by Apoutsiak
Ski De Randonnee
Ski de rando au Chasseron : le jour où j'ai rencontré un ambassadeur
Il avait pas mal neigé, et je m'étais miré dans une poudreuse impeccable... Je m’étais juste miré. Je suis le premier à me garer sur le parking de Noirvaux, et je quitte celui-ci vers 8 h 30. Assez vite, j'ai faim, et j'opère un petit ravitaillement de la bête. Ça ira mieux. Je mets mon masque histoire d'éviter la buée.. Je repars dans la raide forêt au dessus de la Deneriaz dessous, un gars passe en descente à MAG 20, j'ai eu une belle frayeur. Ça fait toujours drôle quand tu crois être seul... Je poursuis vers le haut. Je trace dans une petite poudreuse, mais quelle déception quand je parviens à la combe de la Merla ! La pente a été asséchée par le vent, on voit l'herbe. Je peux dire adieu aux grandes descentes en poudreuse. Je poursuis vers le haut, l'âme en peine.
Et là, alors que je me parle tout haut, je me prends un nouveau courant d'air, c'est le gars qui était passé à la descente tout à l'heure qui me laisse sur place... Je vieillis, il va falloir l'accepter. Je tente un court temps de m'accrocher, mais je sais que c'est inutile. L'avantage, c'est qu'il va devoir tracer, ça sera plus facile pour moi.
Le masque est plein de buée, je finis par l'oter, je vais en chier sur l'arête, tant pis, de toute façon, je ne vois plus rien !
En bas je vois un second gars, en vert qui avance, sans doute un peu plus vite que moi. J’espère juste ne pas me faire dépasser. J'arrive en haut de la combe, je tire à gauche vers le col. Je croise le skieur de compet, en route vers la descente, nous échangeons deux mots. Il a fait demi tour sous le col. Je poursuis. La pente sous le col est complètement verglacée. Le gars en vert me rejoint, il se la tente à ski, je la remonte à pied, pas envie de me retrouver en bas. Le gars en vert fini par déchausser, l'honneur est sauf !
En haut, je file vers le sommet, beaucoup d'herbe sous de la glace. Première montée, validée. Je file vers le bas., retour par la combe de la Merla. Le passage sous le col, toujours bien verglacé, mais je gère ! Zouizzzzz font les Zags sur la glace. Je skie dans la forêt à droite de la Combe. La neige est bonne, poudreuse ! Impeccable.
Je remets les peaux en bas de la combe et je remonte.
Il y a maintenant du monde dans la combe. Je reprends la trace. Rejoins une famille et papote avec le gars en vert qui m'a rejoint. Même itinéraire pour la montée. Nous dépassons la famille. Au col, il décide de tenter le passage à ski, je passe à pied. En haut, il me propose d'aller faire le couloir du téléski sous les petites Roches, un couloir que je pense extrêmement difficile. Je valide tout de même l'idée, inquiet !
Sur la crête, le vent nous accueille, on papote mais le vent emporte pas mal de mot avant qu'ils n'est atteints l'appareil auditif de l'autre. Je vente mes exploits, sur les 4000, dans le Jura , sur les trail (de moins de 30 km ...) Bref, je suis un héro, mais lui, qui est il ?
Et là, il m'explique, qu'il fait des Ultra !!! Et qu'il a terminé toutes les éditions du Tor des Géants !!! Je réfléchis et je luis sors. Alors tu est un ambassadeur ! Il me précise, non pas ambassadeur, sénateur ! C'est le nom qu'on attribut aux rares finishers de toutes les éditions du Tor, il ne sont plus que 9 !!!
Bon ben ça me rabaisse mon caquet !
L'entrée du couloir est là, c'est raide, il part, C'est bien raide au départ. Après c'est un régal dans la forêt... Skiiiboy !!! Slalom dans une neige poudreuse pas trop travaillée. On repeaute et on remonte au col avant de retrouver les petites Roches. On décide de descendre à gauche par la combe de la Maya. Arnaud se croute sous l'arête, dans la pente raide est verglacée (cachée par une fine et traitresse couche de neige). Je débute, un peu stressé, dans les embruns de neige emportés par le vent... Ambiance. Puis c'est une nouvelle descente agréable près des arbres. On descends aux Deneriaz dessous en passant par la forêt. Arnaud décide de se rentrer. Je pique-nique sous l’abri des Deneriaz. Il neige, et il ne fait pas très chaud.
Je repars vers le haut. Il y a moins de monde dans la montagne. Je remonte la combe. Le temps s'est dégradé. Il neige à gros flocon, le vent est là. Je déchausse comme d'hab sous le col. Quand je suis au col ,impossible de rechausser mes skis, les inserts sont pleins de glace. Les bourrasques de neige sont intenses. 4 skieurs passent à proximité, tandis que je suis courbé sur mes skis. Je mets 5 bonnes minutes à régler le problème. Les conditions sont dures. Je repars vers le haut. court passage au sommet du Chasseron, je repeaute et je pars, visibilité nulle, dur de s'orienter. J'ai basculé coté Roches Éboulées. Je ne vois rien. Le vent me balaye le visage, la neige est froide. Je progresse lentement dans cette ouate.
Je finis par trouver la piste de ski de fond, et je me fait un schuss d'anthologie. Avant de retrouver l'entrée de la combe. Elle aussi a subi les affres du vent. On ne peut la skier que sur les bords faute de neige. Je pars à gauche, me faufilant. J'enchaîne les virages. C'est trop vite avalé. Je déchausse pour la traversée de rivière avant de retrouver la route enneigée. Pour une bonne descente en pente douce. Quelques kilomètres plus loin, c'est déjà la voiture.
Il faut rentrer !
Bref, j'ai rencontré un sénateur !
Merci à toi, Arnaud !
vidéo non contractuelle... réalisée en décembre 2017 !
Vidéo : ski de randonnée - Pic de l'Etendard 3464 m
Départ dans le beau temps
Le mauvais en haut
Descente dans le jour blanc puis la tempête ...
Ski de randonnée : Pic de l'Etendard - 3464 m
Ce jour ou, un peu présomptueux, j'ai cru que je pouvais aller plus vite que la perturbation météo, alors qu'il fallait tracer dans une neige profonde...
Vidéo
Topo
De Saint Sorlin, se garer en haut du village
Remonter les pistes de skis, en remontant la Combe de la Balme puis au mieux, le col Nord des lacs. 2533 m
Partir direction sud (descente) et rejoindre le Grand lac puis le lac blanc et enfin le plat 2502 m
Poursuivre jusqu'au glacier de Saint Sorlin et remonter à l'ouest les pentes qui remontent en direction du col de la Barbarate. La pente se redresse (40 - 45°) , remonter au mieux vers le petit col puis l'arête rocheuse le sommet 3464 m.
Récit
Mauvaise nuit
Mauvaise nuit, celle qui te conseille de renoncer à ton périlleux projet. Oui, je veux aller à l'Etendard, oui, je suis seul, oui, il y a risque 3 d'avalanche... Je tourne les données dans tous les sens, pesant le pour et le contre. Ah oui, il y a du pour : je suis un alpiniste expérimenté (bon ça je sais que ça n'est pas un énorme argument ...) . La plupart des pentes sont à moins de 30 ° et ne sont pas exposées (sauf sous le sommet) et , j'ai une terrible envie de gravir ce sommet... bon il faut avouer qu'il y a quand même pas mal de voyants au orange voir au rouge : Je suis seul, et il va sans doute falloir tracer l'intégralité du parcours jusqu'au sommet alors qu'il y a plus de 50 cm de poudreuse. Je suis seul et il y a un glacier à traverser. Et il y a une perturbation qui devrait arriver vers 13 h.
En gros tout va bien
Et bilan, je dors mal.
Mon cerveau, tel une machine à laver ressasse les différents éléments... sans trouver de solution.
Mauvaise nuit...
Il faut avouer que j'ai un passif avec cette montagne. Dans mes jeunes années, en 1993 (ou aux alentours) avec Franck un ami étudiant, nous avions envisagé le sommet "à la journée" depuis Lyon en ski de rando ! Bilan : plat de pâtes à 11 h du soir, décollage, voiture, parking au col de la Croix de Fer et longue remontée de nuit pour atteindre le pied du glacier dans un brouillard à couper au couteau. On valide le but à 2700 m environ. Bilan retour, long plat, arrivée à la voiture, il neige, le col est officiellement fermé, aussi, nous ne trainons pas, de peur de se faire coincer... Je suis crevé, je passe le volant à Franck dans la vallée, le reprend après Chambéry et m'endors tranquillement.
Il faut avouer que le bruit de la rambarde de sécurité à 110 km/h nous a bien réveillé. Je me gare sur la bande d'arrêt d'urgence et constate les dégâts. On a l'impression qu'on a pris un obus à gauche de la voiture. Une bonne nouvelle : la voiture roule. On a eu du bol sur ce coup là, on aurait pu y rester... Le reste du voyage se passe bien , ben oui avec l'adrénaline à fond, tu ne dors plus !
Une deuxième tentative en automne, deux ans plus tard, se solde par un succès. Tentative sans histoire, tout avait du bien se passer, ne me reste en souvenir que deux photos jaunies...
Fin de l'historique
Mauvaise nuit (oui c'est pour reprendre le récit)
Le réveil sonne, je venais de m'endormir. - 4 h 20
Hésitation.
Je décolle dans le petit appartement, essayant de ne pas réveiller Louis qui dort dans le canapé. Petit dej, matos - 4 h 50 je suis dehors. Je rejoins les pistes. Il fait frais, très frais (-13°C) Doudoune ET Goretex de rigueur ! Je suis parti et je vois au loin le premier obstacle : les dameuses sont en action dans la combe de la Balme. Je remonte dans leur direction. Ça m'ennuie de les croiser, aussi je décide de filer par la piste noire pour les éviter. Ça monte bien et je rejoins rapidement le haut du premier tronçon des télésièges. Je remonte une piste en biais puis décide de couper au dessus, la pente de la piste n'étant vraiment pas raide. Il faut déjà tracer dans une neige poudreuse assez profonde, traffolée par les passages de skieurs hors piste. Il fait grand beau et grand froid. L'effort me tient au chaud. Je remonte au mieux, observant en bas les dameuses au travail. Leur phares sont tellement puissants qu'ils éclairent la montagne. Ça grimpe et je rejoins le sommet du télésiège. Petite pause toilettes (c'est ça l'avantage des pistes de skis). Il fait grand beau. La silhouette des aiguilles d'Arves se dégage. Un télésiège se met en route tout seul. Ambiance scoubidou quand il y a du suspens ! J'enlève mes peaux.
Petite descente sur la piste puis je quitte la civilisation. Je skie au mieux, dans le halo de ma frontale en direction du lac. Quelques virages plus loin, il faut déjà repeauter. Aussitôt dit, aussitôt fait, c'est plat , mais c'est rigolo (oui c'est rigolo quand tu en es au premier lac !) J'avance bien, au bout du lac une courte montée puis une petite descente m'amène au second lac. Nouvelle traversée. Moins rigolote, mais ça passe. Au loin j'observe un lenticulaire sur la Meije, le mauvais temps va s'installer. Nouvelle montée, nouvelle descente, le "troisième" lac, en fait il doit s'agir un étang, mais avec toute cette neige, impossible de savoir comment c'est en été. Nouvelle montée et petite pause casse croûte. Le ciel grisonne comme mes cheveux. C'est ça, le mimétisme ! Je repars, et me rends compte qu'il faut encore descendre pour rejoindre le pied du glacier. Et je ne suis qu'à 2700 m ! La fatigue commence à se faire sentier. J'ai hâte que ça monte ! Qu'il est loin le pied de la montée. Le ciel commence à vraiment de bâcher. J'ai en tête l'heure de la perturbation : 13 h. Je sais que je suis en retard. J'ai mal calculer la taille du plat !
Enfin, ça monte. Mais je n'avance plus. Il neigeote. Je ne parviens pas à garder de rythme. Je finis par me poser sur mon sac. J'avale quelques barres avant de m'endormir... Bon, je n'ai pas fait une grosse nuit, le froid me réveillait toutes les 2 minutes, et au bout de 10 minutes, je suis reparti... Un peu mieux.
Remonter les pentes en gardant le rythme. Le ciel s'est bâché. Je vois le sommet, mais je ne vois plus le relief. J'ai choisi de remonter les pentes à proximité des rochers pour me donner des repères visuels. Et j'avance, lentement, mais j'avance. J'aurais bien aimé que quelqu'un prenne le relai à ce moment là. Mais en fait, je suis seul. Je ne sais pas si je vais aller jusqu'en haut, mais pour l'instant je continue. Plus je monte, plus je sens que la perturbation est là, bien active. Je me retrouve au pied de la pente finale. Je remonte. les pentes. Pause mon sac, ça sera plus facile sans. Puis me retrouvant sur une zone de neige dure, je finis par laisser les skis. Je remonte la pente raide pour rejoindre le col. Un peu de rochers instables m'amène au sommet. Il fait dégueulasse, il y a juste le cairn à regarder. Je suis rarement resté aussi peu de temps sur un sommet.
Il est aux environs de 13h et je suis très en retard ! Je sais que la descente va être longue. Je reviens en arrière, l'arête, la pente raide, mes skis, mon sac. Visibilité quasi nulle.
Il neige, le vent fait passer les flocons à l'horizontal !
Ma trace a déjà presque disparu. Dans le jour blanc, je tombe à l'arrêt ! Je règle le GPS sur chemin retour. Ça fait longtemps que j'ai abandonné mon projet de redescente par la Cime de la Valette. Ç’aurait été plus rapide mais ne connaissant pas l'itinéraire, je vais bêtement tenter de revenir sur mes pas.
Grâce au GPS , je finis par retrouver ma trace. Que je suis comme je peux. Tout est blanc , et un mince liseret gris me l'indique. La descente s'achève. Il faut à présent pousser sur les bâtons et retracer. Mes traces de montée sont complètement effacées. Je poursuis comme je peux. quand il faut remonter, je tente sans remettre les peaux. Mais mes skis sont bien fartés et ça ne passe pas ! je glisse en arrière en m'épuisant. Je finis par remettre mes peaux, pour 5 minutes, avant de les enlever, redescendre et les remettre à nouveau. Je garde le moral, je sais que je vais y arriver. Mais c'est long. A présent, je garde les peaux. Je traverse les lacs, tout est blanc. Je retrace en gardant le cap . Dernier lac. Il faut à présent remonter au col Nord des lacs.
Je remonte comme je peux. Il y a juste une centaine de mètres, mais c'est long, il faut encore tracer !
Je parviens au col, et j'y suis accueilli par un vent à décorner les bœufs. Rafales de neige. J'enlève les peaux comme je peux. Les skieurs passent à proximité, sans trainer. Je pars vers le bas, mais je me croute à l'arrêt. Je décide de mettre mon masque de ski (oui, depuis le jour, j'ai juste une paire de lunettes) Ça ne marche pas, j'ai tout de suite de la buée. Visibilité quasi nulle. Les skieurs skient en convoi, je décide de faire pareil, ça fait une repère visuel. Vu que je n'ai plus de masque ni lunettes, je me prends plein de neige dans les yeux. C'est la tempête mais je sais que je suis bientôt à l'appart. La combe de la Balme est avalée. Je coupe par un petit hors piste pour finir. Et je rentre juste pour le gouter. Le contraste est saisissant entre le temps dehors et la chaleur de l'appart. Je me déséquipe en soufflant et en racontant mon périple.
Quelle journée ! plus de 10 h dehors !
Vidéo : le Chasseron en Amoureux (ski de rando et raquettes à neige)
Bon promis, la prochaine fois, je change de spot...
Petersgrat (3202 m) Traversée Hollandiahütte - Stechelberg (Lauterbrunnen)
Où comment rentrer des 4000 valaisans à Lauterbrunnen sans prendre le train !
Vidéo :
Topo
Descente de Hollandiahütte sur Fafleralp
Depuis Hollandiahütte, quitter le refuge (3240 m) et rejoindre la Lötschenlücke (3140 m)
redescendre le Grossi Tola, d'abord en son centre puis en rive droite.
On rejoint le Langgletschher que l'on suit en rive droite.
S'il ya peu de neige, il faut sortir à droite sur le sentier qui permet de rejoindre l'Anenhütte (2358 m) De là suivre le sentier qui ramène au torrent de Lonza et de la à Fafleralp (1766 m)
Petersgrat depuis Fafleralp
Prendre le sentier qui part à l'Ouest de Fafleralp. et remonter le UistersTal. En fin de saison on remonte le sentier. Arrivé au fond du vallon prendre à gauche (Ouest) et remonter les pentes de celui ci. Vers 2540 m la pente devient moins raide, poursuivre à l'ouest et remonter les pentes qui passent entre les barres et permettent de gagner le plateau supérieur.
Prendre au Nord nord Est pour gagner le col de la Petersgrat 2115 m (possibilité de passer par le sommet un peu plus à l'Ouest (2202 m)
De la Petersgrat à Stechelberg (Lauterbrunnen)
Basculer versant Nord du glacier (Kanderfirn) et passer à proximité de la Mutthornhütte (2900 m) On emprunte alors le Tschingelfirn (sous la cabane) en restant plutôt en rive droite (attention avalanches possibles sur le bas dans les pentes) poursuivre vers l'Oberhoresee.
S'il n'y a plus de neige, prendre le sentier qui passe à flanc à l'ouest du vallon, il passe par les auberges Obersteinberg et Folla
S'il ya de la neige, la suite passe par le vallon (non testé)
Récit
Arrivés tôt à la hollandiahütte, après avoir gravi la Face Nord de l'Äbeni Flue, nous grignotons un peu avant d'essayer de nous reposer.
Technique numero 1, afin d'éviter les ronflements d'Ovidiu, je le place en bas de la couchette tandis que j'occupe l'étage superieur. L'autre cordée se mettant en face. Il y a 12 places, nous sommes 4, ça devrait jouer.
J'essaie de m'endormir. Mes de nouveaux impétrants entrent dans le refuge. Et ils discutent. Et ils joue aux dés. Ô le doux bruits des dés qui s'entrechoquent quand tu veux t'endormir. Malheureusement le refuge ne fait qu'une seule pièce et il est impossible de s'isoler. La sieste est morte. Quand je me relève je constate que nous sommes beaucoup plus nombreux. Un groupe de 2 Suisses en provenance de la Guggiroute à la Jungfrau et 4 raquettistes. Je regarde par la fenêtre, et je vois deux personnes qui grimpent à pied. Je refais plusieurs fois le calcul, et dans mon petit cerveau embrumé par l'altitude, ça fait Tilt et ça affiche : "Refuge complet" Bon, on se ratroupe avec Ovidiu, on range les affaires alors qu'on s'était quelque peu étalés... On décide de manger avant les autres, ceci afin d'éviter les les bouchons autour du poêle. Bref, vers 6 h 10 nous sommes à table, une vraie maison de retraite. On se restaure en papotant d'un mélange de pattes et de soupe au champignon, bien agréable pour mes papilles.
Ensuite, on monte se coucher, il n'y a pas d'autre solution...
Vers 21 h, il y a toujours du bruit. Nos amis Suisses, fort sympathiques au demeurant, braille comme s'ils étaient à la foire. Je finis par me lancer avec mon plus bel accent germanique : "Wir möchten schlafen", flûte, je ne sais plus 'il y a un ou deux f...
Malheureusement, avec les boules quies, je n'ai pas interpelé le bon groupe de coupables. Je réitère ma phrase. 10 minutes plus tard, c'est le calme plat dans le refuge, j'ai un peu honte d'avoir cassé l'ambiance. Mais bon, je voulais dormir.
Je me rendors, enfin... Réveil à 3 h 45, la journée va être longue.
3 h, A nouveau le bin'z dans le refuge, les cordées en partance pour la face Nord de l'Aletschhorn sont réveillés. Ovidiu me propose de nous réveiller, et vu que je ne dors pas, je valide l'idée. 45 minutes plus tard, nous sommes dehors, il fait tiède. Je filme les cordées en partance. Et nous partons, sur la neige dure, vers la Lötschenlücke.
Deux virages en dessous, il se croute, dans la croute. Rien de grave. On repart dans la nuit sur ce glacier, ou le halo de nos frontales fait apparaitre de sournoises crevasses. Brrrrr.
On décide de tirer à droite au départ. Puis on bascule vers le centre, on repéré que ça skiait plus bas à gauche. Dans les méandres du glacier et de ses moraines, je me retrouve dans un dédale de petites crevasses alors que je suis arrivé un peu trop rapidement dessus à ski. ça passe, simple avertissement, je ne m'attendais pas à en trouver là !
On fini par déchausser, plutôt au centre du glacier et on se met à descendre. Ovidiu m'annonce qu'il ne souhaite pas revenir à ski à la voiture mais plutôt prendre le train. Je suis déçu. Il me propose que je fasse la traversée seul, mais ça ne m'enchante pas. Je poursuis en silence et tout en réflexion. On parvient devant le glacier, à la confluence de deux torrents. Infranchissables. on regarde au dessus, celui de droite ne parait pas passable, alors qu'à gauche, c'est le bout de glacier qui forme une énorme arche, de 30 m de haut, il "suffit" de remonter au dessus pour se sortir de ce "mauvais" pas. Je pars devant et remonte le glacier. Quelques pierres pausées sur de la glace. J'essaie de me tenir à l'écart de l'arche et je redescends versant opposé. Quand je me retourne, Ovidiu est juste derrière, quel efficacité pour me rattraper. Malheureusement, on se rend compte qu'on est du mauvais coté du torrent. On voit un bon sentier à droite, alors qu'il n'y a rien chez nous. Mais on avance et on fini par trouver une sente. puis un bon sentier. Je pars un peu devant, toujours dans mes pensées. Je finis par me rendre à la raison, c'est plus simple de rentrer en train, mais c'est dommage, si j'avais su, on serait descendus hier !
Je déboule à Fafleralp, Ovidiu est 5 minutes derrière. Sur le parking il y a plein de voiture, je suis prêt à interpeller un gars pour faire du stop, mais il disparait dans un camping car. J'attends Ovidiu et lui annonce que le mieux est de rejoindre Blatten à pied, par la route, ça sera plus facile pour un éventuel Stop. On part ensemble et d'un coup, tel le Saint Esprit sur les apôtres, la Petersgrat se dégage, et Ovidiu hésite, et fini par se décider pour la traversée.
Flûte, j'ai bien bourriné depuis une heure en pensant que notre périple allait se terminer. Et on repart pour une potentielle galère que je n'esperais plus. On fait une pause dans le village endormi, on s'abreuve à la fontaine et c'est reparti vers le haut, vers l'inconnu, j'ai vu que ça pouvait passer sur la carte, mais il n'y a pas de sentier en haut et une barre rocheuse pourrait rendre la remonter impossible, on ne le saura qu'en haut, il y a très peu d'info sur cette traversée dans ce sens là.
Un chevreuil traverse devant nous le sentier, puis on remonte, en ordre de bataille : Ovidiu loin devant, et moi, le lentosss, derrière. On retrouve un peu de neige, j'essaie de ne pas mouiller mes baskets, puis on surveille le sentier, qui remonte le vallon. tout se passe bien. On fini par traverser un grand névé pour s'élever vers l'Ouest, il fait frais, tout va bien. Je sens que le moral d'Ovidiu n'est pas au top. Il craint un portage trop important. Je ne peux le rassurer trop, C'est ça l'aventure, on ne sait pas ce qu'on va trouver... Et vers 2400 m... la neige !
Ca sent bon
On fait une petite pause casse croûte et on repart. D'abord entre les rochers dans une neige bien pourrie puis le paysages s'ouvre au dessus. Ovidiu prend au plus court tandis que je vire sur une moraine pour voir ce qu'il y a au dessus. Et ça parait tout bon avec quelques passages raides - YES. Nous nous rejoignons et j'annonce la bonne nouvelle à Ovidiu. Je passe devant pour tracer. Et je remonte au mieux les pentes. C'est sans souci, sur le plateau terminal, on fait le point. Le col doit se situer sur la droite. Je prends mon azimut et je le tiens La distance est méga longue mais je suis motivé, je finis par larguer Ovidiu qui n'est devenu qu'un tout petit point, je ne m'arrêterai pas avant le col.
Le voilà
Derrière plus d'Ovidu
Il fini par arriver un peu plus tard...
Alors pour l'ambiance au col, il faut dire, ça n'était pas top, non qu'on ne se soit pas entendu avec Ovidiu mais pour l'aspect sonore.
Les hélicos tournent en continu !
Pas une minute de calme.
Alors quand il y a un hélico , ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça pause des problèmes ! Et là, c'est un relai continue avec un brouhaha. Les turbines chauffent, ils visitent l'arête rocheuse, se pause, les clients boivent un coup, tournent autour de l'hélico (de peur de se manger une crevasse) et repartent.
Bon au bout 'une demi heure, tu n'as qu'une seule envie ,c'est de leur faire un d.... Mais j'ai reçu une bonne éducation et je ne l'ai pas fait. Je crois qu'Ovidiu n'a pas pu s'empêcher.
Et le paradoxe, c'est que ce sont les mêmes hélicos qui assurent le secours. E alors dans ces cas là, tu es tout content d'entendre l'énorme bruit de la turbine.
On reprend la carte pour la descente, il s'agit de ne pas se louper. Finalement on prend la bonne direction et on rejoint la Muttornhütte. En dessous, ça ski bien dans une bonne pente. On décide de prendre à flanc ce qui nous permet de faire la course avec des chamois. Pas sûr que les chamois ai aimé... On n'a pas fait exprès.
Puis Ovidiu souhaite continuer à flanc. Je passe par en dessous, il me rejoint, à flanc, c'est plein de coulées d'avalanche. Ca sent déjà la fin, on retraverse le glacier à droite courte descente. Ovidiu se place à gauche, je trouve un petit couloir à droite, je lui annonce que ça passe à ski, il est loin pas sûr qu'il aie entendu. Je file, le couloir est super sympa. Et me pose vers 2200 m, je déchausse pour remonter sur un promontoire qui me permettra de voir Ovidiu, mais je ne vois rien.
Je décide d'attendre un peu, il va sans doute devoir changer d'équipement. Je fais de même. 5 bonnes minutes plus tard, rien, je commence à m'inquiéter. Je regarde de part et d'autres de la moraine, personne, en haut, personne, pourvu qu'on ne se soit pas loupés. Je gueule (et j'ai une grosse voie) l'echo me renvoie ma voie, mais pas d'Ovidiu. Je surveille depuis mon mirador , je réfléchis aux différents passages qui pourraient être cachés. Flûte, chaque fois qu'on se sépare, c'est la merde. Je braille, je panique un peu. je rebraille. Rien. Mon belvédère devrait être parfait, mais j'ai un doute, et s'il s'était cassé la gueule, j'envisage tout. Quand d'un coup, je vois tout en haut, la haute stature d'Ovidiu, les skis sur le sac, qui se présente au dessus d'une barre. Ouf, la tension redescend ! Il descend prudemment, je l'appelle pour le remettre dans le bon sens afin qu'il trouve le sentier présent un peu plus bas. Il me rejoint. J'ai eu un bon moment de stress !
On repart vers le bas, et on passe devant un superbe lac avec plein de touristes et un panneau déprimant : Stechelberg 2 h 50 on n'est pas rendu. On repart, je m'arrête près d'une cascade pour me réhydrater et faire rafraichir la bête, il fait maintenant bien chaud.
Le sentier prend à flanc, on rejoint un premier alpage, un superbe chalet avec pas mal de randonneurs attablés. Ovidiu me propose de faire une pause mais je suis pressé de rentrer et pas très lucide, je luis dis qu'il me rattrapera. 5 minutes après je regrette, je regrette le bon saucisson et le bon comté. Trop tard.
J'aborde un second alpage, deux chiens sortent de la belle bâtisse tous crocs dehors. Bien agréable. Pas un proprio pour les rappeler, j'adore ! Bon ils sont petits, j'ai mes bâtons en guise de protection et je finis par passer, mais c'est bien désagréable. Je continue vers le bas. Je mesure le temps que je gagne par rapport aux panneaux d'indications, ben en fait... pas trop !
Le sentier devient moins bon, plus raide, on rejoint alors une piste et le village de Stechelberg. Enfin !
Ovidiu arrive quelques minutes plus tard. Ne reste plus qu'à quitter Lauterbrunnen la cupide. et rentre à la maison la tête pleine de souvenir.
Ski de randonnée : Wetterhorn 3692 m
Jolie course de l'Est de l'Oberland
Coin pour le peu, méconnu pour moi.
Le jour où j'ai skié avec le dompteur d'avalanche ...
Vidéo
Topo
Bivouac de Rosenlaui (Rosenlauibiwak)
pour mémoire nous sommes passés par le chemin d'été
Se garer en face de l'hôtel ou un peu plus haut (1327 m)
Remonter le sentier qui longe la Rosenlauischlucht (canyon) traverser la passerelle au point 1487 m et remonter le sentier jusqu'à 1673 m.
Partir au sud sur le sentier à plat
avant de remonter vers la Moraine du Dossenweg. Attention aux avalanches venant des pentes superieures. remonter les pentes puis le verou (ça passe à gauche ou à droite) puis par un mouvement rejoindre le bivouac
Bivouac
11 places, couvertures, pas de gaz mais des embouts, des gamelles et des assiettes mais pas de couverts
Neige à proximité
Sommet
Traverser le Tossenpleteschen et rejoindre le glacier (Rosenlauigletscher) le remonter avant de traverser vers 2500 m (crevasses - séracs). rester en rive gauche et gagner le Wellhornsattel (3199 m)
Basculer versant Nord (Hengsterengletscher) en prenant à flanc, passer une zone de crevasse et rejoindre le pied de la partie raide finale (rimaye) remonter au mieux les pentes finales pour gagner le sommet (maxi 50° corniche à la fin)
Récit
Météo merdique, il a beaucoup neigé, Adieu face nord, Adieu course engagée. On se dirige vers une course de ski de rando dans un secteur méconnu pour moi : Objectif Wetterhorn.
Je rejoins Ovidiu à Meringen, on se fait délester de 8 CHF pour le péage qui donne l'accès à Rosenlaui et nous voilà sur le parking. Il a tellement neigé qu'il ya de la neige à proximité du parking. Il est midi et on commence par un petit pique nique, on s'équipe et on part sac sur le dos vers le haut. 30 mètres plus haut on hésite à la première intersection. On sort la carte, le GPS et on repart. Le long d'un magnifique canyon équipé pour les touristes, il faudra revenir et payer pour découvrir ses profondeurs !
Il ya de la neige un peu partout, les dalles du sentier glissent u peu, et je sens Ovidiu en grande forme. Il avance, m'attend, avance de nouveau, m'attends. On papote lorsqu'il est à proximité, je reste dans mes penées quand je suis seul.
On passe une petite passerelle, et on remonte le sentier quelque peu enneigé. Pas mal de dalles, il faut se méfier de ne pas glisser. On opère une première pause, puis on poursuit à flanc. Le sentier rejoint le torrent, nous croisons quelques randonneurs. On parvient dans un vallon bien enneigé. On fait le point pour voir où ça passe, rien n'est tracé. On suit le chemin de la moraine, au dessus des avalanches se déclenchent, le soleil a fait son apparition et ça chauffe. On stope pour faire le point. M^me si en restant sur la moraine ça devrait passer en ne se prenant que le soufle des avalanches, o njoue la sécurité et on décide d'attendre le regel.
On assiste à de multiples avalanches assez spectaculaires, bien à l'abri au pied de la moraine. On décide d'attendre 2-3 h, le temps que tout se calme. On se demande dans quelle condition on va trouver le ressaut sous le refuge (un peu raide).
On parle d'un éventuel bivouac, on discute d'Ueli Steck, le temps passe vite, les avalanches s'espacent. Puis plus rien, le soleil s'est caché derrière les nuages, il fait froid.
On décide d'attendre encore un quart d'heure pur voir ce que ça donne. Tout a l'air calme, on se remet en route, les skis toujours sur le sac. Une fois arrivé à la moraine, on voit que les avalanches n'atteignent pas celle ci. On met les skis , enfin, on remonte vers le verrou, Ovidiu trace raide, je déteste, et retrace à ma façon... Quelle perte d'énergie. on se retrouve sous le verrou, il part devant, à pied, ça passe, je le suis, on remet vite les skis. Je finis par passer devant pour tracer le dernier grand virage et je rejoins le refuge. Petite boite de Sardine adossée à la montagne.
L'intérieur est accueillant et assez bien équipé, manque juste des couverts et un petit poëlle pour avoir chaud.
Tout de suite on s'attaque à faire fondre de la neige, à boire du thé puis à préparer notre repas. Visiblement, on risque d'être seuls. On réfléchis à la tactique pour demain. Il faudra rentrer tôt pour éviter les avalanches au dessus de la moraine. on décide de se lever à 4 h. Et de ne pas trainer.
Et au dodo, il est 8 h, et rapidement je me rends compte, qu'Ovidiu ronfle hyper fort ! Je finis par enfoncer deux boules quies, qui viennent appuyer fortement sur mon tympan. C'est désagréable, mais enfin, je n'entends plus ce bruit de rotor d'hélicoptère. Et je finis par m'endormir.
A 4 heures, je vois deux jambes descendre de la couchette supérieure, c'est l'heure. On se lève, on s'habille on plie les couvertures. "Ovidiu, tu es bien réveillé ?" "Approximatif" me répond t il. L'eau boue, On sirote notre thé, tout en mangeant quelques gâteaux. on sort du refuge, il fait froid, gros regel, on décide de mettre les couteaux pour être tranquille. Et c'est parti, le jour point. Les frontales éclairent devant nous. On fait un dépôt de matos à un endroit repérable, et on file vers le haut, les couteaux mordent dans la neige bien regelée. Ovidiu est devant. Je suis à petite distance. On rejoint un plateau à 2500 et on hésite, soit passer par le haut (une pente raide) soit traverser le glacier par une série de crevasses.
On décide partir par au dessus. Puis rapidement on se rend compte que ça passait peut être mieux à droite. Ovidiu hésite, mais je sens que ça passe et je pars devant, encordé... On passe quelques bosses, on surveille les crevasses, les séracs. et on rejoint le passage par le bas. le soleil se lève, la vue est superbe, à droite une mer de nuage dans la vallée, à gauche les séracs et le glacier tourmenté. Les passages sont jolis, entre les crevasses, et pas trop impressionant. on se retrouve en rive droite et on remonte. Passage dans la pente un peu raide, au loin, 3 skieurs apparaissent, ils sont partis du bas. Plus le temps passe, plus ils s'approchent, puré on n'est pourtant pas des billes avec Ovidiu. Mais on perd du temps. Je décide d'arriver en tête au Wellhornstattel, je sais, ça n'a aucun intérêt, mais j'aime bien me lancer des petits défits, je fais ça depuis que je suis petit. Bon, là le défit n'est pas impressioant, mais l'adversaire a l'air affuté. J'avance et en plus je trace. Plus question de faire un film ou une photo, objectif arriver en tête à ce col. L'adversaire se rapproche, mais le col est bien proche et je gagne ce petit défit. On opère une pause pique nique, eux aussi ! On repart devant. En traversée descendante puis sur le glacier. Je trace, entre deux grosses crevasses puis sur le plat, le club des 3 nous suit, puis fini par faire sa trace, à droite, sous la face Nord du Mittlehorn. Il nous dépasse de loin, de toute façon, je ne lutte plus, je sais qu'ils sont plus forts. je finis même par rejoindre leurs traces, c'est tout de même plus facile. Je sens Ovidiu qui scrute toutes les faces Nord du coin, elle exercent sur lui une grosse fascination. Je le suspecte presque d'être un pervers des faces Nord... Il faudra que j'enquête un jour...
On aborde le pied de la face, un grand virage nous ramène à la rimaye, on dépose les skis, eux devant et nous derrière. Skis sur le sac, je sens qu'Ovidiu souhaite les laisser tracer, alors que je me verrais presque le faire. De toute façon, je veux faire des films ou des photos. Je me glisse donc derrière le club des 3 à bonne distance. Je remonte tranquillement la pente finale, on sent parfois la roche pas loin sous les frêles crampons en alu, pourvu qu'ils ne plient pas !
Les deux de devant on une caisse pas possible. On sent le pas surs. Derrière j'avance bien , les marches sont bien marqués en troisième position. Dernière pente. En haut, ils pètent la corniche. Je les suis quelques minutes plus tard. Youpi c'est le sommet !
J'observe Ovidiu en dessous, qui monte tranquillement. On se retrouve sur ce magnifique sommet avec vue sur le Schreckhorn et sa face Nord, le Mönch et l'Eiger offrent une vie originale d'ici. On mange, on fait quelques photos, puis je passe dans la face. Je file le club des 3 qui eux, skient la face (très impressionnant).
On se retrouve au pied, une coulée a emporté nos skis et nos sacs sur quelques mètres, conclusion, il fait déjà chaud. On décide de filer vers le Mittelhorn. Je descends et attends Ovidiu au col. Quand il me rejoint il n'a pas l'air hyper motivé. Le club des 3 est déjà à mi pente. J'avoue que je me vois déjà au sommet. Mais Ovidiu voudrait tenir l'horaire, il me propose d'y aller seul, je refuse. On choisi de descendre ensemble. Je reviendrai !
J'ai du mal à enchainer les premier virages, puis tout va mieux. On file sur le petit glacier entre les crevasses puis on repeaute pour quelques mètres. On repart vers le bas en optimisant pour éviter les remontées. Paysages magnifiques. On se retrouve au milieu des crevasses, à éviter de se planter. Puis on recherche notre dépôt, pas si évident à trouver... Passage dans le gouter bien raide, et bien verglacé, on ne serait pas descendus un peu tôt Ovidiu. puis c'est neige bien dure au dessus de la moraine. 2 avions de chasse me laissent sur place, je suis vraiment un mauvais skieur !
On descends la moraine puis on enlève les skis, trop de rochers.
Je pars devant chercher un endroit bucolique pour pique niquer, et je le trouve, le long du torrent, de jolies dalles plates.
Pause, sèchage, pique nique et papotage. On profite de l'eau fraiche du torrent et du soleil ardent. On repart vers le bas, la neige a bien fondue. On voit bien le sentier à présent. et on rejoint rapidement Rosenlaui.
Course terminée, nouveau coin découvert.
Il faudra revenir
Ski de randonnée autour d'Arolla
4 Jours au dessus d'Arolla
Résumé des épisodes précédents
Ruinette et Pigne d'Arolla à la journée
Montée à la cabane de Bertol par les Dents de Bertol
Tête Blanche Tête de Valpelline
Depuis la cabane de Bertol - descente par le glacier de Ferpècle
Ski de randonnée : Tête Blanche 3710 m- Tête de Valpelline 3798 m - descente par le glacier de Ferpècle
Tête de Valpelline : l'un des plus beau panorama des alpes !!!
Vidéo
Topo
Cabane de Bertol
Depuis Arolla rejoindre la cabane soit par le plan de Bertol soit par les dents de Bertol comme nous l'avons fait la veille
Sommet
Tête Blanche
Descendre les escaliers et les échelles de la cabane de Bertol
basculer sur le glacier du Mont Miné (pour info nous n'avons pas mis les peaux et avons utilisés les skis en position descente, je pense qu'on a gagné du temps) Passer sous les Dents de bertol et mettre les peaux au point le plus bas. 3200 m environ.
Remonter en direction du col des bouquetins et bifurquer dans la combe à gauche (Est) en direction du col de Tête Blanche. De là, rejoindre le sommet de Tête Blanche 3710 m.
Tête de Valpelline
Descendre au col de Tête Blanche puis au col de Valpelline (3554 m)
remettre les peaux et rejoindre facilement le sommet de la tête de Valpelline (les derniers mètres se font à pied !)
Descente
Rejoindre le col de Valpelline, et mettre les peaux pour rejoindre le col de Tête Blanche
Descente sur le glacier de Ferpècle d'abord en direction du col d'Herens puis au centre du glacier en évitant les zones de crevasses (notre topo indiquait de passer à l'est de Rota Mota (3232 m) ce que nous n'avons pas fait. Sur le bas , descendre en rive droite du glacier pour prendre une gorge au dessus du point 2057 m. Basculer en rive gauche du vallon, et gagner le barage et la route.
Récit
Toute ressemblance avec la réalité n'est que purement fortuite (ou presque) . Note de l'auteur...
La soirée
Avec la perte de mon téléphone, je suis arrivé un poil tard au refuge et dans les échelles, Yves m'accueille avec un oeil un brin goguenard. Nous remontons ensemble les escaliers avant de nous poser dans l'entrée. Un passage vers la gardienne, j'observe qu'Yves s'empresse pour m'accompagner... soit ! Nous avons un peu de temps et chacun se livre à la lecture (ou l'inverse). Le repas, excellent, j'observe que l'aide gardienne, Fanny ? est un peu débordé et je m'évertue a donner un coup de main pendant le service. A la fin du repas, je propose à Anne-Marie, la gardienne, de faire la vaisselle. Yves m'accompagne, tout heureux. Et tandis que Fanny se brule les mains dans une eau trop chaude, nous essuyons, verres, assiettes et couverts. notre tâche terminée, je vois qu'Yves fait une inspection des lieux, il découvre l'antre de la gardienne et ça a l'air de l'inspirer.
Un verre de Williamine plus tard, nous descendons au fond du sous marin, (oui ça ressemble un peu à un sous marin) par les escaliers méga raides, il ne faut pas s'en coller une, c'est le Crux de ces deux journées.
Le sommeil est difficile à trouver, je suis coincé entre Yves qui marmonne et un couple un peu trop amoureux... Minuit passe, je suis dans le vague mais toujours éveillé. Mon voisin de droite a quitté sa couche. Je vois sa loupiotte qui grimpe le vertical escalier. Une envie pressante sans doute.
3/4 d'heure plus tard, ne le voyant pas revenir, je m'inquiete, et je décide de mener l'enquête, à mon tour je gravis l'escalier et sors dans le froid glacial vers les toilettes. Le vent est là, je l'entends par accoup, wouïïnner (orthographe imprecise). bref ça wouïïne, mais au bout d'un moment, je me rends compte que ça n'est pas le vent... Je tourne la tête en direction du wouïnement, et là, que vois je par la fenêtre à l'intérieur...
Yves et Anne-Marie dans une position que la morale réprouve ! Je peux juste ajouter qu'il en faut de la souplesse pour en arriver là. Je décide de laisser les tourtereaux à leur affaire.
Bien plus tard, je vois qu'Yves remonte sur la couche, et s'endort directement, ronflement régulier... Comme un bienheureux.
Le lendemain matin, j'ai du mal à sortir mon acolyte du lit. Alors que les autres cordées font le bin'z depuis bien 20 minutes (allumant même la lumière), Yves dort. Il fini par m'entendre et s'execute. On décolle vers la cuisine, où je croise Anne Marie, la mèche en pétard, la nuit a été courte ! Quand elle croise le regard d'Yves, ben ça fait le même regard que moi à la Mischhabelhütte sous la Lenzspitze. (Malheureusement pour vous, il fait lire le récit pour comprendre). On finit par déjeuner puis décoller. Enfin, quand je dis décoller, c'est pas tout à fait ça car il faut descendre les 50 m d'escaliers et d'échelles pour rejoindre le col de Bertol, battu par les vents.
Nous croisons une cordée qui part vers les Dents de Bertol, je les informe de la perte de mon téléphone et leur dit de joindre la gardienne s'ils le retrouvent. Yves part devant. Sur ce glacier bien plat. On n'a pas mis les peaux et on pousse sur les bâtons comme des canards maladroits. Au bout d'un moment, je me rends compte qu'il pleut, en fait non, ce sont des larmes, les larmes d'Yves, 10 m devant moi qui viennent me percuter. je me retourne et je vois la gardienne, elle aussi en larme à sa fenêtre telle une princesse kidnapée par un méchant prince noire. La séparation est cruelle.
Je tiens à rappeler ici que j'ai quelques peu romancé es éléments précédents. Je comprends que j'ai perdu quelques lecteurs au passage, ceux qui ne souhaitaient que des faits. C'est dommage mais c'est comme ça.
Nous rejoignons un assez gros groupe sur la partie basse du glacier. Nous les dépassons en mettant les peaux. Et c'est reparti. Malgré le chagrin, Yves est en forme, il file devant, je vois bien qu'il veut rattraper toutes les cordées parties avant nous ! Le Vent est là, ballyant la neige, faisant des petits tourbillons. Je flâne en faisant quelques photos. Yves est déjà au cul des 3 devant. Je vois qu'il attend que je le rejoigne avant de dépasser. Je reviens tranquillement. Mais dès que je suis là, il entame le dépassement. Il faut bourriner dans la neige non tracée. Je me mets dans le rouge, on dépasse le groupe tout en les saluants. Rapidement ils sont loin derrière, et Yves file devant, sans pitié. Je regarde du coin de l'oeil la cordée progresser vers les dents de Bertol, deux ptits points dans cette immensité.
Le Cervin et la Dent d'Herens finissent par se dégager dans le ciel, fiers ! J'adore, j'adore ces sommets. On rejoint la Tête Blanche, nous n'aurons pas rattrapé la première cordée. Le vent a arasé le sommet et on trouve de la glace sur les derniers mètres. Panorama magique. bonne pause, mais il faut déjà repartir.
Quelques virages vers le col de Tête Blanche, une longue traversée sous le sommet, je suis la trace puis m'en fait une, à moi, et j'enfourne le ski gauche , bim bam, saut périlleux avant incontrôlé, me voilà la face dans la neige, glacée. J'ai le visage tout irrité. Je me dégage de la neige, penaud. je remets tant bien que mal mes skis, époussette mon materiel, et rejoins Yves au col de Valpelline. On remet les peaux. Je ne me souvenais pas que al pente était si peu raide, je suis venu ici il ya 20 ans avec Thibault, mon frère. La trace est impeccable, raide comme il faut, mais pas trop. Elle vient buter à gauche du sommet sur l'arête pour profiter de la vue : INCROYABLE. La Dent d'Herens se dévoile avec ses glaciers suspendus qui semblent si proche. Elle est superbe, derrière, le fier Cervin dévoile son arête du Lion. J'adore cet endroit ! La trace remonte encore. et voilà le sommet. On pause les kis pour les derniers mètres avant de faire une pause photo et bouffe. Le saucisson est de sortie. J'observe la Dent d'Herens, gravie il y a 7 ans avec Anne et Thib, Thib un peu en méforme était resté vers 4000 m à nous attendre, il s'était construit un abri en pierre et avait bouffé tous les Bastognes, le chien ! Pendant que nous atteignons le sommet, dans le brouillard, il faudra y retourner !
On repart vers le bas, dans une poudreuse de rêve.
Yves devant, moi, à la Go pro, derrière, on ne se refait pas. Le col est vite là, on croise deux randonneurs en raquettes, toutes mes sincères condoléances !...
Repeautage, et remontée rapide au col de tête Blanche où on repart dans la descente. Alors là, c'est étonnant, il y a d'énormes bosses sans doute formées par le vent. La neige, dessus est correcte, mais les vagues sont parfois tellement grosses qu'elles en deviennent difficile à skier.
On fini par s'habituer, ça se skie, c'est déjà pas mal. Je surveille le paysage, je sais que sur le topo il faut passer à droite de Rota Mota, et toutes les traces prennent à gauche au centre du glacier. On décide, comme tout bon mouton de Panurge... de suivre les traces (il ya toute une étude à faire sur la prise de décision, c'est sûr !)
On bifurque à gauche entre les crevasses et les séracs, c'est magnifique et ça passe très bien. La Dent blanche se révèle, superbe ! La neige, elle est de moins en moins bonne. De plus en plus glacée sur le dessus. On en vient à se retrouver sur une bonne vieille croutasse inskiable ! Alors que visiblement, vu les traces, hier, c'était le paradis, aujourd'hui on ne peut plus skier et on s'en met plein les cuisses !
On rejoint un magnifique canyon, qui passe bien. La suite, ben c'est le peu de neige qui est tombé en début de semaine, sur le néant ! Bilan, on reste sur la trace et on tâche de ne pas toucher les perfides cailloux en dessous !
Bon, on touche un peu, même beaucoup, mais on progresse. C'est plat, le bas du vallon, alors on pousse sur les bâtons. Et on rejoint la route. On peut encore skier un peu , mais la fin est proche et on finit par mettre les skis sur le sac.
Une fois sur le sac, il faut marcher en espérant trouver une voiture pour faire la navette à Arolla. Une femme avec son bébé en poussette nous dépasse et nous largue en courant, j'ai profité du dépassement pour négocier de nous faire descendre en stop mais ça n'a pas marché.
Un peu plus tard, une camionette arrive, STOP. Ils nous prennent et nous descendent aux Haudères alors que ça n'était pas leur destination au départ, sympa ! Reste à remonter à Arolla ce qui devrait être plus facile. Une vieille voiture arrive, un papy de 92 ans m'emmène un peu plus haut, il veut juste regarder les combats de Reine depuis le haut , à la jumelle. Me voilà sur un bout de rotue, seul, j'ai laissé Yves aux Haudères, Une voiture passe, deux jeunes, le joint au bec me prennent. Ils vont grimper un blog juste sous la Gouille. Moment sympa de partage de bons plans, ils me déposent à la Gouille et une troisième voiture, deux habitants d'Arolla m'emmène jusqu'auparking, sous le regard amusé d'un chamois.
retour aux Haudères en deux temps trois mouvements pour récupérer Yves et rejoindre Martigny, puis la maison.
Un superbe week end sur deux beaux Belvédères. J'adore la tête de Valpelline, je reviendrai ! Yves aussi, mais pour d'autres raisons ;-)
Ski de randonnée : Dents de Bertol 3524 m
Traversée Arolla cabane de Bertol
Premier jour d'un raid de deux, qui va nous emmener à la Tête Blanche et à la Tête de Valpelline, retour sous la dent blanche par le glacier de Ferpècle
Vidéo
Topo
Montée
Se garer au parking des remontées mécaniques d'Arolla. 2000 m
Prendre la route du vallon qui mène au bas glacier d'Arolla en suivant la Borgne d'Arolla et venir buter sous la face nord du Mont Collon. Bifurquer à l'est et rejoindre le bas du Haut glacier d'Arolla.
remonter la pente entre les ponts 2818 et 2838 m de la CNS et poursuivre jusqu'au pied du glacier des Dents de Bertol (glacier que je qualifierai de semi suspendu) Remonter le glacier puis par des pentes moins raide gagner le sommet.
Descente
descendre au Nord puis à l'Est, un passage raide sur 10 mètres puis rejoindre le glacier u Mont Miné. Remettre les peaux pour rejoindre le col de Bertol, puis par 2 séries d'échelles et des escaliers, l'accueillante cabane de Bertol (mais assez perchée !)
La légende de Bertol
Le petit Bertol Wallez habitait Arolla. Il avait deux parents qui ne s'aimaient pas. Et, ce qui devait arriver arriva, ils divorcèrent (bouhouhou) Sa mère, de la vallée voisine, retourna vivre sur ses terres à Salay. Devant le juge de Sion, ils optèrent pour la garde alternée. Les semaines paires chez maman, les impaires chez papa. Simple et efficace. Et chaque week-end, Bertol devait aller à pied de l'un à l'autre, la triste vie des enfants de divorcés. Ce week_end là, Bertol était chez sa mère, et il ne vit pas le temps passer. Quand il quitta Salay il était déjà tard. Il remontait le grand glacier louvoyant entre les gourmandes crevasses pour passer le petit col sans nom. Malheureusement la nuit était là et il n'osa pas basculer sur l'autre versant. Il passa la nuit à l'abri d'un rocher, luttant contre le sommeil et le froid mordant de cette nuit d'encre. Le lendemain matin, aux premières lumières de l'aube, il reprit sa route et rejoint Arolla. Son père l'accueillit. Enfin le terme d'accueil est sans doute mal choisi car il était furieux. Jamais un Wallez n'était arrivé en retard ! Les insultes fusèrent et Il envoya une mandale à Bertol dont les dents valsairent dans la montagne. Et c'est ainsi que vous pourrez aujourd'hui retrouver les Dents de Bertol, sur les cîmes du Valais, le col de sa nuit alpine porte aujourd'hui son nom ! (et le refuge du même nom) Les Wallez, de leur côté, en hommage à Bertol, ne sont plus jamais à l'heure ! mais ça, c'est une autre histoire |
Récit
La semaine étant maussade, nous l'avions shuntée en deux : d'abord la Ruinette et le Pigne d'Arolla en début de semaine, nous avions passé chacun quelques jours "at home" avant de rejoindre Arolla pour une seconde session.
La veille la météo était mauvaise et les bulletins météo pas géniaux. Le risque d'avalanche était annoncé à 3 en Suisse et à 4 en Haute Savoie. J'inspectais les cartes IGN et CNS sur skitrack afin de trouver les itinéraires les moins exposés. Je jetais mon dévolu sur la Tête Blanche et la Tête de Valpelline qui ne présentaient que de rares portions expos, je connaissais un peu le coin pour l'avoir parcouru il y a 20 ans avec mon frère, Thibault.
Via facebook, Enguerran et Gianluca me recommandait la prudence, l'un en m'envoyant un lien vers le bulletin des risques d'avalanche de Haute Savoie, plutôt très alarmiste, l'autre en insitant pour aller faire une course plus bas dans la vallée, sur la carte avalanche de suisse, le risque était indiqué à 2, mais j'en connaissais la raison : l'absence de neige à basse altitude ...
Bilan : juste de quoi faire monter mon stress, je tentais de les rassurer en leur assurant que j'avais choisi mon itinéraire avec soin, ce qui n'était pas faux. Mais avec ça, j'ai mal dormi, j'avais un peu la pression...
9 h 30, j'embarque Yves à Martigny, nous filons dans la vallée du Rhône avant de remonter le val d'Herens et ses pyramides d'Euseigne et Arolla. Par chance la route n'est pas enneigée, j'ai enlevé mes pneus neiges cette semaine. On s'équipe, on déclenche les Suunto, on marche jusqu'au bout du parking, et on met les skis sous les pieds. C'est parti. D'abord au fond du vallon, dans l'ombre du Mont Collon. Et là, réflexion, si je suis au pied du Collon... Alors... je suis l'anus ! Le vent apporte sa petite confirmation. Je suis au bon endroit. Mais pas hyper agréable. Il me faut remonter vers l'intestin grêle, mal nommé sur la carte suisse : Haut glacier d'Arolla.
Au loin quelques téméraires skient les pentes raides sous la cabane des Vignettes. Jamais je n'aurais osé avec le risque annoncé. Nos ventres crient famine ! On décide de faire une pause au Plan de Bertol. Mais il fait trop faim, on s'arrête en bas du haut glacier d'Arolla. La pause fait du bien. On repart repus, les estomacs bien remplis, avec une décision : nous passerons par les dents de Bertol, de là où nous sommes, nous observons une trace. (et c'est vrai qu'à la maison j'avais envisagé cette possibilité). Ca repart, d'abord à plat, sous le cagnard de ce début d'après midi. Je sue, je sue du chyle. Puré ce qu'il fait chaud. Puis ça commence à monter, et voilà le vent froid qui nous assaille. De dos, ça va, le sac à dos protège de l'agressif zéphir, mais de face, il vient congeler ma sueur sur mon frêle Thorax. Yves est déjà loin devant.
En face du Collon, il était nécessaire... de couler un bronze, chose promise chose due. Je repars allégé, les sphincters détendus. Rodin et Claudel n'ont qu'à bien se tenir...
Et on poursuit, on croise 4 skieurs un peu en difficulté à la descente, dans cette neige collante, pourtant, vu de montée, elle avait l'air correcte... Je rejoins Yves et on repart sur le glacier des dents de Bertol. Le passage est raide, mais la trace est bien faite. On passe une sorte de pylore étroit au pied du glacier avant de remonter la pente. Les descendeurs ont tout gâchés et Yves doit retracer quelques passages. Au dessus, on déroule, une sorte de grand oesophage à rebours...
C'est bien logiquement que nous parvenons à la dent de Bertol. oui le sommet s'appelle les Dents de Bertol, mais vu qu'on n'en gravi qu'une, je parle de la dent... sans doute une incisive, trop petite pour une molaire et pas assez pointue pour une canine. Belle pause au sommet.
Je fais quelques photos, j'envoie un petit SMS à Sandrine pour lui annoncer que les conditions sont correctes. Le SMS ne veut pas partir si le portable est trop bas, je décide de le garder dans ma poche, le réseau est meilleur en hauteur.
On mets les skis, et on file dans une excellente poudreuse vers le bas. Un passage raide sur une sorte de col, je m'engage en premier. Tout ce que j'aime, c'est étroit, c'est raide, et c'est en neige béton. Les skis vibrent sur la neige dure. Et Yves qui a la bonne idée de partir juste derrière moi. Je me prends des coulées de glaçons. Ca dégueule (forcément, ça devait arriver !) Je passe, la neige est moins bonne, un poil coutée et dure.
On fini par faire quelques virages pour rejoindre le plat du glacier, il faut déjà remettre les peaux.
Et là, c'est le drâme !
Il me semble que j'avais mi mon téléphone dans ma poche. il n'est dans aucune de mes nombreuses poches , ni dans celles de mon sac. Je l'ai laissé au sommet ou perdu dans la descente. Le Khon ! Je revérifie rapidement chaque possibilité mais il n'y est pas. Je calcule le temps qu'il va me falloir pour remonter redescendre et vérifier que je ne vais pas arriver trop tard au refuge. il est aux alentours de 17 h, le repas devrait être vers 18 h 30, ça doit jouer, faut pas trainer. J'estime mes chances de réussite à 50 %. Je repars à fond, en mode polaire sans gants... Je laisse Yves rejoindre le refuge.
Bon rapidement je me rends compte que partir sans gant est une erreur, il y a le passage raide que je vais devoir remonter à pied et qui est déjà dans l'ombre. Je remonte la pente en scrutant chaque endroit. Voilà le passage raide, je déchausse et grimpe à pied. Je parviens à retrouver les entailles d'une vieille trace. Par contre, sans gant, je vais avoir droit à bon petit onglet : les skis d'une main, les bâtons de l'autre. Les mains non protégée dégustent la neige glacée ! Quand j'arrive au dessus, c'est l'onglet, mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer, ça passera en avançant. Et j'avance en rejoignant la trace de montée et je retrouve le sommet. Bon, inspection rapide, mauvaise nouvelle : pas de téléphone. Les chances de "retrouvailles" tombent à 12 %. Aïe. Je retourne aux skis. et je file vers le bas en suivant ma trace, j'ai eu la bonne idée lors de ma première descente de m'écarter bien à gauche des autres traces. Je ne trouve rien. Je me retape le goulet, re-joie !!! quel bonheur de revoir les skis vibrer !
Je retrouve ma trace en dessous, mais je ne trouve rien. contournement des quelques crevasses . Choux blanc, tout ça pour rien. Chance de "retrouvaille"... moins de 1% peu être plutôt un pour mille. Je réinspecte mon sac, on ne sait jamais... mais toujours rien. Je file vers le refuge. J'avance bien sur ce terrain plutôt plat. Je rejoins le col de Berthol. pause les skis et file vers les échelle, flûte, j'ai oublié de laisser mes bâtons avec les skis.. je remonte les échelles. je vois Yves en haut qui m'attend l'air goguenard, il s'enquiert, un rictus à la bouche de ma réussite... ben non !
Je rentre dans le refuge, la gardienne m'accueille : "ah le fameux Guillaume Ledoux" je suis connu comme le loup blanc ! On attend le service de 19 h, puis on mange un délicieux repas avant d'aider Anne-Marie, la gardienne et son aide à la vaisselle. Un petit coup de Williamine plus tard on est au lit avec la sensations d'une journée bizzare, bien réussie du point de vue montagnard mais un poil gâchée par la perte de mon téléphone...
A suivre
Tête Blanche Tête de Valpelline
Ski de rando : La Ruinette 3875 m et le Pigne d'Arolla 3790 m
magnifique tour dans le Valais au dessus d'Arolla
Arolla
Pas de Chèvre
Cabane des Dix
Col de Cheilon
Col du Mont Rouge
Couloir du col de Lire Rose
Ruinette 3875 m
Jonction du glacier de la Serpentine et du Brenay
Col de la Serpentine
Serpentine
Pigne d'Arolla 3790 m
Col des Vignettes
Arolla
Vidéo
Topo
cabane des Dix
D'Arolla, gagner les pistes de ski (possibilité de prendre une piste raquettes ou prendre les téléskis !) et remonter la piste des Hôtels jusqu'au sommet du téléski Passer au sud du Mont Rouge (point 2581 m CNS) le point 2738 m CNS pour gagner le pas de Chèvres (2855 m)
Descendre les 2 séries d'échelles puis gagner le glacier de Cheillon et rejoindre la cabane des Dix en passant au Sud de celle-ci par un mouvement enveloppant !
cabane des Dix 2928 m
La Ruinette
de la cabane des Dix, gagner par un long faux plat le col de Cheilon (ça se raidit sur la fin - 3237 m.
Toujours en faux plat, rejoindre le col du Mont Fort - 3326 m.
Descendre en direction du col de Lire Rose (raide au départ) et repérer le couloir qui part à gauche avant le col de Lire Rose.
Remonter ce couloir (bas du couloir 3130 m environ)
Le couloir aboutit au point 3386 m de la CNS (donc 250 m de couloir à 45° bien tassés par endroit !)
Partir sur la droite pour rejoindre le glacier de la Ruinette
Rejoindre le collet à droite du point 3710 m. Remonter l'arête, au dessus de la première bosse, basculer à droite et rejoindre un petit couloir de 12 m en III+ (crux).(rappel équipé pour la descente)
Puis remonter l'arête au mieux, soit sur le fil soit en versant sud. Gagner le sommet.
Descente par le même itinéraire puis au milieu du glacier (attention, un petit couloir pas évident à trouver depuis le haut permet de gagner la moraine du glacier de la Serpentine (voir fichier GPS)
Pigne d'Arolla
remonter le glacier de la Serpentine en contournant la barre de sérac par la gauche, rejoindre le col de la Serpentine, puis remonter la Serpentine en la contournant soit par la gauche, soit par la droite., de là, gagner le Pigne d'Arolla
Descente
Descendre et rejoindre la cabane des Vignettes et de la cabane , Arolla
Récit
Tout commence par un devoir citoyen, je me retrouve à 8 h du ma à aller voter et zou, direction le Valais dans ma puissante berline de marque française...
Je retrouve Yves avec lequel j'avais gravi le Gross Grunhorn et le Jungfrau il y a 3 ans. On pique nique, on s'habille, on porte les skis 2 minutes jusqu'au pied de la piste de ski, et on chausse. Pendant qu'on chausse deux chevreuils traversent la piste juste au dessus de nous, deux skieurs à la descente nous en avertissent, malheureusement, le temps que nous prêtions attention à leur appel, les chevreuils on quasiment disparus... :-(
Et c'est parti, sur cette piste de ki en fin de vie, de toute façon on n'a pas le choix, ailleurs, il n'y a pas de neige... On remonte au mieux la piste, croisant pas mal de skieur à la descente, et observant en contrebas, ceux qui montent ou descendent de la cabane des Vignettes. Yves et poli, il me suit, je sens que son rythme est bien plus rapide, il faut dire que c'est un GRAND skieur de randonnée, et qu'il fait beaucoup plus de dénivelé que moi. On opère une petite pause avant de quitter la piste. Puis on poursuit, j'oserve au loin 3 skieurs, je sens qu'on va les rattraper, je commence à faire une truc pas très classe mais qui permet de passer le temps, je mesure le temps qui me sépare du groupe. D'abord prendre un point de repère bien repérable, puis consulter la montre, mémoriser l'heure, et quand c'est mon tour de passer le point, calculer l'écart. Je complique parfois ma tache en prenant plusieurs points en même temps, ce qui nécessite au cerveau de réaliser plusieurs calculs à la fois. Sous le cagnard, comme aujourd'hui, pas toujours évident. Et je me rends compte qu'on fond sur le groupe. 3 minutes... 1 minute 40... 1 minute. En fait ce sont 3 filles, qui papotent. Je me retrouve dans les effluves de parfums, je les rejoins, les salue et les dépasse. Je poursuis vers le Pas de Chèvre, la pente se raidit, le col est déjà là, on fait une petite pause.
Au col, un couple et leurs deux filles s'apprêtent à descendre. Les deux filles sont magnifiques, deux blondes au cheveux long... " Ah si j'avais été plus jeune" Mais le poids des années ne joue pas en ma faveur... On verra au refuge, qui sait...
Les 3 grâces rejoignent à leur tour le col. (Attention, j'ai écrit grâce et non grasse ! Cela fait référence à 3 déesses de la mythologie : celle du charme, de la beauté et de la créativité - fin de la parenthèse comme indiqué ci-après)
Bref, les 3 Grâces discutent toujours, interrogent un autre type sur les courses possibles.
Nous quittons le pas de Chèvre pour nous engager sur les échelles. C'est le périph à l'heure de pointe. Il faut s'informer et vérifier que personne n'est engagé dans l'autre sens. Les croisements sont courtois, et tout se passe bien malgré les quelques bouchons. On descend à pied jusqu'au glacier et on rejoint le couple et les deux "Heidi". Tout le monde rechausse, Maman part devant , suivie d'Yves puis de Heidi 1, que je ne tarde pas à dépasser. Le glacier est super grand et il fait méga chaud. On fini par retrouver le couloir d'accès au refuge. Un gars sans sac à l'air de bien galérer. C'est un ancien et je m'enquiers de son état. Sa fille est venue lui prendre son sac et il me dit qu'il gère. Je poursuis, on remonte le couloir et on retrouve le plat juste avant le refuge où il semble ya voir une grosse ambiance... C'est sûr, il y a des Italiens. Arrivé au refuge, bingo, un gros groupe d'Italien fête un anniversaire avec chapeaux, ballons et cotillons, et musique !
On range, on fait sécher, on s'installe, tout le monde fini par arriver au refuge. et je me rends compte qu'il y a beaucoup de fille dans le refuge, et que toute sont des bombasses (bon, je sais, c'est pas très classe, mais c'est vrai que chacune était jolie) de splendides Italiennes, des Suisses Allemandes, des Françaises. Un petit avant goût de Paradis ! Et aucune ne me trouve le rôle de Roméo... C'est vraiment trop injuste. (Et ma petite femme qui va lire ça... Aïe ! pas sur la tête !)
Bref, je nage presque en plein bonheur. Un hélico en profite pour venir vomir ses héliskieurs, enfin je n'ai pas trop compris la manoeuvre, dépose de gens équipés au pied du refuge.
les trois Grâces sont en pleine discussion sur la place de la femme dans la préhistoire avec de grandes théories. Bon je n'ai rien dit mais ce qui est bien avec la préhistoire, c'est que comme son nom l'indique, on n'a pas d'écrit, donc on peut lui faire dire n'importe quoi (leur théorie était que les femmes dominaient les hommes à une époque). Yves moi participons discrêtement à la conversation. Je pars faire une petite sieste. Et c'est déjà l'heure du repas.
A table, on se retrouve avec les trois Grâces et le l'ancien et sa fille. Les gardiens nous offrent un petit verre defendant. L'ambiance est sympa, l'ancien est Franc Comtois, sa fille chasseur alpin, on discute montagne, comme souvent en refuge. L'une des Trois Grâce entâme une consultation de médecine parallèle sur ses deux amies, les questions sont plus bizarres les unes que les autres, elle compte les points sur un petit papier, je n'ai pas entendu le résultat de ces consultations, mais les questions avaient de quoi surprendre "as tu une bonne circulation sanguine" " combien de fois vas tu au toilettes" "tes règles sont elles douloureuses"... J'avoue être resté perplexe. elle en profite pour raconter sa vie compliquée avec un oncle, très compliquée.
Le repas se termine avec les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, visiblement, la droite de la table semble plutôt modérée, tandis que du coté des trois Grâces, c'est l'affliction, j'en déduis la présence de 3 Mélanchonistes avec nous. Mais peut être me trompes je !
Nous filons nous coucher, nous avons négocié un petit dej à 4 h alors que le reste du refuge décolle à 6 h 30.
On se couche les premiers, mais il y a vite de l'animation. En face, un chauve s'énerve avec le dortoir voisin (les italiens ?) il tape le mur avec force et énervement. 1 fois... 2 fois... 3 fois, il fini par se lever et aller engueuler directement les auteurs. J'ajouterai juste que quand il est rentré dans le dortoir endormi, il a allègrement allumé la lumière, sans rien n'y trouver à redire...
Une fois le chauve calmé, je m'endors, mais je suis réveillé par les trois Grâces qui arrivent un peu bourrée, elles ont pris un digestif avec un guide suisse de leur connaissance. Bref, elles discutent encore et mon endormissement est cassé.
Mais je finis par m'endormir.
Et d'un coup, un cri, strident, énorme, ça me boulverse le coeur, c'est une des trois Grâce qui a du cauchemarder. Elle a du réveiller tout le refuge. Bon ça m'a bien stressé.
Il n'y aura pas de guerre de la fenêtre ouverte, mais le début de nuit a été bien agité...
3 h 45, le réveil, puré je dormais bien.. Je secoue Yves et on décolle, en essayant d'être discrêts. Petit dej au thé, c'est pas ma tasse de thé, ben si ! On s'équipe et on sort du refuge à 4 h 30, les couteaux dans la poche, il fait froid. On s'égare un peu juste après le refuge, on descend un peu trop, on corrige le tire et voilà la trace. Au bout d'1/2 heure je consulte mon alti on n'a gagné que 100 mètres, je pensais que le col serait déjà là. Le rythe est bon. Yves se colle derrière moi pour ne pas me larguer. La trace se raidit, on est sous le col (de Cheillon). Adhérence des peaux parfois limite mais voilà le col, il fait nuit noire. Courte pause et on poursuit à plat vers le col du Mont Rouge. C'est plat, on observe la trace qui part à droite vers le Mont Blanc de Cheillon. Nous suivons une vieille trace qui nous permet de ne pas nous enfoncer. Je surveille la face nord, je suis sûr que c'est jouable de passer par là, mais je suis équipé de mes crampons light et de mon piolet light... euh ... un peu light.
Col du Mont Rouge, il fait froid, j'hésite à mettre la doudoune sous la Gore Tex. Je repère un petit couloir au dessus du col de Lire Rose qui pourrait nous permettre de gagner le glacier de la Ruinette sans descendre trop bas.
Bon, il faut d'abord gérer la première pente sous le col, bien raide et en neige béton. Yves part, je le suis, tout en dérapage, les skis vibrent à fond sur la neige méga dure. je finis par enchainer les virages. La pente est moins raide, c'est agréable. Un petit schuss dans les coulées d'avalanche nous permet d'accéder au pied de notre petit couloir nous passerons par là.
Je pars devant, et je laisse Yves qui me talonne prendre rapidement le relais. J'en profite pour faire des vidéos et des films. Yves passe l'étroiture, je passe de nouveau devant. Je trouve mon rythme. Je m'arête juste sous la sortie, faire une petite vidéo. Yves passe devant et termine, on se retrouve sur l'arête , et là, bonne surprise, pas de souci pour gagner le glacier (j'avais peur que ça ne soit galère vu qu'on a un peu inventé le passage)
On remet les skis sur un glacier parfois verglacé, les peaux glissent, mais pas toujours vers l'avant. sur le plateau, on retrouve des traces. Deux skieurs sont passés par là (il s'avérera après que je retrouverait leur compte rendu sur camp2camp). Nous prenons leur trace. nous metons les couteaux sur le haut et déposons les skis.
Crampons, piolet, et c'est parti. assez rapidement on se retrouve au pied d'un petit couloir d'une 15aine de mètres, bien raide. Je me lance, appliqué, pas le droit à l'erreur. Chaque pied en opposition, les crampons crissent, on trouve quelques prises de mains, je progresse. Je finis par tomber sur une pierre branlante, qui ne l'annonçait pas. Flûte elle est pile ou je voulais poser mes pieds. Je l'évite afin qu'Yves ne la prenne pas sur la tronche. En haut, j'attends Yves avant de repartir. La suit eest plus facile, sur le fil de l'arête ou plus souvent versant Sud. On galope sur l'arête. Les traces nous aident à éviter d'hésiter. J'aime ses arêtes en PD. Celle ci est particulièrement esthétique avec le Grand Combin en toile de fond. Les passages sont variés, un dernier sur le fil, en plein ciel. et voilà le sommet, Youpi !
On regarde le paysage, le Mont Blanc de Cheillon tout proche et les 10aines de skieurs de rando sur son antécîme. On grignote, et on repart pour la descente.
La descente est rapide, les passages techniques bien négociés, on opère un petit rappel dans le petit couloir et on rejoint les skis.
on attaque la descente, la neige est plus que correcte. Je prends en charge les opérations et je propose à Yves d'aller skier rive gauche du glacier, là où la neige n'a pas trop ris le soleil. Nous laissons les traces de nos prédécesseurs au centre du glacier et y filons. Au bout de plusieurs minutes nous avons un doute... Est ce que ça va passer jusqu'en bas. Sur la carte, oui, mais en pratique... on décide de rejoindre les traces. Et zou, traverser à droite du glacier, on retrouve les traces qui nous amènent à un couloir bien raide. On déclenche de petites coulées à chaque virage. Yves par devant, je le suis. Ca se skie pas trop mal. On fini par sortir en bas sur le plat du glacier, on regarde juste où on avait envisagé de passer, il ya d'énormes barres rocheuses infranchissables... Parfois, on a du pif...
j'avais prévu de remonter le glacier du Brenay jusqu'au Pigne d'Arolla. mais force est de constater qu'il n'y pas de trace et que ça va être galère de passer le long des séracs. Je finis, un peu déçu par jeter l'éponge, on passera par la Serpentine.
On repeaute, et nous voilà en plein cagnard sur le long et plat glacier de la Serpentine. 3 km à parcourir jusqu'au col.
C'est parti, assez rapidement je vois qu'Yves coule une petite bielle, je le surveille du coin de l'oeil, mais il avance, à distance. Au loin, deux skieurs. Je rejoue au jeux du timing. Premier point 35 minutes. Ca va être chaud pour les rattraper. La trace remonte sous les séracs, elle traverse en rive droite, j'opère une pause pour attendre Yves. Puis repars, nouvelle pause. Les deux devant sont à présent à 20 minutes. Je file, tranquille, que ce glacier est long... et plat. Un poil plus de pente sur le col, et je tombe, sur un Italien, je les ai rattrapé. Il part, je fais ma pause, attendant Yves, qui arrive quelques minutes plus tard. On boit et on bouffe. Avant de repartir. On longe la Serpentine et on met les couteaux avant le passage raide. Les deux Italiens sont juste devant, on va les avaler. Je pars devant, Yves juste derrière, on dépasse les Italiens, la fille est vraiment dans le dur. On se retrouve sur le plateau de la Serpentine. J'enlève les couteaux, et je décide de jouer au jeux du... je rattrape la cordée devant. mon seul problème : il ont la moitié du trajet d'avance ! Je tente le coup, Yves a des doutes.
Premier pointage, 13 minutes, ça va être chaud. Après 2000 m de déniv ,je ne vais quand même plus très vite, même à fond. Mais faire des calculs et avoir pour objectif de réduire le temps m'occupe et je serai plus vite au sommet. 8 minutes, il ne reste plus grand chose avant le sommet... 5 minutes... dernier virage. C'est raté, mais je fins, 3 minutes derrière le groupe (j'apprendrais sur Strave que j'ai le 5ème temps sur 35 Stravaïste sur cette portion !)
Au sommet, un anglais s'approche et me demande si j'ai une chaîne Youtube. damned, je suis une fois de plus reconnu. On papote un peu (pas trop avec mon anglais trop basique)
Yves fini par arriver.
On fait quelques photos, on mange (on arrête en fait jamais de manger) on fini les derniers centilitres d'eau.
l'Italien fini par arriver, il a laissé sa dulciné et sa galère. Elle fait du surplace au loin. La bonne vieille galère. J'observe la scène. Il fini par descendre (je pense pour récupérer son sac)
Et zou, il faut descendre.
Les peaux enlevées, on part, à fond, neige un peu dure, on a la sensation qu'elle a regelée avec les nuages. Les virages s'enchaînent, on fait régulièrement le point pour ne pas louper l'accès au Vignette. Bingo, une belle pente bien verglacée nous accueille, je déteste. Mais c'est court. on passe devant la cabane des Vignettes et son col et on plonge au Nord dans une neige traffolée.
On skie assez vite et on perd du dénivelé rapidement. La neige devien transfo, un peu collante, mais elle se laisse skier. Il faut juste éviter les cailloux. On fini par déchausser sur une passerelle pour rechausser 50 m plus loins sur la piste de ski. Derniers mètres dans une neige soupe skiable. Nous voilà en bas. Il fait 20° mais on est habillé comme à 3800 m : polaire Goretex, il faut un peu chaud. On descend les derniers mètres à pied et on gagne la voiture.
24 km et 2200 m de dénivelé , une belle aventure en montagne, comme je les aime !
Ski de Randonnée - Blanc de Moming 3657 m
Magnifique sortie sur un magnifique sommet.
Vidéo
Topo
Départ :
Départ de la cabane de l'Arpitetta que l'on gagne soit depuis Zinal directement, soit depuis le col de Milon au dessus de la cabane
Sommet :
Depuis la cabane de l'Arpitetta (2786 m) prendre à flanc (à l'est de la cabane) et longer le cirque glacière pour rejoindre le point 2707 m et le pied de la rampe du glacier de Moming.
Remonter à flanc cette rampe. On rejoint le glacier de Moming au dessus de la grande barre rocheuse. Remonter le glacier de Momin gen rive gauche.
Remonter en direction de la pointe Sud de Moming. Puis bifurquer vers le point 3582 m (petit col -superbe vue)
De là rejoindre facilement le Dôme 3651 m
Descente :
Par le même itinéraire jusqu'à 3000 m puis en restant rive gauche du glacier on longe ensuite la base de l'arête avant de plonger vers le pont (en cas de faible enneigement il peut être intéressant de repartir vers l'amont de la rivière. De là on passe le pont et on rejoint Zinal par la piste
Récit
Bonne nuit dans le petit refuge de l'Arpitetta.
Le réveil de mes voisins sonne (5 h 45), je me réveille. les 6 de la tablée d'hier se lèvent, on a tous pour objectif le Blanc de Moming. Je descends et croise les deux derniers alpinistes d'un groupe de 9 qui sont en partance. On aura près de 3/4 d'heure de retard sur eux.
Petit dej, pain maison, j'ai failli vomir quand un cheveux de la patissière est venu s'enrouler sur ma glotte. Ca a failli mal se terminer, mais , grâce à ma pratique intensive du Yoga, j'ai pu maîtriser ma réaction et éviter un drâme. Je finis , avec difficulté, à ressortir l'intrus : Ce fut juste.
CE matin, le pain a du mal à passer, je ne parviens pas à l'avaler. Alors je mâchonne, je mâchonne, tel un bovin ruminant du bon foin. Je bois du thé pour faire passer. Je finis par terminer et filer me préparer.
Quand je sors du refuge, vers 6 h 30, le jour point. Je mets la frontale, je sais que ça ne sera pas pour longtemps et je pars. Je suis le premier du deuxième groupe. Après une hésitation quand à la direction à prendre ,je finis par trouve le bon angle de départ. La neige a bien regelé et je suis les traces qui vont d'une moraine à l'autre à flanc. Je me rends compte que les deux Suisses me suivent. Ils me dépassent sur une moraine, ça tombe bien ils n'auront pas à voir mon style apocalyptique. Ils passent devant, donc, et je les suis derrière. On parviens au prix d'un dernier schuss au début de la montée. On peaute, je repasse devant.
Le départ est un peu raide et je fais une petite pause pour mettre les couteaux. Un passage raide, mal réveillé, je merdouille un peu mais ça passe. ca sera le dernier, ensuite, c'est cool. La trace longe le dessous du glacier. Elle est bien faite, elle monte en pente douce. Je finis par débouler sur le glacier. Trace impeccable, je vois au loin le groupe de 9; 2 ou 300 mètres au dessus de moi. Je remonte encore pour m'offrir une petite pause aux alentours de 3000 m.
Je repars, le soleils de lève, il fait grand beau. Magnfique journée, paysage magnifique dans ce cirque, à gauche, le Weisshorn, le Zinalrothorn, l'arête du Blanc de Moming, le Blanc de Moming, et le Besso à droite. Je profite tout en avançant. Plat du glacier, nouvelle petite pause lunettes. Je poursuis, la trace va longer la base de l'arête du Blanc, je fais une dernière pause boisson et bouffe sous le col. J'arrière garde du groupe de 9 est à 5 minutes devant moi. je repars et je les rejoins au col. La vue est magnifique, l'Obergabelhorn, la Dent d'Herens, la Dent blanche ... Petite pause photo, je repars devant l'un des 9 et derrière un autre. Je profite des derniers mètres. et rejoins le sommet. Un belvédère 5 étoiles !
pause ravitaillement avant d'attaquer la descente. Tout le haut en poudreuse, le soleil n'a pas fait son oeuvre. j'en profite ! Les plats sont passé rapidement puis je reoins la côte 3000 où je quitte la trace de montée. Je vois un trou passer sous mes skis pour me rappeler que je suis sur un glacier. Je me fais bien plaisir, la neige, plein Nord est excellente (alors qu'il n'y en a presque plus en face Sud) Je bascule de petits couloirs en petits couloirs , la neige est dure maintenant, ce qui devient presque utile car il ya des petites remontées, ça permet de conserver de la vitesse !
Je rejoins "les dessus" du vallon de l'Arpitetta. Il commence à y avoir des Vernes, puis quelques cailloux, puis beaucoup dehttp://alpinisme.over-blog.net/2017/04/ski-de-randonnee-blanc-de-moming-3657-m.html Vernes ... et beaucoup de cailloux. Il faut descendre , monter ,skier sur les vernes, lever un ski pour passer un caillou, lever l'autre. Louvoyer.
La trace repars à gauche dans le vallon. de plus en plus merdique. Mais ça passe à ski. puis ça revient le long du torrent pour rejoindre le pont.
Je déchausse, puis c'est parti pour la sessions chaussage déchaussage... Trop fréquents à mon goût. cette année est vraiment triste pour la quantité de neige. une dernière portion à ski, puis c'est fini, il faut porter. Pour le long plat de Zinal. Tout bouillasseux, tout cradouille. Je marche dans Zinal, il me faut faire du stop, mais les voitures ne sont pas légion. A la sortie de zinal un sympathique automobilisite fini par me prendre et me ramène à Mottec
périple terminé !