border not allowed" : la frontière interdite.

 

Après le plateau, on remonte une zone cradouille, nouveau plateau, encore des refuges, placés ça et là, je comprends qu'en pleine saison, 400 ou 500 personnes montent au sommet chaque jour !!! A la queue leu leu.

 

Misha nous fait faire des pauses. Acclimatation oblige. D'autant plus que le groupe n'a pas un état de forme homogène. Victor et Catalin marche un peu moins vite, tandis que Rachana et moi galopons... Merci les volcans du Mexique !

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Une petite traversée vers une arête morainique, Misha s'arrête à 50 m du sommet. Tout le monde arrive. Je demande à Misha si je peux aller au sommet. Il valide, je pars, un peu de neige et 2 pas d'escalade, 5 minutes plus tard je suis sous l'étoile soviétique du mémorial. Tout le monde enquille, j'aide certains à grimper, et nous voilà tous en haut pour la photo souvenir !

 

Bon ça dure un plus longtemps que prévu, notamment pour Victor et Catalin, l'un fait des photos pour ses sponsors tandis que l'autre photographie pour son compte instagram en noir et blanc.

 

Rachana, Misha et moi sommes en train de faire la sieste plus bas lorsque les 2 fans de réseaux sociaux quittent le sommet.

 

On mange, on sieste, et on repart vers le bas, au milieu des Motoneiges qui vrombissent des des dameuses.

 

Retour au refuge assez rapide.

 

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Je décide d'aller courir, pour me dégourdir les jambes, mon corps réclame encore un peu d'action. Tenue de trail, et je repars pour descendre à la station de téléphérique inférieure. Quand je croise des gens, je les salue (« Priviet ! » ) Mais c'est un peu trop réussi, et les gens, à chaque « Priviet » commencent à discuter avec moi sans discontinuer... Et malheureusement, mes un an de Russe en seconde ne m'ont pas laissé assez de souvenir pour entretenir une conversation ( je sais juste lire les mots sur les publicités avec difficulté) Je passe mon temps à essayer de leur expliquer que je ne par le pas Russe, mais vu que rares sont les Russes qui parlent Anglais... Dialogue de sourds …

 

Je me fais donc la descente à la station 400 m en dessous avant de remonter, bien raide, un vieux camion Russe 4X4 me passe devant, défonçant un peu plus la piste. La remontée se fait en marchant vite, difficile de courir vue la pente. Et je retrouve le refuge, pour le coucher du soleil, magique. Misha nous promet un renard.... qui ne vient pas !

 

 

 à suivre

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Mont blanc - 4810 m à 16 ans !

Apoutsiak — Mont BlancMassif du Mont BlancfamilleLouisalpinisme4000
Mont blanc - 4810 m à 16 ans !

J'avais déjà emmené ma petite femme au sommet du Mont Blanc.

J'y suis retournée avec Louis, mon fils, 16 ans et une farouche volonté de parvenir au sommet !

 

vidéo :

Topo

 

Le topo complet est disponible dans l'article : Le Mont Blanc en amoureux

Pour information, partants du Mont Lachat, nous sommes montés par les Rognes, ce qui était une mauvaise idée en début de saison. De gros névés raides et expos rendent la rando bien technique (passage le plus technique sur l'ensemble de toute la course !!!)

Noius sommes redescendus en VTT (montés en tramway) Possibilité de les mettre dans le Tramway seulement dans le premier train le matin, impossibilité de monter les VTT au dessus de Bellevue. Descente par les pistes au plus tard (avec les sacs d'alpi)

Bellevue

Col de Voza

Bionnassay

Saint Gervais

Le Fayet

Excellente solution qui éite d'avoir à attendre le train (+600 m de descente si vous compter monter en train au Nid d'Aigle

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !

Récit

Louis veut depuis longtemps  "faire" le Mont Blanc. Il a déjà gouté aux joies de l'alpinisme en gravissant quelques jolis sommets (Aiguille du Tour - aiguilles Crochues, Rosablanche...) il a même déjà gravi un 4000 il y a 3 ans : la Punta Giordani (toutes notre petite famille s'est retrouvée au sommet )

 

Première difficulté, trouver une place au refuge du Gouter alors que j'ai loupé la vente des places... Bref , je me connecte bien régulièrement à la centrale de réservation et finit par dégoter 1 place... Pour l'instant, je suis bon pour bivouaquer au dessus du refuge... Je passe les 3 journées suivantes avec le doigts sur la touche F5 de mon ordinateur, la sueur perlant sur mon front, la tendinite du fléchisseur du doigt menaçant. Lundi, 6 h 45, elle est là, LA seconde place. Je me retrouve avec mon smartphone en main, rentrant mes coordonnées et priant que la place ne soit pas vendu pendant mon achat (pire qu'un concert de U2 au stade de France) Arrive la question du Captcha, mes yeux d'ancien ne parviennent pas à bien distinguer les lettres et les chiffres savamment mélangés. J'essaie, mais ça ne valide pas. C'est un torrent de sueur qui coule de mon front, Stressomètre au maximum, je finis par réveiller Marie, ma fille, qui, du premier coup parvient à valider le code ! J'ai la seconde place!!!, Adieu bivouac galère, adieu portage odieux, à moi le confort extrême du refuge du Gouter.

Jeudi, une idée, un plan, plutôt que de galérer à prendre le train à la descente, pourquoi ne descendrions nous pas en VTT, il suffit de les mettre dans le train à l'aller, de les cacher en haut, de les récupérer et de redescendre par les pistes vers le Fayet. Ce qui éviterait d'attendre le Tramway du mont Blanc des heures à la descente !

Je consulte rapido la carte, ça a l'air de passer

Je téléphone à la compagnie du mont blanc à Saint Gervais pour savoir si c'est possible. 2 personnes me le confirment mais uniquement pour le premier tramway, ça tombe bien, c'est celui que nous souhaitons !...

Le sac est préparé, on stocke les deux gros VTT dans la 207 SW, ça tient juste avec les sacs et on file Sallanches pour une petite nuit d'hôtel (mauvaise pour moi). On pèse les sacs, juste pour voir, le mien, c'est 14 kg sans la corde, celui de Louis c'est 7 kg (sans le pique-nique).

Réveil vers 7 h, bon petit dej avant un petit quart d'heure de route. Il faut remonter les VTT, on se rend compte que le mien n'a pas de frein avant, et que celui de Louis n'a pas trop de frein arrière ! trop tard pour réparer, on verra bien.

Je prends les places, je précise qu'on a les VTT. je vois bien une bonne femme dans l'estanco qui fait la tronche. vous ne monterez les VTT à la dernière station que s'il y a de la place, sinon , c'est arrêt à Bellevue ! Étonnant, hier au téléphone, ça ne m'a pas été précisé. OK.

Je fais quelques tours du parvis de la gare, trop heureux de mon plan foireux ! Je papote avec un guide des Ecrins sympathique de la liste de matériel imposée par arrêté municipale par le trop médiatique maire de Saint Gervais, flûte on n'a pris qu'une paire de gant de rabe alors qu'il en faut 2 par personne. Le guide, lui n'a pas pris les masques (oui, la météo est annoncée bonne demain) On en rigole. Non monsieur Peillex, je ne suis pas pour cette montagne réglementée. Merci tout de même de prendre soin de notre santé !

On se retrouve dans le train, presque seuls dans le Wagon. A Saint Gervais, il se rempli un peu plus. Puis lentement la Crémaillère nous monte, lentement, très lentement. C'est long. Je fais la description à Louis : le col du Tricot, l'arête du Tricot, l'aiguille de Bionnassay, son arête qui mène au piton des Italiens. L'aiguille du Gouter se dévoile. Le col de Voza.

Direction Bellevue, pourvu qu'il n'y aie pas trop de monde.

Le train décélère, je calcule rapido que le nombre de personne sur le quai tient dans le train, ça doit être bon, il y a du monde, mais ça devrait jouer !

"Bellevue" annonce le "cabinier" (je ne sais pas comment ça s'appelle)

"Les VTT descendent !"

J'ai mal entendu !

Je me lève pour discuter

J'ai téléphoné hier, j'ai expliqué que je voulais monter jusqu'au Mont Lachat, il ne devait pas y avoir de problème... J'ai eu au téléphone deux personnes de la compagnie du Mont Blanc !

"Vous descendez les VTT"

Je tempête, j'argumente, j'explique, rien n'y fait, le butor est buté !

"Je ne prends pas la responsabilité de vous monter plus haut !"

Quelle responsabilité ? Je ne lui ai rien demandé !

Le monde monte... La pression augmente.

J'entends les employés discuter "On ne fait pas repartir le train tant qu'il y a les VTT à l’intérieur !"

Je sais que c'est mort pour nous, et je n'ai pas l'âme d'un gueulard (pourtant, ça mériterait !)

Je négocie de nous laisser le temps de garer les VTT avant de faire repartir le train. Une employé nous propose de les installer face à la cahute de la gare. On se précipite pour ne pas faire perdre trop de temps au train. La loose. On attache les 2 vélos à une barrière. On ne trouve pas le second cadenas, tant pis, un devrait suffire. J'essaie de calculer le dénivelé supplémentaire à la descente à pied : + 300 m qui viennent déjà s'ajouter au 300 entre le nid d'Aigle et le col du Mont Lachat. Soit 600 m de marche supplémentaire à la descente. Ça va être chaud !

Le train repart, on a perdu nos places assises dans la négociation, les VTT restent là, je suis amèrement déçu. Dommage, on fera avec.

La gare du col du Mont Lachat arrive.  Un petit soleil du matin nous accueille.

L'aventure peut commencer. (enfin)...

 

 

 

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !
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Et zou, dans la file, d'abord en direction du Nid d'Aigle puis je bifurque vers la gauche, un type me dit : "C'est le chemin des Rognes" Ben oui, c'est mon but, d'autant plus que logiquement, il est interdit de remonter par les rails entre le Mont Lachat et le Nid d'Aigle... Mais tout le monde y passe.

En plus, ça faisait longtemps que je voulais monter par les Rognes.

On part à gauche donc, sur un sentier qui grimpe bien. En dessous de nous, un gros groupe de randonneurs nous suit, suivi d'un autre. Louis a la gambette légère, il galope sur le sentier. On papote et ça grimpe. On traverse des zones d'éboulement monstrueux où le sentier est recouvert de centaine de mètres cubes de roche... On monte tout en espérant qu'il n'y ai pas trop de neige. Le risque c'est que ça soit trop exposé et qu'il faille redescendre  pour reprendre en bas le chemin du Nid d'Aigle. Et plus on monte, plus le "rebroussage" de chemin serait long.

La neige s'approche. On part pour une première traversée expo, un névé raide à remonter puis à traverser sur la gauche. Ne pas s'en coller une, il y a de bonnes traces mais la chute est interdite, une pente à 45-50° sans fin ! On sort les piolets. Et on avance.  La traversée est réellement impressionnante, je surveille Louis du coin de l'oeil, tout se passe bien. Louis trouve un appareil photo entre un rocher et le névé. Étonnant. il le récupère , on poursuit (histoire de l'appareil photo en fin d'article)

On se retrouve au sec, sur du rocher mais toujours expo. Le sentier est parfois apparent, parfois il disparait sous la neige. Quelques vires équipées de câbles. on suit une trace dans le névé, puis plus rien. hésitation, petit point GPS, ça part sur la droite, deux choix, soit on met les crampons et on travers un névé exposé, soit on redescend pour trouver une hypothétique sente. J'opte pour la première solution. Puré, les Rognes, c'est chaud. on dépense une énergie folle. Je trace la traversée. Louis galère derrière, le soleil tape, la pente est raide, très raide. Il faut assurer chaque pas (on ne le sait pas mais un accident a eu lieu ici même il y a 48 h... Je rejoins un rocher et Louis vient à moi, on retrouve la trace, ouf, c'est plus facile, un névé, une échelle et voici le col des rognes, enfin, on a perdu 1 h , les autres cordées sont loin devant !

Pause

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !
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On repart sur les grands névés puis le bon sentier qui permet d’accéder à hauteur de Tête Rousse, on papote et on avance bien sur cette portion enfin facile.

Pique nique  près de la baraque de Tête Rousse. On met les crampons, on sort les piolets et on repart sur le glacier de Tête Rousse. Un long plat, une petite remontée merdique, un pas d'escalade, voilà le Grand Couloir, également appelé couloir de la mort, ça veut tout dire. Peu de monde, couloir en neige, top départ. Traverser rapidement sans courir, ça n'est pas la peine de s'en coller une. Traversée sans histoire, on enlève les crampons de l'autre coté. Un guide, file des médicaments à un couple de médecin, lui est malade, sans doute la mal des montagnes, l'envie de vomir, le guide à la pression, prescrire des médicaments à un médecin, c'est pas mal. Vu la tête du praticien, je doute qu'il arrive au Gouter, j'entends le guide l'encourager, mais un longue progression me semble peu probable. Je leur souhaite bon courage et on file. C'est parti pour 2 h de grimpette sur l'éperon le long du grand Couloir. D'abord les câbles puis la petite épaule, on contourne la base de l'éperon par la droite, plus facile, mais plus gravilloneux, puis ce sont les pas de 2 sur l'éperon. On progresse, on croise quelques cordées. C'est long mais on progresse, je commence à connaître les subtilités de l'itinéraire, je reconnais parfois certains passages. Voilà enfin les cables de la fin et le refuge du Gouter. on remonte vers l'arête, on traverse et on fait une pause "snap" pour lui, pause qui rencontrera un grand succès. Et voilà le nouveau refuge du Gouter, archi complet ! pas une place pour s'assoir, pas une place pour ranger son matos, une humidité à 125% dans la salle du bas. L'avantage c'est qu'on n'y reste pas, je monte pour l'accueil, puis Louis s'installe pour la nuit pendant que je prépare le matos pour demain. Je lutte contre la sieste. puis on file manger. A notre table, je retrouve le guide de ce matin, Claude, et son client. Claude a gravi 739 le Dôme ou la barre des Ecrins. Je calcule mentalement... Et ça fait plus de 4 ans de sa vie passés sur la montagne ! record mondial sans doute. On passe une bonne soirée avec deux pompiers de Paris, Claude, son client Mathieu.

Le repas terminée, c'est les dents et au lit !

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !
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Pour une mauvaise nuit - 8 h 30... 9 h... 10 h ... 11 h ... j'opère une sortie pour me dégourdir les jambes ... 1 h 40, les premiers guguss se lèvent, alors que la porte du réfectoire n'ouvre qu'à 2 h ! à moins 5 on se lève, on s'habille, on file dans la cuisine pour un petit déjeuner continental !

2 h 45 on quitte le refuge. Tout le monde est devant la porte, finalement on s'encorde rapidement et on se retrouve devant tout le monde. Il y a juste 3 cordées déjà bien hautes sur le Dôme du Gouter. Derrière nous une file de frontale, magnifique. La lune est presque pleine, elle éclaire le sud de la montagne, projetant nos ombres vers le nord. Les frontales finissent par se rapprocher et nous dépasser, pas grave. Je monte à mon rythme, lent et efficace, je ne souhaite pas faire sprinter Louis, je veux qu'il garde des forces. On avance bien, même si les autres progressent plus vite. L'épaule du Dôme est atteinte, j'y perd un crampon. Je commence à en avoir mal de ces crampons camp. Je remarque que la barre du dessous se tord. En fait, plus tu les perds, plus tu les serres, plus la barres en dessous se tord et tu continues de les perdre. Bon à plat ça n'est pas trop grave... C'est des crampons qui ne doivent servir qu'à rester dans le sac des skieurs alpinistes comme matériel obligatoire ...

Je repars, on se retrouve dans le trafic à l'approche de Vallot, ça bouchonne un peu, mais la trace est déjà raide, ça n'est pas la peine de se mettre dans le rouge, je reste sagement derrière. Et voilà Vallot, jolie pause pour mettre la doudoune, tandis que Louis ajoute une polaire.

 

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !
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On mange un peu et on repart. On se retrouve rapidement dans un petit bouchon dans le premier raidillon. Ca passe, on finit par passer tout ce petit monde, zou , une bosse, celle du dromadaire, je ne sais pas, je n'ai jamais su si c'était la première... Et on enquille la seconde (celle du chameau ?) C'est magnifique, on éteint les frontales, le soleil se lève, ça rosit assez vite, le temps d'une photo  et on repart. ça grimpe, on se retrouve derrière une cordée d'Italiens, ils avancent à fond puis s'arrêtent, essoufflés et repartent... On se rapproche d'eux sans jamais les reprendre. Voilà la crevasse de 4650 m, elle est bouchée, une tranchée profonde permet de la remonter. Au dessus on tombe sur l'ombre du Mont Blanc, une magnifique pyramide noire qui part vers l'ouest.  On finit par rattraper les 2 italiens, l'Italienne me lance good job.

Je sais que j'ai la bonne méthode, marcher lentement, mais sans s'arrêter. Il ne doit rester que 3 ou 4 cordées devant, on a dépasser tout le monde...

Dernier raidillon, puis c'est l'arête finale, longue, très longue. Plus longue que dans chacun de mes souvenirs, le Mont Blanc sait se faire apprerecier. Je sais que Louis derrière est au maxi, mais on avance, la pente diminue et on rejoint les autres cordées.

Yeeeessssss !

Louis me lance, "j'suis mort, j'veux descendre en parapente" en souriant.

il a raison, la voiture est 4200 m plus bas (dont 3000 à faire à pied), mais ça on ne l'a pas encore calculé...

Il se pause. je mitraille.

Le temps est beau.

Je profite

J'adore venir au Mont Blanc en famille !!!

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !
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On saute une dernière fois avant de repartir.

L'arête, Louis toujours poli, s’arrête pour laisser passer les cordées qui montent. J'avoue que je préférerai qu'il fasse sa manœuvre au dernier moment histoire de ne pas perdre trop de temps, on repart, on repasse la crevasse, on croise beaucoup de monde... Louis montre des signes de faiblesse, quelques maux de tête et l'envie de s'arrêter tout le temps. Rapide diagnostic : petit mal des montagnes couplé avec une trop petite nuit, j'ai déjà vécu ça, on dormira au refuge... La descente va être longue, il faut éviter de s'arrêter tout le temps.

Je repasse devant sur les bosses pour donner le rythme dans les montées. et reprend ma place à l'arrière quand ça descend, tout en le motivant ! On rejoint Vallot ou l'on se pause un peu. Louis fait une petite sieste. Je l'averti que la remontée à l'épaule du Dôme ne va pas être amusante... On descend au col, il trouve débile que j'ai bivouaquer là, sans tente, il y a quelques années... C'est vrai que l'endroit est austère et un peu inquiétant... La remontée, comme annoncée , est galère Je reprends la tête pour donner le rythme, et on progresse, j'encourage, je donne des indications, enfin l'épaule, ouf ! Et ça redescend, Louis opte pour une technique peu académique, sur le cul, en levant les crampons, et il glisse sans trop se fatiguer (et en s'amusant), l'important c'est que l'on avance. Et Louis se laisse glisser.  Bon on se fourvoie et on passe à droite des séracs au lieu de passer à gauche, bilan, une grosse crevasse à traverser et des séracs un peu au dessus de la tronche un peu désagréable, on retrouve la trace plus bas. Il y a plein de monde qui montent, c'est presque incroyable !

Un petit coup de cul bien géré et rejoins le refuge où on grignote. Je sieste allongé par terre dans la salle à manger, Louis dans ses bras sur la table.

il faut repartir, on rejoint nos amis pompiers à l'ancien refuge du Gouter. La descente est lancée. Il faut croiser, se faire dépasser, gérer, sans faire tomber de pierre

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il faut repartir, on rejoint nos amis pompiers à l'ancien refuge du Gouter. La descente est lancée. Il faut croiser, se faire dépasser, gérer, sans faire tomber de pierre. On progresse, lentement, mais on progresse vers le bas. On se retrouve derrière une Autrichienne jeune et jolie. Le fils ressemble au père, son sang ne  peut mentir, il semble intéressé, mais ses jambes ne peuvent soutenir le rythme imposé par la Teutonne. J'ai bien senti la légère accélération. Je l'ai pourtant motivé, un bon pretexte pour avancer. Mais rien n'y a fait, la cordée de Casques à pointes nous a largué lentement mais surement. Quand on arrive au Grand Couloir, plus trace de l'être aimé. Seule une larme perle et coule sur la joue de Louis.

 

Au Grand Couloir, on s'est fait un peu  grillé....  On a rejoint les pompiers, qui partent quand on arrive. On met les crampons, c'est fait, une cordée arrivée du dessus, déjà en crampons ;-S ... En face deux cordées sont arrivées et s'engagent, on les laisse passer alors qu'on était là avant ! ils progressent en courant  au risque que l'un d'eux tombent !!! je scrute le 3ème de cordée qui galope à perdre haleine. Une fois les deux cordées passées, ceux de notre sens nous passent devant ! Bon ben faut encore attendre notre tour. Dès qu'ils sont passés, on part et on passe sans encombre. Le couloir du Gouter aura été clément !

En face on se mange un peu de désescalade puis on rejoint le glacier de Tête Rousse ou on se fait un petit toboggan avant la pause pique nique où on rejoint nos pompiers préférés.

 

 

 

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C'est reparti pour la tranquille descente de Tête Rousse, Louis ralenti. Il a mal aux genoux. La fatigue s'accumule. La fin va lui paraitre longue. La grosse blague c'est de lui faire croire que l'on va descendre par les Rognes, mais il n'est pas dupe ! Un petit coup de névé, nous voilà au niveau des Rognes pour basculer vers le Nid d'Aigle, très enneigé. Louis glisse sur les fesses, je le fais quand c'est raide, sinon je ramasse.  On avance toujours lentement. Hell Lord fire n'a plus de guibole, c'est un fait ! Je prends le sac de Louis pour lui faciliter la progression.

Je croise un guide, au téléphone avec sa dulcinée :

"On va au Mont blanc" affirme t'il tout en faisant non de la tête

"Le problème, c'est le rythme !" Et effectivement, 50 m plus bas, je trouve le client, ruisselant de sueur et peinant sur le sentier. Ça va être chaud de le monter au sommet du Mont Blanc me dis-je in petto. "A l'impossible nul n'est tenu !"

Je comprends mieux la tête du guide...

Voilà le Nid d'Aigle, on attaque la descente du tramway, à pied, d'abord dans les tunnels puis le long de la voie, en cours de restauration. Louis marche à son rythme du moment, c'est à dire assez lentement. Je fais des pauses pour nous rattraper. On rejoint le col du Mont Lachat pour une bonne pause mini sieste (Louis a négocié 10 minutes de sieste, je lui les offre mais pas une de plus)

Et la Compagnie du Mont Blanc nous offre 300 m de déniv de descente de plus, nous ayant interdit de monter nos VTT ici. Bref on prend le sentier, assez vite je largue Louis. Vu que j'ai les deux sacs, je file, je descends 100 m de dénivelé puis je l'attends pour rattraper notre groupe de 2. Je refais l'opération 2 fois et ô surprise, je me retrouve au téléphérique de Bellevue; Je fais signe à Louis que c'est bon. Il me rejoint, on va s'abreuver dans les toilettes du téléphérique puis on descend au train.

 

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !Mont blanc - 4810 m à 16 ans !

La "cabinière" nous accueille, bon pour le coup elle est sympa. Les VTT sont là. Petite pause à l'ombre de la gare. Avec notre méthode ce qu'il ya de bien, c'est qu'on peut repartir tout de suite, pas la peine d'attendre le train de 17 h 10 !!!

Il faut remonter un petit coup de cul avant de rouler. Puis c'est parti sur des pistes plutôt large. Au col de Voza Louis me réclame une pause Coca. Comment lui refuser... Un Coca plus tard on se lance dans la descente  sur le village de Bionnassay. Sans trop de freins. Donc on ne roule pas à fond pour ne pas avoir à faire de freinages en urgence.  Et on papote, on se suit, on se dépasse, on se fait des pauses pour se soulager les mains crispées sur les freins.

Bionnassay.... la route est là, c'est plus facile. On rejoint la route de Saint Gervais , enfin on peut lâcher les freins.

On passe dans Saint Gervais, une clameur, pas pour nous, à priori, c'est la France qui vient de marquer un but ! (on aura la confirmation plus tard) puis à fond vers le Fayet. On arrive ensemble à la gare, il fait 32°C, la voiture est à 50°, toutes les boissons sont bouillantes !

4200 m de descente, 1200 m de descente en VTT, en voilà une bonne idée. Reste juste à rentrer à la maison !

Premier 4000 pour Louis, et 11ème pour moi.

Mont blanc - 4810 m à 16 ans !

L'histoire de l'appareil photo

Nous avons donc trouvé un appareil photo dans une vire en montant aux Rognes. (enfin c'est Louis qui l'a trouvé )

De retour à la maison, opération retrouver le propriétaire, même si j'ai peu d'espoir, nous sommes dans le massif du Mont Blanc et il ya beaucoup d'étrangers, qui n'utilisent pas les forums francophones.

On sort la carte SD et on se rend compte que l'appareil photo n'est pas en parfait état. Peut être lié à sa chute. On regarde les dates, les dernières photos datent d'il y a deux jours. Agathe, ma fille est à fond dans l'enquête. Elle regarde les photos, je reconnais Bellevue et la montée aux Rognes. On essaie de comprendre la langue, le son n'est pas très bon, langue des pays de l'Est. Mon sang ne fait qu'un tour,. Il y a eu un accident mortel il ya deux jours dans ce secteur, des polonais. Et si c'était leur appareil photo.

Je consulte les photos un peu plus précisément, on reausculte le son, j'ai failli sortir le stéthoscope... 

on a trouvé l'appareil photo dans une zone raide et sous un passage raide 50-100 m au dessus

Je décide de téléphoner au PGHM. Le gars m'annonce que l’adjudant en charge du dossier va me rappeler. Le jour suivant, un appel, à priori il s'agit bien de l'appareil photo du groupe. Je renvoie la carte SD à la gendarmerie.

Sensation bizzard que cette trouvaille. Via cet appareil photo on a touché un drame. Ils étaient heureux, ravis de se retrouver sur les montagnes. Une faute inattention sans doute et la vie qui bascule.

Je pense à ce groupe et à cette famille. La montagne peut aussi être cruelle.

 

 

 

Alpinisme : face Nord du Doldenhorn

Apoutsiak — OberlandLes 100 plus bellesalpinisme

Une magnifique face nord sur un sommet méconnu

D+ 800 m de face - 1100 m depuis le refuge

 

Vidéo :

Topo :

Fründenhütte

Se garer sur le parking du télépherique de Nidermatti (1195 m)

et remonter la piste aui mène à Oeschinensee (1522 m) le suivre le long de sa rive sud. remonter le sentier qui passe dans des pentes avalancheuses (I defründe) Le sentier est efficace il passe par Mittlechnubel, tout est équipé en été pour éviter les chutes (barres, garde fou...) on rejoint facilement la Fründenhutte (2561 m)

 

Face Nord du Dodlenhorn

Ne pas hésiter à demander au gardien qui n'est pas avare d'explication concernant l'approche ! (merci à lui)

Du refuge , redescendre derrière le refuge et rejoindre le glacier. Prendre à flanc et ne pas suivre les cairns pour venir buter sur les falaises et une vire (à repérer la veille) équipée d'un calbe que l'on remonte avant de trouver des marques jaunes puis un petit goulet à nouveau équipé d'un cable (toujours sur la vire) on débouche sur l'arête Gallet.

Remonter le névé pour gagner le pied d'une barre rocheuse. Gravir le ressaut III, torrent et glace sur les prises sur une quinzaine de mètres. Au dessus, repartir sur les névés de l'arête Gallet avant de bifurquer en direction de la face sur le replat. vers 2900 m.

Traverser le glacier et remonter à l’aplomb de la rimaye. Remonter la face nord au mieux et venir buter sous les rochers sommitaux (un petit col entre l'arête Gallet et les rochers). 55-60°

Un accueillant cable vous amène à une échelle métallique bien physique puis une corde prend le relai  avant un dernier névé qui vous amène au sommet 3638 m.

Descente du Doldenhorn

La descente est longue !

Redescendre vers le col 3436 m puis le long de la falaise à gauche nattention aux crevasses. sortir du glacier tout à gauche (Ouest) par le couloir évident le plus à gauche (45 - 50° 100 m rimaye potentiellement délicate)

Puis par les pentes de neige puis le sentier gagner la Doldenhornhütte (1915 m), de là par le sentier, retour au parking.

 

 

Alpinisme : face Nord du Doldenhorn

Récit

Il est difficile , en Suisse, de trouver une place de parking gratuite...

Ça se vérifie, on a prévu de covoiturer avec Ovidiu et impossible de trouver une place entre Bern et Thun. Finalement, vers Kiesen, on trouve le départ d'un parcours sportif. Et on laisse ma petite Berline de marque Française à l'ombre d'un châtaignier.

Je me retrouve avec Ovidiu et Jean-Pierre, en route vers Kandersteg. Une heure plus tard, nous sommes sur zone, pour un parking pas bucolique du tout : sur le parking (payant) du téléphérique ! Les sandwichs avalés, les vessies vidées, les sacs bien bombés...

Un groupe de jeunes allemands part devant.

Et zou, c'est parti. Incroyable le monde qui randonne à Kandersteg en semaine en ce début Juin. Au fil de la discussion, je comprend que Jean-Pierre a fait l'Eiger, et pas par n'importe quelle voie, il a fait l'Eiger par la face Nord , la voie Heickmar, mon rêve !  Et je ne sais pas pourquoi, je sais à partir de ce moment là, que je vais galérer... et ça commence... Tout de suite !

Les deux champions me larguent tranquillement, ils me laissent tout à ma sueur derrière. Je tache de faire bonne figure, mais je souffre... Je n'avance pas. Eux ont la jambe légère...

Regroupement au lac Oeschinensee.

On repart sur un sentier étroit, d'abord en bord de lac puis cela s'élève. Quelques traversées de torrent, quelques névés gelés et raides. Nous progressons. Nous dépassons deux téméraires randonneurs qui viennent sur nos terres.  Les sentier est efficace. Au dessus, on se rapproche du groupe des jeunes alpinistes allemands. Nous les dépassons un par un. Le sentier se fait plus scabreux. L'équipement est parfait : câbles, corde, garde fou (il en faut), je finis par débouler au refuge, dans le brouillard.

Celui ci est ouvert alors que nous le pensions fermé, nous avons monté la bouffe pour 3 jours !

 

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
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Et là, il faut reconnaitre, que les gardiens de la Fründenhütte permettent de se réconcilier avec les gardiens suisses.

On ne prenait pas la demi pension, ils nous ouvrent la porte du local d'hiver pour faire notre bouffe et nous propose de manger dans la salle à manger.

Nous auront droit en soirée à une excellente explication concernant l'accès à la vire depuis le refuge (explication détaillée).

Tout ce qu'on attend d'un gardien !

 

En attendant, nous sommes dans le brouillard, la météo de demain n'est pas top, on va sans doute pouvoir faire une grasse matinée... Yes (enfin je dis Yes, mais pas trop fort pour ne pas que mes compagnons de cordée entendent...)

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Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn

à 20 h 30, je ronfle

à minuit 12, je pique la bouteille de Jean-Pierre pour m'abreuver

à 02 h 42, je suis réveillé par la frontale d'Ovidiu, c'est l'heure.

J'attends qu'il vérifie la météo.

A priori, grand beau, go.

Je m'habille et vérifie la météo, on ne sait jamais, on pourrait se recoucher. On descend dans la fraicheur de la salle des chaussures pour déjeuner. Quelques gâteaux, du thé et nous voilà dehors, à 3 h du mat. Je suis déjà derrière, mes deux purs-sangs galopent. Je peine, mais je finis par les rejoindre, je reconnais le névé "crochu" décrit par le gardien, Ovidiu voudrait passer plus bas, mais je le reconnais il est là, et Jean-Pierre a déjà trouvé le câble. Il s'élève, je pars en second, Ovidiu fermera la marche.

Jean-Pierre il a fait l'Eiger...

Jean-Pierre il a fait l'Eiger !

Jean-Pierre il a fait l'Eiger !!!

Il y a moins de 2 mois !

Bref il grimpe à fond, et je suis pataud derrière.  Le câble, puis les points jaunes décrits par le gardien, la vire étroite sur laquelle il faut se baisser, heureusement qu'on n'a pas pris les skis, ça aurait frotté ! Voilà l'arête Gallet, on repart vers le haut, sur un névé dont la pente ne fait qu'augmenter. D'abord facile ça se raidit pour venir buter sur une barre rocheuse et un couloir dans lequel coule un torrent.

Je vois bien qu'Ovidiu et Jean-Pierre se battent pour prendre la tête. Je passe mon tour. Jean-Pierre part en premier. " Il ya de la galce sur les rochers" lance t'il. Ouh là, je n'aime pas ça, en 30 secondes ilest déjà en haut du couloir. C'est mon tour. J'hésite déjà quand au premier pas., où poser ce p... de pied droit. Je tire sur les bras, ça passe, je m'élève, 2 m plus haut, il ya de la glace partout sur les rochers de gauche, ceux qu'on serait tenté de prendre en temps normal, à droite, la sale, sèche ,est lisse. Au milieu, un petit torrent te mouille tranquillement le pantalon. Je progresse lentement, à gauche, tout glisse, normal, c'est lisse. A droite, le dévers, peu accueillant, je m'élève quand même , hésitant à chaque pas pour le choix de mes prises.

A main nue, sur la glace, tu as vite froid ! après pas mal d'hésitation, de non-choix, je finis tout de même par rejoindre Jean-Pierre, le pantalon mouillé, ah la joie de grimper une cascade.

Ovidiu n'a pas autant d'état, d'âme, il déboule peu de temps après moi !

Il est déjà reparti, sur le névé au dessus, enfin on aperçoit la face. Zone plus facile, petite pause, j'ai à peine le temps de grignoter qu'on est déjà reparti ! Tagadam Tagadam, on galope vers la rimaye comme si on avait un train à prendre et qu'on était en retard. Nouvelle pause équipement. Cool !

Alpinisme : face Nord du Doldenhorn
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Ovidiu attaque la rimaye. Sans être extrême il y a un bon pas et au dessus une pente inclinée à 55° en bonne neige. Il file comme le vent. Vient mon tour, je plante les piolets, grime mes crampons sur la lèvre inférieure de la crevasse. La neige semble dure mais la couche est peu épaisse, elle pourrait céder. Je me redresse, ça tient, je progresse pour quitter la zone de danger. Devant, ça bourrine, derrière, ça bourrine, je fais ce que je peux au milieu.

Petite pause, Jean-Pierre en profite pour reprendre le leadersheap. Et c'est reparti, la pente est raide, quelques passages en glace, peu d'endroit où bien protéger. On avance vite. Nouveau regroupement. Ovidiu préfère grimper seul qu'encordé sans point. J'avoue que la corde me rassure, je me dis qu'on pourra trouver un endroit où assurer de temps en temps. Jean-Pierre file, je suis juste derrière Ovidiu, position idéale pour filmer, je ne m'en prive pas.  Je finis par dépasser Ovidiu. Devant Jean-Pierre, l'homme de l'Eiger, ne fait jamais de pause. On avance en permanence et on largue Ovidiu. D'abord on bifurque sur une rampe à droite, puis après un passage raide en glace on retrouve des pentes de neige. Au 2/3 de la face on opère une pause. Ovidiu est loin mais il nous fait comprendre que tout va bien. Et on repart, on passe des portions de mixte, la sortie n'est plus très loin. Tandis que Jean-Pierre prend la direction de la barre sommitale directement, Ovidiu choisi de passer par dessous.

Perso, j'aurai fait pareil, la neige a l'air meilleur, alors qu'au dessus on sent qu'il y a de petites barres rocheuses avec du mixte incertain... Mais je suis encordé à Jean-Pierre, l'homme de l'Eiger donc, à mon grand regret, je dois aborder la difficulté, pour moi, c'est tout droit.

Assez finement, Jean-Pierre trouve un passage dans les barres, et les difficultés restent raisonnables. On longe l'énorme barre rocheuse terminale, Un dernier couloir en neige et nous voilà sur l'arête Gallet sous la barre terminale.

Ovidiu arrive un peu plus tard. Le topo indique qu'il reste des difficultés avec cette barre. Jean-Pierre file, un cable puis une échelle métallique, verticale, avant de disparaitre. C'est mon tour, jusqu'à l'échelle, tout va bien, puis ça devient méga physique, il faut s'élever, l'échelle bouge, les crampons viennent buter contre la roche. Mais je grimpe, essoufflé. Au dessus, on retrouve un câble puis un névé, Jean-Pierre atteint le sommet, vient mon tour puis celui d'Ovidiu. Le vent est là aussi, les effusions sont de courte durée, on repart vers le bas

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
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Une petite arête d'abord puis une petite facette pour rejoindre un col où nous avons prévu une bonne pause à l'abri du vent.

Ovidiu se décorde pour descendre en ramasse (couché) . D'abord technique classique puis, face à la pente avec les deux piolets plantés. Très impressionnant, mais très efficace. On rejoint le petit col pour se restaurer.

La descente se poursuit, Ovidiu tout a sa technique jusqu' à une zone de crevasse apparaisse. On se réencorde. On passe puis c'est reparti pour les pentes où Ovidiu reprend sa technique, il nous attend de longues minutes. on traverse à gauche pour trouver l'entrée d'un couloir avec un câble selon le topo. Le souci, c'est qu'on ne trouve rien. Ovidiu part à gauche, Jean-Pierre au milieu, il y a plein de petits couloirs mais comment savoir lequel est le bon. Déprime, Ovidiu file à l'extrême gauche, et décrète le bon couloir. On suit, moi devant. pente de neige puis mixte merdique plein de petits cailloux. J'évite d'en envoyer plus bas (ben oui, il ya Ovidiu devant), Nouvelle pente de neige. Rimaye à la noix, j'hésite, je tente à droite, me retrouve sur un rocher branlant, je redescends le névé un peu, Ovidiu me conseil de partir à gauche (dans quel sens ?)  une petite langue de neige qui menace de s'effondrer... ça tient, 2 pas de désescalade, j'ai passé la rimaye.

Vient le tour de Jean-Pierre, qui sans une hésitation passe l'obstacle ! Ben oui, Jean-Pierre il a fait l'Eiger, c'est pas une petite rimaye qui va le perturber. On fini par se décorder et tout le monde me largue. Regroupement en bas du névé , j'avoue que je suis un peu fatigué.

La pause est courte. Je repars devant sur de nouveau névés et descends au plus bas.  Plus de neige, j'enlève les crampons et troque mon pantalon pour mon short.

Alpinisme : face Nord du DoldenhornAlpinisme : face Nord du Doldenhorn
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On part à la recherche du sentier, et grâce à mon excellent sens de l'orientation, je suis le dernier à trouver ! et ça file jusqu'au refuge (Doldenhornhütte) ou la gardienne nous accueille. Petite pause, on papote avant de repartir.

Ovidiu a mal aux pieds (enfin on a tous mal aux pieds mais Ovidiu semble réellement souffrir) Il aurait trop serré ses chaussures pendant la montée. Bilan il avance au ralenti. Je l'accompagne. Une courte pause dans un torrent pour des bains de pied et tenter d'améliorer la situation. Puis c'est la longue descente vers Kandersteg à allure tanquille. On arrive en bas fatigués mais content. On a plein de projets, pour moi ça serait l'éperon de la Brenva au Mont Blnac

Mais pour celle ci, c'est une autre histoire...

 

Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)

Apoutsiak — VanoiseSki de randonnéealpinisme

Après un but à la face Nord de la Grande Ciamarella

Le projet suivant est la traversée de l'Albaron

Sommet que j'ai gravi deux fois, chaque fois avec un frangin !

Seb la première fois, par le versant Averolle

et Thib la seconde par le versant Evettes

Je ne pars donc pas dans l'inconnu...

 

Vidéo

Topo

Depuis le refuge des Evettes (2590 m)

Descendre au Plan des Evettes (plutôt en rive droite) et mettre les peaux pour traverser le long plat du Plan des Evettes

Remonter le glacier en rive droite et remonter vers la Muraille d'Italie, on passe à droie de celle ci avant de remonter les pentes à l'applomb du sommet,  vers 3250 partir au sud et remonter les pentes de la Selle de l'Albaron. Remonter l'arête de l'Albaron au mieux, il faut parfois descendre dans les pentes Ouest et gagner le sommet 3637 m

Descente versant Averolle

J'ai réalisé deux petits rappels que j'ai du équiper vers le petit kairn au nord du sommet (pile à la jonction entre la face Est Rocheuse et le glacier des Grands Fonds). Désescalade : 8 m,  Premier rappel, 7 m second rappel 12 m.  (Premier rappel sur Cordelette, second rappel sur sangle, corde à simple en place, oui je n'avais pris que 20 m...

Il y a une linge équipée 20 à 30 m sur la gauche, mais je n'ai pas trouvé le départ (mal cherché) je ne peux en dire plus.

Descendre le glacier en passant au sud du Dôme des grands Fonds, sortir du glacier en rive droite puis descendre au mieux vers les Pécherses puis route pour descendre à Averolle

 

Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)
Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)

Récit

Après la journée (TRÈS) humide d'hier, décollage un peu plus tard aujourd'hui, lever 4 h pour un départ à 4 h 30. Je ne sais pas trop dans quoi je me lance, il y a des nuages sur l'Albaron alors que les Ciamarella me narguent... Je connais le chemin, je ne sais pas encore si je vais à la pointe Francesetti ou sur l'Albaron.

Je descends sur le Plan des Evettes et je mets les peaux

A un moment donné, il faut bien se décider, à gauche, la pointe Francesetti est bien dégagée. A droite, l'Albaron est dans les nuages, fort logiquement, j'opte pour l'Albaron, à quand cette fameuse thèse sur la prise de décision (j'ai déjà fait la Francesetti, et je n'ai jamais fait la traversée, j'Albaron reste un sommet mythique pour moi, je passais mes vacances à Bessans tous les 3 ans dans ma jeunesse !)

Bref après avoir longuement hésité tout en avançant, je finis par partir pour l'Albaron. Je retrouve mes traces de la veille, bien nettoyée par la pluie, je remonte sous le plateau de la muraille d'Italie. Une partie plus raide, il y a encore des traces. Puis plus grand chose. Les traces partent à gauche vers un sommet méconnu, étonnant ! Je n'ai pas de rythme ce matin, j'ai l'impression de souffler comme un bœuf. une petite pente raide me cuit, puis ce sont les coulées d'avalanche qui m'achèvent. Elles sont énormes, et il m'est impossible de prendre un rythme dans les gros blocs de neige. Je finis par poursuivre en crampons après, et effectivement , je progresse mieux, même si mes guiboles s'enfoncent de temps en temps profondément.
Une fois au dessus des coulées, je remets les skis, c'est raide, mais ça passe. Il faut tracer dans le pentu, mais je progresse et je reviens vers le col dont je n'ai pas le nom sous la selle de l'Albaron.

J'aborde la pente raide à ski dans une zone non travaillée par les avalanches. Plus je monte, plus c'est raide, et je ne trouve pas mon rythme, incroyable d'avoir si peu la pêche, je m'arrête à chaque conversion, prétextant une recherche d'itinéraire pour faire la pause. Je finis par enlever les skis 30 m sous la selle, et hop crampon, je remonte jusqu'à celle ci pour une pause ravito.

Je retrouve une vielle trace, malheureusement la flotte n'a rien arrangé et je m'enfonce dans la trace. Impossible de trouver un rythme et d'être sûr de l'appui ! J'avance donc sur l'arête elle parrait immense , les nuages masquent le sommet.

Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)
Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)

Un gendarme se contourne par la gauche, désescalade, puis dalle, puis nouvelle désescalade, les skis raclent le rocher, mon pantalon aussi, flute, il a craqué ! ça remonte de l'autre coté, dans une neige semoule, pas cool, ça sent le but, mais je suis têtu ,je me retrouve sur l'arête, si longue.

Je ne me souvenais pas qu'elle était si longue, cela fait 21 ans que je suis passé ici avec Thib, mon souvenir a complètement oublié la longueur de l'arête. Ca me ferait presque déprimer.

Les traces m'aident à ne pas hésiter. Je ne pers pas trop de temps à tergiverser lors des prises de décisions concernant l'itinéraire. Le sommet ne s'approche pas.

Je reste concentré, des deux cotés la pente est raide. Les passages en neige sont relativement faciles. Ceux en rocher ne sont pas compliqués mais il faut rester concentré, la neige masque parfois les prises.

Le brouillard se lève, j'aperçois le sommet... loin ! très loin !

Je ne m’arrête pas, je trace, je m'enfonce, je grimpe et je finis par déboucher à une centaine de mètres du sommet, plus qu'un passage en neige facile d'une centaine de mètres.

100 mètres de neige croutée pour m'achever, parfois tu t'enfonces, parfois tu tiens en surface, épuisant ! mais je parviens au sommet, dans une ouate malheureusement. Pas de vue sur le cirque, pas de vue sur les Ciamarella, pas de vue sur le Charbonnel.

 

Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)
Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)Ski de randonnée : Traversée de l'Albaron 3637 m (Evettes Averole)

Je grignote et je file repérer. il y a un cairn au nord, sans doute pour indiquer le départ de la descente. Je descends quelques mètres, plus bas, c'est chaud. Impossible d'aller plus loin sans rappel. Je remonte, je repère un peu plus loin, malheureusement il n'y a plus aucune trace.

Je reviens au kairn pour faire quelques photos. Et Je file, je sors mon matos, petit inventaire : sangles; cordelettes (celle que je transporte en fond de sac depuis plusieurs années), corde, 2 X 20 m en 7 mm celle que je viens de m'acheter à Intersport à Besançon, la semaine dernière, une corde légère que tu peux emmener partout. et un couteau pour récupérer de la cordelette si possible...

Je redescends et installe un premier rappel, je pars, tout se passe bien et je me retrouve environ 7 m plus bas sur une petite vire. En dessous, c'est vertical, voir plus. Et je ne vois pas de trace d'équipement, aucune cordelette, pas de plaquette...  Je trouve un béquet qui semble tenir. J'évacue un bloc qui menace de tomber et je prépare mon rappel, concentré. 2 minutes plus tard, j'entends un bruit bizarre. Le bloc en tombant dans la face Est a déclenché une belle avalanche que j'observe du dessus !

J'installe ma corde, et là, c'est le drame, elle ne touche pas le sol. il manque entre 1 et 3 m.

Deux solutions s'offrent à moi : soit descendre puis sauter les derniers mètres, soit, plus sécurit, descendre sur un brin et sacrifier ma corde.

Et j'opte, prudemment, pour la seconde solution. J'installe la corde, la noue au relai, la coupe (bouhouhou, ça fait mal de couper sa corde toute neuve).

Le départ est tendu, j'avoue que mon stressomètre est bien monté. Une corde fine, un relai sur un point, un dévers. Ça passe, je me rappe un peu les mains au passage mais c'est bon. Me voilà dans le vide je descends les 13 mètres est me retrouve à la jonction entre la face Est  rocheuse et le glacier. Je descends quelques mètres. Ma corde restera là, pendue dans le vide, on ne voit qu'elle, elle pendouille au vent le long de la paroi.

Et je trouve le bon passage, une 20aine de mètres plus à droite. Dommage, du haut j'avais mal cherché.

 

il y a 30 ans, pour mon premier Albaron, le sommet ne nécessitait que moins de 10 m de grimpe facile. Le glacier a considérablement baissé. Ça a tout bien compliqué !

 

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Je redescends un peu puis chausse mes skis dans une neige bien humide. Et c'est parti pour une belle descente, le sommet est dans les nuages, en dessous, la visibilité est bonne. Je pars à gauche puis reviens sur la droite sous le Dôme des Grands Fonds. Je retrouve des traces de gens à pied ! Ça me permet d'avoir une ligne à suivre. Les virages s'enchainent et je passe sous la moraine où nous avions bivouaqué avec Seb.

il faut commencer à se concentrer pour optimiser la descente sans déchausser; Je pars en rive gauche du vallon. Un passage en rocher skis au pied. puis j'enchaine, au dessus d'une cascade.  J'ai repéré une sorte de filon. En bas, je vois une quinzaine de randonneurs dans le vallon. J'évite de skier au dessus des torrents, la neige est soupe, pas envie de transpercer la couche. Me voilà dans le vallon, je rattrape les derniers randonneurs, puis le groupe, avant de filer vers le bas où il faut rapidement déchausser..

Skis sur le sac, c'est parti pour la descente, sur le chemin puis sur le sentier qui coupe les virages. Des marmottes m'observent attentivement. J'avance. Il pleuvine. le Charbonnel, gravi il y a deux ans, cache son sommet dans les nuages. Je commence à observer la route d'Averolle voir l'état du trafic et s'il y a lieu d’espérer pour mon stop à venir. Je vois deux voitures qui montent... espoir. Si elle monte c'est qu'elle vont redescendre. Encore quelques centaines de mètres. Je vois une voiture passer dans mon sens, je sais que c'est vain mais je fais un signe des fois qu'elle s'arrête. Une 30 aine de mètres, une seconde voiture passe, la loose, impossible de l'arrêter. Flûûûûte ! Petite pause pour me désaper, le soleil est revenu. Et me voilà sur la route à faire du stop, mais faire du stop sur une route sans voiture, c'est déprimant !!! Pas une voiture ne passe. J'avance, je sais que j'aurais plus de chance sur la route de Bonneval. Là voici, je me place à l'ombre sous un arbre. et une camionnette de la DDE finit par s'arrêter. Zou direction Bonneval, j'y dépause mon matos à l'office du tourisme, nouvelle séance de stop, un Bonnevalien me prend et me remonte à l'Ecot, fin du périple. 3 belles journées isolé dans cet magnifique cirque des Evettes, pour la face Nord de la Grande Ciamarella, il faudra revenir...

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Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeVanoisebut

La face Nord  Grande Cimarella fait partie des voies de ma "Todoliste"

Mon rêve

Elle a été gravie il y a 5 jours et serait en bonne condition, alors GO !!!

 

Vidéo :

Topo

Refuge des Evettes :

Depuis l'Ecot, remonter au mieux le chemin d'été, et  gagner par le col des Evettes (2561 m), le refuge du même nom 2590 m.

Face Nord de la Grande Ciamarella

Depuis le refuge des Evettes

Descendre à flanc à droite du cirque (ouest) et gagner le plan des Evettes (plat !) le poursuivre jusqu'au glacier des Evettes que l'on remonte en rive droite puis suivre la direction du col Tonini (3327m) la pente est plus raide sur le haut, corniche possible.

Traverser vers le pied de la face nord que l'on remonte au mieux (non parcourue) à prioiri, 50 55°, en condition en juin

La Pointe Tonini est accessible en 10 minutes à ski puis à pied depuis le col Tonini

Retour depuis la Ciamarella

N'étant pas un maître en ski de pente raide ,je comptais redescendre vers le refuge Gastaldi (Sud) avant de remonter au passage Collerin puis redescendre vers la vallée d'Averolle via le refuge d'Averolle.

Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m

Pas de pote disponible, et pas envie d'emmener un inconnu dans un plan qui pourrait être galère, je pars donc seul vers la vallée de la Maurienne où j'ai passé pas mal de vacances dans ma jeunesse. J'arrive donc à l'Ecot en fin d'après midi, oui, ma petite femme a voulu que nous fassions un petit footing ensemble ce matin, je ne suis pas en avance...

Je me charge pour 3 jours avec les skis sur le dos, et c'est parti pour la montée aux Evettes.

D'abord le sentier, parsemé de ruisseaux qui coulent, car il fait chaud puis quelques névés, le sentier n'est plus accessible, je grimpe au mieux. Je croise mes derniers randonneurs (les derniers avant 3 jours !) et je rejoins le col, enneigé, sans les skis, de peur de mouiller les peaux, ça m'évitera une galère demain...

Voilà le refuge, je bouffe, je profite du paysage de ce cirque des Evettes toujours  magnifique et je me couche... à 7 h 30 (je crois que c'est mon record !)

 

Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m
Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m
Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m
Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m

Réveil à 3 h 30, départ à 4 h 12, j'ai pris tout le matos pour faire la traversée. L'idée est de faire la face nord de la Grande Ciamarella aujourd'hui avant de filer vers le Grand Paradis, pour la face nord de celui ci ensuite... (elles sont en condition, les retours d'internet semble parfait)

Je pars donc confiant, même si le ciel est gris. Bon à 3 h du mat, tu ne sais jamais bien à quoi t'en tenir, tu vois qu'il y a des nuages, mais impossible des les distinguer, est ce le gentil petit cumulus ou le sombre nuage d'orage ?  Impossible à dire...

Le début se fait dans une neige pleine de trous (sans doute liés à la pluie) Bien désagréable, mais la descente est courte et rapide, il faut déjà remettre les peaux pour le long plat.

Oui, il est long, ce plat qui permet de rejoindre le pied du glacier des Evettes. Je finis par retrouver une vielle trace et atteindre le glacier. Je mets les couteaux par sécurité, la pente devient raide  et la neige est dure par endroit.

Je me fais une belle trace dans la partie raide, les conversions s'enchaînent, le ciel s'éclaircit. Il y a des nuages, pas mal de nuages. Je reste optimiste...

Après un replat, la trace passe dans les coulées d'avalanche de la petite Ciamarella, il y a des traces de pas, le regel est mauvais, je parviens à enfoncer mon bâton dans celle ci. Mauvais présage. Des Corbeaux noirs planent à proximité, pas bon, ne manquerait plus qu'un chat noir et une échelle, mon sort serait joué !

Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m

Je remonte au mieux les pentes du Col Tonini, louvoyant dans les coulées d'avalanche.

la pente se redresse. Je quitte les skis et les mets sur le sac je rejoins le col après un dernier mètre un peu raide. Le ciel est bouché. Mais je poursuis et rejoins le pied de la face à ski.

Vu les conditions, je change de plan, je vais gravir la face Nord en aller retour, 2 grosses heures pour monter, 1 h 30 pour descendre. Je vais pouvoir laisser les skis et tout le matos en bas et aller ainsi plus vite.

Les nuages sont là, 100 à 200 m au dessus de moi. Je débute ma montée, rejoins la rimaye, qui est bouchée par une coulée d'avalanche, fastoche. ça se poursuit au dessus, 50° environ. Après 50 m je fais une première pause. Hésitation, mes pieds s'enfoncent profondément, je ne vois pas grand chose au dessus... Je creuse pour étudier la nivologie du jour, c'est vite vu, de la flotte, de la flotte et encore de la flotte... Zero regel nocturne et une neige imbibée d'eau. Je réfléchis, mais je poursuis, 30 m de plus. Je m'arrête. Et là, je me dis ,"quand tous les voyants sont au rouge, c'est qu'il est temps de redescendre ! " Et je repars dans l'autre sens., la descente est rapide, il faudra un jour relire les études sur la prise de décision.

Je pars vers l'Est pour voir la base de la face par curiosité et voir s'il y avait d'autres accès.

 

Ski de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 mSki de randonnée : But à la Face nord de la grande Ciamarella - Pointe Tonini - 3327 m

Puis je reviens sur mes pas. Je vais aller rejoindre la pointe Tonini  avant de renter au refuge des Evettes

Col Tonini atteint en 5 minutes, il gresilotte, le temps tourne. Je remonte les pentes tranquille de la pointe Tonini

Une norme bang retentit , l'orage. La vache, ça fait peur. Je poursuis vers le sommet qui est à 5 minutes, il pleut, la visibilité est réduite. Je laisse les skis et le sac pour les derniers mètres, un poil d'escalade facile voilà le sommet. Je ne m'éternise pas. Il pleut à torrent. Le retour va être pénible. Je redescends aux skis puis au col. Quelques mètres raides à pied avant de remettre les skis. La neige est lourde mais ça se skie. Le masque se couvre de gouttes de pluie, il faudra que je pense à inventer les essuie glace à masque !... Toutes les 30 secondes je passe ma main pour évacuer les gouttes et tenter d'y voir mieux.

Un îlot rocher, des traces à droite et à gauche, j'hésite, je suis plutôt engagé à gauche, je décide d'y passer alors que je pense être monté par la droite. Rapidement je me rends compte que c'est le mauvais coté, plus raide et avec des crevasses. Je fais quelques virages, laissant les crevasse aussi loin que je peux. Un poil de stress dans ces conditions difficiles... Je rejins la trace, les derniers virages avant le grand plat. Il va falloir pousser sur les bâtons. Je ne remets pas les peaux, elles sont trempées.

Il pleut des cordes. Je traverse les Plan des Evettes, puis ça remonte, j'essaie de remonter sans peaux, la neige collante et les skis mals fartés permettent de gagner de l'altitude puis je décide de finir à pied les derniers mètres.

Je reviens au refuge, les gouttières dégueulent des litres d'eau, je suis trempé.

 

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L'objectif va être d'allumer le poêle,

Précision et petite aparté

Pour l’aparté, quand je suis arrivé hier au refuge des Evettes, il n'y avait pas de PQ dans les toilettes et je n’avais pas fait le plein, bref, il me restait deux feuilles. Mais, par chance, j'avais trouvé du papier journal pour le feu, papier journal que j'ai dédié à l'essuyage de mon postérieur (une feuille pour 3 jours , c'est peu mais ça devrait le faire). C'est beaucoup moins confortable, beaucoup moins efficace, mais c'est tout ce que j'ai !

Et le dilemme, c'est soit, garder mon papier comme PQ pour demain, soit l'utiliser pour allumer le feu

Et, j'ai trouvé la solution. La meilleur pour mon confort intime : je garde le papier pour mon arrière train et j'essaie d'allumer le feu avec mon Butagaz.

Et zou, me voilà dehors, bûches en main, tentant de faire bruler le bois humide.

Je guerroie de longues minutes.

Des que ça prend, je file au poêle

Ça ne part pas.

Je fais de nombreuses tentatives.

je ne suis pas bien doué doué....

Je désespère.

Je déprime.

Je fins par penser au suicide...

Dans tous les cas impossible de repartir demain vers le haut, sans avoir sécher tout mon matos, mes fringues, mes peaux...

Je finis par aller lire sur mon lit, congelé, de son coté, le feu finit par prendre, un peu tout seul.

Yeeeeeeeeeessssss !

Et zou, tout passe en mode séchage, et c'est la vie qui reprend.

Je vais enfin pouvoir faire des projets pour demain !

 

Le soleil revient, je me fais une petite sortie pour téléphoner, oui, il n'y a pas de reseau...

 

 

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Ski de randonnée : Alphubel 4206 m

Apoutsiak — ValaisSki de randonnée4000Zermattalpinisme
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m

Cette année, c'est l'année des sommets déjà faits...

L'Alphubel n'échappe pas à cette règle

Déjà gravi à deux reprises, une fois par la Rottgratt avec Helmuth et Stinj, avant la traversée Täschhorn Dom

la seconde avec Steph en ski de rando par la voie Normale.

 

Vidéo

Topo :

Tächhütte 2701 m

Parking à Täschalp (gratuit !!!) remonter le sentier qui amène à la Täschhütte

500 m de déniv - 1 h 15

Alphubel 4206 m
 
Emprunter le sentier qui part à droite  puis remonter les pentes  qui mènent à Chummibodmen (sentier quand il n'y a plus de neige) Rejoindre l'Alphubelgletscher et prendre la branche de droite en montant.  La suite s'est en écharpe (pente un poil raide) pour  rejoindre l'Alphubeljoch 3772 m.
Tirer plein nord pour atteindre les pentes sous le point 3860 m (à flanc)  Remonter au mieux les pentes raides et exposés (séracs - crevasses) qui montent à l'est de l'antécîme 4188 m de l'alphubel  puis par l'arête facile rejoindre le sommet (4206 m)
 
Descente :
Par le même itinéraire ! (perso, j'ai fait un petit détour par le Feechopf 3887 m, pour la vue (20 minutes de montée en plus)

 

 

Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Récit :

je suis parti tard... j'arrive donc tard à Täschalp. Cette année très enneigée laisse sur les bords de la route les stigmates d'énormes avalanches peu habituelles ces dernières année.

Je me gares sur le petit parking, il est prêt de 18 h. On voit déjà le refuge, 500 m plus haut !

1 h 30 maxi d'ici, mais je suis chargé lourdement : objectif : Alphubel et Rimpfischhorn ! Gaz gamelles et bouffe pour 3 jours, sans compter les skis sur le sac. Quand je charge le sac, ça n'est pas le meilleur moment.

Je connais le sentier, c'est parti, ce vallon est sauvage et vraiment joli. Juste à l'écart de Zermatt et ses touristes. Ici, il n'y a personne. Peut être vais je être seul au refuge.

Je grimpe, je filme un peu (pour toi, public !) j'appelle Sandrine, on papote, j'avance.

Une traversée de torrent, un névé au dessu, il ya des traces mais il est 18 h et la neige ne tient pas. Je finis par glisser, simple petit coup de stress, ça passe. Tout va bien. Sous le refuge, quelques névés viennent compliquer la progression. Je vois qu'il y a quelques personnes sur la terrasse.  La fin est plus longue que dans ma mémoire mais je finis par atterrir sur la terrasse. il y a beaucoup plus de monde que je ne le pensais.

Je m'installe sur la seule couchette qui reste (refuge 9 places) Ca n'est vraiment pas la meilleur. à l'étage, sans bordure, le long du vide avec un poteau au niveau de mes pieds à droite.

Je ferais avec ...

Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Une description des différents protagonistes s'impose, même si je n'ai pas bien eu le temps de les observer vu mon arrivée tardive. En gros il y a 8 suisses et un petit Français, ma pomme. Enfin quand je dis 8 Suisses, il y 7 Suisses et une jolie Suissesse, Tatiana.

Tatiana, elle a les cheveux blonds

Tatiana elle a les cheveux longs

Tatiana elle a un corps de rêve (enfin chacun l'imagine parce que sous la combinaison de ski, on ne voit pas bien les formes)

Et bon, vous imaginez bien que quand il y a Tatiana dans un refuge avec 8 velus. Ca crèe une ambiance, comment dirais je ... plein de testostérone .... oui c'est le bon terme.

L'un se prend pour un shadock, il se met à faire des pompes, sans fin, il a du en faire plus de mille dans la soirée.

L'autre se balade torse nu, des abdos en tablette de chocolat à la vue de tout le monde, flûte je ne peux pas lutter

Un troisième, au physique plus ingrat, se met à réciter du Baudelaire. Chacun ses atouts.

Tatiana fait mine de ne rien voir, installée délicatement sur la rambarde du refuge, cheveux au vent, nez au soleil, elle rayonne et lui fait concurrence.

Le quatrième montre la plage, bandant ces biceps pour insister sur la direction.

Le troisième après avoir fini Baudelaire (il est très rapide) s'attaque à Hugo "Demain, dès l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne.

Ce qui suit a ruiné nos vies. Un Alpiniste, non que disje pas un Alpiniste, un Athlète, déboule du fin fond du refuge, il vient s'installer à coté de la Belle. Non Non ! Tous ces efforts... le temps s'arrête, seconde suspendue. Ô temps suspend ton vol, ô cruelle destinée. Il enlace l'objet de convoitise... Non Non, et l'embrasse langoureusement. Je pleurs, nous pleurons. Le bellâtre jubile, tout en possédant la bouche de sa partenaire. Chacun baisse les yeux, humilié.

Les pompes ralentissent, le T shirt se baisse, la plage s'éloigne et Hugo va rejoindre Harfeur, bien loin de nos montagnes valaisannes. Le soleil glisse de tristesse derrière un nuage noir... pour pleurer longuement

Je file dans la cuisine, ne souhaitant pas assister à la suite de ce triste spectacle. J'engloutis mon sandwich de gare ainsi que quelques chips; Je me change et file au lit bouquiner et déprimer quelle triste fin de journée...

"Triste et le jour sera pour moi comme la nuit."

 

Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Nuit difficile

La peur de tomber de cette couchette exposée

La tristesse d'une soirée pleine d'espoir que l'autre est venu toute gacher

Minuit trente

Une frontale vient éclairer le dortoir.

Qui cela peut être ?

Je finis par comprendre que ça vient de dehors...

Ils discutent, Fort.

bon quand il rentrent dans le dortoir, ils se rendent compte de leur c....

Ils discutent encore mais un peu moins fort, et pour eux , c'est la loose, il n'y a plus de couchette, le mec à deux places à ma droite, se dresse et fixe les nouveaux entrants de ses yeux de kalachnikov (oui, les yeux de kalachnikov, ces comme des yeux avec des  mitraillettes mais en pire !) je pense qu'ils se sont installés par terre...

Je me rendors

Vers 3 h 15 c'est déjà le bin'z j'essaie de dormir

3 h 30, c'est pire, je finis par me lever (j'avais prévu 4 h 05 !) Mais vu le bruit, je ne peux plus rien espérer. je me lève. Les 2 arrivés fort tard hier soir ont récupéré deux places dans les couchettes libérées.

Cacun se précipite dans, l'entrée. Oui Tatiana et son Jules se sont levés les premiers. On aspire tous a voir Tatiana en dessous (même si on ne se l'avoue pas)... Mais Tatiana a de la réserve, elle s’éclipse dans les toilettes pour effectuer l'opération. Pas de dessous affriolants, pas même  une petite brassière, c'est presque  un ours qui revient de la fange...

Je grignote mes quelques gâteaux, l'âme en peine.

 

Les cordées lasses, quittent la cabane les unes derrières les autres.

Je sors... le dernier.

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Il faut d'abord prendre le petit sentier et traversé quelques névés. J'arrive à la neige proprement dite. Les autres cordées sont juste devant. J'ai moins de 10 minutes de retard.

C'est parti. Mais je me rends vite compte que je n'avance pas. Le mauvais rhume de cette semaine a laissé des séquelles : je rencoye (alors petit aparté : Rencoyer, en terme Franc comtois ça veut dire avoir plein de glaires dans la gorge, fin de l'aparté. ) Pas de lune, juste ma frontale, la neige et au lon les autres cordées. Je ne parviens pas à les rattraper. La pente est plus ou moins raide, mais ça passe. Je visualise, une cordée de 3 qui me parait très rapide et deux cordées de deux.

Je finis par rattraper une cordée de 2  que je dépasse.

Je rejoins le passage raide qui permet d’accéder aux pentes sous le col et opère une pause.

Je repars vers le col et m'en fait une seconde (pause) histoire de laisser la corde et mob second piolet que j'avais initialement pris au cas ou je ferai le Rimpfischhorn. Le paysage est magnifique. Je file versant Saas Fee, je sais que le glacier est très crevassé, et j'avoue que ça me stresse un peu.   Je me permets une petite sieste d'un quart d'heure avant d'attaquer la montée finale.

Je parviens à rattraper une cordée de 2, le second est à l'agonie. Son premier essaie de le motiver, mais il est au bout de sa vie !!! Je les laisse un peu sur place. avant de gravir les derniers mètres où je croise Tatiana et son Jules. Elle virevolte, elle rayonne, le soleil a de la concurrence. Elle ne s'est même pas arrêté pour un salut amical... Quand on a la loose...

Derniers mètres et sommet ! Je rejoins la cordée de 3 qui y a fait sa pause.

On papote et on profite.

J'ai juste un peu de mal à avaler les fruits secs que j'avais pris ce matin.

Les 3 repartent, la cordée de 2 arrive, épuisée pour le second. A mon tour de quitter le sommet.

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m

Quelques jolis virages dans la pente raide avant d'attaquer a longue traversée vers le col..

Je remets les peaux pour aller au Feechopf (dont je ne connais pas le nom au moment  où je m'y dirige. J'avais envisagé d'aller jusqu'à l'Allalinhorn ce qui aurait été classe. Mais ça n'est pas la grande forme et les grande journée chaude ne laisse pas un beaucoup de temps pour réaliser la traversée en aller retour...

Bref le petit sommet est assez vite atteint. Je profite quelques minutes du paysage avant de rejoindre le col et récupérer ma corde et mon piolet.

Je file vers le bas sur une neige encore bien dure. Puis passage à proximité d'un joli petit lac. Avant la soupe des derniers mètres. Je reprends le skis sur le dos et rejoint le refuge. Je rejoins 2 autres cordées. Petite sieste, petit repas et descente à pied vers la voiture.

Il n' y aura pas de Rimpfischhorn, ce que j'avais initialement prévu, la météo n'est pas top, il faut rentrer.

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
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Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m

J'ai une longue histoire avec cette arête Gallet, histoire faite de but (4)  de de rencontres. Je l'ai déjà gravie il y a 9 ans avec Anne et Claire. C'est donc un retour aux sources, sur un de mes sommets préféré !

 

Vidéo :

 

Topo

Bivouac de la Maye

Depuis la Fouly, possibilité de monter par le chemin d'été.

L'itinéraire décrit ici est l'itinéraire d'hiver. De la Fouly, rejoindre le hameau de l'A Neuve et le pied de la Combe des grands Fonds, que l'on remonte jusqu'à 2000 m environ.

 Basculer en direction du glacier et remonter à flanc les pentes en passant par le point 2302 m (ou plus haut, ça passe un peu partout).

Rejoindre le bivouac de la Maye 2667 m.

Dolent arête Gallet

Du bivouac , rejoindre le glacier du Dolent et le remonter jusqu'à 3250 m (crevasses quelques pentes raides)

La rimaye peut être problematique, elle est souvent assez grosse. La remonter puis tirer à droite vers la grande pente de neige qui permet de rejoindre l'arête gallet (45 - 50°)

De l'arête basculer sur le glacier suspendu, le remonter jusqu'à sa rimaye (à ski) puis remonter les pentes superieures  (50 55°) en restant à proximité de l'arête , 30 derniers mètres en mixte)

Descente

Passer à la vierge et suivre l'arête, basculer versant italient par la pente mixte puis en neige.

La suite de la descente passe à proximité du bivouac Fiorio (au Nord Est) et viser le point 2513 m CNS qui permet de basculer vers le petit col Ferret (2490 m) descendre le petit col ferret et la Combe des Grands fonds jusqu'à la Fouly

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
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Récit

Dans la vie il y a des grosses journées.

Celle ci en fut une... le matin, traversée des Dômes de Miage à l'envers. on se retrouve au parking de Cugnon, il est déjà 15h. Ça va être chaud, j'ai rendez vous avec Mathieu à la Fouly entre 19 h et 19 h 30. Je dois d'abord passer au Vieux campeur de Sallanches pour mes crampons cassés (voir les Dômes d Miage). Je file donc, bonne nouvelle dans le magasin, le remplacement est pris en charge par le SAV. Je repars vers le Fayet et sa grande surface. Je fais le plein de bouffe pour les 2 jours à venir. puis zou, traversée du col des Montets, j'arrive à 18 h 30 à la Fouly, cramé. Je prépare mon sac, je bouffe et je me repose un peu en attendant Matthieu qui est en retard. Le voilà qui arrive dans une puissante sportive.

On peaufine le matos et on part, il est bientôt 20 h. C'est chaud, se retaper plus de 1000 m de déniv après cette journée. On part, je préviens Matthieu que je vais monter à mon rythme, avec l’expérience, je sais que j'y arriverai, mais pas à fond.  C'est parti, moins de 10 minutes à pied, on chausse déjà les skis au pied de la combe des Grands Fonds. Dans les coulées d'avalanche, on papote et le temps passe vite. On remonte tranquillement la pente douce. Pour l’instant tout va bien. La luminosité baisse, ça tombe bien , j'ai la frontale dans la poche...  On aborde le "virage" pour revenir sous le glacier du Dolent et remonter vers le bivouac. Et bonne nouvelle on trouve une trace. La moins bonne nouvelle, c'est que la trace est parfois vraiment très raide. La nuit est noire. On se met les couteaux par sécurité.  (en fait semi utile, mais dans le noir, difficile d'anticiper correctement). Matthieu part un peu devant, je le suis 50 m derrière. Tranquillement, on progresse. De temps en temps je mets le mode boost de ma frontale afin de voir si on aperçois le bivouac. Mais je ne vois rien. Je réussi à me casser la gueule en croisant les skis, sans doute la fatigue.  Tel le mousse sur la vigie, Matthieu m'annonce '"Le refuuuuuuge !" Yes.  Encore quelques mètres. On chuchote et on parle peu, les gens doivent dormir. J'ouvre la porte, me pose, il y a 4 personnes endormies. (enfin plus ou moins, ils ont du nous entendre arrivé, il est 22 h 15)

Le bivouac est petit, on n'a pas trop de place, flûte, j'ai oublié le petit pipi avant de dormir. Je sors pieds nus, dans la neige, vider mon élégante vessie (oui, j'ai la vessie élégante...) Ça fait un peu froid aux pieds, il ne font pas glisser (oui, ça glisse) je reviens, je file direct dans mon lit pendant que Matthieu se restaure. Il fait froid. Avec la fatigue, je tremblotte mais je suis enfin là.

Demain est un autre jour.

Fin de cette grosse journée.

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
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4 h 45, les 4 sont déjà réveillés, je propose à Matthieu d'attendre qu'ils sortent pour nous lever, on aura plus de place. Vient notre tour. Petit dej, habillage, décollage ! les 4 sont 15 - 20 minutes devant nous. Mes peaux ne sont pas sèches, avec la montée en soirée elles se sont humidifiées et dans le froid du bivouac le séchage a été plus que relatif.

Pou l'instant elles tiennent. On remonte tranquillement. Matthieu devant, m'attend gentiment de temps en temps. Il ne fait pas méga beau, pleins de nuages partout autour.

On croise un gars du groupe de 4 à l'arrêt, il est malade, sans doute du mal à "digérer" l'eau du refuge... la loose.

Premier petit mur, la trace le contourne puis c'est le dilemme.

A gauche, un petit passage raide de 20 m à pied ou à droite, ça remonte vers une crevasse dans un passage qui semble merdique. Je décide de déchausser. Matthieu, lui part à droite.

Je mets les skis sur le sac. Me tape les 20 m et rechausse, et au premier pas à ski, c'est le drame, ma peau se barre. Elle ne colle plus. Je la remets comme je peux et je mets les couteaux, qui la caleront ... peut être !

Je repars, rejoins Matthieu  et lui annonce le problème,bon, pour l'instant ça tient. Le soleil est un peu là, on remonte les pentes sous la rimaye. Au loin, les 3 sont en train d'en découdre avec cette rimaye. Ça n'a pas l'air trop simple...

On arrive au pied, on met les crampons, on s'encorde. La rimaye nous menace, béante profonde et sombre... Elle est en appétit...

 

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Mathieu part devant. D'abord il remonte les 6 -7 mètres avec un beau pont de neige. Ça passe, puis c'est une traversée à gauche d'une 15aine de mètres. avec juste en dessous, la rimaye comme une gueule de baleine, attendant son plancton... avec Matthieu dans le rôle du plancton. Visiblement la neige est molle avec de la glace juste en dessous.

Un crampon de Matthieu ripe, stress, sans  gravité. Il progresse lentement mais surement. J'écoute le bruit des piolets et des crampons... La conclusion est sans appel, il y a plein de glace !!!

C'est mon tour, j'ai les jambes qui tremblent, de peur. D'abord m'élever, passer le pont de neige, en neige molle, voir le l'invisible fond de la crevasse entre mes crampons ... Souffler... Une fois au dessus, partir à gauche. Pas après pas, progresser. En dessous, un groupe de 3 venu du bas est à l'approche de la rimaye. Une goutte de sueur perle sur mon front... Je la vois glisser le long de ma tempe, puis quitter la douceur de ma peau, pour le vide, je la suis du regard, la chute verticale... abouti sur le front du premier de cordée de la cordée de dessous.  Je la vois, heureuse, poursuivre sa course sur son front, sa tempe...

Concentration. Je progresse, doucement mais je progresse. Les crampons s'enfoncent peu, les piolets également, mais ça tient...  Enfin, il faut partir au dessus.

On retrouve vite des grosses marches dans de la bonne neige profonde. Petit passage moins raide avant d'attaquer le couloir d'accès à l'arête. On raccourci l'encordement, et on  avance. Tout va bien, lentement mais tout va bien. Voilà l'arête Gallet, j'adore !

Le brouillard fait la guerre au soleil. Ambiance. On redescend sur le glacier suspendu. avant de remettre les skis. Les 3 skieurs nous rejoignent. 3 Valaisans pleins d'humour.  Je pars devant, je sais que Matthieu parviendra à me rejoindre.  La trace est raide mais ça passe. Je sais que vu de loin, l'endroit est magnifique. Matthieu repasse devant. On remonte jusqu'à la rimaye et le "dépôt" des skis, on remet les crampons (en terme de dépôt on repassera, c'est juste l'endroit où l'on met les skis sur le sac !). Et c'est reparti. Les nuages sont toujours là, alternance de nuages, de soleil et de brouillard, on ne verra jamais parfaitement notre environnement.

Matthieu grimpe efficacement, la trace est correcte. Quelques rochers sous-jacent viennent compliquer la progression (mais pas trop quand même). Un passage en glace. Les 3 devant sont dans la descente, à ski, dans le passage à plus de 50°. L'un d'eux déclenche une grosse coulée. Il arrive tremblant comme une feuille, il s'est fait peur ! Le sommet n'est plus très loin mais je ne parvient pas à me souvenir, 9 longues années sont passées depuis ma première ascension. C'est raide mais ça passe, les condition sont excellents. On laisse passer la cordée de 3 à quelques mètres du sommet. Reste un poil de mixte bien sympa puis le sommet. Yes !

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
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Le temps se met au beau à ce moment là. On opère une bonne pause entouré de sommets majeurs. Mont Blanc, grandes Jorasses, verte, Grands Combins... la liste est belle et non exhaustive...

On grignote et on se lance dans la descente, une bise à la vierge plus tard, la petite arête zou, on file versant italien. Matthieu chausse à mi pente. Perso je descends plus bas, au dépôt classique plus précisément (et c'est déjà raide ...).

J'étais déjà derrière à la montée. mais à la descente, c'est horrible. Matthieu skie méga bien et méga vite. Bon moi  j'ai deux grosses journées de montagne dans les pattes (et je suis toujours un skieur aussi moyen) Bref, je skie lentement et je réclame des pauses pour soulager mes cuisses surchauffées ! On descend relativement vite, on passe au dessus du bivouac du Dolent, puis on revient vers le petit col Ferret faire une petite pause.

Reste la jolie descente de la Combe des Grands Fonds, la neige est bonne à présent, juste transfo.  On rejoint le pied de la Combe et nos 5 minutes de marche pour gagner la voiture.

On se sépare, moi je fais une petite sieste avant de reserver un hôte à Finhaut (en fait je voulais reserver à Fionnay, mais mon cerveau a fourché... Bref je me rends compte de mon erreur quand je règle mon GPS sur le village. L'objectif de demain et le couloir Hannibal du Vélan pour terminer cette virée montagne...

 

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