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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Valais

Ski de Randonnée : La Grande Lui 3509 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisMassif du Mont Blancalpinisme

Sortie classique de fin de saison dans un cadre majestueux

Vue sur la magnifique face Nord du Dolent !

 

Vidéo :

Topo :

Se garer à la Fouly 1593 m

Traverser la rivière et le bout du village pour prendre la rive droite du vallon du glacier de l'A Neuve

Le remonter; Au niveau de la pierre Javelle, basculer direction Nord et gagner un replat.

On trouve alors le pied de la combe du refuge.

Remonter cette combe (on peut gagner le refuge par une traversée parfois exposée aux avalanches.)

Refuge de l'A Neuve 2735 m

De là remonter la combe en direction du petit Darrey, virer à l'Est, pente un peu plus raide et gagner le plateau supérieur

J'ai gagné le sommet en prenant le couloir de neige à droite du gendarme situé à l'ouest de la Grande Lui (45 50°) puis l'arête facile jusqu'au sommet - 3509 m

 

 

La FoulyLa Fouly

La Fouly

Récit :

 

D'habitude, quand je pars en montagne pour une grosse journée, je me lève aux aurores, et je me fais la route le matin de la course (et quand je dis aurores, c'est plutôt le milieu de la nuit...). Cette fois, ci, je change la méthode... Tin tin tin, suspense, que vais je sortir du chapeau...  Et ben je pars la veille au soir. Je vois, vous êtes déçus, vous pensiez à une révélation incroyable. Et bien désolé, je vous laisse tout de même lire le récit de cette jolie journée.

Bref, Lundi soir, après une belle journée de travail, je rentre à la maison retrouver les enfants. Oui, je ne retrouve pas Force Roz', qui travaille à l’extérieur. Je ne vais pas vous raconter TOUTE ma vie non plu !

Bref, je prépare un bon repas, que l'on déguste ensemble puis je regarde l'émission "Quotidien" jusqu'à la première pub, et je quitte la maison. Non, pas d'inquiétude, Marie et louis ont bientôt 18 ans, ils devraient parvenir à survivre 24 h !!!

L'avantage en partant tard, c'est qu'il y a beaucoup moins de circulation. Donc sur la route , tout va bien... Ou presque. Quelque chose me turlupine. J'ai prévu de gravir le Vélan par le couloir Annibal, Voie sur laquelle j'ai déjà butée 3 fois. Et, la météo est bonne, mais le Bulletin d'évaluation des risques d'avalanche est difficile à interpréter. Je m'explique : Risque 2 d'avalanche, donc plutôt raisonnable mais avec une zone à risque couvrant les versant Ouest Nord et Est au dessus de 2200 m. Le Vélan mesure 3700 m, largement au dessus des 2200 m indiqués dans le bulletin, et le couloir est orienter Sud Ouest, donc si on veut chipoter c'est pas ouest, mais c'est vraiment pour chipoter...

Accessoirement, la pente du couloir est bien supérieur à 30°, pente fatidique pour le déclenchement des avalanches...

Je réfléchis tout en roulant. Et je prends la décision de prudence : changement d'objectif, on va aller faire simplement la grande Lui.

Oui, la météo nous impose une sortie à la journée, pascal n'est dispo qu'aujourd'hui et de toute façon, il fait pourri demain !

 

je passe un coup de téléphone à pascal, et on se donne rendez vous à Martigny

 

Je roule.

La Fouly

La Fouly

Martigny, j'arrive au parking, Pascal est déjà là. J'extirpe mon grand corps dégingandé de la voiture et je salue Pascal, c'est la première fois qu'on se rencontre. Bon, pour vous décrire Pascal, ben c'est assez simple, il ressemble à Jésus, mais avec une Goretex. Même barbe, même stature, de nuit, on apercevrait presque l'auréole !  On ne traine pas sur le parking, en route pour la Fouly, on va tacher de trouver un endroit pour dormir sur la route.  Et on remonte la vallée sauvage, au détour d'un virage, un petit parking fera l'affaire.

 

On papote un peu, et on prépare chacun nos affaires, j'avoue que je suis devenu un spécialiste de la nuit en voiture : J'ai enlevé les sièges arrière, j'ai emmené un matelas, un coussin et mon duvet -15°C ...

Bref, tous les ingrédients pour passer une bonne nuit.

Et je passe une bonne nuit. Réveil à 6 h. -3°C !  Quand je sors de l'habitacle, Pascal est déjà debout. On déjeune rapido et on termine la route qui nous amène à La Fouly.

Sur le parking, un type est déjà là.  A peine le temps de lui dire bonjour, qu'il est déjà parti, vers quel sommet, je ne le sais pas, il y a deux classiques dans le coin : le Dolent et la Grande Lui. Trop tard, El Diablo est parti.

 

en montant à la Grande Luien montant à la Grande Luien montant à la Grande Lui

en montant à la Grande Lui

On traverse les ruelles de la Fouly, puis mon idée est de suivre la route de droite, sur la carte. On trouve la route, mais celle ci ne mène pas à un sentier mais à un camping... En cul de sac. Il faut louvoyer dans les vernes, avec les skis qui accrochent. On retrouve le lit de la rivière, de gros blocs inconfortables pour la marche. On traverse la rivière pour se retrouver sur l'autre rive, et traverser de nouveaux arbustes et enfin , ô Graal suprême, retrouver un sentier. Et la neige. On chausse les skis.

 

Pascal n'a pas une grande expérience, et je luis donne quelques conseils. On est parti, sur la rive droite du vallon, la trace monte dans les pentes pour éviter les arbustes, puis fini par redescendre. Pascal, me demande de boire, et là, tout s'éclaire, Je suis Marie-Madeleine qui vient éponger le front du Christ dans son ascension vers le Golgotha... Et en matière de calvaire, on ne va pas être déçu...

Bref, Jésus boit, et on repart. Moi j'ai mon petit pipeteur qui me permet d'éviter les pauses superflues !

le soleil darde, on commence à cuire, je me retrouve en carline.

 

Pascal se débrouille bien, le rythme est correct et , même si les conversions ne sont pas parfaites, il s'en tire très bien.

On remonte le vallon ,on repasse en rive gauche, il faut louvoyer entre quelques cailloux, ce qui demande un poil de technique. El Diablo est loin devant, il file vers le sommet.

Jésus redemande à boire, je lui indique qu'on fera la pause plus tard, on ne va pas s'arrêter toutes les cinq minutes.

 

Grande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuveGrande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuveGrande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuve
Grande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuve

Grande lui : Le Dolent, arête Gallet - l'A neuve

S'en suit un long passage à plat, Jésus montre quelques signe de faiblesse ( je ne sais plus comment c'est écrit dans l'évangile, mais l'idée, c'est ça) Et là, point de Simon de Sirène pour venir porter ton sac à dos. J'essaie juste d'adopter un rythme lent mais efficace. Malheureusement, je largue Jésus qui chute pour la première fois. On parvient à un nouveau virage, et Jésus chute, dans sa conversion, pour la seconde fois, retentant immédiatement sa chance, il chute pour la troisème fois... Le calvaire, je vous savais prévenu !

 

Jésus ne parvient plus à avancer. Il fait dix mètres et se pause sur ses bâtons, essoufflé.

On attaque la partie plus raide, sous le refuge. Ce qui n'arrange rien. Je sais qu'il n'ira pas en haut, le risque est trop grand de le retrouver crucifié. Il me propose de me laisser aller au sommet et de m'attendre.

Parfait pour moi, je lui indique que je vais lui laisser du matos superflus à la hauteur du refuge qui est un peu plus haut)

Je l'entends murmurer : "père, père pardonne lui, il ne sais pas ce qu'il fait !"

Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A NeuveGrand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve
Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve
Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A NeuveGrand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A NeuveGrand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve

Grand Combin, A Neuve Dolent arête Gallet - cabane de l'A Neuve

Je file, en haut  de la combe, el Diablo n'a pas pris son temps. Je décide de faire un petit pointage. Il me faut 50 minutes pour rejoindre le haut de la Combe,  il me sera impossible de le rattraper.

On arrive à la pente raide, qui donne accès au plateau sommital, le vent froid des glaciers me congèle, je suis toujours en carline, et c'est vraiment trop juste. J'opère une pause "polaire". Les paysages sont magnifiques, la face Nord du dolent, sa jolie arête Gallet, la convoitée A Neuve, superbe !

Le plateau est là, j'essaie de trouver où est El Diablo qui devrait m'avoir fait une jolie trace vers le sommet. Je ne vois rien. J'enquille donc le plateau, je ne vois pas de trace dans la face sous l'arête. Quand je le vois, Satan s'approche en godille. Il s'arrête et m'annonce qu'il n'est pas aller au sommet, mais qu'il y avait des traces là où il s'est arrêté. Parfait, rien à tracer, ça va être les doigts dans le nez. Et le Diable, repart de sa belle godille vers les enfers (ou la Fouly, je ne sais pas)

sur fond de Dolentsur fond de Dolent

sur fond de Dolent

sommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolentsommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolentsommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolent
sommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolentsommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolent

sommet de la Grande Lui altitude 3509 m dolent - aiguille d'argentière (Barbey) Dolent

Je dépose les skis, et j'attaque la montée jusqu'à l'arête, tout à gauche du plateau. Une fois sur celle ci, je ne vois aucune trace. Ah, le Diable m'a entourloupé ! Me voilà au mauvais endroit. Je scrute l'arête, ça ne passe pas, ou ça passe peut être, mais il va me falloir des heures pour traverser un énorme gendarme. Je décide de redescendre et d'attaquer la facette sous l'arête à gauche du sommet.

Je redescends, je déplace mes skis, et je traverse à pied pour me retrouver sous la facette.

Et c'est reparti vers le haut, d'abord facile, puis une portion mixte, que j'ai défini, depuis le bas, comme le Crux de la voie. Il a beaucoup neigé, et les prises sont masquées sous une épaisse couche de neige. Les crampons crissent. Le piolet grince. Son ancrage, incertain, me stresse.

Prise à main droite, piolet au dessus, j'élève ma jambe gauche, sur un blog lisse. Si tu as peur, tu n'appuies pas, et si tu n'appuies pas, ça va glisser. Il faut être franc avec l'appui. Ce que j'essaie de faire. Je bascule , su rl pied gauche et je m'élève. Ouf, encore deux pas technique, ensuite la neige, j'vance vers le haut en longeant les quelques rochers qui apparaissent par endroit. Puis dré dans le pentu, tout droit jusqu'à l'arête. Le cardio à fond, quelques pauses pour récupérer  et m'y voici. Le reste est facile : une centaine de mètre d'arête sans difficulté ! YES

Dolent arête Gallet

Dolent arête Gallet

Je redescends, d'abord l'arête puis la face, le pas de mixte est passé facilement, avec mes grandes jambes, c'est plus facile. Jez retraverse jusqu'à mes skis. Je passe un coup de téléphone à Pascal pour lui annoncer que je vais arriver d'ici une demi heure, j'ai bien conscience que j'ai été un peu plus long que prévu.

 

Dolent arête Gallet détail glace
Dolent arête Gallet détail glace

Dolent arête Gallet détail glace

Et zou, descente à ski, d'abord dans une poudreuse tassée, mais toujours dans ce paysage de rêve.  La pente augmente quand on quitte le plateau, je poursuis mes grands virages. J'opère juste quelques pauses pour laisser le temps à mes cuisses de récupérer.

J'enchaine avec la combe à droite du refuge.

La neige est juste transfo à présent, j'en profite toujours. Je scrute le bas de la pente, où il me semble voir mon dépôt de corde. Pascal devrait m'y attendre.

Je file, je surveille qu'il n'y aie pas de trace en direction du refuge, mais vu le risque d'avalanche, peu de chance qu'il se soit dirigé par là .

J'arrive au dépôt de matos, et là, rien, personne. Rien n'a été touché. Bon, il n'a pas eu la force de monter jusque là. Je charge le tout sur mon sac et j'entame la descente. En dessous, personne, Pascal serait-il descendu aux enfers avant de ressusciter ? (d'où son absence) En plus vu qu'il a du croiser El Diablo...

 

Bon en attendant, je cherche mon acolyte dans le vallon. L'appelant de temps à autre pour ne pas le louper, dès fois qu'il fasse une sieste. Je déclenche une petite coulée de neige humide dans une pente un peu raide.

Puis je poursuis en dessous.

je ne le trouve pas. Ma consigne était clair, il devait m'attendre, mais il a du trouver le temps long...

Tout devient terre à terre, je commence à psychoter sur les mesures à prendre.

Au loin, je vois un skieur, qui chute. "Mon Dieu, mais c'est lui ! " Je descends, mais je ne vois rien , j'ai du rêver. J'appelle au cas où, et on me répond, il est juste en dessous, caché par quelques arbustes. Je le retrouve toujours par terre, il n'a pas bougé depuis sa chute !

Je lui fait part de mon inquiétude. Il m'indique, que voyant El Diablo qui lui a affirmé que j'étais quasi au sommet, il avait décidé de redescendre. Satan avait encore sournoisement frappé !

le calvaire de Pascal est allé jusqu'aux vomissements. Sale journée pour lui, mais que fait Ponce Pilate ?

On repart ensemble pour un slalom de fin de saison. Et on est assez efficace pour descendre sans déchausser jusqu'à 1650 . Ne reste que 5 minutes à faire à pied, skis sur le dos, un avant goût de paradis.

On retrouve la voiture, en route pour les bouchons créés par les frontaliers pour moi.

Pour Pascal, Satan frappera une dernière fois, sa voiture rend son dernier souffle sur l'autoroute du retour.

 

Mon Dieu, mais quelle belle journée

(toutes mes excuses auprès de ceux que mes allusions religieuses auront dérangé ...)

 

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeValaisAnne

2ème jour de notre séjour dans le massif des Combins

Avec au départ comme objectif le Tournelon Blanc... Mais la météo a quelque peu contrarié nos plans

Magnfique descente par le col de Boveire sur Bourg Saint Pierre

 

Vidéo :

 

 

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

Récit :

 

Je n'ai pas trop mal dormi.

Il y a eu du vent toute la nuit, le refuge à couiné, grincé, ce fut une nuit impressionnante.

Je lève un œil, et je vois Thierry déjà en train de se préparer. Je lui demande s'il est l'heure, il me confirme que oui !

En route pour l'aventure, et l'aventure c'est : ce préparer dans la nuit du dortoir, sans réveiller les autre... ou plutôt en tentant de ne pas réveiller tout le monde. En plus , j'ai fait un truc que je fais rarement, j'ai monté mon sac à dos dans ma chambre sans en préparer le contenu. Bref, j'essaie de ne pas éblouir nos voisins, j'essaie de ne pas faire cliqueter cette broche à glace, dont l'unique but dans la vie est de venir faire tintinnabuler sur mes couteaux … tel le traineau du père noël...

 

Se rajoute en plus la fourbure lié à la journée d'hier, et je n'ai aucune souplesse ce matin.

Je descends dans le réfectoire, où le gardien nous accueille. Il surveille particulièrement Anne, qui se sert abondamment. Une tension se crée entre le bourru gardien (pléonasme) et la sportive accomplie ( oui, qui connait un gardien qui n'est pas bourru?) . Je déjeune rapido, je finalise le rangement du sac , et je file dehors préparer mes peaux et mes skis.

Au moins, j'aurais une victoire ce week-end : j'ai mis presque une demi heure à mes deux acolytes pour al sortie du refuge ! Ça sera la seule du week-end.

Je me retrouve donc à glandouiller pendant près d'une demi heure, tandis que les tourtereaux se préparent.

Le vent est là, une alpiniste recherche une de ses peaux, qu'elle avait peu judicieusement laissé à sécher dehors. Le vent l'a emportée...

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

Et on démarre. Sur la moraine, je joue mon rôle de leader en menant le petit groupe. Anne lambine derrière, elle démarre en mode Diesel, m'explique Thierry. Le vent est là, le Combin est toujours sous un énorme nuage, à notre gauche, la crête qui mène au Tournelon Blanc est balayée par le vent. C'est pas gagné …

 

Au bout de la moraine, il faut en descendre, c'est glacé, c'est raide, les peaux accrochent mal, je descends prudemment, tandis que je sens la pression d'Anne qui file derrière moi. On se retrouve sur le plat du glacier, le vent forci, on avance d'un bon pas, mais on se fait bousculer par le vent de temps en temps. Il faut de temps en temps s'arrêter, temps les bourrasques nous déstabilisent. Sur la crête du Tournelon Blanc, le vent décoiffe fort, sans doute proche de 100 km/h. Je commence à penser que nous n'irons pas au sommet. On discute avec Anne, on décidera au pied de la pente. En attendant, on avance, bousculés par le vent !

 

Je me pause près d'un rocher, dans un trou abrité du vent, afin de mettre mes lunettes. La tempête est bien là, je décide de renoncer au Tournelon Blanc, il a l'air de faire meilleur à l'ouest du massif... pour l'instant... Je m’inquiète, on va devoir descendre un versant que je ne connais pas, si la tempête s'en mêle, on va devoir jouer du GPS...

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

Je poursuis et finis par rejoindre Anne et Thierry au pied du Tournelon Blanc, en fait, pour être honnête, je ne les ai pas rattrapés, ils m'ont attendu... Je leur indique ma décision, vu le vent, ils acceptent, et on file vers l'ouest, traverser le Grand glacier de Panossière. Je stresse un peu au passage de lignes de fissures qui sont sans doute la marque de sournoises crevasses.

Du stress mais pas le choix, il faut traverser. Je finis par retrouver une vieille trace, c'est idiot mais c'est rassurant, alors que le risque est le même. Thierry, Rantaplan, est passé devant. Il prend beaucoup d'avance, je papote avec Anne derrière. Étonnamment, le temps tourne, et il semble faire meilleur sur le Tournelon Blanc. Peut être avons nous pris la mauvaise décision. Anne me propose de faire demi tour. Il est trop tard. On surveille du coin de l’œil si des cordées partent vers le Tournelon... On serait vert.

Ici, coté petit Combin, le vent est moins important et le soleil perce. C'est quand même plus agréable.

 

On rejoint le plateau, Thierry est vraiment loin maintenant, Anne fini par me larguer elle aussi. Je me retrouve tout seul, comme un malheureux, derrière.

Thierry, qui débute en ski de rando (depuis peu de temps) se met à tracer la pente raide. Avec talent, la trace est parfaite, ni trop raide ni pas assez, les conversions bien placée. Il poursuit même au dessus des dernières traces à pied, dans une pente particulièrement raide. Dépot des skis sous une barre rocheuse.

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m
Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m
Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

Je ne suis pas encore prêt quand ils partent. Tant pis, je serais encore seul dans la partie alpi. Avec un peu de chance, vu qu'ils doivent tracer, je vais peut être les rattraper... Ben non, Anne est repassée devant, et ils galopent. Pente à 50°, Anne est à fond, elle n'a pas usurpé son surnom de Duracell. Thierry, la colle. Je suis 30 m plus bas. La partie raide s'achève sur une jolie arête. J'en profite pour faire quelques photos, reste un peu de glace, une partie mixte facile et le sommet. Yes !

 

Après la photo protocolaire, on part dans la descente... Et … je me fais également larguer ! Y'a pas de justice ! Moi, le vieux briscard des montagnes, je me fais larguer par un jeune chien fous débutant... Rantanplan est vraiment trop fort. Je descends concentré. D'autant plus que je me rends compte que mes crampons bottent. C'est vraiment la loose, ces crampons Camp Corsa Nanotech. Après avoir cassé la barre frontale l'année dernière aux Dômes de Miage, avoir tordu la barre centrale au Mont Blanc avec Louis, je me retrouve avec des crampons qui bottent à fond, alors que j'ai mis du scotch américain en guise d’anti-botte. Ça n'améliore pas mon rythme. Je descends prudemment, mais je descends, tapant bien les crampons pour débotter. Je finis par rejoindre Anne et Thierry. Quand j'enlève les crampons, je vois la neige collée dessous, … et ça fait peur !

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

On chausse les skis, Anne serait chaude pour enchainer avec le Combin de Corbassière, mais j'avoue que je me sens un poil fatigué. Je lui propose de redescendre assez bas pour profiter du ski avant de remonter au col.

Solution validée.

 

Anne part devant, je la rejoins, et Thierry se débat avec la pente. Je passe devant, et je vise le trou créé par une crevasse... enfin, je crois. Hop on remet les peaux, je pars devant, mais rapidement, Duracell et Rantanplan me passent, et me larguent. Je suis vraiment trop nul. Bon, je laisse les deux sportifs partir, impossible de suivre leur rythme au risque d'exploser. Quelques virages suivant, arrive le dépôt des skis, je n'y suis pas encore qu'Anne et Thierry filent dedans, quand je suis au pied, ils sont déjà à mis pente du petit couloir. Je prends le temps de mettre mes skis sur le sac. Et hop, départ pour le couloir, pas trop raide et pas trop long, voici le col et la fin des difficultés, il fait beau. La pause pique nique est la bienvenue. Saucisson, tome de chèvre, reblochon, accompagné de pain au noix, il ne manquait que le vin rouge.

 

Et c'est là qu'est mon heure de gloire, pas due à mes capacités de skieur, mais à la qualité de mes skis, les ZAG Ubac, 95 au patin : ils tournent tout seuls. Et d'un piètre skieur emprunté, la métamorphose donne un chamois des descentes ( si la neige est bonne uniquement …)

Après une petite traversée, on passe à une poudreuse tassée légèrement croûtée, puis, le Graal : de la poudreuse ! Et les Zag, tournent , et font de moi un skieur de compet... Quel plaisir. Anne, avec ses allumettes, s'applique à faire de la godille. J'avoue que je profite des grandes courbes. Quel bonheur !

J’enchaîne les virages à vive allure.

Je fais des pauses pour attendre mes deux comparses.

 

J'avoue que j'ai bien profité de la descente, tout en gérant l'itinéraire.

Après la poudreuse du haut, la transfo en dessous. Puis, à basse altitude, des trous d'eau, le ski qui s'enfonce soudainement dans la fange ! Je parviens à éviter des tomber au prix d'un effort important.

Ce phénomène m'est propre, Thierry et Anne qui doivent peser 20 kg de moins que moi, surnagent malgré leurs skis étroits.

Faudra que je pense à faire un régime...

 

Vient le bas de la neige, un passage sur une piste étroite, avant de quitter les skis à 2OOOm

Reste le portage 40 minutes skis sur le dos pour rejoindre la civilisation.

 

2 belles journées de montagne. Faudra revenir pour le Tournelon Blanc et le Combin de Corbassière !

 

à une prochaine

Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m
Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m
Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m
Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m
Ski de rando : Combin de Boveire 3663 m

Ski de Rando : Petit Combin 3663 m par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeValaisAnne

Traversée Bourg Saint Pierre - cabane de Panossière

 

pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué... Plutôt que de monter à Panossière par le chemin normal, y acceder en se faisant un joli petit sommet au passage. Bon ça rajoute plein de difficultés et de dénivelés, mais ça offre une jolie course !

 

Vidéo

Topo :

Se garer au Nord de bourg Saint-Pierre en face de la station service (Notre dame de lorette sur la CNS) 1621 m

Remonter la piste qui part vers le nord et rejoindre le Creux du Mat. Poursuivre en direction du torrent d'Allèves.  Passer sous le Boveire d'en Bas 2227 m (Sud) . remonter la Combe de Lane puis virer à droite vers le glacier de Boveire. à 2900 m,  virer dans le couloir en contournant le point 2977 m CNS. Remonter le couloir plein nord avant de basculer vers l'Est dans un couloir secondaire (glacier pendant proprement dit).  Remonter le couloir pour parvenir à la crête; De là, on rejoint le Petit Combin à 200 m.

 

Descente : Par un mouvement enveloppant, rejoindre le glacier des follats que l'on descend surtout en rive droite dnas la seconde partie. traverser le glacier de Panossière avant de remonter sur la moraine qui mène à la cabane (bien visible)

Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats
Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats

Récit :

 

Je le savais...

Je le savais qu'en emmenant Thierry et Anne, j'allais en ch..... Ben oui, ils font du sport H24 ! Elle a passé son temps à aller deux fois plus vite que moi dans mes ascensions des 82 4000 (on a quand même 39 4000 en commun)  et Thierry est un ancien champion d’athlétisme...

Je le savais...

J'allais passer un sale quart d'heure. L'expression est mal à propos, c'est plutôt un sale 10 h ... et 10 h... C'est long !

 

Bref, covoiturage depuis Martigny pour rejoindre Bourg Saint Pierre "La Maudite" ... Ski sur le sac et c'est parti. Il n'y a pas un pêt de neige, on n'a pas fini de porter ...

Comme souvent, on papote. Poliment, mes deux acolytes me laissent devant. Pour faire le rythme, mais surtout pour ne pas me larguer en avançant trop vite. On traverse un torrent comblé par une avalanche et on rejoint le Creux du Mat. Pour l'instant , tout va bien ... Légère hésitation quant à l'itinéraire à suivre, heureusement, j'ai la carte dans ma poche, et zou on repart sur le bon chemin. 2000 m, voilà enfin la neige. Au début on marche dessus pensant qu'il va falloir déchausser. En fait il n'en est rien. on se fait une petite pause pour passer en mode ski. Il y a pas mal de nuages ce qui rend la montée plus facile, on évite le cagnard du printemps. Je trace pour l'instant devant mes deux champions : Duracell et Rantanplan. Bon ben Duracell, vous la connaissez. Rantanplan est le nouveau venu, un peu chien fou qui n'a peur de rien et qui peut suivre son maître pendant des kilomètres en plein désert sans se plaindre. (J'ai longuement hésité entre Rantanplan et Superman... Mais Superman est moins rigolo... NDLA)

 

Pause pique nique avant le couloir.

Pour moi, c'est une boite de filet de merlans à la moutarde. Tout ça en l'honneur d'Yves qui a passé son séjour en Ortles à en manger. J'agrémente ce poisson (Riche en oméga 3 pour les nutritionnistes) avec un petit excellent petit Reblochon, merci Anne et Thierry !

Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats
Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats
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On repart vers le haut, dans une neige bien dure et une pente raide. Anne galope devant Thierry qui la colle. Un an à peine qu'il fait du ski de rando, il se balade dans la pente, conversion après conversion... "Il est fort , ce Rantanplan ! " Je jette l'éponge, la pente devient trop raide pour moi, et je chausse les crampons. Thierry a la politesse de m'imiter, tandis qu'Anne galope vers le haut à ski. On se retrouve à deux, en crampons.  Thierry me laisse sur place, méditer sur l'importance de l'entrainement et la nutrition sur la performance... Faudra que je pense à perdre ces quelques kilos en trop... J'arrive bon dernier là ou Anne met les crampons.

On repart vers le haut avant une petite traversée pour rejoindre l'axe du couloir.

Resouci (ou souci derechef, ce qui est plus correct) de poids. Anne trace devant, Thierry passe derrière, et je laboure la trace en m'enfonçant jusqu’aux cuisses par moment... faudra vraiment que je pense à perdre ces kilos superflus... ( Je crois que je me suis trouvé un surnom : le laboureur.)

Et le laboureur, il a un gros défaut : même quand c'est tracé, il s'enfonce encore, et donc se fatigue même quand il est derrière.

On poursuit vers le haut. Quelques zones en neige méga dure, je parviens alors à suivre le rythme de mes deux partenaires, mais dès que c'est plus facile, je perd du terrain, alors qu'Anne se tape la trace !!! Les pauses sont rares, trop rares, je parviens à de rare moment à passer devant pour réaliser une photo ou une vidéo. Ça casse un peu le rythme, mais ça me permet de revenir (sournoisement je l'avoue) aux avant postes !

Il se met à neigeoter. On a bifurqué dans la seconde partie du couloir. Le tout fait prêt de 800 m, jamais hyper raide, mais tout de même un peu. Ça fait chauffer les mollets !!!

Et on avance, Duracell, l’infatigable, devant. Rantanplan à ses basques, Le laboureur est plus ou moins loin... derrière. Je vie ma vie d'alpiniste laborieux. On progresse, on passe à proximité de la glace du glacier pendant. Anne accélère... Ou c'est moi qui ralenti... La loi de la relativité s'applique sans doute ici.

Tiens en parlant de relativité, petit aparté, je vais vous expliquer un truc incroyable.

Imaginons que vous êtes dans un train...

Ce train fait le tour de la terre... (jusque là, tout va bien également)

Il accélère pour atteindre presque la vitesse de la lumière (299 792 458 m/s largement plus rapide que moi dans le couloir, je sais !)  Juste pour info, il n'atteint pas la vitesse de la lumière (c'est impossible). Si vous avancez dans le Wagon, dans le sens de la marche... Et ben le temps va ralentir.  incroyable non ! Et ben c'est ça la relativité. (en plus vous allez vieillir moins vite)

Fin de l’aparté, revenons en à nos moutons...

Je me retrouve derrière. Anne accélère. Thierry dans la roue (ils font beaucoup de cyclisme). Voilà un laboureur dépressif dans la trace. Je les vois qui rejoignent le goulet final. Le rythme ne faibli pas. Je monte à mon rythme et rejoins le haut du couloir, puis le plateau du petit Combin. Le vent nous accueille. Le plateau est verglacé par le vent. Je trace un peu devant, mais Thierry me dépasse et me laisse sur place. Anne a la gentillesse de faire les derniers mètres avec moi.

Sommet, Yes ! 2100 m de déniv tout de même dont 400 m de portage (pour cause d'absence de neige) et 800 m de portage couloir !

Je tente la roue du sommet comme à l'Elbrus ! et ça passe

Anne en fait de même, avec grâce !

 

Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats
Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats

Après la séance photo, il faut penser à la descente. Et je reprends mon rôle de leader. Ben oui, je suis le seul à avoir étudié le topo. On se fait l'arête à ski avant de basculer. On a choisi de descendre par le glacier des follats, plus technique et plus direct (et surtout, je ne l'ai jamais descendu !!!)

La neige est correcte au début

Rantanplan, qui est, je le rappelle, débutant (ou presque) se débrouille comme un chef. Ça me dégoute, il est doué en tout : en athlétisme, en trail, en triathlon, en ski de rando (montée ET descente !); Il a réussi à se faire la descente, sans faire trop de dérapage !

Après la bonne neige, on se retrouve dans une neige hyper dure et trafolée bien désagréable à skier. Il faut contourner quelques crevasses.  J'ouvre la route. Le vent est bien là, un gros foehn annoncé pour les deux jours.

Derniers virages avant de rejoindre le grand glacier de Panossière. Gros schuss. Avec mon poids, j'assure. Les deux poids plumes ne font pas le poids (Ça a aussi ses avantages ...) Un peu de pousse bâton puis on remet les peaux pour remonter la moraine du refuge.

Et c'est bibi qui trace (pour une fois) Ne vous inquiétez pas, Duracell et Rantanplan sont bien calés dans mes skis !  on rejoint le haut de la moraine, puis ensuite le refuge.

Installation, courte sieste (il est 17 h quand on arrive au refuge) puis excellent repas avec spaghetti aux champignons. Seul regret, il n'y avait pas beaucoup de rabe. Et j'avoue que notre gourmandise... Ce qui m'a fait râlé : voir après le repas que certaines tablées n'avaient pas fini leur plat !... :-( J'avoue j'ai un peu enragé ...

 

Demain, l'objectif est le Tournelon blanc avant de rentrer en passant par le Combin de Boveire...

Une grosse journée en perspecive (mais peut etre un peu moins grosse ;-) )

Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats
Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats Ski de Rando : Petit Combin 3663 m  par le glacier Pendant - Descente par le glacier des Follats

Vidéo : Ski de rando au Combin de Boveire 3665 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisvidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Au départ on avait prévu Tournelon blanc + combin de Boveire

un mur de Foehn sur le Grand Combin avec un vent violent nous ont fait nous contenter du Combin de Boveire...

Traversée Cabane de Panossière - Bourg Saint Pierre

Vidéo : Ski de Rando : Petit Combin par le glacier Pendant 3663 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisvidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Descente par le glacier des Follats

Traversée Bourg Saint-Pierre Panossière

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m

Apoutsiak — ValaisSki de randonnée4000Zermattalpinisme
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m

Cette année, c'est l'année des sommets déjà faits...

L'Alphubel n'échappe pas à cette règle

Déjà gravi à deux reprises, une fois par la Rottgratt avec Helmuth et Stinj, avant la traversée Täschhorn Dom

la seconde avec Steph en ski de rando par la voie Normale.

 

Vidéo

Topo :

Tächhütte 2701 m

Parking à Täschalp (gratuit !!!) remonter le sentier qui amène à la Täschhütte

500 m de déniv - 1 h 15

Alphubel 4206 m
 
Emprunter le sentier qui part à droite  puis remonter les pentes  qui mènent à Chummibodmen (sentier quand il n'y a plus de neige) Rejoindre l'Alphubelgletscher et prendre la branche de droite en montant.  La suite s'est en écharpe (pente un poil raide) pour  rejoindre l'Alphubeljoch 3772 m.
Tirer plein nord pour atteindre les pentes sous le point 3860 m (à flanc)  Remonter au mieux les pentes raides et exposés (séracs - crevasses) qui montent à l'est de l'antécîme 4188 m de l'alphubel  puis par l'arête facile rejoindre le sommet (4206 m)
 
Descente :
Par le même itinéraire ! (perso, j'ai fait un petit détour par le Feechopf 3887 m, pour la vue (20 minutes de montée en plus)

 

 

Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Récit :

je suis parti tard... j'arrive donc tard à Täschalp. Cette année très enneigée laisse sur les bords de la route les stigmates d'énormes avalanches peu habituelles ces dernières année.

Je me gares sur le petit parking, il est prêt de 18 h. On voit déjà le refuge, 500 m plus haut !

1 h 30 maxi d'ici, mais je suis chargé lourdement : objectif : Alphubel et Rimpfischhorn ! Gaz gamelles et bouffe pour 3 jours, sans compter les skis sur le sac. Quand je charge le sac, ça n'est pas le meilleur moment.

Je connais le sentier, c'est parti, ce vallon est sauvage et vraiment joli. Juste à l'écart de Zermatt et ses touristes. Ici, il n'y a personne. Peut être vais je être seul au refuge.

Je grimpe, je filme un peu (pour toi, public !) j'appelle Sandrine, on papote, j'avance.

Une traversée de torrent, un névé au dessu, il ya des traces mais il est 18 h et la neige ne tient pas. Je finis par glisser, simple petit coup de stress, ça passe. Tout va bien. Sous le refuge, quelques névés viennent compliquer la progression. Je vois qu'il y a quelques personnes sur la terrasse.  La fin est plus longue que dans ma mémoire mais je finis par atterrir sur la terrasse. il y a beaucoup plus de monde que je ne le pensais.

Je m'installe sur la seule couchette qui reste (refuge 9 places) Ca n'est vraiment pas la meilleur. à l'étage, sans bordure, le long du vide avec un poteau au niveau de mes pieds à droite.

Je ferais avec ...

Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Une description des différents protagonistes s'impose, même si je n'ai pas bien eu le temps de les observer vu mon arrivée tardive. En gros il y a 8 suisses et un petit Français, ma pomme. Enfin quand je dis 8 Suisses, il y 7 Suisses et une jolie Suissesse, Tatiana.

Tatiana, elle a les cheveux blonds

Tatiana elle a les cheveux longs

Tatiana elle a un corps de rêve (enfin chacun l'imagine parce que sous la combinaison de ski, on ne voit pas bien les formes)

Et bon, vous imaginez bien que quand il y a Tatiana dans un refuge avec 8 velus. Ca crèe une ambiance, comment dirais je ... plein de testostérone .... oui c'est le bon terme.

L'un se prend pour un shadock, il se met à faire des pompes, sans fin, il a du en faire plus de mille dans la soirée.

L'autre se balade torse nu, des abdos en tablette de chocolat à la vue de tout le monde, flûte je ne peux pas lutter

Un troisième, au physique plus ingrat, se met à réciter du Baudelaire. Chacun ses atouts.

Tatiana fait mine de ne rien voir, installée délicatement sur la rambarde du refuge, cheveux au vent, nez au soleil, elle rayonne et lui fait concurrence.

Le quatrième montre la plage, bandant ces biceps pour insister sur la direction.

Le troisième après avoir fini Baudelaire (il est très rapide) s'attaque à Hugo "Demain, dès l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne.

Ce qui suit a ruiné nos vies. Un Alpiniste, non que disje pas un Alpiniste, un Athlète, déboule du fin fond du refuge, il vient s'installer à coté de la Belle. Non Non ! Tous ces efforts... le temps s'arrête, seconde suspendue. Ô temps suspend ton vol, ô cruelle destinée. Il enlace l'objet de convoitise... Non Non, et l'embrasse langoureusement. Je pleurs, nous pleurons. Le bellâtre jubile, tout en possédant la bouche de sa partenaire. Chacun baisse les yeux, humilié.

Les pompes ralentissent, le T shirt se baisse, la plage s'éloigne et Hugo va rejoindre Harfeur, bien loin de nos montagnes valaisannes. Le soleil glisse de tristesse derrière un nuage noir... pour pleurer longuement

Je file dans la cuisine, ne souhaitant pas assister à la suite de ce triste spectacle. J'engloutis mon sandwich de gare ainsi que quelques chips; Je me change et file au lit bouquiner et déprimer quelle triste fin de journée...

"Triste et le jour sera pour moi comme la nuit."

 

Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Nuit difficile

La peur de tomber de cette couchette exposée

La tristesse d'une soirée pleine d'espoir que l'autre est venu toute gacher

Minuit trente

Une frontale vient éclairer le dortoir.

Qui cela peut être ?

Je finis par comprendre que ça vient de dehors...

Ils discutent, Fort.

bon quand il rentrent dans le dortoir, ils se rendent compte de leur c....

Ils discutent encore mais un peu moins fort, et pour eux , c'est la loose, il n'y a plus de couchette, le mec à deux places à ma droite, se dresse et fixe les nouveaux entrants de ses yeux de kalachnikov (oui, les yeux de kalachnikov, ces comme des yeux avec des  mitraillettes mais en pire !) je pense qu'ils se sont installés par terre...

Je me rendors

Vers 3 h 15 c'est déjà le bin'z j'essaie de dormir

3 h 30, c'est pire, je finis par me lever (j'avais prévu 4 h 05 !) Mais vu le bruit, je ne peux plus rien espérer. je me lève. Les 2 arrivés fort tard hier soir ont récupéré deux places dans les couchettes libérées.

Cacun se précipite dans, l'entrée. Oui Tatiana et son Jules se sont levés les premiers. On aspire tous a voir Tatiana en dessous (même si on ne se l'avoue pas)... Mais Tatiana a de la réserve, elle s’éclipse dans les toilettes pour effectuer l'opération. Pas de dessous affriolants, pas même  une petite brassière, c'est presque  un ours qui revient de la fange...

Je grignote mes quelques gâteaux, l'âme en peine.

 

Les cordées lasses, quittent la cabane les unes derrières les autres.

Je sors... le dernier.

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 mSki de randonnée : Alphubel 4206 m

Il faut d'abord prendre le petit sentier et traversé quelques névés. J'arrive à la neige proprement dite. Les autres cordées sont juste devant. J'ai moins de 10 minutes de retard.

C'est parti. Mais je me rends vite compte que je n'avance pas. Le mauvais rhume de cette semaine a laissé des séquelles : je rencoye (alors petit aparté : Rencoyer, en terme Franc comtois ça veut dire avoir plein de glaires dans la gorge, fin de l'aparté. ) Pas de lune, juste ma frontale, la neige et au lon les autres cordées. Je ne parviens pas à les rattraper. La pente est plus ou moins raide, mais ça passe. Je visualise, une cordée de 3 qui me parait très rapide et deux cordées de deux.

Je finis par rattraper une cordée de 2  que je dépasse.

Je rejoins le passage raide qui permet d’accéder aux pentes sous le col et opère une pause.

Je repars vers le col et m'en fait une seconde (pause) histoire de laisser la corde et mob second piolet que j'avais initialement pris au cas ou je ferai le Rimpfischhorn. Le paysage est magnifique. Je file versant Saas Fee, je sais que le glacier est très crevassé, et j'avoue que ça me stresse un peu.   Je me permets une petite sieste d'un quart d'heure avant d'attaquer la montée finale.

Je parviens à rattraper une cordée de 2, le second est à l'agonie. Son premier essaie de le motiver, mais il est au bout de sa vie !!! Je les laisse un peu sur place. avant de gravir les derniers mètres où je croise Tatiana et son Jules. Elle virevolte, elle rayonne, le soleil a de la concurrence. Elle ne s'est même pas arrêté pour un salut amical... Quand on a la loose...

Derniers mètres et sommet ! Je rejoins la cordée de 3 qui y a fait sa pause.

On papote et on profite.

J'ai juste un peu de mal à avaler les fruits secs que j'avais pris ce matin.

Les 3 repartent, la cordée de 2 arrive, épuisée pour le second. A mon tour de quitter le sommet.

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
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Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
Ski de randonnée : Alphubel 4206 m

Quelques jolis virages dans la pente raide avant d'attaquer a longue traversée vers le col..

Je remets les peaux pour aller au Feechopf (dont je ne connais pas le nom au moment  où je m'y dirige. J'avais envisagé d'aller jusqu'à l'Allalinhorn ce qui aurait été classe. Mais ça n'est pas la grande forme et les grande journée chaude ne laisse pas un beaucoup de temps pour réaliser la traversée en aller retour...

Bref le petit sommet est assez vite atteint. Je profite quelques minutes du paysage avant de rejoindre le col et récupérer ma corde et mon piolet.

Je file vers le bas sur une neige encore bien dure. Puis passage à proximité d'un joli petit lac. Avant la soupe des derniers mètres. Je reprends le skis sur le dos et rejoint le refuge. Je rejoins 2 autres cordées. Petite sieste, petit repas et descente à pied vers la voiture.

Il n' y aura pas de Rimpfischhorn, ce que j'avais initialement prévu, la météo n'est pas top, il faut rentrer.

Ski de randonnée : Alphubel 4206 m
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Ski de randonnée - But au Mont Vélan - couloir Hannibal

Apoutsiak — butValaisSki de randonnée

3 grosses journées de montagne en préambule... montée au refuge des Conscrits avec Yves le premier jour. Puis Dômes de Miage "à l'envers" en raison de conditions météo déplorables le matin. Descente vers 15 h et remontée au bivouac de la Maye sous le Dolent dans la foulée départ 20 h arrivée au bivouac 22 h 15.... !!!

Le 3ème jour , Arête Gallet avec Mathieu, et descente à la voiture.

 

J'opère une petite sieste puis je me cherche un logement sur booking.com, l'objectif, être sur la route du Grand Saint Bernard pour gagner du temps demain matin. Pas mal de gîtes sont fermés. Je trouve un logement à Finhaut. je branche le GPS, et là hoops, c'est marrant, ça ne me mène pas où je croyais... Je me rends compte que j'ai confondu Finhaut et Fionnay ! La loose, je vais perdre 40 minutes aller... et retour !

tant pis, c'est fait.

J'opère donc la traversée qui m'amène à Finhaut. Je récupère les clefs de ma chambre. Je bouquine, je me fais une bonne salade valaisanne au repas avant de partir me coucher. Réveil 5 h.

 

Ski de randonnée - But au Mont Vélan - couloir HannibalSki de randonnée - But au Mont Vélan - couloir HannibalSki de randonnée - But au Mont Vélan - couloir Hannibal

Petit dej dans la chambre, jus de fruit et gâteaux. C'est parti. Je redescends à Martigny avant de remonter à Bourg Saint Bernard. Une heure plus tard je suis sur place. Pas mal de nuages sur les sommets, comme les autres jours... Tout ça vient d'Italie, comme d'hab ! Je mets les skis et je pars. Au dessus je vois un gars tout seul puis 2 personnes presque au niveau du glacier, cool, ils vont me faire la trace !

Je remonte la station désaffectée. Les pylônes rouillés, stigmate d'une époque qui sera bientôt révolue. J'ai un bon rythme et je vais aborder le passage raide. Le gars tout seul a mi les skis sur le sac pour monter sur une portion sans neige.

La trace, une fois n'est pas coutume est parfaite et je monte relativement facilement. Il ne faut pas tomber mais ça passe ! Je suis tout fier de remonter cette portion raide sans trop stresser. Forcement je vais plus vite que le gars à pied. Il remet les skis et je finis par le rattraper. Cet un ancien, on discute deux minutes. Il est en balade. Puré moi, j'ai une montagne à gravir alors j'abrège un peu la discussion alors que j'ai un peu l'impression qu'il comptait taper la discute plus longtemps. Suis pas très poli !

Oui parce que les voyants ne sont plus au vert ! la cordée de 2 est parti dans un petit couloir à gauche (Dent de Proz) , donc je vais devoir tracer. Et les nuages s'accumulent, menaçants sur le glacier de Proz sur lequel je me trouve.

Ski de randonnée - But au Mont Vélan - couloir HannibalSki de randonnée - But au Mont Vélan - couloir HannibalSki de randonnée - But au Mont Vélan - couloir Hannibal

Et je pénètre dans la purée de poix, un brouillard à couper au couteau. J'avance, dès que ça se lève un peu, je repère le pied du couloir. Je branche le téléphone sur la carte et le point GPS pour vérifier ma position. C'est pas gagné !

altitude 3000 m. Un peu en dessous du pied du couloir. Dans une coulée d'avalanche, je fais une pause. Je ne m'engage pas dans un couloir comme ça sans visibilité, d'autant plus que j'ai prévu de descendre de l'autre coté, avec son parcours peu évident, louvoyant entre les crevasses et les couloirs à trouver...

Je décide de laisser un quart d'heure au beau temps...

Je téléphone à Sandrine, je m'installe tranquillement, dans ma ouate.

Un quart d'heure plus tard, je signe le bordereau de but. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris un bon petit but.

J'enlève les peaux, et je pars vers le bas. Suivant les quelques traces qui me permettent d'avoir des repères visuels. Je passe sous les nuages, la visibilité redevient correcte.  La pente est raide, elle n'a pas dégelé, mais ça passe. Au pied, il y a 4 personnes qui montent. Je papote avec le premier. Je lui annonce les conditions au dessus. Il a l'air motivé et essaie de me motiver à remonter avec eux ! Je ne dis pas si j'avais descendu 100 m, mais là, j'ai déjà parcouru 500 m de descente et ma décision est prise ! Je les laisse à leur objectif ! Je descends la piste de ski et rejoins ma voiture et l'ancien ! On a enfin le temps de discuter un peu.

Le soleil pointe le bout de son nez. Peut être que ça passait. Trop tard, j'ai pris ma décision ! Et dire que les 4 vont peut être réussir à passer. Il faudra revenir !

Fin d'un gros WE de ski avec un joli but.

Ski de randonnée - But au Mont Vélan - couloir HannibalSki de randonnée - But au Mont Vélan - couloir HannibalSki de randonnée - But au Mont Vélan - couloir Hannibal

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m

J'ai une longue histoire avec cette arête Gallet, histoire faite de but (4)  de de rencontres. Je l'ai déjà gravie il y a 9 ans avec Anne et Claire. C'est donc un retour aux sources, sur un de mes sommets préféré !

 

Vidéo :

 

Topo

Bivouac de la Maye

Depuis la Fouly, possibilité de monter par le chemin d'été.

L'itinéraire décrit ici est l'itinéraire d'hiver. De la Fouly, rejoindre le hameau de l'A Neuve et le pied de la Combe des grands Fonds, que l'on remonte jusqu'à 2000 m environ.

 Basculer en direction du glacier et remonter à flanc les pentes en passant par le point 2302 m (ou plus haut, ça passe un peu partout).

Rejoindre le bivouac de la Maye 2667 m.

Dolent arête Gallet

Du bivouac , rejoindre le glacier du Dolent et le remonter jusqu'à 3250 m (crevasses quelques pentes raides)

La rimaye peut être problematique, elle est souvent assez grosse. La remonter puis tirer à droite vers la grande pente de neige qui permet de rejoindre l'arête gallet (45 - 50°)

De l'arête basculer sur le glacier suspendu, le remonter jusqu'à sa rimaye (à ski) puis remonter les pentes superieures  (50 55°) en restant à proximité de l'arête , 30 derniers mètres en mixte)

Descente

Passer à la vierge et suivre l'arête, basculer versant italient par la pente mixte puis en neige.

La suite de la descente passe à proximité du bivouac Fiorio (au Nord Est) et viser le point 2513 m CNS qui permet de basculer vers le petit col Ferret (2490 m) descendre le petit col ferret et la Combe des Grands fonds jusqu'à la Fouly

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m

Récit

Dans la vie il y a des grosses journées.

Celle ci en fut une... le matin, traversée des Dômes de Miage à l'envers. on se retrouve au parking de Cugnon, il est déjà 15h. Ça va être chaud, j'ai rendez vous avec Mathieu à la Fouly entre 19 h et 19 h 30. Je dois d'abord passer au Vieux campeur de Sallanches pour mes crampons cassés (voir les Dômes d Miage). Je file donc, bonne nouvelle dans le magasin, le remplacement est pris en charge par le SAV. Je repars vers le Fayet et sa grande surface. Je fais le plein de bouffe pour les 2 jours à venir. puis zou, traversée du col des Montets, j'arrive à 18 h 30 à la Fouly, cramé. Je prépare mon sac, je bouffe et je me repose un peu en attendant Matthieu qui est en retard. Le voilà qui arrive dans une puissante sportive.

On peaufine le matos et on part, il est bientôt 20 h. C'est chaud, se retaper plus de 1000 m de déniv après cette journée. On part, je préviens Matthieu que je vais monter à mon rythme, avec l’expérience, je sais que j'y arriverai, mais pas à fond.  C'est parti, moins de 10 minutes à pied, on chausse déjà les skis au pied de la combe des Grands Fonds. Dans les coulées d'avalanche, on papote et le temps passe vite. On remonte tranquillement la pente douce. Pour l’instant tout va bien. La luminosité baisse, ça tombe bien , j'ai la frontale dans la poche...  On aborde le "virage" pour revenir sous le glacier du Dolent et remonter vers le bivouac. Et bonne nouvelle on trouve une trace. La moins bonne nouvelle, c'est que la trace est parfois vraiment très raide. La nuit est noire. On se met les couteaux par sécurité.  (en fait semi utile, mais dans le noir, difficile d'anticiper correctement). Matthieu part un peu devant, je le suis 50 m derrière. Tranquillement, on progresse. De temps en temps je mets le mode boost de ma frontale afin de voir si on aperçois le bivouac. Mais je ne vois rien. Je réussi à me casser la gueule en croisant les skis, sans doute la fatigue.  Tel le mousse sur la vigie, Matthieu m'annonce '"Le refuuuuuuge !" Yes.  Encore quelques mètres. On chuchote et on parle peu, les gens doivent dormir. J'ouvre la porte, me pose, il y a 4 personnes endormies. (enfin plus ou moins, ils ont du nous entendre arrivé, il est 22 h 15)

Le bivouac est petit, on n'a pas trop de place, flûte, j'ai oublié le petit pipi avant de dormir. Je sors pieds nus, dans la neige, vider mon élégante vessie (oui, j'ai la vessie élégante...) Ça fait un peu froid aux pieds, il ne font pas glisser (oui, ça glisse) je reviens, je file direct dans mon lit pendant que Matthieu se restaure. Il fait froid. Avec la fatigue, je tremblotte mais je suis enfin là.

Demain est un autre jour.

Fin de cette grosse journée.

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m

4 h 45, les 4 sont déjà réveillés, je propose à Matthieu d'attendre qu'ils sortent pour nous lever, on aura plus de place. Vient notre tour. Petit dej, habillage, décollage ! les 4 sont 15 - 20 minutes devant nous. Mes peaux ne sont pas sèches, avec la montée en soirée elles se sont humidifiées et dans le froid du bivouac le séchage a été plus que relatif.

Pou l'instant elles tiennent. On remonte tranquillement. Matthieu devant, m'attend gentiment de temps en temps. Il ne fait pas méga beau, pleins de nuages partout autour.

On croise un gars du groupe de 4 à l'arrêt, il est malade, sans doute du mal à "digérer" l'eau du refuge... la loose.

Premier petit mur, la trace le contourne puis c'est le dilemme.

A gauche, un petit passage raide de 20 m à pied ou à droite, ça remonte vers une crevasse dans un passage qui semble merdique. Je décide de déchausser. Matthieu, lui part à droite.

Je mets les skis sur le sac. Me tape les 20 m et rechausse, et au premier pas à ski, c'est le drame, ma peau se barre. Elle ne colle plus. Je la remets comme je peux et je mets les couteaux, qui la caleront ... peut être !

Je repars, rejoins Matthieu  et lui annonce le problème,bon, pour l'instant ça tient. Le soleil est un peu là, on remonte les pentes sous la rimaye. Au loin, les 3 sont en train d'en découdre avec cette rimaye. Ça n'a pas l'air trop simple...

On arrive au pied, on met les crampons, on s'encorde. La rimaye nous menace, béante profonde et sombre... Elle est en appétit...

 

Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 mSki de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
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Mathieu part devant. D'abord il remonte les 6 -7 mètres avec un beau pont de neige. Ça passe, puis c'est une traversée à gauche d'une 15aine de mètres. avec juste en dessous, la rimaye comme une gueule de baleine, attendant son plancton... avec Matthieu dans le rôle du plancton. Visiblement la neige est molle avec de la glace juste en dessous.

Un crampon de Matthieu ripe, stress, sans  gravité. Il progresse lentement mais surement. J'écoute le bruit des piolets et des crampons... La conclusion est sans appel, il y a plein de glace !!!

C'est mon tour, j'ai les jambes qui tremblent, de peur. D'abord m'élever, passer le pont de neige, en neige molle, voir le l'invisible fond de la crevasse entre mes crampons ... Souffler... Une fois au dessus, partir à gauche. Pas après pas, progresser. En dessous, un groupe de 3 venu du bas est à l'approche de la rimaye. Une goutte de sueur perle sur mon front... Je la vois glisser le long de ma tempe, puis quitter la douceur de ma peau, pour le vide, je la suis du regard, la chute verticale... abouti sur le front du premier de cordée de la cordée de dessous.  Je la vois, heureuse, poursuivre sa course sur son front, sa tempe...

Concentration. Je progresse, doucement mais je progresse. Les crampons s'enfoncent peu, les piolets également, mais ça tient...  Enfin, il faut partir au dessus.

On retrouve vite des grosses marches dans de la bonne neige profonde. Petit passage moins raide avant d'attaquer le couloir d'accès à l'arête. On raccourci l'encordement, et on  avance. Tout va bien, lentement mais tout va bien. Voilà l'arête Gallet, j'adore !

Le brouillard fait la guerre au soleil. Ambiance. On redescend sur le glacier suspendu. avant de remettre les skis. Les 3 skieurs nous rejoignent. 3 Valaisans pleins d'humour.  Je pars devant, je sais que Matthieu parviendra à me rejoindre.  La trace est raide mais ça passe. Je sais que vu de loin, l'endroit est magnifique. Matthieu repasse devant. On remonte jusqu'à la rimaye et le "dépôt" des skis, on remet les crampons (en terme de dépôt on repassera, c'est juste l'endroit où l'on met les skis sur le sac !). Et c'est reparti. Les nuages sont toujours là, alternance de nuages, de soleil et de brouillard, on ne verra jamais parfaitement notre environnement.

Matthieu grimpe efficacement, la trace est correcte. Quelques rochers sous-jacent viennent compliquer la progression (mais pas trop quand même). Un passage en glace. Les 3 devant sont dans la descente, à ski, dans le passage à plus de 50°. L'un d'eux déclenche une grosse coulée. Il arrive tremblant comme une feuille, il s'est fait peur ! Le sommet n'est plus très loin mais je ne parvient pas à me souvenir, 9 longues années sont passées depuis ma première ascension. C'est raide mais ça passe, les condition sont excellents. On laisse passer la cordée de 3 à quelques mètres du sommet. Reste un poil de mixte bien sympa puis le sommet. Yes !

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Le temps se met au beau à ce moment là. On opère une bonne pause entouré de sommets majeurs. Mont Blanc, grandes Jorasses, verte, Grands Combins... la liste est belle et non exhaustive...

On grignote et on se lance dans la descente, une bise à la vierge plus tard, la petite arête zou, on file versant italien. Matthieu chausse à mi pente. Perso je descends plus bas, au dépôt classique plus précisément (et c'est déjà raide ...).

J'étais déjà derrière à la montée. mais à la descente, c'est horrible. Matthieu skie méga bien et méga vite. Bon moi  j'ai deux grosses journées de montagne dans les pattes (et je suis toujours un skieur aussi moyen) Bref, je skie lentement et je réclame des pauses pour soulager mes cuisses surchauffées ! On descend relativement vite, on passe au dessus du bivouac du Dolent, puis on revient vers le petit col Ferret faire une petite pause.

Reste la jolie descente de la Combe des Grands Fonds, la neige est bonne à présent, juste transfo.  On rejoint le pied de la Combe et nos 5 minutes de marche pour gagner la voiture.

On se sépare, moi je fais une petite sieste avant de reserver un hôte à Finhaut (en fait je voulais reserver à Fionnay, mais mon cerveau a fourché... Bref je me rends compte de mon erreur quand je règle mon GPS sur le village. L'objectif de demain et le couloir Hannibal du Vélan pour terminer cette virée montagne...

 

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Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

Apoutsiak — alpinismeValaisAD
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

Quand Apoutsiak se met à grimper, ça n'est pas beau à voir.

Mais ça change...

Et ça fait du bien, surtout quand on sait que la course se terminbe par une descente à VTT !

 

Vidéo

Topo

Parking : Depuis Morcles remonter la route jusqu'aux Martinaux et se garer le plus haut possible (barrière)

De là, possibilité de remonter la piste en VTT jusqu'à Riondaz (table)

Remonter le sentier qui permet de rejoindre la grande vire (2585 m) écrit en rouge sur un rocher. Tirer à gauche et rejoindre par cette vre le col Champion.

L'escalade débute un peu à droite du Roc Champion (III) Gagner une petite brèche (doigt à gauche) remonter à droite au niveau de la brèche.

Remonter ensuite au mieux pour gagner le bastion sommital.

Prendre légèrement à droite un dièdre (IV) de 15 m  Au deuxième piton partir légèrement à droite (petit surplomb) et remonter pour ganger l'arête (physique)

De là rester sur l'arête pour gagner le sommet de la Petite Dent de Morcles.

 

Suivre les points rouges et descendre par des vires sous la Grande Dent de Morcles.

Contourner la Grande Dent de Morcles par des vires. On parvient à l'Est au dessus d'un col. A gauche une peinture "souriez" vous invite à l'escalade facile. Par des gradins on parvient à s'élever facilement vers le sommet (points rouges et jaunes) de la Grande Dent de Morcles 2969 m

 

Descente

par le même itinéraire de la Dent de Morcles, on retrouve les vires de celle ci en direction de l'ouest.

Basculer au plus bas sur un sentier qui ramène à Rionda puis au parking.

 

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

Récit

Tout commence la veille, par une sortie VTT au coeur du Jura, à cheval sur la frontière Franco suisse, par une jolie balade entre le Mont d'Or et le sommet du Suchet. Parcourant les alpages, ou plutôt les Jurapages ;-) je file, sur un sentier. Au loin une route ascendante se profile, je sais qu'elle va être assez raide et je vais anticiper. Le regard au delà de la ligne bleu des Vosges , j'anticipe, je maitrise, je pilote. Quand je baisse les yeux, à 2 mètres devant moi, une clôture barbelée agressive me menace, il est trop tard pour freiner, je roule à 17 km/h environ, le choc va être rude.

Et choc il y a , je viens m'empaler sur la clôture. La roue avant est bloquée, le guidon se tord, le VTT bascule en avant, et ma pomme fait un joli soleil. Ca ripe  ça grince et je retombe lourdement du coté opposé. Mon VTT, mon espada, tel un cheval récalcitrant a décidé de rester en amont !

Je reste assez longuement au sol. Je bouche lentement chaque membre. Je suis bien contus !

J'ai mal partout (pléonasme). Je me redresse, les cuisses sont défoncées par les pico des barbelés, ça saigne, c'est moche. Je réenfourche mon VTT, penaud, pour finir mon tour. Le sang coule de mes cuisses.  J'immortalise les blessures et je file, la sortie fait 50 km et je n'en ai fait que les deux tiers !

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

Retrouver la voiture, filer à Aigle chez Gianluca et Maria, me doucher (et nettoyer mes plaies), dormir, et me lever tôt  pour gravir la petite Dent de Morcles, avec pour objectif, de ne pas rentrer trop tard, je dois manger au resto avec mes beaux parents à la maison.

On décolle à 7 heures moins le quart  et on rejoint le parking à 7 h 1/2.

Je fais quelques réglages sur mon VTT (oui, les vitesse du pignon sont mal réglées), Gianluca est déjà parti, avec un vélo de ville et je pense pouvoir le rattraper.

Et c'est parti, lourdement parti. Le sac à dos semble peser une tonne alors que je n'ai pas pris beaucoup de matos. Sur le VTT, c'est bien désagréable. La piste est raide, et le sac me fait de temps en temps lever la roue avant . Au dessus ,je vois Gianluca, qui tel Fausto Copi, virevolte. Je ne vais jamais le rattraper.

Les virages se succèdent. Gianlucas est au dessus de moi. J’espère qu'il fera une pause, afin de pouvoir le rattraper et de faire une pause moi aussi. Quand enfin il en fait une , je n'ai pas le temps de le rejoindre qu'il est déjà parti. Je fins par faire une opportune pause photo, tant pis, je ne le rattraperai jamais. Je ne sais pas comment il fait avec son vélo de ville aux développements sans doute inadaptés.

Enfin nous arrivons au parking, Gianluca est en pleine forme, je suis complètement usé.

Changement de chaussures, rangement des VTT, on passe en mode rando.

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

Et ca grimpe, tranquillement. Et Gianluca, parle, tout le temps, intensément, passionnément, sans répit, j'écoute. Il se moque de la taille de mon sac, insinuant que je transporte des patates et que ça ne sert à rien. C'est vrai que mon sac est gros, mais je n'ai pas grand chose sorti du matos d'escalade, d'une doudoune et d'un peu de bouffe. On recherche la vir edu topo, à l'altimètre, et on finit par tomber dessus facilement, pas de risque, un gros rocher est tagué d'un "Vire" rouge, inloupable.

Et ca roule sur cette jolie vire, le paysage est magnifique, vue sur le massif du Mont Blanc et les Dents du Midi. Ca grimpe un peu par moment mais ça passe. On parvient à une épaule où on hésite un peu. Gianluca revient en arrière "pour voir" tandis que je consulte les oracles... mon GPS, qui m'annonce qu'on est pile sur la voie.

On part pour une escalade relativement facile, non encordés. Tout se passe bien, le rocher est parfois délité, mais rien de bien technique, voilà le col. et le début de l'escalade proprement dite.

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

On s'encorde et Gianluca passe devant. premières longueurs  tranquille, le temps a tourné, le brouillard est là., dans les prises, on trouve du verglas, de la neige et un bel onglet pour nos petits doigts sensibles. Changement d'ambiance, c'est déjà l'hiver.

Ça grimpe dans le 3 - 4, avec les doigts gourres et des obstacles dans les prises. O nparvient à un collet à droite d'un doigt.

Gianluca redescends de l'autre coté pour attaquer un dièdre difficile. Malheureusement je ne le vois pas, mais je vois qu'il galère. Ça va être chaud pour ma pomme. Je me pelle sous la neige. La corde n'avance pas, j'entends Gianluca pester. Il progresse lentement, très lentement, plaçant judicieusement ses protections. Bizarrement, je serai monté droit au dessus du relai, mais bon. Le temps passe. Il parvient à se hisser en haut du dièdre. place une cordelette sur un rocher e hésite. A gauche une énorme dalle sans prise, à droite une traversée  périlleuse. Il décide de redescendre. Je le mouline lentement vers le bas, retour à la case départ. Il finit par repartir vers le haut, dans du rocher verglacé, mais ça passe, c'est moins facile que vu du bas, mais on arrive à grimper.

Relais sur l'arête. Je passe devant pour une longueur suivante. Elle n'est pas trop dure et ça me va bien. Pour le coup on progresse mais je sais que je ne serait pas au resto à la maison ce soir.  Ob parvient au pied du crux de la voie. Un dièdre vertivcal d'une dizaine de mètres.

Gianluca part, ça a l'air chaud, il se coince dans la fissure et grimpe en ahanant. Centimètre par centimètre il s'élève, tel un reptile vertical. Un piton par ci , un dièdre par là, il parvient avec nombre difficulté à remonter le dièdre. Je lui indique que le topo précise qu'au deuxième piton, c'est à droite. Petit surplomb, le corps en arrière, les bras tétanisés, il progresse et s'élève. et parvient au pris de mille périls à sortir la longueur, c'est mon tour !

Il a cessé de neiger, et le passage est si raide que les prises ne sont pas verglacées, chance. Je décide partir en opposition, le pied gauche en adhérence sur le dièdre, le droit dans al fissure. Premier friend puis premier piton, j'en chie mais ça passe. Je poursuis ma technique, j'avoue que je pense être dans le vrai, mais je ne regrette pas d'avoir à faire la longueur en second. Je sors au second piton, petit surplomb, surtour ne pas trainer dessous au risque de tétaniser mes bras peu exercés... Les prises de main sont fuyantes, bosselées. Je finis par m'élever , plus je grimpe moins c'est dur, je rejoins Gianluca. Ouf !

On tergiverse un peu puis on remonte l'arête et ça s'avère facile. On fini à ce qui semble être un sommet. Avec le brouillard on a un léger doute, mais à priori, c'est bon... YES

Puis on pique nique, il est déjà 15 h 15 !!!

 

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 mPetite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

C'est le départ pour une partie rando avec peut être option grande Dent de Morcles. On redescend des vires bien balisées. La grande Morcles se montre panachée de brouillard. Il faut rester concentré, on rejoint le pied de la grande Dent de Morcles, je décide d'aller voir. Une magnifique vire contourne son socle.

Arrivez au bout, ça grimpe un peu, facilement,  Gianluca aborde notre sujet fétiche, le sommet du Mont Blanc est il intégralement en France. Ses théories sont fumeuses, je laisse ses propos se faire emporter par le vent. Moi qui suis venu par l'Italie, j'ai bien senti que dès le Mont Blanc de Courmayeur gravi, ça sentait la France. Mais ça, Gianluca, il a du mal à le comprendre !

Le sommet est déjà là, on opère une nouvelle pause

Avant d'attaquer la descente, rapide, on retrouve le socle puis un magnifique sentier, un incroyable sentier, au milieu d'un pierrier infâme, étonnant ! Sans doute les militaires Suisses ! Tandis que Gianluca déblatère toujours sur le sommet du Mont Blanc, j'accélère le pas, ça me permet de n'entendre qu'un doux bruissement, et Gianluca est tout heureux de faire un monologue. Je rejoins les VTT, Gianluca me rejoint.

 

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
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Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m

On file alors à Vélo vers le bas, Gianluca à 10 km/h, il a peur d'abîmer son beau vélo de ville.

Je file à fond sur mon beau VTT. Ce qui me permet de faire quelques vidéo de mon acolyte un peu à la ramasse sur le joli chemin. Voilà déjà le parking. Il faut tout ranger dans la voiture. Enfin ranger, c'est un bien grand mot. J'ai rarement mis un tel souk dans une voiture. Les sacs sont éventrés, le VTT démonté pour tenir. Pas grave, le soleil se cuche, ne reste que la route pour rentrer.

Merci Gianluca, et encore toutes mes condoléances pour le sommet du Mont Blanc ! 

 

Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
Petite Dent de Morcles voie du Roc Champion - Grande Dent de Morcles 2969 m
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Ski de randonnée : Tête Blanche 3710 m- Tête de Valpelline 3798 m - descente par le glacier de Ferpècle

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisalpinismeLes 100 plus belles
Tête Blanche, vue sur le Cervin et la dent d'Herens

Tête Blanche, vue sur le Cervin et la dent d'Herens

Tête de Valpelline : l'un des plus beau panorama des alpes !!!

 

Vidéo

Topo

Cabane de Bertol

Depuis Arolla rejoindre la cabane soit par le plan de Bertol soit par les dents de Bertol comme nous l'avons fait la veille

Sommet

Tête Blanche

Descendre les escaliers et les échelles de la cabane de Bertol

basculer sur le glacier du Mont Miné (pour info nous n'avons pas mis les peaux et avons utilisés les skis en position descente, je pense qu'on a gagné du temps) Passer sous les Dents de bertol et mettre les peaux au point le plus bas. 3200 m environ.

Remonter en direction du col des bouquetins et bifurquer dans la combe à gauche (Est) en direction du col de Tête Blanche. De là, rejoindre le sommet de Tête Blanche 3710 m.

Tête de Valpelline

Descendre au col de Tête Blanche puis au col de Valpelline (3554 m)

remettre les peaux et rejoindre facilement le sommet de la tête de Valpelline (les derniers mètres se font à pied !)

Descente

Rejoindre le col de Valpelline, et mettre les peaux pour rejoindre le col de Tête Blanche

Descente sur le glacier de Ferpècle d'abord en direction du col d'Herens puis au centre du glacier en évitant les zones de crevasses (notre topo indiquait de passer à l'est de Rota Mota (3232 m) ce que nous n'avons pas fait. Sur le bas , descendre en rive droite du glacier pour prendre une gorge au dessus du point 2057 m. Basculer en rive gauche du vallon, et gagner le barage et la route.

Ski de randonnée : Tête Blanche  3710 m- Tête de Valpelline  3798 m - descente par le glacier de Ferpècle

Récit

Toute ressemblance avec la réalité n'est que purement fortuite (ou presque) . Note de l'auteur...

La soirée

Avec la perte de mon téléphone, je suis arrivé un poil tard au refuge et dans les échelles, Yves m'accueille avec un oeil un brin goguenard. Nous remontons ensemble les escaliers avant de nous poser dans l'entrée. Un passage vers la gardienne, j'observe qu'Yves s'empresse pour m'accompagner... soit ! Nous avons un peu de temps et chacun se livre à la lecture (ou l'inverse). Le repas, excellent, j'observe que l'aide gardienne, Fanny ? est un peu débordé et je m'évertue a donner un coup de main pendant le service. A la fin du repas, je propose à Anne-Marie, la gardienne, de faire la vaisselle. Yves m'accompagne, tout heureux. Et tandis que Fanny se brule les mains dans une eau trop chaude, nous essuyons, verres, assiettes et couverts. notre tâche terminée, je vois qu'Yves fait une inspection des lieux, il découvre l'antre de la gardienne et ça a l'air de l'inspirer.

Un verre de Williamine plus tard, nous descendons au fond du sous marin, (oui ça ressemble un peu à un sous marin) par les escaliers méga raides, il ne faut pas s'en coller une, c'est le Crux de ces deux journées.

Le sommeil est difficile à trouver, je suis coincé entre Yves qui marmonne et un couple un peu trop amoureux... Minuit passe, je suis dans le vague mais toujours éveillé. Mon voisin de droite a quitté sa couche. Je vois sa loupiotte qui grimpe le vertical escalier. Une envie pressante sans doute.

3/4 d'heure plus tard, ne le voyant pas revenir, je m'inquiete, et je décide de mener l'enquête, à mon tour je gravis l'escalier et sors dans le froid glacial vers les toilettes. Le vent est là, je l'entends par accoup, wouïïnner (orthographe imprecise). bref ça wouïïne, mais au bout d'un moment, je me rends compte que ça n'est pas le vent... Je tourne la tête en direction du wouïnement, et là, que vois je par la fenêtre à l'intérieur...

 Yves et Anne-Marie dans une position que la morale réprouve ! Je peux juste ajouter qu'il en faut de la souplesse pour en arriver là. Je décide de laisser les tourtereaux à leur affaire.

Bien plus tard, je vois qu'Yves remonte sur la couche, et s'endort directement, ronflement régulier... Comme un bienheureux.

départ depuis la cabane de Bertol
départ depuis la cabane de Bertoldépart depuis la cabane de Bertol
départ depuis la cabane de Bertol

départ depuis la cabane de Bertol

Le lendemain matin, j'ai du mal à sortir mon acolyte du lit. Alors que les autres cordées font le bin'z depuis bien 20 minutes (allumant même la lumière), Yves dort. Il fini par m'entendre et s'execute. On décolle vers la cuisine, où je croise Anne Marie, la mèche en pétard, la nuit a été courte ! Quand elle croise le regard d'Yves, ben ça fait le même regard que moi  à la Mischhabelhütte sous la Lenzspitze. (Malheureusement pour vous, il fait lire le récit pour comprendre). On finit par déjeuner puis décoller. Enfin, quand je dis décoller, c'est pas tout à fait ça car il faut descendre les 50 m d'escaliers et d'échelles pour rejoindre le col de Bertol, battu par les vents.

Nous croisons une cordée qui part vers les Dents de Bertol, je les informe de la perte de mon téléphone et leur dit de joindre la gardienne s'ils le retrouvent.  Yves part devant. Sur ce glacier bien plat. On n'a pas mis les peaux et on pousse sur les bâtons comme des canards maladroits. Au bout d'un moment, je me rends compte qu'il pleut, en fait non, ce sont des larmes, les larmes d'Yves, 10 m devant moi qui viennent me percuter. je me retourne et je vois la gardienne, elle aussi en larme à sa fenêtre telle une princesse kidnapée par un méchant prince noire. La séparation est cruelle.

Je tiens à rappeler ici que j'ai quelques peu romancé es éléments précédents. Je comprends que j'ai perdu quelques lecteurs au passage, ceux qui ne souhaitaient que des faits. C'est dommage mais c'est comme ça.

Nous rejoignons un assez gros groupe sur la partie basse du glacier. Nous les dépassons en mettant les peaux. Et c'est reparti. Malgré le chagrin, Yves est en forme, il file devant, je vois bien qu'il veut rattraper toutes les cordées parties avant nous ! Le Vent est là, ballyant la neige, faisant des petits tourbillons. Je flâne en faisant quelques photos. Yves est déjà au cul des 3 devant. Je vois qu'il attend que je le rejoigne avant de dépasser. Je reviens tranquillement. Mais dès que je suis là, il entame le dépassement. Il faut bourriner dans la neige non tracée. Je me mets dans le rouge, on dépasse le groupe tout en les saluants. Rapidement ils sont loin derrière, et Yves file devant, sans pitié. Je regarde du coin de l'oeil la cordée progresser vers les dents de Bertol, deux ptits points dans cette immensité.

Le Cervin et la Dent d'Herens finissent par se dégager dans le ciel, fiers ! J'adore, j'adore ces sommets. On rejoint la Tête Blanche, nous n'aurons pas rattrapé la première cordée. Le vent a arasé le sommet et on trouve de la glace sur les derniers mètres. Panorama magique. bonne pause, mais il faut déjà repartir.

le Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanchele Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanche
le Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanchele Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanche
le Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanchele Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanchele Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanche

le Glacier du Mont Miné - en montant à Tête Blanche

Quelques virages vers le col de Tête Blanche, une longue traversée sous le sommet, je suis la trace puis m'en fait une, à moi, et j'enfourne le ski gauche , bim bam, saut périlleux avant incontrôlé, me voilà la face dans la neige, glacée. J'ai le visage tout irrité. Je me dégage de la neige, penaud. je remets tant bien que mal mes skis, époussette mon materiel, et rejoins Yves au col de Valpelline. On remet les peaux. Je ne me souvenais pas que al pente était si peu raide, je suis venu ici il ya 20 ans avec Thibault, mon frère. La trace est impeccable, raide comme il faut, mais pas trop. Elle vient buter à gauche du sommet sur l'arête  pour profiter de la vue : INCROYABLE. La Dent d'Herens se dévoile avec ses glaciers suspendus qui semblent si proche. Elle est superbe, derrière, le fier Cervin dévoile son arête du Lion. J'adore cet endroit ! La trace remonte encore. et voilà le sommet. On pause les kis pour les derniers mètres avant de faire une pause photo et bouffe. Le saucisson est de sortie. J'observe la Dent d'Herens, gravie il y a 7 ans avec Anne et Thib, Thib un peu en méforme était resté vers 4000 m à nous attendre, il s'était construit un abri en pierre et avait bouffé tous les Bastognes, le chien ! Pendant que nous atteignons le sommet, dans le brouillard, il faudra y retourner !

 

Vue de Tête Blanche
Vue de Tête BlancheVue de Tête BlancheVue de Tête Blanche
Vue de Tête BlancheVue de Tête Blanche
Vue de Tête BlancheVue de Tête Blanche

Vue de Tête Blanche

On repart vers le bas, dans une poudreuse de rêve.

Yves devant, moi, à la Go pro, derrière, on ne se refait pas. Le col est vite là, on croise deux randonneurs en raquettes, toutes mes sincères condoléances !...

Repeautage, et remontée rapide au col de tête Blanche où on repart dans la descente. Alors là, c'est étonnant, il y a d'énormes bosses sans doute formées par le vent. La neige, dessus est correcte, mais les vagues sont parfois tellement grosses qu'elles en deviennent difficile à skier.

On fini par s'habituer, ça se skie, c'est déjà pas mal. Je surveille le paysage, je sais que sur le topo il faut passer à droite de Rota Mota, et toutes les traces prennent à gauche au centre du glacier. On décide, comme tout bon mouton de Panurge... de suivre les traces (il ya toute une étude à faire sur la prise de décision, c'est sûr !)

On bifurque à gauche entre les crevasses et les séracs, c'est magnifique et ça passe très bien. La Dent blanche se révèle, superbe ! La neige, elle est de moins en moins bonne. De plus en plus glacée sur le dessus. On en vient à se retrouver sur une bonne vieille croutasse inskiable ! Alors que visiblement, vu les traces, hier, c'était le paradis, aujourd'hui on ne peut plus skier et on s'en met plein les cuisses !

On rejoint un magnifique canyon, qui passe bien. La suite, ben c'est le peu de neige qui est tombé en début de semaine, sur le néant ! Bilan, on reste sur la trace et on tâche de ne pas toucher les perfides cailloux en dessous !

Bon, on touche un peu, même beaucoup, mais on progresse. C'est plat, le bas du vallon, alors on pousse sur les bâtons. Et on rejoint la route. On peut encore skier un peu , mais la fin est proche et on finit par mettre les skis sur le sac.

Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens
Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens

Tête de Valpelline - vue sur le Cervin et la Dent d'Herens

Une fois sur le sac, il faut marcher en espérant trouver une voiture pour faire la navette à Arolla. Une femme avec son bébé en poussette nous dépasse et nous largue en courant, j'ai profité du dépassement pour négocier de nous faire descendre en stop mais ça n'a pas marché.

Un peu plus tard, une camionette arrive, STOP. Ils nous prennent et nous descendent aux Haudères alors que ça n'était pas leur destination au départ, sympa ! Reste à remonter à Arolla ce qui devrait être plus facile. Une vieille voiture arrive, un papy de 92 ans m'emmène un peu plus haut, il veut juste regarder les combats de Reine depuis le haut , à la jumelle. Me voilà sur un bout de rotue, seul, j'ai laissé Yves aux Haudères, Une voiture passe, deux jeunes, le joint au bec me prennent. Ils vont grimper un blog juste sous la Gouille. Moment sympa de partage de bons plans, ils me déposent à la Gouille et une troisième voiture, deux habitants d'Arolla m'emmène jusqu'auparking, sous le regard amusé d'un chamois.

retour aux Haudères en deux temps trois mouvements pour récupérer Yves et rejoindre Martigny, puis la maison.

 

Un superbe week end sur deux beaux Belvédères. J'adore la tête de Valpelline, je reviendrai ! Yves aussi, mais pour d'autres raisons ;-)

 

 

 

Ski de randonnée : Dents de Bertol 3524 m

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeValais

Traversée Arolla cabane de Bertol

Premier jour d'un raid de deux, qui va nous emmener à la Tête Blanche et à la Tête de Valpelline, retour sous la dent blanche par le glacier de Ferpècle

 

Vidéo

Ski de randonnée : Dents de Bertol 3524 m

Topo

Montée

Se garer au parking des remontées mécaniques d'Arolla. 2000 m

Prendre la route du vallon qui mène au bas glacier d'Arolla en suivant la Borgne d'Arolla et venir buter sous la face nord du Mont Collon. Bifurquer à l'est et rejoindre le bas du Haut glacier d'Arolla.

remonter la pente entre les ponts 2818 et 2838 m de la CNS et poursuivre jusqu'au pied du glacier des Dents de Bertol (glacier que je qualifierai de semi suspendu) Remonter le glacier puis par des pentes moins raide gagner le sommet.

Descente

descendre au Nord puis à l'Est, un passage raide sur 10 mètres puis rejoindre le glacier u Mont Miné. Remettre les peaux pour rejoindre le col de Bertol, puis par 2 séries d'échelles et des escaliers, l'accueillante cabane de Bertol (mais assez perchée !)

 

La légende de Bertol

 

Le petit Bertol Wallez habitait Arolla. Il avait deux parents qui ne s'aimaient pas. Et, ce qui devait arriver arriva, ils divorcèrent (bouhouhou)

Sa mère, de la vallée voisine, retourna vivre sur ses terres à Salay. Devant le juge de Sion, ils optèrent pour la garde alternée. Les semaines paires chez maman, les impaires chez papa. Simple et efficace. Et chaque week-end, Bertol devait aller à pied  de l'un à l'autre, la triste vie des enfants de divorcés.

Ce week_end là, Bertol était chez sa mère, et il ne vit pas le temps passer. Quand il quitta Salay il était déjà tard. Il remontait le grand glacier louvoyant entre les gourmandes crevasses pour passer le petit col sans nom. Malheureusement la nuit était là et il n'osa pas basculer sur l'autre versant. Il passa la nuit à l'abri d'un rocher, luttant contre le sommeil et le froid mordant de  cette nuit d'encre.

Le lendemain matin, aux premières lumières de l'aube, il reprit sa route et rejoint Arolla. Son père l'accueillit. Enfin le terme d'accueil est sans doute mal choisi car il était furieux. Jamais un Wallez n'était arrivé en retard ! Les insultes fusèrent et Il envoya une mandale à Bertol dont les  dents valsairent dans la montagne.

Et c'est ainsi que vous pourrez aujourd'hui retrouver les Dents de Bertol, sur les cîmes du Valais, le  col de sa nuit alpine porte aujourd'hui son nom ! (et le refuge du même nom)

Les Wallez, de leur côté, en hommage à Bertol, ne sont plus jamais à l'heure ! mais ça, c'est une autre histoire

départ d'Arolla départ d'Arolla
départ d'Arolla
départ d'Arolla départ d'Arolla départ d'Arolla

départ d'Arolla

Récit

La semaine étant maussade, nous l'avions shuntée en deux : d'abord la Ruinette et le Pigne d'Arolla en début de semaine, nous avions passé chacun quelques jours "at home" avant de rejoindre Arolla pour une seconde session.

La veille la météo était mauvaise et les bulletins météo pas géniaux. Le risque d'avalanche était annoncé à 3 en Suisse et à 4 en Haute Savoie. J'inspectais les cartes IGN et CNS sur skitrack afin de trouver les itinéraires les moins exposés. Je jetais mon dévolu sur la Tête Blanche et la Tête de Valpelline qui ne présentaient que de rares portions expos, je connaissais un peu le coin pour l'avoir parcouru il y a 20 ans avec mon frère, Thibault.

Via facebook, Enguerran et Gianluca me recommandait la prudence, l'un en m'envoyant un lien vers le bulletin des risques d'avalanche de Haute Savoie, plutôt très alarmiste, l'autre en insitant pour aller faire une course plus bas dans la vallée, sur la carte avalanche de suisse, le risque était indiqué à 2, mais j'en connaissais la raison : l'absence de neige à basse altitude ...

Bilan : juste de quoi faire monter mon stress, je tentais de les rassurer en leur assurant que j'avais choisi mon itinéraire avec soin, ce qui n'était pas faux. Mais avec ça, j'ai mal dormi, j'avais un peu la pression...

 

sur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collonsur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collon
sur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collonsur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collonsur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collon
sur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collonsur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collon
sur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collonsur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collon

sur le bas puis le haut Glacier d'Arolla sous le mont collon

9 h 30, j'embarque Yves à Martigny, nous filons dans la vallée du Rhône avant de remonter le val d'Herens et ses pyramides d'Euseigne et  Arolla. Par chance la route n'est pas enneigée, j'ai enlevé mes pneus neiges cette semaine. On s'équipe, on déclenche les Suunto, on marche jusqu'au bout du parking, et on met les skis sous les pieds. C'est parti. D'abord au fond du vallon, dans l'ombre du Mont Collon. Et là, réflexion, si je suis au pied du Collon...  Alors... je suis l'anus ! Le vent apporte sa petite confirmation. Je suis au bon endroit. Mais pas hyper agréable. Il me faut remonter vers l'intestin grêle, mal nommé sur la carte suisse : Haut glacier d'Arolla.

Au loin quelques téméraires skient les pentes raides sous la cabane des Vignettes. Jamais je n'aurais osé avec le risque annoncé. Nos ventres crient famine ! On décide de faire une pause au Plan de Bertol. Mais il fait trop faim, on s'arrête en bas du haut glacier d'Arolla. La pause fait du bien. On repart repus, les estomacs bien remplis, avec une décision : nous passerons par les dents de Bertol, de là où nous sommes, nous observons une trace. (et c'est vrai qu'à la maison j'avais envisagé cette possibilité). Ca repart, d'abord à plat, sous le cagnard de ce début d'après midi. Je sue, je sue du chyle. Puré ce qu'il fait chaud. Puis ça commence à monter, et voilà le vent froid qui nous assaille. De dos, ça va, le sac à dos protège de l'agressif zéphir, mais de face, il vient congeler ma sueur sur mon frêle Thorax. Yves est déjà loin devant.

En face du Collon, il était nécessaire... de couler un bronze, chose promise chose due. Je repars allégé, les sphincters détendus. Rodin et Claudel n'ont qu'à bien se tenir...

Et on poursuit, on croise 4 skieurs un peu en difficulté à la descente, dans cette neige collante, pourtant, vu de montée, elle avait l'air correcte... Je rejoins Yves et on repart sur le glacier des dents de Bertol. Le passage est raide, mais la trace est bien faite. On passe une sorte de pylore étroit au pied du glacier avant de remonter la pente. Les descendeurs ont tout gâchés et Yves doit retracer quelques passages. Au dessus, on déroule, une sorte de grand oesophage à rebours...

C'est bien logiquement que nous parvenons à la dent de Bertol. oui le sommet s'appelle les Dents de Bertol, mais vu qu'on n'en gravi qu'une, je parle de la dent... sans doute une incisive, trop petite pour une molaire et pas assez pointue pour une canine. Belle pause au sommet.

 

 

 

Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol
Ca grimpe vers les dents de Bertol

Ca grimpe vers les dents de Bertol

Je fais quelques photos, j'envoie un petit SMS à Sandrine pour lui annoncer que les conditions sont correctes. Le SMS ne veut pas partir si le portable est trop bas, je décide de le garder dans ma poche, le réseau est meilleur en hauteur.

On mets les skis, et on file dans une excellente poudreuse vers le bas. Un passage raide sur une sorte de col, je m'engage en premier. Tout ce que j'aime, c'est étroit, c'est raide, et c'est en neige béton. Les skis vibrent sur la neige dure. Et Yves qui  a la bonne idée de partir juste derrière moi. Je me prends  des coulées de glaçons. Ca dégueule (forcément, ça devait arriver !) Je passe, la neige est moins bonne, un poil coutée et dure.

On fini par faire quelques virages pour rejoindre le plat du glacier, il faut déjà remettre les peaux.

Et là, c'est le drâme !

Sommet et descente vers le refugeSommet et descente vers le refuge
Sommet et descente vers le refugeSommet et descente vers le refuge
Sommet et descente vers le refugeSommet et descente vers le refugeSommet et descente vers le refuge
Sommet et descente vers le refugeSommet et descente vers le refuge

Sommet et descente vers le refuge

Il me semble que j'avais mi mon téléphone dans ma poche. il n'est dans aucune de mes nombreuses poches , ni dans celles de mon sac. Je l'ai laissé au sommet ou perdu dans la descente.  Le Khon ! Je revérifie rapidement chaque possibilité mais il n'y est pas. Je calcule le temps qu'il va me falloir pour remonter redescendre et vérifier que je ne vais pas arriver trop tard au refuge. il est aux alentours de 17 h, le repas devrait être vers 18 h 30, ça doit jouer, faut pas trainer. J'estime mes chances de réussite à 50 %. Je repars à fond, en mode polaire sans gants... Je laisse Yves rejoindre le refuge. 

Bon rapidement je me rends compte que partir sans gant est une erreur, il y a le passage raide que je vais devoir remonter à pied et qui est déjà dans l'ombre. Je remonte la pente en scrutant chaque endroit. Voilà le passage raide, je déchausse et grimpe à pied. Je parviens à retrouver les entailles d'une vieille trace. Par contre, sans gant, je vais avoir droit à bon petit onglet : les skis d'une main, les bâtons de l'autre. Les mains non protégée dégustent la neige glacée ! Quand j'arrive au dessus, c'est l'onglet, mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer, ça passera en avançant. Et j'avance en rejoignant la trace de montée et je retrouve le sommet. Bon, inspection rapide, mauvaise nouvelle : pas de téléphone. Les chances de "retrouvailles" tombent à 12 %. Aïe. Je retourne aux skis. et je file vers le bas en suivant ma trace, j'ai eu la bonne idée lors de ma première descente de m'écarter bien à gauche des autres traces. Je ne trouve rien. Je me retape le goulet, re-joie !!! quel bonheur de revoir les skis vibrer !

Je retrouve ma trace en dessous, mais je ne trouve rien. contournement des quelques crevasses . Choux blanc, tout ça pour rien. Chance de "retrouvaille"... moins de 1% peu être plutôt  un pour mille. Je réinspecte mon sac, on ne sait jamais... mais toujours rien. Je file vers le refuge. J'avance bien sur ce terrain plutôt plat. Je rejoins le col de Berthol. pause les skis et file vers les échelle, flûte, j'ai oublié de laisser mes bâtons avec les skis.. je remonte les échelles. je vois Yves en haut qui m'attend l'air goguenard, il s'enquiert, un rictus à la bouche de ma réussite... ben non !

Coucher de soleil depuis la cabane Bertol
Coucher de soleil depuis la cabane BertolCoucher de soleil depuis la cabane Bertol
Coucher de soleil depuis la cabane BertolCoucher de soleil depuis la cabane Bertol

Coucher de soleil depuis la cabane Bertol

Je rentre dans le refuge, la gardienne m'accueille : "ah le fameux Guillaume Ledoux" je suis connu comme le loup blanc ! On attend le service de 19 h, puis on mange un délicieux repas avant d'aider Anne-Marie, la gardienne et son aide à la vaisselle. Un petit coup de Williamine plus tard on est au lit avec la sensations d'une journée bizzare, bien réussie du point de vue montagnard mais un poil gâchée par la perte de mon téléphone...

 

A suivre

Tête Blanche Tête de Valpelline

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