Ski de randonnée : Tête Blanche 3710 m- Tête de Valpelline 3798 m - descente par le glacier de Ferpècle
Tête de Valpelline : l'un des plus beau panorama des alpes !!!
Vidéo
Topo
Cabane de Bertol
Depuis Arolla rejoindre la cabane soit par le plan de Bertol soit par les dents de Bertol comme nous l'avons fait la veille
Sommet
Tête Blanche
Descendre les escaliers et les échelles de la cabane de Bertol
basculer sur le glacier du Mont Miné (pour info nous n'avons pas mis les peaux et avons utilisés les skis en position descente, je pense qu'on a gagné du temps) Passer sous les Dents de bertol et mettre les peaux au point le plus bas. 3200 m environ.
Remonter en direction du col des bouquetins et bifurquer dans la combe à gauche (Est) en direction du col de Tête Blanche. De là, rejoindre le sommet de Tête Blanche 3710 m.
Tête de Valpelline
Descendre au col de Tête Blanche puis au col de Valpelline (3554 m)
remettre les peaux et rejoindre facilement le sommet de la tête de Valpelline (les derniers mètres se font à pied !)
Descente
Rejoindre le col de Valpelline, et mettre les peaux pour rejoindre le col de Tête Blanche
Descente sur le glacier de Ferpècle d'abord en direction du col d'Herens puis au centre du glacier en évitant les zones de crevasses (notre topo indiquait de passer à l'est de Rota Mota (3232 m) ce que nous n'avons pas fait. Sur le bas , descendre en rive droite du glacier pour prendre une gorge au dessus du point 2057 m. Basculer en rive gauche du vallon, et gagner le barage et la route.
Récit
Toute ressemblance avec la réalité n'est que purement fortuite (ou presque) . Note de l'auteur...
La soirée
Avec la perte de mon téléphone, je suis arrivé un poil tard au refuge et dans les échelles, Yves m'accueille avec un oeil un brin goguenard. Nous remontons ensemble les escaliers avant de nous poser dans l'entrée. Un passage vers la gardienne, j'observe qu'Yves s'empresse pour m'accompagner... soit ! Nous avons un peu de temps et chacun se livre à la lecture (ou l'inverse). Le repas, excellent, j'observe que l'aide gardienne, Fanny ? est un peu débordé et je m'évertue a donner un coup de main pendant le service. A la fin du repas, je propose à Anne-Marie, la gardienne, de faire la vaisselle. Yves m'accompagne, tout heureux. Et tandis que Fanny se brule les mains dans une eau trop chaude, nous essuyons, verres, assiettes et couverts. notre tâche terminée, je vois qu'Yves fait une inspection des lieux, il découvre l'antre de la gardienne et ça a l'air de l'inspirer.
Un verre de Williamine plus tard, nous descendons au fond du sous marin, (oui ça ressemble un peu à un sous marin) par les escaliers méga raides, il ne faut pas s'en coller une, c'est le Crux de ces deux journées.
Le sommeil est difficile à trouver, je suis coincé entre Yves qui marmonne et un couple un peu trop amoureux... Minuit passe, je suis dans le vague mais toujours éveillé. Mon voisin de droite a quitté sa couche. Je vois sa loupiotte qui grimpe le vertical escalier. Une envie pressante sans doute.
3/4 d'heure plus tard, ne le voyant pas revenir, je m'inquiete, et je décide de mener l'enquête, à mon tour je gravis l'escalier et sors dans le froid glacial vers les toilettes. Le vent est là, je l'entends par accoup, wouïïnner (orthographe imprecise). bref ça wouïïne, mais au bout d'un moment, je me rends compte que ça n'est pas le vent... Je tourne la tête en direction du wouïnement, et là, que vois je par la fenêtre à l'intérieur...
Yves et Anne-Marie dans une position que la morale réprouve ! Je peux juste ajouter qu'il en faut de la souplesse pour en arriver là. Je décide de laisser les tourtereaux à leur affaire.
Bien plus tard, je vois qu'Yves remonte sur la couche, et s'endort directement, ronflement régulier... Comme un bienheureux.
Le lendemain matin, j'ai du mal à sortir mon acolyte du lit. Alors que les autres cordées font le bin'z depuis bien 20 minutes (allumant même la lumière), Yves dort. Il fini par m'entendre et s'execute. On décolle vers la cuisine, où je croise Anne Marie, la mèche en pétard, la nuit a été courte ! Quand elle croise le regard d'Yves, ben ça fait le même regard que moi à la Mischhabelhütte sous la Lenzspitze. (Malheureusement pour vous, il fait lire le récit pour comprendre). On finit par déjeuner puis décoller. Enfin, quand je dis décoller, c'est pas tout à fait ça car il faut descendre les 50 m d'escaliers et d'échelles pour rejoindre le col de Bertol, battu par les vents.
Nous croisons une cordée qui part vers les Dents de Bertol, je les informe de la perte de mon téléphone et leur dit de joindre la gardienne s'ils le retrouvent. Yves part devant. Sur ce glacier bien plat. On n'a pas mis les peaux et on pousse sur les bâtons comme des canards maladroits. Au bout d'un moment, je me rends compte qu'il pleut, en fait non, ce sont des larmes, les larmes d'Yves, 10 m devant moi qui viennent me percuter. je me retourne et je vois la gardienne, elle aussi en larme à sa fenêtre telle une princesse kidnapée par un méchant prince noire. La séparation est cruelle.
Je tiens à rappeler ici que j'ai quelques peu romancé es éléments précédents. Je comprends que j'ai perdu quelques lecteurs au passage, ceux qui ne souhaitaient que des faits. C'est dommage mais c'est comme ça.
Nous rejoignons un assez gros groupe sur la partie basse du glacier. Nous les dépassons en mettant les peaux. Et c'est reparti. Malgré le chagrin, Yves est en forme, il file devant, je vois bien qu'il veut rattraper toutes les cordées parties avant nous ! Le Vent est là, ballyant la neige, faisant des petits tourbillons. Je flâne en faisant quelques photos. Yves est déjà au cul des 3 devant. Je vois qu'il attend que je le rejoigne avant de dépasser. Je reviens tranquillement. Mais dès que je suis là, il entame le dépassement. Il faut bourriner dans la neige non tracée. Je me mets dans le rouge, on dépasse le groupe tout en les saluants. Rapidement ils sont loin derrière, et Yves file devant, sans pitié. Je regarde du coin de l'oeil la cordée progresser vers les dents de Bertol, deux ptits points dans cette immensité.
Le Cervin et la Dent d'Herens finissent par se dégager dans le ciel, fiers ! J'adore, j'adore ces sommets. On rejoint la Tête Blanche, nous n'aurons pas rattrapé la première cordée. Le vent a arasé le sommet et on trouve de la glace sur les derniers mètres. Panorama magique. bonne pause, mais il faut déjà repartir.
Quelques virages vers le col de Tête Blanche, une longue traversée sous le sommet, je suis la trace puis m'en fait une, à moi, et j'enfourne le ski gauche , bim bam, saut périlleux avant incontrôlé, me voilà la face dans la neige, glacée. J'ai le visage tout irrité. Je me dégage de la neige, penaud. je remets tant bien que mal mes skis, époussette mon materiel, et rejoins Yves au col de Valpelline. On remet les peaux. Je ne me souvenais pas que al pente était si peu raide, je suis venu ici il ya 20 ans avec Thibault, mon frère. La trace est impeccable, raide comme il faut, mais pas trop. Elle vient buter à gauche du sommet sur l'arête pour profiter de la vue : INCROYABLE. La Dent d'Herens se dévoile avec ses glaciers suspendus qui semblent si proche. Elle est superbe, derrière, le fier Cervin dévoile son arête du Lion. J'adore cet endroit ! La trace remonte encore. et voilà le sommet. On pause les kis pour les derniers mètres avant de faire une pause photo et bouffe. Le saucisson est de sortie. J'observe la Dent d'Herens, gravie il y a 7 ans avec Anne et Thib, Thib un peu en méforme était resté vers 4000 m à nous attendre, il s'était construit un abri en pierre et avait bouffé tous les Bastognes, le chien ! Pendant que nous atteignons le sommet, dans le brouillard, il faudra y retourner !
On repart vers le bas, dans une poudreuse de rêve.
Yves devant, moi, à la Go pro, derrière, on ne se refait pas. Le col est vite là, on croise deux randonneurs en raquettes, toutes mes sincères condoléances !...
Repeautage, et remontée rapide au col de tête Blanche où on repart dans la descente. Alors là, c'est étonnant, il y a d'énormes bosses sans doute formées par le vent. La neige, dessus est correcte, mais les vagues sont parfois tellement grosses qu'elles en deviennent difficile à skier.
On fini par s'habituer, ça se skie, c'est déjà pas mal. Je surveille le paysage, je sais que sur le topo il faut passer à droite de Rota Mota, et toutes les traces prennent à gauche au centre du glacier. On décide, comme tout bon mouton de Panurge... de suivre les traces (il ya toute une étude à faire sur la prise de décision, c'est sûr !)
On bifurque à gauche entre les crevasses et les séracs, c'est magnifique et ça passe très bien. La Dent blanche se révèle, superbe ! La neige, elle est de moins en moins bonne. De plus en plus glacée sur le dessus. On en vient à se retrouver sur une bonne vieille croutasse inskiable ! Alors que visiblement, vu les traces, hier, c'était le paradis, aujourd'hui on ne peut plus skier et on s'en met plein les cuisses !
On rejoint un magnifique canyon, qui passe bien. La suite, ben c'est le peu de neige qui est tombé en début de semaine, sur le néant ! Bilan, on reste sur la trace et on tâche de ne pas toucher les perfides cailloux en dessous !
Bon, on touche un peu, même beaucoup, mais on progresse. C'est plat, le bas du vallon, alors on pousse sur les bâtons. Et on rejoint la route. On peut encore skier un peu , mais la fin est proche et on finit par mettre les skis sur le sac.
Une fois sur le sac, il faut marcher en espérant trouver une voiture pour faire la navette à Arolla. Une femme avec son bébé en poussette nous dépasse et nous largue en courant, j'ai profité du dépassement pour négocier de nous faire descendre en stop mais ça n'a pas marché.
Un peu plus tard, une camionette arrive, STOP. Ils nous prennent et nous descendent aux Haudères alors que ça n'était pas leur destination au départ, sympa ! Reste à remonter à Arolla ce qui devrait être plus facile. Une vieille voiture arrive, un papy de 92 ans m'emmène un peu plus haut, il veut juste regarder les combats de Reine depuis le haut , à la jumelle. Me voilà sur un bout de rotue, seul, j'ai laissé Yves aux Haudères, Une voiture passe, deux jeunes, le joint au bec me prennent. Ils vont grimper un blog juste sous la Gouille. Moment sympa de partage de bons plans, ils me déposent à la Gouille et une troisième voiture, deux habitants d'Arolla m'emmène jusqu'auparking, sous le regard amusé d'un chamois.
retour aux Haudères en deux temps trois mouvements pour récupérer Yves et rejoindre Martigny, puis la maison.
Un superbe week end sur deux beaux Belvédères. J'adore la tête de Valpelline, je reviendrai ! Yves aussi, mais pour d'autres raisons ;-)