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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Les 100 Plus Belles

Vidéo : le Chachacomani 6074 m en amoureux

Un an après un but mémorable, nous sommes revenus en Bolivie pour une nouvelle tentative sur le Chachacomani

En dépit d'une accimatation difficile, Celsion nous a emmené au sommet de la belle montagne

Descente sur le campo alto du Chearoco pour une nouvelle tentative à 6000 m

Vidéo : Alpinisme - traversée Petit Paradis - Grand paradis 4061 m

Valsavarenche

Refuge Chabod

Petit Paradis - Piccolo Paradiso 3926 m

Grand Paradis - gran Paradiso 4061 m - Vierge

Refuge Victor Emmanuel

Pont

 

Avec Yannick Graziani et Benjamin

Traversée des glaciers de la Vanoise - Dôme de Chasseforêt 3586 m - Dôme de l'Arpont 3601 m

Apoutsiak — VanoiseRaid à skiLes 100 plus bellesSki de randonnéealpinisme

Magnifique traversée réalisée en décembre 2021, complètement hors saison

 

Vidéo :

Topo

à suivre

topo IGN geoprtail traversée des glaciers de la Vanoise - 2ème jour

topo IGN geoprtail traversée des glaciers de la Vanoise - 2ème jour

Récit

Pralognan la Vanoise

  • -4°C, le village est vide, seules quelques voitures sur le parking. Je passe voir l'employé communal en train de déneiger le parking, pour savoir comment rejoindre au plus facile le haut des pistes, il me montre la raide piste rouge. Bastien et moi traversons le village fantôme avant de rejoindre le pied de la station. Puis commence la  longue remontée, les pistes sont parfaitement damées, mais fermées. La première pente est un peu raide, elle nous met dans l'ambiance, on remonte tranquillement mais surement vers le haut des pistes.
Pralognan refuge du col de la VanoisePralognan refuge du col de la Vanoise
Pralognan refuge du col de la VanoisePralognan refuge du col de la Vanoise

Pralognan refuge du col de la Vanoise

Refuge du Col de la Vanoise - refuge Félix Faure

  • 2 h plus tard, on parvient au refuge  du col de la Vanoise (refuge Félix Faure) je me dirige vers ce que je crois être le refuge d'hiver, j'y ai dormi plusieurs fois. La porte est fermée. Petit coup de stress, j'espère qu'il ne fallait pas demander la clef à l'office du tourisme de Pralognan. Une seconde porte est fermée... flûte. Je fais le tour du bâtiment, pas de porte. Le stress augmente, le raid à ski pourrait s'arrêter là si on ne peut pas entrer dans le bâtiment.

Bastien part inspecter le bâtiment principal, la porte, coincée par la neige résiste mais... fini par s'ouvrir... Bingo. On entre dans l'antre ... Le refuge est hyper confort, on fait une courte pause pique nique, avant de repartir vers le haut, on a prévu de monter jusqu'à la pointe de la Réchasse aujourd'hui.

 

Refuge du Col de la VanoiseRefuge du Col de la Vanoise
Refuge du Col de la VanoiseRefuge du Col de la Vanoise

Refuge du Col de la Vanoise

Epaule de la Réchasse

  • On aura peu vu le soleil aujourd'hui, nous sommes le 17 décembre et le soleil est bas. Nous remontons avec les couteaux une vieille trace bien regelée et bien à l'ombre. "Fait pas chaud"

Comme souvent, je ne suis pas très en forme, et Bastien lui, tient la forme de sa vie. Poliment, soit il se cale dans mes traces, soit il me fait la trace tout en m'attendant régulièrement. Nous parvenons enfin à l'épaule, il est déjà tard et le soleil menace de se coucher vite. On décide de faire demi tour ce qui m'arrange bien.

Peaux enlevées on dévale les pentes de la Réchasse. Malheureusement on descend un peu bas et il faut remettre les peaux. J'entends Bastien râler au loin (je ne l'ai pas attendu dans la manœuvre afin d'éviter tout reproche justifié... ) 5 minutes plus tard on rejoint le refuge et son poêle pour une super soirée.

On parvient à faire chauffer la salle à manger , les chambres restent fraiches et humides : il y fait 3°C !!! Heureusement que les couettes sont efficaces !

épaule de la Réchasseépaule de la Réchasse

épaule de la Réchasse

Pointe du Dard

  • Le lendemain, nous sommes remontées à l'épaule de la Réchasse, puis avons traversé l'énorme, que dis je, le gigantesque plat de la pointe du Dard. Les paysages sont grandioses, la grande casse derrière, et devant, la pointe du dard et le Dôme de Chasseforêt tout au loin, objectif du jour, on n'est pas rendu...

Derniers mètres, je décide de 'arrêter pour filmer Bastien qui remonte la dernière pente. je trouve l'image super esthétique. Une fois faite, je le rejoins pour une première pause et une première descente.

On enchaîne de jolis virage sous la pointe du dard avant de plonger dans la pente plein Ouest. Elle est plus raide sur la carte que sous mes skis, tant mieux. Le vent est là, le froid aussi, mais ça reste suportable.

la Réchassela Réchassela Réchasse
la Réchassela Réchassela Réchasse
la Réchassela Réchasse
la Réchassela Réchasse

la Réchasse

Pöinte du DardPöinte du DardPöinte du Dard
Pöinte du DardPöinte du DardPöinte du Dard
Pöinte du DardPöinte du Dard
Pöinte du DardPöinte du Dard

Pöinte du Dard

Pointe du DardPointe du DardPointe du Dard
Pointe du DardPointe du Dard

Pointe du Dard

Dôme des Sonnailles

Après une petite pause pique nique à mi montée, où Bastien a judicieusement fait une offrande de son sandwich au glacier (celui ci ayant décidé de suivre la loi de la gravité poussé par le vent). On ne sait jamais il ne faut jamais se mettre le glacier à dos, surtout en début de saison.

Nous finissons par atteindre le Dôme des Sonailles

La suite est plate, très plate, il faut remonter l'immense faux plat du Dôme de Chasseforêt.

Le paysage est immense, un poil monotone pour celui qui comme moi, ne progresse pas très vite. Dire que certains font l'aller retour depuis Pralognan , à ski, à la journée !!! Voilà qui m'épate particulièrement !

On dépose les skis au pied de l'arête finale (petite erreur, on aurait pu en remonter une partie à ski, mais ça semblait en neige béton) et on remonte la jolie arête facile jusqu'au sommet, YES ! La dernière fois que je suis venu, c'était il y a prêt de 30 ans, j'étais jeune, à l'époque !

Dôme des SonaillesDôme des SonaillesDôme des Sonailles
Dôme des SonaillesDôme des Sonailles
Dôme des SonaillesDôme des SonaillesDôme des Sonailles

Dôme des Sonailles

Dôme de Chasseforêt - Dôme de l'Arpont

  • Mon but restant de faire un maximum de sommet, on ne se refait pas, nous discutons avec Bastien du timing pour aller à l'Arpont. Le soleil a déjà bien entamé sa course descendante en cette journée hivernale. Je taquine mon acolyte, le trouvant bien pessimiste. Nous repartons vers nos skis, puis traversons le col de Chasseforêt à ski (avec les peaux) avant de remonter à ski vers le sommet, et bim, nous y voici avec une vue magnifique, la Dent Parrachée fait la belle devant nous.

On attaque la descente dans le froid, un quart d'heure plus tard, on passe définitivement à l'ombre. 2 minutes plus tard, je me croute dans la croute ! Dur dur de se relever avec un gros sac...

Dôme de ChasseforêtDôme de ChasseforêtDôme de Chasseforêt
Dôme de ChasseforêtDôme de Chasseforêt
Dôme de ChasseforêtDôme de ChasseforêtDôme de Chasseforêt
Dôme de ChasseforêtDôme de Chasseforêt

Dôme de Chasseforêt

Dôme de Chasseforêt - Dôme de l'ArpontDôme de Chasseforêt - Dôme de l'ArpontDôme de Chasseforêt - Dôme de l'Arpont
Dôme de Chasseforêt - Dôme de l'ArpontDôme de Chasseforêt - Dôme de l'ArpontDôme de Chasseforêt - Dôme de l'Arpont

Dôme de Chasseforêt - Dôme de l'Arpont

Refuge de l'Arpont

La descente sur le refuge de l'Arpont s'annonçait rapide, il y avait juste une incertitude pour passer les barres rocheuses à quelques centaines de mètres au dessus de celui-ci, avec un peu de chance, ça passerait bien... Quel optimiste je fais.

D’abord la descente, avec pour objectif d'éviter les zones de crevasses au maximum, nous sommes en début de saison et toutes ne sont pas parfaitement bouchées.

S'en suit la sortie du glacier, galère, il faut louvoyer entre des zones rocheuses raides et essayer de trouver un passage continu. Je m'attelle à la tache, c'est parfois raide, mais on parvient à descendre sans trop déchausser (tout en galérant un peu quand même)

On se retrouve sur le plat du lac de l'Arpont, les skis en position descente, à galérer comme des fous pour avancer. Le lac est long, les berges un peu accidentées ! Je file comme je peux devant afin de trouver le meilleur itinéraire. C'est le début de la galère... Le soleil est bien couché, tout devient gris bleu. Je remonte légèrement et me retrouve au sommet d'une barre, la suite a l'air bien galère. Bastien me rejoint, on enlève les skis et on remonte sur la gauche le long de la barre rocheuse.

Je repère au loin un hypothétique passage. Bastien lui propose de passer par le chemin d'été, j'insiste pour prendre mon itinéraire (je pense que le sien risque de ne pas passer en hiver) . On remet les skis, méga traversée avant de plonger dans un système de couloir. J'essaie d'imaginer où ça passe le mieux tout en espérant ne pas me retrouver au dessus d'une barre infranchissable. Un coup à gauche , un coup à droite (enfin ça reste plutôt à gauche en général) on fini par se retrouver sou la zone des barres rocheuses. On file vers l'ancienne moraine du refuge.

La neige devient ultra pourrie, avec de la poudreuse par endroit et de la grosse croute à l'autre.. Bilan : deux bonnes chutes pour moi !

Il fait presque nuit quand on arrive au refuge.

Il y a plusieurs bâtiments, l'objectif est de trouver la porte. Je propose d'explorer les portes de haut en bas. Première porte du haut fermée. Je file, à ski vers le bâtiment isolé à gauche ... "privé" il est écrit. Bastien a fait le tour du second bâtiment... rien . Je pars en bas contourner le bâtiment principal... porte fermée ! Je décide d'en faire le tour à pied, sans trop d'espoir, une porte à l'arrière du bâtiment serait bien illogique... Je galère à pied, dans une neige semoule, je remonte un muret, là, il y a une porte. et ... bingo, c'est l'entrée du refuge d'hiver. Le stress dimunie, on aurait été dans une belle galère si on c'était retrouvé dehors, de nuit, à cet endroit là !

J'explore le refuge, et la loose, il n'y a pas de couverture (pour cause de Covid), en été ils louent des duvets

Le poele fonctionne bien

bilan, on décide de remonter les matelas depuis le sous sol et de dormir dans la cuisine où il fait bon.

Bon Bastien avait un sac à viande, pour ma part, sans rien la nuit fut bien inconfortable.

Quelle idée de ne rien laisser pour dormir (pour info, la Covid n'est pas résistante dans le milieux extérieur (juste pour info).

Refuge de l'Arpont
Refuge de l'ArpontRefuge de l'ArpontRefuge de l'Arpont

Refuge de l'Arpont

Lac de l'Arpont

Le lendemain, on prend le chemin de la veille, et c'est tout de suite plus facile quand tu es déjà passé et que tu vois les difficultés depuis le bas. Bref on remonte au lac de l'Arpont et là me vient l'idée merveilleuse de le traverser. Il fait froid depuis un moment, je me dis que ça doit passer (on est un aventurier ou on ne l'est pas...) En plus, ça fera une super trace GPS au milieu du lac, argument nul, je l'avoue ! Bref, je traverse, je vois les quelques fissures au milieu de la glace et je parviens de l'autre coté. Je me retourne et je vois mon Bastien paniqué au milieu du lac. "T'es passé par où" "Bah ça passe partout" Je lis sur son visage toute la haine qu'il à envers moi, non, il ne voulait pas traverser le lac, "pourtant ça va nous faire gagner du temps !" , me dis je in petto. Le voilà qui me rejoint , à la fois livide et hargneux, je ne dois jamais recommencer... JAMAIS !!!

lac de l'Arpontlac de l'Arpontlac de l'Arpont
lac de l'Arpont

lac de l'Arpont

Dôme des Nans

Au dessus on rejoint le glacier, le soleil est là, les pentes raides du départ sont avalées, celle du milieux également, je souffre quelque peu dans le grand plat qui ramène au col de l'Arpont, Bastien est loin devant, très loin, trop loin, il me fait payer mon attitude déplorable au lac.

Je le rejoins au col et repars devant, le vent est là, fort. Quelques longueurs plus loin on parvient au plateau du Dôme des Sonnailles. Difficile de savoir où se trouve exactement le sommet sur cette étendue plate. On le décrète sous nos pieds, on enlève les peaux (un peu tôt on va devoir pousser sur les bâtons) et on file (plus ou moins, c'est assez plat au départ...) vers le bas.

Dôme des NansDôme des NansDôme des Nans
Dôme des NansDôme des Nans

Dôme des Nans

La descente (enfin)

La descente est rapide, on remet les peaux et on remonte vers le col du Pelve, toujours aussi beau.

Bastien me propose de continuer en peaux

Je lui affirme que ça passe bien à ski (sans les peaux)

Bien m'en à pris, on arrive à aller jusqu'à l'épaule de la Réchasse au pris d'un petit coup de pousse bâton sans trop de difficulté (ça c'est l'expérience, je suis déjà passé plusieurs fois par là)

La suite est rapide, on remet les peaux sous le refuge, puis c'est à fond pour rejoindre les pistes, et encore plus à fond pour rejoindre le bas de la station, dans la foule qui skie (et oui, entretemps la station a ouvert)

Traversée dans le monde de Pralognan pour retrouver la voiture et le parking, plein cette fois ci !

refuge du col de la Vanoise - Pralognanrefuge du col de la Vanoise - Pralognanrefuge du col de la Vanoise - Pralognan
refuge du col de la Vanoise - Pralognan

refuge du col de la Vanoise - Pralognan

Vidéo version courte

Vidéo : Alpinisme - Grand Paradis 4061 m

Apoutsiak — 4000alpinismeLes 100 plus bellesvidéo - Les vidéos d'Apoutsiak

Grand Paradis depuis le refuge Chabod

Voie normale

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Apoutsiak — 4000Les 100 plus bellesOberlandSki de randonnéealpinisme

J'ai rarement été aussi lessivé lors d'une ascension, la mauvaise nuit dans l'igloo y a été pour beaucoup. Mais j'ai bien fait de m'accrocher, la vue du sommet de l'Oberland était superbe !!!

 

Vidéo :

Topo :

De la Finsteraarhornhütte (3048m) redescendre les escaliers pour chausser les skis. Remonter au mieux les pentes qui mènent à la Frustucksplatz (3617 m ) déchaussage obligatoire pour la traverser.

Rechausser de l'autre coté (un peu plus raide) avant de remonter au mieux les pentes qui mènent au Hugisattel (4088m)

Delà, à pied, passer le premier ressaut en traversée à droite puis remonter versant Ouest les pentes rocheuses puis neigeuses. Quelques passages sur le fil de l'arête avec vue sur l’impressionnante face Est.

Sommet 4274 m

descente par le même itinéraire.

 

Topo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carteTopo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carte

Topo ascension du Finsteraarhorn depuis la Finsteraarhornhütte Swissmap carte

Récit :

Je reprends le récit de la veille après la traversée du Grosses Fiescherhorn 4049 m...

La veille au soir donc :

On enlève les skis , on sort les pelles et on se rend compte qu'il y a 25 cm de neige sur de la glace. Puré les conditions horribles pour faire un igloo ! sans compter que c'est de la neige poudreuse, pas sûr qu'on arrive à la tasser !

Bon, on hésite à se mettre à un endroit plus plat, là c'est un peu en pente. Vu que tout le matos est là, on décide d'y rester. Je trace l'igloo et on se lance dans le pelletage. Je vois que Benjamin est efficace. Le tas de neige se forme, lentement... Et vu qu'il n'y  a pas beaucoup de neige sur la glace, plus on avance, plus il faut aller loin pour pelleter, moins on est précis...

Le soleil doit être couché et la luminosité diminue. Le tas n'est pas énorme mais ça prend forme; Je tasse régulièrement la neige. J'essaie également d'estimer si on va arriver à dormir à deux dans l'édifice.

Après 1 h d'effort, le tas me parait assez gros, je commence l'évidage. Benjamin me laisse cette tache , disons... humide. Alors je creuse, je creuse, la neige bien tassée me semble assez solide. J'attaque l'autre coté et crée un tunnel dans le trou. A chaque coup de pelle , la neige tombe, parfois dans mon cou. Je dois ensuite l'évacuer. Benjamin dehors essaie de faire place nette.

Finalement, l'igloo a pris forme, il fait nuit à présent, il est tard. Je rebouche l'entrée au vent. J’aplanis le sol.

Benjamin s'installe dans la partie droite tandis que j'attends dehors. Il fait -16°C, un vent de 30 km/h balaye le glacier, je suis congelé !  Dans l'igloo, il peine à enlever ses chaussures et à s'installer dans l'espace exigu.

Enfin , vient mon tour, mais je suis gelé. Je gonfle mon matelas, l’installe avec mon duvet et pénètre dans l'antre. Chaussures enlevées, je mets mes peaux contre moi, je crois que je n'ai même pas éteint mon ARVA !

On ne mange pas, on ne boit pas, on essaie juste de se reposer.

Au bout de 5 minutes, je me mets à trembler, je n'ai pas froid mais mon corps a une réaction bizarre. Je tremble, à fond ça dure 1 minute, ça s'arrête 20 secondes et ça reprend. Ça doit être une réaction au froid. Et je prends le rythme, tremblement, court repos, tremblements.

Au bout de 45 minutes, je décide de boire de l'eau chaude. J'installe le Jetboil et y fait fondre des morceaux d'igloo. On ne peut pas s'assoir, je suis à moitié allongé. Et je bois 1/2 litre d'au de fonte chaude. Je me brule la langue à la première gorgée. Le liquide chaud vient réchauffer le corps fatigué, la fréquence des tremblements s'estompe, un peu.

Je finis par m'endormir.

3 h du mat, la mauvaise sensation de sentir le froid sous ma hanche en contact avec la neige. Mon matelas s'est dégonflé. Je me contorsionne pour le regonfler. Opération délicate d'autant plus que j'ai les lèvres gelées et que ça fait des perte d'air (c'est pas étanche !) Bon, le résultat devrait suffire à mon bonheur... Mais 10 minutes plus tard, rebelote. C'est mon matelas qui est percé, la loose.

La fin de la nuit se fera de la façon suivante, 1/4 d'heure de chaque coté, pour ne pas geler. Et entre les retournements, un court dodo, bien trop court.

Au réveil le lendemain, je ne suis pas très frais, je fais fondre de la neige pour remplir nos gourdes et prépare nos sachets déshydratés  pour manger un peu. En fait, on ne mangera quasiment rien.

Je sors de l'igloo, il fait toujours aussi froid mais la météo est magnifique. Les cordées en route vers le Finsteraarhorn se mettent déjà en route, on est maxi en retard. Nous prévoyons de monter à la Finsteraarhornhütte réparer mes bâtons et les peaux de Benjamin avant de poursuivre vers le sommet... bien loin ...

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Il fait beau, on voit le sommet du Finsteraarhorn ensoleillé. On ne prend que le nécessaire, le reste restera à l'igloo. Benjamin part avec 1 litre d'eau, moi avec 1/2 litre, je complèterai avec de la neige...

Les peaux sous les skis, nous voilà parti vers la cabane, sous le refuge, les traces de descente ont verglacé avec le froid, on fini par remonter le long du peu de poudreuse qu'il reste sur les bords du large couloir. On laisse les skis, on remonte les escaliers du refuge. Nous voilà dans l'entrée.

Je rentre dans la salle à manger, j'explique à la gardienne nos différents problèmes : mon bâton coincé, il me faut une pince pour le débloquer. Elle me dit que son mari va venir dans la salle des chaussures m'amener le précieux outil. Et j'attends, j'attends, 10 minutes plus tard, il arrive, mais dans la chaleur du refuge, mon bâton a dégelé, je peux l'agrandir sans outil. Bon ben voilà u truc de regler...

Je vois un panneau Pomoca réparation, je lui demande s'il est possible d'avoir de la colle pour les peaux de Benjamin. Il acquiesce dans un rictus désagréable. 10 nouvelles minutes plus tard il revient avec de la colle en spray, nickel. J'avais mis les peaux sur le ban en bois, il me fait signe d'un air dédaigneux d'aller ré-encoller dehors, dans le froid...

Je file doux sous le regard du cerbère

Il y a 21 ans, en 1999, j'étais venu dans ce refuge avec le CAF de Besançon, j’avais eu l'outrecuidance de commander un chocolat chaud lors du petit-déjeuner, et , je m'étais fait engueuler par le gardien, c'était thé ou café, bon bah c'était pas comme si j'avais demandé poliment...

Bref, peut être est ce le même gardien. Le doute m'habite ! ...

Je me retrouve dehors à ré-encoller les peaux de Benjamin.

Celui ci a négocié avec la gardienne une nuit dans le refuge, elle nous a trouvé des places, on aura pas à redormir dans l'igloo ! Yeeeeeeeesssss !!!

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On quitte le refuge, requinqués

on retrouve les skis et c'est parti, la trace de montée est super, jamais trop raide, on n'a même pas besoin des couteaux. J'avance dans ce décor paradisiaque ! J'avance doucement, la nuit en igloo a laissé des traces.

Gentiment, Benjamin prend patience et se cale dans mes skis, je sens qu’exceptionnellement je ne vais pas faire beaucoup d'images aujourd'hui. Je regarde derrière le Gross Wannenhorn, j'aimerais bien un jour revenir et gravir les sommets de 3900 m, l'Agassizhorn, le klein grunhorn et le trugberg (déjà gravi celui là ) Bon il faudra revenir...

Plus je monte, plus je ralenti...

Je sens que Benjamin s'inquiète "ça va Guillaume ?" , je dois vraiment aller lentement. Ça en vient à m’inquiéter. Je paye ma nuit... déjà que je n'étais pas en grosse forme ces derniers temps...

Mentalement je divise la course en 3 morceaux, la première : atteindre la Frustucksplatz, la seconde jusqu’au Hugisattel à 4000 et la 3ème avec la partie alpinisme sur l'arête

J'avance lentement, mais j'avance sous la face Est du Finsteraarhorn austère et imposante, elle ressemble un peu au gardien de la cabane...

il reste un grand virage à droite vers le Frustucksplatz (place du déjeuner pour les non germanophones) on enlève les skis quand le rocher est trop présent et on rejoint l'épaule pour une bonne pause.

Les autres cordées sont loin, là haut sous le Hugisattel.

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On mange , on boit , on profite de la vue magnifique sur cette partie de glacier avec les grosses crevasses puis on repart.

Je mets les couteaux pas sécurité dans la partie raide. Je n'avançait déjà pas vite, alors avec les couteaux... Rapidement on les enlève, la trace est toujours aussi bien faite, béni soit celui qui a tracé, sans lui , je ne serai pas là ! A plusieurs reprise Benjamin me propose de faire demi tour, il a peur que je veuille aller au sommet pour lui, mais j'y vais ... pour moi, lentement certe, mais je sais que je vais y arriver...

Je chope régulièrement de la neige pour la boire et m'en saupoudrer, afin de compenser le manque de flotte embarqué avec moi.

Et j'avance, lentement, trop lentement.

Je regarde mes spatules, mes pas sont riquiquis. Mais j'avance. Au loin, très loin au dessus de nous, les cordées s'agitent sur l'arête.

Je scrute le GPS et surtout l'altitude. Gagner 10 m me prend de longues minutes. Heureusement, je sais qu'au Hugisattel on change d'activité... Ça me fera du bien.

Le voilà, ce Hugisattel, reste juste la rimaye à passer. Je me lance, neige dure, fatigue et faux mouvement, me voici par terre. Mon ski est venu taper dans mon genou gauche, la douleur est intense mais pas insupportable, avais je besoin de ça ? . Je réussi après de longues minutes à me relever, je finirai à pied les derniers mètres

Hugisattel, la pause, enfin, je suis rincé.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On tache de trouver une place pour poser nos skis et nos sacs, au milieu des skis et des sacs des autres cordées. La tache n'est pas aisée. On profite de la pause, on boit, on mange un peu et on repart, encordés, je pars devant, Benjamin derrière.

Et je tape directement dans le premier ressaut, une petite barre pas dure mais pas facile non plus. toutes les prises sont à main droite, dommage pour la main gauche. Je merdouille un peu mais fini par trouver une solution pour progresser, je travers la vire au dessus vers la droite, je contourne le petit rognon, la suite semble plus aisée. J'assure Benjamin sur un joli béquet afin qu'il vienne à moi.

On poursuit et déjà on croise une première cordée, rapide, efficace, tout va bien.

Au mixte de la première partie fait suite une pente de neige en dévers. Au dessus un guide et ses deux clients. Vu que je monte, je suis prio (oui, pour moi la règle veut que ceux qui descendent laissent passer ceux qui montent) Le guide semble ne pas connaître ma règle , il me grogne qu'il souhaite passer, je suis déjà parti. Je lui réponds que je quitterai la trace à leur passage. J'avance donc et je vois son visage rouge de colère. Le guide au dessus, descend, je le sens stressé par ses clients. A leur approche, je me décale sous la trace, tout en continuant de progresser. Pas un bonjour, pas un merci, sympa l'ambiance montagne !  Bon, je réfléchis et je me dis que c'est peut être lui qui a fait la trace ce matin, trace qui m'a permis de me retrouver là. Mais bon, c'est pas une raison pour bouder...

Et on poursuit une courte portion en rocher précédent une nouvelle pente de neige. La suite en mixte, nous croisons des cordées.

Un gars s'interroge sur le fait que je n'ai pas de gants. Je lui explique que je les ai avec moi mais que je grimpe sans, j'ai la chance de ne pas craindre le froid (ou au moins le petit froid) Je suis étonné que ça l'ai surpris !

Benjamin s'interroge sur ce qu'il reste à gravir. "Vous avez fait 1/3 !" nous lance une dame. Il a des doutes, on doit en être à la moitié. Je sais qu'il va falloir être patient, l'arête n'est pas courte et il y a beaucoup de cordées à croiser !

A la cordées suivante, une fille me dis "je n'aimerais pas être à votre place, sachant ce qu'il reste à gravir..." Je garde la remarque pour moi, pas la peine d'atteindre le moral de Benjamin. C'est vrai quoi, on ne dit pas une phrase comme ça.

Les croisements se passent bien. Je m'essaie même à l'allemand. Du schlaffst in Fisnteraarhornhütte ! lance-je à un guide. Ce lui ci me fait comprendre qu'il ne comprend que l'allemand. Mais c'est ce que je pratiquais !!! C'est vraiment  la loose !

 

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Au dessus nous arrivons à ce que les cordées nous ont présenté comme le crux. Benjamin est passé devant, il passe au dessus de l'obstacle et descend un passage merdique. Vient mon tour, je trouve un petit couloir qui passe vraiment facilement. On remonte alors vers le sommet, une dernière pente de neige, une petite arête effilée et la croix !

Yes !

Bah c'était pas gagné

La vue est superbe de ce magnifique promontoire. La première fois, j'avais eu droit au brouillard au sommet, là, c'est le grand beau !

La pause est longue, au moins 20 minutes à admirer, à papoter, à profiter. Il fait presque chaud, quel contraste avec les températures de ce matin dans l'igloo !

On profite, je me rends compte que je suis monté ici au mental. Je n'avais vraiment aucune force pendant toute la montée.

Avant de repartir, vers le bas, et le confort du refuge...

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Et on repart, Benjamin devant et moi derrière.

Notre cordée est rodée. Je suis content, on a laissé du temps aux autres cordées on ne devrait pas avoir à les dépasser, manœuvre toujours délicate. On avance à un bon rythme, je me sens en forme à présent. On repasse le premier crux, sans souci puis on progresse, quand le terrain devient un peu plus technique on trouve un béquet pour assure la suite, mais en gros on fait le plus gros "corde tendue".

On avale les pentes de neige puis le dernier mixte. Voilà la barre au dessus du Hugisattel, il y a encore une dizaine de personnes au col, on les a quasiment rattrapés ! Alors qu'on avait plus de 2 h de retard au départ !!! Incroyable, je ne sais pas comment on a fait !

Benjamin se lance dans la désescalade. ça passe, je le rejoins, pas de souci, nous revoilà au Hugisattel pour une nouvelle bonne pause.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

Et c'est parti pour la portion ski, la neige est bonne, la glace n'est pas loin en dessous mais ça reste tout à fait skiable. On se fait quelques bonnes pauses pour reposer les cuisses. En quelques minutes nous sommes  à la Frustucksplatz, on remet les skis sur l'épaule et on remonte les quelques mètres. Puis on attaque la petite traversée avant de remettre les skis.

En dessous, la neige est toujours correcte, on en profite même si on est quand même bien fatigués.

Voilà déjà l'approche du refuge. On décide d'y rentrer par le bas (il y avait possibilité de traverser au dessus.)

On remonte les escaliers et on file au refuge d'hiver.

Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m
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Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m Ski de randonnée : Finsteraarhorn - 4274 m

On décide d'aller boire un coca dans le refuge principal. Le meilleur coca de ma vie !!!

Le repas arrive déjà, avec des pâtes à la bolognaise et un service un peu lent à notre goût , nous, on voudrait vite aller dormir, et Benjamin veut aller récupérer des affaires à l'igloo. On a un peu de retard dans les heures de sommeil.

Je commence une petite prédiction quant à la qualité du dessert. Au départ je pense à une crème au chocolat. Mais je suis touché par une vision plus précise, en fait, ça sera un abricot en boite ! Et bingo, 10 minutes plus tard, l'abricot avec une lichette de crème chantilly arrive sur nos tables.

Une fois dévoré on file rejoindre notre petit refuge d'hiver où nous sommes seuls !

Benjamin a décidé de descendre à l'igloo récupérer les duvets pour les faire secher. J'avoue que je n'ai pas le courage de faire l'aller retour. Je m’occupe d'allumer le feux. Le bois est hyper sec, en 5 minutes le poêle s'embrase.

Le confort des couettes, le bonheur d'être là et de pouvoir se reposer. Ca tranche avec la nuit précédente !

Un peu de musique avant une longue belle et confortable nuit

Demain, est prévu, le retour au Jungfraujoch par la grunhornlucke ! On a laissé tomber l'idée de gravir le grossgrunhorn en passant... Et oui, on devient raisonnable !

Vidéo : Ski de randonnée : Finsteraarhorn 4274 m

avec aussi un peu d'alpinisme

Igloo sur le Waliser Fiescherfirn

Finsteraarhornhütte

Frustucksplatz

Hugisattel

Finsteraarhorn 4274 m

Froid de gueux : -16°C 30 km/h de vent le soir et le matin au réveil.

 

Vidéo : Ski de randonnée : Aouille Tseuque - 3554 m

Apoutsiak — Raid à skiSki de randonnéealpinismeLes 100 plus bellesValais

ski de randonnée : Aouille Tseuque depuis la cabane des Vignettes

puis col du Petit Mont Collon

Col de l'evêque

cabane des bouquetins

arrivée à la cabane à la nuit !

Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal

Apoutsiak — alpinismeValais4000ZermattLes 100 plus belleshumeur
Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal

Grosse frayeur quand une dalle large de 1 m 50 commence à glisser dans ma direction, juste au dessus de moi, juste le temps de m’aplatir contre la paroi en espérant qu'elle me passe au dessus.

Je suis là pour écrire, le récit complet en dessous...

 

Vidéo :

Topo

Refuge Resegotti :

Se garer au parking de Ponte au Nord d'Alagna Valsesia 1212 m

parking payant

possibilité de prendre la navette pour le bout de la route

même si vous vous sentez en bonne forme, la navette est conseillées la (les) journée (s) sont longues... 1400 m

Suivre la piste qui part en sous bois, en direction Nord Ouest. Elle vient longer le pied d'une barre rocheuse et d'un torrent, on rejoint l'alpe Vigne tout à gauche de la barre avant de revenir vers le Rifugio Barba-Ferrero CAI 2247 m – pause obligatoire !

Ce refuge est incroyable, ambiance jazzy et accueil incroyable du gardien. Une destination en soi.

Passer derrière le refuge et remonter la sente qui louvoie ensuite entre les barres avant de gagner la moraine du glacier de la Cesia (sentier) gagner un replat puis par de grandes dalles rejoindre le glacier. Le remonter direction Nord Est puis basculer vers l'ouest pour venir buter sous le bivouac. Remonter les éboulis désagréables et rejoindre le rifuggio Resegotti 3425 m

Couvertures dans le refuge . Un poêle qui fonctionne, névés à proximité pour l'eau.

 

Cresta Signal

Du refuge bivouac, partir vers l4est en direction du Passo Signal, soit sur la crête soit en contrebas au Sud, ça passe en général assez bien.

Passo Signal 3769 m

On vient buter sur une partie plus raide.

La suite est complexe, un peu flou, on coutourne certaines difficultées par la droite ou par la gauche. Je mets en pièce joitne le topo dessiné, sans être sûr de son exactitude, pourtant il a l'air bien fait. Durant al course on n'a jamais su vraiement où on en était par rapport aux hypothétiques gendarmes.

 

Sortie par l'arête de la cresta et un petit couloir de neige.

 

Descente : par la voie Normale de la Punta Gnifetti

Le téléphérique ramène alors en trois tronçons à Alagna Valsesia

Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal

Récit

 

Elle m'attend

 

Nous voilà à Alagna, traverser le village et trouver le parking, payant... Je déteste les parking payants en fond de vallée. Je trouve que ça entrave ma liberté. C'est sans doute juste mon coté rapia qui ressort.

Bref, je pars en quête de monnaie, mais comme c'est le cas de dizaines de personnes sur le parking, je rentre bredouille. Je finis par aller réserver des places en minibus. Ça tombe bien, c'est 3 € par personne, avec la monnaie ça devrait me faire les 2 jours de parking. Arrivé au parkmètre, je me rends compte que la dame de la cahute ne m'a pas rendu la monnaie correctement. Bref, je n'ai pas assez de monnaie. Je mise tout, tapis dans le parcmètre, même si ça ne suffira pas, à part si on prend un but. Ça fera un petit stress supplémentaire à la descente.

 

Bref on prend un minibus qui nous fait gagner une demi heure, j'ai un peu honte, j'aurai préféré gravir cette partie à pied. Ce soir, je ne le regretterait pas, mais ça, je ne le sais pas encore.

 

Et hop, départ, beaucoup de monde sur cette partie, énormément de randonneurs partis en quête d'un refuge où manger. On se retrouve dans le flot des marcheurs, le sac lourd, le soleil nous assomme, la canicule est là. Premier hameau traversé, première fontaine, on s'abreuve et on refroidi la machine qui déjà est en surchauffe.

Ça repart, le nombre de randonneurs faiblis, nombreux sont ceux dont l'objectif est le refuge Crespi Calderini. Un avantage : le rythme est plus régulier, un inconvénient : je reste toujours un peu fier de marcher au milieu de gens avec un sac garni de matériel technique. Je sais, c'est enfantin, mais c'est comme ça, on ne se refait pas !

Au loin, une jolie jeune fille, aux lignes élégantes. Je vois Benjamin qui allonge le pas. Le bougre ! Comme souvent, je lambine derrière. A la vue de la belle, j’accélère discrètement, avec pour objectif de me retrouver dans les effluves de celle ci. Bon, j'ai beau m'atteler à al tache, je reste à bonne distance. Benjamin, lui, profite du spectacle. J’aperçois même, son œil libidineux devenir salace. Moi, je lambine derrière pour mon plus grand regret.

 

A force d'effort, je réduis mon retard, Benjamin, est déjà loin devant. J'atteins enfin mon but au bout de longues minutes, le visage harassé, la sueur fétide perle de mon corps putride. Pas sûr que mon corps de vieil aventurier fasse l'effet escompté... J'atteins enfin mon but, écrivais je , quand le compagnon de vie de la dame, un grand baraqué aux tatouages imposants lui indique la pause. Je blêmis, tout ça pour ça ! Je n'aurai pas atteint les effluves fleuris, objectif de chacun de ces derniers instants, je repars penaud, je lambine à nouveau derrière...

 

Là haut, elle m'attend.

Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal
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Heureusement, le paysage est beau, et je me remets assez rapidement de ma mésaventure. A droite d’impressionnantes cascades, une barre rocheuse coupe l'accès au refuge Barba Ferrero.

Devant, Benjamin, égal à lui même galope, j'en viens à me demander s'il n'a pas déjà repéré une nouvelle gueuse. Rien n'est moins sûr.

 

On remonte sous la barre avant de virer à droite, sur le plateau, pour revenir vers le refuge. Il y a du bruit, beaucoup de bruit, ambiance jazzy, le refuge est incroyable, le gardien aussi, sous cette canicule, des bouteilles de blancs sont rafraîchis dans une fontaine cascade, en dessous, des canettes de coca, une bière, tout cela en libre service. Une corbeille de fruit vient agrémenté le tableau. Il y a du monde, du bruit, l'ambiance est à la fête. On se pause là pour pique niquer. Moi, ma pauvre boite de sardine, tandis que Benjamin s'offre un magnifique panini. Le gardien bien jovial vient nous demander notre objectif : Cresta Signal, le sommet des Français et des Suisses nous lance-t-il

 

L'heure est déjà avancée. Je me souviens de la réponse de Jeff quand je lui est annoncé qu'on partait pour la Cresta Signal : Ça n'est pas très dur, mais la montée au bivouac est hyper longue !
Et nous voilà, quittant ce refuge unique à l'ambiance chaloupée.

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Les premiers pas sont difficiles dans le gazon qui suit le refuge, retrouver la sente, puis la suivre, peu de gens poursuivent au dessus, et ça se voit. On reprend un petit rythme, Benjamin s'est mis dans ma roue, il sait qu'à mon rythme on arrivera en haut, pas vite, mais avec certitude.

Au dessus, les nuages font leur apparition, c'est dommage on aura pas de vue, en contrepartie, on n'a un peu moins chaud, en ces temps de canicule, c'est une chance.

 

La végétation devient moins verte, le paysage devient plus minéral, au dessus, à 4000 m, les nuages sont déjà là. On croise un couple avec deux énormes chiens. « Attention, celui-ci mort » nous annoncent ils sérieusement. Quelle idée de ce balader en montagne avec un chien mordeur au milieu de tant de monde... Ils ne se sont même pas écartés du sentier, nous avons du laisser la place au Cerber.

Court replat au dessus. Le GPS m'indique la marche à suivre. Au loin on aperçoit deux alpinistes qui filent vers la droite sur le glacier. Cool, ça sera tracé.

Quelques dalles nous amènent au glacier, on enfile les crampons. Et zou, reste à suivre les traces, qui partent à droite. Petit doute, Benjamin sort son smartphone, tandis que je consulte la trace GPS de la montre... Les traces de pas partent à droite, le bivouac est à gauche. Qu'est ce qu'ils sont allés faire par là ?

On part sur la gauche, on remonte une pente un peu raide. Deux bouquetins traversent tranquillement au dessus de nous. On repique vers la gauche et on recoupe la trace GPS... Bonne nouvelle on est retrouvé ! Par chance, on retrouve aussi des traces de pas. Sont elles d'aujourd'hui ou d'hier. Je pense plutôt qu'elles datent d'hier mais sans certitude. On avance. Benjamin une dizaine de mètres devant moi. On aperçois le bivouac. La trace vient buter sur la barre rocheuse juste en dessous.

 

On assiste depuis là à l'hélitreuillage d'alpinistes sur le sommet de droite, sommet où sont montés les deux personnes vue sur le glacier deux heures plus tôt. Les nuages nous empêchent de bien voir. A priori, l'hélico n'a pas eu le temps de rapatrier tout le monde...

 

Le passage est délicat, une rimaye puis une dalle gravillonneuse. Tel un chat, Benjamin progresse comme si de rien n'était sur au dessus de l'abîme. Je pars sans conviction, le geste peu sur, je progresse lentement. Si Benjamin ressemble à un chat, moi ça serait plus le pingouin maladroit. Bon, je finis par surmonter l'obstacle. La suite est plus facile même si il faut rester vigilant dans cette barre rocheuse raide.

 

On rejoint le bivouac, il faut accéder par la terrasse et gravir la rembarde. On contourne le bivouac. J'entends que Benjamin salut quelqu'un. Nous ne serons pas seuls ce soir.

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On se pause, on papote avec le guide Suisse et son client. On essaie de comprendre les différents topo qui décrivent l'arête différemment. On se dit que l'autre cordée est là et que c'est signe de beau temps... Eux aussi d'ailleurs, pas sur que notre prévision soit fiable... On profite de l'eau déjà fondue. On mange et on se couche.

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3 h 10, le réveil sonne, la partie dortoir du bivouac reste assez spartiate, humide... Je m'habille et je file déjeuner. Enfin , déjeuner est un bien grand mot, je grignote trois gâteaux secs en buvant un peu d'eau à la boisson énergétique. Je peaufine mon sac. Dehors, il ne fait pas beau. Le guide, qui est sorti le premier, a vu une partie de ciel étoilé, puis ça s'est bouché. Le ciel est sombre, dans la plaine du Pô on aperçois des éclairs, beaucoup d’éclairs... C'est pas gagné.

Le guide et son client partent devant, nous sommes 5 minutes derrière. La première partie est facile, une arête en pente douce avec un gros névé qu'il faut prendre soit sur le fil , soit dans la pente en dessous, rien de bien méchant. Je suis devant, je laisserai Benjamin se taper les passages d'escalade extrême (enfin extrême pour moi parce que Jeff il a dit qu'il n'y avait pas de difficulté, mais méfiance... Jeff, il est très fort ! )

 

20 minutes après le départ, on rattrape l'autre cordée. Les éclairs nous entourent de tout part, le spectacle est assez impressionnant. Chacun essaie de choper du réseau pour consulter la météo. Forcement le guide y parvient le premier. C'est pas pour rien qu'il a eu son diplôme. A priori, c'est bon pour ici. Il y a 20 ans, j'aurais fait demi tour direct. Le orages s'approchent, sur une arête engagée comme celle là... Je ne suis tout de même pas sûr qu'on prenne la bonne décision.

 

Mais on repart, sur cette arête facile. On passe le petit sommet avant de redescendre au col, les Suisses nous ont pris 5 minutes. J'essaie de repérer par où ils passent, ça nous évitera d'avoir à chercher.

 

Plus haut, elle m'attend.

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Et c'est repart vers le haut, la grimpe est facile, la vue est jolie, l'arête enneigée en dessous, au dessus , c'est rocheux et moins élégant. On grimpe, on suit des vires, l'escalade au départ n'est jamais difficile. Par contre, rien n'est bien distinct. Il est difficile de retrouver les détails décrits dans le topo. On avance pour venir buter sur un premier obstacle. Benjamin le franchi avec brio ! J'avoue que je suis un peu apeuré par l'obstacle. Je franchi cette partie plus en rampant contre les parois qu'en grimpant. Le bourrineur des alpes , l'usurpateur des 4000 a encore frappé. Je suis passé.

Et on grimpe, de droite puis de gauche. Ça fait longtemps qu'on ne voit plus les deux Suisses. Nous sommes livrés à nous même. Il y a 3 gendarmes « caractéristiques » décris dans le topo, le problème c'est qu'on ne sait pas si on est au premier, au second ou au 3ème. Ça nous fait hésiter régulièrement sur le chemin à suivre.

On rejoint en Nord une partie en neige. Ça fait déjà 4 ou 5 fois que l'on met puis qu'on enlève les crampons. Hésitation, encore, j'hésite à remettre les campons pour une portion qui semble courte. Je vais voir, mais la prudence me fais redescendre. Hop on chausse, on remonte, on a bien fais de cramponner, la glace n'est pas loin, les rochers non plus. Les crampons crissent mais on avance.

On opère une traversée sur la gauche. Une grande vire, on descend comme on peut. Et là , deux choix s'offrent à nous : soit un dièdre à gauche, soit une dalle à droite avec un spit. Bon, ben le spit attire, on remonte jusque là. Rejoindre le spit n'est pas chose facile. Pente gravillonneuse et exposée. Je rejoins Benjamin, la suite semble bien dure, trop dure. On décide d'aller voir de l'autre coté, ou comment perdre 20 minutes dans une hésitation. Je repars vers le bas, re-pente gravillonneuse exposée.

On rejoint le pied du dièdre. Benjamin se lance. Au pris d'un gros effort, il force le passage et installe un relais au dessus. C'est mon tour. La vache, c'est peu prisu. Je pars un pied à droite l'autre à gauche. Mes mains cherchent vainement de gros baquet comme prise. Il faudra se contenter de trucs fuyants... je déteste. Une fois de plus, je rampe. Je bourrine comme un sourd avec les bras, tandis que mes jambes cherchent à trouver d'inexistantes prises. Je suis plus une limace qu'autre chose, mais une limace en difficulté, ma bave n'adhère pas.... Le souffle court, je parviens à surmonte le dièdre. Je m’étale de tout mon long au dessus, je suis passé. Je ne suis vraiment pas un bon grimpeur, faudra que je travaille là dessus ! Bon, bref, je suis passé. Il faut repartir, alors on avance, lentement mais on avance.

 

Un peu plus haut, on se retrouve sur une vire en rocher pourri. Nouvelle hésitation, Benjamin décide de passer au dessus de moi avant de tirer à gauche. Il remonte à ma droite puis traverse au dessus, il met le pied sur une grosse dalle 1 m au dessus de moi. Une bonne grosse dalle de 1m50 sur 2 m. Mon regard perçois le léger mouvement de celle ci. Elle glisse au dessus de moi, je suis direct dans l'axe. Deux solutions s'offrent à moi : soit me déplacer de 2 m sur la droite, solution qui risque de prendre trop de temps ; soit me baisser et me coller à la paroi, la dalle pourrait me passer par dessus, solution rapide mais au résultat incertain. De toute façon, pas le temps de réfléchir, c'est plus un reflex qu'une réflexion, je me couche le long de la paroi. Me calant contre la roche. Dans un fracas la dalle tombe. Elle passe au dessus de moi, mais je ressens une douleur sur la cheville droite. Je hurle. Je me retourne, la première douleur est violente. Me voilà allongé sur le dos. Je ne sais pas quelle est l'étendue de la lésion. Je bouge le pied doucement. À priori, ça fonctionne, il n'y a pas de fracture... Ouf ! Je reprends mon souffle. J'essaie de rassurer Benjamin, mais je ne suis pas encore debout. J'ai encore bien mal, je ne comprends pas comment la dalle n'a pas brisé tous mes os en tombant dessus. Je me relève, lentement, il y a une petite douleur, mais rien de catastrophique, à priori pas d'entorse ! Quelle chance. Je lis dans le regard de Benjamin toute son inquiétude. Je le rassure, ça devrait aller et il n'est pas responsable. C'est juste un coup de malchance.

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On repart, la douleur s'estompe. Je boite à peine. C'est un miracle que la roche n'est touché que mon talon, c'est également un miracle que je parvienne à marcher. La dalle m'attendait, je vous l'avais bien dit ! J'essaie de comprendre, comment se fait il que je m'en sorte indemne. Les questions se bousculent. Est ce que je n'ai pris qu'un autre bloc plus petit sur le pied. ? Avais je le temps de me décaler sur la droite ? Je sens que Benjamin tergiverse. Il se sent responsable, il n'en est rien. On avance dans ces pentes monotone. On remet pour la nième fois les crampons. Des pentes de neige, tracées forcement, les Suisses ont passés par là. Pour le coup on avance bien, on rejoint des dalles faciles puis le fil de l'arête, à gauche dans les nuages, le refuge Margherita marque le sommet. On attaque la partie finale par de l'escalade facile. Benjamin part à gauche. Ça ne passe pas. Il me propose de repasser devant, je m’exécute, ça me fera du bien. Je contourne un gros bloc par la droite puis une pente de neige permet de gagner le plateau sommital. Je me moque de Benjamin qui m'a laissé passer devant pour ça ! On se retrouve heureux de cette jolie sortie au rocher délicat !

 

Reste juste un bout de glacier en dévers pour rejoindre la cabane. On progresse dans un joli paysage, la pointe Dufour à droite, le Lyskamm devant. Reste quelques mètres et nous voilà sur la terrasse du refuge. Le soleil a fait son apparition pour les derniers mètres ! Magnifique !

On prend le temps de se pauser, de faire quelques photos et de discuter.

Que faire demain, ?

On est à peine arrivé qu'on se demande quoi faire demain.

Bon la raison est simple, la météo n'est pas bonne.

 

On décide de manger au refuge et de checker la météo pour faire le point.

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Benjamin commande un bout de pizza, il fait chaud dans le refuge. Les gardiens ont l'air blasés. Mauvais signe, le refuge a l'air de se vider.

Effectivement, la météo n'est pas bonne, demain est annoncé pourri, on ne pourra pas faire grand chose. Soit on reste sur place et on passe la journée à glandouiller , soit on redescend pour trouver un autre objectif et on se repose en bas. (Au départ on avait pensé faire soit la traversée du Lyskamm, soit l'ensemble des 4000 qui descendent sur Gnifetti)

Bon on décide de descendre, notre projet d'ascension du Cervin a du plomb dans l'aile, pas question d'aller sur les pentes du Matterhorn s'il y a de la neige fraîche en quantité. Cette année pour moi , c'est la loose, il fait grand beau tout le temps, sauf quand je pars en montagne, et je suis obligé de jouer avec des systèmes météos compliqués.

 

1 h après on est sur le glacier et on croise une cordée des pays de l'Est. Chargés comme des mules ahanant sur la trace. Ils progressent peu, on les voit le plus souvent.. à l'arrêt pour récupérer du pas précédent (je me moque , mais il y a un peu de vrai)

Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal
Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal

On avance, on sent que le temps tourne. Les nuages s’amoncellent et on n'a pas envie de jouer à chercher la trace sur cet immense glacier trop crevassé.

Je galope donc, observant les 4000 alentour et regrettant de ne pas pouvoir en gravir un ou deux au passage. On passe sous les séracs avant de remonter vers le Lisjoch. A la descente je suis devant, et oui, je ne suis pas un bon grimpeur, mais comme bizuth suicide testeur de crevasse, je suis un champion. Au col hésitation, petit coup de GPS, la trace de celui ci part à gauche alors que la trace à pied semble partir à droite. On joue la sécurité, on part à gauche, en fait , ça va nous faire un détour par le bivouac Giordano et le pied de la pyramide Vincent, rien de bien grave. On laisse le joli bivouac et ses crevasses d'accès, avant de basculer. Au loin, la Punta Giordani me fait de l’œil, le seul 4000 gravi en famille avec tous mes enfants ! Un grand souvenir même si l’ascension en elle même n'a qu'un intérêt tout relatif ! Bref, je profite de la vue dégagé sur notre 4000, avant de poursuivre la descente. On rejoint une cordée qui monte. Le premier me demande l'altitude, en italien. 4000 m , c'était leur objectif du jour. Ils décident de faire demi-tour

 

Nous on poursuit, on récupère l'axe du glacier. En dessous une zone hyper crevassée, 4 grosses crevasses, la dernière est énorme. Plusieurs cordées la traversent et s'arrêtent juste après, on ne sait pas trop s'ils sont sur la première ou la seconde. Regroupement général. Incroyable, inquiétant, ils ne savent même pas s'il y a un pont de neige à cet endroit là. On arrive, je me décale et je décide de leur expliquer qu'ils devraient s'espacer et ne pas rester là (ils sont au moins 12, tous serrés et une autre cordée de leur groupe arrive) Je bafouille en Anglais en leur faisant des gestes, il faut qu'ils s'espacent, c'est dangereux de rester comme ça ! Bon avec mes gestes c'était plus intelligible que juste mon anglais. Le chef du groupe me lance un « ouai ouai » , genre « ouai ouai je gère », mais il ne change rien...

On continue étonné de ce comportement. On poursuit de crevasse en crevasse. On tire à gauche et ça continue, on en longe, on en traverse. Il fait gris à présent. On remonte légèrement pour passer au dessus de Gnifetti, Benjamin négocie une pause, je lui accorde.

Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal
Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal

La pause est courte (oui ,je ne suis pas un grand fan des pauses, et encore moins des pauses longues : la pause, ça ne sert à rien , ça casse le rythme!)

On repart sur cette petite glace vive assez désagréable à cramponner. Et bim, Benjamin se tort la cheville ! Flûte. On s'arrête, il râle un peu. Pas sûr qu'il puisse marcher demain si c'est nécessaire. Flûte on a notre projet de Cervin ou d'autre 4000 à gravir.

Je repars, un peu plus lentement. Benjamin marche prudemment mais il marche. On se retrouve dans le brouillard, on a coupé le passage par Gnifetti en prenant par la glace (ça évite les barres rocheuses) mais avec le brouillard ,je je ne suis pas hyper sur de moi, heureusement il y a des traces. On retrouve les rochers, on peut enfin enlever les crampons. Pour la suite, je sais qu'il faut prendre par des vires, et instinctivement, je trouve le début de la via ferrata, non visible depuis le sentier. Et c'est parti pour une partie plus physique, chute interdite. Pas plus interdite qu à 4000 m , mais interdite tout de même, quoique je préférerai mourir au dessus de 4000 m qu'en dessous, je trouve que ça fait plus prestigieux ! ( je sais, ça ne sert à rien, mais bon, cette idée me trotte dans la tête depuis un moment, alors je vous la livre )

 

Bon on descend dans des échelles, des barres pour se retrouver sur des vires. Je me rends compte que ça n'est plus la voie de montée. Je n'en dis rien à Benjamin, qui semble être dans le dur . Sa cheville endolorie y est sans doute pour quelque chose. Vire à droite, je merdouille pour trouver le bon itinéraire. Ça fulmine dans mon dos, mais étant donné que ça a été bien élevé, je n'entends rien. On retrouve le sentier, enfin sentier, il y a quand même de gros blocs à descendre et de grands pas à faire avant de rejoindre le glacier. En glace vive, parfois bien glissante. Il faut rester concentré. Benjamin s'inquiète. On ne voit pas la gare de téléphérique pourtant toute proche. Je le rassure. On poursuit la traversée du glacier puis une courte remontée avant de sortir du glacier et de rejoindre la benne. On achète nos billets. Puis on prend le téléphérique. A la station intermédiaire, il faut de nouveau acheter des billets. La vendeuse interpelle le cabinier lui demandant de nous attendre. Et ben pas cool, il part avant qu'on le rejoigne, il faut encore attendre. J'n profite pour rechercher un hébergement pour la nuit. 20 bonnes minutes plus tard, nous sommes dans sa benne. Un petit coup de télécabine plus tard on rejoint la station. Je laisse Benjamin et file à pied récupérer la voiture, bien loin à mon goût tout au nord du village...

 

Reste juste à récupérer Benjamin et à rejoindre notre hôtel.

Alpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta SignalAlpinisme : Punta Gnifetti - Signalkuppe : 4554 m Cresta Signal

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

Apoutsiak — alpinisme4000ValaisLes 100 plus belles

Une magnifique course comme on les aime.

Une journée magique où tout se déroule sans problème... La journée de rêve !

Une cordée typée cancoillotte...

 

Sur un sommet gravi il y a longtemps et surlequel j'ai également pris un but, à 10 minutes du sommet

Les 2 ascensions :

Juin 2007 : But à 3972 m sur l'arête Sud Est du Weissmies

Juin 2014 : Ascension par la Face Nord-ouest à ski

 

Vidéo :

2 vidéos pour cette traversée du Weissmies : une classique, la version intégrale : du parking au parking.
La seconde , uniquement tournée avec la Go Pro, pour bien visualiser les obstacles à la descente (crevasses et séracs !)

Je vous conseille de regarder les deux !

Vidéo de l'intégralité de l'ascension du Weissmies

Crevasses et séracs lors de la descente face Nord (Go pro hero 6 HD)

Topo

Almagellerhütte

Depuis Saas Almagel

Se garer sur le parking à gauche à l'entrée du village (5CHF par jour)  1670 m

Il faut remonter le sentier qui mène à Almagelleralp (2192 m)
puis toujours en suivant le sentier , rejoindre le refuge 2892 m sous le Dri Horlini - Almagellerhütte (3-4 h)

Sommet :

Le deuxième jour, remonter les pentes du Zwischenberengpass (3270 m) puis prendre au nord (à gauche de l'arête) pour passer le premier  mamelon avant de rejoindre la neige sur l'autre versant (Est) . 
Le but du jeux est de remonter le névé le plus haut possible pour rejoindre l'arête Sud Est. Ensuite il s'agit de suivre l'arête jusqu'à l'antécimes 3967 m (pas de II III max) puis de suivre l'arête neigeuse effilée puis les rochers jusqu'au sommet.  Compter 4 h environ pour le sommet (ça peut pas mal bouchonner les jours d'affluence)

 

Descente :

Le retour peut se faire par la même voie ou par la voie normale (glacière)

Descente face Nord ouest

Descendre l'arête Sud Ouest jusqu'au col précédent le point 3815 CNS- Prendre alors la direction Nord Ouest  et descendre au mieux avant de bifurquer Nord Est afin de passer entre les crevasses

Rejoindre le bas du glacier, le traversée et rejoindre la station de Hohsaas (3101 m)

Nous sommes redescendus à pied jusqu'à Kreutzboden (2398 m) , possibilité de louer des Monstertrotti pour rejoindre Saas Grund (19 CHF)

Un bus permet de rejoindre Saas Almagel (3.6 CHF)

Topo Weissmies arête Sud Est

Topo Weissmies arête Sud Est

Un Dimanche de libre au milieu d'un océan de journée de travail avec le grand beau annoncé. Dans ma petite tête de petit alpiniste, l'occasion  était belle pour aller gravir le Pleureur en solo. Dans un coin de ma tête il y a une autre option : Gravir le Weissmies depuis le pied , et en faire la traversée. Ça serait assez classe, mais il me faut un partenaire de cordée. Bastien, avec qui je suis en contact depuis un moment est dispo, ça sera l'occasion de le rencontrer sur une jolie course. Et ça me changera des cordées internationales, Belgo-Suisse, Italo-Suisse, Roumaino-Française ou autre. Là, on va former une cordée qui fleur bon la cancoillotte ou le Comté, une belle cordée Franc-Comtoise, si tant est que la Haute-Saône fasse parti de la franche Comté...

Bref, Samedi soir, en route vers le Saastal, je récupère Bastien et nous voilà papotant sur la route des Alpes.

On a tellement papoté, qu'on est déjà arrivé. Il est 19 h 30 , le parking est au cœur du village et assez peu propice à une nuit dans la voiture. On se fait un petit pique nique dans le champs d'à coté. J'organise ma petite voiture en mode nuit et j'essaie de dormir. Il est 20 h 30. Bastien est parti dormir dans la forêt au dessus, on s'est donné rendez vous à 1 h 30 demain

C'est la loose, il y a plein de piétons qui passent juste devant ma voiture et un minibus qui n’arrête pas de faire des aller retour, La nuit est plutôt mauvaise...

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

1 h 30, forcement, je me suis endormi, et l’alarme du téléphone me tire un peu brutalement des bras de Morphée. Je m'habille, Bastien me rejoint, on déjeune en peaufinant nos sacs. L'idée est de gravir le Weissmies à la journée en montant par l'arête Sud Est, en descendant Face Nord Ouest jusqu'à Kreuzboden, puis louer des Monster Trotti pour rejoindre Saas Grund.

Et c'est parti, il fait nuit noire, et on remonte le sentier, sous la lueur des frontale. Saas Almagel étale ses quelques lumières en dessous, une cascade invisible chante dans la nuit. On prend un petit rythme tranquille, mais efficace. La balade nocturne se passe bien. et on rejoint Almagelleralp et ce qui ressemble à un hôtel. On ne traine pas, la promenade se poursuit. On aperçoit les frontales de deux alpinistes qui nous précèdent. Et rapidement, on se rend compte qu'il y en a  d'autres qui nous succèdent. On aspire à rattraper nos prédécesseurs tout en espérant ne pas se faire laisser sur place par nos successeurs. J’imagine que le même type de pensée doit leur traverser l'esprit... Ah ce monde de compétition.

Bref on avance sur le sentier qui grimpe bien.

On passe à coté d'une tente au milieu de nul part, et puis zou... plus de sentier. Bon on essaie d'imaginer où il a bien pu passer mais on ne trouve rien, heureusement les frontale des précédents nous aspirent, ils sont en train de faire une pause sur le sentier à notre gauche. Parfait ! Nous revoilà parti vers la cabane qui s'approche à grands pas. Je propose une pause, validée par Bastien. Cela fait 3 h qu'on marche, on est dans le timing "rapide" que j'avais imaginé. Parfait !

  Les dernières cordées qui ont dormi là quittent le refuge.  Nous on se ravitaille. Je me bois un petit red bull, en guise de café (je sais c'est mal, mais c'est ma façon de gérer ces journées à rallonge....)

 

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

La pause est courte, on est déjà reparti, à l'arrière des cordées repues par un bon sommeil  au refuge. La suite est balisée de façon impressionnante, des flèches bleues et blanches inratables ! On avance, on rejoint les premiers névés, quelques dalles à remonter en adhérence. Les soleil point, faisant rougir la chaînes des Mischabel, je vois même le Täschhorn qui me nargue !

Quand prendre LA bonne photo, on avance, on s'arrête, la vue est différente, la couleur aussi, cela passe du violet, au rose, puis à l'orangée avant de donner leur couleur "normale" aux montagnes.

Avec le lever de soleil, que l'on espérait avoir au col, on a perdu un peu de temps à mitrailler le moment. On dépasse les premières cordées juste avant celui-ci. On en profite pour admirer le paysage, les rochers rougis du sommet juste au sud et la mer de nuage sur la plaine du Pô.

On repart, avançant assez efficacement, on rejoindre le gros névé en versant Est. Le soleil nous réchauffe, on a la pêche et la journée est magnifique. Au dessus de nous des dizaines de cordées. On en dépasse une de temps en temps, la remontée du vallon neigeux est facile, mais la neige est bien gelée ce matin et vu qu'on n'a pas mis les crampons, prudence quand même.

Au dessus, il faut les mettre, petite pause avant de repartir, toujours dans le vallon. On opte pour la variante qui reste dans le vallon neigeux avant de rejoindre l'arête. Les cordées sur l'arête se détachent avec derrière l'Allalinhorn... magnifique !

On rejoint l'arête pour la partie grimpe, on enlève les crampons et c'est parti.

 

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
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Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

On a décidé de ne pas s'encorder. L'idée est bonne , mais on dénote avec les autres, qui tous ont choisi la corde pour se relier. La grimpe, dans mon souvenir, n'est jamais très technique (j'avais gravi l'arête en solo, avec de la neige en 2007 ! et oui, ça commence à faire un moment ) l'avantage, c'est qua ça ne prend pas longtemps pour dépasser.

L'ambiance est bonne, on papote, j'avoue que je me sens en pleine forme, l'avantage de faire des 4000 tous les 15 jours, l'acclimatation devient un peu permanente.  Je partage quelques mots avec quelques uns des alpinistes sur l'arête. Tout en en profitant pour faire des images pour la vidéo (voir au dessus ;-) )

Comme souvent, je suis surpris par les raideurs de quelques passages rocheux, mes souvenirs les ayants complètements effacés ! Faudra que je travaille la mémoire. Le rocher reste bon, la plupart du temps , c'est de la rando, à d'autres, ça grimpe un peu, ça n'est jamais très dur de trouver des prises. Il y a parfois du monde, on patiente, mais souvent, les cordées nous laissent gentiment passer ! Et hop on poursuit la progression, passant d'un groupe de Suisse en cours de validation chef de course CAS, à un guide avec deux débutants, qui tire ses boulets sur la course.

On rejoint tranquillement l'antécîme, juste le temps de mettre les crampons et de s'encorder pour l'arête finale.

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
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Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

Le paysage est magnifique, on est sur cette jolie arête, les Mischabel à gauche et le Lagginhorn et le Fletschhorn à droite. Une petite partie en mixte amène à une seconde antécîme  qui elle permet de gagner le sommet ! Yes !

Superbe, lors de mon ascension de 2014, par le versant Nord Ouest, j'avais atteint le sommet dans le brouillard. Là, c'est un superbe ciel sans nuage qui nous accueille !

Bon, lors de mes deux ascensions, j'étais seul, là, il y a du monde je cherche un endroit un peu abrité du vent pour la pause.

Photos, vidéo, on profite presque une demi heure au sommet !

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
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On change d'encordement, on allonge, pour la descente, annoncée spectaculaire cette année ! Et c'est parti, on traverse les premières petites crevasses un peu en dessous du sommet. Juste pour se mettre dans l'ambiance, on parvient à un collet pour une pause technique, oui, je pensais avoir un problème avec la Go Pro, en fait, ce n'était rien.

On repart vers le bas, pour croiser la première grosse crevasse alors que je chantais "Yellow submarine" avec mon joli brin de voix. Bon, j'avoue que ça m'a calmé, je me suis tu pendant la traversée.

On commence à croiser des cordées en provenance de Hohsaas. Souvent des cordées avec guide. Et, étonnamment, autant les guides versant Saas-Almagel étaient sympa et avenant, autant ceux là semblent faire la gueule. Aucun ne me lancera un bonjour avant d'avoir reçu le mien, et leur bonjour ressemblera souvent plus à un grognement qu'à une véritable salutation. J'essaie de comprendre ce phénomène. Peut être la routine de monter sur un glacier exposé pour gagner sa croûte...

Bastien fait pourtant des efforts pour ne jamais gêner les cordées qui montent, sortant de la trace bien avant de les croiser et s'arrêtant si nécessaire.

 

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

En dessous, on croise un gars en solo, en cette saison , avec les crevasses qu'il y a , ça doit être chaud !

On rejoint une petite épaule avant de bifurquer à droite, au cœur du glacier. Bim, une énorme crevasse, plus spectaculaire que dangereuse. Ensuite, la trace louvoie, en longeant une lèvre  supérieure. Elle traverse à droite, à gauche, je scrute du regard les séracs au dessus... Pas sûr qu'on soit bien à l'abri.

On parvient au spectaculaire passage de la descente, dans la crevasse. Bastien se lance, je le suis , la crevasse a la bonne idée de craquer à mon passage, pas glop !

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
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Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

De l'autre coté, il reste une descente raide, la sentier glacière fait de jolis virages tout en coupant une crevasse verticale par 3 fois.

Premier pas , un peu impressionnant mais ça passe... en dessous, c'est plus large, il faut sauter avec un pied d'appui précaire. Petit coup de stress, et petit saut, j'observe au passage l'abîme, la crevasse est gigantesque, du dessus elle parait petite...  Le troisième passage est une promenade de santé, on se retrouve sur le plat du glacier que l'on traverse pour rejoindre la rive droite. Courte désescalade avant d'enlever les crampons !

Alors que toutes les cordées vont s'arrêter à Hohsaas, on a décide de descendre à pied jusqu'à Kreuzboden.  On parle de projets montagnes mais pas que. Une randonneuse en jupette vient égayer notre descente. Nos yeux avides et concupiscents sont en accords avec nos esprits débauchés. De projets "montagne" on en vient à parler projets "mariage". Seulement il y a un os, et de taille, la belle a déjà un Don Juan. Et le type à l'allure patibulaire ne semble pas homme à se laisser piquer sa dulcinée sans broncher.

C'est un peu penaud que nous poursuivons la descente, des images plein la tête...

Voilà Kreuzboden

Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest
Alpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord OuestAlpinisme : Traversée du Weissmies 4023 m - arête Sud Est - face Nord Ouest

Voilà Kreuzboden. Mais où sont les Monster trotti qu'on avait loué lors de notre descente au Lagginhorn. On fini par entrer dans la station, ils sont là... Yes. L'employé de la station me donne une fiche avec les instructions, logiquement, il faut une pièce d'identité. On a tout laissé à la voiture (chut , faut pas le dire !) Je négocie nos sacs à dos, remplis d'ors et d'encens, qui feront office de caution, le type accepte. Re Yes.

On paye, et on demande des VTT plutôt que des trottinettes. Il n' y a pas assez de VTT, on aura droit à un VTT et une trottinette, à partager.

Et c'est parti pour une jolie descente bucolique. On a vite l'impression que les engins n'ont jamais été révisés, les freins grinces, les amortisseurs couinent, la direction est imprécise. On s'amuse quand même sur la piste puis la route. Les kilomètres s'enchainent dans ces magnifiques paysages, juste le temps de rejoindre Saas Grund, je parviens à choper assez vite un bus qui m'amène à Saas Almagell ou la voiture m'attend, reste juste à rentrer

 

Merci Bastien !

 

Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m

Apoutsiak — alpinismeMassif du Mont BlancDômes de MiageLes 100 plus belles

Partir en amoureux pour la traversée des Dômes de Miage, le rêve.

Mais quand la météo ne laisse qu'une petite fenêtre, et que les crevasses s'en mêlent... ça pimente la sortie !

 

Vidéo

Topo :

Refuge : du parking de Cugnon prendre le sentier qui permet de gagner le refuge de Tré la Tête (2 h 15)

De Tré la Tête 2 options :

  • soit par la passerelle (option non choisie, les échelles étaient fermées en Juin 2020 du fait d'éboulements)
  •  soit par le glacier de Tré la Tête (lire ci après)

Prendre le sentier qui part au dessus du refuge de Tré la Tête et rejoindre de grandes dalles qui marquent le début du mauvais pas. Suivre au mieux le sentier qui longe des barres rocheuses et en surplombent et rejoindre la plage au pied du glacier de Tré la Tête.

Remonter le glacier en rive droite (caillasse) sente, cairns difficiles à suivre, jusqu'à venir buter contre de grande barres rocheuses.  2 options : remonter la barre en prenant tout à droite et en remontant le long du glacier. Soit (ce que nous avons choisi) remonter les pentes à droites pour gagner la rive gauche du glacier remonter quelques mètres avant de revenir au dessus rive gauche (tout en cailloux, toujours !)

Remonter la rive droite, une portion de 50 m de déniv en glace noire (pente à 40°) désagréable.

Au dessus, passer par dessus la rimaye en rive droite et repérer la sente qui remonte vers le refuge (c'est la bonne) l'autre option est de poursuivre plus loin pour remonter au mieux vers le refuge par le chemin d'hiver.

Sommet : Dômes de Miage

Remonter de 50 m au dessus du refuge puis poursuivre à flanc avant de descendre légèrement pour passer sous l'éperon de la pointe des conscrits. Prendre pied sur le glacier et le longer au mieux  en restant rive droite (crevasses ) passer le point 3169 m (carte ign) en restant rive droite puis par un mouvement enveloppant (gauche droite) venir vers l'éperon qui descend du sommet principal des Dômes de Miage . Longer l'éperon en restant proche de lui (crevasses ) puis gagner le col des Dômes (3564 m) du col , revenir légèrement versant Tré la tête et remonter le petit goulet en pente raide et tirer vers la droite qui permet de gagner le Dôme 3633 m. Redescendre au col suivant et remonter le Dôme que tout le monde connait (ne pas oublier de faire quelques photos ) on gagne le premier dôme central  3666 m puis le second, dôme occidental (3666 m)

Attention aux corniches sur la traversée

Descendre alors sur le glacier d'Armancette en restant le long de l'arête (à main gauche) on rejoint le col de la Bérangère 3348 m  (échappatoire, possibilité de rappels pour rejoindre le glacier de Tré la tête (pour mémoire, avant on montait là en crampons !) (l'autre échappatoire est de descendre le glacier d'Armancette à pied (crevasses )

Longer le pied du col puis par un petit couloir de 20 m gagner l'arête du col que l'on suit au mieux pour venir buter sur les pentes plus raide de l'aiguille de la Bérangère, remonter les premières pentes en restant proche de l'arête puis tirer à gauche pour viser une grosse dalle sur l'arête que l'on contourne par en dessous. Gagner l'arête et redescendre quelques mètres , la suite se fait sur le fil de l'arête, un petit pas d'escalade en II permet de gagner le sommet.

 

Descente : suivre l'arête Sud Est de la Bérangère sur une 50 aine de mètre avant de basculer à droite pour gagner des pentes moins raides. Descendre plein sud avant de tirer à droite sur le plat (ouest) pour passer un collet. La suite se fait dans des pentes douces, en neige, orientation Sud Ouest. On rejoint le refuge parfois sur les fesses quand les conditions sont bonnes !

 Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m

Récit

Sandrine elle n'aime pas les orages

Sandrine elle n'aime pas les crevasses

 

Tout est dit, et ce week-end, j'ai prévu d'emmener ma belle aux Dômes de Miage. Pour moi une des plus belles courses des alpes. Toute la semaine j'ai inspecté la météo, comparé les bulletins, il me faut me rendre à l'évidence : il y a peut être une fenêtre météo le samedi matin mais elle n'est pas flagrante. Mon légendaire optimisme prend le dessus. Je la vois, je la sens, elle est là, elle est courte , mais de toute façon, même en son absence, je la verrai, je veux aller en montagne.

Nous voilà parti, tôt le matin de la maison; passage par le Vieux Campeur  afin d'admirer les dernières nouveautés et vider un poil le compte en banque. On en profite pour acheter un bon pique nique dans une bonne boulangerie, et direction le parking de Cugnon.

On s'équipe, on pique nique, et on part.. flûte, Sandrine a oublié un truc à la voiture, et hop un aller retour... Elle revient, flûte, j'ai oublié un truc à la voiture, second aller retour ! on a perdu 10 minutes, le vrai départ est donné. On remonte le sentier du refuge de Tré la Tête , moi devant, imprimant le rythme, Sandrine, polie derrière, sage et concentrée.  Plus on s'élève, plus on sent le vent, le foehn annoncé est bien là, il devrait se stopper demain matin, heureusement d’ailleurs, car demain matin on est sur l'arête, ça sera quand même tout de même mieux de ne pas se faire embarquer par le vent.

Bref , on monte, le vent fait frétiller tous les végétaux , c'est beau, mais ça fait un bruit constant.  on débouche à Tré la Tête pour une courte pause. En montagne, les pauses sont toujours trop courtes.

on a mis 2 h 15 pour arriver ici, j'avais annoncé 2 h 2h 30, et vu qu'au départ on a fait nos inutiles aller retour...

 

 Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m
 Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m

Au dessus de Tré la Tête, on suit le joli sentier. C'est bucolique, mais ça grimpe. Dans mon élan, je me fourvoie, on redescends hors piste et on rejoint le sentier.  Le vent est fort, rendant tout discussion difficile, on se fait un peu balloté, le foehn s’engouffre dans la gorge du mauvais pas, on est juste en face d'un énorme ventilateur.  D'un signe de main, j'indique à Sandrine de passer juste au dessus d'un rocher, je poursuis sans me retourner, 10 minutes plus tard, je suis au "sommet" du mauvais pas, je me retourne, personne.

Inquiétude. Je scrute, en haut, je scrute en bas. Personne.

Au loin, plutôt au dessus, je vois une silhouette.

Je ne comprends pas.

Qu'est ce qu'elle fait là haut. "Bah oui, tu m'as dit d'aller au dessus" et ben quand je lui ai dit de passer 3 m à ma gauche, elle a compris qu'il fallait monter dans la pampa à gauche. Et elle a galéré pendant le dernier quart d'heure sans comprendre mon intention. Bon désormais, je la ferai naviguer dans mes pas.

On attaque la descente du mauvais pas. Le glacier semble bien loin et bien couvert de cailloux au loin. Le vent projette les embruns des cascades dans nos tronches fatiguées. Ça monte, ça descend, ça longe, avant de redescendre sur la plage. Oui, le glacier s'est retiré, il laisse la place à une jolie plage de sable.

Malheureusement, il y a le mistral aujourd'hui, et on peine à tenir debout dans ce goulot d'étranglement. Pas de farniente, et je commence à voir qu'on va peut être être juste au refuge. Enfin quand je dis je, c'est plutôt Sandrine qui me l'a fait remarqué.

Bon je fais semblant de rien, mais n'en pense pas moins...

 

 

 Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage - 3673 m
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La suite, heureusement que la gardienne m'avait donné l'indication de "bien rester en rive droite"

Oui, avant, il suffisait de  remonter le glacier, tranquille pépouse, en pente douce en suivant les cairns et la sente en rive gauche ou au centre. Mais ça, c'était avant !  Aujourd'hui, c'est tout à droite, une sente pourrie, quelques cairns au milieu des cailloux. J'ai trouvé ça pas trop glamour, Sandrine encore moins.  J'avance , je prends quelques mètres d'avance, pour repérer le cairn suivant au moment ou Sandrine me rejoint! On finit par rejoindre un névé qui mène au pied d'une énorme barre rocheuse peu sympathique. Bon,  par où ça passe. Soit par une dalle qui semble scabreuse ( mais qui respecte la consigne de la gardienne) soit en faisant un détour par la droite (rive gauche du glacier) avant de revenir en descendant pour contourner l'obstacle.

Sandrine n'étant pas une grande grimpeuse, je pense que mon option 2 est la bonne, si elle passe . Croisons les doigts pour ne pas croiser de crevasse.

Au dessus on voit les 4 qui sont partis 1/2 h avant nous du parking.

Je pars pour mon contournement d'obstacle, rocher pourri sur de la glace. Je galope quand même pour voir si ça passe, et... ça passe. Ouf, Sandrine m'aurait tué. On aurait retrouvé mon corps éparpillé au 4 coin du glacier. Suicide ou accident se serait interrogé la marée chaussé, passant à coté de la bonne hypothèse : un apoutsiakicide ! Bon vu que ça passe, mon corps reste sans solution de continuité. Je redescends quelques mètres, traverse quelques crevasses bouchées par des rochers et rejoins un névé.

 

Petite pause pour s'encorder, au dessus de nous une belle pente de glace grise nous attend. L'inclinaison n'est pas extrême, mais il serait extrêmement désagréable de s'en coller une.

Le temps de vider le sac , oui, j'ai eu la bonne idée de ranger les crampons au fond ! Le foehn toujours présent emporte mon sac à viande (obligatoire en cette période de Covid) , un bâton et une casquette. Je cours comme un dératé à la poursuite de mon précieux matériel, et le récupère. 

On s'encorde, on sort les piolets. Et c'est parti. Je fais un détour pour tâter le bas de la glace vive, mais surtout pour la faire tâter à Sandrine, je sais qu'elle stresse, je veux lui montrer que ça tient. Je sais également que c'est sans doute le passage le plus délicat de la course, le seul passage en glace.

Le détour est fait, ça la rassure à peine, on reprend le névé pour le remonter au plus haut avant de remettre les pieds sur la glace. J'avance doucement, corde tendue, court, extrêmement court. Je parle à Sandrine. Le foehn continue de nous bousculer, mais ma lourde masse est un atout ! Je parle à Sandrine pour la rassurer. on avance sur cette pente de glace, une chute serait désagréable mais pas grave, en dessous le névé semble vouloir nous accueillir avec joie. La pente se fait moins forte, on retrouve la neige, trempée et un replat.

Sur les sommets en vue, le foehn fait son effet, de lourds nuages bourgeonnent et tombent en face Nord. Pas sûr qu'il fasse si beau demain.

Je rejoins la moraine. Je laisse Sandrine partir devant tandis que je range le matos. Elle galope au loin, je la suis.  On se retrouve sous le refuge, à l'endroit où on y monte en ski de rando. On rattrape l'arrière du groupe de 4. On remonte alors un mauvais pierrier avant de retrouver une trace sur un névé. Le foehn finit de nous user. Un bruit constant, une force qui te déséquilibre par moment.

On arrive au refuge un poil fatigué, Sandrine est dégoutée par la montée. J'espère que demain il va faire beau, sinon je ne donne pas cher de ma peau...

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Soirée en refuge, bon on est arrivé à 6 h , le repas est à 7 h , ça nous laisse juste le temps de nous installer, rien de plus. Nous sommes seulement 8 au refuge ce soir. On mange un excellent repas, puis on discute avec les autres cordées. On a tous observé une petite fenêtre météo. Finalement, le guide et son client renonce à partir pour le sommet et se contenteront de la Bérangère, comme 2  des 4 alpinistes que nous avons côtoyés à la montée. On ne sera que 4. Ça fait pas beaucoup pour tracer sachant que la trace est à faire et que Sandrine ne tracera pas.

 

On se couche vers 8 h 30, sans certitude. La fenêtre de notre chambre tape sous les coups de bouttoir du foehn. Réveil à 3 h 30.

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3 h 30, le réveil sonne, j'ai bien dormi, Sandrine aussi. On s'équipe, on déjeune, puis on se retrouve en bas avec l'autre cordée. Derniers préparatifs, le casque, les frontales. 4 h 15, c'est parti. On part devant, l'autre cordée 5 minutes derrière. Il y a une trace, ouf. La neige a du être difficile à tracer, une grosse croute de 15 cm puis en dessous une trace assez profonde. Après une petite montée, voilà que la trace part à flanc, classique.  On avance l'un derrière l'autre. Il y a encore pas mal de nuages sur la Lex blanche, le foehn est encore là, j'ai un peu de doutes concernant la fenêtre météo. 

On redescend pour passer sous l'éperon qui descend lui aussi de la pointe des Conscrits, traversée d'une coulée d'avalanche. Et... plus de trace ! Enfer et damnation ! On n'est pas rendu. Je m'attelle à la tache, et vu que je suis un peu lourd, c'est ardu. La couche de croute casse en un jolie rond puis je m'enfonce. Malgré l'effort, je parviens à trouver le rythme.  On opère une pause pour nous encorder, l'autre cordée passe devant. Un peu de repos.

Encordés, on repart vers l'avant, et on rattrape la cordée. Forcement ils tracent et c'est plus facile. Bon, eux ils s'enfoncent moins car ils sont plus légers mais bon. On ne va pas revenir en permanence sur mon léger surpoids chronique ...  Hop je reprends mon tour pour mon 1/4 d'heure de traçage avant de le laisser quand ils me proposent de retracer.  On se retrouve en rive droite du glacier à couper les crevasses cachées par les dernières chutes de neige. Le premier tape avec son bâton les crevasses qui hurlent de douleur, tout ça pour en voir les bords. L'endroit n'est pas sympathique. Je finis par décider de descendre plus bas , à un endroit moins zébré d'obstacle.

Sandrine m'a dit qu'elle préférait la technique de tapage de crevasse plutôt que celle du grand bourrin qui avance sans réfléchir. Elle va plus vite (la technique, pas Sandrine). Deux nouvelles, une bonne et une nouvelle, la bonne : on avance plus vite, la mauvaise, on se retrouve devant alors que j'avais tracé il y peu.

Mais j'avance...

 

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Me voilà sur le plat du glacier, j'opère un virage à droite, et ô miracle, par moment je tiens sans percer la croute. Me voilà tel un équilibriste essayant d'avancer en me faisant léger. Quand je me retourne, je vois Sandrine qui fait ça sans effort. On a largué la seconde cordée. Ils me rattraperont plus haut, me dis-je...

Le foehn nous apporte les nuages à proximité du col infranchissable, rendant l'ambiance austère. Et ma fenêtre météo. Je tire à présent sur am gauche, évaluant les endroits où vont se trouver les perfides crevasses. Je fais au mieux.

Tout à coup, un cri

C'est Sandrine. Je me retourne

Elle est dans une crevasse

Les deux pieds, presque jusqu'à la taille.

Mon cerveau travaille tout seul, évaluation de la situation : "pas bonne"

Encordement : "Correct, encordement long, corde tendue"

Panique : "Zéro"

"Essaie de remonter" Je lui lance

Mais Sandrine n'y parvient pas, ses crampons ne parviennent pas à atteindre le bord de la crevasse.

"Attends"

Je pause tranquillement mes bâtons et mon piolet

ET JE TIRE COMME UN SOURD !

Et je la sors (bah oui, elle est pas très lourde !)

Et là c'est la petite aparté de Sandrine et les crevasses. Oui, Sandrine elle ne sort pas souvent haute montagne, mais elle a le don, pour tomber dans les crevasses. Il y a près de 25 ans, au Dôme de la Lauze, 40 cm de neige fraiche, elle s'était là aussi retrouvée avec les hanches sous le niveau de la neige, position désagréable. Elle a également passé le pied dans des trous à la Punta Giordani entre autre. Elle n'aimait pas les crevasses au départ, ça ne s'est pas arrangé. La journée aux Dômes n'a rien donné de bon de ce coté là.

Bon bref, je suis un peu le héros de l'histoire, j'ai sauvé Sandrine de la crevasse. à la fois c'est moi qui l'ai amené là.  Elle n'avait qu'à pas marcher 1 m à coté de ma trace ... D’ailleurs aujourd'hui on est vite un héros. Pour un oui ou un non on devient un héros alors qu'on fait que son devoir, son travail, mais bon laissons là ces réflexions et revenons à notre maléfique et machiavélique glacier (si tant est qu'il puisse l’être )

On repart, et j'entends régulièrement : "crevasse à droite", "crevasse à gauche". Elle me fait rire, les crevasses sont à plus de 70 m. J'ai même droit à un attention aux séracs alors que le danger est absent. Je crois que je l'ai stressée...

Le brouillard s’épaissit, je n'y vois plus à 5 m quand j'arrive à un trou, on dirait une énorme crevasse. Impossible de savoir s'il faut descendre dedans , s'il faut revenir un peu en arrière. J'attends que ça se lève. En fait, ça passe tout droit. J'avance, la neige n'est plus croutée , mais c'est de la poudre tassée dans laquelle, toujours, je m'enfonce.

La remontée du col est longue, dans le vent, dans le brouillard qui se déchire, la fenêtre météo est à 9 h, elle se termine à 12 h. Sur le Dôme Oriental, un nuage de foehn s'est formé, il est emporté , à vive allure, par le vent !

 

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On arrive au col, enfin. Je vois que Sandrine est dans le dur. je sais qu'elle sait que des orages sont annoncés cet après midi et qu'elle ne veut surtout pas se les prendre. Avec la trace on a pris du retard (1 h 30 environ) mais je reste optimiste (je suis toujours optimiste) Je faisais semblant de lui proposer d'aller au sommet Est, je sais qu'elle va refuser, ça lui donnera l'impression d'avoir le choix. L'autre cordée arrive quand on repart pour la traversée. Le ciel s'est un peu éclairci quand j'attaque le petit couloir. Le neige est parfois inconsistante, mais je progresse bien, remontée du couloir puis traversée, une petite arête et voilà le premier Dôme et la vue incroyable sur le Dôme central.

Courte pause, tout est à tracer et j'ai bien l'impression que je vais me faire toute la course devant.

on repart vers le Dôme central, la descente est courte puis c'est un peu la bagarre. La qualité de la neige est vraiment variable. Je m'enfonce parfois jusqu'au genou, il faut se méfier des corniches. Je bataille pour remonter jusqu'au sommet alors que c'est si simple en condition normale. Le ciel bleu a laissé la place a un ciel gris, je suis content d'arriver au sommet ! Yes!

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La suite de la traversée reste technique. J'avoue que dans l'effort je ne profite pas beaucoup de la vue. D'autant plus que je sais qu'à la fin, l'aiguille de la Bérangère nous attend. J'espère des traces de descente, mais je n'y crois pas trop.

Dernier sommet, nos 2 acolytes nous rejoignent et nous remercient pour la trace. Je négocie un vin chaud au refuge. Sandrine retrouve le sourire, elle sait qu'il ne reste plus que la Bérangère à gravir.

On attaque la descente, Sandrine devant, avec son genou délicat (oui Sandrine a super mal au genou depuis 15 jours !) Bref , on descend tranquille, tout en traçant. Derrière la Bérangère, le ciel est sombre, le mauvais temps est là, la fenêtre se referme. Pourvu qu'on ne se choppe pas l'orage.

On est en plein ciel avec la vallée de l'Arve à nos pieds.

Le contraste entre la neige et le fond de vallée est intense. Je guide Sandrine pour descendre au mieux, on travers quelques grosses coulées d'avalanche et on rejoint le col de la Bérangère. Je passe voir à quoi ressemble son versant Tré la Tête que j'ai remonté en 1995 (oui, ça date) à l'époque on remontait là par un couloir en neige. Ben y'a plus rien. Pour info, on peut faire des rappels (dont je ne connais pas la distance pour descendre).

Bon maintenant, j'ai décidé de tout tracer, je ne vais pas lâcher le morceau maintenant. C'est quand même classe de tracer une course comme ça !

Je scrute la Bérangère, je ne sais pas exactement ou remonter le col même si je suis passé par mal de fois par ici; je tente une première approche mais je tombe sur une dalle versant Tré la Tête, je redescends et je trouve un petit couloir, neige inconsistante, grands pas , et hop, je me retrouve sur l'arête du col. J'avance prudemment mais j'avance. Il fait gris à présent. Je sue à grosse goutte, et de la buée envahie mes lunettes.  Je décide de les ôter, la luminosité est faible. De toute façon, je n'y vois pas assez bien pour choisir correctement mon itinéraire. Je reste sur l'arête du col, tout en rassurant Sandrine, avant de venir buter sur la pente de la Bérangère. La suite, je l'ai bien en tête; Je remonte la pente raide puis traverse sous le gros bloc pour rejoindre l'arête.  Courte descente puis petite remontée sur le fil (il y a 2 ans, avec Yves j'avais cassé un crampon dans le mixte pourri un peu en dessous, je ne me souviens plus pourquoi l'arête ne passait pas) . C'est plutôt rando. Je sais qu'il ne reste plus grand chose. Juste un petit pas d'escalade. Je lis dans le regard de Sandrine son inquiétude.  Je remonte rapido le petit bloc et l'aide à me rejoindre, je termine la trace jusqu'au sommet ... YES.

Sandrine arrive heureuse. Le grésil est là, mais on devrait être vite au refuge.

L'autre cordée arrive, ou plutôt elle sort du brouillard . On papote, et on ne traine pas. On attaque la descente, esthétique sur la petite arête avant de retrouver le grand névé. Je m'enfonce , à fond, je n'aurai fait que ça toute la journée. On fini par se décorder et enlever les crampons. Je dis à Sandrine de partir devant, je rangerai le matos.

La manœuvre de rangement prend du temps, Sandrine est loin devant. J'ai toujours peur qu'elle se perde... Je pars donc le dernier. Je glisse sur les fesses quand je peux. Mais mon sac s'enfonce souvent pas mal et il me faut marcher. Je rattrape la cordée , et dépasse ses deux membres. Je vois au loin Sandrine dévalant les pentes. La neige , à présent , c'est le grosse soupe infâme. J'avance rapidement et rejoint le refuge ou un bouquetin m'accueille. Le truc qui est bien, on a décidé de redormir là et de ne descendre que demain.

Quand je rentre dans le refuge, je vois le piolet de Sandrine, ouf, elle est là. Je range le matos et fait sécher dans le séchoir les fringues humides. Quand je rentre dans la grande salle, je suis fier comme Artaban. Sandrine est là, elle est arrivée il y a 20 minutes ! Pas mal pour quelqu'un qui a mal au genou ! . on papote, on debriffe. On donne même quelques infos concernant les conditions à des guides (la classe non ?)

L'autre cordée arrive, on papote. on mange une omelette au reblochon, divine avant une sieste tout aussi divine . Il neige tout l'après midi. Les cordées qui arrivent au refuge, sont trempées.

Vin chaud (promis) merci -  repas du soir et au lit.

Ce soir, le refuge est plein

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6 h, on déjeuné tranquille avant de quitter le refuge. il a neigé 20 cm, on attaque la descente dans une bonne ambiance. On met les crampons pour les névés raides. Sandrine me fait rire en se moquant de moi et de mon coté "chef". On rejoint le glacier et sa pente de glace qui stresse Sandrine. Quelques coups de crampons et de piolet plus tard on est en bas. No soucy. On opère le même contournement pour  éviter la portion d'escalade. En dessous on observe une magnifique cascade. Puis c'est la longue et désagréable descente du glacier tout en rocher.

Heureusement la plage nous attend, mais on n'y pose pas notre serviette. Et hop, il faut remonter au mauvais pas. Par chance quelques bouquetins nous accueillent à Tré la Tête.

La descente de tré la tête est moins marrante avec un genou douloureux. Mais on arrive tranquillement à la voiture avant de renter à la maison

 

FIN

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Ski de randonnée : Grand Paradis 4061 m Février 2020

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinisme4000Les 100 plus belles

Il n'y a plus de saison, ma bonne dame...

Avant, tout était clair, on faisait de l'alpinisme l'été et du ski de rando, au printemps, le ski de randonnée s'appelait même le ski de printemps, c'est pour dire.

Ben maintenant, tu peux faire les sommets à tout moment, monter à 4000 m en plein hiver sans avoir trop froid, arriver au refuge dégoulinant de sueur tant il fait chaud !

 

Vidéo :

Topo :

Refuge Victor Emmanuel

Se garer au parking de Pont (Le Breuil) 1935 m

Grand parking gratuit pour le ski de fond

Partir à droite du torrent (rive gauche donc), on a voulu suivre les pistes de ski de fond, on s'est fait engueuler par le surveillant général, rejoindre le pont 400 m plus loin environ (à plat), le traverser et remonter les pentes en direction de l'Alpe Chanté (en suivant au mieux le chemin d'été) .

L'Alpe chanté n'a rien d'enchanteresse, on a eu droit à une neige béton, les skis sur le sac, on aurait même du sortir les campons si on avait été raisonnable.

Au dessus, remonter les combes faciles pour rejoindre le refuge Victor Emmanuel 2735 m

Refuge d'hiver au dessus

Couvertures, poêle, bois, pas de papier, quelques ustensiles de cuisine mais pas de casserole pour la neige.

Grand Paradis

Partir vers le Nord rejoindre la grande Combe et la remonter pour gagner le pied du glacier. Prendre à droite la rampe (pour info, le mieux est de remonter la deuxième rampe en neige avant le verrou) la remonter puis tirer à gauche dans la pente raide qui permet d’accéder à la partie supérieure du glacier.

Remonter le glacier en direction du Bec de Moncorve. Puis tirer à gauche après le col (pente raide)  pour gagner le plat final et la rimaye (s'il y en  une)

Laisser les skis vers la rimaye (pas dedans, vous en aurez l'usage à la descente)  remonter l'arête facile plutôt versant ouest ou sur son fil. On passe sous une première tour que l'on laisse à droite. Le crux de la voie est 20 m avant le sommet. La petite tour se contourne par la droite, deux queues de cochon permettent d'assurer. Bonnes prises pour les pieds, gros vide en dessous. Vous atteindrez enfin la tant attendue vierge.

Descente par le même itinéraire.

 

Descente du refuge :

Soit par le chemin d'été

Soit, s'il manque de neige : Descendre  sous le refuge en direction du Ciarforon, et remettre les peaux 50 m plus bas. Remonter les pentes qui permettent d’accéder au pied de l'éperon qui descend du Ciarforon (collet, cairn à main droite en haut) compter 40 minutes, moins si vous êtes en forme ...

Poursuivre le plus à flanc possible pour passer le plus possible le long du Bec de Monciair (au pied de son éperon) pas mal de pousse bâton. De là rejoindre le haut de la rimaye du glacier du Grand Etret. Descendre la rimaye (raide) et descendre le vallon, la fin en rive droite du torrent pour regagner la voiture.

Cet itinéraire n'a pas été validé par Benjamin...

 

Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020

Récit :

Bon moi, au départ, je voulais juste aller gravir la Rosablanche (après une multitude de buts !!! ) J'avais dans l'idée de gravir la Rosablanche le vendredi, de dormir à Bourg Saint Pierre et de partir pour le Combin de Corbassiere par le col de Pannossiere Samedi, un bon gros truc de bourrin avec près de 2500 m de dénivelé...

 

Bon jeudi soir, Benjamin me propose le Grand Paradis. C'est loin et je l'ai déjà gravi 3 fois, mais l'idée de le gravir en février m'amuse (et faire un joli hold-up). Il ne faut pas vraiment me pousser fort pour que je parte pour un 4000. 

 

Jeudi soir, c'est soirée en famille (on est allée voir Kheiron, je recommande) couché tard, forcement, la destination des 2 jours n'est pas certaine, on décidera sur le parking à Martigny (mais vu que vous avez lu le titre de l'article, le suspens va être limité)

Courte nuit (trop courte) et hop direction Martigny, et décision de partir pour le Grand Paradis, Un tunnel du Grand Saint Bernard plus tard on se retrouve dans le val d'Aoste, bien sec, on remonte le Valsavarenche ou on fait le plein de bouffe à Introd dans une petite épicerie. Voilà Pont, le parking des pistes de ski de fond. Un chamois se donne en spectacle peu avant l'arrivée au parking sur le bord de la route, on est bien dans le parc du Grand Paradis !

 

Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020

Bon, j'avoue, je mets du temps à m'équiper, le sac était prêt pour une sortie à la journée et il faut tout modifier, changer de sac, prendre le matos d'alpi, la bouffe, sans rien oublier... Benjamin patiente poliment, je me suis étalé sur plusieurs hectares de parking pour m'organiser. Le casque... il ne rentre pas dans le sac, j'hésite, j'aimerai bien le prendre... Benjamin ne le prend pas . Ça m'aide à prendre ma décision. Où comment prendre une décision... bêtement !

Alors que Benjamin m'attend sur la piste depuis 3/4 d'heure, piaffant, je suis enfin prêt, on a à peine fait 10 m qu'un pisteur patibulaire vient nous indiquer qu'on ne peut pas passer par la piste de ski de fond. Ça commence mal. Vu la tête du pisteur on insiste pas et on fait demi tour. On prend un chemin à piéton bien désagréable tout en essayant de comprendre  ce que nos skis de rando auraient pu faire à la piste de fond ...

A part le fait de ne pas payer le forfait pour 300 m de piste commune on n'a pas trouvé !

On progresse donc sur la piste à piétons avant de retrouver un pont, puis la vague trace de montée qui doit être celle qui mène au refuge. ...

Et c'est parti dans la forêt, la trace vient buter sur une barre rocheuse avec une cascade de glace... chaud. On hésite, je finis par sortir le portable avec une vague carto (oui j'ai la France et la Suisse, mais pas l’Italie, et comme deux pros, on n'a pas pris de carte... Comme excuse je peux dire que j'avais parfaitement préparé les autres itinéraires : Rosablanche, Corbassiere ou Vélan.

On finit par suivre une vague trace qui part à gauche et qui semble suivre le chemin d'été (tout cela n'est qu'hypothèse) CA doit être ça qu'on appelle : l'Aventure !...

Trace à flanc, raide, dans une forêt. On rejoint le véritable chemin d'été... ouf ! Au début facile, le chemin se raidit, dans une zone très à l'ombre, la neige est verglacée, parfois béton. On met les couteaux. Une petite traversée nous attend. Je suis devant, un abysse à gauche, neige béton sous les skis, pas droit à l'erreur. Je me concentre, j'avance de 10 m au milieu du couloir. Le mouvement de terrain devient défavorable, impossible de planter le couteau de l'un ou de l'autre des skis. Benjamin me conseille de monter, ça passerait mieux. Je ne le sens pas. Le vide m'aspire. Je décide de déchausser là, en pleine pente. Je tape un pied, il ne tient que sur 1/2 cm de profondeur. Bon, l'autre maintenant. Ça passe, je récupère mes skis, je fixe les couteaux sur mon sac. Je pars derrière Benjamin qui a opéré le changement plus rapidement. Il galère même à pied. La neige est vraiment hyper dure à cet endroit, on a bien fait de déchausser. le couloir est traversé, la suite a l'air plus facile, on reste à pied, il va falloir regagner la rive initiale, et les passages ont l'air aussi bétons et raides...

On décide de monter le long d'une zone mixte terre neige avant de traverser à un endroit où la neige semble être moins lissée et dure que dans l'étroiture du couloir. On monte, on hésite, mais on avance vers le haut. Benjamin se lance dans la traversée. Ça semble passer, il finit par se retrouver dans une zone pourrie où il s'enfonce jusqu'à la taille, mais les difficultés sont derrière nous. On aurait pu mettre les crampons... on aurait du mettre les crampons.

On monte encore un peu à pied et on tombe sur un chamois, tranquille pepouze, allongé sur la trace. Bon, malheureusement, on l'a réveillé et il s'est barré, il n'avait qu'à pas rester sur la trace.

 

Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020
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On remet les skis et on poursuit vers le haut, une famille chamois traverse un relief au loin, ça nous occupe, ils viennent dans les rochers à notre gauche puis nous observent. Nouvelle pente raide à ski, quelques jolis virages, le refuge ne devrait plus être loin, reste un grand replat, on finit par l'apercevoir.  On passe devant le grand refuge d'été fermé, pour rejoindre le refuge d'hiver au dessus. Petit mais cosi.

A présent, il faut retrouver les réflexes de l'hiver

Faire du feu, faire fondre de l'eau, faire à manger, manger, dormir...

Étant donné qu'on a l'air aussi peu doué l'un que l'autre, je me lance pour faire le feu. Il n'y a pas de papier mais je trouve du PQ qui fera l'affaire, et vu que le bois est sec, le feu prend rapidement... ouf ! ( j'ai déjà eu de grandes galère à faire partir un feu en refuge d'hiver humide - Albaron, juin 2018)

J'attaque la fonte de la neige, puis je décide de fendre du bois, il y a un gros stock dans le sas d'entrée, mais il n'est ni coupé ni fendu. 2 grandes haches me permettent de libérer mon âme de bucheron.

A 18 h on attaque le repas

A 18 h 30, quelqu'un apparait à la fenêtre, un italien, Francesco, on papote, il nous annonce l'arrivée de 5 filles. On se pourlèche les babines, on commence à imaginer des trucs, (gras)  quand il nous annonce que c'était juste une blague, la déception qui s'en suit est proportionnelle à nos espérances... (qui a dit qu'on était des pervers ? on a juste un peu d'imagintaion , c'est tout ! )

Demain, Francesco partira pour le Tresenta.

19 h 30, on se couche, 19 h 45, un petit cacheton pour dormir (je sais c'est mal,... mais, j'ai bien dormi ! )

3 h du mat, j'émerge, mais on a le temps, le réveil est à 5 h .

 

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5 h, réveil, petit dej et départ, Benjamin est ddéjà prêt depuis longtemps quand je suis enfin sur les skis. Une énorme pleine lune va nous accompagner. C'est parti. Je fais la trace, vu que je suis le plus lent, ce qui donne le rythme. On part tranquillement sur la gauche pour récupérer la combe du glacier. Quand Benjamin me passe devant, il me largue. Derrière nous, la pleine lune fait un effet magnifique avec les nuages, un disque énorme bien plus grand ! Bref, je skie en regardant derrière moi, ce qui n'est pas très prudent.

On remonte la grande combe tout en hésitant sur la rampe à prendre à droite. Et oui, comme deux quichons on n'a ni carte, ni GPS, ni téléphone avec la carte !!! (on a juste les téléphones avec la carte française ou suisse !)  Bref il faut faire appel à mes souvenirs, je suis passé par là il y a 10 ans... donc facile...

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On finit par opter pour l'avant dernière rampe, avec les couteaux ... La neige est bien dure ce matin. Et on progresse de conversion en conversion dans la pente assez raide. Au dessus on arrive sous une pente encore plus raide. On met les skis sur le sac, les crampons (oui la leçon d'hier nous a servi ! ) et hop on galope vers le haut ! Enfin quand je dis galoper, tout est relatif, on dirait plutôt deux escargots qui galopent vers le haut avec leur maison sur le dos. On a donc bien le temps de les voir passer.

Le soleil point,

Le Mont Blanc rosi

Je crois même que les Grandes Jorasses m'ont fait un clin d’œil

Je montre à Benjamin, le col Emile Rey, lieu d'un bivouac Épique

Je suis quand même le mec le moins fort et le moins technique ayant réalisé les 82 4000

L'usurpateur !

Au dessus, on rejoint le glacier du Laveciau. La glace est apparente en plein centre du glacier... moche. On continue de remonter sur ce qui semble être la moraine. Au loin, le Bec de Moncorve, que j'avais trouvé si beau lors de ma première ascension , en 1990, je crois, et oui, ça date, je deviens vieux ! Mon premier 4000, il y a 30 ans !

Le vent est là, le temps n'est pas très beau, ça devrait se bâcher , de grands nuages longs annoncent le changement de temps. Dommage.

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Courte pause au col, avant d'attaquer la dernière pente raide en crampons. Le paysage est magnifique, il  y a de petites tours très esthétique partout, j'adore cet endroit.

Pendant la montée, l'émotion me gagne, je sais que mon père, décédé l'an dernier, est passé ici il y a près de 50 ans. Il était accompagné de quelques oncles et tantes mais surtout de mon Grand-Père et de ma Grand-Mère. Je pense aussi à l'ascension de 1990, ou ma tante, Jeanne, nous avait emmené, nous, 15 post-adolescents, jusqu'à la rimaye. Dans l'équipée il y avait Marie-Agnès et Claire, décédées depuis !

Je pense à mes cousines, Gabrielle et Catherine, qui ont gravi le sommet il y a peu d'année et pour qui cela restera sans doute comme l'exploit d'une vie alors que j'ai la chance de me retrouver là pour la 4ème fois au sommet que je vis des moments similaires de nombreuses fois dans ma vie. Je sais la chance que j'ai.

Je me laisse gagner par l'émotion, agréable. Ce sommet est vraiment un sommet familial.

La partie finale est si belle.

 

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Encordés, nous remontons la petite pente raide qui permet de gagner les rochers, pas de rimaye aujourd'hui (enfin elle devait être là mais on ne sait pas où)

Je pars devant, laissant une grosse tour à main droite, pas vraiment de difficulté, l'escalade est en II, je suis à l'aise !  On parvient devant le crux, je laisse Benjamin passer devant pour faire une vidéo jolie.  Benjamin virevolte dans le passage technique, 200 m de vide sous les pieds, il passe le long de la dalle, perché sur un poil de neige pausé sur une marche du rocher. Mais vu qu'il virevolte il avale le passage, je le rejoins, plus lourd, moins aérien, ben oui, on a la classe ou on ne l'a pas.

Dire que j'ai emmené Force Rose ici quand nous étions jeunes, je ne me souviens plus comment elle avait passé ce passage un peu vertigineux... Elle non plus, je lui ai demandé en rentrant !

Derniers mètres, le sommet, la joie, Bise à la vierge et moment rare : Seuls au sommet du Grand Paradis. Alors qu'en pleine saison il y a 200 personnes qui font la queue pour arriver ici, c'est d'ailleurs le seul sommet que je connaisse où a été instauré un sens giratoire entre la montée et la descente !

Pour ma part, c'est la deuxième fois que je me retrouve seul au sommet.

 

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Une dernière bise à la vierge et on attaque la descente.

Les rochers sont avalés, ou presque puis la petite pente pour retrouver les skis. On sait que la descente va être un peu galère : la neige est béton avec de grosse masse de neige formée par le vent bien dure au milieu. Il va falloir skier concentré !

Et hop, Benjamin part devant , dans ce paysage de rêve mais dans cette neige piégeuse. Je le suis, on enchaine les virages jusqu'au col, tout va bien.

Ski de randonnée  : Grand Paradis 4061 m Février 2020
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On repart vers le bas , en rejoignant la rive gauche du glacier, on se retrouve sur une sorte de bombement. Quand, sans crier gare, Benjamin chute, mauvaise posture, derrière lui, la pente s'accentue, s'il ne freine pas rapidement, il va se retrouver 100 m plus bas sur le glacier. Il parvient à s'arrêter au bout de 10 m, bon coup de stress pour moi ! Il a géré ! J'avoue que j'ai eu un bien peur pendant une demi seconde...

 

On repart, sur cette neige béton, plus prudents que jamais, et on attaque la pente raide. Je décide de passer à ski tout en dérapage, entre les bosses de glace. prudence, une faute de quart et c'est 100 m de déniv sur le cul... Concentré, je laisse benjamin partir devant. Je me contente d'un dérapage inélégant mais efficace et sécuritaire. Oui, dans cette pente, je deviens de droite, voir d'extrême droite... Je suis pour la sécurité !

Arrivé au pied, j'enchaine fièrement deux trois virages histoire de pouvoir affirmer que j'ai skier cette face. Ensuite on se perd un peu dans les pierriers. On cherche nos traces de montée, mais vu que la neige était méga dure, on ne trouve pas grand chose.

je vous donne ma recette pour nous sortir de là  : un poil de GPS, un soupçon d'obervation et une grosse poignée d'instinct... Et hop, nous voilà sur la trace. Toujours dure mais avec moins d'obstacle, on skieee ! Les virages s'enchainenet, les cuisses chauffent, les sourires reviennent ! On atteint rapidement le bout du glacier.

 

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La neige est meilleur, légèrement revenue (j'avoue, très légèrement) et on file vers le refuge ,qu'on atteint assez vite.

Juste le temps de refaire les sacs, de ranger un peu, de balayer, de tout refermer et de repartir.

J'ai proposé à Benjamin de repartir vers le haut, par le petit col sous le Ciarforon afin d'éviter le passage béton sous le refuge...

J'avoue que j'ai un peu insisté. Je n'avais pas envie de me taper une pente raide et béton (empruntée à la montée).

On descends légèrement sous le refuge avant de remettre les peaux.

Je passe devant pour faire la trace, et je sens que Benjamin n'a pas très envie de remonter. J'ai annoncé 20 minutes de montée, en fait je n'en sais rien, j'ai déjà  réalisé ce retour il y a 10 ans, je me souviens que c'était un poil merdique après le col, qu'il fallait pas mal pousser sur les bâtons pour retrouver la combe tout au fond ! (et en fait, il nous faudra 40 minutes pour atteindre le col... désolé Benjamin)

J'ai un peu largué Benjamin, un écart pas énorme, je l'entends maugréer derrière moi. Je sais qu'il regrette mon idée. Je décide de ne pas trop ralentir, pour ne pas en entendre plus. Je me concentre juste pour remonter au mieux vers le col, sachant qu'il y a plein de vallons en travers, c'est déjà pas mal.

J'arrive au col, versant opposé il y a une énorme corniche. Je cherche le meilleur passage, il n'y en a pas ,la corniche semble prendre toute l'arête. Je décide de passer devant, c'est mon idée de passer par là, je vais assumer jusqu'au bout, je vais jouer le Bizuth suicide... On descend coté sud, la pente devient raide, je vérifie l'absence de corniche là où je veux descendre, ça passe, je sais qu'il va falloir pousser sur les bâtons, je file dans une neige toute pourrie qui ne fait que me ralentir. Puis je pousse, je pousse et je repousse (comme aux toilettes, mais dans un cadre de rêve !) je me retourne et je vois que Benjamin est loin. Je file jusqu'à l'épaule suivante. J'attends Benjamin qui arrive en râlant : on aurait du descendre sous le refuge. Oui, je sais ! Je sais aussi qu'il faut rester le plus haut possible, mais qu'avec cette neige qui ne glisse pas tellement on a tendance à perdre de l'altitude trop vite. Tant pis, pour lui remonter le moral, à défaut de remonter la pente,  je décide de descendre, on verra bien comment ça passe à la moraine suivante qui est annoncée raide. Je bascule dans une combe peu raide et remonte sur la moraine tout en poussant. on a deux choix, soit on remonte une peu, mais il faut remettre les peaux, soit on descend, et on essaie de descendre à vue. En dessous, ça semble passer. Au loin un bouquetin regarde nos pérégrinations.  Je trouve une belle pente plein sud, je sens que ça va passer, on file, on n'est pas encore dans la bonne combe, mais ça devrait aller. En fait non, 5 minutes plus tard, on est bloqué par une barre.  On décide de repartir ver le Nord chercher un meilleur passage. Nouvelle tentative, et nouvel échec, ça ne passe vraiment pas. Le doute s'installe. Bon ben là il va falloir un peu de chance pour trouver un couloir pas trop raide à descendre entre ces barres. De conciliabules en conciliabules, on finit par trouver une pente raide, il y a des chances pour qu'on mette les crampons en bas.

Pas droit à l'erreur. Le haut est moins raide  je fais quelques virages; Benjamin passe devant, il tire sur la gauche. C'est méga raide et la neige est méga dure. Le bruit métallique des skis sur la neige verglacée. Les planches vibrent... La concentration, le corps tendu. Je m'applique, tout mon corps vibre avec les défauts du terrain. La pente s'accentue encore, trop tard pour mettre les crampons, la sortie semble si proche. Benjamin, lui, file devant !

Je perds de l'altitude, longe une cascade de glace, ça devrait enfin être plus facile.  les secondes passent, lentement. Enfin la délivrance, on est dans la bonne combe et le terrain est moins raide.

 

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La fin sera à l'ombre, on skie les contrepentes ouest avant de traverser le torrent à ski, pour une partie de ski en forêt, ludique. J'ouvre le chemin essayant vainement de choisir LA bonne trace, on retraverse le torrent, j'ai 50 m d'avance sur Benjamin, quand je me rends compte qu'il lui est possible de couper. Je le hèle, le pauvre se croute en essayant de suivre mon indication. Il boira le calice jusqu'à la lie !

Court passage au fond du torrent entre deux rochers où un peu de neige nous permet de garder les skis. On rejoint alors les pistes de ski de fond et enfin la voiture.

Reste juste à rentrer à la maison après un joli sommet de 4000 m... en  février !

 

Merci Benjamin pour ce joli plan foireux

Premier globule rouge projekt de l'année !

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Alpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 m

Apoutsiak — equateur5000expéalpinismeLes 100 plus belles

Le plus haut volcan du monde en activité

Dernière éruption importante : il y a 2 ans

Et ce jour... il fume !

Vidéo :

 

Topo

Cotopaxi voie normale (Nord)

Parking à 4600 m

Refuge Jose F. Rivas - ou refuge du Cotopaxi

Deux solution : soit remonter la combe en cendres volcaniques juste à gauche en montant depuis le parking ( itinéraire à priviliégier à la descente)

Sinon, traverser la combe et prendre le sentier en lacet qui amène au refuge (4840 m)

Cotopaxi 5897 m

Du refuge, partir sur la droite pou monter sur un petit éperon (sente) et remonter au mieux cet éperon en direction du sommet ( point le plus haut sans glacier) il y a une sente jusqu'à l'accès au glacier 5250 m

Sur le glacier, remonter vers le sud et contourner au mieux les crevasses (grosses, c'est plus facile quand c'est tracé) puis partir direction Sud Est pour passer sous la Roccia Negra (que l'on ne voit pas de nuit) Crevasses (toujours)

Rejoindre une zone étonnante, ou la dernière erruption a fait fondre la glace rendant l'endroit un peu brun et noirâtre (glace sale) .  poursuivre sans la même direction (pénitents)

et virer à droite à l'approche du cratère. 5897 m

Descente

Par le même itinéraire

Remarque

il faut être sorti du glacier à 10 h du matin

 

 

topo carte Cotopaxi
topo carte Cotopaxitopo carte Cotopaxi

topo carte Cotopaxi

Récit :

Réveil tranquille dans l'hacienda cuelo de la luna ( la traduction de Cotopaxi en espagnol : le cou de la lune)

Miguel passe nous chercher avec le gros 4X4 avant de prendre la route du parc du Cotopaxi sur laquelle nous récupérons Diego avant de faire quelques courses alimentaires dans une micro épicerie.

Au niveau des rangers, passage au resto et achats de quelques souvenirs. Puis on suit la piste, le Cotopaxi se dévoile légèrement, il y a quelques nuages au sommet. On se sent bien petits !

On est sur le plateau au pied du cotopaxi, la route s'élève doucement, devient terreuse, donc piste. Puis c'est la montée finale, en lacets, jusqu'à 4700 m, presque le Mont Blanc, encore une fois. Au programme 45 minutes pour atteindre le refuge. Ça devrait le faire !

 

montée au refuge du Cotopaximontée au refuge du Cotopaximontée au refuge du Cotopaxi
montée au refuge du Cotopaximontée au refuge du Cotopaximontée au refuge du Cotopaxi

montée au refuge du Cotopaxi

Et donc je pars, avec Anne dans la roue. Thierry lui est devant, il papillonne sur le sentier.  Il fini par nous attendre, et je prends mon rythme, laissant ensemble les deux tourtereaux. Le chemin s'élève, j'avance d'un bon pas. Quelques lacets, quelques touristes laissés sur place malgré mon chargement, et zou, le refuge, 32 minutes ! J'arrive juste après Diego qui est monté directement sans prendre les lacets.

On s'installe, le refuge est très chouette, avec pleins de touristes à l'intérieur.

Il y a des drapeaux de pleins de pays accrochés aux murs et les gens signent sur le drapeau de leu pays.  On voit des Dijonnais s’activer. Ce soir c'est la fête des guides, à priori on sera les seuls au refuge.

Grand dortoir confortable, on s'installe pour une petite sieste.

Puis bon repas dans la salle à manger.

On laisse les guides et les gardiens qui jouent au rami et vont y passer  une partie de la courte nuit (et une partie de leur argent) Pas sur que Diego ai beaucoup dormi... A priori c'est la gardienne qui a raflé la mise !

Je file me coucher tôt, petit comprimé pour dormir ( au fait j'ai lu juste avant de  partir un article qui déconseillait fortement cette pratique...). comprimé pas très efficace, je tourne pendant 3/4 d'heure avant de trouver le sommeil, la faute à la pluie qui pourrait s'inviter à la fête et nous gacher le sommet. Quand je me réveille, à minuit, tout le monde est déjà réveillé !

Refuge du CotopaxiRefuge du Cotopaxi
Refuge du Cotopaxi
Refuge du CotopaxiRefuge du Cotopaxi

Refuge du Cotopaxi

Descente à la cuisine, petit dej, sac à dos, l'envie d'en découdre, même si je n'aime pas trop se terme quelque peu guerrier.  On quitte le refuge, comme d'hab, je scrute le ciel à la recherche d'étoile, il n'y en a pas trop, et il a pas mal de nuages à priori.

L’ordonnancement est le suivant, Diego devant, Miguel derrière et les 3 touristes entre les deux. Je joue les électrons libres avec mon appareil photo wink.

On quitte le refuge pour remonter un sentier un peu plus au Sud avant de remonter une croupe avec une sente. Diego a le sommet dans la peau, il l'a surtout gravi la semaine dernière, on ne devrait pas se perdre. Nuit noire, c'est le cas depuis le début de notre séjour, pas un pet de lune ! Dommage. On imagine à notre droite le glacier. On remonte une pente de sable et Diego nous trouve la trace. la neige tombé cette nuit, nous laisse une ambiance fraiche. on passe comme souvent les 5000 m et 200 m au dessus c'est le glacier; L'occasion d'une bonne pause pour se préparer boire et manger un peu.

 

 

du refuge du Cotopaxi au glacierdu refuge du Cotopaxi au glacierdu refuge du Cotopaxi au glacier
du refuge du Cotopaxi au glacierdu refuge du Cotopaxi au glacier

du refuge du Cotopaxi au glacier

Les cordées sont les mêmes que sur les Illinizas : Diego Thierry et moi ( je ferme la marche) et Miguel avec Anne, on part devant et ça m'arrange, je pourrai filmer la cordée de derrière. On est complètement seuls sur cet immense volcan, à priori, les jours de pleine affluence il y a la queue pour passer les crevasses ! La Chance !

Les crevasses parlons en, au bout de 5 minutes, on croise la première, l'embouchure est fine, bordée de stalactites mais profonde et vaste en dessous, comme une meringue, il y a plein d'air. Elle a dans l'idée de nous happer, mais nous, ben on ne veut pas. Le regel et bon et c'est sans encombre que nous la traversons.

 Plus haut, dans le halo de la frontale, je vois un grand champignon de glace de 15 m de haut. Un sérac à la forme étonnante. Je sens déjà que la descente va être magique. Diego fait quelques pauses pour que les cordées se rattroupent.

On repart, nouvelles crevasses, petits séracs, on avance. Diego connait le chemin par cœur. Je ne sens aucune fatigue, l'acclimatation a été bonne et le rythme lent me laisse profiter de chaque instant ( et le comprimé pour dormir m'a permis d'avoir une bonne nuit...)

Pause sous un sérac, en bordure de crevasse. Le froid n'est pas intense mais il est bien là. Un peu de thé chaud, une barre et on repart. On longe une énorme crevasse, une autre plus petite, perpendiculaire vient nous barrer la route, un piolet au dessus, un grand pas, juste le temps de regarder avec la frontale au fond, mauvaise idée... ça fait peur, de toute façon, la corde se tend, il me faut avancer, et laisser là mon observation des entrailles du glacier. A droite, la crevasse principale me laisse imaginer les trous qu'il y a en dessous.

Le rythme est lent mais on avance bien !

Dans les crevasses du Cotopaxi by night !Dans les crevasses du Cotopaxi by night !Dans les crevasses du Cotopaxi by night !
Dans les crevasses du Cotopaxi by night !Dans les crevasses du Cotopaxi by night !
Dans les crevasses du Cotopaxi by night !Dans les crevasses du Cotopaxi by night !

Dans les crevasses du Cotopaxi by night !

Au dessus, les crevasses et les séracs se succèdent, le jour commence doucement à se lever. On approche une zone où l’éruption d'août 2015 a laissé des traces. La glace a fondu, elle est devenue noirâtre un peu sale. Le glacier prend une forme étonnante. On opère une pause au milieu de  ce chaos. Anne a froid aux mains. Chacun s'active a essayer de la réchauffer, je lui masse les mains, tandis que Miguel lui propose une doudoune qu'elle refuse. Elle souffre d'un onglet de compet'. On prend le temps que la circulation sanguine reparte avant de repartir nous aussi.

Pour la suite, on remonte une pente monotone bordée de pénitents blancs (de petite taille) mais intérieurement je me dis qu'heureusement qu'il y a une trace, ça serait galère de marcher à coté ! Ça sent le sommet. Je sais qu'on va y arriver, je regarde le ciel un peu gris.

 

Nouvelle pause, Anne arrive en pleurs. Dur. Elle fini par accepter la doudoune de Miguel, on se remet à tous à la réchauffer. Et grâce à la grosse doudoune, elle reprend des couleurs. On opère un virage, l'un des derniers, on remonte sur le bord du cratère, j’aperçois le bas de celui ci ! Encore quelques mètres, Sommet !

Bizarrement, tout est calme, pas un bruit, le volcan émet des panaches de gaz toutes les 3 4 minutes... sans bruit (et sans odeur) Il y a peu de vent; on se congratule, Anne et Miguel déboulent derrière. Yes !

Et vu qu'il ne fait pas trop froid, grosse séance photos et vidéo; Je réussi à faire la roue . Anne embraye, la sienne est plus jolie, comme à chaque fois. Faudra un jour que je m'entraine en plaine !  A oui, j'ai oublié de vous dire que c'est mon nouveau record, 2 mètres plus haut que le Kilimandjaro !!! 5897 m !

Sommet du Cotopaxi 5897 mSommet du Cotopaxi 5897 mSommet du Cotopaxi 5897 m
Sommet du Cotopaxi 5897 mSommet du Cotopaxi 5897 m
Sommet du Cotopaxi 5897 mSommet du Cotopaxi 5897 m
Sommet du Cotopaxi 5897 mSommet du Cotopaxi 5897 m

Sommet du Cotopaxi 5897 m

Mais là, j'avoue que je ne pense pas à ce record, je regarde avec admiration le cratère, et les panaches de fumés qui en sortent ! Magique ! Au loin, les autres volcans de l’Équateur, ceux gravis, et le Chimborazo qui sera notre dernier objectif.

Chacun profite de ce spectacle incroyable. Le soleil peine à percer les nuages, mais ça reste magnifique. Je propose à Miguel de faire le tour du cratère, mais l'idée ne l'enchante guerre. Dommage.

On fini par plier les gaules, on aura passé trois quart d'heure au sommet.

Sommet du CotopaxiSommet du Cotopaxi
Sommet du Cotopaxi
Sommet du CotopaxiSommet du CotopaxiSommet du Cotopaxi

Sommet du Cotopaxi

On se lance dans la descente, moi devant , tel un bizuth suicide. Bon le départ est facile, descente le long de la paroi du cratère puis quelques virages dans les pénitents blancs. Tout va bien, on rejoint la zone qui a subi les foudre de l’éruption de 2015...  Pause. Et je repars dans le dédale de crevasses, ça remonte un peu puis ça en longe une. A l'aller on avait pas trop bien vu, au retour c'est vraiment spectaculaire.

Les crevasses sont énormes et les ponts de neige sont impressionnants.

Les obstacles juste aperçus dans le halo de la frontale à la montée , se révèlent dans toute leur splendeur sous le soleil à la descente. C'est incroyable, je profite de chaque instant dans ce paysage unique.

 

 

Les crevasses et séracs du CotopaxiLes crevasses et séracs du Cotopaxi
Les crevasses et séracs du CotopaxiLes crevasses et séracs du Cotopaxi
Les crevasses et séracs du CotopaxiLes crevasses et séracs du Cotopaxi

Les crevasses et séracs du Cotopaxi

Les crevasses s'enchaînent, j'essaie de me faire léger sur chacune d'elle (chose évidemment peu évident quand on me connait) . Par chance, ça passe sans souci aujourd'hui. et la progression vers le bas est rapide, en dépit des nombreuses pauses photos.

Derniers obstacles et c'est la sortie du glacier. La pause est courte, juste le temps de se décorder et de ranger les crampons.

Descente à fond dans le sable volcanique recouvert de neige. Je pars à fond vers le bas. Avec Thierry juste derrière. Il est doué Thierry.  Il passe devant. Je bourrine pour le suivre, ça va vite, le sable glisse sous les chaussures. Le refuge approche à grande vitesse. Faudra penser à freiner si on ne veut pas le rater... On récupère la sente pour les derniers mètres. Et zou, le refuge.

On étale nos affaires pour un court séchage. Et on grignote du maïs grillé, comme d'hab !

Crevasses et séracs - le glacier du CotopaxiCrevasses et séracs - le glacier du CotopaxiCrevasses et séracs - le glacier du Cotopaxi
Crevasses et séracs - le glacier du CotopaxiCrevasses et séracs - le glacier du CotopaxiCrevasses et séracs - le glacier du Cotopaxi
Crevasses et séracs - le glacier du CotopaxiCrevasses et séracs - le glacier du Cotopaxi
Crevasses et séracs - le glacier du CotopaxiCrevasses et séracs - le glacier du Cotopaxi

Crevasses et séracs - le glacier du Cotopaxi

Crevasses...Crevasses...Crevasses...
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Crevasses...Crevasses...
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Crevasses...

Alpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 m
Alpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 m
Alpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 m

Le repos est court, le sac est déjà sur le dos pour la descente à la voiture.

Je pars derrière Miguel, qui, je le sais à présent, est un moins grand descendeur que moi (ou moins bourrin) Je reste sagement 2 minutes derrière lui, puis je passe la surmultipliée. Descente rapide dans la combe en sable volcanique. ca va très vite, je laisse quelques touristes sur place, j'en croise d'autre. Il ne me faudra que 7 minutes pour rejoindre la voiture !!! incroyable !  Bilan, il faut attendre les autres.

La magnifique journée est terminée, reste la longue roue jusqu'à Banos, et le doux repos avant le Chimborazo ... mais nos plans seront contrariés.

Alpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 m

Épilogue

Arrivée à Banos, on décide de faire un petit tour de la ville et de profiter des bains réputés à l'autre bout de la ville. Arrivés au bain, on se rend compte que c'est la fermeture. Bref, on reviendra demain.

Un vieil Équatorien nous aborde; Il nous explique, en anglais, qu'il faut un bonnet de bain et que le tarif est de 2 € , mais que pour moi, l'homme du 3ème âge, ça n'est que 1 € 50 !

Je regarde Thierry qui me regarde. Visiblement on a bien compris qu'il me parlait d'un tarif 3ème âge compte tenu de mon âge avancé.

Le type s'en va

Ça m'a coupé les pattes

Le matin, tu virevoltes en faisant la roue sur un sommet de près de 6000 m

Et l'après midi, quelqu'un vient te dire que tu as l'âge du "3ème âge" !

Ça m'a détruit

Quand on a raconté l'anecdote à Miguel le lendemain, ça lui a fait la journée !

Alpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 mAlpinisme : Volcan Cotopaxi - 5897 m

Alpinisme Equateur : Illiniza Sud 5248 m

Apoutsiak — alpinismeADequateurLes 100 plus belles

Une magnifique montagne, un peu technique mais belle.

Et zou, direction le sommet, beau temps au rendez vous !

Vidéo

Topo

D-

Du refuge des Illiniza (47OOm)

Partir à 'Est au dessus du refuge, non le sentier du col, mais le sentier qui part à gauche et rejoins une épaule au dessus du col

Poursuivre à flanc et venir buter sur une barre rocheuse avec un couloir raide de 30 m . Remonter ce couloir (escalade II III - rocher parfois instable parfois en mixte)

Au dessus, remonter la pente à gauche qui ramène vers le glacier.

Se mettre dans l'axe du glacier et remonter la pente raide 55 - 60° en glace 3 longueurs, elle se couche légèrement  sur le dessus rejoindre une grosse crevasse, la traverser et remonter vers le pied d'une barre  de séracs (avec stalactites) tirer à droite, une longueur en diagonale (qui longe les séracs) à droite permet d'atteindre un replat.

Tirer à gauche sur 150 m (plat)  et remonter la zone mixte qui permet de gagner le col, de là , à droite par l'arête facile jusqu'au sommet

 

Descente par le même itinéraire.

 

Alpinisme Equateur : Illiniza Sud 5248 m

Récit

Réveil à 3 heures, je m’habille, mécaniquement, j'en ai fait des réveils à 3h  en montagne, c'est presque devenu une habitude, direction la cuisine-salle à manger voisine. Petit dej copieux, je n'ai pas trop faim, mais je me force un peu. Retour dans le dortoir, reste à passer au toilettes avant de mettre le baudrier.

Oui, je vais en profiter pour donner un conseil : Toujours mettre le baudrier au dernier moment, cela permet d'aller aux toilettes un peu moins au dernier moment, et de n'avoir pas à gérer les difficultés liées au retrait, mais surtout à  la remise en place de celui ci... On a trop souvent vu des alpinistes avec le caleçon sur le baudrier !... Fin de l’aparté.

Bref, une fois les petites opérations matinales réalisées, Miguel réalise une rapide check-list du matos et lance le top départ, depuis le refuge. Et notre fine équipe s'ébranle dans le noir, sous le magnifique ciel étoilé.

Diego fait le rythme, nous on se retrouve intercalés et Miguel ferme la marche

Rythme assez lent mais efficace. Devant, on voit les frontales de l'unique cordée qui nous accompagnera aujourd'hui (avec comme guide, celui qui s'est moqué de nous hier).

 On rejoint rapidement le pied des difficultés, l'autre cordée est là, en train de se préparer.

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La cordée de devant part dans un couloir qui semble un poil merdique. Le guide est vite en haut, mais les deux Équatoriens petouillent pas mal, le second perd même son crampon. Diego file l'aider à le remettre. Ça ne semble par hypertechnique, mais ils ont l'air de galérer. Après une attente un peu trop longue, Diego s'engage dans le couloir ,et à fond, notre speedy gonzales des cimes atteint le relai.

Thierry et moi avançons jusqu'au pied des difficultés, et c'est parti, quelques rochers pour les mains, de la neige sous les crampons, on s'élève, je me permets de donner quelques conseils à Thierry qui visiblement n'en a pas vraiment besoin, il est doué, Thierry !

Au relai, on passe devant tout le monde, pour rejoindre la neige, derrière, l'ombre de l'Illiniza Nord, gravi hier. Tout est sombre. Voilà le glacier et les difficultés, une belle pente avec des passages à 60°  par endroit, j'en ai rêvé !

Et zou, on part devant, d'abord en corde tendue, jusqu'à la première broche. De là Diego file vers le haut tel un chat, il porte bien son surnom El Gato : le chat ! Arrivé en haut, les autres cordées, celle de Papasito, le guide avec ses deux Équatoriens et celle de Miguel et Anne, remonte notre corde en l’utilisant comme corde fixe. Bon ben nous , dans les alpes on ne fait jamais ça. Miguel m'a expliqué que la veille, les guides se sont arrangés pour faire cause commune.

Attente un peu longue, puis départ vers le haut, glace noire recouverte d'une fine pellicule de neige. Par chance j'ai eu la bonne idée d'emmener mon quark, qui ancre parfaitement dans cette glace. C'est raide, Thierry, 3 mètres devant, ne voit pas les difficultés, trop fort.

On rejoint le relai, Diego repart, à fond, et tous les autres suivent, une fois que le relai suivant est installé.

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Je sais que c'est ça que je suis venu chercher ici, un couloir raide, des séracs à notre droite, au dessus une grosse crevasse avec des stalactites énormes sur la lèvre supérieure, comme une gueule de requin qui souhaiterait nous manger.

Attention, nous ne sommes pas du menu fretin !

Nous rejoingnons la crevasse, court replat et pause sur la lèvre inférieure. Je suis aux anges, il fait grand beau, le soleil se lève sur l'Illiniza Nord, nous restons dans l'ombre.

On repart vers le haut, traversée du pont de neige puis pente raide avant de se retrouver sur des séracs tout aussi épatants avec leurs stalactites ! Chez nous, ils ne ressemblent pas à ça ! Relais sous les séras, Diego part à droite dans une pente de neige, longeant le pied de la barre de séracs. Nous, on suit, et on rejoint un joli replat pour une pause au soleil !

Boire, manger un  peu avant la suite.

Petite traversée, le long de crevasse masquée que l'on sent imposante. C'est Diego qui joue les bizuths suicides et ça m'arrange. On arrive au pied d'un petit couloir en mixte. Et c'est reparti.

Bon, ben, si de loin, le couloir paraissait difficile, dedans, c'est plus simple.

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on s'élève, que dis je on virevolte, je continue à donner d’inutiles conseils à Thierry, qui poliment, me laisse déblatérer, il se débrouille comme un vieux grigou des montagnes. Sur le haut, le col, magnifique, incroyable, des corniches en crème chantilly, au loin d'autres volcans, dont le Cotopaxi, notre futur objectif, je suis aux anges !!!

C'est beau !

Reste l'arête, elle parait simple, mais j'avais compris que la veille les cordées avaient buté sur celle ci. En fait, la fin est rando, et j'ai l'impression que les cordées d'hier ont fait demi tour tôt, dès les premières difficultés et la glace noire à 60 °...

Bref, quelques mètres de bonheur et d'émotion, des pensées pour plein de mondes, notamment papa, grand randonneur devant l'éternel, qui doit surveiller de prêt cette ascension.

Sommet, congratulation, la cordée Miguel Anne arrive 2 minutes plus tard avant les Equatoriens.

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Classique pause au sommet, des photos, des films, seul, en groupe. Des photos des sommets , des corniches. Attention à ces dernières, la crème Chantilly n'aime pas le passage.

On repart vers le bas

première partie rando, je dépote.

On bascule dans le couloir en mixte, facile jusqu'au replat, où on m'impose une pause.

j'aurais bien continué. Pas grave , on poursuit à flanc, bord de crevasse que l'on longe. C'est jamais bon de suivre une trace qui va dans le sens des crevasses, tu ne sais à aucun moment si tu es dessus. Puis on bascule le long du séra, raide mais facile. En bas, pause. Les autres cordées descendent en main courante sur notre corde.

 

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Partie suivante, descalade d'une première pente raide, entre le sérac et la crevasse, en pointe avant, la neige est correcte, ça passe. Pause dans la crevasse avant de repartir dans les pentes plus raides. Je dois retrouver le relai laissé en place. Trouvé, je me vache puis m'occupe de Thierry qui ne comprend pas trop les manoeuvres et passera la descente à essayer de comprendre, alors que c'est parfois difficile à expliquer (notamment du fait des techniques variées utilisées par nos guides) Diego arrive au relai, je pars devant avec pour mission de brocher en bas. Il me file une borche non vidée de glace le fourbe, mais je m'en rends comtpe et lui en demande une de qualité... On ne me la fait pas ! Je finis par m'executer, et , en bout de corde, je broche, je nous vache. Les autres descendent toujours en utilisant notre corde comme corde fixe. Toujours etonnant. Les Equatoriens passent, on voit que leur technique est imparfaite. Les gestes sont imprécis et ils sont peu à l'aise. Leur guide les assure.

Papacito les descend en moulinettes. Miguele et Anne passent, en desescalade. Anne a du mal à cramponner la glace noire. C'est l'endroit le plus raide Elle en chie comme on dit dans le jargon. Je la vois s'énerver. C'est vrai que la qualité de la glace n'y est pas !

Diego nous organise une moulinette à deux !

Je pars et j'aide Thierry à trouver la bonne position.  On descend assez rapidement cette longueur jusqu'au relai suivant. Anne poursuit vers le bas en désescalade. Notre tour vient. Quelques pas face à la pente, puis on se retourne, les difficutlés sont derrière nous

 

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Reste à rejoindre le petit couloir mixte. La neige à fondu. La descente est aisée.  Reste juste à se décorder et à enlever les crampons. Une jolie rando nous ramène au refuge, on est heureux !

Petite pause le temps de boire un peu et de refaire les sacs. Des groupes d'Equatoriens, partent à l'assaut du sommet nord, bien tard, mal équipés et mal encadrés, comme hier !

Puis on se lance dans la descente.

D'abord la moraine , à fond ! Je rattrape des groupes avant d'attendre les autres. Puis le plat, je me plate un peu de sente, on est trop au dessus de la trace. Anne râle, elle ma suivi et le regrette. Le bon sentier ne me parait pas loin en dessous; Je finis par me résoudre à le rejoindre. Ca pique un peu les guiboles au passage.

Alpinisme Equateur : Illiniza Sud 5248 m
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Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Apoutsiak — alpinisme4000Les 100 plus bellesValaisAD
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Dans le cadre de l'ascension des 82 4000 sous le soleil, voici le second 4000 de la liste, après le Rimpfischhorn ce printemps, la Dent d'Herens...

Et bon choix, la vue au sommet est juste magique !

 

La précédente ascension avec Thibault et Anne en 2010

 

Vidéo :

Dent d'Herens - Juillet 2019 avec Benjamin

Topo

 

Refuge Aosta

 

La montée est annoncée en 4-5 heures, la descente est longue aussi (c'est plat !) 14 km aller !

On pourra prendre des VTT pour aller de Place Moulin jusqu'à Prarayer (voir un peu au dessus)

 

Du barrage de Place Moulin (1920 m env) suivre la piste qui longe la rive droite du lac des Places de Moulin, rejoindre Praraye et son refuge de Prarayé (2010 m). Poursuivre le long du torrent Buthier (belles cascades) et passer devant l'arbre Magnifique (plus de 500 ans) Vers 2200 m ça monte enfin pour rejoindre un lac et une sorte de Delta à 2400 m par des dalles équipées (balisage - cairn), balisage, rejoindre le refuge Aosta 2781 m

(il y a également un sentier à droite dans les moraines, apparemment moins sympa, mais non testé par nos soins ! )

 

Dent d'Herens

 

Du refuge , descendre sous le refuge 50 m (sentier) et rejoindre le pied de la moraine. Remonter la moraine (cairns) puis sentier jusqu'au glacier sous la tête de Valpelline (3000 m ) chausser les crampons et remonter au mieux le glacier passer sous le Tiefmatenjoch. (3400 m environ) Remonter le couloir du Tiefmatenjoch, équipé de corde. Attention, rocher ultrapeteux. Il est plus safe de s'y retrouver seul (pas toujours évident).

Du col (3562 m), remonter l'arête de Tiefmatten, tantôt sur le fil, tantôt versant Nord.  Le passage des cordées laisse des traces de crampons sur les rochers. Le rocher devient ultra pourri quand on quitte trop l'itinéraire. La portion de rocher n'est pas très longue, on rejoint le glacier vers 3700 m.

Remonter le glacier en restant globalement le long de l'arête ouest (40 - 45° max).  On se retrouve sur les rochers à 3900 m.

Le rocher  est de bonne qualité (équipé de broches scellées tous les 20 m, rejoindre l'antécîme puis par des rochers aériens mais solides, le sommet. 4171 m

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Récit

J'adore monté au col du Grand saint Bernard. Deux raisons à cela :

La première, moins avouable, est que l'économie du passage par le col, plutôt que de prendre le tunnel, est importante (en plus, on ne perd que 20 minutes environ !) Et comme, comme dirait mon frère Thibault à ses enfants   "Chez les Ledoux on est radin de père en fils !"

La seconde : ce col est beau, et , moi qui n'aime pas vraiment conduire, j'adore enchainer ses virages ! Le paysage est chouette, des aiguilles tordues, des sommets enneigés, J'adore !

Bref, je louvoie de droite et de gauche, derrière une voiture, un peu lente, j'ai assez vite compris qu'il était illusoire de vouloir dépasser. Trop dangereux, et, devant la voiture un peu lente, il y en a d'autres... toutes aussi lentes !

Bon, vous n'êtes pas venu pour avoir le récit d'un automobiliste égaré, mais plutôt celui d'un alpiniste éclairé... par quoi ? Dieu seul le sait.

Une heure de route qui tourne plus  tard, ("j'ai les dents du fond qui baignent !" aurait on dit il y a 30 ans ) je suis à Place maison, avec un monde de fou. Il y a des voitures garées partout. Je me trouve une petite place à 500 m du parking. Benjamin m'appelle 10 minutes plus tard. Je lui indique de se garer et de se préparer, on se retrouve après !

Et on part, tout en papotant, dans le monde des touristes des randonneurs et des rares alpinistes. On n'est pas tout seul. Tout est beau, la couleur émeraude de l'eau du lac, le vert des arbre, le blanc des cascades et le bleu du ciel.

On arrive à Prarayer où il y a une jolie fontaine, j'ai bien fait d'embarquer 3 litres d'eau :-( .  Des VTT nous dépassent. On en avait discuté avec benjamin, mais la logistique était trop compliquée pour moi de les emmener... On le regrettera plus tard.

Au dessus de Prarayer, on trouve un endroit calme, parfait pour le pique nique.

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
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Après avoir partagé quelques graines, on repart vers le haut. Enfin quand je dis vers le haut, tout est relatif : c'est très plat cette montée en refuge, mais très long !!! Il n'y a que 700 m de dénivelé, mais tout est dans la longueur. On traverse un torrent en furie, la canicule n'y est pas pour rien. Puis on croise un arbre remarquable : plus de 500 ans ! Il a connu Charles Quint, Henri VIII et François 1er, le magnifique camp du Drap d'Or, la bataille de Marignan, mais également celle de Pavie, souvent oubliée par les manuels d'histoire de France, étonnant quand on sait que c'est une énorme défaite de François 1er, fait prisonnier par Charles Quint et emmené en Espagne en prison, et échangé avec ses fils après une longue négociation (Henri II s'en souvient encore ! ).... Mais je m'égare, même si l'épisode est passionnant !

Quelques photos plus tard, on se retrouve dans de jolies pozzines, humides et fraiches. La végétation grasse.  Nouvelle ascension, belvédère sur des cascades gigantesques, au dessus, des glaciers géant, le paysage est grandiose, varié. C'est long, mais c'est beau !  Reste un nouveau plat, au loin le grand glacier qui permet en hiver de rejoindre le col du Mont Brulé et la Tête de Valpelline.

On passe le long d'un joli lac puis vient la portion technique : une petite via ferrata dans les rochers. Ça fait du bien de grimper un peu. C'est toujours aussi joli.  A droite, le refuge, sous nos pieds : de grandes dalles équipées, à gauche, une énorme cascade, au dessus le magnifique Haut glacier d'Arolla.

Reste quelques mètres à parcourir pour rejoindre le refuge. et son repos, ses Edelweiss.

 

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Le lendemain matin, ou plutôt au milieu de la nuit , les frontales brillent, telles des étoiles, sous les étoiles. benjamin est en forme, moi moins... je ne dois pas être du matin.  Je marche à mon rythme, Benjamin reste dans mes roues, je sens qu'il pourrait aller deux fois plus vite. On remonte une moraine sans fin, déprimante au possible, un jour, quand je serai Dieu, je supprimerai les moraines. Faudra pas que j'oublie !

Bref, on remonte cette trop longue moraine sous un coucher de lune et on rejoint le glacier, et les autres cordées.  J'ai la bizarre impression d'aller vraiment lentement. On met les crampons, et on se fait gratter par tout le monde. Première pente raide, la corde, les crevasses. On progresse. On se retrouve sous  l'inhospitalier couloir du Tiefmattenjoch. Deux cordées sont engagées, ça parpine dur, du gravillon, mais quelques blocs aussi. On attend que les cordées soient plus haut et on part.  La partie est physique. Une chaîne permet de passer un passage qui pourrait être le Crux de la voie sans celle-ci. La partie est physique, tout dans les bras, légèrement en dévers. On arrive à l'aube au col, les bras fourbus. La météo a tourné, il fait moche, les nuages sont là, je vais encore me retrouver au sommet sans la vue, comme en 2010... la loose !

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Je prends la tête de la cordée sur l'arête. Je m'applique à trouver le bon itinéraire, et à la montée, je me montre assez doué ! Je passe parfois sur l'arête, parfois dans son flanc Nord. Peu d'hésitation, je suis assez fier du résultat, on progresse vite, même si on est la dernière cordée sur la montagne !  Je grimpe des portions faciles (ça ne dépasse pas le III), à gauche, le raide glacier Nord-Ouest de la Dent d'Herens donne des idées d'ascension (pour plus tard)  et on rejoint la fin de l'arête rocheuse. Les cordées précédentes terminent leur pause tandis qu'on remet les crampons. On doit être à proximité de l'endroit où Thibault avait jeté l'éponge il y a 9 ans ! Il nous avait dit qu'il s’était construit un petit refuge (et en avait profité pour bouffer tous les Bastogne, le fourbe !) Pas de trace de son refuge, ni de miettes des précieux gâteaux !

il y a un peu de glace sur le glacier, et on avance prudemment dans la pente.  On croise une première cordée, un guide et son client, ce dernier a décidé de faire demi tour, trop fatigué. Étonnant, ils allaient beaucoup plus vite que nous !

On quitte les crampons un peu plus haut, avant de croiser une nouvelle cordée, en provenance du sommet, ... ils ont plus de 2 h d'avance sur nous ! On est vraiment des escargots ! La suite est en bon rocher, on se fait plaisir dans des dalles, pour rejoindre l'arête. Petite pause sous celle ci. On repart vers le haut pour, ce qui est dans mon souvenir un passage vertigineux (la faute sans doute aussi à Alpineiss qui a publié une vidéo où il n'en menait pas large, bon il faut avouer que pour lui, il y avait de la neige... Pour nous c'est tout sec !)

Bref, je passe la dalle vertigineuse avec brio,  je poursuis vers le haut, rien de bien difficile, juste faire attention à ne pas s'en coller une, ne pas se prendre un crampon dans les sangles de l'autre.

Derniers mètres, une cordée de 4 Italiens nous accueille au sommet ! Le temps est dégagé, il fait Grand beau ! ce sommet, c'est quand même mieux avec le soleil .

Le temps de consulter mon GPS... qui tombe en rade ! Puré, c'est énervant, tu achètes une montre, valeur marchande 700 €, régulièrement elle tombe en rade (2 fois au départ d'un trail !!!)  et là, après une belle ascension, Zou , plus rien. Et le SAV de Suunto qui me répond que tout va bien, que ça ne vient pas de la montre !

Bon bref, c'est énervant, mais vu qu'il fait beau, le moral reste bon.

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de TiefmattenAlpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
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Les Italiens sont partis, vient notre tour

Et zou sur l'arête, superbe !

Puis dans la facette en rocher où on merdouille plus, on a du mal à trouver la voie.

On rejoint le glacier, et c'est reparti. On déroule sur le glacier tout en restant prudents.  On regagne les rochers de l'arête de Tiefmatten, et comme pour le haut, on merdouille pour retrouver le bon itinéraire, alors que la montée avait été parfaite. La fatigue, sans doute. Bon heureusement, ça passe un peu partout et on s'en sort quand même. finalement, la descente est presque aussi longue que la montée !

On arrive au col. Reste sa descente, périlleuse. Benjamin passe devant et m'attend à un endroit un peu abrité, je le rejoins. Le délicat passage est là, en léger dévers, je l'assure lors de sa descente. Vient mon tour. Les gravillons partent sous mes chaussures peu précise. Agrippé à la corde je contourne l'obstacle. C'est physique, les mains sont crispés, le corps en arrière, la gravité qui l'attire vers le bas, vers le vide, vers la chute. Je dois récupérer les protections laissées par Benjamin, manœuvres qui prennent un peu de temps et un peu d'énergie à mes bras tous tétanisés. Je bascule sous l'obstacle. Les mains sont crispées sur la corde élimée, la chaussure cherche un appui précaire sur du gravillon instable. Par chance, ça tient, je progresse, délicatement, je déplace mon poids, que dis-je, ma masse, d'un appui vers l'autre. Benjamin me voyant dans une situation délicate m'encourage "après c'est fini" Tu parles. Je finis par avancer vers lui, la chute d'une grosse pavasse marque la fin du passage... Ouf. reste quelques mètres délicats, mais rien en comparaison au contournement du dévers.

Nous voilà sur le glacier, fin des difficultés, ou presque...

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten
Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

On attaque dré dans le pentu, puis sur le plat, et rapidement on se rend compte du problème lié au glacier : les crevasses. Une première, gentille, un pont de neige solide même si la neige commence à fondre. Corde tendue, 15 m entre nous, classique et efficace. Pas de problème. Puis une seconde, insondable, placer ses pieds, éviter de choir, pas envie d'explorer ses entrailles !  On poursuit, moi, devant, j'annonce les crevasses, je les passe puis benjamin m'indique de ralentir quand c'est à lui de passer l'obstacle.

Je n'avais pas compris les louvoiement de la trace cette nuit, de jour, tout est plus clair, il s'agissait de contourner des crevasses ! Les virages nous ralentissent un peu, ça augmente les manœuvres !

Dernière crevasse, la pire, la neige instable, un gros saut, réception incertaine, sauter loin mais rester léger et souple à la réception sous peine de tester la stabilité du manteau neigeux au niveau de la lèvre.  Tels deux danseurs étoiles, nous exécutons l'entrechat. Bon, avec les crampons , les fringues et le gros sac, c'est sans doute moins léché mais bon.

Au retour au refuge, le gardien nous avouera son inquiétude quant à l'évolution du glacier lié à la canicule.

 

On rejoint le sentier pour quitter la corde et les crampons.

Deux solutions s'offrent à nous : l'infâme moraine ou de gentils névés qui devraient se prêter à la ramasse. Je finis par convaincre Benjamin du gain de temps et d'énergie si on prend l'option neige. J'avoue, j'avais tout de même un doute quant à la raideur de la pente.

En fait, il sont nickels : la neige juste revenue, la pente est parfaite. On glisse presque jusqu'au sentier qui permet  de remonter au refuge, où on arrive quand même un poil fatigués !

 

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Les Italiens du sommet y font un bon repas. Nous, on opte pour une pause courte, si je ne veux pas arriver à point d'heure à Chamonix ce soir, il ne faut pas trainer. Bilan : on a 1 h de repos !

Juste le temps de refaire le sac, de se changer avant d'attaquer la descente.

Je n'ai pas pris d'eau, on va faire la descente d'une traite, on s'arrêtera juste à la fontaine de Prarayer pour boire...

C'est étonnant, à la montée, on avait adoré : les paysages variés, les falaises, les torrents, les glaciers, les cascades. Au retour, tu n'as qu'une seule idée : retrouver ta voiture. Et la descente est lonnnngue, très longue ! Tu n'avais pas remarqué à la montée : la via ferrata prend le même temps à la descente qu'à la montée. Le plat du lac est plus long que prévu (ça remonte même par endroit) Les pozzines sont beaucoup plus loin qu'avant, il y a même un plat que tu n'avais pas noté (en face des cascades, mais au retour tu t'en fous, tu les avais déjà vue ! ) L'arbre remarquable est super loin, il y a même de petites montées qui viennent te tuer ! Deuxième pause, deuxième fois que benjamin partage avec moi son eau, précieux breuvage. Bien joué, l'idée de se délester d'un litre d'eau pour économiser du poids ! 

Que c'est long, le retour après lui est infini, tu ne te souvenais même plus de l'endroit où vous avez pique niqué !

Enfin le refuge, grosse pause pour m'abreuver à la fontaine ! L'eau est fraîche, revigorante !

Reste le lac... le très long lac, le trop long lac. Je me souvenais juste qu'en 2010, Thib avait galéré pour se rentrer. J'ai complètement oublié pourquoi... La descente est ultra longue, et le lac aussi. Je regarde, versant opposé les cascades, pour prendre des repères et voir si je progresse !

Les Italiens nous rattrapent... En VTT ! Ils ont fait le bon choix, eux ! Bon, ben comme des "quichons", on se morfond à pied. Je finis par larguer benjamin, qui, je l'apprendrai plus tard, a fait la cours à une touriste... L'histoire ne dit pas ou, quand et comment otut ça s'est terminé, mais je note que je suis arrivé au parking très peu de temps avant lui. A  vous d'en tirer les conclusions qui s'imposent.

 

Fin de la longue journée

Il est 17 h

Reste à reprendre la voiture et prendre la route de Chamonix pour la suite des vacances, qui sont parfaitement lancées !

Merci, Benjamin, pour ses heures en altitude

Le récit est, comme souvent, légèrement romancé. Chaque évènement est basé sur un fait réel, plus ou moins amplifié (en fait, c'est le principe du "romancé" )

Alpinisme : Dent d'Herens 4171 m - arête de Tiefmatten

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet

Où j'ai reformé la mythique cordée avec Anne.

 

Vidéo :

Topo :

Prendre le téléphérique de l'aiguille du midi ( 50 € l'aller simple, info mars 2019).

Descendre à pied l'arête effilée et chausser au pied de l'arête, descendre soit la vallée blanche classique, soit le grand envers soit le petit envers (ou même la vallée noire en rive droite)

Sous le refuge du requin ( 2516 m) traverser au mieux le glacier au niveau de la salle à manger (séracs) Gagner le pied du glacier des periades. Le remonter en rive droite.  Vers 3100 m passer la rimaye et mettre les crampons pour remonter le couloir ( 45°)

Jusqu'à la brèche puiseux. 3432 m

remonter l'arête à gauche jusqu'au bivouac des Periades.

Un rappel de 60 m ( ou 2 de 30-40m) permettre d’accéder au glacier du Mont Mallet.

Descente à ski (crevasses séracs) de la rive gauche du glacier. ainsi que de celui de Leschaux

Descendre la mer de glace et remonter à la buvette des Mottets avant la descente par la piste sur Chamonix

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet
Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont malletSki de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet
Vallée BlancheVallée Blanche
Vallée BlancheVallée Blanche
Vallée BlancheVallée Blanche

Vallée Blanche

Récit :

 

Les cordées se font et se défont. J'avais proposé la sortie à Nath, qui m'appelle quand je suis sur la route, trop malade pour envisager le projet. La loose. Heureusement que j'avais également proposé à Anne la sortie. On va reformer la mythique cordée des 82 4000...

Je me retrouve à Cham' un peu tôt. J'ai le temps de trouver une place de stationnement. Et je me fourvoie comme un débutant pour trouver la caisse de l'aiguille du Midi, où je m'octroie une petite sieste.

Je me pose. Je suis le deuxième dans la queue !!! Anne arrive avec Thierry (qui a prévu de faire du vélo pendant que nous skierons) .

On papote, notre dernière course ensemble, mon 82ème 4000, le Zinalrothorn, plus de 2 ans, déjà !

Et zou, un téléphérique, et zou un second. Les sardines biens serrées dans leur boite, mais c'est le prix à payer... On s'équipe dans le couloir et on file. Erreur, avec ma haute taille, mes skis, sur le sac,  touchent le haut de la grotte, m'obligeant à des contorsions me permettant de ne pas abimer mes précieux engins...  Paysages magnifiques après la grotte de glace, Go !

Descente tranquille sur l'arête. On chausse et on décide de partir pour le grand envers. La neige est bien dure et dégue alors qu'elle était annoncée bonne. Petite déception. Elle reste skiable. On tire à gauche, tout en se méfiant des crevasses et des séracs. Quelques passages raides. Ca passe pour l'instant. On se retrouve dans le couloir sous l'aiguille du Plan. Reste à descendre. Il fait froid, un froid vif, qui te gèle les poils du nez, on a tout enfilé : doudoune, goretex et mes nouveaux gants millets dont je suis pleinement satisfait ! ( non, non, je n'ai aucun sponsor !!! Enfin, si quelqu'un de chez millet lit ses lignes... à bon entendeur )

Le glacier est sec, il y a quelques passages bien raides, bien glacés, qui nous font hésiter. On se retrouve au dessus du refuge du requin et on rejoint la vallée blanche. On traverse le glacier et c'est la pause pour remettre les peaux.

Anne arrive 5 minutes plus tard, elle s'est croutée sur la plat, je n'avais rien vu !

 

 

 

Remontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des Periades
Remontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des Periades
Remontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des PeriadesRemontée du glacier des Periades

Remontée du glacier des Periades

Il y a du monde bien au dessus de nous. On est un peu en retard. Rien d’inquiétant. C'est parti sur le glacier des Periades. La trace est bonne mais verglacées. Ça grimpe bien dans un toujours magnifique paysage. On discute, Je sens bien que comme d'hab, je freine Anne qui a beaucoup plus la pêche que moi, Rien n'a changé ! dans l'ombre, il fait toujours aussi froid.

Au loin on voit des skieurs dans le dur, mais on ne les rattrape pas. Le couloir apparait au dernier moment. 15 alpinistes sont dedans. On arrive à la rimaye, où un gars sympa me reconnait. Il me dit qu'il fait demi tour. J'essaie de l'encourager, en lui disant qu'il ne reste plus grand chose mais je sens que son guide n'est pas prêt de changer sa décision. Il me conseille de passer par la droite du glacier à la descente.  Conseil noté ! Petite pause, on remonte jusqu'au dépôt des skis. Puis on file dans le couloir, crampons au pied, tout en discutant (on n'a pas arrêté !)

Je profite du paysage pour faire quelques images. Trô Bô !

Anne trépigne derrière.

Je la laisse passer, et me fait larguer direct. J'avais pourtant l'impression d'avancer. Retour à la dure réalité pour moi, je pensais être rapide comme le guépard, je ne suis qu'un escargot qui avance avec peine !

Avec l'excuse des vidéos , je parviens à reprendre ma position de leader, l'honneur est sauf.

De l'ombre, nous sommes passés au soleil, c'est l'été d'un coup. Je sue à grosse goutte, on a hâte de faire une pause afin d'enlever des couches de vêtement. La raideur du couloir y est peu propice. Les acides gouttes de sueur viennent sournoisement jouer le rôle de collyre dans mes yeux. Ça piiiiiiqueeeee !

dire qu'il faut atteindre le bivouac pour changer de tenue.

Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux
Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux
Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux
Couloir de la Brèche PuiseuxCouloir de la Brèche Puiseux

Couloir de la Brèche Puiseux

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet

J'arrive donc en tête à la brèche, ma sournoise manœuvre ayant portée ses fruits.

Bon, la brèche porte bien son nom, il n'y a pas de place. C'est le périph aux heures de pointe. J'ai même du mal à voir le paysage de l'autre coté. Les guides descendent en moulinettes leurs clients à la vitesse de la lumière. Pressés de rentrer à Cham' voir leurs épouses.

Étant donné qu'on avait pris la décision de monter au bivouac. Je pars à gauche, sous les cordées pour rejoindre l'arête. Et gravir les 50 m qui nous séparent du bivouac. Quelques pas d'escalade faciles, et nous arrivons à ce bijou : le bivouac des Periades. Pause pique nique et photo, le lieu s'y prête !

 

Avec le vent on a gardé nos couches de vêtements, d'autant plus que la suite est à l'ombre, la nuit tombe vite sur le glacier du Mont Mallet.

 

S'en suit le rappel. Anne part le poser, mais il me semble qu'elle hésite. On a perdu nos automatismes. Je délove la corde et lui passe, incompréhension, hésitation. On a failli balancer le rappel sans l'attacher. Ça ne nous est jamais arrivé. Je finis par contrôler chacune des ces actions. Elle hésite même lorsqu'elle met en place son Machard. A la fois, une bonne hésitation vaut mieux qu'une chute certaine ...

Nous qui avons fait plus 100 rappels en haute montagne ! ...

Finalement elle part, doucement, dans ce couloir  assez long. Vient mon tour. Go, je pars, le sac lourd avec les skis dessus, qui me tire en arrière. La corde est longue à passer. J'arrive en bas tout essoufflé.

Brèche Puiseux - Bivouac des PeriadesBrèche Puiseux - Bivouac des Periades
Brèche Puiseux - Bivouac des Periades
Brèche Puiseux - Bivouac des PeriadesBrèche Puiseux - Bivouac des PeriadesBrèche Puiseux - Bivouac des Periades

Brèche Puiseux - Bivouac des Periades

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont malletSki de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont malletSki de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet

Le glacier est déjà en grande partie à l'ombre, mi février, sou la face Nord des Jorasses, le soleil se couche tôt. On a décidé de suivre les conseils du guide croisé à la montée. Passer sous les Jorasses pour avoir la meilleur neige. Le défaut, c'est qu'on a pas le temps de remonter pour basculer de l'autre côté. Il faut traverser au milieu et au milieu il y a des crevasses et des séracs. Coup de chance il y a une trace qui y part.

On suit donc la spectaculaire trace. Entre crevasses et séracs. Le ski léger, très léger, on a bien conscience de skier sur des œufs, et si la coquille se brise... c'est la grosse chute ! Longer un sérac, louvoyer entre deux crevasses.  Finalement, la trace tente de traverser le complexe glacier mais n'y parvient pas, il faut remonter un peu pour retrouver la descente classique, en rive gauche. On parvient à enchainer les virages. La neige est bonne même s'il y a eu beaucoup de passage !

 

Le paysage est impressionnant : Les arêtes de Rochefort et les Grandes Jorasses, pleine face nord,

La verte les Droites les Courtes ! Tant de jolis sommets déjà gravis ! :-)

Championnats du monde de Verticalité ou de sommets mythiques (quoi que les guides russes à l'Elbrouz ne connaissaient pas la verte, ça m'a déçu !)

Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet
Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet
Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet
Descente glacier du Mont MalletDescente glacier du Mont Mallet

Descente glacier du Mont Mallet

Enfin on skie, de jolis virages dans une bonne neige. L'imposante face nord des Jorasses observe nos circonvolutions. Le cadre est magique ! On rejoint le glacier de Leschaux pour un gros schuss. On retrouve les cailloux à la jonction de la mer de glace. Puré que c'est sec !  Attention les semelles des skis ! au départ ça passe encore. Ensuite, ça devient compliquer ! On repique sur la gauche pour rejoindre la trace de la vallée blanche, d'où les derniers skieurs descendent . On skie en slalomant entre les quelques rochers affleurants.  Bas de mer de glace, petit canyon, toujours quelques maléfiques rochers en quête de fragile semelle. Hormis quelques touchettes, ça passe. On dépasse quelques groupes.  Et nous voilà au pied de la remontée des Mottets.

Et là, je sais qu'il y a un segment STRAVA (strava étant une application pour sportif connecté) Bref, j'suis un peu bête, mais je me décide de la faire à bon rythme. Je pars à peu prêt en même temps qu'Anne. Et je marche d'un bon pas. Le sac est un peu lourd (oui , on a pris un rappel de 60 m et le matos de sécurité !) Anne perd du terrain (pour une fois) elle n'a pas du comprendre (oui, il faut avouer que je ne l'ai pas avertie !). Je l'entend râler que c'est long ! Ah ça fait du bien de l'entendre râler, ça prouve que c'est bien elle ! je marche à fond? La trace a regelé et glisse pas mal par endroit. Ne pas molir. Le passage est long, je le sens, mais surtout j'entends les commentaires d'Anne derrière. Replat final, je ne me désunie pas et je file à la Buvette des Mottets, j'ai sans doute fait un bon temps !

Je fais le chemin inverse pour retrouver Anne un peu plus bas avec sa tête des jours moyens, elle n'a pas aimé la remontée !

Petite pause avant la descente finale sur la piste. Attention aux cailloux

On s'amuse bien quand même.  Une pause pour couper les rails du funiculaires, rejoindre les pistes du Montenvers et le bas des pistes où Thierry nous attend. Le pauvre, avec la glace il n'a pas pu faire de vélo comme il le pensait. Et nous attend, frigorifié. On rejoint ma voiture, on papote puis c'est l'heure du départ pour un long voyage avec 50 minutes de bouchons en prime autour du lac Léman

C'était sans doute le prix à payer !

 

Merci Anne et Thierry !

 

Ski de Rando : Brèche Puiseux - glacier du Mont mallet
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