ou : ne jamais emmener un BE d'escalade en alpi !
Mon partenaire de cordée C2C, Sébastien avait eu un souci, il s'était casé la cheville en faisant de l'escalade la veille, je me
retrouvais sans partenaire pour cette dernière sortie de cette semaine chamoniarde, nous avions enchainé le Tour Noir et le Chardonnet par l'arête Forbes avec Philippe en 3 jours, j'avais profité
de ma journée de repos pour randonner du coté du Brévent et trouver un partenaire de cordée à l'OHM.
Sur un cahier, j'avais donc laissé mes coordonnées, et tout avait fonctionné, au téléphone je voyais qu'il avait plus
d'experience que moi (une grosse experience même) ayant gravi nombres de voies coté D à TD dans le massif, il m'annonçait la venue d'un troisième homme qu'il connaissait. rendez vous etait pris
dans la soirée pour préparer la course du lendemain : la Dent du Géant !
Je les retrouve au camping et nous discutons et préparons la course en buvant l'apéro, Gilles fait les présentations, le 3ème
homme, est un homonyme : Guillaume lui aussi, pas toujours pratique pour les manoeuvres de corde, mais facile à retenir !
Le matos est prêt, nous prendrons la première benne à cham demain !
Le lendemain matin, je me lève à 5 h 30 pour être à l'heure, il faut faire bonne figure, la benne est à 6 h 30 Je retrouve mes
compagnons et nous grimpons dans l'une des premières bennes, tout va bien ! Arrivée à l'aiguille du midi, vers 7 heures, nous nous rendons compte que la première benne pour l'Helbronner est à 8 h
30 ! Et m.... 1 h 30 à glandouiller devant un magnifique lever de soleil ! je mitraille à fond regarcant les cordées partir vers le Tacul ou l'arête Midi Plan.
Profiter du temps à passer à l'aiguille pour mitrailler ...
8 h 30 Traversée du glacier du Géant en téléphérique, féérique et magnifique (sic)! Guillaume m'interroge, il se soucie de mes
compétences en escalade et je lui réponds que ça devrait passer, au pire, je tirerais sur la corde ! Et oui, je ne suis pas un grand grimpeur !
Je sens que Guillaume a comme un doute en ce qui concerne mes compétences, doute que je n'arrive pas à dissiper...
Depuis l'Helbronner - repérage de la face Nord de la Tour Ronde
Enfin l'Helbronner, il est déjà 9 heures, nous filons vers le glacier, je mets mes crampons et Gilles peste, il a pris les
crampons de sa femme, qui ne peuvent se regler sans tournevis, il retourne à la gare de téléphérique se faire dépanner...
10 heures, ça y est on marche, le départ est cool, ça descend, je descends d'un bon pas le glacier et Guillaume, tel une fusée
me dépasse et me largue. "Puré j'ai pas la caisse !" J'en ai peut être trop fait depuis le début de la semaine ... Après la descente vient le plat et la remontée, je le rattrape, tel le capitaine
Haddock il est parti un peu vite...
Guillaume au départ - au milieu : Je me suis fait largué - A droite : la Dent du Géant avec le fin couloir de
neige
Nous nous encordons et remontons le couloir neigeux sans trop de problème avant d'opérer une pause alimentaire au sommet de
celui ci (bien avant la bien nommée salle à manger )
Motivé Guillaume décide de passer en tête il tient à inaugurer son tout récent Brevet d'escalade et à nous montrer son savoir
faire ! Piètre grimpeur je le laisse faire, moi, j'adore grimper en second !
Et là, il faut savoir qu'à posteriori, j'ai pu apprecier le concept de dilatation de l'espace temps, car il devait être vers 11
heures à la pause et que nous avons du arriver vers 16 heures à la salle à manger soit 4 ou 5 heures pour gravir un truc qui en temps normal ne prend qu'une heure...
L'explication, il n'y en a pas vraiment, mis à part que notre BE d'escalade, désireux d'appliquer à la lettre son art, prenait
un malin plaisir à pauser friends sangles et coinceurs partout , même dans des passages de II, réalisant des relais là où chacun grimpe en corde tendue. Et oui, on a grimpé en toute sécurité mais
à quel prix ?
En plus des relais longs à réaliser et bien sûr longs à enlever (pour ceux qui l'ignorent les difficultés sur la Dent du Géant
se situent dans la partie supérieure après la salle à manger et non là, nous avons un peu merdouillé l'itinéraire, chacun faisant confiance à l'autre pour emmener le topo, celui ci etait resté à
Cham... !
Sur la fin, au lieu de prendre à droite par des rochers faciles nous avosn réussi à gravir des petites goulottes de glace pour
rejoindre notre Nirvana, la salle à manger. 16 heures !
Avant la salle à manger, on s'est un peu fourvoyé à
gauche...
Que faire, Guillaume propose de redescendre dormir aux cosmiques pour faire le Mont blanc par les 3 Monts demain, je propose de
poursuivre et de bivouaquer à l'arrache soit à la salle à manger soit à Torino au refuge, mais il ne faut pas trop rêver l'heure avancée ne laisse que peu d'espoir de trouver un toît pour la nuit
si on passe par le sommet ! Ma solution l'emporte nous irons au sommet. Il y al à plein de cordées à la descente et je quête pour avoir de la nourriture (et oui, je suis parti ligth : 3 barres et
1 litre d'eau pour la journée... nous avions prévu de la faire à la journée cette Dent !) je récupère un saucisson un vilain bout de pain et 4 gateaux secs concassés qui ont sans doute plusieurs
4000 à leur actif !. Nous chaussons les chaussons et c'est parti pour l'escalade, la vraie, sur le bon vieux granit de chamonix.
En fait quand je dis c'est parti, nous avons encore attendu une bonen heure et demie car à 16 heures lorsque vous montez
pour la Dent du Géant vous croisez les cordées qui en descendent ! Bref, après avoir vu des dizaines de personne descendre en rappel, un Italien se gauffer en pendule dans ce même rappel en
enportant un bloc de 200 kg dans le vide (c'est dommage, ce bloc etait bien utile pour l'accès à la voie en remontant délicatement il y serait sans doute encore rester...) Bref nous partons entre
deux cordées. Guillaume est toujours devant, et c'est long. Il équipe école : 1 poitn tout les 2 mètres, il ne va pas prendre de gros vol aujourd'hui. Je réussi à convaincre Gilles de passer
devant, pour avancer ! Tout de suite, ça va mieux, et nous arrivons au pied des dalles Burgener, magnifique !
L'escalade est superbe, et je m'évertue à ne pas toucher la corde (dans le Vallot, pour la difficulté ils mettent : cotation D
sans la Corde, AD en l'utilisant !) Derrière moi, Guillaume monte en tirant sur la corde et soufflant comme un boeuf (il fait préciser que sur la Dent du Géant, les Italiens ont installés une
grosse corde qui permet à l'alpiniste qui le désire ou un peu "taquet" de se tirer dessus, révélant un éthique assez peu moderne de la montagne) , tandis que, une fois n'est pas coutûme, je
virvolte sur le granit Chamoniard (enfin, je virvolte dans mon souvenir, je ne m'étais sans doute pas départi de ma technique : " t'es grand et t'as des grands bras, profites en !"
Les Dales - plaques Brugener, Gilles passe devant
Miam miam le bon granit bien solide
Apoutsiak au relais - à droite, le Mont Blanc
Au relais nous dicutons, et je me rends compte que son experience Haute montagne se limite au Mont Blanc, par les 3 Monts !
Il me fait par de ses craintes d'un orage, me montrant les gentils cumulus qui bourgeonnent au loin. Tout s'eclair dans mon esprit, la technique de grimpe, les relais, les protections
rapprochées, le départ à fond le matin. Nous poursuivons, Guillaume nous enjoint à utiliser la corde pour aller plus vite , ce que nous évitons de faire, afin de conserver la pureté de
l'escalade. Les injonctions se font plus vives, proportionnelle à ses craintes d'un hypothétique orage dont les prémices ne m'ont en aucun cas paru imminent, je finis par m'executer à
quelques mètres du premier sommet. De là quelques mètres nous séparent du second, mes deux partenaires ne veulent pas aller jusque là, dommage, d'autant plus que de toute façon on est dans les
choux point de vue timing, on n'est plus à 10 minutes prêt, il faudra bivouaquer, mais devant l'écrasante majorité, je m'incline ! Nous ne verrons pas la vierge (ou de loin !)
!
Au sommet, devant la Vierge, à droite, ve plongeante sur les arêtes de Rochefort
18 h Pour le retour il faut préciser un détail, Gilles s'est trompé, il n'a pris qu'une corde de 30 mètres ! Et pour des
rappels, c'est long, très long ! Bref , à la descente comme à la montée, il faut faire des relais partout ! heureusement, la voie en est équipée ! Mais c'est long.
A 21 heures, nous sommes à la salle à manger, nous sommes bien seuls depuis longtemps sur la montagne et nous n'avons qu'une
frontale pour 3, avec des piles toute relatives
Je propose à mes deux accolyes de dormir là, comme nous en avions convenu, mais nouveau changement de programme , ils veulent
redescendre. C'est dommage, il y avait pleins de petis emplacements bien plats. Nous décidons donc de rejoindre Torino à LA frontale.
Ca se couche
Mont Blanc au coucher du soleil
La descente ne se passe pas trop mal, mais à mi chemin, ils décident de s'arrêter au milieu de la paroie. Je leur propose de
passer devant avec LA frontale mais rien n'y fait, nous bivouaqueront ! Nous nous abritons sous deux gros rochers, gardants nos casques et nos baudards nous nous assurons et nous installons pour
une nuit bien inconfortable. J'aurais pourtant bien continué.
Il faut ici préciser que qui dit course à la journée, dit bien entendu pas de tente ni duvet, pas de karimat non plu, confort
minimal et nuit frisquette assurée.
Et qui dit course à la journée par beau temps dit : une carline, une polaire et un blouson -> nuit TRES frisquette
assurée !
Seul Gilles a une couverture de survie et un sommeil inégalable, il passera une nuit preque correcte, berçant de ses ronflements
nos insomnies nocturnes
Au milieu de la nuit dans les vapeurs d'étoiles Guillaume se met à hurler, il a vu un spectre, c'est Gilles qui se levait pour
pisser, bonjour le spectre, moi qui était au milieu de ma tranche de sommeil de 20 minutes, c'est râpé !Je dors donc par accout, c'est classique quand on a froid, 20 minutes de somnolence, 20
minutes de réveil. Trouver une position pas trop pire entre deux rochers pointsus, un dans le dos, un sous la cuisse... Petite nuit, froide, sans lune.
Vers 2 heures 20, la lune s'est levée et je sens que mes associés sont murs pour repartir, nous siommes tous pétrifiés de froid
! Je leur repropose donc de passer devant avec la frontale pour rejoindre Torino, et le froid a fait son effet, tout le monde pense que c'est la meilleur solution. Nous repartons donc au milieu
de la nuit. Je retrouve le haut du couloir sans trop de difficulté (au pris d'un seul petit rappel). Nous décidons d'opérer un grand rappel pour descendre le couloir. Guillaume part le premier et
ne nous attend pas quand il est au pied. Je passe le second et Gilles me rejoint. Nous remontons ensemble (juste avec Gilles) vers l'Hellbronner. Nous dépassons Guillaume qui ne souhaite pas
qu'on l'attende. Voilà enfin l'Helbronner, il est 5 heures 30, le jour point. Mais là, c'est le drâme, toute les issues sont cloisonnées, ça n'est pas comme à l'aiguille du Midi, on ne peut
pas pénétrer dans la gare de téléphérique et le vent balaye la terrasse... Nous trouvons une petite cahute où est logée la fraise l'hiver, nous commençons à nous serrer à deux dedans avec
Gilles puis nous évacuons la fraise qui prend trop de place (et qui bouge ?) pour dormir du sommeil du juste en attendant l'ouverture des installations. Vers 7 heures 30, la station commence à
s'animer et les portes s'ouvrent, Guillaume a préféré glandouiller sur la terrase et au froid plutôt que dormir, nous prenons une collation chaude au bar de la station avant de repndre
l'Hellbronner puis le téléphérique de l'aiguille du Midi pour rentrer !
Apoutsiak pas trop frais à 5 h du mat...
23 heures pour la Dent du Géant , qui dit mieux ?
La Dent nous nargue, et Guillaume a l'air plus à l'aise dans le téléphérique que sur la Dent !
Ascension réalisée en Août 2004 !