by Apoutsiak
Massif Du Mont Blanc
Mont blanc - 4810 m à 16 ans !
J'avais déjà emmené ma petite femme au sommet du Mont Blanc.
J'y suis retournée avec Louis, mon fils, 16 ans et une farouche volonté de parvenir au sommet !
vidéo :
Topo
Le topo complet est disponible dans l'article : Le Mont Blanc en amoureux
Pour information, partants du Mont Lachat, nous sommes montés par les Rognes, ce qui était une mauvaise idée en début de saison. De gros névés raides et expos rendent la rando bien technique (passage le plus technique sur l'ensemble de toute la course !!!)
Noius sommes redescendus en VTT (montés en tramway) Possibilité de les mettre dans le Tramway seulement dans le premier train le matin, impossibilité de monter les VTT au dessus de Bellevue. Descente par les pistes au plus tard (avec les sacs d'alpi)
Bellevue
Col de Voza
Bionnassay
Saint Gervais
Le Fayet
Excellente solution qui éite d'avoir à attendre le train (+600 m de descente si vous compter monter en train au Nid d'Aigle
Récit
Louis veut depuis longtemps "faire" le Mont Blanc. Il a déjà gouté aux joies de l'alpinisme en gravissant quelques jolis sommets (Aiguille du Tour - aiguilles Crochues, Rosablanche...) il a même déjà gravi un 4000 il y a 3 ans : la Punta Giordani (toutes notre petite famille s'est retrouvée au sommet )
Première difficulté, trouver une place au refuge du Gouter alors que j'ai loupé la vente des places... Bref , je me connecte bien régulièrement à la centrale de réservation et finit par dégoter 1 place... Pour l'instant, je suis bon pour bivouaquer au dessus du refuge... Je passe les 3 journées suivantes avec le doigts sur la touche F5 de mon ordinateur, la sueur perlant sur mon front, la tendinite du fléchisseur du doigt menaçant. Lundi, 6 h 45, elle est là, LA seconde place. Je me retrouve avec mon smartphone en main, rentrant mes coordonnées et priant que la place ne soit pas vendu pendant mon achat (pire qu'un concert de U2 au stade de France) Arrive la question du Captcha, mes yeux d'ancien ne parviennent pas à bien distinguer les lettres et les chiffres savamment mélangés. J'essaie, mais ça ne valide pas. C'est un torrent de sueur qui coule de mon front, Stressomètre au maximum, je finis par réveiller Marie, ma fille, qui, du premier coup parvient à valider le code ! J'ai la seconde place!!!, Adieu bivouac galère, adieu portage odieux, à moi le confort extrême du refuge du Gouter.
Jeudi, une idée, un plan, plutôt que de galérer à prendre le train à la descente, pourquoi ne descendrions nous pas en VTT, il suffit de les mettre dans le train à l'aller, de les cacher en haut, de les récupérer et de redescendre par les pistes vers le Fayet. Ce qui éviterait d'attendre le Tramway du mont Blanc des heures à la descente !
Je consulte rapido la carte, ça a l'air de passer
Je téléphone à la compagnie du mont blanc à Saint Gervais pour savoir si c'est possible. 2 personnes me le confirment mais uniquement pour le premier tramway, ça tombe bien, c'est celui que nous souhaitons !...
Le sac est préparé, on stocke les deux gros VTT dans la 207 SW, ça tient juste avec les sacs et on file Sallanches pour une petite nuit d'hôtel (mauvaise pour moi). On pèse les sacs, juste pour voir, le mien, c'est 14 kg sans la corde, celui de Louis c'est 7 kg (sans le pique-nique).
Réveil vers 7 h, bon petit dej avant un petit quart d'heure de route. Il faut remonter les VTT, on se rend compte que le mien n'a pas de frein avant, et que celui de Louis n'a pas trop de frein arrière ! trop tard pour réparer, on verra bien.
Je prends les places, je précise qu'on a les VTT. je vois bien une bonne femme dans l'estanco qui fait la tronche. vous ne monterez les VTT à la dernière station que s'il y a de la place, sinon , c'est arrêt à Bellevue ! Étonnant, hier au téléphone, ça ne m'a pas été précisé. OK.
Je fais quelques tours du parvis de la gare, trop heureux de mon plan foireux ! Je papote avec un guide des Ecrins sympathique de la liste de matériel imposée par arrêté municipale par le trop médiatique maire de Saint Gervais, flûte on n'a pris qu'une paire de gant de rabe alors qu'il en faut 2 par personne. Le guide, lui n'a pas pris les masques (oui, la météo est annoncée bonne demain) On en rigole. Non monsieur Peillex, je ne suis pas pour cette montagne réglementée. Merci tout de même de prendre soin de notre santé !
On se retrouve dans le train, presque seuls dans le Wagon. A Saint Gervais, il se rempli un peu plus. Puis lentement la Crémaillère nous monte, lentement, très lentement. C'est long. Je fais la description à Louis : le col du Tricot, l'arête du Tricot, l'aiguille de Bionnassay, son arête qui mène au piton des Italiens. L'aiguille du Gouter se dévoile. Le col de Voza.
Direction Bellevue, pourvu qu'il n'y aie pas trop de monde.
Le train décélère, je calcule rapido que le nombre de personne sur le quai tient dans le train, ça doit être bon, il y a du monde, mais ça devrait jouer !
"Bellevue" annonce le "cabinier" (je ne sais pas comment ça s'appelle)
"Les VTT descendent !"
J'ai mal entendu !
Je me lève pour discuter
J'ai téléphoné hier, j'ai expliqué que je voulais monter jusqu'au Mont Lachat, il ne devait pas y avoir de problème... J'ai eu au téléphone deux personnes de la compagnie du Mont Blanc !
"Vous descendez les VTT"
Je tempête, j'argumente, j'explique, rien n'y fait, le butor est buté !
"Je ne prends pas la responsabilité de vous monter plus haut !"
Quelle responsabilité ? Je ne lui ai rien demandé !
Le monde monte... La pression augmente.
J'entends les employés discuter "On ne fait pas repartir le train tant qu'il y a les VTT à l’intérieur !"
Je sais que c'est mort pour nous, et je n'ai pas l'âme d'un gueulard (pourtant, ça mériterait !)
Je négocie de nous laisser le temps de garer les VTT avant de faire repartir le train. Une employé nous propose de les installer face à la cahute de la gare. On se précipite pour ne pas faire perdre trop de temps au train. La loose. On attache les 2 vélos à une barrière. On ne trouve pas le second cadenas, tant pis, un devrait suffire. J'essaie de calculer le dénivelé supplémentaire à la descente à pied : + 300 m qui viennent déjà s'ajouter au 300 entre le nid d'Aigle et le col du Mont Lachat. Soit 600 m de marche supplémentaire à la descente. Ça va être chaud !
Le train repart, on a perdu nos places assises dans la négociation, les VTT restent là, je suis amèrement déçu. Dommage, on fera avec.
La gare du col du Mont Lachat arrive. Un petit soleil du matin nous accueille.
L'aventure peut commencer. (enfin)...
Et zou, dans la file, d'abord en direction du Nid d'Aigle puis je bifurque vers la gauche, un type me dit : "C'est le chemin des Rognes" Ben oui, c'est mon but, d'autant plus que logiquement, il est interdit de remonter par les rails entre le Mont Lachat et le Nid d'Aigle... Mais tout le monde y passe.
En plus, ça faisait longtemps que je voulais monter par les Rognes.
On part à gauche donc, sur un sentier qui grimpe bien. En dessous de nous, un gros groupe de randonneurs nous suit, suivi d'un autre. Louis a la gambette légère, il galope sur le sentier. On papote et ça grimpe. On traverse des zones d'éboulement monstrueux où le sentier est recouvert de centaine de mètres cubes de roche... On monte tout en espérant qu'il n'y ai pas trop de neige. Le risque c'est que ça soit trop exposé et qu'il faille redescendre pour reprendre en bas le chemin du Nid d'Aigle. Et plus on monte, plus le "rebroussage" de chemin serait long.
La neige s'approche. On part pour une première traversée expo, un névé raide à remonter puis à traverser sur la gauche. Ne pas s'en coller une, il y a de bonnes traces mais la chute est interdite, une pente à 45-50° sans fin ! On sort les piolets. Et on avance. La traversée est réellement impressionnante, je surveille Louis du coin de l'oeil, tout se passe bien. Louis trouve un appareil photo entre un rocher et le névé. Étonnant. il le récupère , on poursuit (histoire de l'appareil photo en fin d'article)
On se retrouve au sec, sur du rocher mais toujours expo. Le sentier est parfois apparent, parfois il disparait sous la neige. Quelques vires équipées de câbles. on suit une trace dans le névé, puis plus rien. hésitation, petit point GPS, ça part sur la droite, deux choix, soit on met les crampons et on travers un névé exposé, soit on redescend pour trouver une hypothétique sente. J'opte pour la première solution. Puré, les Rognes, c'est chaud. on dépense une énergie folle. Je trace la traversée. Louis galère derrière, le soleil tape, la pente est raide, très raide. Il faut assurer chaque pas (on ne le sait pas mais un accident a eu lieu ici même il y a 48 h... Je rejoins un rocher et Louis vient à moi, on retrouve la trace, ouf, c'est plus facile, un névé, une échelle et voici le col des rognes, enfin, on a perdu 1 h , les autres cordées sont loin devant !
Pause
On repart sur les grands névés puis le bon sentier qui permet d’accéder à hauteur de Tête Rousse, on papote et on avance bien sur cette portion enfin facile.
Pique nique près de la baraque de Tête Rousse. On met les crampons, on sort les piolets et on repart sur le glacier de Tête Rousse. Un long plat, une petite remontée merdique, un pas d'escalade, voilà le Grand Couloir, également appelé couloir de la mort, ça veut tout dire. Peu de monde, couloir en neige, top départ. Traverser rapidement sans courir, ça n'est pas la peine de s'en coller une. Traversée sans histoire, on enlève les crampons de l'autre coté. Un guide, file des médicaments à un couple de médecin, lui est malade, sans doute la mal des montagnes, l'envie de vomir, le guide à la pression, prescrire des médicaments à un médecin, c'est pas mal. Vu la tête du praticien, je doute qu'il arrive au Gouter, j'entends le guide l'encourager, mais un longue progression me semble peu probable. Je leur souhaite bon courage et on file. C'est parti pour 2 h de grimpette sur l'éperon le long du grand Couloir. D'abord les câbles puis la petite épaule, on contourne la base de l'éperon par la droite, plus facile, mais plus gravilloneux, puis ce sont les pas de 2 sur l'éperon. On progresse, on croise quelques cordées. C'est long mais on progresse, je commence à connaître les subtilités de l'itinéraire, je reconnais parfois certains passages. Voilà enfin les cables de la fin et le refuge du Gouter. on remonte vers l'arête, on traverse et on fait une pause "snap" pour lui, pause qui rencontrera un grand succès. Et voilà le nouveau refuge du Gouter, archi complet ! pas une place pour s'assoir, pas une place pour ranger son matos, une humidité à 125% dans la salle du bas. L'avantage c'est qu'on n'y reste pas, je monte pour l'accueil, puis Louis s'installe pour la nuit pendant que je prépare le matos pour demain. Je lutte contre la sieste. puis on file manger. A notre table, je retrouve le guide de ce matin, Claude, et son client. Claude a gravi 739 le Dôme ou la barre des Ecrins. Je calcule mentalement... Et ça fait plus de 4 ans de sa vie passés sur la montagne ! record mondial sans doute. On passe une bonne soirée avec deux pompiers de Paris, Claude, son client Mathieu.
Le repas terminée, c'est les dents et au lit !
Pour une mauvaise nuit - 8 h 30... 9 h... 10 h ... 11 h ... j'opère une sortie pour me dégourdir les jambes ... 1 h 40, les premiers guguss se lèvent, alors que la porte du réfectoire n'ouvre qu'à 2 h ! à moins 5 on se lève, on s'habille, on file dans la cuisine pour un petit déjeuner continental !
2 h 45 on quitte le refuge. Tout le monde est devant la porte, finalement on s'encorde rapidement et on se retrouve devant tout le monde. Il y a juste 3 cordées déjà bien hautes sur le Dôme du Gouter. Derrière nous une file de frontale, magnifique. La lune est presque pleine, elle éclaire le sud de la montagne, projetant nos ombres vers le nord. Les frontales finissent par se rapprocher et nous dépasser, pas grave. Je monte à mon rythme, lent et efficace, je ne souhaite pas faire sprinter Louis, je veux qu'il garde des forces. On avance bien, même si les autres progressent plus vite. L'épaule du Dôme est atteinte, j'y perd un crampon. Je commence à en avoir mal de ces crampons camp. Je remarque que la barre du dessous se tord. En fait, plus tu les perds, plus tu les serres, plus la barres en dessous se tord et tu continues de les perdre. Bon à plat ça n'est pas trop grave... C'est des crampons qui ne doivent servir qu'à rester dans le sac des skieurs alpinistes comme matériel obligatoire ...
Je repars, on se retrouve dans le trafic à l'approche de Vallot, ça bouchonne un peu, mais la trace est déjà raide, ça n'est pas la peine de se mettre dans le rouge, je reste sagement derrière. Et voilà Vallot, jolie pause pour mettre la doudoune, tandis que Louis ajoute une polaire.
On mange un peu et on repart. On se retrouve rapidement dans un petit bouchon dans le premier raidillon. Ca passe, on finit par passer tout ce petit monde, zou , une bosse, celle du dromadaire, je ne sais pas, je n'ai jamais su si c'était la première... Et on enquille la seconde (celle du chameau ?) C'est magnifique, on éteint les frontales, le soleil se lève, ça rosit assez vite, le temps d'une photo et on repart. ça grimpe, on se retrouve derrière une cordée d'Italiens, ils avancent à fond puis s'arrêtent, essoufflés et repartent... On se rapproche d'eux sans jamais les reprendre. Voilà la crevasse de 4650 m, elle est bouchée, une tranchée profonde permet de la remonter. Au dessus on tombe sur l'ombre du Mont Blanc, une magnifique pyramide noire qui part vers l'ouest. On finit par rattraper les 2 italiens, l'Italienne me lance good job.
Je sais que j'ai la bonne méthode, marcher lentement, mais sans s'arrêter. Il ne doit rester que 3 ou 4 cordées devant, on a dépasser tout le monde...
Dernier raidillon, puis c'est l'arête finale, longue, très longue. Plus longue que dans chacun de mes souvenirs, le Mont Blanc sait se faire apprerecier. Je sais que Louis derrière est au maxi, mais on avance, la pente diminue et on rejoint les autres cordées.
Yeeeessssss !
Louis me lance, "j'suis mort, j'veux descendre en parapente" en souriant.
il a raison, la voiture est 4200 m plus bas (dont 3000 à faire à pied), mais ça on ne l'a pas encore calculé...
Il se pause. je mitraille.
Le temps est beau.
Je profite
J'adore venir au Mont Blanc en famille !!!
On saute une dernière fois avant de repartir.
L'arête, Louis toujours poli, s’arrête pour laisser passer les cordées qui montent. J'avoue que je préférerai qu'il fasse sa manœuvre au dernier moment histoire de ne pas perdre trop de temps, on repart, on repasse la crevasse, on croise beaucoup de monde... Louis montre des signes de faiblesse, quelques maux de tête et l'envie de s'arrêter tout le temps. Rapide diagnostic : petit mal des montagnes couplé avec une trop petite nuit, j'ai déjà vécu ça, on dormira au refuge... La descente va être longue, il faut éviter de s'arrêter tout le temps.
Je repasse devant sur les bosses pour donner le rythme dans les montées. et reprend ma place à l'arrière quand ça descend, tout en le motivant ! On rejoint Vallot ou l'on se pause un peu. Louis fait une petite sieste. Je l'averti que la remontée à l'épaule du Dôme ne va pas être amusante... On descend au col, il trouve débile que j'ai bivouaquer là, sans tente, il y a quelques années... C'est vrai que l'endroit est austère et un peu inquiétant... La remontée, comme annoncée , est galère Je reprends la tête pour donner le rythme, et on progresse, j'encourage, je donne des indications, enfin l'épaule, ouf ! Et ça redescend, Louis opte pour une technique peu académique, sur le cul, en levant les crampons, et il glisse sans trop se fatiguer (et en s'amusant), l'important c'est que l'on avance. Et Louis se laisse glisser. Bon on se fourvoie et on passe à droite des séracs au lieu de passer à gauche, bilan, une grosse crevasse à traverser et des séracs un peu au dessus de la tronche un peu désagréable, on retrouve la trace plus bas. Il y a plein de monde qui montent, c'est presque incroyable !
Un petit coup de cul bien géré et rejoins le refuge où on grignote. Je sieste allongé par terre dans la salle à manger, Louis dans ses bras sur la table.
il faut repartir, on rejoint nos amis pompiers à l'ancien refuge du Gouter. La descente est lancée. Il faut croiser, se faire dépasser, gérer, sans faire tomber de pierre
il faut repartir, on rejoint nos amis pompiers à l'ancien refuge du Gouter. La descente est lancée. Il faut croiser, se faire dépasser, gérer, sans faire tomber de pierre. On progresse, lentement, mais on progresse vers le bas. On se retrouve derrière une Autrichienne jeune et jolie. Le fils ressemble au père, son sang ne peut mentir, il semble intéressé, mais ses jambes ne peuvent soutenir le rythme imposé par la Teutonne. J'ai bien senti la légère accélération. Je l'ai pourtant motivé, un bon pretexte pour avancer. Mais rien n'y a fait, la cordée de Casques à pointes nous a largué lentement mais surement. Quand on arrive au Grand Couloir, plus trace de l'être aimé. Seule une larme perle et coule sur la joue de Louis.
Au Grand Couloir, on s'est fait un peu grillé.... On a rejoint les pompiers, qui partent quand on arrive. On met les crampons, c'est fait, une cordée arrivée du dessus, déjà en crampons ;-S ... En face deux cordées sont arrivées et s'engagent, on les laisse passer alors qu'on était là avant ! ils progressent en courant au risque que l'un d'eux tombent !!! je scrute le 3ème de cordée qui galope à perdre haleine. Une fois les deux cordées passées, ceux de notre sens nous passent devant ! Bon ben faut encore attendre notre tour. Dès qu'ils sont passés, on part et on passe sans encombre. Le couloir du Gouter aura été clément !
En face on se mange un peu de désescalade puis on rejoint le glacier de Tête Rousse ou on se fait un petit toboggan avant la pause pique nique où on rejoint nos pompiers préférés.
C'est reparti pour la tranquille descente de Tête Rousse, Louis ralenti. Il a mal aux genoux. La fatigue s'accumule. La fin va lui paraitre longue. La grosse blague c'est de lui faire croire que l'on va descendre par les Rognes, mais il n'est pas dupe ! Un petit coup de névé, nous voilà au niveau des Rognes pour basculer vers le Nid d'Aigle, très enneigé. Louis glisse sur les fesses, je le fais quand c'est raide, sinon je ramasse. On avance toujours lentement. Hell Lord fire n'a plus de guibole, c'est un fait ! Je prends le sac de Louis pour lui faciliter la progression.
Je croise un guide, au téléphone avec sa dulcinée :
"On va au Mont blanc" affirme t'il tout en faisant non de la tête
"Le problème, c'est le rythme !" Et effectivement, 50 m plus bas, je trouve le client, ruisselant de sueur et peinant sur le sentier. Ça va être chaud de le monter au sommet du Mont Blanc me dis-je in petto. "A l'impossible nul n'est tenu !"
Je comprends mieux la tête du guide...
Voilà le Nid d'Aigle, on attaque la descente du tramway, à pied, d'abord dans les tunnels puis le long de la voie, en cours de restauration. Louis marche à son rythme du moment, c'est à dire assez lentement. Je fais des pauses pour nous rattraper. On rejoint le col du Mont Lachat pour une bonne pause mini sieste (Louis a négocié 10 minutes de sieste, je lui les offre mais pas une de plus)
Et la Compagnie du Mont Blanc nous offre 300 m de déniv de descente de plus, nous ayant interdit de monter nos VTT ici. Bref on prend le sentier, assez vite je largue Louis. Vu que j'ai les deux sacs, je file, je descends 100 m de dénivelé puis je l'attends pour rattraper notre groupe de 2. Je refais l'opération 2 fois et ô surprise, je me retrouve au téléphérique de Bellevue; Je fais signe à Louis que c'est bon. Il me rejoint, on va s'abreuver dans les toilettes du téléphérique puis on descend au train.
La "cabinière" nous accueille, bon pour le coup elle est sympa. Les VTT sont là. Petite pause à l'ombre de la gare. Avec notre méthode ce qu'il ya de bien, c'est qu'on peut repartir tout de suite, pas la peine d'attendre le train de 17 h 10 !!!
Il faut remonter un petit coup de cul avant de rouler. Puis c'est parti sur des pistes plutôt large. Au col de Voza Louis me réclame une pause Coca. Comment lui refuser... Un Coca plus tard on se lance dans la descente sur le village de Bionnassay. Sans trop de freins. Donc on ne roule pas à fond pour ne pas avoir à faire de freinages en urgence. Et on papote, on se suit, on se dépasse, on se fait des pauses pour se soulager les mains crispées sur les freins.
Bionnassay.... la route est là, c'est plus facile. On rejoint la route de Saint Gervais , enfin on peut lâcher les freins.
On passe dans Saint Gervais, une clameur, pas pour nous, à priori, c'est la France qui vient de marquer un but ! (on aura la confirmation plus tard) puis à fond vers le Fayet. On arrive ensemble à la gare, il fait 32°C, la voiture est à 50°, toutes les boissons sont bouillantes !
4200 m de descente, 1200 m de descente en VTT, en voilà une bonne idée. Reste juste à rentrer à la maison !
Premier 4000 pour Louis, et 11ème pour moi.
L'histoire de l'appareil photo
Nous avons donc trouvé un appareil photo dans une vire en montant aux Rognes. (enfin c'est Louis qui l'a trouvé )
De retour à la maison, opération retrouver le propriétaire, même si j'ai peu d'espoir, nous sommes dans le massif du Mont Blanc et il ya beaucoup d'étrangers, qui n'utilisent pas les forums francophones.
On sort la carte SD et on se rend compte que l'appareil photo n'est pas en parfait état. Peut être lié à sa chute. On regarde les dates, les dernières photos datent d'il y a deux jours. Agathe, ma fille est à fond dans l'enquête. Elle regarde les photos, je reconnais Bellevue et la montée aux Rognes. On essaie de comprendre la langue, le son n'est pas très bon, langue des pays de l'Est. Mon sang ne fait qu'un tour,. Il y a eu un accident mortel il ya deux jours dans ce secteur, des polonais. Et si c'était leur appareil photo.
Je consulte les photos un peu plus précisément, on reausculte le son, j'ai failli sortir le stéthoscope...
on a trouvé l'appareil photo dans une zone raide et sous un passage raide 50-100 m au dessus
Je décide de téléphoner au PGHM. Le gars m'annonce que l’adjudant en charge du dossier va me rappeler. Le jour suivant, un appel, à priori il s'agit bien de l'appareil photo du groupe. Je renvoie la carte SD à la gendarmerie.
Sensation bizzard que cette trouvaille. Via cet appareil photo on a touché un drame. Ils étaient heureux, ravis de se retrouver sur les montagnes. Une faute inattention sans doute et la vie qui bascule.
Je pense à ce groupe et à cette famille. La montagne peut aussi être cruelle.
Ski de Randonnée / Alpinisme : Dolent, arête Gallet 3820 m
J'ai une longue histoire avec cette arête Gallet, histoire faite de but (4) de de rencontres. Je l'ai déjà gravie il y a 9 ans avec Anne et Claire. C'est donc un retour aux sources, sur un de mes sommets préféré !
Vidéo :
Topo
Bivouac de la Maye
Depuis la Fouly, possibilité de monter par le chemin d'été.
L'itinéraire décrit ici est l'itinéraire d'hiver. De la Fouly, rejoindre le hameau de l'A Neuve et le pied de la Combe des grands Fonds, que l'on remonte jusqu'à 2000 m environ.
Basculer en direction du glacier et remonter à flanc les pentes en passant par le point 2302 m (ou plus haut, ça passe un peu partout).
Rejoindre le bivouac de la Maye 2667 m.
Dolent arête Gallet
Du bivouac , rejoindre le glacier du Dolent et le remonter jusqu'à 3250 m (crevasses quelques pentes raides)
La rimaye peut être problematique, elle est souvent assez grosse. La remonter puis tirer à droite vers la grande pente de neige qui permet de rejoindre l'arête gallet (45 - 50°)
De l'arête basculer sur le glacier suspendu, le remonter jusqu'à sa rimaye (à ski) puis remonter les pentes superieures (50 55°) en restant à proximité de l'arête , 30 derniers mètres en mixte)
Descente
Passer à la vierge et suivre l'arête, basculer versant italient par la pente mixte puis en neige.
La suite de la descente passe à proximité du bivouac Fiorio (au Nord Est) et viser le point 2513 m CNS qui permet de basculer vers le petit col Ferret (2490 m) descendre le petit col ferret et la Combe des Grands fonds jusqu'à la Fouly
Récit
Dans la vie il y a des grosses journées.
Celle ci en fut une... le matin, traversée des Dômes de Miage à l'envers. on se retrouve au parking de Cugnon, il est déjà 15h. Ça va être chaud, j'ai rendez vous avec Mathieu à la Fouly entre 19 h et 19 h 30. Je dois d'abord passer au Vieux campeur de Sallanches pour mes crampons cassés (voir les Dômes d Miage). Je file donc, bonne nouvelle dans le magasin, le remplacement est pris en charge par le SAV. Je repars vers le Fayet et sa grande surface. Je fais le plein de bouffe pour les 2 jours à venir. puis zou, traversée du col des Montets, j'arrive à 18 h 30 à la Fouly, cramé. Je prépare mon sac, je bouffe et je me repose un peu en attendant Matthieu qui est en retard. Le voilà qui arrive dans une puissante sportive.
On peaufine le matos et on part, il est bientôt 20 h. C'est chaud, se retaper plus de 1000 m de déniv après cette journée. On part, je préviens Matthieu que je vais monter à mon rythme, avec l’expérience, je sais que j'y arriverai, mais pas à fond. C'est parti, moins de 10 minutes à pied, on chausse déjà les skis au pied de la combe des Grands Fonds. Dans les coulées d'avalanche, on papote et le temps passe vite. On remonte tranquillement la pente douce. Pour l’instant tout va bien. La luminosité baisse, ça tombe bien , j'ai la frontale dans la poche... On aborde le "virage" pour revenir sous le glacier du Dolent et remonter vers le bivouac. Et bonne nouvelle on trouve une trace. La moins bonne nouvelle, c'est que la trace est parfois vraiment très raide. La nuit est noire. On se met les couteaux par sécurité. (en fait semi utile, mais dans le noir, difficile d'anticiper correctement). Matthieu part un peu devant, je le suis 50 m derrière. Tranquillement, on progresse. De temps en temps je mets le mode boost de ma frontale afin de voir si on aperçois le bivouac. Mais je ne vois rien. Je réussi à me casser la gueule en croisant les skis, sans doute la fatigue. Tel le mousse sur la vigie, Matthieu m'annonce '"Le refuuuuuuge !" Yes. Encore quelques mètres. On chuchote et on parle peu, les gens doivent dormir. J'ouvre la porte, me pose, il y a 4 personnes endormies. (enfin plus ou moins, ils ont du nous entendre arrivé, il est 22 h 15)
Le bivouac est petit, on n'a pas trop de place, flûte, j'ai oublié le petit pipi avant de dormir. Je sors pieds nus, dans la neige, vider mon élégante vessie (oui, j'ai la vessie élégante...) Ça fait un peu froid aux pieds, il ne font pas glisser (oui, ça glisse) je reviens, je file direct dans mon lit pendant que Matthieu se restaure. Il fait froid. Avec la fatigue, je tremblotte mais je suis enfin là.
Demain est un autre jour.
Fin de cette grosse journée.
4 h 45, les 4 sont déjà réveillés, je propose à Matthieu d'attendre qu'ils sortent pour nous lever, on aura plus de place. Vient notre tour. Petit dej, habillage, décollage ! les 4 sont 15 - 20 minutes devant nous. Mes peaux ne sont pas sèches, avec la montée en soirée elles se sont humidifiées et dans le froid du bivouac le séchage a été plus que relatif.
Pou l'instant elles tiennent. On remonte tranquillement. Matthieu devant, m'attend gentiment de temps en temps. Il ne fait pas méga beau, pleins de nuages partout autour.
On croise un gars du groupe de 4 à l'arrêt, il est malade, sans doute du mal à "digérer" l'eau du refuge... la loose.
Premier petit mur, la trace le contourne puis c'est le dilemme.
A gauche, un petit passage raide de 20 m à pied ou à droite, ça remonte vers une crevasse dans un passage qui semble merdique. Je décide de déchausser. Matthieu, lui part à droite.
Je mets les skis sur le sac. Me tape les 20 m et rechausse, et au premier pas à ski, c'est le drame, ma peau se barre. Elle ne colle plus. Je la remets comme je peux et je mets les couteaux, qui la caleront ... peut être !
Je repars, rejoins Matthieu et lui annonce le problème,bon, pour l'instant ça tient. Le soleil est un peu là, on remonte les pentes sous la rimaye. Au loin, les 3 sont en train d'en découdre avec cette rimaye. Ça n'a pas l'air trop simple...
On arrive au pied, on met les crampons, on s'encorde. La rimaye nous menace, béante profonde et sombre... Elle est en appétit...
Mathieu part devant. D'abord il remonte les 6 -7 mètres avec un beau pont de neige. Ça passe, puis c'est une traversée à gauche d'une 15aine de mètres. avec juste en dessous, la rimaye comme une gueule de baleine, attendant son plancton... avec Matthieu dans le rôle du plancton. Visiblement la neige est molle avec de la glace juste en dessous.
Un crampon de Matthieu ripe, stress, sans gravité. Il progresse lentement mais surement. J'écoute le bruit des piolets et des crampons... La conclusion est sans appel, il y a plein de glace !!!
C'est mon tour, j'ai les jambes qui tremblent, de peur. D'abord m'élever, passer le pont de neige, en neige molle, voir le l'invisible fond de la crevasse entre mes crampons ... Souffler... Une fois au dessus, partir à gauche. Pas après pas, progresser. En dessous, un groupe de 3 venu du bas est à l'approche de la rimaye. Une goutte de sueur perle sur mon front... Je la vois glisser le long de ma tempe, puis quitter la douceur de ma peau, pour le vide, je la suis du regard, la chute verticale... abouti sur le front du premier de cordée de la cordée de dessous. Je la vois, heureuse, poursuivre sa course sur son front, sa tempe...
Concentration. Je progresse, doucement mais je progresse. Les crampons s'enfoncent peu, les piolets également, mais ça tient... Enfin, il faut partir au dessus.
On retrouve vite des grosses marches dans de la bonne neige profonde. Petit passage moins raide avant d'attaquer le couloir d'accès à l'arête. On raccourci l'encordement, et on avance. Tout va bien, lentement mais tout va bien. Voilà l'arête Gallet, j'adore !
Le brouillard fait la guerre au soleil. Ambiance. On redescend sur le glacier suspendu. avant de remettre les skis. Les 3 skieurs nous rejoignent. 3 Valaisans pleins d'humour. Je pars devant, je sais que Matthieu parviendra à me rejoindre. La trace est raide mais ça passe. Je sais que vu de loin, l'endroit est magnifique. Matthieu repasse devant. On remonte jusqu'à la rimaye et le "dépôt" des skis, on remet les crampons (en terme de dépôt on repassera, c'est juste l'endroit où l'on met les skis sur le sac !). Et c'est reparti. Les nuages sont toujours là, alternance de nuages, de soleil et de brouillard, on ne verra jamais parfaitement notre environnement.
Matthieu grimpe efficacement, la trace est correcte. Quelques rochers sous-jacent viennent compliquer la progression (mais pas trop quand même). Un passage en glace. Les 3 devant sont dans la descente, à ski, dans le passage à plus de 50°. L'un d'eux déclenche une grosse coulée. Il arrive tremblant comme une feuille, il s'est fait peur ! Le sommet n'est plus très loin mais je ne parvient pas à me souvenir, 9 longues années sont passées depuis ma première ascension. C'est raide mais ça passe, les condition sont excellents. On laisse passer la cordée de 3 à quelques mètres du sommet. Reste un poil de mixte bien sympa puis le sommet. Yes !
Le temps se met au beau à ce moment là. On opère une bonne pause entouré de sommets majeurs. Mont Blanc, grandes Jorasses, verte, Grands Combins... la liste est belle et non exhaustive...
On grignote et on se lance dans la descente, une bise à la vierge plus tard, la petite arête zou, on file versant italien. Matthieu chausse à mi pente. Perso je descends plus bas, au dépôt classique plus précisément (et c'est déjà raide ...).
J'étais déjà derrière à la montée. mais à la descente, c'est horrible. Matthieu skie méga bien et méga vite. Bon moi j'ai deux grosses journées de montagne dans les pattes (et je suis toujours un skieur aussi moyen) Bref, je skie lentement et je réclame des pauses pour soulager mes cuisses surchauffées ! On descend relativement vite, on passe au dessus du bivouac du Dolent, puis on revient vers le petit col Ferret faire une petite pause.
Reste la jolie descente de la Combe des Grands Fonds, la neige est bonne à présent, juste transfo. On rejoint le pied de la Combe et nos 5 minutes de marche pour gagner la voiture.
On se sépare, moi je fais une petite sieste avant de reserver un hôte à Finhaut (en fait je voulais reserver à Fionnay, mais mon cerveau a fourché... Bref je me rends compte de mon erreur quand je règle mon GPS sur le village. L'objectif de demain et le couloir Hannibal du Vélan pour terminer cette virée montagne...
Ski de randonnée : les Dômes de Miage à l'envers descente par le glacier de Tré la Tête
J'ai déjà parcouru le bassin de Tré la tête en long, en large et en travers, je n'avais jamais fait les Dômes de Miage à l'envers, c'est chose faite !
Vidéo :
Topo :
Accès refuge :
Se garer à la Bottière en dessous du hameau de Cugnon. Remonter la piste et prendre à droite. 2 sentiers s'offrent à vous, soit par le bas, soit par le haut, c'est assez équivalent !
Rejoindre le refuge de Tré la Tête 1969 m
De là partir vers l'Est sur la crête au dessus du refuge puis en son versant droit pour rejoindre le lieux dit le Mauvais pas (le bien nommé), le traverser au mieux et rejoindre le glacier de Tré la tête. Le remonter d'abord en rive gauche puis le traverser pour gagner le pied de la pente raide en rive droite. La remonter, basculer vers la moraine de la rive droite. Remonter les pentes plus raides qui permettent de gagner le refuge des Conscrits 2602 m
Traversée des Dômes
Du refuge partir vers le Nord et gagner le pied de la partie sommitale de l'aiguille de la Bérangère. mettre les skis sur le sac et par une escalade facile et quelques pentes de neige raide, gagner le sommet 3425 m
Du sommet suivre l'arête II maxi III puis basculer à droite pour rejoindre le col de la Bérangère 3348 m (on descend sur le glacier d'Armancette dans la pente de neige évidente un peu avant celui ci) Remonter vers le Dômes de Miage occidental 3666 m puis le dôme central 3663 m . Deux solutions, soit passer par le col des Dômes pour rejoindre le dôme oriental, soit descendre la pente directement sous le Dôme central, gagner le glacier de tré la tête et descendre celui ci jusqu'à la voiture par l'itinéraire de montée. (et donc la remontée du Mauvais pas)
Récit
Après une bonne soirée chez Yves, un camp de base judicieusement placé (merci encore à mes hôtes pour leur accueil !), nous voilà parti pour de nouvelles aventures en direction des Contamines Montjoie. Bon , petite erreur tactique au départ, on part de cluses à 78 h du mat et on se tape les bouchons liés aux parents qui emmènent leurs enfants à l'école, la sortie de Cluse a été longue. Puis c'est du classique, on arrive au parking de Cugnon, on se prépare, un gros groupe par devant nous. 25 minutes plus tard, c'est notre tour. Le sac est lourd, je sais par internet qu'on ne trouve la neige qu'à 1700 m alors qu'on n'est à moins de 1200 m... on n 'a pas fini de porter ! Yves me laisse devant, ça le contient, je monte à mon rythme, tranquille ! Au bout d'une heure, on rattrape le groupe des guides. En pose... puré, ils ne vont pas vite, me dis-je in petto.
Un peu plus loin on met enfin les skis. Bon o fait un peu de la charpie avec les semelles, il y a pas mal de passages sans neige... On se la joue un peu bourrin mais on ne déchausse pas...
Puis vienne les grands pentes avant Tré la Tête, Yves m'a largué, ben oui in a plus de 60 000 m de déniv dans les pattes cette année donc... Il est en TRÈS grande forme !!!
On se rejoint à Tré la Tête, je fais une pause consultation de ma malléole douloureuse. Je ne fais aucun diagnostic, douleur mystérieuse, mais désagréable... On poursuit vers le haut, vers le mauvais pas. Je suis préposé aux passages techniques. je passe devants, skis sur le sac. On est dans un passage bien merdique, sans doute pas au bon endroit. Une cascade à traverser, tout est humide, glissant, on se fait arroser, quelques prises de main, il faut descendre. Les prises de pied on tendance à fuir. Scabreuse position. Tout glisse; Je me rétablis. Yves suit, j'observe sa main trembler sur le rocher. Le sac le tire en arrière. Croisement de mains, croisement de jambes. Mon Dieu, mais c'est du 6b+ ! Non, c'est simplement le Mauvais Pas ! Il me rejoint, le souffle court et met un certain temps à se remettre de ses émotions. je repars pour la traversée de cascade, bien glissante, je passe. Il suit, hésitant, il faut positionner ses pieds judicieusement, ne pas trop bourriner (ça on ne sait pas trop faire...) car si tu bourrines, tu glisses, et si tu glisses... tu tombes, et si tu tombes, c'est la chute, et si tu chutes ... C'est la t...
Ca passe. on se retrouve plus sur le bon chemin. Il ya des traces. C'est plus facile, il ne faut toujours pas s'en coller une. Le danger est au dessus (chutes de pierre) et en dessous (chute de nous...) Un névé bien raide. des trous à sauter. Je finis par remettre les skis tandis qu'Yves descend à pied, la faut à ses peaux qui ne veulent pas tenir...
Glacier de Tré la Tête, je pars devant, traverse la rivière. (enneigée) et je remonte le glacier qui recule. J'avance plus vite qu'il ne recule, ce qui me permet de progresser... On décide de faire une pause pique nique: fromage et saucisson. Ça fait du bien, et on repart vers la pente raide du glacier. Tandis qu'Yves peste avec ses peaux, je pars devant. Et je suis la trace qui est assez bien faite, bien large et pas trop raide, en 3 virages je suis au dessus. Je progresse encore un peu et attend Yves, il a fini par déchausser et monte à pied, la galère sous le cagnard à 14 h l'après midi. Heureusement qu'il a la caisse, perso, je serai scotché sur la montagne... Arrivé à ma hauteur il tente de remettre ses skis. Chose faite, on repart, moi devant, lui derrière, dans les pentes raies sous le refuge. Le voici, enfin. Les peaux d'Yves ont tenu.
On s'installe, il est tôt, petite sieste, lecture, il y a une impressionnante collection de BD au refuge... et Yves plonge dans les Fluide Glacial , étonnant !
le groupe avec les guide arrive 2 h 1/2 après nous... Le guide en chef, s'est crouté dans le Mauvais pas, il aurait fait une chute d'une 30aine de mètres, et présente une plaie au cuir chevelu que la gardienne soigne avec quelques steri-strips. Plus de peur que de mal !
Le repas arrive tranquillement, il y a 4 groupes : le groupe avec les guides (8 personnes) 2 Français et 4 allemands. On se retrouve à table avec ses deux derniers. et on papote. plutôt en Français. Repas sympa et très bon.
On file au lit, réveil à 5 h.
Bon à 4 h 30 c'est déjà le binz dans le refuge, j'adore ! les gens ne sont pas capable de respecter un horaire... Bref, tu te fais réveiller 1/2 h plus tôt que prévu. Nous on essaie de grapiller quelques minutes sous les couvertures... réveil, petit dej. Les Allemands sont déjà bien avancés, les 2 Français aussi. Peu avant 6 h je sors du refuge, temps pourri, vent à 80 km/h et de gros nuages sur la frontière italienne, pas engageant ! C'est pas gagné.
On part, moi devant, Yves dans mes skis, parfois sur mes skis tant il est proche ! Et on progresse dans les rafales de vent ! Au bout d'une demi heure, on se fait une petite réunion tupperware. Il me semble impossible de réaliser la traversée dans ces conditions. Il est plus sage d'aller faire la Bérangère. Trop de vent pour aller sur l'arête.
Demi tour, on continue en ascendance mais dans l'autre sens. Le vent balaie la neige, le soleil passe sous les nuages, c'est beau. Nos masques nous isolent un peu de cet environnement hostile. On remonte et on se retrouve sous les allemands, les Français, eux, ont poursuivi sur la traversée des Dômes. On remonte les grandes pentes, et on finit par se retrouver au dessus des Allemands qui ont semble t'il un problème. On déchausse pour rien sur une antécîme puis je passe devant dans les pentes plus raides. je fins par rejoindre l'arête où je mets les crampons. Escalade facile, puis desecalade en neige, je suis monté trop haut. avant un petit couloir puis une arête facile, voici le sommet de la Bérangère.
Le vent a faibli, on décide d'aller au col de la Bérangère, delà, soit on descendra sur le glacier d'Armancette soit on remontera vers les Dômes.
Courte pause, avant de repartir vers l'arête.
Je pars devant. L'arête n'est pas tracée. Ça va me faire un bon exercice.
Première partie en neige, puis petite descalade. il y a bien 30 cm de poudreuse sur les rochers. Yves me rejoint, je repars, tapote mon crampon, quand je me rends compte qu'il s'est barré. Flûte... Flûte, je vois la barrette de devant... cassée ! Ouh, là, pas cool, la course s'achève peut être ici. Je remonte vers Yves, me poser à l'abri et réfléchir à la suite. Soit on rentre, soit on fait une réparation de fortune avant de repartir vers le bas.
On prend la seconde option, si ça tient, on poursuit, sinon, demi tour. Un met une sangle pour bloquer l'avant du crampon. On laisse passer les allemands. Le premier virevolte, les autres sont plus empruntés, voir très empruntés. L'un deux me glisse : "c'est la première fois que je fais ça ! C'est vrai que ça manque un peu de grosses marches faciles pour des débutants. L'un des allemands nous passe une sangle. Pas mal pour consolider le montage. Et nous voilà à essayer de faire un truc solide. je passe dessus dedans, dehors, je reviens, j'ai les doigts gelés par la poudreuse froide. je resserre, ça ne sert à rien, ça serre tout de même un peu, beaucoup... à la folie, ça serait parfait.
Bon on verra bien, je vais y aller doucement, d'autant plus que le passage est un peu technique. Je pars, lentement, ça passe mais au bout de 5 mètres, je perds le crampon gauche, décidément. Yves me met en boite, décidément, je suis trop lent ! Je remets le crampon, au dessus du vide, finalement c'est pas mal d'avoir un peu de bouteille en montagne, ça évite de paniquer. On repart et on file, la suite est plus facile, tracée par les Allemands. Je botte, puré ces crampons commencent à me saouler ! on finit par rattraper les allemands puis les dépasser avant de rejoindre le col de la Bérangère. Le crampon a l'air de tenir, même si la chaussure n'est pas tout ç fait dans l'axe.
C'est décidé on va remonter les Dômes à l'envers, le coté Armancette a l'air tout crouté, on redescendra versant Tré la tête, j'imagine que ça sera meilleur ...
Les allemands partent pour la descente directe d'Armancette depuis le col.
Yves par devant, je resserre comme je peux les sangles et réaxe mon pied dans le crampon malade. Il avance tellement vite que je ne peux pas le rattraper... Et ça m'arrange. J'avance à mon rythme dans sa trace. Au bout d'un moment, je le vois qui se retourne, il doit me trouver bien trop loin pour prendre un relais. Je finis tout de même à le rejoindre et finis tout de même à faire un peu de trace... On croise les Français, dans l'autre sens, à ski, le premier passe sans souci, quand je vois le second ,j'ai l'impression de me voir, tout crispé sur les skis avec la grosse difficulté de faire le premier virage pour ce mettre dans le bon sens. Ah mon frère, mon jumeau, le mebre de mon club des gars que ne savent que skier dans la bonne neige....
Il galère, je souffre avec lui, la neige est bien pourrie, on fait bien de faire le tour à l'envers.
J’essaie de voir où nous en sommes, je n'ai jamais parcouru cette arête dans ce sens ci alors que je l'ai déjà parcourue 5 ou 6 fois dans l'autre sens. Je progresse. La pente diminue pour un dernier petit coup de cul, sommet des Dôme, inespéré quand on pense à la météo de ce matin.
Pause coure avant d'enchainer sur l'arête, les traces de la cordée facilitent la progression. On fait de courtes pauses à chaque sommet. on passe devant le couloir qu'on avait "ouvert" avec Claire il ya plus de 10 ans. On rejoint l'avant dernier Dôme. Je propose à Yves de ne pas descendre au col, mais de descendre par l'avant dernière pente.
Le vent est là, on rechausse, neige méga dure sur 20 m puis petite transfo parfaite
Le rêve du skieur de randonnée.
les virages s'enchainent, on fait des pauses pour se repérer... Il y a des crevasses et quelques séracs à contourner Mais on descend et on se retrouve au milieu du glacier. On rejoint les traces de montée sous le refuge. Il y a un monde fou en route pour le refuge. ce soir, il va être complet.
On rejoint le pied du mauvais pas, on papote avec un gros groupe en leur donnant quelques conseils. Puis on remonte, les skis sur le dos. Ca passe assez facilement quand on prend le bon chemin. On rechausse les skis, et on rejoint le refuge de Tré la Têt pour le pique nique...
La pause est bonne, les téléphones se remettent à sonner, les SMS à arriver, c'est le retour à la civilisation. beurk.
On repart vers le bas et on rejoint le groupe des guides. On papote un peu mais on ne traine pas. C'est parti pour la partie la moins sympa, skis sur le sac, on galope vers le bas. Et on rejoint la voiture. On y retrouve les Allemands, à qui je peux rendre la sangle salvatrice et échanger les mails (ils me feront parvenir trois superbes photos)
Pour moi, la journée n'est pas fini
Je dois passer au Vieux Campeur réparer mon crampon
Prendre la route de la Fouly
Dormir, si 'ai le temps
Manger
Et repartir le soir même pour le bivouac de la Maye, rendez vous entre 19 h et 19 h 30 avec Matthieu. Je vais être bien cuit ce soir au bivouac...
A suivre donc...
Vidéo : ski de randonnée - arête Gallet Dolent 3820 m
Avec Matthieu
descente par la voie normale Italienne
On a croisé Ueli Steck au cours de sa traversée des Grandes Jorasses, et on apparait dans son livre "Une autre vie"
On avait croisé l'immense Ueli Steck, avec Anne, lors de notre traversée des Grandes Jorasses. J'avais raconté cet épisode dans le blog, Ueli a mis le récit dans son livre.
Récits croisés sur cette page.
Dans son récit, on apparait comme fatigués. Et à y bien réfléchir, je crois qu'on était bien naze après les journées passées sur cette arête... (Ca commence page 172 du livre d'Ueli)
Le récit d'Ueli Steck
J'atteins le bivouac Canzio tôt le matin. C’est une bonne chose, le ciel s'est couvert et des écharpes de brouillard apparaissent. Heureusement, il n'y a pas d'orage ni de précipitations. Le rocher sera sec demain. Ça m’apaise. Ma confiance en moi remonte un peu, je dois me réhabituer à grimper seul. Je suis heureux que le guide Dres Abegglen arrive au bivouac avec un client. L’attente est plus plaisante.
Le lendemain, je pars à 6 heures, il fait clair, ce qui me remonte le moral. Il me faut une ou deux longueur pour me libérer l’esprit. Puis ça revient, je grimpe facile. Avant la pointe Young, l’arête raide et exposée est extraordinaire. Au-dessus de moi, j'entends 1°hélicoptère. Jon et moi nous sommes donnés rendez-vous pour qu'il puisse faire des photos et filmer. J’arrive à cet instant précis sur l'arête. Je poursuis l'escalade à mon rythme. L’arête est tranchante comme un rasoir et toujours aussi exposée. A droite et à gauche, le vide. Souvent, j'ai les mains agrippées au fil de l'arête et les pieds contre la paroi. Un peu plus loin, je m'engage dans un couloir sur ma droite pour regagner l’arête. Le couloir est en neige mais il y a une trace et je grimpe sans remettre les crampons pour gagner du temps, me confiant à mes seuls piolets. Sur la pointe Margherita, le premier des cinq sommets des Grandes Jorasses, les chauds rayons du soleil m'atteignent. J'ai convenu avec Jon de l'attendre ici, afin qu'il puisse filmer. Je m'assieds au soleil, je bois et je mange. Presque vingt minutes passent avant que l’hélico arrive et que je reprenne l’escalade.
J'ai recouvré ma confiance. Je ne suis ni stressé ni tendu, je continue de grimper comme avant, serein parce que je maîtrise ce que je fais. Je ne pense plus au chrono ou aux difficultés, juste à la descente. Si je continue sur un bon rythme, c'est parce que je veux être assez tôt sur le glacier pour que la neige soit encore dure et le risque de tomber dans une crevasse le plus faible possible. Je passe d'une traite les trois sommets suivants des Grandes Jorasses, Elena, Croz et Whymper. De là, j'aperçois deux alpinistes en train de redescendre de la pointe Walker, le sommet principal. Ils y sont allés tôt. Leurs traces me font dire qu’ils ont bivouaqué ici. Je continue à grimper et ils arrivent vers moi. C’est un couple de Français. Ils ont l’air fatigués. Nous parlons un peu, ils m'expliquent qu'ils ont passé quatre jours sur l'arête. Ils me demandent combien de temps j'ai mis pour venir du bivouac Canzio. Je regarde ma montre et m’assure qu’ils veulent vraiment le savoir. Oui, ils le souhaitent. Je suis en route depuis seulement 2 heures et 20 minutes.
Avant qu'ils reprennent leur descente, je leur donne quelque chose à boire, deux barres énergétiques et leur indique l’itinéraire. Puis je parcours le reste de la voie jusqu'à la pointe Walker. Un immense sentiment de soulagement me saisit. Je viens de poser le pied sur le dernier sommet du massif du Mont-Blanc. « Mist geführt », comme on dit chez nous, ce qui est fait n'est plus à faire.
Il ne reste que le Grand Paradis et la Barre des Écrins. Plutôt simples d'un point de vue technique. La météo n'est donc plus si décisive. Je reste quelques minutes encore au sommet, c'est un moment agréable. Il est assez tôt, le glacier sur lequel je vais descendre n’est pas encore exposé au soleil.
Jusqu'au couloir, je descends au pas de course. Le couple français n'a pas beaucoup progressé, je ne tarde pas à les dépasser. Ils me proposent de m'encorder avec eux afin que je ne me retrouve pas seul sur le glacier. Je refuse. Tout est encore gelé et, à mon rythme, je devrais y être dans une heure au plus tard. Je leur donne ce qu’il me reste de vivres et je poursuis ma course. À lafin de la matinée,j e suis de retour dans la vallée. C'est un sentiment libérateur. Désormais, plus rien ne risque de se gripper. En même temps, je suis un peu triste que ce projet touche à safin. Je me promets de savourer les deux sommets restants. Au camping, je retrouve l'ambiance chaleureuse et familière.
Matteo me félicite avec une bière. Après la douche, je me repose et m'installe avec Dani devant la tente. Nous partons le lendemain.
Le récit d'Apoutsiak : ma pomme !
Tout commence après un bivouac sur la pointe Whymper...
Au milieu de la nuit je sors la tête du duvet, magnifique nuit étoilée, deux étoiles filantes viennent traverser le ciel, bon présage ?
Je me recouche quelques minutes plus tard, tentant de dormir un peu.
Je m'endors forcement en fin de nuit...
Quand je sors ma tête du duvet, le jour point !
Il fait un temps glacial, nos mains abimées parviennent à appuyer sur le briquet pour démarrer le gaz ! C'est le grand beau. YES ! On glandouille dans les duvets en attendant l'eau chaude espérant retarder au maximum le moment où il faudra en sortir.
Au loin j'entends un hélico, il est sur les Jorasses. Et si c'était le PGHM qui s’inquiétait pour nous Je décide de leur faire signe qu'ils ne gâchent pas trop de kerosen pour nous. Je quitte mon duvet et enfile tant bien que mal mes groles gelées ! Bien agréable. Je me positionne sur le sommet de la Whymper, mais l'hélico cherche entre la pointe Marguerite et la pointe Hélène. Je vois qu'il tourne en rond. Je me décide à appeler le PGHM pour les prévenir que tout va bien... trouver le réseau, appeler avec des gros doigts fatigués. Avec les plaies qu'on a sur les mains, dès que l'on touche quelques chose, on saigne, pas pratique, bref, quelques gouttes de sans plus tard, j'ai le gendarme d'astreinte qui m'indique qu'ils ne cherchent personne, bilan, tout va bien, c'est pas pour nous... Et si c'était Ueli Steck ... Je sais qu'il zone dans le coin, et qu'il devrait passer par les Jorasses ces jours ci. L'hélico remonte jusqu'à nous et je distingue la caméra à présent. Peut être même qu'on sera sur le film (à moins qu'on soit coupé au montage...) Je fais signe que tout va bien, et rejoins Anne pour le déjeuner froid. On grignote quelques vivres on range avec difficulté le matos, nos doigts sont pas mal émoussés et on file, avec des réserves en eau minimale, le gaz refusant de fonctionner correctement par ces températures. On a les crampons, un peu de mixte avant la neige, un peu raide, un petit col et une remontée douce vers la Walker : Wooliz, traversée terminée. Reste cette immense descente...
On redescend un peu quand on voit Steck débouler au sommet de la pointe Whymper. Je le reconnais tout de suite à sa démarche efficace, il n'y a aucun doute. On l'encourage comme des spectateurs du tour de France, il nous rejoint. On papote, il nous offre un peu d'eau quand il apprend qu'on est parti léger (la classe) 2 h 30 pour faire Canzio Walker !!! on le laisse filer vers la Walker tandis qu'on entame la descente le long des rochers Whymper.
Pointe avant dans du 45 - 50° En neige d'abord, on entend l'eau sous le glacier, quand on a soif c'est une torture. Steck nous rejoint à mis pente du couloir. Il nous file quelques vivre de course. Et on discute topo, il repart, on le suit, mais il est déjà loin, Un peu de glace, on descend trop bas, il faut virer au dessus de la rimaye, pas mal de glace on tire une longueur en brochant ! Perte de temps en sécurité. Quelques pierres sifflent, il faut filer de là. On sort à hauteur des caméras qui filment les séracs. Et on se rend compte qu'on est trop haut trop tard, demi tour, il faut remettre les crampons et descendre plus bas, au plus logique devrait dire le topo !!!
On apparait dans la vidéo, ou plutôt, j'apparais dans la vidéo (je suis un pixel), au réveil je suis allé sur l'arête pour téléphoner au PGHM et j'ai vu l'hélico. Anne est restée dans son duvet faire la grâce mat !
La vidéo ci dessous
Je reconnais : c'est fugace !
J'attendais la sortie du livre avec impatience, j'espérais y figurer, juste pour une ligne, juste un peu fatigué. Et je ne suis pas déçu. La seule erreur, on n'est pas en couple avec Anne, mais il ne pouvait pas le savoir.
Ueli est parti vers d'autres sommets.
On garde le souvenir d'une rencontre, qui , pour nous, a été extraordinaire.
Alors encore :
MERCI UELI !
Alpinisme : Goulotte Gabarrou Albinoni - Mont Blanc du Tacul
Une magnifique goulotte
en condition, disons, ... , moyenne
Avec Jeff, mon Burgener
et une poudreuse de rêve pour l'approche à ski (en octobre !)
Vidéo
Oups, j’ai failli oublier le rappel que j’avais préparé sur le canapé de la maison, la voiture est pleine de matos avec les skis de rando, qui sont de sortie, une première pour moi un mois d’octobre…
Et zou, je file sur les routes de campagne en direction de Sallanche, et de son mythique Vieux Campeur. Je cherche des chaussures pour faire de la goulotte. Je vais direct au rayon, j’ai une bonne idée sur le modèle qui devrait me convenir, et là, c’est le drame, il n’y a pas ma pointure… J’essaie le 46… trop grand, j’essaie le 44… trop petit. J’essaie d’autres marques, mais ça ne va pas, je finis par inspecter l’arrière rayon du rayon, et là, les voilà, elles m’attendaient. Je les essaie parfaite. Il me semble que ce sont des chaussures d’occas, mais je n’en suis pas sûr, tant elles paraissent neuves !
C’est plié, je les embarque, je file au rayon pantalon (ben oui, à force de mettre des coups de crampons dans les bas de pantalon, il faut réinvestir de temps en temps, afin de ne pas grimper en loques… Et l’histoire se répète… je ne sais plus qui a dit ça, mais je place la citation : « L’histoire est un éternel commencement » Bon, c’était sans doute pour la grande histoire avec un grand H, mais ça fonctionne aussi avec la nano histoire avec un nano n !
Bref, je trouve le modèle qui me plait, mais pas la taille. Bon, je ne vais pas vous décrire les tailles que j’essaie, afin de vous cacher le petit bidon (de secours) que je porte, mais je ne trouve pas ma taille.
Je prends la référence du modèle pour la commander par internet puis je file au rayon bâton, ben oui, faut que je réinvestisse, vu qu’avec Yannick on a eu la bonne idée dans laisser deux sur les pentes du Lauteraarhorn… Bref, je me retrouve à côté du vendeur spécialise S bâton, avec un client qui visiblement, n’a jamais fait de ski de rando, et je l’entends faire l’apologie du bâton deux brins en ski de rando, tandis que je m’évertue à regarder tous les modèles trois brins. Bon, ça fait un peu khon, mais moi, les bâtons, j’aime bien quand ça ne dépasse pas trop du sac à dos (en plus quand il y a orage, ça attire la foudre quand ça dépasse trop)
Je passe à la caisse, me déleste de quelques euros (voir un peu plus) puis je grignote un morceau dans une cafeteria et retrouve Jeff sur le parking de l’Intermarché.
J’enfourne tout mon matos dans son coffre (et un peu plus) et on file vers le tunnel du Mont Blanc et le téléphérique de l’Hellbronner. On peaufine les sacs, et on part pour la benne, skis et chaussures en main ! La magnifique benne nous emmène en altitude. Le temps est mitigé. On prend l’ascenseur, puis le grand couloir, et nous voilà au refuge, pas trop fatigués !!!
On s’équipe en mode ski et on part pour tracer le départ de l’itinéraire de demain, objectif, ne pas se perdre dans les crevasses du glacier du Géant au milieu de la nuit.
Il fait froid, avec pa mal de nuages, mais la visibilité est bonne, et la neige, assez rapidement, devient parfaite. Incroyable en plein mois d’octobre. On se méfie des perfides crevasses, justes masquées par cette fine poudreuse. Les virages s’enchaînent, on a la patate, l’impression de ne pas mériter ses virages faciles. Arrivés en bas, on met les peaux, on s’encorde et on remonte en direction de l’Aiguille du Midi.
A 18 heures, on décide de faire demi-tour, on n’aura pas tracé jusqu’au pied de la goulotte, mais le gros est fait, le reste ne devrait pas poser de grosses difficultés, il y a moins de crevasses.
On dépeaute, on se fait quelques virages pour rejoindre la combe, on repeaute, se réencorde, et on remonte en traçant, vers l’Hellbroner et le refuge Torino. On arrive juste à 19 heures, l’heure du repas, et ce soir, c’est repas Népalais, délicieux, bien que la sauce fut plus épicé que ce à quoi j’ai l’habitude, j’ai eu la main un peu trop lourde…
On file au lit vers 20 h 30, avec le réveil à 4 h…
4 h, j’entends vaguement le réveil de Jeff, mauvaise nuit, j’ai mis longtemps a trouver le sommeil. Déjeuner en tête à tête, on est les seuls à se lever à 4 h, les autres cordées ont mis le réveil à 7 h. Installés dans le couloir, sur une table basse avec des fauteuils, situation originale. On englouti la bonne pitance avant de filer.
Dehors, un bon grand froid nous accueille, j’ai les poils du nez qui frisent. Il fait grand beau ! On remonte la petite pente devant le refuge avant d’enlever les peaux, pour une descente dans la poudreuse, à la frontale ! La neige n’a pas changée, elle est toujours aussi délicieuse qu’hier !
J’essaie de m’écarter des linges des crevasses, je n’aimerais pas aller en explorer le tréfond. Le ski est bon, mais court. Il faut déjà repeauter, pour remonter de l’autre côté.
Et on remonte, les douces pentes, puis un peu plus raide. Une courte pause, je passe un peu devant pour les derniers mètres, nous voilà au pied de la Goulotte, c’est raide, très raide !
On passe en mode alpi, je laisse on enlève les skis, on enlève les chaussures de skis et on met les chaussures d’alpi, les fameuses achetées la veille au vieux campeur. Je rerègle les crampons, qui ne me semblent pas assez serrés. 2 piolets, et c’est parti, Jeff se lance, quand les 60 mètres de corde sont déroulés, je fais de même. Il passe la rimaye, vient mon tour, fastoche, un pas à droite, un autre vers le haut, une simple formalité. La pente est comme j’aime, raide mais pas trop, 55°, ça ne va pas durer. Ben oui, on pénètre dans un couloir peu large, et plus raide. 65-70°, Jeff progresse vite, tandis que je suis au relai, Il fait méga froid, et c’est plus un glaçon qui assure plutôt qu’un homéotherme. J’essaie de bouger régulièrement les doigts de pied et ceux des mains, pour y maintenir la circulation…
Je rentre à mon tout dans le goulot, tout se passe bien, ça n’est pas hyper raide, mais ça passe. Je rejoins Jeff. Il faut avouer qu’on a un peu froid. Une longueur de neige s’en suit, fastoche, d’un coup, le soleil se lève et nous réchauffe. Le bonheur du goulottiste ! Le sang épais jusqu’alors, se fluidifie. On se croirait sur la plage de Copacabana un soir d’été, bref, on a chaud, on est bien, manque juste les brésiliennes en maillot et tout serait parfait !
Mais ici, à part le soleil, il n’y a personne, à part deux gus accrochés à une pauvre plaquette.
La longueur de neige est passée, nous voilà à un passage clef. Il faut faire une traversée en rocher sur la gauche.
Jeff, part, tout en dry tooling (pour les ignares, le dry tooling est l’art de grimper avec ses piolets, mais sans neige, et sans les mains ! Un piolet trouve une microprise à gauche, un croisement de mains, je surveille chacun de ses gestes afin de pouvoir les répéter quand viendra mon tour… Ça a l’air fin et je ne sais si je vais être à la hauteur. Je le vois hésiter, je le vois progresser, doucement mais surement. Il dans sur la paroi, mi neige mi rocher, il nettoie la poudreuse pour dégager les prises, une petite traversée, il est passé, et installe un relai un peu plus haut. C’est mon tour, je ne suis pas serein, je me libère du relai, descend de quelques mètres pour attaquer par une portion facile, j’y ai repéré de bonnes prises pour les pieds, pour les mains on verra bien. Je glisse un piolet derrière mon sac à dos, je remonte à présent tout en traversant. Je trouve de fines prises, tout se passe pour le mieux, c’est avec les mains que j’avance, le piolet est plutôt gênant, il ne me sert à rien ! Le Dry tooling ça sera pour une prochaine fois. Une petite traversée, je trouve de bonnes prises pour les pieds et je rejoins Jeff.
Il repart, il a deux choix, soit de partir dans la goulotte de gauche, soit de rester sur la neige à droite, et il file à droite. Progression rapide au début, dans une neige toujours aussi fine. Il ralentit. Je le vois gratonner la roche, oui en fait, la belle portion en neige, s’avère en fait, une belle dalle recouverte d’une fine pellicule de neige. Jeff progresse lentement, il est entre 25 et 30 m au-dessus de moi, et pas un point, entre nous, chute interdit. Je stresse, je regarde le relai, qui me parait bien frêle, une seule plaquette, la seconde a été abimée par une chute de pierre, et là-haut, Jeff qui lutte avec les éléments. J’imagine déjà le relai exploser en cas de chute, je calcule mentalement le facteur de chute… bien supérieur à toutes les normes permettant de tenir.
Jeff me lance « tu restes concentré ! », comme s’il y avait besoin de me le préciser, j’ai le cœur qui bat à fond, je vois ses piolets riper sur la roche, cherchant vainement une hypothétique prise. L fléchit, pour mettre son poids sur le bon appui. J’aspire à ce qu’il mette un point, mais je ne dis rien, je sais qu’il sait, qu’il sait qu’il n’a pas droit à l’erreur. Centimètre après centimètre, il grimpe, et pause une sangle sur un grand béquet, ouf, puis il poursuit à gauche, c’est plus facile, il est sorti. Je souffle, j’imagine que plus hait, il souffle aussi. C’est mon tour, je vais tenter le passage à gauche, ça ne peut pas être plus dur qu’à droite. Je rejoins la gorge, un peu de glace, mais qui cramponne bien, je passe un poil sur les rochers, il faut alors aller chercher le point à droite, je rejoins le relai. Quelle longueur !
Nous progressons ensuite sur un terrain plus facile, Jeff me fait passer devant pour rejoindre le pied d’une partie plus raide. La glace est pure, difficile à cramponner, je gravi une dizaine de mètres en glace, plante une broche (en trois coups, les deux premiers, je me suis retrouvé dans la roche et j’ai bien désaffuté la broche !) puis il faut aller chercher le relai, à droite, avec plein de neige sur les prises… invisibles. Je réussi à planter mon piolet gauche, je cherche alors une prise pour mon pied droit. Hésitation. Le pas est large. Je cherche une prise pour le piolet droit, rien, le rocher est fuyant. Non prisu. Je fais plusieurs tentatives, hésitant à basculer mon corps de la gauche vers la droite, de prises assurées, vers un inconnu. Je finis par réussir à poser le crampon droit, et bascule mon corps. Je suis passé. Je remonte la courte pente de neige pulvérulante et chope le relai. Jeff me rejoint.
le relai suivant est spectaculaire, la goulotte se redresse à 80° ! Jeff part, il est sûr de lui, brochant tous les 7-8 mètres. La longueur de 60 mètres est avalée, je ne le vois plus, le relai est bien loin. C’est mon tour. Je m’applique, la glace est bien dure, et je cherche à mettre mes ancrages dans ceux de Jeff. Viser la neige, éviter la glace, éviter la roche sous-jacente. Parfois le piolet fait dong, il rebondit sur la glace, sensation bizarre, désagréable.
Mais je progresse, c’est raide, mais on parvient à trouver des ancrages solides.
Je rejoins Jeff.
La longueur suivante, va nécessiter d’être fin, très fin. Il ya une fine pellicule de glace sur du rocher parfois apparent. Qui avait annoncé que ça n’était pas en condition.
Jeff part, je scrute chacun de ses mouvements. Il progresse lentement mais surement. Brochant régulièrement. Il danse sur la glace, m’envoyant au passage de grosses pavaces dans la tronche. C’est de la dance, mais ça reste quand même un bon grand sport de bourrin. Je passe mon temps à me recroqueviller afin d’éviter les multiples projectiles qu’il m’envoie. Après un long moment, il m’annonce qu’il est au relai. Je pars. « Il va falloir être fin » Voilà la phrase que je me répête dès le départ. J’essaie de trouver les ancrages de Jeff, la glace casse à chaque coup de piolet, j’aurais sans doute du affuter mes outils avant de me lancer dans cette grande aventure. Voilà la première sangle, puis la première broche, je tétanise les mollets, le temps de l’enlever. Grimper me fait du bien, ne pas rester sur place ce qui tétanise les muscles. Il faut rester concentré. Les ancrages ont peu profond, il faut trouver le bon emplacement pour placer chaque membre. 2ème broche, nouvelle tétanisation, enlever la dégaine, retirer la broche, remettre la dégaine, et la ranger sur le baudrier. L’opération n’est pas hyper longue, mais suffit à mon malheur. Je repars, visant les maigres traces laissées par Jeff. Et tout à coup, c’est le drame, mes lunettes deviennent intégralement remplies de buées. Je ne vois plus rien. En plein passage technique. Déjà que c’était compliqué avec deux yeux en bon état. Je me retrouve en semi nocturne. Je fais pars à Jeff de mon désarroi. Je plante mon piolet n’importe où, mais n’importe où, statistiquement, il ya de forte chance pour que ça n’ancre pas. Et ça n’ancre pas. Je finis par trouver un ancrage et progresser, mais c’est la galère. Dès que je me retrouve un peu stable, j’enlève mes lunettes et les glisse dans ma poche… Mieux, bien mieux. Je me remets à ancrer aux bons endroits. Jeff n’est plus très loin,
Je récupère une dernière dégaine, je me fais une petite traversée pleine de neige et le rejoins au relai.
Il m’annonce, « on va redescendre » Il ne reste que 2 longueurs. Une en traversée facile (enfin qui parait facile) puis une fine goulotte, qui de loin ne parait pas tellement en condition. De toute façon, ça me va, je suis content d’être monté jusque-là. La dernière longueur m’a usée, physiquement et mentalement, j’avoue que je suis content de redescendre.
On ne traine pas, en position rappel et c’est parti… c’est long, 9 rappels environ. Où l’on repasse par les endroits techniques gravis il y a peu. Les deux dernières goulottes à 80°, le passage àoù Jeff s’est retrouvé sur la roche, les pentes de neige, et la goulotte du bas. Petit coup de stress, on voit qu’une avalanche a balayé le bas du couloir, pourvu que l’on retrouve notre matos… J’avais fait le dépôt en amont de la base u couloir, bingo, elle est passée bien en dessous.
Dernier rappel, dans l’étroit couloir. En bout de corde, rien, pas de Jeff. Est-il descendu ou l’ai-je dépassé en descendant trop vite. J’opte pour la première hypothèse. Je me vache au bout de la corde a rappelé et je descends. En bas de la goulotte, je vois que Jeff est déjà aux skis. Je redescends la pente à 55°, je passe la rimaye facile puis rejoins facilement les skis.
On quitte les chaussures d’alpi pour les chaussures de ski, et on file dans la vallée blanche. A la poursuite du soleil qui ne se laisse pas facilement approcher. On finit par filer jusqu’au lieu du peautage, dans une neige correcte ! Et on voit que c’est jouable de choper la benne, donc on ne fait qu’une petite pause, et c’est à fond pour remonter vers Torino.
Je pars devant, Jeff dans mes skis, les sacs bien lourds. Il faut arquer si on veut avoir la benne. J’ai beau arquer, je me rends compte qu’il va nous manquer 10 minutes un quart d’heure.
Il fait super beau, on aurait pu faire de superbes photos dans ce soleil d’automne… Mais non, on est à fond et on file. A droite, deux alpinistes de retour de course.
On arrive au replat, sous le téléphérique, je vois les agents qui appellent leurs clients. On s’organise, quand on arrive au refuge, Jeff file payer, tandis que je bondirais dans le couloir afin de demander à ce qu’ils nous attendent. On ira alors chercher le matos laissé au refuge. Jeff m’a passé, il arrive au refuge. Quand je le rejoins, il m’annonce que la porte est fermée… la loose. 16 h 20, c’est tôt ! On a 10 minutes de retard.
Direction le bar, pour une pause coca. Avant une petite sieste et un bon repas fort sympathique avec un guide du Mercantour.
Le lendemain, réveil à 7 h 30, il fait déguelasse, comme annoncé par la météo. Quand on sort du refuge, c’est la tempête de neige. Plein vent, pleine neige. Et si la benne ne tournait pas…
On déjeune tranquillement puis on range le matos. A 8 h 30, on se présente à la porte, elle est fermée. Ça sent la loose. On revient au refuge et on annonce aux autres cordées le problème. Tout le monde est dans l’attente, personne n’a envie de rester la perché dans le brouillard, que le mauvais temps cesse. Une autre cordée tente sa chance. C’est ouvert. On file dans le couloir, puis l’ascenseur rejoindre la benne. Qui nous ramène au plancher des vaches, où il pleut ! Forcement !
Alpinisme : Mont Maudit 4465 m- Mont Blanc 4810 m
81ème 4000 gravi !
En solo, à défaut de partenaire disponible.
Une jolie ascension dans une météo de rêve.
Vidéo
Topo
Topo photo du Mont blanc par l'arête des Bosses
N'hésitez pas à me contacter par mail pour plus d'informations, ou ajouter des commentaires !
refuge du Gouter
Montée au refuge du Goûter Du refuge de Tête Rousse au refuge du Goûter Du refuge de Tête Rousse au refuge du Goûter - vu depuis ce dernier (du haut)
Voir les photos ci dessous
Mont Blanc
Du refuge du Goûter au Dôme du Goûter
Du Dôme du Goûter au sommet du Mont Blanc - l'arête des Bosses proprement dite L'arête des Bosses et le Dôme du Gouter vu du dessus
Voir les photos ci dessous
Mont Maudit
redescendre les pentes Nord du Mont Blanc. Passer à gauche des petits rochers Rouges et descendre le mur de la cote. rejoindre le col de la Brenva 4303 m
Passer la rimaye et remonter la pente Sud du Mont Maudit (45°) quelques rochers faciles mènent au sommet 4465 m
Le topo est original, il permet d'éviter les crevasses et les séracs du Maudit et du Tacul.
Je suis revenu par le même itinéraire, il ya également la possibilité de descendre sur l'aiguille du Midi par l'itinéraire des 3 Monts.
Récit
L'ordi a bien chauffé !!! J'ai pourtant cherché un partenaire de cordée disponible, d'abord dans mes partenaires habituels, puis sur camp2camp, mais incroyable, personne n'était dispo... bilan, je change de programme, au départ j'avais prévu d'aller faire le Zinalrothorn, et bien je jette mon dévolu sur le Mont Maudit, plus simple à faire en solo et la météo y est annoncée meilleur.
Une place se libère sur le site de réservation du refuge du Gouter, et zou, elle est pour moi. Plus qu'à préparer mon sac, remettre les bons fichiers GPS dans la montre et le GPS. Je recalcule le temps qu'il va me falloir pour gravir le Mont Blanc, redescendre au col de la Brenva, gravir le Maudit, puis en redescendre avant de remonter au Mont Blanc pour en descendre par l'arête des Bosses... Il y a de la distance, il y a du dénivelé : plus de 1800 m.
Récit
Le glacier de Tête Rousse est traversé, j'enlève les crampons et suis la sente qui mène au Grand Couloir. Il a l'air calme. La bête est endormie, j'en profite pour passer. Une sente est tracée, et le passage est rapide, cet endroit est toujours stressant, j'y ai vu des rochers plus grand que des frigos dévalés les pentes lors de mes précédentes ascensions...
Au dessus, un peu de calme et je rejoins l'éperon. Un peu d'escalade, un peu de sentes, à force de passages, je sais rester au bon endroit sans trop avoir à chercher le bon itinéraire...
Je rejoins le Gouter, l'ancien refuge, et file vers le nouveau pour une courte pause. 3 h 10 depuis mon départ de tête Rousse, temps correct.
Je dépose quelques affaires superflues au refuge et je repars, avec pour objectif, le Dôme du Goûter, ça me dégourdira les jambes, même si je sais que cette "petite" ascension devra être payée demain...
Et oui, tout se paye ma bonne Dame...
Bref, je repars vers le haut. D'abord sur l'aiguille du Goûter, puis dans les pentes du Dôme, sous la surveillance de l'aiguille de Bionnassay.
Le temps est beau, pas de vent. Je me retrouve rapidement avec un autre gars qui prend ma roue.
On progresse sans un mot. Son pote est loin devant.
L'altitude se fait un peu sentir. Je ralentie le pas. On se retrouve à l'épaule à deux, j'adore ce moment où le Mont Blanc se découvre, magique ! Il monte avec moi au Dôme du Gouter. On papote, il me précise qu'il va descendre du Mont Blanc en parapente, la classe !!! puis part vers sa destinée, je reste là pour faire le Guignol et profiter du paysage...
Au loin, de nombreux alpinistes sont encore à Vallot et sur l'arête des Bosses.
1 h 20 pour monter au Dôme, correct, sans plus !
Retour au refuge par le même itinéraire. J'ai les pieds qui chauffent. Arrivé au refuge, je m'installe. Accueil efficace. Je vais sur mon lit, me reposer. J'essaie la tecnique du "Je ne m'endors pas, sinon je ne vais pas dormir cette nuit" mais je n'y arrive pas, Morphée me prend dans ses bras... Encore raté Caramba. Je me réveil à 18 h, juste le temps d'aller dans le réfectoire. Je médite, il y a du monde, les guides prennent l'apéro avec le Gardien. A table, focemment, je suis seul avec un groupe de Russe. Bon le point positif, c'est que j'ai fait un an de Russe en seconde, le point négatif, c'est je suis vraiment nul en langue, et que le seul mot qui m'est resté c'est "excusez moi" (Scouzatemnié), pas pratique pour tenir une longue conversation... Le Russe en face de moi a l'air patibulaire, mais je fais mon social, pas envie de manger "dans mon coin". Il ne parle pas Anglais. J'essaie de lui expliquer mes connaissances en Russe. Je sens qu'il s'en fou, l'altitude le rend un peu grogui. De toute façon, il y a un souci, les Russes ne sont pas à cette table. Vu le nom sur le panonceau, je vais avoir droit à des Allemands... Mais non, c'est un groupe de Genevois qui arrive. Ils sont 6 avec 3 guides de la compagnie des guide de Chamonix. Le guide "chef" annonce : "LEDOUX !" " tout seul ?" Je lève la main "C'est moi !" La conversation s'arrête là, je sens qu'il ne valide pas ma montée en solo.
Je me retrouve en bout de table. La conversation est sympa. Elle tourne sur l’ascension des 4000 et des 82 (ben oui, j'ai du avouer que je venais plus pour le Mont Maudit que pour le Mont Blanc) Ce qu'il y a de marrant, c'est que je les connais tous, et que j'ai un avis autorisé sur chaque ascension. Je passe un très bon moment. Et je me gave, de soupe et de poisson (oui, de poisson !) Ce qui fait que j'ai du mal à finir le dessert !
Je passe regarder le coucher de soleil, bon, il faut avouer qu'il y a un léger contraste entre le paysage et l'odeur et la vue des résidus de chiotte qui se déversent 5 mètres sous le refuge. Bon, je ne reste pas ...
Direction les mégas dortoirs pour une mauvaise nuit, il est 20 h 30....
2 h 50, le violoncelle de mon réveil me réveille. Je m'habille discrêtement, visiblement, il y a encore des gens qui dorment... Le petit déjeuner est avalé avec les Genevois, je me prépare et à 3 h 30, je suis le premier à quiter le refuge. Je lève l'ancre, la nuit est d'encre, tout va bien.
Je progresse sur l'arête du Goûter, le halo de la frontale éclair les quelques mètres devant moi, objectif, arriver dans 3 h 30 au sommet du Mont Blanc. Je reprends les pentes du Dôme, le regel est bon, les crampons crissent. Je parviens à l'épaule, je perds un crampon. Je le remets et repars sur le plat du col des Dôme pour le perdre une seconder fois. Le remettre en place prend pas mal d'énergie. Mes deux crampons se font la malle une troisième fois, le retour de la malédiction du Mont Blanc, il y a 3 ans avec Sandrine, j'avais cassé un crampon dès le glacier de Tête Rousse (Voir Le Mont Blanc en Amoureux)...
Lorsqu'ils partent une nouvelle fois, au niveau de Vallot, je décide de faire une pause réparatrice... pas pour moi, mais pour mes crampons.
Me voilà dans la nuit noire, le couteau Suisse à la main, en train de réparer mes crampons, objectif, les resserrer, je me gèle les doigts. A présent, quand je les remets, ça tend, mais ça tient mieux, la talonnière s'enfonce dans mon talon, bien désagréable, mais les crampons devraient rester en place.
Au loin, les premières frontales passent le col des Dômes
Je repars vers les bosses, la pente devient raide, j'attends le passage de la crevasse équipée par les guides, je ne me souviens plus où elle est placée exactement.
1ère bosse, RAS, seconde bosse , pareil, et si j'avais passé la crevasse sans m'en appercevoir, je suis si fort à présent... Je monte en direction de l'éperon de la tournette, il ne reste plus grand chose, ah, si, la crevasse, la voilà !
Une énorme crevasse barre l'accès à l'arête, elle devient fine à un endroit, mais est verticale sur 5 mètres environ, les guides y ont taillé un escalier géant ! Une corde fixe a été mise en place. Il y a juste un grand pas. Je franchis l'abîme, puis me retrouve dans la pente. Les marches sont hautes et bêtement, j'ai gardé un piolet en mon bâton. Je finis par m'élever, serré par les parois de la tranchée réalisée par les artisans guides. 2 pas plus tard, tout devient plus facile, l'escalier, entre les deux parois de neige progresse vers le ciel et permet de rejoindre l'arête. Dernier ressaut, dernier bout d'arête, le vent s'est levé, il fait méga froid. Je peine à filmer les derniers instants sans mes gants. Il fait encore nuit, mais les couleurs sont superbes !
Le sommet, je n'y traine pas, je file versant Italien me protéger du vent (et oui, le TRUC, c'est qu'en descendant coté Italien on est souvent bien abrités) Petite pause, j'enfile ma doudoune, je mange une barre, 3 heures et quart depuis mon départ. Impeccable.
Je ne traine pas et j'enquille avec la descente. Le gîvre s'est transformé en morceaux de glaçons assez désagréable à cramponner, je progresse en suivant une pseudo sente, pas hyper rapidement. Je rejoins le haut du mur de la Cote.
Si quand on était passé avec Yannick il ya 1 mois, il ya avait de grosses marches, aujourd'hui, il n'en est rien. Quelques traces de pas, il faut rester concentré. Voilà le col de la Brenva. je poursuis, ça monte, ça descend, je croise deux alpinistes en direction du Mont Blanc. Me voilà au pied du Maudit, l'OBJECTIF !
Je laisse mon sac et pars avec un bâton et mon piolet light. Le départ est peu raide, une pseudo rimaye bien bouchée , puis ça se corse, la pente devient plus forte, la neige laisse place à un peu de glace sous-jacente. il faut ancrer les crampons correctement et j'ai les crampons light, pas forcement le mieux pour un bon ancrage Je reste concentrer et je progresse, je retrouve des pentes moins raides, puis 3 pas d'escalade me laissent accéder au sommet , YOUPI !
81ème 4000, je m'amuse à faire un "direct facebook" juste pour la famille. Je fais quelques photos, le paysage est superbe, une douce brume dans les vallées, et les cimes aux couleur automnales.
Il faut déjà penser à redescendre, mais également à la montée sur le Mont Blanc, au moins 500 m de dénivelé encore...
Je descends la pente raide et rejoins mon sac. 3 Espagnols s’inquiètent du fait que j'ai laissé mon sac là. Ils doivent penser que je suis naze et que mon compagnon de cordée est parti au sommet du Mont Blanc tandis que je l'attends. Je leur précise que tout va bien. On se prend en photo et je les quitte. Je traverse le col de la Brenva et attaque le mur de la Cote. Je prends un rythme lent qui m'amènera au sommet. Au loin, je vois que les Espagnols avancent peu. Je remonte jusqu'au petit rochers rouges. Au dessus, je suis la trace.
Un parapentiste prend un départ un peu taquet juste devant moi. Impressionnant, son collègue m'avoue qu'il n'a pas une grande expérience. Je poursuis et me retrouve au sommet du Mont Blanc encore seul. Juste le temps de prendre en photo mon saut de joie j'attaque la descente, la grosse crevasse est beaucoup plus impressionnante, de jour, un énorme trou, dont on ne peut sonder la profondeur. Je dépasse a l’abord de celle ci une cordée avec guide, assez lente.
Je galope dans la descente, les bosses, puis Vallot. J'enchaine sur le col des Dômes , la remontée à l'épaule est rapide. Descente du Dôme, avec deux trailers, qui ne vont pas plus vite que moi, il faut dire que l'un d'eux a l'air dans le dur...
Je ne m'arrête pas au refuge, alors que je sais que j'y ai laissé un précieux paquet de fruits secs... J'enlève les crampons à l'ancien refuge du Gouter avant de basculer. je dépasse d'abord une cordée avec guide, puis me retrouve au "cul" de 3 alpinistes, rapides, mais moins que moi. je parviens à les dépasser à l'occasion d'un passage ou deux options sont possibles. Tout se passe bien. En repérant les alpinistes qui montent on arrive à bien anticiper les endroits où passer. La progression est bonne, je me rends compte que je vais peut être avoir le train de 14 h 45 (et oui, j'ai appris les horaires par cœur, ça permet de ne pas louper un train pour 5 minutes)
Je sais que ça devrait être short alors je ne m'arrête pas.
Voilà le grand couloir, une traileuse me laisse passer, j'attaque sans hésiter, pas la peine de tergiverser. Et la bête dort toujours, je passe sans incident. De l'autre coté, je poursuis, deux trailers me passent. je rejoins le glacier puis la terre ferme. Le reste c'est un rythme rapide pour rejoindre le train. Sans courir, mais sur un rythme rapide, je descends, je croise les bouquetins des Rognes et rejoins le groupe des Genevois juste avant l'arrivée au train.
Et là chance, il y a encore de la place dans le train de 14 h 45 , il est 35. Je me pose sur un banc. Nous papotons, ils ont tous réussis le sommet et j'en suis ravi. La journée a été belle.
Bon le train est plein et je voyagerai avachi contre la porte du train, plus de place assise.
Quelle belle et longue journée.
Ne reste plus que le Zinalrothorn, tentative dans 15 jours...
Alpinisme : Pointe Louis Amédée - 4460 m - Mont Blanc de Courmayeur - 4748 m - Mont Blanc - 4810 m
Descente par les 3 Monts.
Les grandes et grosses journées se suivent.
Voir la journée de la veille (Blanche de Peuterey - Pilier de l'Angle Eccles)
Vidéo
Topo
Du bivouac Eccles
Désescalader une dizaine de mètres pour rejoindre le glacier le traverser en descendant, une crevasse peut nécessiter un rappel.
Traverser en direction de la base du couloir qui mène au col Emile Rey.
Remonter soit par la droite soit par la gauche le couloir, il n'est pas necessaire de monter jusqu'au col Emile Rey (4030m, on tire à droite une dizaine de mètres en dessous.)
Prendre le système de couloir à droite du col, remonter au mieux (passages courts de IV+) ce large couloir. Quand on atteint la neige, partir en ascendance à droite (50°) et rejoindre le sommet de la pointe Louis Amédée 4460 m.
De là, poursuivre, en contournant par la droite la première tour (rocher pourri) puis gravir les différents ressauts pour rejoindre le Mont Blanc de Courmayeur (4748 m)
Delà, rejoindre facilement le sommet du Mont Blanc - 4810 m
Du sommet du Mont Blanc, je vous laisse le choix pour l'itinréire de descente, vous déconseillant de revenir par là où vous êtes montés...
Récit
La journée de la veille, déjà bien longue, est ici...
Courte nuit
Après l'accueil glacial des autres alpiniste, j'avais réussi à dormir d'un oeil, serré entre la banquette et Yannick qui faisait sécher ses chaussures. Puis, je me suis rendu compte que le sol était bien dur malgré la fine couverture qui y était pausé. C'est devenu une obsession. Je voulais me retourner, mais le peu de place qui m'était alloué ne me permettait pas le moindre mouvement. Je sentais la dureté du sol du bivouac sur mes hanches, mes épaules. La nuit allait être longue. Je ne suis qu'une Sardine dans cette boite de Sardine, manque juste l'huile d'Olive. Je rêve en pensant à cette idée. A minuit, brans le bas le combat, les cordées se lèvent. Je me retrouve dans une couchette plus confortable, attendant leur départ le temps qu'ils déjeunent s'équipe et filent vers le sommet des alpes.
Je dormiote un peu. A 3 h 30 Yannick me réveille et me lance un peu convainquant, "on y va ?"
Et c'est là qu'on voit que je suis de la motive : Je réponds "OK", alors que je suis dans le pâté, que je n'ai pas dormi, que je sais que la journée va être longue et que mes pompes sont déjà mouillée !
On déjeune lentement, on se fait de l'eau. J'enfile mes humides chaussettes, je mets mes chaussures, dès que je pause le pied, je sens l'eau sous ma voute plantaire. Quel bonheur.
5 h, on quitte la boite de sardine, un peu de desescalade et nous voilà sur le glacier. et là, horreur, une fine croute de glace s'est formée. Et elle casse sous mon poids. la trace est une vraie galère à faire, la journée va être longue.
Je trace aussi vite que je peux, c'est à dire lentement, vers le bas. Quand je me retrouve face à une crevasse géante. On regarde à gauche, à droite, je descends vers la lèvre pour mieux voir, elle doit bien faire 6-7 m de haut.
Et zou, voilà Yannick qui me repropose le coup du corps mort... (voir la journée d'hier)
Il creuse, énervé de perdre tant de temps dès le départ de la course. il fixe la corde et pars tout en finesse passer la crevasse en rappel. Je le vois ressortir en dessous, la crevasse est grosse.
C'est mon tour. Je m'installe, et me lance, tout en finesse, je regrette de ne pas avoir fait de régime cet hiver. Je passe, mes jambes sont dans le vide, mon corps glisse doucement, me voilà suspendu, mais mon reverso se coince dans la lèvre supérieure. Moment de tension. Je donne du mou, il faut s'énerver tout en restant calme. Le réverso progresse avec peine dans la neige, mais fini par passer lui aussi la lèvre de la crevasse, énorme ! je pends dans le vide tel une arraignée au dessus de cette immense crevasse. 6-7 mètres me séparent du sol. Je descends en douceur et me voilà sur la lèvre inférieure. Impressionnant endroit. On se réencorde et on file
A plat puis on remonte le grand couloir du col Emile Rey à 50°.
La neige est bonne et on progresse enfin vite. Yannick rejoint le col, il pense que le couloir est à gauche, lui indique qu'il me semble qu'il est de ce coté ci du col. ( et quand je dis il me semble, j'en suis quasiment sur !). On part donc à droite, et on se retrouve dans le couloir. L'escalade est agréable et parfois technique. Le rocher est bon. Les passages techniques mettent bien dans le rouge mais on progresse.
La pente bien raide, s'aplani, le rocher devient moins bon, on retrouve la neige et nos crampons. La pente est de nouveau raide, 50° avec des passages merdiques avec des rochers sous jacents. Je sens que ça n'est pas la grande forme et je prends mon petit rythme qui me menera au bout. On avance pas vite mais on avance tout le temps. Le sommet de la pointe Amédée est bien long à atteindre, mais quand on y est , je suis ravi !
Par contre, ce qui s'annonce a l'air coton. je pensais trouver une jolie arête de neige, et c'est une arête de rocher délité qui nous attend, Yannick m’avait prévenu, la course n'est pas terminée !
On a passé 5 minutes au sommet puis on est reparti pour des montagnes russes. J'ai pris mon rythme hyper lentos. pour avancer sans trop m'arrêter. Escalade jamais hyper technique, mais rocher de piètre qualité ! On contourne un grand gendarme par la droite ce qui nous fait gagner du temps. J'avoue que j'ai un peu mis le cerveau en off en mode "chaque pas te rapproche du sommet" ou "après avoir avancer le pied droit, avance le gauche !"
Et ça marche, je progresse, bon je sens bien qu'au bout de la corde, Yannick souhaiterais que ça aille plus vite, mais perso, je suis à fond. Les courts passages d'escalade un peu technique me mettent un peu dans le rouge. J'avoue que mon acclimatation a été plus que réduite... Mais j'avance. Une arête de neige, un dernier passage rocheux, et le Mont Blanc de Courmayeur est là tout proche, nous y faisons une courte pause, j'avoue que je suis comblé.
Reste à traverser en direction du Mont Blanc, c'est long et plat, pas après pas je rejoins le sommet pour mon 9ème Mont blanc, le plus technique, et de loin !
J'essaie de joindre Sandrine, finalement, je joins marie, ma fille, j'ai la voie tremblotante, c'est du à l'émotion, je cache mon visage, les larmes coulent, le vent cache mes sanglots. Mauvaise idée que celle de téléphoner là haut.
Emotion.
Il faut redescendre et Yannick souhaite rejoindre les cosmiques pour descendre par l'aiguille, je sais que ça va être méga long, j'aurais préféré descendre sur le Gouter mais bon.
Je sais également qu'il y a des faux plats et des petits coups de cul qui tuent, ça va être chaud... et long.
On entame la descente sur un bon rythme, en descente, il n'y a pas de souci, on galope, la gravité nous aide. Au col de la Brenva, on est sec, et on décide de faire un peu d'eau (je sais, c'est mon idée, pas la meilleur de la journée). Bref on sort le réchaud et on fait fondre de la neige qui met de longues minutes à fondre. Je raconte à Yannick mon histoire de Khole de prépa (examen) ou un prof m'avait fait calculer le temps de cuisson d'un oeuf au sommet du Mont Blanc et où j'avoue que j'avais pensé que le plus simple aurait sans doute été de faire des essais au sommet (mais ça n'était pas la réponse, un sordide calcul permettait de la trouver)
Bref, le peu de neige fondu au goût de brulé ne nous réhydrate pas et on repart sur le faux plat sous le Maudit qui sera sans doute le dernier 4000 que je gravirai de la liste ...
je regarde le sommet, repérant l'itinéraire de la voie normale, je sais qu'en moins d'une demi heure je pourrais être là haut, mais je me garde ce sommet pour la fin, terminer par un truc plus facile, et peut être partir avec plusieurs amis, pour fêter ça.
Rejoindre l'épaule est vraiment méga long. Il fait à présent gris, les nuages sont là. On rejoint l'épaule et on entend le tonnerre gronder au loin.
Gestes efficaces, on tire un premier rappel, je rejoins Yannick, la corde se coince au dessus de moi, je peine à la décoincer, on refile vers la rimaye pour se ré encorder. L'orage gronde au loin. On galope dans la descente sous les énormes séracs. Impressionnant, mais pas le temps ni l'envie de trainer. On se retrouve sur le plat du col Maudit, déjà long puis il faut remonter sur l'épaule du Tacul. Et c'est encore long. J'ai déjà parcouru deux fois cette descente (une fois lors d'un Mont Blanc en aller retour par les 3 Mots avec mon frère Thib, la seconde lors d'une traversée depuis Tête Rousse avec Anne et Laurent), mais mon cerveau a judicieusement omis de retenir la longueur des passages, ne gardant que le meilleur et l'agréable.
Quelle galère de remonter sur l'épaule du Tacul. J'avance un pied après l'autre, et je refais la même opération lentement, me chantant "Les petits poissons" et je progresse.
Voilà l'épaule et on repart dans la descente. Nous sommes les derniers sur la montagne.
On essaie d'aller au plus vite vers le bas, mais c'est sur que je n'ai pas battu mon record, c'est plutôt mon pire temps. Je regarde mon altimètre qui refuse de baisser rapidement. Et pourtant je descends et on retrouve le col du Midi dans le brouillard. Ca aussi je l'avais oublié : la longueur de ce col. J'essaie de distinguer le refuge des Cosmiques dans la purée de poix mais il est encore bien loin. On finit par se retrouver au pied. Il faut se remettre à monter, la dernière. Je reprends mon rythme bien lent, tout en ne m'arrêtant jamais. Le refuge s'approche, doucement. Il me tend la main. Devant Yannick y est, je le rejoins. 19 h 00 ! Quelle journée, nous sommes joyeux. Quelle méga journée. on se déséquipe et on prend un coca dans un coin calme. Dans la salle à manger les gens mangent et il y a trop de brouhaha pour nous. On papote calmement, profitant de ces instants de calme. On doit avoir des belles gueules de détérés ! Mais on est heureux.
On hésite à prendre un repas, je sais qu'on n'a pas faim. Finalement on s'attable. Je me gave de soupe, mais le joli plat principal ne passe pas, je me force à en manger quelques bouchées, Yannick laisse tout. J'avale le tiramisu et file me coucher. Yannick croise quelques connaissances, qui ont l'air épatés par notre périple. Sacré bambée ,sacrée course. Je me rends compte qu'on a fait un truc assez balaise quand même.
Une crampe me prend, une alpiniste plutôt âgée m'aide à la passer.
Je me retrouve dans les bras de Morphée, le réveille à 7 h ! Yannick remontera plus tôt à l'aiguille pour descendre avec la première benne
7 h 00, le réveille sonne, le déjeuner vite avalé , je quitte le refuge. Une magnifique journée débute et j'ai juste à remonter à l'aiguille. C'est ma journée de repos.
Je profite des lumières, des alpinistes vaquant sur les glaciers, de ceux en train de grimper, des lumières. Je vois les Grandes Jorasses me faire un clin d'oeil (enfin je crois)
La journée est belle.
Je vois que ça bouchonne dur au départ des voies de l'aiguille du Midi, sans doute la Rebuffat faudra que je relise le topo, Je croise quelques cordées, je vois les guides décrivant à leur clients les sommets alentours, d'autres leur déconseille d'aller faire le Mont blanc, je remonte, je dépasse une cordée dont la fille est un peu à l'agonie. Reste l'arête de l'aiguille, je pars, je me décale hors de la trace pour laisser passer les cordées de débutants, ça les rassure, on a tous été débutants un jour. Certains guides me remercient. Il fait beau, j'ai le temps, je rejoins l'aiguille, ses touristes Asiatiques, mais je ne traine pas, je file vers le télécabine de l'Hellbronner pour une jolie traversée. Le panorama est magnifique sur le massif.
Arrivé en Italie, je m'offre une demi heure de pause sur la terrasse panoramique, admirant la Blanche de Peuterey, le pilier de l'Angle et le Mont Blanc d'un coté, de l'autre, la Dent du Géant et les Jorasses.
J'observe aussi les gens, qui scrutent les alpinistes au sommet de la Dent, qui cherchent sur les tables d'orientation les sommets qui me sont familiés, je les observe se prendre en photo devant le Mont Blanc, les Selfies vont bon train et je m'y adonne. Je finis par descendre et rejoindre ma voiture en stop.
Un groupe d'Italien m'accueille, ils sont en train de cuisiner et m'offrent du jambon grillés, je n'ai pas faim mais c'est délicieux. Ils sont en partance pour le Mont Blanc via la voie du Pape et sont impressionnés quand je leur décris mon périple. Ils me demandent des conseils, sur l'approche du refuge, la tenue vestimentaire, la difficulté. Je passe un bon moment, me reposant, faisant sécher mes affaires et me restaurant avant de repartir et de me rendre compte que j'ai oublié ma goretex au refuge des Cosmiques.
Un employé du refuge me la redescendra le lendemain matin avec la première benne, ça tombe bien, j'en avais bien besoin pour les journées qui suivent...
Alpinisme : Blanche de Peuterey - 4112 m - Grand Pilier de l'Angle - 4243 m
Un grand voyage en altitude
(mais aussi un peu long)
J1 : montée à Monzino
J2 : Col de l'Innominata - Dames Anglaises par les vires Schneider - Blanche de Peuterey
Col de Peuterey - Grand pilier de l'Angle - Col de Peuterey - Col d'Eccles bivouac Eccles
J 4 : refuge des Cosmiques - aiguille du Midi... Journée de repos !
Vidéo
Blanche de Peuterey - Grand Pilier de l'Angle - Pointe Louis amédée è Mont Blanc de Courmayeur - Mont Blanc
Topo
Refuge Monzino (2590 m)
Se garer au parking du frêney et remonter la piste qui permet de passer le pont sur la Doire
Suivre le sentier du lac de marmotte et le quitter à la bifurcation pour remonter vers la rive droite du glacier du Freney
Prendre la via Ferrata la remonter puis par des pentes faciles rejoindre le refuge Monzino (2 - 3 h)
Blanche de Peuterey
De Monzino, gagner le glacier du Chatelet, le remonter et par une escalade relativement facile gagner le col de l'Innominata -3205 m
En 3 rappels de 30 m gagner le glacier du Freney, le traverser au mieux et rejoindre les Vires Schneider qui se situent légèrement au dessus du rognon rocheux en rive gauche du glacier
Remonter les vires (facile) et poursuivre au desssus du bivouac des Dames Anglaises (Craveri) sans y passer. basculer versant Brenva et poursuivre en ascendance tout en restant versant Brenva (rocher ultra pourri)
on rejoint l'arête lorsqu'elle devient neigeuse et on poursuit jusqu'au sommet Est puis ouest par une arête élégante ! redescendre en contrebas à l'ouest pour trouver les rappels (3 je crois de 60 m)
On rejoint alors le col de Peuterey
Grand pilier de l'Angle
Passer la rimaye et gagner la partie rocheuse que l'on remonte, au mieux... pour gagner le sommet
Nous avons choisi de descendre en rappel à l'applomb du sommet (non équipé) 7-8 rappels de 60 m pour passer la rimaye et rejoindre le col de Peuterey
possibilité de gagner le sommet du Mont Blanc de Courmayeur et le sommet du Mont Blanc par une longue et belle arête de neige.
Bivouac Eccles
Du col de Peuterey traverser en direction du pied du col
Remonter le couloir s'il est en neige (50°), sinon ça passe en rive gauche dans du rocher parfois délicat jusqu'au col.
Descente du col en 2 rappels puis neige raide (50° au départ)
passage de la rimaye à l'aide d'un rappel sur corps mort puis on rejoint facilement le bivouac Eccles
Récit
Sur la route de Chamonix, je me rends compte avec horreur, qu'une tique est logée dans ma cuisse. Sur la route, je me rends compte qu'on est Dimanche et que les pharmacies sont fermées. Je croise les doigts pour qu'à Cham j'en trouve une d'ouverte. Se garer, courir (il est bientôt midi) trouver une pharmacie et se faire délester du contenu de son porte monnaie pour une malheureuse pince à tique. Ah, le commerce ...
Sur le premier bans, dans la foules cosmopolite de la capitale de l'alpinisme, je déloge le désagréable intrus de ma cuisse gauche, il lutte puis fini par se rendre, devant le regard médusé des chinois en vadrouille. Enfin, les vacances vont pouvoir commencer. Je file trouver un peu de matos manquant à mon équipement, un pique nique avant de retrouver Yannick.
Rendez vous à la gare SNCF, je sais qu'il est toujours en retard et au bout d'une demi heure, on se rend compte qu'on attend chacun d'un coté de la place ...
Décollage pour l'Italie en passant par le tunnel... et ses bouchons ! et zou, encore une demi heure dans la vue. On déboule en Italie sur le parking du Freney. On s'équipe à coté d'une autre cordée en partance pour Monzino. Et c'est Parti.
Yannick, grand guide, le Zidane de l'alpinisme m'annonce sur de lui : "pas d'orage ce soir !"
On part, sur un bon rythme, confiant dans la prédiction de l'oracle, d'abord sous le soleil, puis sous les nuages. Je connais le sentier que nous avons emprunté l'année dernière avec Anne lors de mon premier passage dans l'envers du Mont Blanc pour l'ascension du Mont Brouillard et de la pointe Barreti.
Nous remontons les premières via Ferrata, croisant les randonneurs à la descente., certains vaillants, d'autres moins, tous parfaitement équipés Via ferrata !
Nous opérons une courte pause au pied de la partie plus verticale. Les glacier du frêney crachent leur eau de manière spectaculaire, le ciel est sombre.
On remonte la Via, Yannick est devant, je me retrouve avec l'autre cordée. Il se met à pleuvoir, la prédiction du Grand guide s'est avérée foireuse. Deux options , se faire rincer en carline ou sortir la Goretex. J'opte pour la seconde option. Perd un peu de temps sur les autres. Je poursuis, sous la pluie. Tout glisse, les cables, les prises, les rochers. Prudence mais efficacité. On se retrouve sur le replat en dessous du refuge. Je poursuis, et rejoins le refuge, suis bien humide, la pluie dense a fait son effet.
Au refuge, c'est opération séchage et lecture du topo, qu'on ne trouve pas ... Yannick récupère des infos de ses collègues. et on finit par manger un bon diner avant d'aller au lit, le réveil est à 1 h 30 demain !
1 h 30, debout, un peu dans le gaz on sort du dortoir et on tombe sur des alpinistes endormis un peu partout : sur un mini bans, dans les escaliers, il y en a même un dehors sur la terrasse, pourquoi n'ont ils pas pris une place dans le dortoir, mystère... Yannick essaie de leur expliquer la solution, mais ils restent tous à leur emplacement...
Le déjeuné avalé nous quittons le refuge vers 2 h 15. Par des sentes on gagne le glacier du Chatelet que l'on remonte avant de rencontrer un premier passage hardu et bien humide. Mais ça passe... Un peu d'escalade et nous voilà au col de l'Innominata face au bien crevassé glacier du Frêney (mais il parait que cette année... Ça passe !!!)
3 rappels dont un coincé et on pose le pied sur le glacier. Début de traversée facile puis ça se complique, Yannick veut prendre en bas alors qu'il me semble que les vires Schneider sont au dessus. Après une brève hésitation on décide de passer par le haut, et ça passe et on se retrouve pile poil sur les vires Schneider.
On enlève les crampons, on range les piolets et on remonte ses vires faciles avant de remonter un couloir au dessus du bivouac des Dames Anglaises qu'à mon grand regret nous ne rencontrerons pas ... Ah, les Dames Anglaises.
J'aurais adoré prendre un thé sur leur terrasse...
Bon l'autre nom du bivouac c'est Craveri, et perso, ça me fait moins rêver.
C'est pas le tout de fantasmer, il faut grimper, et ça se met à grimper un peu plus, d'abord versant Frêney, dans du rocher correct , et rapidement versant Brenva, dans du rocher pourri à ultra pourri (parfois un peu moins)
On opère une jolie pause avec une belle vue sur la Noire de Peuterey et tout le Bassin de la Brenva avant de poursuivre. L'escalade n'est jamais difficile mais il faut se méfier de la qualité du rocher. On rejoint l'arête et le sommet par un joli passage en neige.
Courte pause, petite descente petite arête bien effilé entre les deux sommets avant de redescendre vers les rappels. 3 rappels de 60 m dont le dernier permet de passer la rimaye, on se retrouve au col pour une petite pause, les organismes (surtout le mien) commence à fatiguer et la journée n'est pas terminée !
On attaque la base du Grand pilier de l'Angle. Malheureusement le couloir de neige à gauche n'est plus en condition. On remonte des parties mixtes où la neige a déjà bien transformé, et où la glace n'est jamais très loin. Mixte technique et un poil merdique, mais ça passe
Mais on progresse même si c'est long... pour parvenir au sommet ! 2ème 4000 de la journée et 76ème pour moi ! Plus que 6 (dont 2 prévus demain !)
La suite du programme est originale, mais elle est dictée par les 82 4000. L'objectif est d'aller chercher la pointe Louis Amédée non gravie l'an dernier, la faute à la météo. Bref il nous faut rejoindre le bivouac Eccles. Nous ne poursuivons donc pas cette belle arête qui permet de rejoindre le Mont Blanc mais nous redescendons vers le col de Peuterey en 7 ou 8 rappels de 60 m. On opère une pause pour boire de l'eau avant de repartir, traverser le plat du col de Peuterey alors que des avalanches dévalent les pentes supérieures sous le Mont Blanc de Courmayeur. On file, enfin personnellement j'essaie de filer parce que les jambes sont lourdes. Yannick m'enjoint à galoper dans les parties expo. On finit par atteindre le pied du couloir Eccles que l'on remonte. A mi hauteur, bombardés par des chutes de pierres, Yannick finit par quitter le couloir pour les rochers à droite. Branlants mais moins expos à la mitraille. Parvenus à l'endroit, je dois me taper d'aller enlever un friends intallé 3 m plus haut après un beau passage en glace avant de redescendre et de sortir du couloir sur des rochers plus que branlants : rien ne tient !!!
Tel un chat, avec une finesse inespérée, je sors (bon j'ai quand même fait partir un énorme bloc, c'est quand même des courses ou c'est bien quand t'as personne en dessous , remarque personnelle) puis on grimpe. J'espère le bivouac juste sous le col. M'imagine déjà un bon repas, et un bon lit. Quel rêve, quel doux rêve. Mais il faut atteindre le col. Un peu de grimpe plus tard, on l'atteint, il fait gris, le mauvais temps est là, mais pas la pluie, tant mieux. Je comprends alors que le rappel n'est pas à proximité... Un petit rappel, puis un autre. puis désescalade dans les pente de neige pour arriver à la rimaye. Yannick me lance, "on va faire un corps mort".
Je sens que je ne vais pas être déçu...
Il creuse il creuse le Yannick
Dans de la neige pourri
Très pourri
il installe sa corde
Il teste son ancrage
Ca devrait passer
Il se lance
en rappel
Doucement
Tout doucement
Pas d'à-coup
que du stress
en douceur il passe la lèvre, descend les 3-4 mètres suspendu à se frêle ancrage et se pause
C'est mon tour
O Joie
O Désespoir
O crevasse ennemie
O N'ai je tant gravi que pour cette perfidie.
C'est mon tour
J'installe fébrilement mon reverso
Je me penche pour tirer dans l'axe
Je descend délicatement vers la lèvre de la crevasse
les jambes flageolantes
Elles passent dans le vide.
Je progresse lentement.
Mon corps pend à présent
Et je tombe
Je me retrouve rapidement au sol, les Jambes s'enfoncent, je m'arrête
Des kilos de neige me tombe pile sur le casque pendant de longue secondes
Mais tout va bien rien de cassé
l'ancrage a lâché et je me suis fait 2 m à 2 m 50 de chute sur la lèvre inférieur de la crevasse.
Je suis trempé mais sans bobo
Bon, je suis plus lourd que Yannick
ou plus bourrin.
On poursuit dans la neige soupe, très soupe, jusqu'aux cuisses. pour rejoindre le bivouac Eccles par une courte escalade. Le premier affiche complet. On remonte au second
Accueil glacial, il est complet lui aussi.
6 alpinistes occupent les banquêttes
Ils sont peu ravis de nous voir
Personne ne bouge
Personne ne nous fait de place, alors qu'on va dormir par terre.
On s'organise lentement, je finis par pouvoir entrer dans le petit bivouac.
Yannick fait de la flotte pendant que je me pause enfin après 17 h de course, il est 19 h 30.
On est pas mal mouillé, notamment les pompes, et pendant que je me mets à dormir dans le peu de place qui m'est alloué, Yannick teste différente méthode pour secher ses chaussures. Il semble que la meilleur soit la petite bouteille de Coca remplie d'eau chaude glissée à l'intérieur.
Je dormiote, on a prévu de se lever à 2 h demain pour la suite
Les autres cordées vont bouger à minuit 30 pour l'arête de l'Innominata
Une courte et incofortable nuit s'annonce...
Ski de randonnée : Aiguille d'Argentière couloir en Y - 3901 m
Branche de Gauche
Descente par le glacier du Milieu
Une magnifique course, j’adore ces paysages !
pour la première journée : col d'Argentière voir ici
Vidéo :
Topo
Du refuge d'Argentière, partir derrière le refuge et remonter la moraine du glacier des Améthystes. Rester en rive drotie du glacier et rejoindre le pied du couloir. Passer la rimaye et basculer par un passage mixte : rocher + glace en ascendance à droite qui permet de se retrouver dans le couloir proprement dit (c'est le crux de la voie !)
Remonter le couloir au mieux (en son centre ça passe bien !)
50 - 55 °
Au 2/3 du couloir le dilemme : branche de gauche ou branche de droite. (la branche de droite ressemble au début du couloir)
La branche de gauche est moins marquée. La remonter et sortir sur l'arête de Flèche Rousse. A noter : la branche de gauche prend relativement tôt le soleil !
L'arête de Flèche Rousse est plus large après la jonction, 2 pas de mixte facile et on rejoint par l'arête le sommet 3901 m
ATTENTION aux CORNICHES.
Descendre sur l'arête Nord Ouest pour rejoindre le col entre la pointe ouest et le sommet principal (CORNICHE)
Descendre le glacier du milieu ( 45°) en haut, étroiture rimaye. Puis le glacier (crevassé l'été !) Rejoindre le glacier d'Argentière puis sa rive gauche et les pistes de Lognan !
Récit :
Deuxième journée de montagne. Et vu la aftigue de la veille, j'ai dormi comme un bébé. A 5 h 10, la frontale d'Alex vient me sortir de ma torpeur. La nuit a été bonne. Je file en bas dans la salle hors sac pour déjeuner. Je me gave de biscuits accompagnés de Thé. On s'équipe et à 6 h 10 nous sommes dehors, le froid est vif, je dois dégager la glace de mes skis.
On est parti, J'ai mis les couteaux, Alex n'en a pas et se cale dans mes skis. Derrière la cordée de Jules (3 skieurs) , qui a le même objectif que nous nous tallonne. Le départ est un peu verglacé puis ça s'améliore. Nous, on trace dans un peu de poudreuse tassée. Je fini assez rapidement par enlever les couteaux.
L'un de nos poursuivant a bien la caisse, il nous rattrape avant d'attender ses deux compères. On remonte le glacier du Tour Noir tranquillement, essayant d'échanger, mais sovuent, le vent emporte nos paroles ...
Arrivés au pied du couloir, c'est le regroupement général. Les Juliens passent devant tandis que nous nous équipons complètement. Nous les repassons sous la rimaye. Alex grimpe le Crux de la voie. il grimpe comme un cabri. Vient mon tour. J'ancre le crampon gauche dans une fine couche de glace. Le droit vaguement poser sur une micro prise. Le piolet droit mord dans un chouilla de glace, le gauche est coincer dans une fine fissure. Je m'élève, pas envie de me retrouver dans la perfide rimaye, qui m'attentd patiaemment 20 m^tres plus bas. Objectif principal : réancrer les piolets plus haut. Mais la neige est inconcistante. Les Juliens doivent bien rigoler de me voir en si facheuse posture. Pourtant, calmement, je parviens à trouvr une zone où l'accroche est meilleur, le piolet gauche fini par tenir, je laisse le piolet droit et me pousse sur une prise à hauteur de ma hanche. Je m'élève, certe pas beaucoup, mais je m'élève ! Je trouve deux précaires prises pour mes pieds, j'ancre mon pilet gauche, le droit, et me voilà au dessus des difficultés. Voilà l'axe du couloir, je rejoins Alex et on repart.
Au départ, tout va bien, la progression est rapide, la neige est dure, on ancre les pointes avant, ça tire un peu les mollets mais on avance bien. Puis la neige devient croutée. Elle tient puis s'effondre sous nos pas. Nous faisons des relais. Quand on est devant, on galère, quand on est derrière on virevolte... mais les relais reviennent vite. Objectif de celui qui trace : trouver les veines de neige dure, pas évident à identifier. Au loin, les Juliens merdouillent, on les voit à peine en haut du Crux.
Je réalise quelques images. Les relais se succèdent. quand je suis devant, je me demande si je fais autant d'effort qu'Alex. Je lui passe le relai épuisé. Chacun notre tour nous faisons un bel effort.
Au loin les Juliens ont du rebrousser chemin, on ne les voit plus !
Voilà le centre du Y, nous décidons d'y faire une pause avant de nous engager pour al branche de gauche. Nous grignotons en regardant les Juliens monter. Ils sont quasiment sur nous, profitants de notre trace !!! Incroyable. On est montés comme des escargots !
On repart pour la Branche de Gauche, esperants qu'il feront le même choix afin de partager la lourde tâche de tracer ! D'autant plus que les premiers mètres sont une vrai galère : neige hyper croutée !
Nous les voyons arriver à la jonction... et repartir pour la branche de droite. Et flûte !
Je reprends le relai, c'est galère, je me fixe des objectifs simples et faciles à atteindre : être à hauteur du prochain rocher qui est 15 m devant moi. Le soleil est là il et cogne ! Je progresse, faisant des pauses tous les 15 - 20 pas. Gros effort dans cette neige. Alex repasse, mon tour revient bien assez vite d'autant plus qu'il décide de faire une nouvelle pause. Je décide de progresser vers le haut sans trop l'attendre, il prendra le relai quand il me rejoindra.
Je conserve ma technique du petit objectif : choisir un point de repère en bord de couloir pas trop éloigné, je rejoindre avant d'en choisir un autre. Avec une pause dès que je sens que je suis trop dans le dur ! La technique fonctionne, je me retrouve à une dizaine de mètres de l'arête, on tient le bon bout. Alex me rejoint à ce moment là, comme un bolide, je le laisse gravir les derniers mètres. Il se retrouve à califourchon sur l'arête, le passage du cheval blanc !
On opère une courte pause sur l'arête de Flèche Rousse, avant de poursuivre vers le haut. Les Juliens sont au loin sur l'arête à la sortie du couloir de Droite : match nul pour el temps de montée ! On progresse rapidement vers le sommet. Superbe, à gauche , les faces Nord du bassin d'Argentière, à droite, le Valais Suisse, le dolent, les Jorasses, le Mont Blanc, j'ADORE !!!
Petite pause papotage. Une cordée de loco repart pour le couloir Barbey, à peine ont ils faient 10 m qu'une corniche s'effondre, le sol vibre, plus de peur que de mal.
J'entame la descente à pied, le haut du glacier du milieu est trop raide pour moi ... Au début, je regrette un peu mon choix, c'est pas si raide, mais dans l'étroiture, je me dis que j'ai tout de même bien fait. Alex me rejoint à ski, lui !
Sous l'étroiture je remetes les skis et j'ai droit à mon petit moment de gloire, u ascensioniste me lance : "C'est toi qui fait des vidéos !" Et ben ouai !, ça en bouche un coin à Alex, et j'avoue que je ne suis pas peu fier...
Bon c'est pas le tout, il y a la descente, nous filons sur le glacier du milieu, J'ai un peu de mal à sortir le premier virage, mais une fois lancé, c'est parti. Le glacier est globalement bien bouché. La descente se fait bien.
On rejoint le glacier d'Argentière et sa longue traversée, avec un peu de pousse bâton en fin de plat On longe le glacier crevassé avant de rejoindre les pistes.
On hésite à couper lognan par les hors piste. Les virages s'enchaînent bien, je finis par enfourner un ski, et c'est la chute, la tête en avant. J'ai pas aimé, ça n'a pas déchaussé... Bon, ça m'a aussi calmé un peu.
On rejoint une noir qui ne secoue un peu avec nos gros sacs ! puis la rouge où nous filons pour rejoindre Argentière
Magnifique sortie, j'adore les points de veue depuis le Y
Merci alex
Ski de randonnée : col d'Argentière : 3552 m
Ou : un concert au sommet !
Vidéo :
Topo
Du téléphérique des grands Montets (3230 m)
descendre plein nord sur le glacier des Rognons (attention crevasses !)
Rejoindre le glacier d'Argentière vers 2550 m
Remonter le glacier d'Agentière tout en le traversant tranquillement pour gagner le pied du glacier du Tour Noir (2700m )
Remonter le glacier du Tour Noir d'abord rive droite puis en rive gauche pour gagner le col d'Argentière 3552 m
Descente : par le même itinéraire
Récit
Au puré la mauvaise nuit. A 2 h du mat, les yeux grands écarquillés, je uis encore en train de regarder le petit journal de la veille en replay...
5 h du mat le réveil sonne, Dur, moi qui suis un gros dormeur.
Je décolle vers 5 h 20 et zou dans la voiture, avec un ersatz de Redbull format XL pour me maintenir éveiller. C'est dégueulasse mais ça marche !
C'est le Grand beau, ma berline file sur les routes Franc Comtoises puis Suisse avant de rejoindre Argentière où je retrouve Alex.
Bon pour une obscure raison, je me tape de refaire deux fois mon sac, on se déleste de 24 €aux caisses avant de prendre le téléphérique, blindé de monde. Arrivés à Lognan, il ya encore plus de monde, bilan il faut patienter avant de pénétrer dans la cabine , où je pense que le cabiner a cherché à battre son record de personnes embarqués. Nous ne sommes plus des Sardines mais des Compressions de Cesar ! Le piolet de mon sac à dos traverse le tibia d'une jolies Anglaise, tandis qu'une skieuse plutôt agée se retrouve, sans touché terre, dans mes bras, le début de la lévitation. Enfin perso, j'eus préféré que ce fusse l'inverse...
Arrivé à 3200 m, le téléphérique vomi ses skieurs. Je suis estourbi par l'altitude. Je descends les escaliers et refait une fois de plus mon sac : j'ai eu la bonne idée de laissé la broche à glace d'Alex au fond !
On débute par une descente, malheureusement toute traffolée. Et avec les sacs lours, pas parfaite, mais on se fait tout de même plaisir !!!
Arrivés en bas, on repeaute, et c'est parti pour la longue traversée du glacier d'Argentière. Sous un soleil de plomb. Nous rattrapons quelques gros groupes. Puis trouvons un joli endroit au pied du lacier du Tour noir, sur l'enneigée moraine pour pique niquer et laisser du matos.
Nous repartons le bide rempli. Je sens qu'Alex a la caisse alors que je ressens la fatigue de la nuit, c'est la sacro sainte heure de la sieste ... A mi montée je passe devant. Ne m’arrêtant que rarement pour de courts films et quelques photos. Je rattrape un Suisse, vraiment dans le dur. Il n'enchaîne pas 10 pas ! On discute et je décide d'attendre Alex. Il me rejoint, on repart. Je file devant . Je me décide d'essayer de rattraper qui sont une dizaine de minutes devant moi, et je viens mourir 10 mètres derrière leur spatule au col... Raté !
Bon, le paysage est magnifique, j'adore ce bassin d'Argentière, à la fois Grandiose et Austère ! Le Cervin et le Grand Combin coté Suisses, les faces Nord de l'autre cotée. Un guide nous fait un petit concert d'harmonica . génial, j'ai même vu des Choucas danser !!!
C'est l'heure de la descente. Dans la poudreuse : MIAM. Vraiment agréable dans cette neige. Les virages s’enchaînent et ça n'est jamais dur ! Paysage de rêve, grande neige, que demandé de plus.
Rapidement on rejoint la moraine, on recharge les sacs avant de remonter au refuge 10 minutes.
Le soleil glisse derrière les Droites.
L'aiguille du Jardin me fait un clin d'oeil, souvenir de l'été dernier ;-)
Béa, la gardienne du refuge vient nous accueillir. Superbe accueil bien que nous fûmes en hors sac !
Opération fonte de neige, on trouve une source bien compacte à proximité de la porte du refuge. On papote dans la salle hors sac avec une cordée catalon italienne ainsi qu'avec des Roumains. Je fais une micro sieste avant le repas. Pattes au jambon, manquait juste le fromage resté dans la voiture d'Alex...
Un coup de nettoyage puis un peu de lecture (ah tiens faut que je vous dise, j'ai lu un bouqin rouge du refuge sur une fille qui fait l'Everst, et ben j'ai été choqué par sa micro liste de courses ! Aiguille de Toule, Tour Ronde, arête des Cosmique..., ok en Janvier , mais bon techniquement et endurancement, ça m'a paru vraiment light, c'est vrai que j'ai lu le bouquin en diagonale mais bon, en gros, elle fait l'Aconcagua et puis elle se dit, ben pourquoi pas l'Everest,et zou en trois tentative c'est bouclé !... fermeture de la parenthèse )
Bon bref, au bout d'une demi heure j’éteins la lumière et m'endors directement, ben oui, j'suis crevé !
Pour la suite : Couloir en Y à l'aiguille d'Argentière
Les Bivouacs de 2015
2015 a été pour moi, l'année des Grandes courses. Et qui dit grandes courses, dit grand bivouac.
Cet article est là juste pour faire un joli inventaire...
En premier lieu (c'est l'ordre chronologique), le Bivouac au col Emile Rey : 4030 m !
Bivouac du col Emile Rey
Accès :
Depuis Courmayeur, (parking du Frêney) rejoindre le refuge Gonella ( 3071 m) long... très long ! Le lendemain, 2 couloirs de 600 m à 50° vous attendent : le couloir du bivouac Quintino Sella qui mène au glacier du Mont blanc puis le couloir sud du col Emile Rey qui mène au bivouac
Descente :
par l'itinéraire de montée ou bien versant nord sur le glacier du Brouillard est ses crevasses parfois infranchissables...
Courses possibles :
Mont Brouillard, Pointe Baretti, Pointe Louis Amédée, Mont Blanc
Le Bivouac proprement dit
Bivouac en "neige" situé pile sur le col !
possibilité de faire une plateforme pour 2 et une petite cuisine plus loin.
Pour la partie chambre, creuser et laisser de chaque coté des murets qui empêcheront de basculer dans les couloirs Nord ou Sud...
En pratique :
Ben on venait de Gonella. On est arrivé pas trop tard alors on a filé sur le Mont Brouillard et la pointe Baretti. 2 h plus tard, de retour au cool, on se creusait un petit nid douillet (enfin je creusais parce qu'Anne faisait de l'eau ...). Bivouac très impressionnant, perché au dessus du vide. La météo annonçait quelques averses éparses en début de nuit, ce qui fut le cas. Ou presque... il a neigé toute la nuit ! et le matin on était recouvert de neige (et le matos aussi). Bref on a du filer versant Brouillard sans finir la course que nous projetions : Pointe Louis Amédée Mont Blanc.
Descente délicate dans une neige pourri pour rejoindre le glacier du Brouillard et ses crevasses infranchissables. On a fini par s'en sortir après bien des détours...
Perso, j'ai bien dormi !
Bivouac Pointe Young - 3996 m
Bivouac utile dans le cadre de la traversée Rochefort Jorasses
Accès :
depuis le bivouac Canzio en gravissant la pointe Young
Le bivouac se situe juste en contrebas de la pointe versant Est
Descente :
Ben il n'y en a pas
possibilité en cas de problème de retrouver une lingne de rappel sur l'arête de la pointe Young qui mène à canzio
Pour le reste il faut poursuivre sur les Jorasses... Long, technique et engagé
Courses possibles
Ben... la traversée Rochefort Jorasses.
Le bivouac proprement dit
Un bivouac très montagne
Sur une vire située 3 mètres en contrebas du sommet de la pointe Young versant Est
La vire est une terrasse relativement confortable ou l'on tient à deux (peut être 3), les pieds légèrement dans le vide...
Assurance obligatoire : il y a pas mal de béquets au dessus. A deux on a largement de la place pour faire la cuisine sur le coté.
Accès à l'eau :
Penser à prendre de l'eau en Face Nord avant d'arriver. Le leu peut être sec et c'est assez galère d'aller chercher de la neige...
En pratique
Logiquement on arrive au bivouac après un jour de course depuis Torino. Mais nous, on a dormi à canzio et on s'est fourvoyé dans la face de la pointe Young. Après pas mal de tergiversation, on est arrivé tant bien que mal à la pointe Young au coucher du soleil. J'étais chargé de ramener de la neige lors de la dernière longueur, mais tout s'est renversé lorsque j'ai voulu passer le sac de neige à Anne. Bref, j'ai du me retaper la dernière longueur
Repas tranquille avec au loin Courmayeur. Engagement maximum. Pas de retour aisé vers le bas.
Nuit correcte même si on est resté vachés toute la nuit. Anne a glissé un peu dans le vide, on baudard a fait le reste ;-)
Le lendemain, grande journée sur les Grandes Jorasses pour atteindre le bivouac suivant.
Le Bivouac de la pointe Whymper 4184 m
Bivouac également situé sur la traversée des Grandes Jorasses
Accès :
soit depuis la traversée des Grandes Jorasses
Soit pour ceux qui aiment les bivouacs ; depuis la voie normale des Grandes Jorasses
Le bivouac est situé juste en dessous de la pointe Whymper. Rochers en place
Descente :
Par la voie normale des grandes Jorasses (long)
Le bivouac proprement dit
relativement plat, il se situe juste en contrebas de la pointe Whymper
Pierre pour "protéger" le bivouac
possibilité de faire plusieurs emplacements !
Vue incroyable sur toutes les alpes !!! avec notamment un coucher et un lever de soleil d'anthologie !!!
Il y a de la neige à proximité pour l'eau.
En pratique
On est arrivé fatigués par une grosse journée depuis la pointe Young. Décollage assez tard et beaucoup de neige sur l'itinéraire. Quelques manœuvres de corde ratés notamment un rappel bloqué et on arrive vers 16-17 h au bivouac. On a hésité à aller jusqu'à la pointe Walker mais on l'a laissé pour le lendemain.
Renforcement du bivouac avec des pierres et de la neige
Rapidement, mauvaise nouvelle, je pète mon thermarest sur un rocher.
Coucher de soleil superbe et nuit fraiche (dut au thermarest crevé) Mais magnifique avec un ciel bien étoilé.
Le lendemain on a croisé Ueli Steck, super sympa, dans sa traversée des 82 4000 !
Alpinisme : Traversée des Aiguilles du Diable
Sans doute les 4000 les plus techniques des alpes
Corne du Diable - 4064 m
Pointe Chaubert - 4074 m
Pointe Mediane - 4097 m
Pointe Carmen - 4109 m
Isolée - 4114 m
et Mont Blanc du Tacul - 4248 m
Vidéo
Topo
D+ IV + qq pas de V
Juste un conseil, prenez un vrai topo, le dernier "4000 m peaks of the alps" (en anglais) est très bien fait !
En gros accès possible depuis les Cosmiques ou Torino
Décrit depuis les Cosmiques :
Rejoindre le pied de la pointe adolphe rey et remontez au mieux le glacier qui mène à la combe Maudite. Le mieux est de remonter le large couloir à gauche du couloir du col du Diable, passer la rimaye puis 40 m au dessus tirer à droite par une vire qui ramène au couloir. Le suivre jusqu'au col du Diable
Remonter en direction du col entre la Corne du Diable et la pointe Chaubert. Remonter la Corne du Diable (annoncé III + j'aurais dit IV bien tassé) jusqu'au sommet de la corne du Diable.
Retour en rappel dans la voie.
Remonter la pointe Chaubert par l'éperon (gazeux à souhait !) et rejoindre le sommet de la pointe Chaubert.
Rappels pour rejoindre le col entre la pointe Chaubert et la Médiane
On monte d'abord en ascendance à drotie puis on rejoint un dièdre. Le gravir en son centre puis tirer à droite sur l'éperon à mi dièdre (relais) On remonte l'éperon sur 10- 15 mètres avant de rebasculer à gauche dans le dièdre. Sangle pour réaliser la traversée du haut du dièdre. De là on remonte à gauche les pentes qui mènent à la Médiane.
Perso , j'ai trouvé la Médiane le sommet le plus technique !
Rappels puis ascension de la pointe Carmen (je ne me souviens plus très bien)
Rappel puis contournement de l'Isolée. Le début d'ascension de l'Isolée n'est pas sur l'arête mais 15 m en dessous (prisu) . En ascendance sur la gauche légèrement. On atteint le sommet et on redescend en rappel dans la voie. La suite est plus ou moins sur l'arête pour rejoindre la bastion final du Mont Blanc du Tacul
descente par la voie Normale du Tacul.
Récit
Première journée, décollage de la maison et route jusqu'à Chamonix, temps mitigé, très mitigé. Vers 10 h je pars du Col des Montets en mode trail pour me faire : la fin de l'UTMB. Malheureusement il fait gris, mais le parcours est super sympa, surtout quand n n'a pas 160 kilomètres dans les pattes...
Malheureusement, pas de vue, le temps reste bouché et je retrouve Cham sans trop de difficulté !
Retour en stop à la voiture, et retour à Cham pour quelques emplettes en vue de la course...
Je retrouve Yannick (Graziani, oui le grand, le très grand alpiniste... je ne fais d'ailleurs de la montagne qu'avec des très grands alpinistes...) à l'aiguille et en deux coup de téléphérique nous voilà à 3750 m, ça calme. Brouillard, l'arête de l'aiguille est complètement défoncée, une crevasse longitudinale impose de passer en versant Est.
On s'équipe et on décolle, dans la purée de pois, visibilité par moment 10 mètres ! Jour blanc ! Je parviens à suivre la trace relativement facilement. Par contre je ne reconnais rien, il ya des crevasses partout dans la première partie. Une courte montée, et nous voilà au refuge. 25 minutes d'approche pour le refuge, c'est raisonnable !
Petite séance d'étirements, excellent repas fait de lasagnes et de pana cota (miam miam) et au lit à 8 h, réveil à 3 h...
Je cauchemarde en me disant que je vais faire les aiguilles du Diable par la combe Maudite... Qui a dit mauvais présage...
3 h moins cinq, mon réveil sonne, dans le dortoir, ça fait déjà 10 bonnes minutes qu'il ya du remue ménage... Habillage expresse pour se retrouver à attendre 3 minutes devant la porte du réfectoire fermée, trop tôt (et pourtant j'avais visé court !) La porte s'ouvre. J'attends Yannick, il arrive 10 minutes plus tard, panne de réveil !!!
On déjeune au nutella avec du pain frais excellent !
Je m'équipe et file dehors filmer les cordées qui partent. Bizzarement elles n’apprécient pas les 1200 lumens de ma frontale pleine face. "Ah oui flûte" me dis je in petto. Finalement j'ai pas filmé grand chose pour ne pas les déranger. Dommage (Désolé Jules et Alexis...)
Yannick me rejoins, et on part au grand galop vers la combe Maudite. Quand je dis au grand galop, c'est au sens propre du terme, on est à fond. Au départ sur un terrain facile, puis entre d'énormes crevasses Ouhaou.
Arrivés en bas de la combe Maudite, sous la pointe Adolphe Rey, on repart vers le haut, D’abord quelques crevasses, pas trop technique, puis on en longe une plus grosse. Yannick hésite puis décide de passer à droite, le long de la pointe Adolphe Rey. Perso j'aurais suivi la trace, mais il a décidé que c'était la bonne solution. Et nous voilà sur des lames de crevasses à virevolter à droite à gauche, à contourner, à slalomer. Les trous sont énormes. Les passages délicats, quelques mètres verticaux en glace. Un pied à judicieusement placer entre deux trous, et le cauchemar annoncé de ne peut être pas trouver de solution de sortie par le haut (et de devoir tout se taper à reculons... Et pourtant au bout d'une demi heure riche en émotion (c'est rien de le dire) on se retrouve sur le plateau au dessus. Dire que je pensais que ça serait rando jusqu'aux aiguilles...
Et 5 minutes plus tard... c'est le Drame ! Une énorme crevasse nous barre la route. A gauche elle s'enfile dans un amas de séracs, à droite elle file jusqu'aux rochers. 10 mètres de large environ, même le meilleur sauteur en longueur du monde ne passerait pas (d'autant plus s'il a un sac à dos...) Purée, il va falloir tout redescendre. Yannick, lui croit en notre bonne étoile, et tel Moïse il avance vers le haut de la crevasse, le long des rochers... Infime espoir, ça passe, ça passe même facile, la crevasse se referme nous laissant passer. Après avoir ouvert les eaux, Moïse a refermé le pont de neige, permettant aux hébreux (nous) de traverser...
Bon dans l'opération , les deux autres cordées se retrouvent devant, on aurait peut être du passer à gauche, mais Yannick est trop sûr de lui pour que je mette en doute son choix. On poursuit au galop vers le pied du couloir.
C'est parti pour quelques mètres de couloir en neige. A l'approche de la rimaye, la cordée du dessus nous annonce "pierre !!!". On tire tous les deux à gauches, pensant que la pierre allait tomber à droite. Erreur, le frigo (petit mais frigo quand même) arrive à gauche, On repart en contre sens, laissant passer l'énorme bloc. Mais dans l'autre sens, il y a un petit bloc qui fuse au dessus de nos scalps. Fusé n'est pas touché, la cordée du dessus s'excuse, Yannick rale un peu, et on repart. On atteint le rocher. On décramponne et on file en traversée à droite rejoindre le bon couloir, quasiment vierge de neige.
Escalade facile, même si le rocher n'est pas bon. Il faut mille précaution pour ne pas faire partir de blocs. On progresse en parallèle avec la cordée de Jules et d'Alexis, mes éclairés du matin ! Pause au col du Diable, on va bientôt attaquer les choses sérieuses.
On repart vers le col entre la Corne et la pointe Chaubert. Hésitation, la corne fait elle partie des 4000, je ne sais plus, doute, Yannick me propose d'y grimper. J’accepte, ça m'échauffera; et il file tel un chat vers le sommet. Je me pelle un peu au relai. Mon tour vient, je décolle, sans sac (chouette !) le rocher est froid, mais la grimpe agréable et je rejoins Yannick au sommet de la Corne du Diable. Et de un !
Rappel, et on repart vers la pointe Chaubert. Jules et Alexis on shunté la Corne, et se retrouve donc, devant nous. Yannick part bille en tête. Je me retrouve derrière. Je sens qu'il veut rapidement dépasser. Escalade aérienne. J'ai mis mes gants de jardinage, fraichement achetés... erreur, ils sont élastiques et me coupent la circulation. Je ne sens plus mes doigts. Je les enlève rapido, mais c'est trop tard, j'ai déjà un bel onglet. Je rejoins tout le monde au sommet de la pointe Chaubert. Et de deux.
On file en rappel vers le col.
Et on repart. La Médiane, du bas, parait plus technique. Le départ est easy, mais ensuite ça se corse. Un dièdre peu prisu avec juste de quoi glisser un chaussure au fond du dièdre. Pas franc. Je me retrouve donc dans ce dièdre froid, quelque peu en difficulté. Peu de prise de main (ou je m'y prends mal) et les pieds qui ont tendance à zipper. Le froid qui me gèle les paluche et empêche une bonne préhension... Et ce qui devait arriver arriva... je zippe. Bon pas beaucoup. Bon petit coup de stress quand même. Je me reprends et repars. Négociant mieux le passage. S'en suit une traversée tout en finesse, sur la droite pour rejoindre le relai et l'arête.
La suite , c'est une dizaine de mètres sur cette arête aérienne avant de rebasculer dans le dièdre. Yannick y va tout en douceur pour traverser. Il retrouve l'autre coté et installe un relai au dessus. C'est mon tour. Le départ au dessus du relai un peu technique est facilement avalé. Puis il faut traverser. La sangle dans une main, je suis trop petit pour atteindre directement l'autre coté du dièdre (et pourtant le petit alpiniste est assez grand en réalité...) Je me retrouve en fâcheuse posture, tiraillé entre la "sangle main courante" et la paroi lointaine. La corde se tend, me permettant d’accéder au graal, je suis du bon côté.
Reste à remonter les derniers mètres vers la pointe Médiane. Je crois même avoir vu Yannick poser un genou dans l'un des passages. On se retrouve dans une sorte de tunnel. Après avoir pas mal hésité sur la technique à adopter, je finis par progresser en opposition sur les deux bord du passage. Ça frotte, ça fritte mais je progresse. et voilà enfin le sommet de la Médiane Ouf !
Les rappels pour descendre sont spectaculaires : en fil d'araignée, pleins gaz ! Ascension de la pointe Carmen, bien pointue, un poil physique et esthétique.
On refile alors en rappel vers l'Isolée. Que l'on contourne par la droite. La neige est bien présente à présent, ça change !
Courte pause. Yannick décide de traverser directement pour rejoindre la voie. J'avais pourtant bien vu qu'il y avait peu de prises... Très peu de prises ! Le voilà en traversée. La corde passe dans un vieux piton. et délicatement, tendu sur la corde il me demande du mou au fur et à mesure, pour progresser en équilibre sur d'hypothétique grattons, et la corde qui le tiraille à l'opposé. Après 10 minutes d'un intense combat il a traversé. Je me propose de redescendre un peu pour reprendre un chemin qui me semble plus facile. Bingo, c'est facile, il y a plein de petites prises partout. Je rejoins le relai avec une rare maestria...
Yannick bascule alors de l'autre coté d'un feuillet et je ne vois pas la suite. Rien que le basculement a l'air technique. Il fait toujours froid à attendre au relai. J'ai bien le temps de cogiter sur le passage qui semble bien technique.
Mais viens mon tour, je bascule sur l'autre versant, et retrouve quelques prises. Je remonte délicatement une vire ascendante. Ma progression est lente mais régulière. Je finis par arriver sous le relai, mais je chope une crampe... au petit doigt !!! étonnant non. A la fois une crampe à l'auriculaire, c'est facile à passer, il suffit de l'étendre ! Chose faite.
Après le relai, c'est plus simple, le sommet est atteint, on aura fait les 5 4000 des aiguilles du Diable, et l'isolée n'aura pas été si difficile que ça !
Descente en rappel, pour une jolie pause ravitaillement et longue remontée dans des passages en II et III vers le Tacul. J'ai l'impression de me trainer mais je ne m’arrête pas. Un petit passage à flanc, sur la neige , et voilà l'antécîme du tacul pour une nouvelle pause. On rejoint ensuite le Tacul en papotant. Mon deuxième Tacul, la dernirèe fois c'était il y a fort longtemps avec Sandrine !!!
Quelques photos avant de redescendre, et dépasser les cordées un peu lente...
Puis , c'est le passage grandiose entre les crevasses et les séracs de la face Nord du Tacul. Grandiose mais dangereux. On file vers le bas, laissant sur place des cordées dont on ne sait si elles montent ou descendent. Je suis heureusement surpris, il n'y a pas de passage technique, une sente de glace louvoie entre les différentes crevasses avec un parcours assez logique. En bas du Tacul on papote avec un guide que Yannick connait bien avant d'attaquer la trop longue remontée à l'aiguille.
Montée au train, sans s’arrêter, et voilà l'aiguille et l'arête bien défoncée. J'ai failli me crouter sur la glace dans le tunnel !!! Ç’aurait été dommage devant tant de publique !!!
Bilan : une magnifique course, bien technique pour moi
Merci Yannick !!!
Alpinisme : Traversée Rochefort Jorasses : les Grandes Jorasses
et leur myriade de sommets
Pointe Young
Pointe Marguerite
Pointe Hélène
Pointe Magali
Pointe Croz
Pointe Whymper
Pointe Walker
Nous avons un peu explosé les timing pour la traversée. Mais ce fut un superbe voyage sur cette arête technique et engagée ! 2 bivouacs : un sur le sommet de la pointe Young, le second sur le sommet de la pointe Whymper et la rencotre avec Ueli Steck à 2 sommets de la fin sur la Walker !!!
Vous pouvez lire la première partie du récit : Traversée des arêtes de Rochefort ici !
vidéo version vimeo pour ceux qui ne peuvent pas lire la version youtube...
Topo :
La lecture d'un topo officiel me parrait indispensable sachant que
1°) on s'est complètement planté au départ de la Young
2°) les journées ont été longues et je n'ai pas imprimé dans l'ordre tous les passages.
Remarque : dans les topos, quand c'est écrit que ça déroule, méfiez vous, ça ne déroule jamais vraiment. Si c'est raide et technique, le rocher est solide, quand c'est moins technique, le rocher est pourri ! De toute façon , c'est long, c'est trèèèès loooong (sauf pour Ueli Steck !)
Bonne route !
1°) Pointe Young
Du bivouac canzio, trouver les deux premières longueurs qui permettent en ascendance à gauche de rejoindre un cirque qui amène par une cheminée tout à gauche du cirque en IV IV sup au sommet de la pointe Young
Bivouac Young : juste en contrebas (3m) derrière la pointe avec gaz à profusion mais possibilité de s'assurer facilement sur béquet pour la nuit
2°) Pointe Young - Pointe Whymper
Du sommet de la Young, redescendre à la brêche (désescalade et court rappel)
Remonter en face directement IV ce qui permet d'atteindre un second rappel qui ramène versant italien. On gagne alors le couloir qui est en face de la pointe Young (neige)
Remonter ce couloir (relativement facile) en haut , le couloir file à gauche, il ya une corde fixe qui ne set pas à grand chose, puis la fissure en IV IV sup permet de gagner une brèche, on contourne alors la pointe Marguerite par la face Nord et on atteint son sommet.
De là, c'est plus ou moins sur le fil, souvent raide, très expo et parfois technique pour atteindre la pointe Hélène. (2 gendarmes se passent par dessus, le troisième à droite)
De la pointe Hélène rocher pourri et plutôt en versant Italien pour rejoindre la pointe Croz
Terrain plus facile pour rejoindre la Whymper
Bivouac Whymper à 2 m du sommet en direction de la Walker (possiblement venté !) lever de soleil *****
3°) Pointe Whymper pointne Walker :
Rando glacière (ou presque) profitez en, c'est le seul moment ou ça déroule
4°) Descente
Attention : la descente est longue complexe, on n'est jamais arrivé sauf quand on trouve le refuge...
De la Walker revenir sous les rochers Whmpers et redescendre le long du sérac en longeant les rochers. 45 - 50° 300 m (chutes de pierre possible) poursuivre bien en bas des rochers les gravir, et descendre sur les rochers (rappels possibles) le long des rochers puis à droite pour rejoindre le glacier tourmenté(5-6 rappels) Le dernier rappel (tout en bas) permet de passer la rimaye. Traverser le glacier soit sous les séracs, soit au dessus pour rejoindre les rochers du reposoir.
Depuis les rochers, descendre plus ou moins sur la crête, et prendre la branche de droite en descendant (corde fixe attirante à gauche mais à mon avis merdique)
8 ou 9 rappels (évitables) permettent de rejoindre le pied du reposoir.
Ensuite c'est louvoyage dans les crevasses du glacier (au centre d'abord puis en rive gauche) Grosses crevasses, ambiance garantie !!!
On rejoint le refuge en suivant les cairns et la sente. Pour info le refuge boccalate est caché derrière la petite butte (il faut remonter une 10aine de mètres pour l'atteindre) il n'est visible qu'au dernier moment
5°) Descente du refuge
Sous le refuge on retrouve le sentier : attention au passage de barres et aux torrents. On retrouvera un bon sentier tardivement qui ramène à la civilisation - ouf !!!
Récit :
La première partie est ici : traversée des Arêtes de Rochefort : Torino Canzio
Je ne sais pas par où commencer, de peur d'en oublier : ce fut à la fois si long et si court à la fois, si intense. Je sais que partir de Canzio sera ma décision, mais quelle virée incroyable sur cette énorme montagne où l'on se sent si petits.
Bref, le réveil sonne à 5 h à Canzio, et à 6 h nous sortons de notre abri. J'ai mal dormi, mais la courte marche d'approche me réveille. On part dans le couloir, je précise à Anne mes doutes, mais elle a l'air sur d'elle... on sort à gauche du couloir, on enlève les crampons et c'est parti pour les longueurs. Au lieu de tirer à gauche comme je pensais le faire, Anne tire droit sur l'arête. On trouve des relais, c'est technique mais ça grimpe. Pourtant, je sais déjà qu'on est trop à droite. Anne m'affirme qu'il est possible de tirer directement par là, de toute façon on est lancés. Sauf que plus on grimpe, moins c'est évident. A présent, au dessus, c'est austère et surplombant, un rocher hyper compact et non prisu, on n'est plus dans le IV... Anne se lance quand même, mais la gravité à tôt fait de la ramener vers moi... Elle repart à l'attaque, dans une fissure mal commode. Elle a décidé de passer à coup de pédale, Gaston Rebuffat à ses plus belles heures. Elle est forte Anne en escalade, mais là, ça me parait bien chaud d'autant plus qu'il va falloir que je passe aussi. Un second retour au plancher des vaches marque la fin de ses nombreuses tentatives. On décide de partir en rappel pour tirer plus à gauche. Au bas du premier rappel, malgré la présence d'un second rappel, on décide d'explorer la vire enneigée à gauche.
Ça passe, on avance prudemment avant de retrouver un grand cirque enneigé sous le sommet. Pour moi c'est l'évidence , ça passe en face On rejoint le pied d'un couloir. Mais nous sommes maintenant pas mal entamés. Anne hésite quant à l'itinéraire à suivre. Elle tente tout ce qui est possible, on n'est plus du tout sur de l’endroit où l'on est. Elle tente à gauche, à droite, au centre. Après deux jolis pions, l'un où elle pendule en se ripant les mains, le suivant en faisant sauter le dernier friend. Déjà 3 coinceurs coincés définitivement, mon jeu va y passer... .Je décide d'appeler le PGHM pour lui faire part de notre situation (autant prévenir que guérir, il est déjà 16 h et je ne voudrais pas que la situation devienne critique) Le gendarme me décrit l'endroit où je me situe et m'indique la cheminée à gauche, celle que j'avais pisté dès le départ. Il me conseille soit de redescendre en rappel à Canzio, soit de poursuivre. ( Je suis aussi rassuré qu'il sache que nous sommes embarqués sur les Jorasses) Je suis ravi de savoir que nous sommes sur l'itinéraire. Le moral revient dans la cordée. Anne décide de partir sans sac dans le couloir. Nouvelles pédales pour le départ et Anne s'élève. Elle galope pour rejoindre un relai plus haut.
C'est mon tour, 3900 m, plein gaz, je fixe le sac d'Anne 4 m devant moi sur la corde. Opération bourrinage extrême sur les Grandes Jorasses. Il faut pousser le sac dès que je le peux et en même temps grimper dans du IV en grosse, complètement essoufflé par ce double effort !!! Le sac d'Anne rebelle et prend un malin plaisir à se coincer tout le temps. On essaie en braillant de synchronisé nos efforts. Pousser, hurler, grimper et recommencer pour gagner quelques décimètres. Simples fourmis sur cette montagne. Je finis par progresser, pestant contre le sac, ascension un peu galère, mais c'est le prix. Ca passe, l'escalade serait sympa sans le sac à pousser... Relai, j'arrive épuisé. Anne repart vers le sommet, sans doute la dernière longueur. En mixte. Je la suis. Je fais un stock de neige pour avoir de l'eau avant de passer au sommet. Le bivouac est superbe mais à l'ombre, 3 mètres sous le sommet. Anne y descend. Je me précipite quelque peu pour lui passer le sac de neige, et zou, tout se renverse... Bilan je dois repartir en chercher, 10 m de désescalade avant de remonter et de délicatement lui passer mon précieux chargement.
On se vache au sommet, on installe tout le matos sur les sangles arrimés aux nombreux bequets. On s'installe pour la nuit, on aura les pieds dans le vide, baudrier obligatoire. La neige fond dans le réchaud, on peut tranquillement étudier la suite de l'ascension, face à nous la pointe Marguerite nous attend. Demain on ne devrait pas se tromper. Mais la journée va être encore longue.
Nuit difficile mais pas catastrophique. J'ai réussi à allonger mes (grandes) jambes sur la vire. La presque pleine lune est venue nous éclairer, elle n'était pas obligée. On se réveille quand même reposés avec le jour qui poing ! Je m’occupe de l'eau. Le briquet ripe sur ma peau tout abimée par le granit des Jorasses. nos doigts ont pris cher. Mais le moral est bon. La météo a tourné, il fait un gris blafard ce matin... Les chaussures humides et froides accueillent nos petons...ambiance...
On démarre par une première longueur, Anne revient au départ de celui de la veille, on est bon pour en tirer une seconde tout en traversée. On rejoint l'anneau de rappel et on enquille (bon pour les manœuvres de corde on n'est pas les champions alors quand je dis qu'on enquille, l'opération d'installation a vite fait de prendre une bonne dizaine de minutes. De même que l'opération inverse qui consiste à se réencorder. On repart en face dans une longueur en IV ou l'on se fait plaisir avant d'entammer un gros rappel qui doit nous ramener au pied du couloir de la pointe Marguerite. Je laisse Anne aller au pied tandis que je rappelle le rappel (d'où son nom !) Tout va bien, on repart dans un couloir en neige étroit, au rocher parfois délicat... Premier relai. au second on opère une première pause casse croute avant les longueurs clefs : un dièdre avec un fissure. Anne grimpe, du bas, j'essaie de mémoriser quelques mouvements. c'est sûr, elle est efficace. C'est mon tour. La corde fixe est plus gênante qu'autre chose même si je finis par l'utiliser pour 2 pas.
Tout à coup, difficulté, je ne parviens plus à progresser, je ne trouve pas la solution... Temps de réflexion, Anne avait fait une jolie opposition avec le pied gauche assez loin, je me lance, ça passe, je progresse voilà déjà la brêche, je prends la place d'Anne au relai, un pied en face Nord l'autre en face Sud. ambiance.
Il s'est mis à neigeoté, la météo annonçait une perturbation dans l'après midi, elle est déjà là. Esperons que le rocher ne glisse pas trop ! En deux longueurs de mixte nous atteignons le sommet de la pointe Marguerite, il n'y a pas trop de place, on ne s'éternise pas.
La suite est annoncée aérienne, et on ne va pas être déçu, il y a du gaz partout même si on ne voit pas tout à cause des nuages. On avance corde tendu avec quelques points entre nous et quand ça devient plus technique on tire de vrai longueurs...
Un rappel va nous faire gagner du temps, on tente le rappel derrière béquet, qui forcement se coince et on perd un temps fou à remonter le décoincer et à trouver la bonne méthode pour descendre...
Rarement vu une ambiance pareil par endroit, le vide à gauche, le vide à droite, et quelques pises judicieusement cachées. Tout est gris, les nuages, Anne au loin qui parfois disparait soit derrière un rocher, soit derrière dans les nuages !
On passe deux gendarmes, on contourne le 3ème par la droite dans du rocher pourri, ça devient plus facile, mais franchement pourri, bilan, faut rester concentré. On monte on descend, on traverse, on fini par atteindre la pointe Croz, enfin l'une des pointes Croz, et vu que debout je suis au dessus des autres, je décrête que c'est le bon sommet (c'est même Anne qui me l'a confirmé !!!) On poursuit sur l'arête, le vent est important, il y a de plus en plus de neige, du mixte plutôt facile pour rejoindre la pointe Whymper au moment ou le ciel se déchire, le beau temps devrait revenir. Il est déjà 18h, après avoir un peu hésité on décide de se poser là, il y a un bel emplacement de bivouac, on fera la Walker demain avant de redescendre...
Et, ô joie de l'alpiniste, quand t'as fini il y en a encore : il faut renforcer le bivouac par des pierres et de la neige, faire fondre de la neige pour avoir de l'eau, préparer le bivouac et sortir trois bonnes blagues pour bien rigoler... On fait quand même l'inventaire de nos victuailles, demain , on sera à sec !!!
Je pète mon thermarest au moment de l'essayage, bilan, je serai directement sur la neige, dommage ! (trop fragile )
Repas de luxe avec le butagaz qui travaille en mode léger, trop froid pour lui ! On finit avec une mousse au chocolat déshydratée succulente ! merci Anne !
Les nuages virevoltent, le vent est fort, mais le petit muret nous en protège un peu. Le coucher de soleil est splendide, on voit Courmayeur en bas dans al vallée, Nous sommes seuls perdus sur cette immense paroi, demain ça devrait se simplifier...
Au milieu de la nuit je sors la tête du duvet, magnifique nuit étoilée, deux étoiles filantes viennent traverser le ciel, bon présage ?
Je me recouche quelques minutes plus tard, tentant de dormir un peu.
Je m'endors forcement en fin de nuit
Quand je sors ma tête du duvet, le jour poin !
Il fait un temps glacial, nos mains abimées parviennent à appuyer sur le briquet pour démarrer le gaz ! C'est le grand beau. YES ! On glandouille dans les duvets en attendant l'eau chaude esperant retarder au maximum le moment où il faudra en sortir.
Au loin j'entend un hélico, il est sur les Jorasses. Et si c'était le pghm qui s’inquiétait pour nous Je décide de leur faire signe qu'ils ne gachent pas trop de kerosen pour nous. Je quitte mon duvet et enfile tant bien que mal mes groles gelées ! Bien agréable. Je me positionne sur le sommet de la Whymper, mais l'hélico cherche entre la pointe Marguerite et la pointe Hélène. Je vois qu'il tourne en rond. Je me décide à appeler le PGHM pour les prévenir que tout va bien... trouver le reseau, appeler avec des gros doigts fatigués. Avec les plaies qu'on a sur les mains, dès que l'on touche quelques chose, on saigne, pas pratique, bref, quelques gouttes de sans plus tard, j'ai le gendarme d'astreinte qui m'indique qu'ils ne cherchent personne, bilan, tout va bien, c'est pas pour nous... Et si c'était Ueli Steck ... Je sais qu'il zone dans le coin, et qu'il devrait passer par les Jorasses ces jours ci. L'hélico remonte jusqu'à nous et je distingue la caméra à présent. Peut être même qu'on sera sur le film (à moins qu'on soit coupé au montage...) Je fais signe que tout va bien, et rejoins Anne pour le déjeuner froid. On grignote quelques vivres on range avec difficulté le matos, nos doigs sont pas mal émoussés et on file, avec des réserves en eau minimale, le gaz refusant de fonctioner correctement par ces températures. On a les crampons, un peu de mixte avant la neige, un peu raide, un petiit col et une remontée douce vers la Walker : Wooliz, traversée terminée. Reste cette immense descente...
On redescend un peu quand on voit Steck déboulé au sommet de la pointe Whymper. Je le reconnais tout de suite à sa démarche efficace, il n'y a aucun doute. On l'encourage comme des spectateurs du tour de France, il nous rejoint. On papote, il nous offre un peu d'eau quand il apprend qu'on est parti léger (la classe) 2 h 30 pour faire Canzio Walker !!! on le laisse filer vers la Walker tandis qu'on entame la descente le long des rochers Whymper.
Pointe avant dans du 45 - 50° En neige d'abord, on entend l'eau sous le glacier, quand on a soif c'est une torture. Steck nous rejoint à mis pente du couloir. Il nous file quelques vivre de course. Et on discute topo, il repart, on le suit, mais il est déjà loin, Un peu de glace, on descend trop bas, il faut virer au dessus de la rimaye, pas mal de glace on tire une longueur en brochant ! Perte de temps en sécurité. Quelques pierres sifflent, il faut filer de là. On sort à hauteur des caméras qui filment les séracs. Et on se rend compte qu'on est trop haut trop tard, demi tour, il faut remettre les crampons et descendre plus bas, au plus logique devrait dire le topo !!!
Voilà le bon passage, on se met à tirer des rappels dès le premier relai, sans doute une erreur, on aurait pu desescalader, tant pis, on se lance.
On fini par trouver la cadence et au bout de 5 - 6 ou 7 rappels on se retrouve au dessus du glacier. Dernier rappel pour passer la rimaye. Je rejoins Anne on se réencorde et on file pour passer sous le sérac. Anne n'a plu de jus, elle n'avance pas et ça n'est pas le meilleur endroit. Je l'encourage dans la remontée sur l'autre rive. Un dernier passage un peu merdique pour quitter le glacier et gagner les rochers du reposoir, un peu d'escalade et voilà le reposoir, une belle dalle propice au bivouac, mais pas pour nous... On va tout de même se reposer et faire fondre de la neige pour boire. On vide les sacs de toute trace de nourriture ou presque. 3 dernière tranche de saucisson pour faire fête ! le repos fait du bien. On boit à fond, enfin le réchaud marche, il fait chaud ! Seul souci, je pensais qu'au reposoir on était sorti...
Et, le truc pas mal avec les Jorasses c'est que ça n'est jamais fini ! Alors que je pensais qu'au reposoir il fallait juste un petit quart d'heure de marche facile pour gagner le glacier, en fait, il faut louvoyer (pas trop technique quand même) sur la crête, hésiter quant à l'itinéraire à suivre, puis entamer des rappels, plein de rappel. Une cordée avec un guide et sa cliente nous rattrape. Et en 4 rappels nous passe, il faut dire que al technique est simple : le guide mouline sa cliente et que lui file en désescalade tel un cabri !!!
On se retrouve enfin au glacier après un nombre incalculable de rappel, Recramponage, réencordage, et on est reparti pour un louvoyage entre d'énormes crevasses ! Bon pour nous il suffit de suivre les traces. Pas dur ! on passe par une première zone bien impressionnante entre 2 ou 3 crevasses très proche. A présent il y a un peu de glace sur le glacier, il faut également faire attention à ne pas se gauffrer dans les quelques passages raides. Tiens en parlant de passage raide, une petite pente en glace à 45 ° sur 7-8 mètres puis une sorte de plongeoir avec une réception bien précise à faire, 2 m plus bas sur la lèvre inférieur de la crevasse. Anne se lance et lance un youhou à la réception. J'ai juste à l'imiter. Sans hésitation je m'execute, et me réceptionne sur les 40 cm2 propices ... on repart, encore des crevasses mais voilà la sortie du glacier. On rejoint le guide et sa cliente. Reste une petite rando pour rejoindre le refuge. On y arrive à 17 h et vu qu'on n'est pas pressé on décide d'y manger et d'y dormir..
On rêve de steak frites, de salades de pates ...
Bilan, refuge en mode hiver avec juste des sachets de sel, de sucre et des mini pots de confiture à la cerise. Pas de gros gardien barbu et sauvage pour nous materner, grosse déception !
On négocie avec le guide des nouilles chinoises en échange de l'usage de notre briquet ! (je crois qu'on n'y a pas perdu au change) De toute façon, mon estomac a du se rétrécir là haut : je n'ai plus faim !!! Je mangeotte et file au lit !
Nuit pas géniale, sans doute ne suis je plus habitué au confort ...
Le réveil du guide nous sort du lit
Petit déjeuner frugal avant un grand rangement et le départ !
Et pour changer il faut rester vigilant : quelques barres rocheuses,, des cordes, du gravillon glissant, des traversées de torrent, pendant plus d'une heure le terrain demande de la concentration. On a gardé nos gants pour préserver nos mains défoncées. En bas on retrouve le sentier puis la Val Ferret Italien et plampaintieux
Séance de stop, ma pire en montagne depuis longtemps. Tout en marchant on fait du stop. Mais personne ne nous prendra , pas même 3 camionnettes vides de la compagnie des guides de Chamonix : pas classe et assez décevant ! Un italien fini par nous prendre et nous ramener au parking du téléphérique.
On défait les sacs et on se change avant de repartir pour de nouvelles aventures.
Mais déjà quelle aventure que ces magnifiques journées passées là haut !
MERCI ANNE !!!
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Première partie d'un long périple
du refuge Torino au bivouac Canzio
La Vidéo
Topo
Montée au refuge Torino :
Téléphérique de l'Helbronner, panoramique, 2 tronçons (33 € l'aller simple) puis ascenseur en descendant 5 étages avant 100 m de galerie pour atteindre le refuge.
Traversée des arêtes de Rochefort
Du refuge Torino, partir derrière le refuge (coté galerie) et rejoindre le glacier.
Remonter en directino de la Dent du Géant en passant sous les aiguilles Marbrées et le col de Rochefort. Remonter le petit couloir ( rimaye - couloir à 45°) et atteindre un petit replat. De là, remonter vers la place du déjeuner en contournant le dernier gendarme par la droite.
De la place du déjeuner suivre l'arête en restant soit sur le fil soit versant Italien. On passe d'abord la corniche en restant bien à droite ( elle devrait céder incessamment sous peu) on remonte alors sur le fil de l'arête pour passer une première bosse puis une seconde (main courante à la descente de cette seconde) avant d'attaquer l'aiguille du Rochefort au mieux
sommet 4001 m
Redescendre versant Est le plateau en regard du Mont Mallet, puis passer un gendarme en mixte avant d'escalader le Dôme de Rochefort. Descente en mixte pour rejoindre la Calotte de Rochefort puis passages de gendarmes avant d’atteindre les 5 rappels qui ramène au col des Grandes Jorasses et au bivouac Canzio 3825 m
Récit
Premier jour, journée passée à attendre Anne sous la pluie à Courmayeur. Avec le tunnel du Mont Blanc qui bouchonne, son covoitureur a décidé judicieusement de faire le tour par Martigny. La situation paraissait au départ compromise pour avoir une benne dans la journée, s’éclaircit, on devrait avoir un peu de temps pour monter. Pourtant il pleut toujours...
Anne arrive, on prépare le matos (toujours sous la pluie) et on quitte le parking, lourdement chargé, (matos technique + bouffe pour 3 jours + bivouac !)
La gare de téléphérique est moderne et bien réussie et l'autochtone accueillant, on allège nos portefeuilles à la caisse et zou, c'est parti pour la Mont Blanc Skyway, malheureusement dans le brouillard, on en n'a pas profité ! Aujourd'hui c'est plutôt la Cloudway mais bon, on n'a pas le temps d'aller trouver les dirigeants de la compagnie du Mont Blanc Italienne pour leur faire part de notre remarque. Deuxième tronçon, puis visite de la gare supérieure, où nous profitons des écrans tactiles géants pour repérer nos futurs itinéraires sur de grandes photos. Il faut ensuite prendre l'ascenseur et traverser un long couloir pour trouver le refuge Torino. On se présente, on révise le topo, on mange dans le self (bof) avant de se coucher dans notre petite chambre individuelle. Voilà une première journée pas trop fatigante physiquement !!!
Le réveil sonne à 4 h , on sort du refuge vers 5 h 20, pétouillage dès le départ, on part sous le refuge, pas bon. Je l'avais pourtant bien dit qu'il fallait TOUJOURS faire le repérage de la marche d'approche le soir... On repart par au dessus et en 5 minutes on trouve facilement le glacier ! Encordement crampons et c'est parti, on dépasse rapidement l'autre cordée et on file vers le petit couloir. Rimaye avalée (et pourtant bien ouverte) puis couloir en 5 minutes. Tout va bien. Petite pause avant d'enchaîner. Au dessus, il ya 20 à 30 cm de neige fraiche déposée la veille ! 3 ou 4 cordée sont devant et ont bien marqué la trace.
C'est rando, dire que "le brevet d'escalade avait fait des relais dans cette portion roulante" ( voir 23 h sur la Dent du géant.)
Sur le haut quelques passages techniques. On se goure un coup de chemin (trop à droite). Il y a quelques grands pas à faire mais on fini par débouler à la salle à manger. Ca tombe bien, on va avoir du temps...
Au programme la Dent du géant, on enlève nos crampons et on part pour la file d'attente : 4 cordées plus une déjà engagée. Le soleil est là, je m’assoupis, assis sur un rocher peu confortable. La cordée nous précédant est une cordée de Français, nous papotons, j'ai juste l'impression qu'ils étaient partis pour les arêtes de Rochefort, mais devant l'absence de trace, il me semble qu'ils ont préféré aller vers le Monde. Moutons de panurges, il se retrouvent comme nous dans la queue. C'est long. Je dormiote. Au bout d'une heure et seulement une cordée de partie, j'annonce à Anne qu'il faut laisser tomber, on reviendra... Trop long. On retourne aux crampons, et on part, au total c'est prêt de 1 h 1/2 de perdu. D'autres cordées sont passé devant sur les arêtes de Rochefort. On attaque l'arête, c'est magnifique comme dans les livres, sauf que la grosse corniche présente une énorme crevasse qui présage d'une rupture de celle ci dans peu de temps.
En regard de la corniche on bouchonne, C'est le périph un Dimanche soir de retour de Week-end (de l'ascension) ou Fourvière pour les Lyonnais ! Deux cordées devant : un guide et ses 2 clients et 3 basques ou catalans ( je ne parle ni le basque, ni le catalan). Tout a l'air long au dessus et assez rapidement, Anne, ma Duracell préférée montre de gros signes d’impatience... Elle veut dépasser. L'endroit me parait inopportun et les cordées , encordées long sont à mon avis extrêmement difficile à passer, en plus , ça ne se fait pas... Je temporise et essaie de calmer mon dragon.On progresse hyper lentement passant beaucoup de temps arrêtés. Devant, ça brasse. Devant, ça fulmine. Je me demande même si à un moment, ça n'a pas craché du feu... Mais il est possible que j'ai rêvé...
Voilà la corde fixe. Anne peste devant la perte de temps, elle décide de passer à l'acte. Elle passe le dernier Catalan, je fais de même, baissant la tête , de honte de la scène qui est en train de se jouer. Mais je passe. Corde fixe, à la descente, je galope, c'est vrai qu'il n'y a pas vraiment de difficulté dans ces conditions. Je rattrape le second Catalan en faisant attention à "the rope" comme ce me fut précisé à mon passage. Contournement, escalade rapide, à 4000, je m'essouffle, voilà le premier Catalan au relais. C'est fait. On est passé mais ça a bien pris 10 minutes. On poursuit devant pour se retrouver assez rapidement derrière les deux clients du guide au pied de l'aiguille de Rochefort.
Il faut attendre, les Catalans, goguenards se retrouvent 10 mètres en dessous à attendre.
On repart et on passe par une manœuvre élégante les deux clients du guide. Escalade efficace pour atteindre le sommet de l'Aiguille de Rochefort en même temps que le guide. Premier 4000 de la série, on n'est pas en avance. Et pour le reste, il va falloir tracer !
Descente facile de l'aiguille de Rochefort pour gagner un plateau. puis un petit gendarme en neige présente une rimaye que nous passons facilement. Quelques gendarmes, un peu d'escalade peu engagée et voilà le Dôme de Rochefort, nouvelle pause et 2ème 4000. La course est longue, le col des Grandes Jorasses parait encore bien loin.
Je n'ai pas aimé la descente du Dôme. Les dalles recouvertes de neige ne m'inspirait pas confiance. Bref, petouillage monstre du grand alpiniste que je suis dans des passages faciles. Heureusement il n'y avait personne pour me voir , à part Anne qui galope devant... En fait, ces arêtes de Rochefort sont beaucoup plus longues que je ne le pensais quand on s'enfile toute l'arête.
Quelques gendarmes, un peu de grimpe, un ou deux rappels. puis une dernier passage rocheux nous amène au rappel. Et c'est parti, tout en hésitation quant à la ligne à suivre.
A droite ou à gauche de l'éperon, il y a des relais et des anneaux partout. Quelques feintes de coinçage de rappel, juste pour stimuler le palpitant. Stressss ! Mais ça passe. En bourrinant dur, le rappel vient. Et au bout de 5 rappels nous voilà au col des Jorasses, on se réencorde pour aller jusqu'à Canzio il est déjà 20 h 40.
Là, bonne nouvelle : il y a un petit lac juste devant le refuge. Petit lac gelé, mais en creusant avec une gamelle on trouve l'eau facilement. Quel luxe. On aura pas la corvée de fonte !!! Je m'attelle à remplir les bouteilles. Anne cuisine. Elle n'a pas son pareil pour vous cuire un plat déshydraté. On ne fait pas de vieux os, au lit, il est déjà tard et la journée de demain va être longue !
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Traversée depuis Gonella vers Monzino
Grande, Grande Aventure dans l'envers du Mont Blanc.
Vidéo
Topo :
Refuge Gonella 3071 m
Attention : Cotation T5 en randonnée ( qui compte 5 niveaux) Compter 6 - 8 h !
Du parking du Frêney, remonter la Doire et traverser les deux ponts (note : il n'y a plus de pont en bas) Suivre le sentier qui longe la paroi sud du Mont blanc : bien balisé et bien tracé.Rejoindre le lac des marmottes.
Du lac, nous vous conseillons de poursuivre au Sud Ouest pour traverser le glacier du Miage. Ne pas suivre la sente qui monte sur la moraine rive gauche, la descente de la moraine est périlleuse (le sentier est malheureusement bien noté sur la carte).
Rejoindre la rive droite du glacier du Miage et le remonter (cairns) au mieux jusqu'à l'altitude de 2500 m.
Virer à droite pour retrouver une vire qui mène à un sentier qui permet de gagner par des passages de via ferrata et des sentes le refuge Gonella 3071 m
Col Emile Rey 4030 m
C'est la voie historique
Elle n'est plus pratiquée d'après le gardien de Gonella ( gardien depuis 17 ans il n'a vu personne y monter depuis qu'il est gardien...)
Mais elle passe encore très bien (vu qu'on est passé !)
Note : attention il faut remonter successivement 2 couloirs de 700 m environ chacun, ce qui fait 1400 m de dénivelé sur les mollets...
Du refuge Gonella, partir derrière le refuge en légère descente : sentes et névés.
Rejoindre le glacier du Miage (3027 m) traverser au mieux le glacier en évitant les crevasses et rejoindre la base du couloir Quintino Sella (celui qui est en face du refuge) Passer la ou les rimayes et le remonter au mieux. Le couloir d’élargi et on laisse le bivouac Quintino Sella à droit e(on en voit juste le toit. Vers 3660 m, on arrive à une épaule qui permet de basculer sur le glacier du Mont Blanc. Le glacier est assez crevassé. Nous avons utilisé les coulées d'avalanche pour le descendre en son centre, sinon privilégier la rive gauche. Rejoindre la base du couloir Est du col Emile Rey - 3335 m
Passer la rimaye (pour nous à droite)
Remonter le couloir au mieux et gagner le col Emile Rey
Col Emile Rey - Mont Brouillard - Pointe Baretti
Du col traverser vers le second col. Grimper alors sur l'arête au mieux pour rejoindre le sommet du Mont Brouillard.
Du sommet passer versant Est pour rejoindre l'antécîme Nord de celui ci. On suit alors une arête plutôt facile pour rejoindre le pied de la punta Baretti. Gravir un petit couloir qui permet de rejoindre l'arête et le sommet. retour par le même itinéraire, possibiltié de réaliser un rappel au petit couloir
Compter 3-4 heures
Descente par le glacier du Brouillard.
Basculer versant Est, le couloir est raide 50°. Il faut rester à proximité de la paroie sud du Mont Blanc. Basculer sur le plateau en face du bivouac des Eccles. Si c'est possible, remonter au bivouac des Eccles pour retrouver la voir de montée. Nous avons choisi de descendre le glacier du Brouillard, hyper crevassé ! Tout en cherchant à atteindre la rive gauche et la voir normale de montée. GLACIER EXTRÊMEMENT CREVASSE !!!
Passer sur la rampe qui se situe sous la pointe de l'innominata puis après cette rampe descendre directement dans la pente avant le point 3376 m. Descendre la branche de gauche du glacier puis quitter celui ci. et rejoindre le refuge Monzino 2590 m
Du refuge Monzino, c'est un joli sentier avec une grosse via ferrata qui permet de descendre à la Doire. Attention, sentier également coté T5 !!! On ertouve le senter de motnée à Gonella et le parking du Frêney !
Récit
Dans la quête des 4000, il y a pour moi 4 grands problèmes qui se situent tous dans le massif du Mont Blanc : l'arête du Brouillard, Peuterey Pilier de l'Angle, la traversée des Jorasses et la traversée des Aiguilles du Diable.
Avec Anne nous avons décidé de nous frotter au premier problème et de découvrir l'envers du Mont Blanc.
Bref, long voyage matinal avant d'arriver à Courmayeur par le col du Grand Saint Bernard. On s’équipe sur le parking du Frêney. Et c'est parti. Premier stress, il n'y a pas de pont en face du parking (alors que le sentier passe là sur la carte) heureusement, c'est déjà réparé un peu plus haut, ils ont fabriqué un beau pont en bois, tut beau, tout neuf ! On remonte le joli sentier qui passe sur une moraine. Les discussions tournent autour du trail et du triathlon, chacun sa spécialité ! Nous retrouvons le bas du gigantesque glacier du Miage et rejoignons le lac des marmottes, que dis je, le bucolique lac des marmottes !
Pause photo et respiration. Nous remontons alors la jolie combe qui passe derrière la moraine de la rive gauche du glacier. On croise des os de chamois ! Mauvais augure ? Le sentier est parfois éffondré sur la moraine. Et au bout, il n'y a rien, juste un vieil éboulement ! Le versant glacier de la moraine n'est vraiment pas accueillant, une bonne pente à 50° en gravillon infâme et gros blocs, sur 20 m de déniv ! ! On revient en arrière pour trouver un passage. Si ça se trouve il faudra retourner au lac des marmottes et perdre une heure. La montée au refuge est déjà assez longue !
Un collet me semble un bon endroit pour passer (au moins aç réduit la hauteur de la moraine ! Anne essaie, je lui conseille de remonter, on va voir 10 m plus loin. Je trouve une vieille corde fixe cachée. Mon sang ne fait qu'un tour, amarrage, et zou en route pour la descente à l'aide la corde ! Anne passe, je la suis, je me brûle un peu les mains dans la manœuvre. On ressort avec les mains toutes jaunes, la couleur de la corde mais on est sur le plat rocailleux du glacier ! En face on voit sur la moraine, des skieurs avancer , leurs skis sur le sac, ils n'ont pas fini de porter !
O remonte le glacier pour trouver la rive droite et les cairns.
L'heure de la pause pique nique, il est déjà bien tard ! Et on repart guilleret, sur ce looooong glacier du Miage. Et Anne prend quelques imperceptibles mètres de retard. (pour une fois, ça change !) Je reste devant à tracer, la neige est apparu. On passe sous le glacier du Mont Blanc, austère et magnifique ! Ambiance magique ! Je me demande comment on peut bien accéder par là, sans risque, au bivouac Quintino Sella. Mais pour nous l'objectif (finalement) du jour sera Gonella.
pendant ce temps, Anne perd mètre après mètre. Il reste encore 600 m de dénivelé. Je m'arrange pour être juste assez loin pour ne pas l'entendre pester... On opère une pause pour recharger les batteries. Le temps est gris, l'ambiance maussade. Au loin les skieurs sont dans la partie finale. Je calcule mentalement le temps qu'ils ont en avance sur nous... 30 minutes ! On repart, et on quitte le glacier pour un sentier puis des névés raides. Il ne faut pas s'en coller une sinon c'est 200 m de chute au bas mot ! On traverse un gros névé et on sort par un passage ultradélicat pour rejoindre le pied d'une viaferrata. Grosse corde et bourrinage. J'attends Anne régulièrement. Elle peste, elle râle, elle souffle. mais elle avance !
Pour le coup, c'est moi qui galope, c'est moi qui virevolte et pourtant j'ai mal au dos, sous ce lourd sac à dos prévu pour le bivouac ! Enfin le voici, juste au dessus de nos têtes. Il a l'air ouvert. J'entre, je m'annonce. Le sympathique gardien italien m'accueille. Le refuge est sympa, on doit juste faire la bouffe dans le refuge d'hiver, pas de problème ! Il y a même de l'eau accessible au refuge !
Assez vite on fait la bouffe. Je vais voir le gardien pour lui annoncer notre projet
Il me regarde avec des yeux ébaubis ! "17 ans que je suis gardien ici, jamais vu personne passer par là !" J'ai juste l'impression d'être un guignol. Et Anne va me tuer si on ne passe pas ! Je lui réponds, que c'est ça l'aventure ! Il me confirme que oui, mais je vois dans son œil rieur qu'il s'attend à nous revoir assez vite...
Voilà, j'ai le doute...
J'en fais part à Anne qui me dis que pour elle c'était bien par Eccles que ça montait et non pas par ici. Mon seul argument, j'ai trouvé une trace GPS (de descente) qui passait par ici. Bon c'est pas gagné ! (d'autant plus qu'on voyait bien sur la trace GPS qu'ils avaient galéré sur le glacier du Mont Blanc aux crevasses profondes.
Nuit de doute, à rêver en boucle à des crevasses infranchissables sur le glacier du Mont blanc. A des dalles de bout de glacier verglacées et en-gravillonnées ! A des séracs menaçants. Et si on rentrait tout de suite...
3 h le réveil, les gens du refuge sont déjà partis à 1 h pour le Mont Blanc par les aiguilles grises. On s'habille et on file vers le refuge d'hiver qui est... fermé de l’intérieur. Quelqu'un a du s'y enfermer pour dormir. On entrouvre comme on peut la porte, et j'éclaire avec ma puissante frontale. S'il vous plait, on aimerait déjeuner et récupérer notre bouffe. 5 minutes de stress et j'aperçois que ça bouge, un type bient nous ouvrir et retourne sur sa couche, houf ! On déjeune aussi discrètement que possible , on fait les sacs et on part. On rejoint le glacier et on commence le sport national de l'envers du Mont Blanc : le contournement de crevasse. Il faut dire qu'on s'en sort pas trop mal !!!
Et on rejoint la base du couloir Est de Quintino Sella.
C'est parti pour un premier rush de 700 m sur les pointes de crampon. Monotone mais on avance, à environ 200 m heure, on es pas des Ueli steck (et pourtant on a presque le même objectif, seule la durée diffère, nous on s'octroie 80 ans pour boucler notre périple !).
Bref : c'est le bon vieux rythme crampon - crampon - piolet - piolet, avec sa variante crampon - piolet - crampon - piolet que nous prenons ! Avec quelques pauses vidéo, spécialement pour vous, lecteur. En haut le couloir d’élargi, mais oh surprise, ça continue de grimper ! Donc on grimpe en laissant le bivouac, au loin , à droite. Voilà l'épaule et le crevassé glacier du Mont Blanc. De grosses avalanches l'ont balayé.
On traverse le glacier, l'objectif est de suivre au mieux la trace GPS qui passe en rive gauche. On traverse les coulées et nous voilà dans les pentes raides de la rive gauche. C'est bien, question crevasse, mais c'est raide. Finalement on décide de basculer au milieu du glacier sur les coulées d'avalanche, ça semble passer. Et zou, bibi en tête, avec pour titre le bizuth suicide testeur de crevasse ! Je m’attelle à ma tache avec succès. L'énorme coulée d'avalanche à bien bouché les trous. La progression n'est pas facile mais on avance. Parfois on fait le point pour se mettre d'accord sur l’itinéraire à suivre. L'avantage c'est que souvent encordés ensemble, on n'a pas besoin de longues discussion pour se mettre d'accord. Dernier louvoiement, dernière crevasse, on quitte la partie crevassée, partie que je craignais depuis la menace du gardien. On est passé !!!
On fait une bonne pause, le deuxième couloir du jour s'annonce ! avec encore 700 m. Anne part devant. Je lma suis et nous passons la rimaye tout à droite sans problème avant de tirer à gauche pour se remettre dans l'axe du couloir. On progresse lentement, le soleil fini par faire son apparition. Quelques rares pauses nous avançons, même si Anne râle, le couloir lui parait plus long que prévu. C'est vrai qu'il est long ! (Ce récit aussi non ?)
Le couloir se rétrécit, la neige devient plus dure, on touche la glace dessous, le col n'est plus très loin. Quelques mètres, le voilà. On sait qu'on va dormir là, il y a juste la place pour deux.
Il fait grand beau on est heureux.
On décide d'enquiller tout de suite avec les deux sommets.
On laisse les sacs au col, j'emmène une bouteille d'eau quelques barres du matos et un piolet et on est parti. Anne se lance, il faut tracer dans 20 à 30 cm de neige. Elle se débrouille avec maestria, se jouant de toutes les difficultés. Elle trouve rapidement le bon itinéraire comme si elle était téléguidée !
On passe sur le second col puis au sommet du Mont Brouillard. courte pause avant de repartir vers la point Baretti qui est à Tataouïne ! (bon en fait je viens de regarder, il y a juste 500 m de distance, mais je vous promets que là haut on aurait dit qu'il ya avait 10 km !!!)
Bref on part et Anne continue ses prouesses, un crampon à gauche, un à droite. Chaque fois que je lui suggère un itinéraire, j'ai faux. Je finis par la laisser me guider avec son sens inné de l'itinéraire(moi qui pensais en posséder un...) Elle parviens même à deviner ce qu'il y a derrière une montagne ! On passe des antécîmes. Des arêtes de neige vertigineuses. Mais on avance pour rejoindre la base de la Punta Baretti.
Ça repart un peu raide, par un couloir. De grands pas permettent de rejoindre l'arête et voilà le sommet : Youhou !!! On fête ça dignement, sans trompettes ni cotillons ! Mais on est content. On va pouvoir revenir au col Emile Rey par l'arête déjà tracée : fastoche.
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Enfin fastoche, c'est vite dit par ce qu'il faut quand même rester vigilant. On opère un court rappel toronnant à la base de la pointe Baretti et on file sur l'arête. On passe les deux pointes non répertoriées, on passe sous le Mont Brouillard et c'est seulement la petite descente sur le col qui nous posera de petits problèmes, des dalles de rochers sous la neige à gérer. Mais aç passe, voilà le bivouac et la pause ? Non, il faut préparer le bivouac et le repas du soir.
C'est là que l'on retrouve notr e belle société machiste et patriarcale : Je m'attelle à la construction du gîte tandis qu'Anne s’occupe du couvert. Je lui crée un petit espace cuisine de moins de un mètre carré (duquel s'il est fait un pas en arrière elle retombe 700 m plus bas sur le glacier du Mont Blanc).
De mon coté, je façonne la chambre, creusant l'arête sur 50 cm et faisant des parois pour nous protéger du vent. Anne m'interrompt régulièrement pour me prévenir d'éviter de traverser la corniche. Mais je suis lancé et satisfait de la tournure du projet : que je nomme Apoutsiak's bivouac's projekt, ça fait plus classe !
Régulièrement, je m'allonge pour vérifier que je tiens (oui parce que c'est sûr, Anne, elle, elle tient large !)
On se fait un petit diner ou j'ai un peu de mal à manger les pattes déshydratée. Je préfère les sprits ! Une tisane et au lit. L'occasion de tester mon matelas rempli d'air et mon super duvet conseillé par Jeff !
Tout de suite, j'ai chaud et j'enlève couche après couche pour me sentir mieux ! Au fond du sac les chaussures sont très désagréables. Je me fais une soirée mp3 tandis qu'Anne ronfle à coté !
Il se met à neigeoté. Pas grave c'est annoncé par la météo et ça devrait s'arrêter... Je emmitoufle sous mon duvet et fini par m'endormir.
Régulièrement l'absence d'air dans le duvet (ou l'excès de CO2 me réveille, j'aère , et je sens qu'il neige toujours. Anne râle régulièrement elle a froid !
Je tente différente solution. La tête dehors, on se fait tremper par la neige, dedans, il faut maintenir une ouverture pour respirer correctement. Mais je dors, par accoup, mais je dors.
Lors de mes réveils, j'essaie de sentir à la main si la neige est arrêtée ou si l'on voit les étoiles, amis rien. Il neige toujours
Nous sommes perdus sur ce col à 4035 m installés sur une petite plateforme de 2 m sur 1 m 50. Avec deux parois vertigineuses de chaque coté. J'imagine un dezoomage géant de notre frêle bivouac vers la terre ! Et me sens alors tout petit, tout fragile !
J'ouvre les yeux. Il fait jour.
Anne à coté, grelotte, pourtant emmitouflée dans son duvet. Elle a même eu droit à ma goretex par dessus !
Je regarde l'heure : 7 h ! On n'est pas en avance ! Je m'habille en essayant de rester au sec. Tout st blanc, il a neigé 20 cm de neige. Tout a disparu autour du bivouac sous l'épais manteau blanc. Une fois lentement habillé il faut agir. Je mets en route le gaz pour préparer une tisane avec de la neige. Anne me semble avoir passer une nuit passablement mauvaise, alors que, j'ai honte, mais même si je me suis réveillé régulièrement, je pense avoir pas mal dormi. Elle grelote, je me demande si elle va être en mesure de bouger ! Je commence à chercher nos affaires sous la neige, mon baudard, mes gants ! mes crampons. Le vent est là, glacial, il nous amène un peu de neige supplémentaire. Le temps est gris, on sent que le soleil est levé, mais caché, il ne nous réchauffera pas.
Anne fini par s'extirper de son duvet, trempé. Elle grelotte. Je luis fais boire une première tisane, puis une deuxième. Le gaz a du mal à fonctionner, c'est un vielle appareil et le froid le limite dans la puissance On grignote et on continue de ranger.
Anne est congelée, je tente de la réchauffer. Je pense un peu à appeler les secours s'il elle ne va pas mieux, mais elle fini par prendre le dessus.
On discute de la suite, monter au Mont Blanc par le pic Louis Amédée et le Mont Blanc de Courmayeur semble difficile. Reste à descendre, les deux couloirs gravis la veille me semblent bien longs à descendre. Reste à descendre versant Eccles, inconnu pour nous mais sans doute plus court. On consulte la carte, et on décide de fuir par le glacier du Brouillard sous le bivouac Eccles.
On décolle, on passe la corniche, laissant notre bivouac au dessus. Tout de suite, al neige semble hyper pourri, on s'y enfonce par moment jusq'aux cuisses. C'est raide. Il neige. On progresse. Pente à 50- 55° Neige profonde, croutée, inégale ! Mais on avance. Objectif numéro 1 rejoindre le plat du glacier sous le bivouac des Eccles, de là, on avisera.
On y parvient. Je monte sur une sérac en pente douce et essaie de mémoriser u trajet dans les premières crevasses : but du jeux : traverser le premier champ de crevasse et retrouver la rive gauche et la voir normale de montée au bivouac.
On repart pour contourner deux crevasses en rive gauche, on avance., il ya d'énorme crevasses ,des séracs menaçants, on se sent touts petits. on louvoie, un coup à gauche un coup à droite. Le jour blanc nous empêche d'anticiper beaucoup. Quand la pente se raidi , on hésite on essaie de faire rouler la neige pour voir à quelle vitesse elle chute. Les demis tours s’enchaînent mais on avance. A chaque demi tour, on change de leader, derrière c'est cool, il n'y a pas à tracer ! Anne tente à gauche, elle trouve ça trop crevassé, je pars alors sur la droite. Je vois une crevasse en 3 étages. Je descends, le bâtons dedans, puis le pied, en dessous, se retrouve dans le vide. Je remonte réfléchir les deux pieds au sol (c'est mieux que les pieds dans le vide) Je propose à Anne de la mouliner, qu'elle bourrine la rimaye et je passerais quand tout sera au clair. On hésite et on se dit que peut être plus haut, ça passait mieux à gauche pour rejoindre la voie normale.
On remonte mais le passage envisagé est peu avenant. On décide de tout remonter jusqu'au bivouac des Eccles. Et on remonte. Finalement ça n'est pas si long que ça (on n' a pas tant avancé que ça en fait) Mais en haut il faut se rendre à l'évidence. A cette heure avancée avec de al neige jusqu'aux cuisses, une rimaye peut être infranchissable, ça va peut être être (sans doute) opération impossible
Nous voilà, assis sur la neige à 10 m l'un de l'autre. Appeler les secours ? J'envisage sérieusement cette possibilité. Mais en Italie l'évacuation non sanitaire est payante. J'envisage de mentir (je sais, c'est mal, mais j'ai l'honnêteté de livrer toute ma réflexion du moment) et de prétexter une entorse. Le pire c'est que ce matin, si Anne était restée dans le même état, j'aurais appelé sans état d'âme. Mais là, on est coincé comme deux cons sur ce glacier méga crevassé sans parvenir à trouver la sortie ! Et puis, pas classe de finir une course en hélicoptère, est ce que ça la valide ? Et Anne va t'elle accepter de mentir ? Peut être est ce à moi de mentir, je boite un peu, hélicoptère, hosto, radio, rien de grave (forcement il n'y a rien à voir) et hop, on est dehors. (puré il y a des procès en France pour usage abusif des secours. Et là, on est en danger ou pas. On pourrait toujours nous rétorquer qu'on a qu'à rebivouaquer, on a de la bouffe et on sait faire. Ouai, mais Anne, je ne pense pas qu'elle supporte un second bivouac dans elle froid, la nuit d'hier l'a déjà bien entamée ... Et on est sur un gruyère plein de trou, pas l'endroit idéal pour se regrouper pour un bivouac.
Bon l'assurance CAF prendrait en charge l'intervention, à moins que ...
Pourtant ça doit être sympa de descendre en hélicoptère le glacier du brouillard (dernière réflexion faite à postériori !) Puis on serait vite à la maison !...
Bon, on décide de retenter par le bas, et zou, on redescend. On commence à connaître par coeur la zone. Et on arrive à ma crevasse. Il ne faut pas hésiter, je mouline Anne, elle passe la triple crevasse assez facilement. A mon tour, délicatement je pause les pieds sur les frêles lèvres de la goulue (oui, parce qu'elle a l'air goulue) je finis par passer ! Ouf, on continue. Mais à chaque changement de pente apporte une surprise, souvent mauvaise. Il faut louvoyer, revenir en arrière, contourner, se faire extrêmement léger. Deux crevasses parallèles, Anne progresse lentement, stressant. un pied dans le trou, elle ne scille pas. C'est bizzard, on s'est habitué au danger et on avance prudemment mais sans trop de peur. Elle passe, ensuite, si tout va bien on va pouvoir longer la rimaye et rejoindre la voir normale d'Eccles. Ca passe. Je n'arrive pas à y croire et m'attend à voir un nouvel obstacle se présenter devant nous ! Mais non, tous les feux sont au vert ! Enfin , on va pouvoir descendre. Je crois qu'on a mis près de 5 heures à descendre 400 m !
Pause après ces émotions. Je fais part à Anne de mes réflexions. On poursuis sur le glacier suspendu en dévers et raide. Je déteste marcher en crabe, pourtant il le faut. On repart dans un couloir raide pour rejoindre le plat du glacier. A présent nous disposons de mon fichier GPS qui nous permet de progresser sans trop d'hésitation Le plat est court. On retrouve une zone avec des crevasses et un peu de glace. C'est toujours un peu raide, ça doit être ch... de monter à Eccles par là ! Mais il le faudra bien, un jour ...
Derniers névés, on quitte le glacier, voilà le refuge Monzino.
On emprunte le sentier et on rejointe le refuge. L'aboiement du chien du gardien nous annonce. Nous passons 1/2 h à papoter avec lui, moment sympa. Avant de redescendre. Mais cette course ne sera jamais terminée, reste une Via Ferrata "toutdanslesbras) à se taper. L'équipeur a eu l'idée de mettre des barreaux bien régulièrement sauf à certains endroits ! Bref, il faut rester concentré !
Voilà le sentier. Enfin, on progresse tranquillement, la voiture n'est plus loin. J'ai Anne dans les pattes, ça n'est pas pour rien qu'on l'appelle Duracell ! Elle faisait moins la fier ce matin (ben oui, c'est comme une pile, quand il fait froid, ça marche moins bien !) Je sens que si elle passe devant, elle me largue en deux seconde.
Retour, les ponts, et la voiture enfin.
Suis heureux de cette belle aventure, et un peu déçu de ne pas avoir sorti le Mont Blanc par Amédée, je sais qu'il faudra revenir (sans doute par Eccles cette fois ci) pour finir le "travail" il nous faudra encore 3 jours !
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Montée à ski (petite erreur en ce moi de mai si sec...)
Traversée Aiguille du Jardin, Grande Rocheuse, Aiguille Verte
par le couloir armand Charlet et le couloir Whymer
23 h de course ! Presque un record pour moi, j'ai déjà passé 24 h sur la Dent du Géant !
Topo
De Chamonix emprumpter le train du Montenvers (35 € aller retour) ou y monter à pied, c'est plus classe !
Du montenvers, 1913 m prendre le sentier qui descend vers la vire des guides, puis les Echelles pour trouver la mer de glace vers 1750 m.
remonter la mer de glace au mieux et gagner la jonction entre la mer de glace et le glacier de Leschaux.
rejoindre le pied des échelles des Egralets (2230 m) et les gravir (via ferrata expo !)
Du haut rejoindre la morraine du glacier puis le refuge du Couvercle 2687 m
Aiguille du Jardin
Remonter les pentes du glacier sous le mointe, l'évêque puis la Nonne passer sous le couloir Whymper et rejoindre le pied du couloir Armand Charlet (3500 m). Passer la rimaye au mieux (une rimaye se passe toujours au mieux, et pour nous, au mieux, c'était plutôt à gauche, pour le reste, elle était peu engageante...)
Remonter le couloir, 500 de long 50° de moyenne, quelques étroitures sortir au col Armand Charlet à droite 3998 m (c'est plus alléchant à gauche mais après, c'est plus long, ce point a été testé et validé par le petit alpiniste !)
Du col, remonter la pente de neige en suivant l'arête puis gravir le bastion rocheux en face. Une dernière pente de neige ramène au sommet 4035 m
Traversée
Du sommet revenir au pied de la pente de neige finale. Possibilité de réaliser un rappel (hyper coinçable) qui évite une désescalade périlleuse. De là on retrouve la pente de neige que l'on descend. Un rappel (60 m) ramène dans le couloir Armand Charlet que l'on peut gravir à gauche pour rejoindre l'arête. En suivant l'arête de neige globalement plus facile (45 50° tout de même) on rejoint le sommet de la Grande Rocheuse (4102 m... comme la barre des Ecrins) De là descendre versant Whymper 7 ou 8 m on trouve un relais équipé pour les rappels. Le rappel se termine dans la face ouest (pas de relais en bas, un poil merdique) traversée à gauche pour rejoindre le col de la Grande Rocheuse. Puis par l'arête classique de la verte venant du couloir Whymper rejoindre l'Aiguille Verte 4122 m.
Retour au col. Le premier rappel est un peu caché dans les premiers rochers en rive gauche. Tous les rappels sont en rive gauche sur les 2/3 de couloir (rappels de 60 m) basculer alors dans les « goulottes » rappels à gauche et à droite. Le dernier rappel permet de passer la rimaye du Whymper. Descente au refuge puis au Montenvers par l'itinéraire de montée.
Récit
C'est parti pour de nouvelles aventures avec Anne.
Nous nous retrouvons dans la voiture avec Anne. Hésitation sur le choix de la course : Obergabelhorn face nord ou traversée Aiguille du Jardin, Grande Rocheuse Verte. Nous décidons de commencer par la seconde solution , la descente de l'Obergabelhorn devrait être plus rapide et nous permettrai d'avoir plus de temps pour poser Anne à la gare Dimanche soir...
Chamonix, sacs vites faits et biens chargés. Rappel de 60 ski, matos bouffe et gamelle... Lourd. Train pour le montenvers, on est les seuls à ski... Et si on avait fait une erreur. Anne se rend compte qu'elle a oublié ses lunettes de vue, son descendeur et une polaire. Ca commence bien. Rien d'indispensable...
On pique nique en haut, au Montenvers, et c'est parti ! Bon, il y a peu de neige en cette fin mai, en tout cas moins qu'en Juin 2013 !!! Plus d'un mois de retard. Alors les skis... Descente aux échelles, descente des échelles, remontée du glacier on parvient à mettre les skis sur le replat. On skiera sur glace. En cherchant en rive droite et après un cours déhcaussage ça skie en continue jusqu'au glacier de Leyschaux. Là il faut baculer à pied pour traverser la haute morraine qui se dresse devant nous. On croise une cordée avec guide. Anne se croute, je fais de même deux minutes après, ben oui, il y a un peu de glace. Ils ont du nous trouver de sacrés pieds nickelés avec nos skis et nos figures. Après la morraine, il faut se rendre à l'évidence : impossible de trouver la moindre langue de neige sur le glacier de Leyschaux et impossible de gravir le glacier de Talèfre par la pierre à Béranger : il n 'y a plus de neige !
Direction les Echelles, c'est long et rocailleux, peu pratique avec nos chaussures de skis et nos sacs bien remplis. Pied des Echelles. On décolle. Les premiers passages sont bien vertigineux... Gazeux à souhait.
Un peu de stress, pas mal de concentration, ça passe. De grands alpinistes comme nous impressionnés par un passage rando pour monter à un refuge...
Bref on grimpe, on croise une marmote, on remet les skis et on arrive au refuge du Couvercle qui est visiblement ouvert … Damned. On a porté toute la bouffe et le gaz pour rien !
Je pause mes affaires sur une table dehors. Un type patibulaire se retourne... « Guillaume ?» me lance t'il... Je balbutie "blpblp"... lui : « Guillaume Ledoux » Son accent russe est à couper au couteau (en fait il n'est pas russe) « Oui »réponds je. Et il m'explique qu'il est alpineiss de camp2camp, et qu'on a failli faire des courses ensemble, qu'il m'a reconnu grâce aux photos sur le blog. Nous sympathisons, discutons chiffons (ou plutôt montagne, il sort de la goulotte Naya !!!) Et une fois de plus c'est prouvé : je suis une star... notamment au refuge du Couvercle !
Je rentre dans le refuge pour m'annoncer. Le gardien me demande qu'elle course nous objectons, je lui répond l'aiguille du jardin et la traverséé. Un « Ouh là ... » conclue ma phrase « Vous n'êtes pas rendus ! »
Flûte, moi qui pensai que c'était en bonne condition. Apparement des gars on passé un bon moment sur la traversée des courtes gavée de neige. Un long nettoyage de corniche sur les arêtes nous attendrait !
Bon, on en reste à notre activité favorite : Fonte de neige rangement et préparation de la bouffe. Le gardien, sympa nous a fait payé le tarif refuge d'hiver vu que nous pensions que c'était le cas !
Et hop; 8 h 40 du soir, au dodo, réveil à minuit, c'est tôt... mais c'est la Verte !
Minuit. Dring. Bon on est déjà réveillé car comme à chaque fois, il ya des gens qui se lèvent un quart d'heure 20 minutes avant l'heure officielle et ils font toujours du bruit avec leurs sacs plastiques !
On déjeune et on part les derniers, il y a 5 autres alpinistes sur la verte par le Whymper : on gars en solo et 2 cordées, tous à pied.
Nous on est à ski. Perso, j 'ai mis les couteaux. Sachant qu'Anne est une pro du sans couteau, je la laisse décider. 5 minutes après elle me reproche de ne pas les avoir mis... Mais d'habitude elle ne les utilise pas...
Ca grimpe, on est derrière une cordée dont le second est un peu à la peine. Ce sont les gentils d'hier qui se sont occupés de notre eau. Anne a la bave au lèvre; J'essaie de suivre. Je sais qu'il faut tenir l'horaire : objectif : descendre avant 14 h ! On progresse mais c'est long, il ya près de 800 m jusqu'à la rimaye. On finie par larguer la cordée. Au loin, le gars en solo est déjà à la moitié du couloir. Je sens que ce gars là, il va terminer la course de nuit, sans voir la vue !!! Nous passons sous le Whymper et nous retrouvons sous le couloir armand Charlet. On pause les skis et ongrimpe à la rimaye.
Au fait, elle passe où cette rimaye...
On part à droite, sa gueule béante nous surplombe de 5 ou 6 mètres, en continue jusqu'au Rocher. Anne envisage de passer un passage surplombant mais moins large. Je lui fais pars de mes doutes. Ca sent le but, un an après avec Jeff, au même endroit mais pas pour les même raisons. Ouhaou la loose ! On part à gauche, il semble y avoir un passage. Anne progresse délicatement. Elle s'élève. Les piolets crisses, les frêles crampons peinent à trouver une zone solide où se poser. Elle passe. En second c'est toujours plus facile, d'autant plus que je possède les quelques décimètres de plus nécessaires pour trouver un ancrage solide. Et notez que c'est important d'avoir des ancrages solides car je possède également quelques kilogrammes de plus nécessitants de tels ancrages, qui, si ces derniers n'étaient pas présents, projeterai mon corps dans la sombre guele du monstre. Bref, on est passé. Une grande pente de neige s'étend dans le faisceau de nos frontales.
Et c'est parti pour 500 m de couloir , un poil monotone, mais le couloir est plus sympa que le Whymper, il y a quelques étroitures, un poil de glace par endroit, pour le reste, il est en bonne condition.. Arrivés en haut, hésitation, on laisse le premier couloir à droite, peu avenant, puis le second, mieux mais pas parfait, pour finir à gauche. Et, mais nous avons eu une idée topissime, il nous suffit à présent de traverser en contournant un gros gendarme pour rejoindre le haut du couloir de droite... Dans du rocher pourri, aux prises solides rarissimes, nous traversons. Anne devant. Moi ensuite. Parfois, je me demande comment elle a fait pour passer, n'ayant pas vu par où elle était passé. On fini après un long moment à avoir contourné le gendarme. Ce fut long, très long. L'attaque d'une belle pente de neige, ambiance magique, sauf que le relai est balayé par les vents et que je suis congelé. Et la congelation est lente, comme la progression d'Anne.
C'est mon tour. Le glaçon que je suis peine a retrouvé son état de marche puis se lance. Je rejoins Anne sous le bastion final. Elle repart, bille en tête. Beaucoup de neige comme annoncé. Travail de terrasement pour dégager les prises. Ca grimpe. Voilà mon tour. C'est plus facile, les prises sont dégagées, mais je progresse lentement, assurant chaque mouvement. Dernier relais, dernière arête Anne exulte au sommet, de là où je suis c'est superbe. On y est ! Je parcours les derniers mètres, nous y voici, on est hyper en retard. Tant pis, on devra attendre le regel du soir pour attaquer la descente du Whymper. Ca nous permettra de gravir la Verte tranquille …
On redescend la dernière pente et on décide de faire un rappel pour éviter la désescalade. Le rappel se passe, torronne un peu, je rejoins Anne, rappel la corde... qui se coince. Anne ne me laisse pas le temps de remonter, elle est partie. Elle ahanne et parviens à remonter les 15 mètres. Elle décoince le rappel pour s'en faire un petit. Dans le mouvement on a du encore perdre une petite heure... (apparement le coinçage de corde à cet endroit est un classique) Dans l'exercice elle a perdu son altimètre suunto jaune auquel elle tient vraiment (si quelqu'un le retrouve...) On fil rejoindre le col d'où l'on tire un rappel de 60 mètres versant Talèfre. La corde se met à torronner pas mal et on perd du temps. On reprend alors le couloir et nos traces pour retrouver l'arête et, relativement rapidement le sommet de la Grande Rocheuse, la mal nommée, le sommet de ce coté, est entièrement neigeux !
Anne découvre le rappel qui permet de descndre vers le col. Et zou, c'est reparti. Elle devant. Moi ensuite. Je décide de m'arrêter dans l'axe de la corde pour la rappeler. Hyper dur.. Anne me rejoint et à deux , avec de grandes difficultés nous parvenons à récupérer celle ci.
On traverse vers le col et la pente finale de l'aiguille Verte où nous arrivons un peu entamé. Et comme toujours aujourd'hui il fait froid. Impossible de rester pour se réchauffer. On décompresse un peu reste à gérer les rappels du Whymper et vu que c'est ma troisième descente, on ne part pas dans l'inconnu. Je donne quelques consignes à Anne concernant l'emplacement des rappels et c'est parti. On trouve le premier un peu caché... mais je le savais !
Malheureusement, la corde torronne, je ne sais pas si c'est le demi cabestant d'Anne ou l'âge de ma corde. Mais on perd du temps. Au départ c'était un rappel sur deux. Mais sur le bas c'était presque à chauqe rappel. La galère ! Il fait froid à attendre au relai. Il faut rester concentré lors de l'installation du rappel. Il faut rappeler la corde ce qui tue les épaules (mais réchauffe), limite tendinite... Nous sommes dans le brouillard, puis dessous. Coucher de soleil léger, masqué. Dernier rappel, rimaye merdique, la corde qui fait encore des siennes, j'ai froid. La luminosité a baissé. Je descends dans la rimaye avant de basculer sur la lèvre avale délicatement. Je rejoins Anne, on rappelle une dernière fois la corde. Il fait presque nuit et le brouillard est là. On love la corde, et on rejoint difficilement nos skis dans une neige mouillée ou l'on s'enfonce jusqu'aux cuisses. Il se met à neiger dru, il fait nuit. On rallume les frontales.
Je passe devant. Anne a du mal. Visibilité réduite, ski difficile dans cette neige soupe de qualité internationale ! C'est toujours mieux qu'à pied. Au début on vire en conversion. Puis je tente le virage chasse neige. Anne est prudente derrière. Je l'entends raler c'est quelle est vivante, me dis je. On poursuis, la neige devient meilleur. Il neige toujours, dans le faisceau de la frontale, on ne voit que ça, il y a déjà 10 cm de peuffe sur fond sans consistance. On skie en parallèle de la trace de montée, souvent en traversée. Soudain j'entends un cri. C'est Anne, elle est tombée. A moitié dans une crevasse. Je remonte à elle et l'aide à sortir son ski, qu'elle déchausse et que je récupère. Puis elle bascule pour se sortir de cette mauvaise passe. Nous boirons donc le calisse jusqu'à la lie ! On repart, j'ai entendu un gros bruit mais ne sait ce que c'est vraiment. On poursuit, 5 minutes plus tard, un éclair énorme nous ébloui, le tonnerre quasiment synchrone, une sorte de Grand blanc juste devant les yeux . Stressomètre au maximum. Gestion du stress au maximum également. Ca a du tomber sur l'évêque ou la Nonne me dis je. De toute façon il faut descendre. 5 minutes plus tard, rebelote, mais en un peu moins fort, on sursaute bien quand même. Chacun sait qu'il a deux piolets judicieusements rangés commes des paratonerres sur son sac à dos.
J'ai l'impression d'être une brochette attendat son tour...
Descente plus raide, je me lance dans des virages, me méfiant des ce qui pourrait être une crevasse. On poursuit à flanc pour la dernière combe. La neige est hyper soupe et je plante les skis dedans en ayant du mal à les ressortir.
Il me semble voir le rocher du refuge. Mais ça reste assez confus. On retrouve le refuge d'été.
Puis le sentier. Je déchausse pour les derniers mètres, j'arrive au refuge d'hiver, 23 h 21, un gars m'ouvre la porte... Je lui mets le spot de ma frontale en mode XXXL dans la tronche pour le calmer ! Il est étonné, pas tant que moi. Je rentre mes skis mes bâtons. M'enquiert de savoir si des gens dorment. En fait il ya juste deux randonneurs en goguette. Je m'affalle sur une chaise. Il me demande des infos sur notre course et me file à boire. Ce que c'est bon. Je grignotte 3 coquillettes au sens strict du terme. Anne avale le reste.
Je me change avant d'aller me coucher
Quelle journée
Le vent tape dans le refuge. La neige fondue raisonne en coulant goutte à goutte sur celui ci, ambiance de fin du monde, mais nous sommes à l'abrit !
Je cauchemarde de la descente, des vires enneigées, des échelles des Egralets verglacées, des rochers humides et glissants.
8 h, j'ouvre un oeil, le toc toc des gouttes sur le refuge n'annonce rien de bon. Je me lève, en fait, il fait grand beau ! C'est juste la neige qui vient taper le toît de la batisse.
On déjeune tranquillement avec le reste de nos vivres de course et on quitte le refuge vers 9 h sous le soleil et sur les 20 cm de poudre tombés hier. Malheureusement, la couche masque les obstacles ,et Anne débute la descente par une belle chute due à une grosse touchette.
De toute façon, la partie ski ne dure que 5 minutes, nous voyons au loin nos randonneurs nous observer. On déchausse et c'est parti pour de la rando obélix, c'est à dire avec un gros Menhir dans le dos. Avec mon poids faut peut être que j'envisage d'acheter des brais aux lignes verticales : ça aminci parait il.. Anne file devant, elle ne change pas ma Duracell. Derrière, je flane à regarder le paysage, les chutes de pierre sous l'aiguille du Tacul, les marmottes voraces, les chamois anxieux.
Voilà les échelles, je sens Anne inquiète. Je passe devant, ouvrant la voie, mais il n'y pas grand chose à ouvrir, suffit de suivre les portions de métal. Staline , voilà mon nouveau surnom. Nous progressons délicatement, nous savons que les passages délicats sont en bas. Anne râle, elle déteste ces portions exposées, elle n'a pas le mousqueton assez large, bref rien ne va ! Les marches écrasées par les chutes de pierres successivent, sont complètement inclinées, ne laissant qu'une faible surface pour le pied et une faible confiance à l'alpiniste. Le sac menhir nous tire en arrière vers le vide, les bras tétanisés sur le métal rouillé. Les muscles saillissent ! Le passage délicat est là. J'utilise discrêtement ma vache pour vaguement sécuriser mon passage, les deux pieds sur une petite marchette, le corps au dessus du vide. Ca passe, Anne me suit. Dernières échelles, tout se passe bien. Nous voilà sur le plancher de Leyschaux, à nous la bonne vieille cailllasse.
Pour le retour nous suivons les cairns qui nous ramène à proximité de la mer de glace. Je décide de couper dans la morraine pour pouvoir mettre les skis, et ce qui fut dit fut fait. Pour le reste : ski sur le glace bien bosselée, bien désagréable, ça en met plein les cuisses ! Anne peine une fois n'est pas coutume dans cet exercice de bourrin. Je fais régulièrement des pauses. Nous rejoignons la rive droite de la mer de glace et son torrent qui sert de terrain de jeux aux alpinistes débutants. Ils nous regardent éberlués avec nos skis alors que l'été est déjà installé. Mais nous progressons vite. Court déchaussage pour passer par le torrent. Descente sur de la glace un peu raide mais bien vive. N'ayant pas sortis les crampons, je vois des guides aspirer à ce que nous nous vautrions pour montrer à leur cleint ce qu'il ne faut pas faire... Mais notre technique bien qu'imparfaite nous permet tout de même à franchir l'obstacle. Encore un peu de ski, encore un peu de marche et voilà les échelles. L'effort est dur après ces deux journées de montagne. Le souffle est court. En haut trailers en goguette hésite à se lancer dans la descente. Un seul tentera l'expérience des échelles. Pour eux ça restera l'exploit, pour nous il est plus haut, à chacun son Everest !
Encore quelques centaines de mètres. Anne et partie devant. Nous commençons à croiser des touristes. Voilà le train, celui de midi 30 , un peu d'attente, juste le temps de refaire son sac et nous voilà en direction de Chamonix avec un programme en étapes :
1°) mettre tout dans la voiture
2°) traverser en voiture de Chamonix à Zinal
3°) Refaire les sacs
4°) Monter à la cabane du Mountet
La journée va être longue
à suivre
Ski de rando : traversée La fouly Champex - Les Cinq cols
Magnifique itinéraire dans le versant Suisse du Massif du Mont Blanc? Près de 30 km au total et 2600 m de dénivelé environ
La Fouly
Cabane de l'A Neuve
Col des Essettes
Col de Crête Sèche
Col des Planereuses
Fenêtre de Saleina
Col des Ecandies
Champex
Topo
Cabane de l'A Neuve
Penser à faire une navette entre Champex et La Fouly (ou car postal ou stop !)
De la Fouly, remonter le vallon de l'A Neuve plutôt en rive droite
rejoindre la Reuse de l'A Neuve
Remonter alors les essettes puis rejoindre le refuge par une traversée à flanc peu agréable...
Traversée des 5 Cols
Quitter le refuge par une traversée
Remonter la combe jusque 2960 m et virer vers le col des Essettes que l'on gagne par une pente à 40° environ 3108 m
Courte descente puis traversée qui gagne le col de Crête Sèche par 20 m d'ascension facile !!!
(en réalité le point 3024 m sur la CNS)
Descente par un couloir à 45° (rochers au départ). pour rejoindre le glacier des Planereuses. Remettre les peaux et remonter en direction du col. La fin est en crampons dans un couloir (40-45° - qq rochers) col des Planereuses 3030 m
Du col descendre sur la bosse en face et virer dans le vallon à droite
Rejoindre le glacier de Saleina que l'on traverse en diagonale pour rejoindre la rive droite et remonter vers la fenêtre de Saleina (3,5 km depuis le repeautage)
80 derniers mètres à pied (40-45°)
Fenêtre de Saleina 3261 m
Virer sous les Aiguilles Dorées puis direction le refuge du Trient en traversant le plateau du même nom. Rester en rive droite du glacier du Trient (crevasses) pour atteindre le pied du col des Ecandies. 20 m en rochers pourris (corde fixe) ou neige puis un névé un peu raide ramène au col. Col des Ecandies 2793 m
Descente du col des Ecandies plutôt en rive droite puis Val d'Arpette jusqu'aux chalets d'Arpette route puis petite piste de ski pour rejoindre le parking de Champex.
Récit
10 h 30 , ce Samedi, je suis au parking à Champex, grignotant mon chausson aux myrtilles (made in Champex) La NEMO de la DDE arrive à toute blinde, un dérapage et elle se retrouve garée à coté de moi. Je transvase mes affaires dans la leur et zou, direction la Fouly. 9 km de descente pied au planché puis 9 autres pour remonter au fond du Val Ferret. J'ai la gerbe. Je titube en quittant l'habitacle, la bave aux lèves, l'estomac juste derrière...
On s'équipe, c'est pas le grand beau, Nuageux humide, voir très nuageux, très humide. 200 - 300 m de marche et on chausse. C'est parti, direction l'A Neuve. On trouve rapidement une rassurante trace. Que l'on suit tant elle est bien faite. la neige, ou plutôt la soupe, est, comment dirais je , très humide ! Il pleuvine ce qui fait un effet brumisateur pas désagréable: rafraichissant ! On se retrouve à la Pierre Javel pour un pique nique, j'ai faim et je me baffre de 2 sandwich et demi sur les 3 prévus pour le week end... morfale !
Grave erreur, d'autant plus que je suis un peu juste, niveau quantité de bouffe...
On repart vers le haut, dans le brouillard, visibilité réduite, parfois juste 30 m. Il pleuviote voir neigeote. Le traceur n'a aucun repère et 2 GPS ne sont pas de trop pour trouver les bons passages ! Je me retrouve devant, dans la ouate pour tracer la fin. Trouver le bon passage pour rejoindre le refuge. Une pente assez raide à traverser, assez désagréable, Je fais une trace un peu raide pour déboucher au bon endroit. 20 m de descente et voilà le refuge. Oublié l'idée d'aller jusqu'à la Grande Lui le premier jour, vu la météo pourrie, on est très bien ici
Chouette soirée à 32°C dans ce refuge confortable, les 2 poêles fonctionnants à fond.
Et le soir, tout se dégage ! Le Dolent et son arêt Gallet, magnifique, l'A Neuve et sa face nord tout de biais.
Réveil 5 h 22, départ 6 h 30. -8°C, malheureusement, ça n'est pas vraiment le beau temps annoncé (j’avais vu une fenêtre météo dans le bulletin météo) Une couche de nuage au dessus de nous, une autre en dessous. On part ski sur le sac crampons aux pieds dans la neige ultradure pour faire la traversée. hésitation quant au premier col à gravir. Mais nous finissons par trouver. Sophie le trace de bas en haut, un joli couloir à 40° voir un peu plus. Le dolent se découvre un instant, mais je suis un peu déçu, nous n'avons pas eu droit au lever de soleil sur la face...
Premier col, col des Essettes. Tout va bien !
Courte descente et courte remontée pour rejoindre le col de Crête Sèche 3024 m !
Truc amusant, le col de crête Sèche de la carte IGN n'est pas le même que celui de la carte suisse CNS (qui se situe plus à l'Est) (trouvaille de Sophie la veille au refuge), bref nous passons par le col de Crête Sèche "Français". Descente un peu technique, un peu de mixte au départ. Je chausse 10 m en dessous. Un peu de dérapage puis je lance les virages dans ce couloir qui pour moi est assez raide (un des plus raide que j'ai skié, je sais, j'suis nul) ! Je profite tout de même de la de la descente, courte mais bonne ! quelques virages plus loin, on repeaute. Et zou ça remonte tranquillement sur le glacier des Planereuses. On rejoint la base du couloir du col. Je file à pied devant pour gagner le col des Planereuses. Sophie et Steph me rejoignent quelques instants plus tard.
Une belle descente s'annonce, mais la neige n'est pas top, bien dure. On hésite quant au choix de l’endroit idéal pour passer. Les skis vibrent sur la neige béton, c'est pas le meilleur moment de la journée. tout en dérapage sous la cassure d'une ancienne plaque d'avalanche. On fini par enchainer les virages, pour rejoindre le glacier de Saleina. Ambiance triste dans ce jour gris.
On repeaute, et là Steph a une idée de génie : On va s'encorder pour plus de sécurité. Le fourbe propose à Sophie de se mettre au milieu. J’avertis la Donzelle des inconvénients de cette position qu'elle semble ignorer. Je râle légèrement, rappelant que je n'avais pas mémoire de grosses zones de crevasses sur ce glacier (j'y suis passé il y a seulement 13 ans !) et la neige étant bétons les hypothétiques pont de neige devrait tenir malgré mon excédent de poids. Bref, désireux d'éviter la diabolique dilution de responsabilité, je m’incline devant le chef, le patron. Mais c'est quand même bibi qui passe devant afin de jouer les sonars à crevasse !
Et zou en route pour le méga long glacier de Saleina. d'abord c'est plat pendant 2 kilomètres, on passe sous le bivouac des Plins (ou bivouac de l'envers des Aiguilles Dorées) puis ça s'incline un peu.
Et là, c'est le drame. Tel la Pythie de Delphe j'avais annoncé des difficultés liées à l'encordement. Les voici. A chaque conversion Sophie doit gérer le tiraillement entre ma pomme qui avance , la corde qui file, Steph qui lambine derrière. Au bout de 6 conversions, on a déjà pas mal joué. On se rebelle et on négocie un décordement général (Steph nous a tout de même imposé de signer une décharge avant d'accepter notre proposition).
Pour la suite, on respire, on virevolte, voilà la liberté.
Je file devant pour profiter du paysage et réalisé quelques jolies photos (au même endroit qu'il y a 13 ans avec Thib) (nostalgie quand tu nous tiens)
On rejoint l'autoroute de Chamonix Zermatt et le monde. Déjà du monde dans le couloir sous la fenêtre de Saleina. Je remonte au col. courte pause.
Le brouillard est là , nous filons sur le glacier du Trient. Puis ça se lève, magnifique. La neige est juste transfo. Un régal. Nous basculons dans la pente, le long des Séracs. Quelques crevasses apparaissent sous les skis. Méfiance. Le ski est excellent dans cette jolie pente. quant tout à coup, le col des Ecandies se dresse devant nous. Blafard. Il y a de la neige en haut. Mais entre le glacier et la neige, une sombre paroi en rocher et gravillon délité qui de loin semble infranchissable...
Les traces y mènent. Peu être y ont ils fait demi tour, il y avait des traces de montée. On s’approche et on voit une corde fixe dans un couloir en gravillon pourri.
Bizuth suicide est candidat au test. Je grimpe, une main sur la corde, la droite sur le rocher, les pieds en équilibre instable sur une neige noircie et du gravillon pourri. Ça passe. Sophie me rejoint et nous partons vers le col des Ecandies. 5ème et dernier col de la journée.
Pique nique léger, je vous rappelle qu'il ne me reste qu'un demi sandwich et 2 barres ! Heureusement Steph et Sophie son partageur. J'engloutis tout ce qu'ils me proposent !
Dernière descente, dans une excellente neige de printemps. Steph nous indique qu'il faut prendre à droite. J'avoue que je n'ai pas bien compris pourquoi d'autant plus qu'il file skier à gauche !!! Je le suis, faisant mine d'avoir compris la judicieuse manœuvre.
On finira bien par skier à un moment à droite, puis dans de la super soupe. Puis sur un parcours de "Whoups" puis sur une piste de ski de fond où mon dernier fartage fait des merveilles ! Un peu de portage, un peu de bas de piste de ski et nous voici à la voiture
Et là, c'est le drame, j'ai judicieusement emmené mon sac d'affaire dans la voiture de la DDE donc pas de change et pas de chaussures pour conduite et faire la navette.
Nous repartons donc tous en chaussettes. J'enlève le ventilo qui ventilait nos nauséabonds arpions et nous prenons la route de la Fouly, heureux de cette belle traversée dans ma voiture toute embaumée...