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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Valais

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

Apoutsiak — alpinismeValaisZermattbut4000AD

L'arête Sud du Täschhorn est superbe

je l'avais déjà parcouru il ya 10 ans lors de notre traversée Täschhorn Dom

Je me souvenais d'une ascension rapide.

Ben aujourd'hui, ce fut long , très long ! (mais superbe !)

Presque sans fin

 

Vidéo

Topo

Topo Mischabeljochbiwak

De Täschhalp (2200 m) remonter légèrement la piste en direction  de la Täschhütte avant de prendre une sente qui permet de longer le torrent de Rotbach (attention, la sente n'est pas tout le temps hyper visible)

Rejoindre la piste vers 2500 m et revenir vers le torrent, on emprunte alors le sentier qui longe le torrent en rive gauche tout en suivant la moraine. Le sentier tourne en direction du Weingartensee. Ne pas rejoindre le lac mais suivre la sente qui remonte le vallon (sur la bosse) .

Repérer le point 3481 m et la vire qui se situe en dessous (cairns) suivre cette vire horizontalement. Pour sortir, continuer sur la gauche et contourner un éperon avant de remonter dans un couloir qui longe un torrent (le couloir présente des gravillons ) traverser le torrent et remonter la sente qui ramène au glacier.

Remonter le Weingartengletscher soit en restant en rive gauche au départ et en traversant les séracs, soit en allant chercher le centre du glacier et en le remontant au mieux.

Le glacier est très crevassé, méfiance (surtout à la descente quand il a bien chauffé)

Remonter en suite le glacier en rive droite et rejoindre le Mischabeljoch 3847 m puis le Mischabeljochbiwak auquel on accède par des échelles qui sont situés en dessous de lui.

Le bivouac est très bien équipé : poêle bois allumettes ustensiles de cuisine 20 lits couvertures et même des livres et des revues.

 

Topo Täschhorn

Depuis le Mischabeljochbiwak, redescendre l'échelle et traverser le col. Remonter versant Est de l'arête. (pieu au départ) Bien suivre les cairns qui indiquent parfaitement le chemin à suivre, soit versant Est soit sur le fil. On arrive à un grand gendarme qu'il faut contourner par la droite (Est) Remonter ensuite l'arête pour parvenir à un replat (4200 m) passer les quelques antécimes , traverser un couloir de glace et gagner le sommet par l'arête Est du sommet (la fin du parcours n'a pas été parcourue lors de cette ascension, et je ne me souviens plus de notre premier passage malheureusement)

descente :

  • soit par le même itinéraire,
  • soit par la Kinhütte (attention, un viaferrata en cul de sac pour cette descente et un glacier méga crevassé vous attendent)
  • soit en traversant sur le Dom
Topo descente du Täschhorn par la Kinhütte - source camp2camp

Topo descente du Täschhorn par la Kinhütte - source camp2camp

Récit

De retour de notre périple au Lauteraarhorn, j'ai un doute. Benjamin veut faire le Täschhorn, mais je ne le sens pas. Je lui propose tout un tas d'autres courses, notamment la traversée du Blumlisapl qui semble en condition. Il y a trop d'inconnu pour moi, le bivouac est officiellement fermé pour cause de Covid (on ne sait même pas s'il est ouvert) l'arête qui ne sera surement pas tracée. La neige qui risque d'être trop présente, les températures qui sont élevées.

Benjamin a insisté, on est quand même parti pour le Täschhorn

Je propose à Benjamin de dormir à Täschalp, pour partir tôt et monter au refuge par le Weingartengletscher dans de bonnes conditions. Le glacier a la réputation d'être crevassé.

On covoiture pour rejoindre le parking. Benjamin installe sa méga tente, tandis que je dors dans la voiture. Il pleut, on mange comme on peut et on se couche tôt. Demain, la montée au bivouac est déjà une course.

 

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

Le réveil étant à 4 h 30, on déjeune, on balance la tente dans la voiture et à 5 h 10 on est parti dans le brouillard, moral au beau fixe, mais dans le brouillard quand même.  On remonte la piste puis on trouve une vague sente après avoir allumé le GPS pour vérifier la trace. La sente devient par moment sentier, Le sentier est bucolique, des fleurs de toutes les couleurs, des arbustes, on réussi à passer au dessus du brouillard, vue magique , du Cervin au Weisshorn avec une énorme mer de nuage qui fait la course avec nous. Le sentier est efficace, on réussi à gravir 450 m en une heure, le rythme est bon, on a quand même pas mal de matos sur le dos.

On fini par gagner la course avec les nuages, c'était pas gagné, ils n'arrêtaient pas de monter. On se retrouve sur une vilaine moraine avec un sentier un peu raide, mais on avance et on rejoint les pentes au dessus du lac au bout de 2 h. Petite pause pour faire le plein d'énergie et profiter du paysage...

On poursuit alors vers le Crux de la journée. Il faut d'abord rejoindre les névés, tout en longeant de loin la Rotgrat de l'Alphubel, gravie en 2007 avec Helmuth et Stinj

Les névés gagné, on remonte les portions raides en passant par les rochers puis on sort les piolets pour une traversé de névés qui permet de rejoindre la vire. Le début de la vire est rando, puis, plus on avance, plus ça devient technique. Hésitation, je fais sournoisement passé Benjamin, meilleur grimpeur que moi, devant...

 

 

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

Après une première tentative dans une dalle bien trop difficile, on décide de partir sur la gauche à flanc. Benjamin contourne un éperon avec brio, je le suis comme je peux. Le style est moche, heurté, haché, mais je passe, là ou Benjamin avait survolé le passage. Bon je suis passé,  et là est le principal. Ensuite on remonte une dalle peu prisue, pleine de gravillon, le rêve. On fini par traverser et gagner la sente qui rejoint le glacier... Mon domaine !

 

On enfile les crampons et je repasse devant, les crevasses, même pas peur, je ne suis pas comme ma petite femme qui passe son temps à les sonder (voir la sortie traversée des Dômes de Miage d'il y a 15 jours où Sandrine avait tenter de sonder les entrailles du glacier... )

Bref je pars devant, Benjamin, 15 m derrière, comme dans les livres, parfait. Au départ on suit une vieille trace, qui s'efface par moment de façon étonnante. Je vise les endroits qui me paraissent les plus "safe" sur ce glacier qui a mauvaise réputation. Heureusement on est en début de saison et on est parti tôt, ça n'est pas très compliqué de trouver  un itinéraire. On voit quand même les perfides crevasses et leur légère dépression de terrain qui lézardent le glacier...

A gauche, des crevasses, à droite, des séracs, on vient buter sur une crevasse plus grosse que les autres. Je choisi de la contourner par la droite, puis je traverse, ça passe, au dessus, il y a encore 3 vaguelettes de crevasse puis plus rien (le terme de vaguelette ne préjuge en rien de la non dangerosité de la crevasse , NDLA)

Le soleil chauffe déjà, l'avant de mon crampon gauche botte, il fait chaud, on cuit. Le col qui paraissait si proche, s'éloigne à chaque pas, à moins que ça soit un mirage. Finalement notre ténacité aura raison de lui, le col se dévoile et la vallée de Saas, le Fletschhorn, le Lagginhorn et le Weissmies.

Je décide de filmer Benjamin tandis qu'il monte au bivouac par les échelles.  Une fois arrivé en haut, il tente vainement d'ouvrir la porte du bivouac, "C'est fermé !"  me lance t'il.

Streeeeeessssss

On avait envisagé cette hypothèse, sachant que les bivouacs sont sensés être fermés durant la période de Covid. On avait même évoqué cette hypothèse et j'avais dit, on bivouaquera dans nos sacs à dos. Ça le fera. J'aurais quand même préféré dormir dans le bivouac.

Heureusement, Benjamin se rend compte qu'il a manipulé les poignées à l'envers, le bivouac est ouvert, je le rejoins. Ouf !

 

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

Le temps de faire une pause, pour manger un peu, j'avoue que je suis pressé d'aller faire une reco sur le sommet comme précisé dans les topos. Benjamin est moins chaud, mais vu qu'il est poli, il fini par venir.

On redescends l'échelle et je pars devant. J'avoue que je m'en suis pas mal sorti, de cairn en cairn, de sente en sente, d'une pente d'éboulis à une autre entrecoupée d'un petit passage d'escalade. Restant parfois face Est, parfois sur l'arête. La vue est superbe, le rocher est chaud, quel bonheur de grimper dans ces conditions. J'avance pendant une heure, je passe une section de neige, puis une autre, et je viens buter sur un menaçant gendarme. Je fais demi tour à son injonction et déclare la reco terminée. On fait une pause sur dalle, face à l'Alphubel qu'on a gravi il y a deux mois. Nos traces sont depuis longtemps effacée ( à se demander si elles ont été jamais écrite)

On repart pour la descente. Et même si on se fourvoie par moment, les cairns nous ramènent dans le droit chemin. On rejoint le col, et le confort du refuge.

Pendant que , telle une frénétique abeille, je m’occupe de mille taches, Benjamin part pour une sieste. Je crois que je l'ai saoulé. J'allume le feux, l'alimente, fais le plein de bois en allant le chercher à l’extérieur, fais fondre la neige. Chercher de la neige derrière le bivouac, la tasser, la ramener, la mettre sur le feux, vérifier le foyer...

Je finis par avoir une quantité d'eau appréciable.

Le refuge est bouillant, le bois est sec, il chauffe bien, trop bien, et le poêle ne permet pas de régler le tirage... Je finis par faire une petite sieste. L'heure du repas est là, les doutes reviennent.

Je prends la météo suisse qui annonce un isoterme 0°C à 5000 m. Non, pas ça, pas maintenant. Mon cerveau a du mal à intégrer cette information, l'isotherme, ils l’annoncent pour la  nuit ou pour la journée ...

Sur météoblue ils annoncent  -7°C au sommet du Dom cette nuit.

Je fais le point avec Benjamin. Les cordées mettent en général 3 h 30 pour atteindre le sommet. En mauvaise condition ça peut prendre 5 h max.

Je sens que mes doutes me reprennent, ce satané mal des rimayes que je traine depuis 3 jours. Pourtant ici, de rimaye, il n'y a point.

Je file au lit avec mes doutes...

 

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

3 h 30, le réveil sonne. La chaleur du feux est depuis longtemps partie. Les gestes matinaux sont réglés pour ne rien oublier. Ranger le lit et ramener les affaires dans la cuisine, s'habiller, déjeuner, mettre son matos. Il fait beau, c'est la pleine lune, 100 % a annoncé ma montre. Je mange mes gâteau du matin. Un petit thé et c'est parti. On sort encordés du refuge. Descendre les échelles et ne pas s'en coller une pour rejoindre le col, tout est verglacé et la corde qui sert de main courante est en lambeau...

Je pars devant, comme hier, je m'en étais bien tiré, je ne vois pas pourquoi ça ne se reproduirai pas. Il est 4 h 10 et le soleil point déjà derrière le Weissmies. J'avance à un bon rythme en mettant des protections aux endroit que je crois opportun (quand j'en trouve).

Je louvoie entre la face Est et l'arête, au gré des cairns. La frontale les éclairent un par un. Je me retrouve dans l'ombre du grand gendarme et pourtant il fait nuit. Et comme un cheval devant l'obstacle, je me cabre. Je ne vois pas de solution. Rapidement, je laisse Benjamin passer devant, il semble plus lucide que moi. Il contourne la bête. Je le suis, plein de doute.  Le mal des rimayes est bien là, et je ne sais pas pourquoi. Je ne l'ai jamais eu à ce point là. Le passage sous le gendarme est désagréable, en léger dévers, le sac frotte, les crampons crissent. On remonte sur l'arête, la neige, Benjamin prend un bon rythme. Rien n'est tracé. Il reste juste de vielles traces par endroit. On va devoir tout se taper, surtout Benjamin. Pourtant c'est magnifique, l'arête est fine, on la gravi parfois à l'ouest, versant Täsch, parfois à l'Est versant Saas. C'est spectaculaire  mais c'est ce que j'aime. La vue est splendide. Mais mon envie est restée accrochée sous le grand gendarme. Benjamin me demande même si je veux faire demi-tour. Je décline la proposition alors qu'une partie de moi souhaiterai être ailleurs qu'ici.

Benjamin progresse, le sommet est loin , très loin, le temps passe, et même si on va vite, la progression n'est pas très rapide tant on perd du temps à tracer, à choisir ou ça passe.  Mais je finis par croire qu'on va arriver au sommet, je sens la motivation de mon accolyte.

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

Je consulte la montre, 3 h 30 qu'on est parti, on va de ressaut en ressaut, rencontrant des difficultés à chaque passage sans que ça soit irrémédiable. L'alti me donne 4150 m, on n'est peut être un peu plus haut, je ne l'ai pas recalé au bivouac.  Plus on monte, plus il y a de neige. Le paysage est superbe. Le sommet reste inquiétant, on n'a pas bien compris la fin du topo : traverser un couloir de glace puis remonter l'arête Est du Täschhorn, on n'est pas sur de notre coup. Alors on grimpe en regardant le boucler final, essayant d'y imaginer un passage, ça serait si facile si c'était tracé.

On va de bosse en bosse, ça monte, ça descend, Derrière chaque bosse il y a une autre bosse.

On parvient à une corniche. Benjamin hésite il la tapote avec son piolet, sans gros résultat et finit par  me demander de passer. Je suis content, on fait appel à moi quand il s'agit de bourriner... Ma spécialité. C'est mon talent. Je commence par y aller au piolet puis avec de grands coup de crampons et le tour est joué. Je suis tout de même content de passer devant et de ne pas subir ce mal des rimayes. Je trace 5 minutes, je  consulte ma mon alti, déjà 4 h 22 qu'on est parti.

Je regarde le sommet, si loin, le temps de tout tracer... à mon avis 2 h et minimum 1 h pour revenir ici. On va exploser l'horaire et la face Est qui chauffe à vu d’œil, on a déjà vu plusieurs avalanches. Je crois qu'on a assez joué. Il est trop tard, il fait trop chaud, rien n'est tracé. Il est prudent de rentrer !

On s'octroie une pause ou on papote. La décision est collégiale. La prudence engage à faire demi tour.

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
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C'est reparti dans l'autre sens. Benjamin devant, fait la trace dans une neige qui se dégrade minute après minute. En face Est on s'enfonce jusqu'au genou, sans trop savoir si tout va partir sous les pieds. Le retour va être long. Benjamin peste, il a plein de neige dans les chaussures. J'avoue que je suis soulagé de ce demi tour, mais je ne serai tranquille qu'au refuge, voir sous les vires...

On progresse lentement, il faut repasser chaque petite bosse. Le col est  au fond, tout au fond, bien loin.  En face ouest, ça va encore, on s'enfonce à présent, mais la neige est correcte, quand on passe à l'Est, elle est trempée , sans consistance. On ne peut même pas espérer que nos traces de montée tiennent. Le gendarme est encore bien loin.

On avance dans la chaleur. Le paysage est magnifique et j'avoue que je profite de certains moments pour faire de jolies photos. Au loin on voit le monde au sommet de l'Alphubel.

Mais je reste concentré. Le terrain est délicat et le gendarme s'approche. Le stress également. Quand on est au dessus, je vois une vieille trace qui pars à gauche, alors que notre trace vient de la droite. Je propose à Benjamin de la suivre. Il s’exécute en pestant "c'est pourri". Je le rejoins puis il plonge à l'Est, il passe une dalle en m'annonçant que c'est mal commode.  Je ne le vois plus quand vient mon tour. Je remonte en longeant le pied du gendarme, je décide de contourner le bloc dalle, qui passe très bien par la neige, j'ai contourné sournoisement cet obstacle; on avance et je me rends compte qu'on est passé du coté clair de la force, le gendarme est derrière nous . Yes, soulagement ! Aujourd'hui, je n'étais vraiment pas  dedans ! Nouvelle pause, on n'en a pas fait beaucoup, puis je repasse devant pour nous guider dans la partie sans neige. De cairn en cairn je ramène notre cordée vers le col, puis vers le bivouac. Une cordée en est à l'approche en provenance de l'Alphubel.

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
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On se fait chauffer de l'eau pour un thé.

La cordée entre, Un guide et son client, des Suisses Allemands des grisons. On leur propose à boire. Ils sont surpris de voir le bivouac ouvert. Ils viennent de la Langlfluh (Saas) sont montés à l'Alphubel et compte descendre à la Taschhutte (2700m) pour remonter ici demain et faire le Täschhorn dans la journée. Quelle bambée. D'autant plus qu'ils sont ici... maintenant ! Leur projet me parait incroyable, c'est déjà si long depuis ici, mais pour le coup, ils auront la chance d'avoir nos traces. On donne quelques infos au sympathique guide sur la voie et les conditions. Ils finissent par partir pendant que nous nettoyons le bivouac.

Et ça m'arrange, je ne voulais pas jouer les bizuths suicides sur le glacier crevassé. On les voit par la fenêtre traçant avec difficulté la neige soupe  du glacier. Un peu plus tard, on quitte nous aussi le charmant bivouac.

Descente des échelles et attaque du glacier, sans crampons, on se doute que ça va être "soupe à la grimace" J'avance d'un bon pas, mais Benjamin trouve que c'est trop rapide, j'essaie de ralentir le pas 5 minutes avant de retrouver mon rythme.

On avance et on voit notre trace de montée qui part à gauche, tandis que la trace de la cordée part à droite. A gauche, c'est une trace faite par mes soins à un horaire différent, il va falloir retracer. A droite, nos amis auront eu la courtoisie de tester les éventuels ponts de neige. J'avoue que j'aimais bien ma trace de montée , mais pas au point de vouloir la retester en mauvaise condition. On suit donc la trace de la cordée qui va contourner la grosse crevasse par la droite. Et ben leur solution n'était pas géniale géniale (ils nous ont dit qu'ils avaient repéré le tracé depuis le sommet de l'Alphubel) Bon maintenant qu'on y est, on ne peut plus rebrousser chemin. En contournant la grosse crevasse, on  passe sans doute sur un pont de neige, la crevasse n'est pas loin, on ne traine pas. Arrive plus bas un premier trou : l'un des deux a mis son pied dans une crevasse. Je l'annonce à Benjamin et j'opère un petit saut. On poursuit, tout en traversant le glacier vers la gauche. Et là, je vois un énorme trou ! ils ont du se faire peur : le trou fait 1 m de large, la crevasse est large et profonde, de notre coté on ne peut savoir où est exactement le bord. Dans ces cas là, ne pas tergiverser, il faut avancer . J'annonce l'obstacle à Benjamin, je prends appui sur la trace de ce coté ci de la crevasse (mais pas trop) , je saute, et hop me voilà de l'autre coté. J'avance un peu, une autre crevasse s'annonce, elle est bouchée, mais le ressac a tracé son contour. Malheureusement je vais être dessus quand Benjamin sera sur la grosse.

On se parle pour synchroniser les mouvements. J'attends le top départ tel un champion de formule 1. Des qu'il annonce j'avance, Benjamin fait un énorme saut, il termine en roulé boulé loin du trou (peut être a t'il battu le record du monde de saut en longueur à cette occasion, personne ne le saura jamais, je n'ai pas eu la présence d'esprit de mesurer le saut...) Bon, c'est passé.

On repart, j'avance, traversée légèrement descendante, mon pied gauche s'enfonce , je bascule en avant, flûte, une crevasse, je tente de me relever ,l'autre pied également dans un trou, la même crevasse, je bascule sur le coté, c'est pas rigolo. On était dans le sens de la crevasse. Invisible avant notre passage, l'autre cordée est passée sans dégâts.

Je comprends que l'autre cordée a mis les crampons, comme des moutons, on fait pareil.

Et hop on repart, vers la gauche, ils ont traversé les séracs. D'où les crampons. On les suit, de toute façon il n'y a plus aucune trace de notre montée. On aborde le passage avec prudence. Un peu de glace, de la neige, des trous, tu ne sais plus ce qui est une crevasse ou un pont de neige, de la glace ou pas. Un léger stress parcours la cordée. J’essaie de conseiller Benjamin au mieux.

Je suis la trace tout en vérifiant les endroits où j'ai des doutes. Passage peu agréable d’autant plus que j'ai été échaudé.

On fini par sortir sur la gauche dans des névés sympathique. A coté du glacier, tout parait sympathique et on rejoint la cordée des Suisses pour partager nos déboires glaciaires. Ils finissent par partir en empruntant le dos de l'éperon, tandis que nous avons décidé de partir par la vire, coté Sud (comme à la montée) Je descends une sente, je traverse  un ruisseau , une vilaine dalle non prisue m'accueille. "Coucou Guillaume, comment va ton mal des rimayes ?" me lance t'elle. Elle me parle ! J'hésite, le stress monte, Benjamin m'assure, sur du gravillon ,juste la corde à la main, autant dire que c'est du solo, si je pars, je l'embarque. J'hésite, je refais le geste à faire. Je finis par me lancer, une goutte de sueur perle sur mon front, zero prise, juste en adhérence, rien pour les mains, mon rêve... Je crois que je préfère re-traverser le glacier méga crevassé de tout à l'heure. C'est tout dire !  Mais je passe, le style n'est pas là, mais le résultat, lui, y est ! Je parviens à trouver un béquet pour assurer Benjamin, qui lui virevolte, et passe en deux secondes... je suis vraiment une bille, un usurpateur. Il faut descendre à présent. Hop je repasse devant, la dalle m'annonce "tu ne passeras pas, tu ne passeras pas, si tu tombe, c'est la chute, si tu chutes, c'est la tombe. " Effectivement, il y a du gaz, maladroitement je redescends comme je peux, je sais que le salut n'est pas loin. Enfin la vire. Benjamin me demande de l'assurer, je suis en bout de corde, pas un béquet pour mettre une sangle, pas une fissure où placer un friend... Je lève les yeux, et là, le spit, le spit décrit dans le topo est juste au dessus de ma tête ! Je fais venir Benjamin et lui fait part de ma trouvaille ! Je suis enfin soulagé, le mal des rimaye est passé, je me retourne, je vois la dalle qui fait la gueule, mais je sais qu'elle sera là la prochaine fois, à m'attendre et à me mettre la pression. il y a des jours et des lieux comme ça ! Je file sur la vire et on rejoint le névé

Pour une descente sur les fesses d'anthologie, pas sur que le fond de pantalon en Goretex est apprécié, les petits cailloux judicieusement disséminés sur le névé. On s’octroie une pause un peu plus bas. Benjamin espere secher ses groles complètement trempées, j'ai peu d'espoir !

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête

Je pars devant, rejoindre un cairn. Benjamin me rejoint, et on attaque la descente, qui il faut le dire, est efficace. Après avoir descendu en ramasse un dernier névé. On chope le sentier et on descend la moraine, le long du torrent qui charrie toute  la neige fondue du glacier. La descente est rapide, on papote, on discute de la prise de décision. Qu'est ce qui nous a fait faire demi tour. Et si ç'avait été le 82ème 4000, que l'hiver s'annonçait et que c'était la dernière fenêtre de beau temps, serait-on allé au sommet. Bien entendu, on n'a pas de réponse, mais prendre la mauvaise décision  pour une mauvaise raison, ça arrive malheureusement parfois. Aujourd'hui, ça serait peut être passé, mais on aurait eu une descente vraiment compliquée, et sur l'arête et sur le glacier !

 

La descente se poursuit dans un jardin magnifique sous le sifflement des marmottes Des fleurs de toutes les couleurs. Ça agrée cette fin de journée. On rejoint la voiture vers 17 h 15.

Reste à la ranger (ce qui n'est pas une mince affaire)

A séparer le matériel de l'un et de l'autre

Et à se rentrer !

Avant de repartir pour de nouvelles aventures

 

Alpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arêteAlpinisme : Täschhorn 4491 m - but à 4200 m sur une magnifique arête
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Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisOberlandalpinisme

Ma seconde ascension du Wildhorn, arrivée au sommet dans une petite tempête de neige

Encore une course un peu trop plate par endroit !

 

Vidéo

Topo

Se garer aux Rousses 1766 m, au dessus d'Ayent, Valais (parking gratuit)

Remonter la piste de ski puis au mieux sous le télésiège pour gagner 1900 m (entre 1884 et 1997 m CNS), virer au Nord pour gagner le pied de la combe des Andins.

Remonter la combe  jusqu'au collet sous le Sé Rouge.

Poursuivre au mieux (montée descente, plutôt plat), pour rejoindre le pied des pentes qui permettent de gagner le glacier du Wildhorn (on passe au passage au dessus de la cabane des Audannes 2452 m (on n'y passe pas sauf si on souhaite faire la course sur deux jours)

Remonter jusqu'au glacier du Téné (glacier du Wildhorn) les pentes sont plus raides. Remonter le glacier  puis la pente finale plus raide pour gagner un collet. De là, quelques pas d'escalade permettent de gagner le sommet

Descente par le même itinéraire.

 

Récit :

36 h plus tôt, Jeff me propose le couloir Lagarde aux Droites. J'ai des doutes quant à mes capacités à gravir ce couloir en toute sécurité. Ça sent l'alpiniste au taquet. Je contacte Alpineiss. "T’inquiètes pas ça déroule corde tendue !" . Bon si c'est corde tendue, ça doit le faire. La Face Nord des Droites, c'est quand même mythique. Alpineiss me renvoie un message, "la rimaye est quand même technique" Je l'avais lu dans son compte rendu sur camp 2 camp... Au pire j'aurais le mal des rimayes...

Reste un problème de timing. Jeff veut être rentré le samedi midi, et moi je bosse le jeudi jusqu'à 18 h 30 ! Bon je refais le calcule plusieurs fois, mais ça ne va pas le faire, je ne suis malheureusement ni Kilian Jornet, ni Ueli Steck. (ça c'est joué de peu mais c'est comme ça)...

Je finis par jeter l'éponge...

Je sais que je n'aurai pas 36 occasions de gravir le Lagarde. Je pourrai toujours dire que j'ai failli le faire. Et c'est déjà pas mal.

Bon ça ne résout pas non plus mon problème, trouver un partenaire pour vendredi...

Et comme souvent, je me retrouve seul, je décide d'aller gravir le Wildhorn, une course que j'ai faite il y a longtemps (11 ans en fait !) , un chouette sommet à cheval entre Valais et Oberland.

Et zou, lever tôt, et un peu plus tard, j'arrive dans le Valais, je merdouille un peu dans la montée sur Ayent, puis voilà Les Rousses, son parking, personne...

Et c'est parti ! :-)

D'abord par la piste puis ça grimpe plus dur sur une trace verglacée. Je ne m'en sors pas trop mal, il fait grand beau, ça frise les poils du nez, j'adore ! Et hop, un petit replat, je file à droite, direction la combe des Andins. le soleil est là, la vue grandiose.

C'est un petit faux plat montant qui permet de gagner le frigo de la combe des Andins. oui, elle est belle mais elle est bien abritée du soleil. Bilan : il y fait encore plus froid.

 

 

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Assez vite, je sors les couteaux, et je suis les vagues traces présentes. De conversion en conversion, je progresse vers le haut.

A mi pente, je vois une silhouette en bas. Silhouette qui devrait sans doute me rattraper.

Je poursuis vers le haut, la combe est assez longue, coincée entre des montagnes à droite et une grande barre rocheuse à gauche. Austère !

J'en viens à bout, et je m'offre une bonne pause, histoire de pique niquer. Oui, j'ai faim et il est l'heure de manger. La silhouette a bien grossi, en fait c'est une skieuse d'un certain âge ! Et ça me fait mal de d'écrire ça, parce qu'elle doit avoir aux alentour de mon âge ! Je ne rajeuni pas ! Bref elle a mangé du Lion ! Elle me demande comment on accède au Sé Rouge, chose que je ne sais pas. Et elle repart pour une traversée à flanc bien merdique, me laissant à mes agapes : chips et sandwichs !

Au loin, le sommet du Wildhorn se couvre d'un gros lenticulaire, ça sent pas bon !

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 mSki de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m

Pour moi, c'est courte descente puis nouvelle montée, s'en suit une sorte de plat qui ne dit pas son nom. Quand j'en arrive au bout, je me rends compte qu'il y a deux skieurs derrière moi. Bon, rapidement ils passent devant. Les pentes pour accéder au glacier sont raides. Ils tracent sur la droite, moi, sur la gauche, je suis une vieille trace.  Je me retrouve devant au dessus. , je continue. Petite pause au glacier, ils repassent devant (de toute façon, ils ont la soquette plus légère que moi, pas la peine d'essayer de lutter)

Le vent a forci, le temps a tourné complètement, il neigeote, le ciel est bas, je fais une pause pour sortie la cagoule et la goretex. pas la peine d'attendre le dernier moment.

Les deux autres ont filé. Je les aperçois au loin.

Le glacier est battu par le vent, la cagoule m'isole du reste du monde, elle me coupe aussi un peu le souffle. Je progresse à mon rythme, suivant au loin les deux autres.

En bas du collet, je les vois qui hésitent. Pas bon signe, l'un d'eux déchausse puis rechausse au dessus. Je parviens à passer sans déchausser. J'arrive au col, je ne les vois plus, ils doivent être déjà au sommet.

J'y file, petite escalade facile, mais il ne faut pas se gaufrer sur la neige pulvérulente.  j'arrive au sommet, personne. Ils doivent être sur l'autre sommet, à l'ouest.

Ma pause est courte, je redescends, et décide de monter au sommet ouest, pour voir, il y a un petit  rayon de soleil, autant en profiter !

J'arrive au second sommet

là aussi, personne. Ils ont, tout bonnement, disparu.

Flûte, je cherche d'hypothétique trace,mais avec le vent. deux hypothèse, soit ils sont descendus par un versant que je ne connais pas, soit ils sont tombé versant nord et ont péris dans une affreuse et douloureuse chute versant nord. Un coup d’œil dégouté versant nord plus tard ( on y voit pas à plus de 100 m de toute façon) , j'écarte la seconde hypothèse. Je me dis que je regarderai sur strava plus tard au cas où (et ma recherche s’avérera veine, pas de trace des deux skieurs !)

 

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
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Je redescends à mes skis, et attaque la descente.

sans lunettes, trop de buée...

L'inconvénient c'est que je mange des flocons de la cornée, phénomène assez désagréable, j'ai beau plisser mes yeux de néandertaliens, ça ne suffit pas ! , je descends tout de m^me, la pente raide puis le plat du glacier. J'avale les pentes raides en dessous, sans problème, les virages s’enchaînent.

Ensuite, c'est la galère pour rejoindre la combe des Andins, il faut pousser sur les bâtons, ça n'avance pas ! Il neige.

Je bourre comme je peux, et je remets les peaux pour rejoindre le collet. Ouf.

La combe des Andins, en neige dure, est avalée, en bas, je dois à nouveau remettre les peaux pour en sortir !

Dernière descente, pour rejoindre les pistes de skis, et jolie descente de fin de journée pour gagner la voiture

Je ne me souvenais pas que cette sortie etait si plate !

Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
Ski de randonnée - Wildhorn - 3251 m
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Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m

Apoutsiak — ValaisSki de randonnéealpinisme

Ca devient un peu ma sortie de base... quand je suis tout seul...

à la fois, j'adore le Val d'Herens !

Vidéo :

Topo :

Depuis la Gouille, prendre le  le sentier le lac bleu : 2100 m puis le Remontze du Ché Blanc 2422 m et les Crosayes sous la cabane des Aiguilles rouges; remonter la combe en direction de la Pointe des Darbonires et passer au Nord, gagner le glacier, remonter Ouest Nord Ouest en direction de la pointe de Vouasson 3490 m

Récit.

Il fait encore nuit quand je quitte la pension d'Evolène et que je prends la route d'Arolla jusqu'à la Gouille. Je suis encore tout chafouin du but pris à la Rosablanche la veille !

Bim' sur les skis, et c'est parti sur le peu de neige de ce début de saison, on est début décembre, et je profite de la poudreuse posée ces derniers jours... sur pas grand chose ! Je remonte le petit vallon en forêt, un écureuil galope d'arbre en arbre. Un court déchaussage (ben oui, pas assez de neige) et hop je me retrouve sous les chalets ou trois chamois en Vadrouille traversent tranquillement, surveillant du coin de l’œil, tout de même, ma progression.

Je passe le lac bleu, et je poursuis dans les vernes, mais la trace est bonne, ma progression également. Pour l’instant, je suis seul, je m'attends à ce que des collants pipettes déboulent et me laissent sur place, nous sommes Samedi.

Petite pause à la croix, le temps de se restaurer

Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m
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Et je repars vers le haut, d'abord à flanc, la suite est un peu inquiétante, il y a relativement peu de neige, et beaucoup de gros cailloux à peine masqués par la couche... Ça va être chaud à la descente , pour éviter les grosses touchettes !

A présent, je fais la trace, il y a peu de neige, mais ça n'est que de la poudreuse avec assez peu de sous couche. Bref, il faut tracer, d'abord dans 30 cm puis par endroit dans 40 cm. C'est physique. Par moment j'essaie de suivre une vieille trace, qui disparait parfois complètement. Heureusement, derrière, il y a du monde. Je pense que dans une demi heure ils m'auront rattrapés et je pourrais tranquillement me reposer dans leurs traces; En  attendant, je continue mon travail de sape.

Je passe sous la cabane des Aiguilles Rouges, derrière, ça lambine, il me paraissent toujours aussi loin , la loose.

Au dessus, le plat à tracer puis ça remonte, les conversions s'enchaînent, dans une poudre profonde à présent ! "Anne ma sœur Anne, ne voit tu riens venir ?" Ben non, ils ont décidé de me laisser faire tout le boulot. Je surveille, et je vois que quand ils me rattrapent un peu, une judicieuse pause est opérée. Ah les chiens. J'avoue que j'utilise parfois la même technique, mais là , vu que c'est moi qui en suis la victime, j'enrage !

Mais je poursuis, je ne vais quand même pas les attendre !

Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m
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Je rejoins le petit collet qui donne accès au glacier.

Nouveau plat sur le glacier, j'avance jusqu'à la pente finale. Bon ben à présent, je file jusqu'au sommet, ils ne vont tout de même pas me rattraper maintenant. A ma gauche sur la crête, un gros bouquetin pavane. Malheureusement, le temps que je sorte mon appareil photo, il a filé versant ouest ! la loose ! :-( 

Alors j'avance, tranquillement, sur la bosse. Dernier raidillon, bien raide, j'opère de judicieuse conversions, l'obstacle est avalé, un grand virage à gauche puis je laisse les skis pour les derniers mètres... Sommet ! Ouahou, ce fut long  ! et physique , pour ce second jour de ski de rando de l'hiver !

Le temps de faire quelques photos, et 10 minutes plus tard, ils arrivent

Les suceurs de boyaux !

la faignants de première !

Comme par hasard ... sur MA trace (ben oui, il n'y en a qu'une !)

Bon, le premier est un Suisse Allemand avec qui je papote un peu dans un anglais difficile.

Le second  me reconnait, et suit les aventures sur les vidéos (il m'a reconnu à ma voix ! ) Jakub est Slovène et on papote expédition ! Il parle un Français parfait !  C'est toujours agréalbe ces rencontres au sommet !

Le 3ème vient, fort sympathique !

Bon finalement , ma colère est retombé ! Je suis finalement assez fier d'avoir tout tracé ! Même si ça m'a parfois désespéré !

 

Ski de rando : Pointe de Vouasson 3490 m
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Et j'attaque la descente, dans une neige excellente. Les virages s'enchaînent sur le glacier, un réel plaisir !

Sous le petit collet, c'est encore bon, majeur, la poudreuse vole ! Un régal.

je passe sous la cabane, là, méfiance, il faut skier tout en observation. Deviner les cailloux cachés, les pierres traitresses !

A ce petit jeux je ne m'en sors pas trop mal, même si j'entends par moment, les semelles de mes skis, crier de désespoir !

Plus on descend, moins il y a de sous couche, plus il y a de chance de toucher !

Je rejoins les vernes, la neige est plus lourde, le soleil a fait son effet (même si on est en decembre). Neige plus lourde, mais ça passe. Je rejoins le lac, et quelques raquettistes venus en randonnée. Je déchausse sur une portion assez longue en dessous (in-skiable du fait du trop peu de neige) Aucun écureuil ne viendra saluer cette première victoire de la saison.

Derniers virages dans la poudreuse et je rejoins la voiture, il est temps de rentrer.

Dernière sortie de l'année pour moi !

 

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Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige

Apoutsiak — ValaisbutSki de randonnée

après le but Rosablanche dans le cadre de la journée de la loose, j'ai remis le couvert en ce début décembre.

Cette fois ci au départ de Siviez

Même sommet, même résultat : nouveau but !

 

Vidéo :

Topo

Depuis le parking de Siviez (Haute Nendaz)  1734 m, emprunter la piste qui part vers le Sud (à l'ouest des installations) Suivre cette piste (route) et rejoindre le barrage du lac de Cleuson (2227 m) (2 tunnels à traverser )

longer le lac sur sa rive droite et remonter pour gagner la Gouille puis le plan de la Chaux

Rejoindre les Grands plans puis le point 2786 m CNS avant de rejoindre le glacier du Grand Désert, que l'on remonte jusqu'à la pente finale. La fin se fait à pied !

 

Récit :

Veille de première sortie de l'année, contrôler le matériel , défarter les skis, faire le sac sans rien oublier, préparer la bouffe et réserver une pension pour la nuit entre les deux courses.

Et zou, un coup de booking.com plus tard, c'est fait.

J’essaie de trouver un partenaire, en vain, je choisi deux objectifs sas trop de risque : La Rosablanche et la pointe de Vouasson. J'essaie de savoir si les remontées de Verbier sont ouvertes jusqu'au col des Gentiannes, à priori non, mais pas de réponse de l'office du tourisme.

Dans la soirée, petite vérification, la mierda, je me suis trompé de jour, j'ai réservé le samedi soir alors que je sors vendredi samedi. J'essaie de joindre la pension à Evolène mais le téléphone sonne occupé. On verra demain.

Vendredi, tôt, je pars, mais pas assez tôt. Avant Lausanne, gros bouchon, toutes les voitures à l'arrêt. Une grosse demi heure de perdue. Ça repart, je roule, quand j'arrive à Nendaz, le GPS m'embarque vers une route, ... fermée en hiver... encore 20 bonnes minutes de perdue dans la manoeuvre...

Je reste positif !

Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige
Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige

L'idée du jour est de gravir la Rosablanche depuis Siviez, puis de redescendre vers le lac des Dix, avant de remonter vers le sommet et de revenir sur mes pas. Il ne faut pas trainer...

Je m'équipe et je pars, il est déjà 10 h 40. Siviez, c'est moche, c'est une vilaine station de ski. Il y a des dameuses, des canons à neige et des remontées mécaniques...  Le départ est plat, très plat, je ne me souvenais pas que c'était si plat ! (et oui, j'ai fait le sommet depuis là il y a 9 ans)

J'avance, dans des traces de randonnées, et je me rends comte que 2 randonneurs sont derrière moi à une centaine de mètres , je sens qu'ils vont me rattraper. D'autant plus qu'il faut traverser des ruisseaux non gelés, et que ça me fait perdre un peu de temps.

Quelle est longue cette montée au barrage. Je surveille du coin de l’œil, où en sont mes randonneurs. En fait, je creuse lentement l'écart. Je contrôle aussi ma montre, je finis par me dire que le lac des Dix est peut être un objectif trop ambitieux, je vais me contenter de la cabane de Prafleuri, ça sera déjà pas mal...

Je passe sous la magistrale voute du barage, puis je traverse les tunnels à pied. Dernier virage, voici le haut du barrage, enfin. Petite pause.

 

Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige
Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige

Et je repars, le long du lac aux eaux sombres, c'est toujours plat. Je regarde ma montre, je calcule mentalement le temps qu'il me reste, je dois être  la pension entre 17 et 19 h... Il y a plus d'une heure de route pour y aller...

Bon, je ne descendrai pas à la cabane de Prafleuri, je me contenterai du sommet. Puis descente en direction de la cabane sur 400 - 500 m puis remontée et retour, ça sera déjà pas mal. 

Et j'avance, pour l'instant, il y a une trace de descente, que j'utilise pour éviter de tracer. Je passe à coté d'un cabanon (du barrage) il y a quelques années, avec Louis, on était passé par là à la descente , j'étais arrivé à fond du dessus, et je m'étais retrouvé sur le toit sans le savoir, avant un saut de 2 m 50 de haut (moi qui n'aime pas trop ça) Bon, à la réception, ce fut la chute et l'explosion des fixations dans la neige dure, sans gravité. J'ai juste eu le temps d’alerter Louis afin qu'il ne me suive pas.

Bon, là c'est à la montée, je vois bien la porte de l'obstacle, qu'il faut tout simplement contourner. La suite remonte dans un champ de gros caillou avant de sortir au dessus pour un nouveau faux plat montant.

Je passe à proximité du refuge. Et je refais mon calcul. Trop tard pour la descente coté Prafleuri, je vais me contenter du sommet...

 

Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige

Au dessus, hésitation, les traces partent à gauche, je sors la carte, petit point, il faut tirer à droite dans la petite combe et tracer. Et je trace une combe plutôt raide avant de retrouver un plateau et du plat, encore... du plat, toujours !

Ce coup ci, plus aucune trace, il y a par endroit 40 cm de poudre à tracer. Il faut s'employer. Alors j'avance. Le soleil d'hiver  est au ras des sommets, il n'est pourtant pas si tard que ça ! J'avance pas aussi vite que je le souhaiterai, mais j'avance.

Et je me remémore la conversation que j'ai eu hier avec Benjamin quand je lui ai annoncé que j'allais à la Rosablanche

"Ah d'acc, longuet Rosablanche he he bonne course"

Oiseau de mauvais augure.

C'est hyper long, et hyper plat.

Je trace !

 

Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige
Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige
Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige

Plus loin, très loin mais juste un poil plus haut.

Ca sent le but, ça pu le but !

Je monte sur une croupe.

Derrière un nouveau grand plat. La Rosablanche est vraiment loin, très loin.

Je ne sais pas trop quoi faire.

Je fais une petite vidéo avant de revenir sur mes pas , récupérer l'appareil photo.

Je décide de jeter l'éponge. Si je poursuis, je ne serai pas à la pension avant 20 h 30 ou 21 h. Pas sûr qu'ils m'accueillent encore à cette heure là. D'autant plus que je n'ai pas de frontale, et la nuit sera là dans 2 h ... Dommage.

Point positif : il faudra revenir, et ça, ça me motive !

Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige
Rosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neigeRosablanche - nouveau but timing - trop tard... trop de neige

Restauration court repos et descente; J'enchaine de jolis virages (tout est relatif) dans une jolie poudreuse, attention, il n'y a pas de sous couche ! Erreur interdite, il faut interpréter les bosses blanches en surface.

Je ne m'en sors pas trop mal. J'arrive à filer sur les portions de plat en suivant mes traces et à faire du bon ski dans les trop courtes combes !

Je passe à proximité du refuge. Je m'offre une petite pause pour le découvrir.

Puis je poursuis, le soleil est couché, tout est sombre., je rejoins le lac et au bout du lac, un skieur avec un tout petit chien !!! qu'il porte à la descente de temps en temps !

Je dévale vers le bas ou presque (il faut déchausser dans un tunnel ! ) puis longer la voute du barrage pour une partie de "skiboy" en forêt. Avant de descendre par les pistes sur Siviez. Il fait bientôt nuit, il fait froid, quand je rejoins la voiture.

 

Arrivé à la pension, je reçois un message de l'office du tourisme, ouverture jusqu'au Gentiannes... demain ! Trop tard !

 

Fin de cette première journée de ski de rando de la saison

Nouveau but sur la Rosablanche, et second but de fil après le but sur le Chimborazo... La saison commence mal !

But à la Rosablanche - trop tard, trop de neige

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'ApoutsiakValaisSki de randonnée

Ben oui, quand tu te lèves trop tard, tu chope les bouchon autour du lac (Léman) puis , par chance, le GPS te promène dans une (jolie) route fermée à la circulation en hiver.

Toi, ben tu ne te souviens plus que la course est (TRES) longue

En plus tu dois tracer (ben oui, t'es venu cherché de la poudreuse)

Et tu sais que tu dois descendre tôt pour rentrer à la pension t'annoncer

Ben tu buts !

Alpinisme : Dom des Mischhabel 4545 m Voie normale

Apoutsiak — alpinisme4000ZermattValais
Alpinisme : Dom des Mischhabel 4545 m Voie normale

Mon second Dom après le premier, il y a 12 ans, plus classe, on avait fait la traversée Täschhorn Dom !..

Les conditions ce dimanche furent moins bonnes : de la glace, des crevasses bien ouverte, et pas de ramasse, il y a 12 ans on était arrivé à 10 minutes du refuge en ramasse.

Globules Rouges Projekt !

Vidéo

Topo

Refuge Domhütte

Parking payant dans tout le village (5 CHF/jour dans les hôtels, 7 CHF dans les parkings officiels)

Benjamin a négocié à l'hôtel avant le stade, on a payé 5 CHF pour les 2 jours !

Du parking, prendre le sentier qui part au dessus du stade et vers la gauche jusqu'au point 1499 m. Remonter alors vers Tschuggen (1787 m) puis le point 1978 et Höschbiel on retrouve alors la passerelle (bien indiquée sur les panneaux depuis Randa

Traversée la passerelle Charles Kuonen, la plus longue des alpes 497 m !!! Attention, ça tangue un peu. De là gagner le point 2303 CNS au dessus de Europahütte (on ne passe pas à la cabane) Au dessus le sentier se redresse avec une petite via ferrata pas difficile pour gagner un pierrier puis le refuge Domhütte 2937 m

Dom des Mischhabel

Prendre le sentier derrière le refuge et rejoindre la moraine (sentier) la remontée et suivre la sente bien cairnée qui rejoint le glacier vers 3250 m. Remonter le glacier Festigletscher en rive droite, attention : nombreuses crevasses à différents endroits !  Repérer le Festijoch et le gravir II et III (avec gravillon) le truc est de tirer tout le temps vers la gauche pour atteindre le Festijoch 3722 m.

redescendre sur le Hohbarggletscher, traverser rapidement  sous les séracs (expo +++) et remonter en face la pente crevassée pour trouver en gros la rive droite du glacier. Remonter le glacier globalement au centre (crevasses jusqu'à 3780 m, après moins !) et gagner le pied du Lenzjoch. Virer au sud et rejoindre le Festigrat puis le sommet par l'arête  (4545 m)

Descente par le même itinéraire

puis du refuge, descente directe sur Randa sans passer par la passerelle

Alpinisme : Dom des Mischhabel 4545 m Voie normale

Récit

Mon objectif du week end : "faire des globules rouges" en vue du départ pour les sommets de l’Équateur dans 8 jours ... On hésite avec Benjamin, en cette fin de saison les glaciers sont crevassés et  il a neigé dans la semaine , 50 à 70 cm à 4500 m selon le gardien de la Domhütte.

Pour faire des globules, je souhaite aller au dessus de 4000, reste 3 idée : la  Nadelgratt, avec bivouac, mais l'arête est peut être enneigée  et le retour via le glacier peut être impossible... Le Bietschhorn, juste en dessous de 4000, mais l'arête est peut être en glace (pas de retour). Le Dom, impeccable pour "faire des globules"  On opte pour cette solution, avec option Festigratt si elle est en condition.

Décollage de la maison vers 6 h 45 pour passer prendre Benjamin à Vevey d'où on covoiture en papotant jusqu'à Randa, les montagnes sont belles, elles nous attendent.

Bon dans Randa,  il s'agit de trouver un parking pas trop cher, chose qui n'est pas facile. Après plusieurs tours de village (un vrai manège désenchanté),  Benjamin, fin négociateur, parvient à nous trouver une place à moitié prix sur le parking d'un hôtel. Oui, vous pouvez oublier les places de parking gratuites, c'est inexistant dans le Mattertal.

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Bref, on part, en baskets de trail pour ma part, avec les chaussures sur le sac. La montée est agréable mais raide. On dépasse quelques randonneuses. Fin bricoleur, je transforme une vilaine branche d'arbre, en élégant bâton de marche pour l'une d'elle... Elle remerciera vivement le gentleman. Pas peu fier, je poursuis ma route vers le haut sous le regard envieux de Benjamin, et oui, j'ai failli conclure... Mais vu qu'on avait autre chose à faire...

Ah oui, j'ai oublié de vous dire, bon on monte à Domhütte, mais vu que je suis un vrai touriste, ben on se fait un petit rallongi pour voir la passerelle la plus longue des alpes. Ce qui va nous rallonger le parcours, mais aussi nous faire découvrir la bête...

Bref on avance, le sentier est toujours assez raide, avec pas mal de monde, c'est la fête de la Fédération ce week-end, et les Suisses ont sans doute décidé d'en profiter !

On passe devant un lutin un peu effrayant, sculpté dans le bois et 5 minutes après on est devant la passerelle. Impressionnante. On se lance, tout en prenant garde de ne pas faire toucher les chaussures sur les bords. Ben oui, ça serait dommage de devoir revenir les chercher en dessous de la passerelle. Par chance tout le monde semble marcher dans le même sens, on n'a pas à croiser. Rapidement, on se rend compte que la passerelle bouge.. Pas mal...

Pause photo obligatoire au milieu...

Ca tangue dur, on repart, on doit croiser quelques randonneurs, la manoeuvre n'est pas facile avec notre chargement bien large... Mais ça passe, on rejoint l'autre coté, on grimpe un peu pour trouver une place pour pique niquer. Aire de pique nique trouvée.... avec vue sur la passerelle : Parfait !

 

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Pique nique gargantuesque pour moi, tandis que Benjamin, se nourri d'amour, d'eau fraiche et d'une figue...

A chacun son régime alimentaire. On repart vers le haut, toujours avec pas mal de randonneurs, on passe au dessus de l'Europahütte pour gagner le pied des difficultés : le sentier se redresse, quelques câbles. tout en marchant on calcule le dénivelé négatif demain : 3100 m environ, soit seulement 300 m de moins que lors de mon ascension du Mont Blanc depuis le pied. Les genoux, et les pieds vont couiner !

On est vraiment débile, on aurait du choisir un petit sommet à 3400 3500 m, et profiter 1 h de la vue du sommet, descendre tôt, faire des pauses, éviter les bouchons au retour dans la vallée. Mais non, nous , les quichons des alpes, on vise toujours trop haut, 1000 m de plus, histoire de bien galérer, à la montée quand nos poumons peu acclimatés  auront du mal à capter le peu d'oxygène des hautes altitudes et à la descente, quand nos genoux seront fatigués par de trop longues journées de montagne, nos petons usés et ampoulés par de trop nombreux frottements dans les maudites chaussures...

On est vraiment des quichons.

 

Bon, le sentier s'élève vers les cieux, plus raide , c'est maintenant une via ferrata. On avance bien, on voit deux gars en galère tout en haut d'un couloir exposé. Bon nous on est en bas, mais on se rend compte que la via sort du couloir par la gauche bien en dessous des deux gars. On les rejoint par le haut, et on aide le dernier à sortir, il semblait en mauvaise posture.

Reste quelques échelles, ça ressemble plus à une montée sur la Tour Montparnasse qu'à de l'alpinisme cette histoire...

On sort de la via ferrata pour un sentier dans une moraine.  Le refuge n'est plus très loin.

On y parvient vers 16 h 30.

Une fois les chaussures enlevées, on monte pour se présenter, à l'accueil. Une jolie brune aux yeux verts est là, avenante. Je balbutie, mes yeux sont plongées dans les siens, le vert émeraude, la plage, les alizée, je suis loin, pas dans se refuge froid et humide. Benjamin, plus pragmatique lance : "on a réservé !". Moi, je suis toujours sur cette plage des Seychelles, enlaçant ma gardienne aux yeux verts. Nos courrons sur la plage comme deux amoureux joyeux.

"Oui en demi pension !"

Une tortue marine passe devant nous avec les alliances, bénissant notre union.

"Dortoir Stecknaldelhorn"

Bon alors là, j'avoue que ça m'a un peu sorti de ma plage Seychelloise et des préparatifs du mariage. J'ai fait répéter. "Stecknadelhorn ! " me lance la jolie gardienne. Je finis par comprendre, pourtant je l'ai fait ce sommet de la Nadelgrat, j'ai sans doute mal compris à cause de la distance, il y a long entre la Domhütte et les Seychelles.

Désolé pour ceux qui auraient déjà lu le récit le la Lenzpitze, je suis un coeur d'Artichaud !

Bises à Force Roz, si tu lis ces lignes... ( je romance un poil... C'est pas de ma faute, c'est le lecteur !)

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Après midi à glandouiller, Benjamin se fait rôtir sur la terrasse du refuge, tandis que je profite des dortoirs froids et humides ! J'aime pas le soleil ! Je profite d'un peu de musique, puis on descend pour le repas. Au départ on est seuls à la table, puis 4 tchèques arrivent. Ils reviennent du sommet. Ils ont mis 9 h 30 pour l'atteindre, et la journée pour faire l'aller retour. Ça me semble peu rapide mais bon. Ils sont exténués.

Malheureusement, ma seychelloise aux yeux verts ne fait pas le service. Je pleurs, benjamin a beau me raconter des histoires passionnantes, je mange comme une âme en peine.

Le repas terminé, je monte me coucher à 8 h . J'hésite à prendre un comprimé pour dormir , mais mon éthique, implacable, aura le dessus. Bilan, je tourne et je retourne dans mon lit. Au bout d'une bonne heure, je finis par trouver le sommeil. Un quart d'heure plus tard, je sursaute. Deux suisses entrent dans le petit dortoir bruyamment; Comme s'il n'y avait personne. Ils font un boucan monstre, partent, reviennent, toutes frontales dehors. 

Je n'ai rien dit, mais j'airais du. Me voilà réveillé et énervé. Alors je me remets à tourner de droite et de gauche cherchant vainement le sommeil.

....

Lumière allumée... Boucan du diable...  Petite nuit, je me lève et commence à m'habiller. Benjamin me dit que c'est trop tôt ! Puré, je suis vert, les gars ont allumé la lumière du dortoir à 2 h 35 du matin, le réveil était prévu à 3 h !!!

Bon, je reste au lit 15 minutes sans dormir puis on se lève, pour trouver le réfectoire fermé, il n'ouvre qu'à 3 h.

Message personnel : Cher collègue de dortoir, Suisse de son état, s'exprimant dans la gutturale lange de Goethe (je sais , ça n'est pas de ta faute) , sache que je te hais !!! Ton comportement n'est pas digne d'un occupant de refuge. J'espère juste ne jamais te croiser en montagne. Fin du message personnel

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On petit dej, sous le regard bienveillant de ma Suissesse. Je fais un dernier plongeon dans les eaux vertes de ses yeux, puis je file dans la nuit noire. On est au milieu du peloton. Mais les dernières sorties m'ont montré que Benjamin et moi ne marchions pas trop vite. La tradition est respectée, des cordées nous dépassent. On est lent, comme d'hab.

La pleine lune est là, éclairant le sentier, (oui au début de cet article, j'ai écris nuit noire, mais c'était pour faire le littéraire, c’était pour le contraste avec le vert des yeux de mon adorée NDLA) On garde les frontales pour plus de confort.

On rejoint un paquet de cordées pour mettre les crampons et s'encorder. On repart vers le haut, sur un glacier caillouteux et en glace bien désagréable. Les chevilles se tordent, je suis mal réveillé.  Il faut contourner quelques petites crevasses, c'est raide. Au dessus, passage à flanc, toujours en glace. Je déteste ! Oui, dans la vie, je déteste deux trucs, les passages en glace pourrie à flanc et les mecs qui te réveillent en refuge. La journée s'annonce bien !

Petit passage en rocher ou les blocs ne tiennent pas, ils sont juste pauser là, en déséquilibre, attendant l’intrépide alpiniste, écrabouiller l'imprudent.

On rejoint le glacier, des crevasses, partout, de plus en plus profonde, on va de droite , de gauche, ils n'ont pas du rigoler les premiers qui ont fait la trace, de nuit, ça ne parait pas évident. Les gueules noires et profondes nous menacent. Ne pas faire le pas de trop, ne pas tomber dans l'abime.

Mais on progresse sur ce glacier, et sous la lune. Tout ça pour venir buter, à gauche, sur la paroi du Festijoch. On enlève les crampons, pour quelques pas raides sur la glace, j'adore. S'en suit

 

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On enlève les crampons, pour quelques pas raides sur la glace, j'adore. S'en suit une petite section en gravillon du plus bel effet.  Ça gravine sec, il y a des cordées devant, des cordées derrière (les derniers arrivés n'ont pas mis de crampons jusqu'ici, ne se sont pas encordés... C'était sans doute trop rando !

La suite grimpe, et rapidement, je sens que je ne suis pas dedans. Je ne trouve pas les prises. Je ne me place pas correctement. Moi, qui ai, avec difficulté je l'avoue, gravi le couloir Knubel au Grépon, je me chie dessus dans des petits pas de II+ !... J'suis vraiment un usurpateur ! Bref je petouille, on voit au dessus les frontales des cordées sur l'arête. On hésite. On dépasse une cordée plus lente que nous, pour se fourvoyer dans la face, visiblement, personne n'est passé ici depuis longtemps. Demi tour, on retrouve la cordée dépassée il y 5 minutes. Penauds on demande "you know the way ?" Apparemment il fallait tirer à gauche. Inélégamment, on les redépasse , effectivement, au loin, il y a un cairn, ça grimpe en biais, le terrain devient plus facile, voici le Festijoch, et c'est la fête du col ! (ben oui, joch, ça veut dire col en allemand !)

Petite pause avant de redescendre sur le glacier.

On passe la rimaye facilement, la pente est raide mais sans plus. Puis, c'est moins sympa, la portion est hyper expo à un gigantesque séracs qui trône 500 m au dessus de nous. S'il tombe, on va devenir des crêpes. Et je n'ai pas envie de finir dans un cercueil en forme de poêle...

On ne traine pas, même si je trouve le passage un peu long et on attaque la montée, encore au milieu des crevasses. Il faut de nouveau louvoyer, tel un serpent, la trace  se fraye un passage dans le dédale du glacier. On avance, le soleil point, petite pause pour profite du moment et faire quelques photos dans le ciel malheureusement légèrement voilé. 

 

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On se fait encore dépassé par une cordée, on est vraiment trop lents. La suite est déprimante à souhait, un long plat de glacier, sans crevasse, à  notre gauche, l'austère face de la Nadelgrat, que je trouve beaucoup moins jolie que l'autre coté, à droite, les séracs sous la Festigratt, à priori on est assez loin des potentielles chutes de sérac...

Avec ma nuit mauvaise, la fatigue se fait sentir. Mon pas ralenti, et j'ai une énorme envie de dormir. Je clos mes paupières tout en marchant lentement (ça tombe bien , c'est moi qui trace) On serait quand même bien mieux au fond de son lit plutôt que de se les peller sur un monotone glacier. rhooooon rhoooooon. Fermer les yeux quelques secondes afin de faire des nano-siestes.  Je vais tellement lentement, je suis tellement fatigué, je finis par laisser passer Benjamin devant. Il met du rythme et je me laisse tracter derrière. La fameuse méthode du traineau du père noël,  dans laquelle c'est bibi qui joue les pères-noël. Sans cadeau bien sûr.

Avec Benjamin devant on est plus efficace, même si je suis crevé. Je repense à cette nuit, bien trop hachée pour être récupératrice... Je les haie ! Je m'imagine, tel le bourreau de Calais devant Anne Boleyn, lever mon épée affutée et la faire s'abattre sur le cou de les empêcheurs de dormir en rond. (oui, pour la petite histoire, les anglais avait fait venir un bourreau depuis Calais pour l’exécution de l'ex favorite du Roi Henri VIII, mais je m’égare)

J'exagère à peine, n'en venons pas à de telles extrémités, la violence n'a jamais rien résolu ...

Au bout du glacier sans fin, sous le Lenzjoch, je propose à Benjamin de faire une pause, pour me restaurer. Et récupérer.

Je bois, je grignote quelques barres. Et on file vers le haut

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La pente se redresse, la neige tombée la semaine dernière est bien là, au moins 50 cm tassée, mais la trace est faite, il suffit de mettre ses pieds dans les traces. Ça grimpe, Benjamin adopte un bon rythme, que je parviens à suivre. A gauche, une cordée est sur l'arête entre le Lenzjoch et la Lenzspitze, magnifique, je mitraille, les ombres qui se déplacent sur l'arête.  La pente se couche un peu. Je vais mieux, le coup de barre est passé. Je sens que c'est au tour de Benjamin, qui multiplie les pauses...

La pente se redresse, on est 50 m derrière une cordée qu'on aurait pu rattraper, en fait non. On voit au loin du monde, sur la Festigrat que l'on rejoint. Nouvelle pause, on repart, je suis passé devant, sur l'arête finale. La pente est raide. La cordée devant a l'air de peiner. La pente se couche, c'est le sommet. On se félicite ainsi que l'autre cordée, qui ne reste pas. On a le sommet pour nous tous seuls alors qu'il y a 20 minutes ça devait être la cohue.

Petit tour à la Croix, où la vue est magnifique. Regard à 360°, je suis toujours fier de tous ces 4000 conquis !

Je fais la bise à Jésus (après avoir fait la bise à la vierge du Grépon, ça s'imposait) et j'ai un scoop : il pique.

 

Reste juste 3100 m de descente jusqu'au parking, ma seconde plus longue descente des Alpes après le Mont Blanc depuis Bionnassay

On n'est pas rendu !...

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On repart vers le bas, pour une pause sur la selle, à l'abri du vent. Puis on trace, je sens que benjamin n'a plus trop de jambes. Je le laisse tracer jusqu'au replat ou on opère une pause bouffe. Je passe devant pour la suite afin d'imprimer un bon rythme. Le long plat est avalé, puis le louvoiement entre les crevasses. On essaie de bien rester corde tendue pour éviter une mauvaise surprise... Passage sous les séracs, à fond, je sens dans la tension de la corde toute la fatigue de Benjamin, à chacun son coup de barre...

J'attaque la petite remontée au Festijoch sur un rythme élevé, au bout de 20 m Benjamin me demande de, ralentir, je m’exécute. C'était pas bien malin de vouloir partir trop vite pour lui. Avec un rythme lent mais regulier je remonte le bord du glacier, passe la rimaye et me retrouve sur l'arête. Benjamin me rejoint, bien fatigué, il n'en fait pas pas mystère...

Hésitation quant à la route à suivre, je vois des traces vers le bas, en fait, ça ne passe pas, on remonte et je pars devant après avoir enlevé les crampons, Benjamin les a gardé.

 

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Au départ, je galope dans les rochers. La pente se raidit, je perd mon assurance. Je n'y suis pas. J'hésite, je merdouille, et pourtant je sais qu'on est déjà passé par là. Benjamin saute de rocher en rocher, n'utilisant qu'une pointe  de ses crampons, une vraie ballerine dans ce monde vertical. Plus on descend, plus je "merde", j'avais souvenir d'un passage facile en 2007, le souvenir est bon, la réalisation beaucoup moins ! Je progresse tout de même jusqu'en bas, je rejoins la glace, mordante, je descends quelques mètres et Benjamin attend patiemment que je remette mes crampons.

 

Et go vers le bas, on retrouve les crevasses qu'on avait pas bien vues ce matin, elles sont profondes, avides de petits alpinistes. On se penche prudemment pour en sonder l'abîme. bilan, c'est noir et profond. Lors des replats, moins de crevasses, une trace file à gauche vers le centre du glacier, quittant la trace principale. rebelle, je décide de la suivre, et par chance, elle passe.

Plus on descend, plus la neige se raréfie. Glace vive, dure, désagréable. Nos chevilles souffrent, elles se plient au gré du glacier. Nos petons chauffent dans nos souliers d'alpinistes. Ils ne vont pas être beau à la réception, en bas !

De sections crevassées en sections crevassées, la descente se poursuit. On louvoie, on observe, on descend, sous le regard permanent et imposant du Weisshorn, le 4000 où j'ai le plus galéré dans ma vie (j'y ai pété mes deux ongles de pieds...)

Dernière portion, toute en dévers pour achever les chevilles. On fini par sortir du glacier. Je sens Benjamin bien las !

On fait une pause et je propose de prendre la corde (mauvaise idée, ne faite pas ça chez vous !) Et, le fourbe, il accepte !

Me voilà chargé comme une mule. On repart vers le bas.

 

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En un il faut retrouver les cairns et la sente qui permettent de rejoindre le refuge. Dire qu'il y a 12 ans, on avait fait de la ramasse depuis le pied du Festijoch jusqu'à 10 minutes du refuge !!!

Bon ben là, tu marches avec ta maison sur ton dos. J'essaie d'encourager Benjamin à ne pas faire de pause, et je ne gagne pas toujours !

Mais nos efforts sont récompensés, on rejoint la Domhütte et sa gardienne aux yeux verts. Longue pause, dont nous ne décrirons pas ici les détails, à vous d'imaginer la suite, laissez libre cours à vos imaginations perverses...

.....

J'ai mis trois petits points exprès, et comme il y en avait un peu plus, je les ai mis quand même !

Départ pour la suite, on est en gros à mi descente. Les pieds ont déjà bien chauffés dans les chaussures. Sentier, via ferrata, visiblement, Benjamin a bien récupéré. Il me suit sans peine. On dépasse quelques cordées croisées ce matin. Hésitation au dessus de la Europahütte, heureusement des alpinistes nous indiquent le bon chemin. On gagne la passerelle sans la traverser, puis on descend directement sur Randa.

Bon, il y a de nouveaux des randonneurs, on les dépasse sans trop de souci malgré notre grosse journée de montagne. Les pieds chauffent mais ça sent l'écurie. Un panneau "Randa 50 minutes" nous fait un instant espérer. On se rend vite compte que l'horaire est impossible à tenir (et pourtant on avance !). Les pieds chauffent, ça sent les ampoules. Le village approche, trop lentement à notre goût.

La fin de la descente est animée par le dépassement d'un grand groupe d'Italien, ça nous occupe et on rejoint le village de Randa, qu'il faut par chance, entièrement traverser, on est au Nord et j'ai eu la bonne idée de garer la voiture tout au Sud ! Pause fontaine pour se réhydrater, une jolie alpiniste blonde nous dépasse tout en papotant moitié en allemand, moitié en français. Ça égaie la fin de descente. Le village est long mais on allonge le pas, et voilà la voiture, courte pause, ranger le matos et repartir en Franche Comté, pour de nouvelles aventures.

 

Globules Rouges Projekt validé !

 

Alpinisme : Dom des Mischhabel 4545 m Voie normale
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Vidéo : DOM des Mischabel - 4545 m alpinisme

Apoutsiak — Valais4000vidéo - Les vidéos d'ApoutsiakZermattalpinisme

Dom des Mischabel, voie Normale, depuis Randa, par la Domhütte

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Apoutsiak — alpinisme4000Les 100 plus bellesValaisAD
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Dans le cadre de l'ascension des 82 4000 sous le soleil, voici le second 4000 de la liste, après le Rimpfischhorn ce printemps, la Dent d'Herens...

Et bon choix, la vue au sommet est juste magique !

 

La précédente ascension avec Thibault et Anne en 2010

 

Vidéo :

Dent d'Herens - Juillet 2019 avec Benjamin

Topo

 

Refuge Aosta

 

La montée est annoncée en 4-5 heures, la descente est longue aussi (c'est plat !) 14 km aller !

On pourra prendre des VTT pour aller de Place Moulin jusqu'à Prarayer (voir un peu au dessus)

 

Du barrage de Place Moulin (1920 m env) suivre la piste qui longe la rive droite du lac des Places de Moulin, rejoindre Praraye et son refuge de Prarayé (2010 m). Poursuivre le long du torrent Buthier (belles cascades) et passer devant l'arbre Magnifique (plus de 500 ans) Vers 2200 m ça monte enfin pour rejoindre un lac et une sorte de Delta à 2400 m par des dalles équipées (balisage - cairn), balisage, rejoindre le refuge Aosta 2781 m

(il y a également un sentier à droite dans les moraines, apparemment moins sympa, mais non testé par nos soins ! )

 

Dent d'Herens

 

Du refuge , descendre sous le refuge 50 m (sentier) et rejoindre le pied de la moraine. Remonter la moraine (cairns) puis sentier jusqu'au glacier sous la tête de Valpelline (3000 m ) chausser les crampons et remonter au mieux le glacier passer sous le Tiefmatenjoch. (3400 m environ) Remonter le couloir du Tiefmatenjoch, équipé de corde. Attention, rocher ultrapeteux. Il est plus safe de s'y retrouver seul (pas toujours évident).

Du col (3562 m), remonter l'arête de Tiefmatten, tantôt sur le fil, tantôt versant Nord.  Le passage des cordées laisse des traces de crampons sur les rochers. Le rocher devient ultra pourri quand on quitte trop l'itinéraire. La portion de rocher n'est pas très longue, on rejoint le glacier vers 3700 m.

Remonter le glacier en restant globalement le long de l'arête ouest (40 - 45° max).  On se retrouve sur les rochers à 3900 m.

Le rocher  est de bonne qualité (équipé de broches scellées tous les 20 m, rejoindre l'antécîme puis par des rochers aériens mais solides, le sommet. 4171 m

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Récit

J'adore monté au col du Grand saint Bernard. Deux raisons à cela :

La première, moins avouable, est que l'économie du passage par le col, plutôt que de prendre le tunnel, est importante (en plus, on ne perd que 20 minutes environ !) Et comme, comme dirait mon frère Thibault à ses enfants   "Chez les Ledoux on est radin de père en fils !"

La seconde : ce col est beau, et , moi qui n'aime pas vraiment conduire, j'adore enchainer ses virages ! Le paysage est chouette, des aiguilles tordues, des sommets enneigés, J'adore !

Bref, je louvoie de droite et de gauche, derrière une voiture, un peu lente, j'ai assez vite compris qu'il était illusoire de vouloir dépasser. Trop dangereux, et, devant la voiture un peu lente, il y en a d'autres... toutes aussi lentes !

Bon, vous n'êtes pas venu pour avoir le récit d'un automobiliste égaré, mais plutôt celui d'un alpiniste éclairé... par quoi ? Dieu seul le sait.

Une heure de route qui tourne plus  tard, ("j'ai les dents du fond qui baignent !" aurait on dit il y a 30 ans ) je suis à Place maison, avec un monde de fou. Il y a des voitures garées partout. Je me trouve une petite place à 500 m du parking. Benjamin m'appelle 10 minutes plus tard. Je lui indique de se garer et de se préparer, on se retrouve après !

Et on part, tout en papotant, dans le monde des touristes des randonneurs et des rares alpinistes. On n'est pas tout seul. Tout est beau, la couleur émeraude de l'eau du lac, le vert des arbre, le blanc des cascades et le bleu du ciel.

On arrive à Prarayer où il y a une jolie fontaine, j'ai bien fait d'embarquer 3 litres d'eau :-( .  Des VTT nous dépassent. On en avait discuté avec benjamin, mais la logistique était trop compliquée pour moi de les emmener... On le regrettera plus tard.

Au dessus de Prarayer, on trouve un endroit calme, parfait pour le pique nique.

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
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Après avoir partagé quelques graines, on repart vers le haut. Enfin quand je dis vers le haut, tout est relatif : c'est très plat cette montée en refuge, mais très long !!! Il n'y a que 700 m de dénivelé, mais tout est dans la longueur. On traverse un torrent en furie, la canicule n'y est pas pour rien. Puis on croise un arbre remarquable : plus de 500 ans ! Il a connu Charles Quint, Henri VIII et François 1er, le magnifique camp du Drap d'Or, la bataille de Marignan, mais également celle de Pavie, souvent oubliée par les manuels d'histoire de France, étonnant quand on sait que c'est une énorme défaite de François 1er, fait prisonnier par Charles Quint et emmené en Espagne en prison, et échangé avec ses fils après une longue négociation (Henri II s'en souvient encore ! ).... Mais je m'égare, même si l'épisode est passionnant !

Quelques photos plus tard, on se retrouve dans de jolies pozzines, humides et fraiches. La végétation grasse.  Nouvelle ascension, belvédère sur des cascades gigantesques, au dessus, des glaciers géant, le paysage est grandiose, varié. C'est long, mais c'est beau !  Reste un nouveau plat, au loin le grand glacier qui permet en hiver de rejoindre le col du Mont Brulé et la Tête de Valpelline.

On passe le long d'un joli lac puis vient la portion technique : une petite via ferrata dans les rochers. Ça fait du bien de grimper un peu. C'est toujours aussi joli.  A droite, le refuge, sous nos pieds : de grandes dalles équipées, à gauche, une énorme cascade, au dessus le magnifique Haut glacier d'Arolla.

Reste quelques mètres à parcourir pour rejoindre le refuge. et son repos, ses Edelweiss.

 

 

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Le lendemain matin, ou plutôt au milieu de la nuit , les frontales brillent, telles des étoiles, sous les étoiles. benjamin est en forme, moi moins... je ne dois pas être du matin.  Je marche à mon rythme, Benjamin reste dans mes roues, je sens qu'il pourrait aller deux fois plus vite. On remonte une moraine sans fin, déprimante au possible, un jour, quand je serai Dieu, je supprimerai les moraines. Faudra pas que j'oublie !

Bref, on remonte cette trop longue moraine sous un coucher de lune et on rejoint le glacier, et les autres cordées.  J'ai la bizarre impression d'aller vraiment lentement. On met les crampons, et on se fait gratter par tout le monde. Première pente raide, la corde, les crevasses. On progresse. On se retrouve sous  l'inhospitalier couloir du Tiefmattenjoch. Deux cordées sont engagées, ça parpine dur, du gravillon, mais quelques blocs aussi. On attend que les cordées soient plus haut et on part.  La partie est physique. Une chaîne permet de passer un passage qui pourrait être le Crux de la voie sans celle-ci. La partie est physique, tout dans les bras, légèrement en dévers. On arrive à l'aube au col, les bras fourbus. La météo a tourné, il fait moche, les nuages sont là, je vais encore me retrouver au sommet sans la vue, comme en 2010... la loose !

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Je prends la tête de la cordée sur l'arête. Je m'applique à trouver le bon itinéraire, et à la montée, je me montre assez doué ! Je passe parfois sur l'arête, parfois dans son flanc Nord. Peu d'hésitation, je suis assez fier du résultat, on progresse vite, même si on est la dernière cordée sur la montagne !  Je grimpe des portions faciles (ça ne dépasse pas le III), à gauche, le raide glacier Nord-Ouest de la Dent d'Herens donne des idées d'ascension (pour plus tard)  et on rejoint la fin de l'arête rocheuse. Les cordées précédentes terminent leur pause tandis qu'on remet les crampons. On doit être à proximité de l'endroit où Thibault avait jeté l'éponge il y a 9 ans ! Il nous avait dit qu'il s’était construit un petit refuge (et en avait profité pour bouffer tous les Bastogne, le fourbe !) Pas de trace de son refuge, ni de miettes des précieux gâteaux !

il y a un peu de glace sur le glacier, et on avance prudemment dans la pente.  On croise une première cordée, un guide et son client, ce dernier a décidé de faire demi tour, trop fatigué. Étonnant, ils allaient beaucoup plus vite que nous !

On quitte les crampons un peu plus haut, avant de croiser une nouvelle cordée, en provenance du sommet, ... ils ont plus de 2 h d'avance sur nous ! On est vraiment des escargots ! La suite est en bon rocher, on se fait plaisir dans des dalles, pour rejoindre l'arête. Petite pause sous celle ci. On repart vers le haut pour, ce qui est dans mon souvenir un passage vertigineux (la faute sans doute aussi à Alpineiss qui a publié une vidéo où il n'en menait pas large, bon il faut avouer que pour lui, il y avait de la neige... Pour nous c'est tout sec !)

Bref, je passe la dalle vertigineuse avec brio,  je poursuis vers le haut, rien de bien difficile, juste faire attention à ne pas s'en coller une, ne pas se prendre un crampon dans les sangles de l'autre.

Derniers mètres, une cordée de 4 Italiens nous accueille au sommet ! Le temps est dégagé, il fait Grand beau ! ce sommet, c'est quand même mieux avec le soleil .

Le temps de consulter mon GPS... qui tombe en rade ! Puré, c'est énervant, tu achètes une montre, valeur marchande 700 €, régulièrement elle tombe en rade (2 fois au départ d'un trail !!!)  et là, après une belle ascension, Zou , plus rien. Et le SAV de Suunto qui me répond que tout va bien, que ça ne vient pas de la montre !

Bon bref, c'est énervant, mais vu qu'il fait beau, le moral reste bon.

 

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Les Italiens sont partis, vient notre tour

Et zou sur l'arête, superbe !

Puis dans la facette en rocher où on merdouille plus, on a du mal à trouver la voie.

On rejoint le glacier, et c'est reparti. On déroule sur le glacier tout en restant prudents.  On regagne les rochers de l'arête de Tiefmatten, et comme pour le haut, on merdouille pour retrouver le bon itinéraire, alors que la montée avait été parfaite. La fatigue, sans doute. Bon heureusement, ça passe un peu partout et on s'en sort quand même. finalement, la descente est presque aussi longue que la montée !

On arrive au col. Reste sa descente, périlleuse. Benjamin passe devant et m'attend à un endroit un peu abrité, je le rejoins. Le délicat passage est là, en léger dévers, je l'assure lors de sa descente. Vient mon tour. Les gravillons partent sous mes chaussures peu précise. Agrippé à la corde je contourne l'obstacle. C'est physique, les mains sont crispés, le corps en arrière, la gravité qui l'attire vers le bas, vers le vide, vers la chute. Je dois récupérer les protections laissées par Benjamin, manœuvres qui prennent un peu de temps et un peu d'énergie à mes bras tous tétanisés. Je bascule sous l'obstacle. Les mains sont crispées sur la corde élimée, la chaussure cherche un appui précaire sur du gravillon instable. Par chance, ça tient, je progresse, délicatement, je déplace mon poids, que dis-je, ma masse, d'un appui vers l'autre. Benjamin me voyant dans une situation délicate m'encourage "après c'est fini" Tu parles. Je finis par avancer vers lui, la chute d'une grosse pavasse marque la fin du passage... Ouf. reste quelques mètres délicats, mais rien en comparaison au contournement du dévers.

Nous voilà sur le glacier, fin des difficultés, ou presque...

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
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On attaque dré dans le pentu, puis sur le plat, et rapidement on se rend compte du problème lié au glacier : les crevasses. Une première, gentille, un pont de neige solide même si la neige commence à fondre. Corde tendue, 15 m entre nous, classique et efficace. Pas de problème. Puis une seconde, insondable, placer ses pieds, éviter de choir, pas envie d'explorer ses entrailles !  On poursuit, moi, devant, j'annonce les crevasses, je les passe puis benjamin m'indique de ralentir quand c'est à lui de passer l'obstacle.

Je n'avais pas compris les louvoiement de la trace cette nuit, de jour, tout est plus clair, il s'agissait de contourner des crevasses ! Les virages nous ralentissent un peu, ça augmente les manœuvres !

Dernière crevasse, la pire, la neige instable, un gros saut, réception incertaine, sauter loin mais rester léger et souple à la réception sous peine de tester la stabilité du manteau neigeux au niveau de la lèvre.  Tels deux danseurs étoiles, nous exécutons l'entrechat. Bon, avec les crampons , les fringues et le gros sac, c'est sans doute moins léché mais bon.

Au retour au refuge, le gardien nous avouera son inquiétude quant à l'évolution du glacier lié à la canicule.

 

On rejoint le sentier pour quitter la corde et les crampons.

Deux solutions s'offrent à nous : l'infâme moraine ou de gentils névés qui devraient se prêter à la ramasse. Je finis par convaincre Benjamin du gain de temps et d'énergie si on prend l'option neige. J'avoue, j'avais tout de même un doute quant à la raideur de la pente.

En fait, il sont nickels : la neige juste revenue, la pente est parfaite. On glisse presque jusqu'au sentier qui permet  de remonter au refuge, où on arrive quand même un poil fatigués !

 

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Les Italiens du sommet y font un bon repas. Nous, on opte pour une pause courte, si je ne veux pas arriver à point d'heure à Chamonix ce soir, il ne faut pas trainer. Bilan : on a 1 h de repos !

Juste le temps de refaire le sac, de se changer avant d'attaquer la descente.

Je n'ai pas pris d'eau, on va faire la descente d'une traite, on s'arrêtera juste à la fontaine de Prarayer pour boire...

C'est étonnant, à la montée, on avait adoré : les paysages variés, les falaises, les torrents, les glaciers, les cascades. Au retour, tu n'as qu'une seule idée : retrouver ta voiture. Et la descente est lonnnngue, très longue ! Tu n'avais pas remarqué à la montée : la via ferrata prend le même temps à la descente qu'à la montée. Le plat du lac est plus long que prévu (ça remonte même par endroit) Les pozzines sont beaucoup plus loin qu'avant, il y a même un plat que tu n'avais pas noté (en face des cascades, mais au retour tu t'en fous, tu les avais déjà vue ! ) L'arbre remarquable est super loin, il y a même de petites montées qui viennent te tuer ! Deuxième pause, deuxième fois que benjamin partage avec moi son eau, précieux breuvage. Bien joué, l'idée de se délester d'un litre d'eau pour économiser du poids ! 

Que c'est long, le retour après lui est infini, tu ne te souvenais même plus de l'endroit où vous avez pique niqué !

Enfin le refuge, grosse pause pour m'abreuver à la fontaine ! L'eau est fraîche, revigorante !

Reste le lac... le très long lac, le trop long lac. Je me souvenais juste qu'en 2010, Thib avait galéré pour se rentrer. J'ai complètement oublié pourquoi... La descente est ultra longue, et le lac aussi. Je regarde, versant opposé les cascades, pour prendre des repères et voir si je progresse !

Les Italiens nous rattrapent... En VTT ! Ils ont fait le bon choix, eux ! Bon, ben comme des "quichons", on se morfond à pied. Je finis par larguer benjamin, qui, je l'apprendrai plus tard, a fait la cours à une touriste... L'histoire ne dit pas ou, quand et comment otut ça s'est terminé, mais je note que je suis arrivé au parking très peu de temps avant lui. A  vous d'en tirer les conclusions qui s'imposent.

 

Fin de la longue journée

Il est 17 h

Reste à reprendre la voiture et prendre la route de Chamonix pour la suite des vacances, qui sont parfaitement lancées !

Merci, Benjamin, pour ses heures en altitude

Le récit est, comme souvent, légèrement romancé. Chaque évènement est basé sur un fait réel, plus ou moins amplifié (en fait, c'est le principe du "romancé" )

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Ski de rando : Pointe de Vouasson - 3490 m

Apoutsiak — ValaisSki de randonnéealpinisme
Ski de rando : Pointe de Vouasson - 3490 m

Serait ce la journée de la loose 2 après la pire journée de touts les temps la veille

Vous le saurez en lisant le récit (complètement ....)

 

Vidéo

Topo

Je suis parti de Sarmata 1805 m, on peut partir de La Gouille 1834 m, plus logique...

Rejoindre par le sentier le lac bleu : 2100 m puis le Remontze du Ché Blanc 2422 m et les Crosayes sous la cabane des Aiguilles rouges; remonter la combe en direction de la Pointe des Darbonires et passer au Nord, gagner le glacier, remonter Ouest Nord Ouest en direction de la pointe de Vouasson 3490 m

Ski de rando : Pointe de Vouasson - 3490 mSki de rando : Pointe de Vouasson - 3490 mSki de rando : Pointe de Vouasson - 3490 m
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Récit

Nouvelle nuit dans la voiture, après la journée de la loose, c'est pas gagné !

Je me réveille après avoir bien dormi et je déjeune. La voiture me met un message... Batterie faible, démarrer la voiture et ... bien sûr, elle ne démarre pas. Tant pis, je vais me faire ma journée de ski, je gérerai ça en rentrant ! Ça va sans doute m'occuper l'esprit pendant la balade.

Je m'équipe, et je pars, ski sur le sac, la neige semble bien loin... Je suis à Sarmata, un peu en dessous de la Gouille, le départ habituel, je traverse le hameau endormi avant de remonter une sente qui ramène au sentier classique. Pas de neige. La suite, je connais, aujourd'hui, je ne vais pas me tromper (et oui, lecteur, je sais que tu espères une grossière erreur d'orientation de ma part, mais aujourd'hui, je suis sur MON terrain) !

Le sentier remonte vers le lac bleu, qui est en réalité vert, va comprendre !

Je poursuis, il y a un peu de neige, mais c'est bien trop pauvre pour skier ! Et zou, avec mes deux skis toujours sur le sac, j'avance. La neige merdique sur le sentier, mais pas assez pour skier. 2300 m Enfin, elle est là : LA Neige.

Ski de rando : Pointe de Vouasson - 3490 m
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Et je poursuis, tout en surveillant le vallon de gauche, une trace semble y descendre et j'essaie de deviner d'où elle vient ? d'au dessus de la cabane  ou dans le vallon en biais en dessous. Je finis par trouver le passage, impeccable à la descente, ça devrait me ramener non loin du lac bleu ! Yes !

Je suis seul, c'est rare de se retrouver seul par beau temps sur une course comme ça. Je pense aussi à ma voiture, il va falloir trouver des gens sympathiques qui auront des pinces pour la redémarrer. Tout ça pourra peut être se finir en dépanneuse si ça tourne mal. Pour l'instant, objectif sommet !

Une harde de chamois avance tranquillement au loin. Les marmottes me sifflent, va savoir pourquoi ?

Un lagopède décolle.

Je passe sous le refuge et je rejoins le petit collet au dessus. trop de vent pour faire une pause, flûte, je monte encore un peu, mais le vent forci . Bilan, pause dans le vent ! Mal joué.  Je repars pour les 200 derniers mètres, je quitte les skis pour les sommets sommitaux où je ne traine pas !

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J'attaque la descente dans le vent. Il m'a toujours été difficile de faire le premier virage. Peur que la neige ne soit pas telle que je l'ai pensée. Peur de me crouter donc . Il n'est pas beau mais il passe. La neige est un poil croutée mais ça passe même si ça n'est pas du grand ski. Je finis par trouver de la bonne poudreuse en versant Nord. Je rejoins le petit collet, je descends un peu pour être à l'abri du vent, et je me fais une petite pause.

Est il trop tôt pour descendre.

La neige a t'elle bien décaillée

Ça serait dommage de descendre trop tôt.

en fait, je réfléchis trop, Il faut descendre MAINTENANT !!!

 

Et Yes, juste le bon moment, juste décaillée.

De la neige de rêve !

C'est le bon moment. J'enchaîne les virages et ça passe vite.

Je me retrouve déjà sous le refuge. Flûte, j'ai skié trop vite et j'ai raté le couloir que je voulais prendre. Où est il, un peu au dessus ? Je remonte en escalier quelques mètres puis j'hésite. En fait, il y a une trace qui part en dessous, pas la peine de remonter.  Je redescends, c'est le bon endroit, je file en traversée rejoindre la grande combe à droite visée ce matin

Je rejoins a combe qui est parfaite, les virages s'enchaînent et je rejoins le replat qui mène au lac bleu. Je déchausse sur une centaine de mètres, une marmotte détalle à mon arrivée.

Je rechausse un peu plus loin et je croise quelques randonneurs qui me font de grands saluts !

Derniers virages dans une combe en soupe, puis je déchausse. Je charge les skis sur le sac et je rejoins le sentier. Il y a moins de 300 m de portage pour ce reste de descente, bien joué. La descente est rapide, je vois ma voiture bien sage, j'espère qu'elle va démarrer. Si ça n'est pas le cas, il faudra arrêter une voiture, espérer qu'elle est des câbles,  et esperer qu'elle démarre. Je resterai en pantalon d'alpi, pas de short ça fait trop touriste,  et je mettrais ma polaire bleu, elle fait un peu gendarme, ça aidera sans doute les gens à s'arrêter. Pour vu qu'elle démarre...

Je croise un chevreuil qui file vers le haut. La journée aura été riche en faune. Je rejoins le village endormi, je le traverse tout en cherchant du regard les voitures, signe de la présence des habitants et j'en repère une.

 

 

 

 

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Ma voiture est à 100 m au milieu d'une zone vide, une voiture quitte la route et vient se garer juste à coté. Je salue le pilote qui en sort et lui demande s'il a des câbles. Réponse affirmative, je lui explique mon problème et la probabilité que ma voiture ne démarre pas. Pas de souci pour lui.

J'AI VRAIMENT de la CHANCE !!!

Et zou, voiture en place, câbles presque mis quand une femme sort de sa voiture. A priori, je comprends qu'ils ont déjà eu problème en voulant aider quelqu'un. Pour tant, moi, qui suis loin d'être un grand bricoleur, je repère facilement le pole + et le pôle - de leur voiture...

Mais elle se braque, on consulte la notice de la voiture, et bien joué, la batterie sur le dessin, n'est pas celle de la voiture !!! On consulte internet, oui, il y a de la 4G à Sarmata ! On reconnait vaguement la batterie. mais la madame est trop anxieuse. Je décide d'aller voir dans le village, trouver de l'aide.

 

Je marche les 300 m qui me sépare de celui ci, je trouve le chalet avec la voiture garée devant, je toque. Un râle m'invite à entrer, je fais répéter puis je finis par m’exécuter. Une odeur de tabac froid me prend à la gorge quand je rentre. Le chalet est sombre et sent la poussière, j'avance presque à tâtons dans un couloir, et me retrouve face à un type en chaussettes, allongé sur son lit ! Je lui explique ma problématique tout en doutant qu'il soit l'homme de la situation.

"J"arrive dans 5 minutes" m'annonce t'il

Retour à la voiture, mes deux anciens, skieurs de randonnée, regardent les batteries avec circonspection. Le pire, je saurai faire. Mais bon.

Le valaisan arrive dans une vielle voiture bleu pétaradante.  Il s'en extirpe. L'homme est petit, maigre, tout dépenaillé, le début de barbe hirsute, j'ai encore son odeur de tabac dans le nez.

On échange les voitures de place, on branche les câbles... ça ne marche pas, le scenic affiche tous les messages d’erreur du monde. Puis un gros panneau STOP Rouge s'affiche sur l'écran de la bête. Et plus aucune réaction quand j'appuie sur Start, c'est grave.

Les deux anciens ne se sentant plus utiles s'en vont (ils ont été sympa de rester et de m'aider)

Je décide d'appeler un garagiste local. Il me conseille de débrancher la batterie.  Le vieux type au tabac froid va cherché des outils chez lui et revient avec  des clefs de compétition. démontage, remontage, ça ne marche pas... Une seconde fois, toujours rien. Je décide de faire une dernière tentative avant d'appeler une dépanneuse... Je débranche, j'attends plus longtemps  que les fois précédentes, je rebranche... Nouvelle tentative, le moteur tourne un peu mais cale, à la seconde tentative, il part ! YEEEEEEEEESSSSSSSS !

Finalement, j'ai de la chance !

Je propose au type de lui payer un coup, il refuse poliment, ce bon samaritain.

Je file en débranchant le stop and start afin d’éviter de tirer sur la batterie. En route vers ma Franche Comté. J'ai vraiment eu du bol !

Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose

Apoutsiak — ValaisSki de randonnéebut
Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose

Et c'est rien de le dire...

 

A vous de lire l'article... wink

 

Vidéo

Topo

Metailler

se garer à Pralong : 1608 m

longer la route et remonter le sentier pédestre, remonter le mayentsets (avalancheux +++ pour info)  et gagner le point 2135 m CNS

Prendre alors plein sud dans le peit canyon  et rejoindre les chalets d'Allève Remonter la combe jusqu'à un collet vers 2600 m et remonter la grande pente au nord ouest. Elle débouche sur un petit canyon

De là gagner le Metailler , je me suis contenté de l'antécîme de la pointe 3147 m au sud

 

Rosablanche

même topo jusqu'aux chalets d'Allève 2214 m

prendre alors plein sud (expo aux avalanches et basculer dans la combe de Prafleuri (descente potentiellement merdique) Remonter cette combe et gagner la cabane de Prafleuri 2662 m Partir au Nord ouest et rejoindre le point 2909 m avant de tourner Sud ouest pour gagner le glacier de prafleuri, le remonter (sud) et gagner le sommet de la Rosablanche 3275 m (3 pas d'escalade à la fin)

 

Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose

Récit

Tout débute parfaitement pour cette sortie, je fais la route la veille, pour rejoindre Pralong, la route au dessus du village est fermée. Je décide de revenir sur mes pas pour trouver un emplacement tranquille pour dormir. Je me gare en bord de route, celle ci est peu passante, le village a l'air presque mort. Il est 11 h 15 quand je me couche dans mon précieux véhicule.

 

Le lendemain , 6 h , 3°C, petit déjeuner vite avalé, je me prépare, je range la voiture, et c'est parti. Portage obligatoire en ce milieu du mois de neige, la neige semble loin. Je remonte la route et je trouve le sentier qui part à droite. Je commence à remonter le sentier, le rythme est bon. De toute façon, le sommet n'est pas très difficile.  Au dessus, je trouve la neige, , je finis par chausser, trop tôt, donc déchausser, porter et rechausser plus loin. Tout se passe bien, il y a une trace !

 Je regarde, impressionné les vieilles traces d'avalanche, il ne doit pas faire bon trainer ses guêtres ici en début de saison...

Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la looseSki de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose
Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la looseSki de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose

Je poursuis dans un joli canyon, légère descente, devant moi, la belle face Nord de Vouasson, gravie il y a longtemps ... Le barrage des Dix, ferme la vallée, je rejoins le pied des chalets d'allève.  Je papillonne dans la trace, à gauche, une trace part en direction du barrage, bien expo, la combe de prafleuri s'offre à moi, bien tracée. Et je la remonte, à ma façon, c'est à dire pas aussi raide que mes prédécesseurs, ces bourrins Helvetes incapables de faire une trace Normale !!!

Je remonte tranquillement ma combe et j'arrive à l'altitude 2600 m...

Le refuge devrait ne plus être loin, je le cherche du coin de l'oeil. Je ne vois rien. Il peut être caché au dessus. J'y ai prévu ma pause. Ca fait un col, puis une petite pente raide, je devrais voir le refuge du dessus...  Je remonte la pente raide. Wooom ! Ouh là je n'aime pas ça, il ya une plaque. Avertissement sans frais. La pente n'est pas large, mais je n'ai pas envie de la tester, je la remonte  droite, où ça me parait safe... Bon, j'avoue que c'est un peu à l'instinct, mais je sais que c'est comme ça que les accidents arrivent !

Au dessus, pas de trace du refuge, l'altimètre indique que je suis un peu au dessus. Je redescends quelques mètres. Rien. je consulte le GPS, la trace serait à 2 km dans le mauvais sens. Aurais je mal paramétré ma trace ? Je ne comprends rien. Je fouille l'endroit. Et si le refuge avait brûlé ? Ca arrive régulièrement, le Mittlealetschbiwak a bien été dévoré par les flamme cette année (on devait d'ailleurs y aller avec Ovidiu dans notre premier projet de cette semaine ...)

Je cherche mais je ne trouve rien. Pas grave, je sais que je dois prendre au Nord Ouest, en plus il ya la trace.  Merdique, elle passe dans les rochers, je déchausse, je rechausse, je me retrouve dans une pente expo... Je déchausse et redescends à pied dans la combe, je serai mieux.

La pente est raide, je trace, je retrouve une vieille trace et je m'en inspire... Ca devient plus raide, c'est bizarre, sur la carte ça semblait presque plat... Je poursuis, je tire un peu plus à gauche... Woooom ! Deuxième avertissement. Je repars à droite et reste sur la droite de la combe, un peu moins raide, pourtant, je sais que si la plaque part, elle a ses limites propres...

Haut de la combe, je retrouve un petit canyon, sympa et accueillant.

Je le remonte et parviens à un collet. C'est marrant, le glacier me paraissait plus grand sur la carte. Je la ressors pour la 10ème fois de ma poche. Je ne comprends rien ! mais rien du tout ! Je sors mon smartphone et enclenche l’appli swissgeomap (j'ai de la chance, il y a du réseau) Je clique sur le point de géolocalisation... Suspence, la carte charge, le point s'affiche, et je vois Metailler indiqué.... Non, je me suis completement planté, qu'est ce que je fais là ? Mon cerveau bugge complètement.  Je resors ma carte pour essayer de comprendre, je me suis trompé dès les chalets d'Allève, bien plus bas, pensant être déjà dans la Combe de Prafleuri. Le looser, qui se fait passé pour un expert en orientation ! Je comrpends mieux le GPS qui me disait que j'étais loin !

Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la looseSki de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la looseSki de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose
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Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose

Je réfléchis à présent aux possibilités qui s'offrent à moi : monter sur le Metailler est impossible, les pentes raides du sommet sont trop chargées. Par contre l'antécîme est possible, et de toutte façon, revenir en arrière corriger l'erreur prendrait trop de temps. Le soleil chauffe !

Je repars vers le haut, toujours tracé, (vers l'antécîme) tout se passe bien jusqu'à celle ci, au loin la Rosablanche me nargue, elle est au moins à 2 km à vol d'Oiseau, comment peut on se planter comme ça, incroyable ! Je fais une pause à l'antécîme, je sors mon casque, et je grignote un peu...

vient le temps de repartir, mon casque a disparu, et merde, bon avec un peu de chance, il a du glisser dans la combe et je devrais le retrouver (ce qui est logique compte tenu de son emplacement). Je chausse e tje contourne la portion méga raide pour revenir à la verticale de ma pause... RIEN ! La loose 2 ! rien, je scrute, mais iln'y a rien, Un Sirocco de Petzl , méga light ! les 180 grammes auront été emportés par le vent. C'est quand même la loose, et je n'ai rien vu partir !

Je repars vers le ba, la neige est bonne, légèrement transfo, petit canyon puis grande combe, j'avale la pente. Je me retrouve au petit collet (près de ce qui aurait du être la cabane de Prafleuri ....  pour une pause grignotage. La suite est facile, me faire la combe, remonter les quelques mètres puis slier dans un couloir en neige soupe pour éviter de porter !

2100 m je déchausse, trop tôt, je dois marcher dans de la neige soupe en m'enfonçant plus que jusqu'aux cuisses pendant 10 minutes ! Ensuite, ça déroule sur le sentier. Je rejoins Pralong où deux vieux sont surpris de me croiser avec mes skis. Je rejoins alors ma puissante berline de marque Française. Ouf. Pique nique

 

Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose
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Ski de randonnée : Objectif Rosablanche - résultat Metailler (3150 m) : la journée de la loose

Je range mon matos et je me mets au volant, mais elle déconne dur. La loose 3 !!! Elle ne démarre pas et m'affiche des messages d'erreur sur le tableau de bord. C'est vraiment la journée de la loose ! Bon il me faut trouver des pinces dans ce village qui semble désert. En face de la voiture, je vois deux anciens qui ramassent des cailloux dans la rivière. Je file leur demander de l'aide. Bingo , ils habitent là et le type  des pinces. J'ai de la chance dans ma malchance. Et zou, en deux temps trois mouvement, ma voiture démarre. par contre je ne sais pas pourquoi elle ne voulait pas démarrer.

Je décide de descendre à Sion trouver un garage et des explications. Garage Citroën, un jeune fort sympathique  me dit que ma batterie est "pleine charge" et me conseil d'aller passer un "coup de valise" au garage Renault à 10 km d'ici... Vu que je compte remonter au fin fond du Turtmanntall, je décide d'assurer le coup et je file au garage Renault. Là aussi un garagiste fort sympathique, comme chez Citroën, il s'amise à démarrer plusieurs fois la voiture, qui démarre comme une fleur (je ne sais pas si l'expression existe)!  Par contre je comprends que la valise n'est pas disponible et que ça le saoule de l'amener. Il me dit que ça devrait aller et de me garer en descente ....

Bien ,je repars donc vers de nouvelles aventures, et je pars vers Sierre puis la petite route peu large du Turtmantall, qui est fermée... à 8 km de Gruben ! Que faire, passer la barrière et risquer de se faire coincer sans batterie en fond de vallée (la dépanneuse ne montera sans doute pas en cas de problème) Je décide de jouer la prudence, même si c'est la loose 4. Je file vers Arolla et la pointe de Vouasson, classique mais efficace.

Et zou, retour en arrière pour me retrouver pas très loin de mon premier parking. Beaucoup de temps perdu alors que je comptais glandouiller l'après midi !

Je me gare non loin de Satarma, près de la rivière, je débranche tous les appareils électriques de la voiture pour assurer le coup, je dine d'un plat dégueulasse je bouquine avant de me coucher.

 

Demain, réveil 6 h

 

Vais je encore me tromper d'itinéraire, la voiture va t'elle démarrer, vous le saurez en lisant la journée de demain ? Peut être pour al journée de la loose 2 !

 

Vidéo : ski de randonnée Le Metailler 3150 m - la journée de la loose - moi, je voulais aller à la Rosablanche !

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'ApoutsiakValaisSki de randonnée

Tout ne se passe pas TOUJOURS comme prévu

Un long moment d'inattention...

Et tu te retrouves à plus de 2 km à vol d'oiseau de l'objectif !

 

 

Ski de Randonnée : La Grande Lui 3509 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisMassif du Mont Blancalpinisme

Sortie classique de fin de saison dans un cadre majestueux

Vue sur la magnifique face Nord du Dolent !

 

Vidéo :

Topo :

Se garer à la Fouly 1593 m

Traverser la rivière et le bout du village pour prendre la rive droite du vallon du glacier de l'A Neuve

Le remonter; Au niveau de la pierre Javelle, basculer direction Nord et gagner un replat.

On trouve alors le pied de la combe du refuge.

Remonter cette combe (on peut gagner le refuge par une traversée parfois exposée aux avalanches.)

Refuge de l'A Neuve 2735 m

De là remonter la combe en direction du petit Darrey, virer à l'Est, pente un peu plus raide et gagner le plateau supérieur

J'ai gagné le sommet en prenant le couloir de neige à droite du gendarme situé à l'ouest de la Grande Lui (45 50°) puis l'arête facile jusqu'au sommet - 3509 m

 

 

La FoulyLa Fouly

La Fouly

Récit :

 

D'habitude, quand je pars en montagne pour une grosse journée, je me lève aux aurores, et je me fais la route le matin de la course (et quand je dis aurores, c'est plutôt le milieu de la nuit...). Cette fois, ci, je change la méthode... Tin tin tin, suspense, que vais je sortir du chapeau...  Et ben je pars la veille au soir. Je vois, vous êtes déçus, vous pensiez à une révélation incroyable. Et bien désolé, je vous laisse tout de même lire le récit de cette jolie journée.

Bref, Lundi soir, après une belle journée de travail, je rentre à la maison retrouver les enfants. Oui, je ne retrouve pas Force Roz', qui travaille à l’extérieur. Je ne vais pas vous raconter TOUTE ma vie non plu !

Bref, je prépare un bon repas, que l'on déguste ensemble puis je regarde l'émission "Quotidien" jusqu'à la première pub, et je quitte la maison. Non, pas d'inquiétude, Marie et louis ont bientôt 18 ans, ils devraient parvenir à survivre 24 h !!!

L'avantage en partant tard, c'est qu'il y a beaucoup moins de circulation. Donc sur la route , tout va bien... Ou presque. Quelque chose me turlupine. J'ai prévu de gravir le Vélan par le couloir Annibal, Voie sur laquelle j'ai déjà butée 3 fois. Et, la météo est bonne, mais le Bulletin d'évaluation des risques d'avalanche est difficile à interpréter. Je m'explique : Risque 2 d'avalanche, donc plutôt raisonnable mais avec une zone à risque couvrant les versant Ouest Nord et Est au dessus de 2200 m. Le Vélan mesure 3700 m, largement au dessus des 2200 m indiqués dans le bulletin, et le couloir est orienter Sud Ouest, donc si on veut chipoter c'est pas ouest, mais c'est vraiment pour chipoter...

Accessoirement, la pente du couloir est bien supérieur à 30°, pente fatidique pour le déclenchement des avalanches...

Je réfléchis tout en roulant. Et je prends la décision de prudence : changement d'objectif, on va aller faire simplement la grande Lui.

Oui, la météo nous impose une sortie à la journée, pascal n'est dispo qu'aujourd'hui et de toute façon, il fait pourri demain !

 

je passe un coup de téléphone à pascal, et on se donne rendez vous à Martigny

 

Je roule.

La Fouly

La Fouly

Martigny, j'arrive au parking, Pascal est déjà là. J'extirpe mon grand corps dégingandé de la voiture et je salue Pascal, c'est la première fois qu'on se rencontre. Bon, pour vous décrire Pascal, ben c'est assez simple, il ressemble à Jésus, mais avec une Goretex. Même barbe, même stature, de nuit, on apercevrait presque l'auréole !  On ne traine pas sur le parking, en route pour la Fouly, on va tacher de trouver un endroit pour dormir sur la route.  Et on remonte la vallée sauvage, au détour d'un virage, un petit parking fera l'affaire.

 

On papote un peu, et on prépare chacun nos affaires, j'avoue que je suis devenu un spécialiste de la nuit en voiture : J'ai enlevé les sièges arrière, j'ai emmené un matelas, un coussin et mon duvet -15°C ...

Bref, tous les ingrédients pour passer une bonne nuit.

Et je passe une bonne nuit. Réveil à 6 h. -3°C !  Quand je sors de l'habitacle, Pascal est déjà debout. On déjeune rapido et on termine la route qui nous amène à La Fouly.

Sur le parking, un type est déjà là.  A peine le temps de lui dire bonjour, qu'il est déjà parti, vers quel sommet, je ne le sais pas, il y a deux classiques dans le coin : le Dolent et la Grande Lui. Trop tard, El Diablo est parti.

 

en montant à la Grande Luien montant à la Grande Luien montant à la Grande Lui

en montant à la Grande Lui

On traverse les ruelles de la Fouly, puis mon idée est de suivre la route de droite, sur la carte. On trouve la route, mais celle ci ne mène pas à un sentier mais à un camping... En cul de sac. Il faut louvoyer dans les vernes, avec les skis qui accrochent. On retrouve le lit de la rivière, de gros blocs inconfortables pour la marche. On traverse la rivière pour se retrouver sur l'autre rive, et traverser de nouveaux arbustes et enfin , ô Graal suprême, retrouver un sentier. Et la neige. On chausse les skis.

 

Pascal n'a pas une grande expérience, et je luis donne quelques conseils. On est parti, sur la rive droite du vallon, la trace monte dans les pentes pour éviter les arbustes, puis fini par redescendre. Pascal, me demande de boire, et là, tout s'éclaire, Je suis Marie-Madeleine qui vient éponger le front du Christ dans son ascension vers le Golgotha... Et en matière de calvaire, on ne va pas être déçu...

Bref, Jésus boit, et on repart. Moi j'ai mon petit pipeteur qui me permet d'éviter les pauses superflues !

le soleil darde, on commence à cuire, je me retrouve en carline.

 

Pascal se débrouille bien, le rythme est correct et , même si les conversions ne sont pas parfaites, il s'en tire très bien.

On remonte le vallon ,on repasse en rive gauche, il faut louvoyer entre quelques cailloux, ce qui demande un poil de technique. El Diablo est loin devant, il file vers le sommet.

Jésus redemande à boire, je lui indique qu'on fera la pause plus tard, on ne va pas s'arrêter toutes les cinq minutes.

 

Grande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuveGrande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuveGrande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuve
Grande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuve

Grande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuve

S'en suit un long passage à plat, Jésus montre quelques signe de faiblesse ( je ne sais plus comment c'est écrit dans l'évangile, mais l'idée, c'est ça) Et là, point de Simon de Sirène pour venir porter ton sac à dos. J'essaie juste d'adopter un rythme lent mais efficace. Malheureusement, je largue Jésus qui chute pour la première fois. On parvient à un nouveau virage, et Jésus chute, dans sa conversion, pour la seconde fois, retentant immédiatement sa chance, il chute pour la troisème fois... Le calvaire, je vous savais prévenu !

 

Jésus ne parvient plus à avancer. Il fait dix mètres et se pause sur ses bâtons, essoufflé.

On attaque la partie plus raide, sous le refuge. Ce qui n'arrange rien. Je sais qu'il n'ira pas en haut, le risque est trop grand de le retrouver crucifié. Il me propose de me laisser aller au sommet et de m'attendre.

Parfait pour moi, je lui indique que je vais lui laisser du matos superflus à la hauteur du refuge qui est un peu plus haut)

Je l'entends murmurer : "père, père pardonne lui, il ne sais pas ce qu'il fait !"

Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A NeuveGrand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve
Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve
Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A NeuveGrand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A NeuveGrand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve

Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve

Je file, en haut  de la combe, el Diablo n'a pas pris son temps. Je décide de faire un petit pointage. Il me faut 50 minutes pour rejoindre le haut de la Combe,  il me sera impossible de le rattraper.

On arrive à la pente raide, qui donne accès au plateau sommital, le vent froid des glaciers me congèle, je suis toujours en carline, et c'est vraiment trop juste. J'opère une pause "polaire". Les paysages sont magnifiques, la face Nord du dolent, sa jolie arête Gallet, la convoitée A Neuve, superbe !

Le plateau est là, j'essaie de trouver où est El Diablo qui devrait m'avoir fait une jolie trace vers le sommet. Je ne vois rien. J'enquille donc le plateau, je ne vois pas de trace dans la face sous l'arête. Quand je le vois, Satan s'approche en godille. Il s'arrête et m'annonce qu'il n'est pas aller au sommet, mais qu'il y avait des traces là où il s'est arrêté. Parfait, rien à tracer, ça va être les doigts dans le nez. Et le Diable, repart de sa belle godille vers les enfers (ou la Fouly, je ne sais pas)

sur fond de Dolentsur fond de Dolent

sur fond de Dolent

sommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolentsommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolentsommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolent
sommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolentsommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolent

sommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolent

Je dépose les skis, et j'attaque la montée jusqu'à l'arête, tout à gauche du plateau. Une fois sur celle ci, je ne vois aucune trace. Ah, le Diable m'a entourloupé ! Me voilà au mauvais endroit. Je scrute l'arête, ça ne passe pas, ou ça passe peut être, mais il va me falloir des heures pour traverser un énorme gendarme. Je décide de redescendre et d'attaquer la facette sous l'arête à gauche du sommet.

Je redescends, je déplace mes skis, et je traverse à pied pour me retrouver sous la facette.

Et c'est reparti vers le haut, d'abord facile, puis une portion mixte, que j'ai défini, depuis le bas, comme le Crux de la voie. Il a beaucoup neigé, et les prises sont masquées sous une épaisse couche de neige. Les crampons crissent. Le piolet grince. Son ancrage, incertain, me stresse.

Prise à main droite, piolet au dessus, j'élève ma jambe gauche, sur un blog lisse. Si tu as peur, tu n'appuies pas, et si tu n'appuies pas, ça va glisser. Il faut être franc avec l'appui. Ce que j'essaie de faire. Je bascule , su rl pied gauche et je m'élève. Ouf, encore deux pas technique, ensuite la neige, j'vance vers le haut en longeant les quelques rochers qui apparaissent par endroit. Puis dré dans le pentu, tout droit jusqu'à l'arête. Le cardio à fond, quelques pauses pour récupérer  et m'y voici. Le reste est facile : une centaine de mètre d'arête sans difficulté ! YES

Dolent arête Gallet

Dolent arête Gallet

Je redescends, d'abord l'arête puis la face, le pas de mixte est passé facilement, avec mes grandes jambes, c'est plus facile. Jez retraverse jusqu'à mes skis. Je passe un coup de téléphone à Pascal pour lui annoncer que je vais arriver d'ici une demi heure, j'ai bien conscience que j'ai été un peu plus long que prévu.

 

Dolent arête Gallet détail glace
Dolent arête Gallet détail glace

Dolent arête Gallet détail glace

Et zou, descente à ski, d'abord dans une poudreuse tassée, mais toujours dans ce paysage de rêve.  La pente augmente quand on quitte le plateau, je poursuis mes grands virages. J'opère juste quelques pauses pour laisser le temps à mes cuisses de récupérer.

J'enchaine avec la combe à droite du refuge.

La neige est juste transfo à présent, j'en profite toujours. Je scrute le bas de la pente, où il me semble voir mon dépôt de corde. Pascal devrait m'y attendre.

Je file, je surveille qu'il n'y aie pas de trace en direction du refuge, mais vu le risque d'avalanche, peu de chance qu'il se soit dirigé par là .

J'arrive au dépôt de matos, et là, rien, personne. Rien n'a été touché. Bon, il n'a pas eu la force de monter jusque là. Je charge le tout sur mon sac et j'entame la descente. En dessous, personne, Pascal serait-il descendu aux enfers avant de ressusciter ? (d'où son absence) En plus vu qu'il a du croiser El Diablo...

 

Bon en attendant, je cherche mon acolyte dans le vallon. L'appelant de temps à autre pour ne pas le louper, dès fois qu'il fasse une sieste. Je déclenche une petite coulée de neige humide dans une pente un peu raide.

Puis je poursuis en dessous.

je ne le trouve pas. Ma consigne était clair, il devait m'attendre, mais il a du trouver le temps long...

Tout devient terre à terre, je commence à psychoter sur les mesures à prendre.

Au loin, je vois un skieur, qui chute. "Mon Dieu, mais c'est lui ! " Je descends, mais je ne vois rien , j'ai du rêver. J'appelle au cas où, et on me répond, il est juste en dessous, caché par quelques arbustes. Je le retrouve toujours par terre, il n'a pas bougé depuis sa chute !

Je lui fait part de mon inquiétude. Il m'indique, que voyant El Diablo qui lui a affirmé que j'étais quasi au sommet, il avait décidé de redescendre. Satan avait encore sournoisement frappé !

le calvaire de Pascal est allé jusqu'aux vomissements. Sale journée pour lui, mais que fait Ponce Pilate ?

On repart ensemble pour un slalom de fin de saison. Et on est assez efficace pour descendre sans déchausser jusqu'à 1650 . Ne reste que 5 minutes à faire à pied, skis sur le dos, un avant goût de paradis.

On retrouve la voiture, en route pour les bouchons créés par les frontaliers pour moi.

Pour Pascal, Satan frappera une dernière fois, sa voiture rend son dernier souffle sur l'autoroute du retour.

 

Mon Dieu, mais quelle belle journée

(toutes mes excuses auprès de ceux que mes allusions religieuses auront dérangé ...)

 

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