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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Les 100 Plus Belles

Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort

Apoutsiak — alpinisme4000Massif du Mont BlancAnneLes 100 plus belles

Première partie d'un long périple

du refuge Torino au bivouac Canzio

 

 

La Vidéo

Topo

 

Montée au refuge Torino :

Téléphérique de l'Helbronner, panoramique, 2 tronçons (33 € l'aller simple) puis ascenseur en descendant 5 étages avant 100 m de galerie pour atteindre le refuge.

Traversée des arêtes de Rochefort

Du refuge Torino, partir derrière le refuge (coté galerie) et rejoindre le glacier.

Remonter en directino de la Dent du Géant en passant sous les aiguilles Marbrées et le col de Rochefort. Remonter le petit couloir ( rimaye - couloir à 45°) et atteindre un petit replat. De là, remonter vers la place du déjeuner en contournant le dernier gendarme par la droite.

De la place du déjeuner suivre l'arête en restant soit sur le fil soit versant Italien. On passe d'abord la corniche en restant bien à droite ( elle devrait céder incessamment sous peu) on remonte alors sur le fil de l'arête pour passer une première bosse puis une seconde (main courante à la descente de cette seconde) avant d'attaquer l'aiguille du Rochefort au mieux

sommet 4001 m

Redescendre versant Est le plateau en regard du Mont Mallet, puis passer un gendarme en mixte avant d'escalader le Dôme de Rochefort. Descente en mixte pour rejoindre la Calotte de Rochefort puis passages de gendarmes avant d’atteindre les 5 rappels qui ramène au col des Grandes Jorasses et au bivouac Canzio 3825 m

Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort

Récit

Premier jour, journée passée à attendre Anne sous la pluie à Courmayeur. Avec le tunnel du Mont Blanc qui bouchonne, son covoitureur a décidé judicieusement de faire le tour par Martigny. La situation paraissait au départ compromise pour avoir une benne dans la journée, s’éclaircit, on devrait avoir un peu de temps pour monter. Pourtant il pleut toujours...

Anne arrive, on prépare le matos (toujours sous la pluie) et on quitte le parking, lourdement chargé, (matos technique + bouffe pour 3 jours + bivouac !)

La gare de téléphérique est moderne et bien réussie et l'autochtone accueillant, on allège nos portefeuilles à la caisse et zou, c'est parti pour la Mont Blanc Skyway, malheureusement dans le brouillard, on en n'a pas profité ! Aujourd'hui c'est plutôt la Cloudway mais bon, on n'a pas le temps d'aller trouver les dirigeants  de la compagnie du Mont Blanc Italienne pour leur faire part de notre remarque.  Deuxième tronçon, puis visite de la gare supérieure, où nous profitons des écrans tactiles géants pour repérer nos futurs itinéraires sur de grandes photos. Il faut ensuite prendre l'ascenseur et traverser un long couloir pour trouver le refuge Torino. On se présente, on révise le topo, on mange dans le self (bof) avant de se coucher dans notre petite chambre individuelle. Voilà une première journée pas trop fatigante physiquement !!!

Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort

Le réveil sonne à 4 h , on sort du refuge vers 5 h 20, pétouillage dès le départ, on part sous le refuge, pas bon. Je l'avais pourtant bien dit qu'il fallait TOUJOURS faire le repérage de la marche d'approche le soir... On repart par au dessus et en 5 minutes on trouve facilement le glacier ! Encordement crampons et c'est parti, on dépasse rapidement l'autre cordée et on file vers le petit couloir. Rimaye avalée (et pourtant bien ouverte) puis couloir en 5 minutes. Tout va bien. Petite pause avant d'enchaîner. Au dessus, il ya 20 à 30 cm de neige fraiche déposée la veille ! 3 ou 4 cordée sont devant et ont bien marqué la trace.

C'est rando, dire que "le brevet d'escalade avait fait des relais dans cette portion roulante" ( voir 23 h sur la Dent du géant.)

Sur le haut quelques passages techniques. On se goure un coup de chemin (trop à droite). Il y a quelques grands pas à faire mais on fini par débouler à la salle à manger. Ca tombe bien, on va avoir du temps...

Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort

Au programme la Dent du géant, on enlève nos crampons et on part pour la file d'attente : 4 cordées plus une déjà engagée. Le soleil est là, je m’assoupis, assis sur un rocher peu confortable. La cordée nous précédant est une cordée de Français, nous papotons, j'ai juste l'impression qu'ils étaient partis pour les arêtes de Rochefort, mais devant l'absence de trace, il me semble qu'ils ont préféré aller vers le Monde. Moutons de panurges, il se retrouvent comme nous dans la queue. C'est long. Je dormiote. Au bout d'une heure et seulement une cordée de partie, j'annonce à Anne qu'il faut laisser tomber, on reviendra... Trop long. On retourne aux crampons, et on part, au total c'est prêt de 1 h 1/2 de perdu. D'autres cordées sont passé devant sur les arêtes de Rochefort. On attaque l'arête, c'est magnifique comme dans les livres, sauf que la grosse corniche présente une énorme crevasse qui présage d'une rupture de celle ci dans peu de temps.

En regard de la corniche on bouchonne, C'est le périph un Dimanche soir de retour de Week-end (de l'ascension) ou Fourvière pour les Lyonnais ! Deux cordées devant : un guide et ses 2 clients et 3 basques ou catalans ( je ne parle ni le basque, ni le catalan). Tout a l'air long au dessus et assez rapidement, Anne, ma Duracell préférée montre de gros signes d’impatience... Elle veut dépasser. L'endroit me parait inopportun et les cordées , encordées long sont à mon avis extrêmement difficile à passer, en plus , ça ne se fait pas... Je temporise et essaie de calmer mon dragon.On progresse hyper lentement passant beaucoup de temps arrêtés. Devant, ça brasse. Devant, ça fulmine. Je me demande même si à un moment, ça n'a pas craché du feu... Mais il est possible que j'ai rêvé...

Voilà la corde fixe. Anne peste devant la perte de temps, elle décide de passer à l'acte. Elle passe le dernier Catalan, je fais de même, baissant la tête , de honte de la scène qui est en train de se jouer. Mais je passe. Corde fixe, à la descente, je galope, c'est vrai qu'il n'y a pas vraiment de difficulté dans ces conditions. Je rattrape le second Catalan en faisant attention à "the rope" comme ce me fut précisé à mon passage. Contournement, escalade rapide, à 4000, je m'essouffle, voilà le premier Catalan au relais. C'est fait. On est passé mais ça a bien pris 10 minutes. On poursuit devant pour se retrouver assez rapidement derrière les deux clients du guide au pied de l'aiguille de Rochefort.

Il faut attendre, les Catalans, goguenards se retrouvent 10 mètres en dessous à attendre.

On repart et on passe par une manœuvre élégante les deux clients du guide. Escalade efficace pour atteindre le sommet de l'Aiguille de Rochefort en même temps que le guide. Premier 4000 de la série, on n'est pas en avance. Et pour le reste, il va falloir tracer !

Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort

Descente facile de l'aiguille de Rochefort pour gagner un plateau. puis un petit gendarme en neige présente une rimaye que nous passons facilement. Quelques gendarmes, un peu d'escalade peu engagée et voilà le Dôme de Rochefort, nouvelle pause et 2ème 4000. La course est longue, le col des Grandes Jorasses parait encore bien loin.

 

Je n'ai pas aimé la descente du Dôme. Les dalles recouvertes de neige ne m'inspirait pas confiance. Bref, petouillage monstre du grand alpiniste que je suis dans des passages faciles. Heureusement il n'y avait personne pour me voir , à part Anne qui galope devant... En fait, ces arêtes de Rochefort sont beaucoup plus longues que je ne le pensais quand on s'enfile toute l'arête.

Quelques gendarmes, un peu de grimpe, un ou deux rappels. puis une dernier passage rocheux nous amène au rappel. Et c'est parti, tout en hésitation quant à la ligne à suivre.

A droite ou à gauche de l'éperon, il y a des relais et des anneaux partout. Quelques feintes de coinçage de rappel, juste pour stimuler le palpitant. Stressss ! Mais ça passe. En bourrinant dur, le rappel vient. Et au bout de 5 rappels nous voilà au col des Jorasses, on se réencorde pour aller jusqu'à Canzio il est déjà 20 h 40.

 

Là, bonne nouvelle : il y a un petit lac juste devant le refuge. Petit lac gelé, mais en creusant avec une gamelle on trouve l'eau facilement. Quel luxe. On aura pas la corvée de fonte !!! Je m'attelle à remplir les bouteilles. Anne cuisine. Elle n'a pas son pareil pour vous cuire un plat déshydraté. On ne fait pas de vieux os, au lit, il est déjà tard et la journée de demain va être longue !

 

 

 

La suite : la traversée des Grandes Jorasses

Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
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Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort
Alpinisme : traversée Rochefort Jorasses - les arêtes de Rochefort

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

Apoutsiak — 4000Massif du Mont BlancalpinismeLes 100 plus bellesAnne

Traversée depuis Gonella vers Monzino

Grande, Grande Aventure dans l'envers du Mont Blanc.

Vidéo

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

Topo :

Refuge Gonella 3071 m

Attention : Cotation T5 en randonnée ( qui compte 5 niveaux) Compter 6 - 8 h !

Du parking du Frêney, remonter la Doire et traverser les deux ponts (note : il n'y a plus de pont en bas) Suivre le sentier qui longe la paroi sud du Mont blanc : bien balisé et bien tracé.Rejoindre le lac des marmottes.

Du lac, nous vous conseillons de poursuivre au Sud Ouest pour traverser le glacier du Miage. Ne pas suivre la sente qui monte sur la moraine rive gauche, la descente de la moraine est périlleuse (le sentier est malheureusement bien noté sur la carte).

Rejoindre la rive droite du glacier du Miage et le remonter (cairns) au mieux jusqu'à l'altitude de 2500 m.

Virer à droite pour retrouver une vire qui mène à un sentier qui permet de gagner par des passages de via ferrata et des sentes le refuge Gonella 3071 m

Col Emile Rey 4030 m

C'est la voie historique

Elle n'est plus pratiquée d'après le gardien de Gonella ( gardien depuis 17 ans il n'a vu personne y monter depuis qu'il est gardien...)

Mais elle passe encore très bien (vu qu'on est passé !)

Note : attention il faut remonter successivement 2 couloirs de 700 m environ chacun, ce qui fait 1400 m de dénivelé sur les mollets...

Du refuge Gonella, partir derrière le refuge en légère descente : sentes et névés.

Rejoindre le glacier du Miage (3027 m) traverser au mieux le glacier en évitant les crevasses et rejoindre la base du couloir Quintino Sella (celui qui est en face du refuge) Passer la ou les rimayes et le remonter au mieux. Le couloir d’élargi et on laisse le bivouac Quintino Sella à droit e(on en voit juste le toit. Vers 3660 m, on arrive à une épaule qui permet de basculer sur le glacier du Mont Blanc. Le glacier est assez crevassé. Nous avons utilisé les coulées d'avalanche pour le descendre en son centre, sinon privilégier la rive gauche. Rejoindre la base du couloir Est du col Emile Rey - 3335 m

Passer la rimaye (pour nous à droite)

Remonter le couloir au mieux et gagner le col Emile Rey

Col Emile Rey - Mont Brouillard - Pointe Baretti

Du col traverser vers le second col. Grimper alors sur l'arête au mieux pour rejoindre le sommet du Mont Brouillard.

Du sommet passer versant Est pour rejoindre l'antécîme Nord de celui ci. On suit alors une arête plutôt facile pour rejoindre le pied de la punta Baretti. Gravir un petit couloir qui permet de rejoindre l'arête et le sommet. retour par le même itinéraire, possibiltié de réaliser un rappel au petit couloir

Compter 3-4 heures

Descente par le glacier du Brouillard.

Basculer versant Est, le couloir est raide 50°. Il faut rester à proximité de la paroie sud du Mont Blanc. Basculer sur le plateau en face du bivouac des Eccles. Si c'est possible, remonter au bivouac des Eccles pour retrouver la voir de montée. Nous avons choisi de descendre le glacier du Brouillard, hyper crevassé ! Tout en cherchant à atteindre la rive gauche et la voir normale de montée. GLACIER EXTRÊMEMENT CREVASSE !!!

Passer sur la rampe qui se situe sous la pointe de l'innominata puis après cette rampe descendre directement dans la pente avant le point 3376 m. Descendre la branche de gauche du glacier puis quitter celui ci. et rejoindre le refuge Monzino 2590 m

Du refuge Monzino, c'est un joli sentier avec une grosse via ferrata qui permet de descendre à la Doire. Attention, sentier également coté T5 !!! On ertouve le senter de motnée à Gonella et le parking du Frêney !

Récit

Dans la quête des 4000, il y a pour moi 4 grands problèmes qui se situent tous dans le massif du Mont Blanc : l'arête du Brouillard, Peuterey Pilier de l'Angle, la traversée des Jorasses et la traversée des Aiguilles du Diable.

Avec Anne nous avons décidé de nous frotter au premier problème et de découvrir l'envers du Mont Blanc.

Bref, long voyage matinal avant d'arriver à Courmayeur par le col du Grand Saint Bernard. On s’équipe sur le parking du Frêney. Et c'est parti. Premier stress, il n'y a pas de pont en face du parking (alors que le sentier passe là sur la carte) heureusement, c'est déjà réparé un peu plus haut, ils ont fabriqué un beau pont en bois, tut beau, tout neuf ! On remonte le joli sentier qui passe sur une moraine. Les discussions tournent autour du trail et du triathlon, chacun sa spécialité ! Nous retrouvons le bas du gigantesque glacier du Miage et rejoignons le lac des marmottes, que dis je, le bucolique lac des marmottes !

Pause photo et respiration. Nous remontons alors la jolie combe qui passe derrière la moraine de la rive gauche du glacier. On croise des os de chamois ! Mauvais augure ? Le sentier est parfois éffondré sur la moraine. Et au bout, il n'y a rien, juste un vieil éboulement ! Le versant glacier de la moraine n'est vraiment pas accueillant, une bonne pente à 50° en gravillon infâme et gros blocs, sur 20 m de déniv ! ! On revient en arrière pour trouver un passage. Si ça se trouve il faudra retourner au lac des marmottes et perdre une heure. La montée au refuge est déjà assez longue !

Un collet me semble un bon endroit pour passer (au moins aç réduit la hauteur de la moraine ! Anne essaie, je lui conseille de remonter, on va voir 10 m plus loin. Je trouve une vieille corde fixe cachée. Mon sang ne fait qu'un tour, amarrage, et zou en route pour la descente à l'aide la corde ! Anne passe, je la suis, je me brûle un peu les mains dans la manœuvre. On ressort avec les mains toutes jaunes, la couleur de la corde mais on est sur le plat rocailleux du glacier ! En face on voit sur la moraine, des skieurs avancer , leurs skis sur le sac, ils n'ont pas fini de porter !

O remonte le glacier pour trouver la rive droite et les cairns.

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

L'heure de la pause pique nique, il est déjà bien tard ! Et on repart guilleret, sur ce looooong glacier du Miage. Et Anne prend quelques imperceptibles mètres de retard. (pour une fois, ça change !) Je reste devant à tracer, la neige est apparu. On passe sous le glacier du Mont Blanc, austère et magnifique ! Ambiance magique ! Je me demande comment on peut bien accéder par là, sans risque, au bivouac Quintino Sella. Mais pour nous l'objectif (finalement) du jour sera Gonella.

pendant ce temps, Anne perd mètre après mètre. Il reste encore 600 m de dénivelé. Je m'arrange pour être juste assez loin pour ne pas l'entendre pester... On opère une pause pour recharger les batteries. Le temps est gris, l'ambiance maussade. Au loin les skieurs sont dans la partie finale. Je calcule mentalement le temps qu'ils ont en avance sur nous... 30 minutes ! On repart, et on quitte le glacier pour un sentier puis des névés raides. Il ne faut pas s'en coller une sinon c'est 200 m de chute au bas mot ! On traverse un gros névé et on sort par un passage ultradélicat pour rejoindre le pied d'une viaferrata. Grosse corde et bourrinage. J'attends Anne régulièrement. Elle peste, elle râle, elle souffle. mais elle avance !

Pour le coup, c'est moi qui galope, c'est moi qui virevolte et pourtant j'ai mal au dos, sous ce lourd sac à dos prévu pour le bivouac ! Enfin le voici, juste au dessus de nos têtes. Il a l'air ouvert. J'entre, je m'annonce. Le sympathique gardien italien m'accueille. Le refuge est sympa, on doit juste faire la bouffe dans le refuge d'hiver, pas de problème ! Il y a même de l'eau accessible au refuge !

Assez vite on fait la bouffe. Je vais voir le gardien pour lui annoncer notre projet

Il me regarde avec des yeux ébaubis ! "17 ans que je suis gardien ici, jamais vu personne passer par là !" J'ai juste l'impression d'être un guignol. Et Anne va me tuer si on ne passe pas ! Je lui réponds, que c'est ça l'aventure ! Il me confirme que oui, mais je vois dans son œil rieur qu'il s'attend à nous revoir assez vite...

Voilà, j'ai le doute...

J'en fais part à Anne qui me dis que pour elle c'était bien par Eccles que ça montait et non pas par ici. Mon seul argument, j'ai trouvé une trace GPS (de descente) qui passait par ici. Bon c'est pas gagné ! (d'autant plus qu'on voyait bien sur la trace GPS qu'ils avaient galéré sur le glacier du Mont Blanc aux crevasses profondes.

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
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Nuit de doute, à rêver en boucle à des crevasses infranchissables sur le glacier du Mont blanc. A des dalles de bout de glacier verglacées et en-gravillonnées ! A des séracs menaçants. Et si on rentrait tout de suite...

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
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3 h le réveil, les gens du refuge sont déjà partis à 1 h pour le Mont Blanc par les aiguilles grises. On s'habille et on file vers le refuge d'hiver qui est... fermé de l’intérieur. Quelqu'un a du s'y enfermer pour dormir. On entrouvre comme on peut la porte, et j'éclaire avec ma puissante frontale. S'il vous plait, on aimerait déjeuner et récupérer notre bouffe. 5 minutes de stress et j'aperçois que ça bouge, un type bient nous ouvrir et retourne sur sa couche, houf ! On déjeune aussi discrètement que possible , on fait les sacs et on part. On rejoint le glacier et on commence le sport national de l'envers du Mont Blanc : le contournement de crevasse. Il faut dire qu'on s'en sort pas trop mal !!!

Et on rejoint la base du couloir Est de Quintino Sella.

C'est parti pour un premier rush de 700 m sur les pointes de crampon. Monotone mais on avance, à environ 200 m heure, on es pas des Ueli steck (et pourtant on a presque le même objectif, seule la durée diffère, nous on s'octroie 80 ans pour boucler notre périple !).

Bref : c'est le bon vieux rythme crampon - crampon - piolet - piolet, avec sa variante crampon - piolet - crampon - piolet que nous prenons ! Avec quelques pauses vidéo, spécialement pour vous, lecteur. En haut le couloir d’élargi, mais oh surprise, ça continue de grimper ! Donc on grimpe en laissant le bivouac, au loin , à droite. Voilà l'épaule et le crevassé glacier du Mont Blanc. De grosses avalanches l'ont balayé.

On traverse le glacier, l'objectif est de suivre au mieux la trace GPS qui passe en rive gauche. On traverse les coulées et nous voilà dans les pentes raides de la rive gauche. C'est bien, question crevasse, mais c'est raide. Finalement on décide de basculer au milieu du glacier sur les coulées d'avalanche, ça semble passer. Et zou, bibi en tête, avec pour titre le bizuth suicide testeur de crevasse ! Je m’attelle à ma tache avec succès. L'énorme coulée d'avalanche à bien bouché les trous. La progression n'est pas facile mais on avance. Parfois on fait le point pour se mettre d'accord sur l’itinéraire à suivre. L'avantage c'est que souvent encordés ensemble, on n'a pas besoin de longues discussion pour se mettre d'accord. Dernier louvoiement, dernière crevasse, on quitte la partie crevassée, partie que je craignais depuis la menace du gardien. On est passé !!!

On fait une bonne pause, le deuxième couloir du jour s'annonce ! avec encore 700 m. Anne part devant. Je lma suis et nous passons la rimaye tout à droite sans problème avant de tirer à gauche pour se remettre dans l'axe du couloir. On progresse lentement, le soleil fini par faire son apparition. Quelques rares pauses nous avançons, même si Anne râle, le couloir lui parait plus long que prévu. C'est vrai qu'il est long ! (Ce récit aussi non ?)

Le couloir se rétrécit, la neige devient plus dure, on touche la glace dessous, le col n'est plus très loin. Quelques mètres, le voilà. On sait qu'on va dormir là, il y a juste la place pour deux.

Il fait grand beau on est heureux.

On décide d'enquiller tout de suite avec les deux sommets.

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
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On laisse les sacs au col, j'emmène une bouteille d'eau quelques barres du matos et un piolet et on est parti. Anne se lance, il faut tracer dans 20 à 30 cm de neige. Elle se débrouille avec maestria, se jouant de toutes les difficultés. Elle trouve rapidement le bon itinéraire comme si elle était téléguidée !

On passe sur le second col puis au sommet du Mont Brouillard. courte pause avant de repartir vers la point Baretti qui est à Tataouïne ! (bon en fait je viens de regarder, il y a juste 500 m de distance, mais je vous promets que là haut on aurait dit qu'il ya avait 10 km !!!)

Bref on part et Anne continue ses prouesses, un crampon à gauche, un à droite. Chaque fois que je lui suggère un itinéraire, j'ai faux. Je finis par la laisser me guider avec son sens inné de l'itinéraire(moi qui pensais en posséder un...) Elle parviens même à deviner ce qu'il y a derrière une montagne ! On passe des antécîmes. Des arêtes de neige vertigineuses. Mais on avance pour rejoindre la base de la Punta Baretti.

Ça repart un peu raide, par un couloir. De grands pas permettent de rejoindre l'arête et voilà le sommet : Youhou !!! On fête ça dignement, sans trompettes ni cotillons ! Mais on est content. On va pouvoir revenir au col Emile Rey par l'arête déjà tracée : fastoche.

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
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Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

Enfin fastoche, c'est vite dit par ce qu'il faut quand même rester vigilant. On opère un court rappel toronnant à la base de la pointe Baretti et on file sur l'arête. On passe les deux pointes non répertoriées, on passe sous le Mont Brouillard et c'est seulement la petite descente sur le col qui nous posera de petits problèmes, des dalles de rochers sous la neige à gérer. Mais aç passe, voilà le bivouac et la pause ? Non, il faut préparer le bivouac et le repas du soir.

C'est là que l'on retrouve notr e belle société machiste et patriarcale : Je m'attelle à la construction du gîte tandis qu'Anne s’occupe du couvert. Je lui crée un petit espace cuisine de moins de un mètre carré (duquel s'il est fait un pas en arrière elle retombe 700 m plus bas sur le glacier du Mont Blanc).

De mon coté, je façonne la chambre, creusant l'arête sur 50 cm et faisant des parois pour nous protéger du vent. Anne m'interrompt régulièrement pour me prévenir d'éviter de traverser la corniche. Mais je suis lancé et satisfait de la tournure du projet : que je nomme Apoutsiak's bivouac's projekt, ça fait plus classe !

Régulièrement, je m'allonge pour vérifier que je tiens (oui parce que c'est sûr, Anne, elle, elle tient large !)

On se fait un petit diner ou j'ai un peu de mal à manger les pattes déshydratée. Je préfère les sprits ! Une tisane et au lit. L'occasion de tester mon matelas rempli d'air et mon super duvet conseillé par Jeff !

Tout de suite, j'ai chaud et j'enlève couche après couche pour me sentir mieux ! Au fond du sac les chaussures sont très désagréables. Je me fais une soirée mp3 tandis qu'Anne ronfle à coté !

Il se met à neigeoté. Pas grave c'est annoncé par la météo et ça devrait s'arrêter... Je emmitoufle sous mon duvet et fini par m'endormir.

Régulièrement l'absence d'air dans le duvet (ou l'excès de CO2 me réveille, j'aère , et je sens qu'il neige toujours. Anne râle régulièrement elle a froid !

Je tente différente solution. La tête dehors, on se fait tremper par la neige, dedans, il faut maintenir une ouverture pour respirer correctement. Mais je dors, par accoup, mais je dors.

Lors de mes réveils, j'essaie de sentir à la main si la neige est arrêtée ou si l'on voit les étoiles, amis rien. Il neige toujours

Nous sommes perdus sur ce col à 4035 m installés sur une petite plateforme de 2 m sur 1 m 50. Avec deux parois vertigineuses de chaque coté. J'imagine un dezoomage géant de notre frêle bivouac vers la terre ! Et me sens alors tout petit, tout fragile !

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

J'ouvre les yeux. Il fait jour.

Anne à coté, grelotte, pourtant emmitouflée dans son duvet. Elle a même eu droit à ma goretex par dessus !

Je regarde l'heure : 7 h ! On n'est pas en avance ! Je m'habille en essayant de rester au sec. Tout st blanc, il a neigé 20 cm de neige. Tout a disparu autour du bivouac sous l'épais manteau blanc. Une fois lentement habillé il faut agir. Je mets en route le gaz pour préparer une tisane avec de la neige. Anne me semble avoir passer une nuit passablement mauvaise, alors que, j'ai honte, mais même si je me suis réveillé régulièrement, je pense avoir pas mal dormi. Elle grelote, je me demande si elle va être en mesure de bouger ! Je commence à chercher nos affaires sous la neige, mon baudard, mes gants ! mes crampons. Le vent est là, glacial, il nous amène un peu de neige supplémentaire. Le temps est gris, on sent que le soleil est levé, mais caché, il ne nous réchauffera pas.

Anne fini par s'extirper de son duvet, trempé. Elle grelotte. Je luis fais boire une première tisane, puis une deuxième. Le gaz a du mal à fonctionner, c'est un vielle appareil et le froid le limite dans la puissance On grignote et on continue de ranger.

Anne est congelée, je tente de la réchauffer. Je pense un peu à appeler les secours s'il elle ne va pas mieux, mais elle fini par prendre le dessus.

On discute de la suite, monter au Mont Blanc par le pic Louis Amédée et le Mont Blanc de Courmayeur semble difficile. Reste à descendre, les deux couloirs gravis la veille me semblent bien longs à descendre. Reste à descendre versant Eccles, inconnu pour nous mais sans doute plus court. On consulte la carte, et on décide de fuir par le glacier du Brouillard sous le bivouac Eccles.

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

On décolle, on passe la corniche, laissant notre bivouac au dessus. Tout de suite, al neige semble hyper pourri, on s'y enfonce par moment jusq'aux cuisses. C'est raide. Il neige. On progresse. Pente à 50- 55° Neige profonde, croutée, inégale ! Mais on avance. Objectif numéro 1 rejoindre le plat du glacier sous le bivouac des Eccles, de là, on avisera.

On y parvient. Je monte sur une sérac en pente douce et essaie de mémoriser u trajet dans les premières crevasses : but du jeux : traverser le premier champ de crevasse et retrouver la rive gauche et la voir normale de montée au bivouac.

On repart pour contourner deux crevasses en rive gauche, on avance., il ya d'énorme crevasses ,des séracs menaçants, on se sent touts petits. on louvoie, un coup à gauche un coup à droite. Le jour blanc nous empêche d'anticiper beaucoup. Quand la pente se raidi , on hésite on essaie de faire rouler la neige pour voir à quelle vitesse elle chute. Les demis tours s’enchaînent mais on avance. A chaque demi tour, on change de leader, derrière c'est cool, il n'y a pas à tracer ! Anne tente à gauche, elle trouve ça trop crevassé, je pars alors sur la droite. Je vois une crevasse en 3 étages. Je descends, le bâtons dedans, puis le pied, en dessous, se retrouve dans le vide. Je remonte réfléchir les deux pieds au sol (c'est mieux que les pieds dans le vide) Je propose à Anne de la mouliner, qu'elle bourrine la rimaye et je passerais quand tout sera au clair. On hésite et on se dit que peut être plus haut, ça passait mieux à gauche pour rejoindre la voie normale.

On remonte mais le passage envisagé est peu avenant. On décide de tout remonter jusqu'au bivouac des Eccles. Et on remonte. Finalement ça n'est pas si long que ça (on n' a pas tant avancé que ça en fait) Mais en haut il faut se rendre à l'évidence. A cette heure avancée avec de al neige jusqu'aux cuisses, une rimaye peut être infranchissable, ça va peut être être (sans doute) opération impossible

Nous voilà, assis sur la neige à 10 m l'un de l'autre. Appeler les secours ? J'envisage sérieusement cette possibilité. Mais en Italie l'évacuation non sanitaire est payante. J'envisage de mentir (je sais, c'est mal, mais j'ai l'honnêteté de livrer toute ma réflexion du moment) et de prétexter une entorse. Le pire c'est que ce matin, si Anne était restée dans le même état, j'aurais appelé sans état d'âme. Mais là, on est coincé comme deux cons sur ce glacier méga crevassé sans parvenir à trouver la sortie ! Et puis, pas classe de finir une course en hélicoptère, est ce que ça la valide ? Et Anne va t'elle accepter de mentir ? Peut être est ce à moi de mentir, je boite un peu, hélicoptère, hosto, radio, rien de grave (forcement il n'y a rien à voir) et hop, on est dehors. (puré il y a des procès en France pour usage abusif des secours. Et là, on est en danger ou pas. On pourrait toujours nous rétorquer qu'on a qu'à rebivouaquer, on a de la bouffe et on sait faire. Ouai, mais Anne, je ne pense pas qu'elle supporte un second bivouac dans elle froid, la nuit d'hier l'a déjà bien entamée ... Et on est sur un gruyère plein de trou, pas l'endroit idéal pour se regrouper pour un bivouac.

Bon l'assurance CAF prendrait en charge l'intervention, à moins que ...

Pourtant ça doit être sympa de descendre en hélicoptère le glacier du brouillard (dernière réflexion faite à postériori !) Puis on serait vite à la maison !...

Bon, on décide de retenter par le bas, et zou, on redescend. On commence à connaître par coeur la zone. Et on arrive à ma crevasse. Il ne faut pas hésiter, je mouline Anne, elle passe la triple crevasse assez facilement. A mon tour, délicatement je pause les pieds sur les frêles lèvres de la goulue (oui, parce qu'elle a l'air goulue) je finis par passer ! Ouf, on continue. Mais à chaque changement de pente apporte une surprise, souvent mauvaise. Il faut louvoyer, revenir en arrière, contourner, se faire extrêmement léger. Deux crevasses parallèles, Anne progresse lentement, stressant. un pied dans le trou, elle ne scille pas. C'est bizzard, on s'est habitué au danger et on avance prudemment mais sans trop de peur. Elle passe, ensuite, si tout va bien on va pouvoir longer la rimaye et rejoindre la voir normale d'Eccles. Ca passe. Je n'arrive pas à y croire et m'attend à voir un nouvel obstacle se présenter devant nous ! Mais non, tous les feux sont au vert ! Enfin , on va pouvoir descendre. Je crois qu'on a mis près de 5 heures à descendre 400 m !

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 mAlpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

Pause après ces émotions. Je fais part à Anne de mes réflexions. On poursuis sur le glacier suspendu en dévers et raide. Je déteste marcher en crabe, pourtant il le faut. On repart dans un couloir raide pour rejoindre le plat du glacier. A présent nous disposons de mon fichier GPS qui nous permet de progresser sans trop d'hésitation Le plat est court. On retrouve une zone avec des crevasses et un peu de glace. C'est toujours un peu raide, ça doit être ch... de monter à Eccles par là ! Mais il le faudra bien, un jour ...

Derniers névés, on quitte le glacier, voilà le refuge Monzino.

On emprunte le sentier et on rejointe le refuge. L'aboiement du chien du gardien nous annonce. Nous passons 1/2 h à papoter avec lui, moment sympa. Avant de redescendre. Mais cette course ne sera jamais terminée, reste une Via Ferrata "toutdanslesbras) à se taper. L'équipeur a eu l'idée de mettre des barreaux bien régulièrement sauf à certains endroits ! Bref, il faut rester concentré !

Voilà le sentier. Enfin, on progresse tranquillement, la voiture n'est plus loin. J'ai Anne dans les pattes, ça n'est pas pour rien qu'on l'appelle Duracell ! Elle faisait moins la fier ce matin (ben oui, c'est comme une pile, quand il fait froid, ça marche moins bien !) Je sens que si elle passe devant, elle me largue en deux seconde.

Retour, les ponts, et la voiture enfin.

Suis heureux de cette belle aventure, et un peu déçu de ne pas avoir sorti le Mont Blanc par Amédée, je sais qu'il faudra revenir (sans doute par Eccles cette fois ci) pour finir le "travail" il nous faudra encore 3 jours !

Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m
Alpinisme : Mont Brouillard 4069 m - Pointe Baretti 4013 m

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord 4063 m

Apoutsiak — 4000ValaisFace NordLes 100 plus bellesAnne

Obergabehorn face Nord

Une des plus belles face Nord des alpes...

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Topo

 

Cabane du Mountet

 

Depuis Zinal parking 1675 m

traverser le pont et suivre la piste qui longe la Navisence en rive gauche (plat 2 km environ)

la piste monte jusqu'au Vichieso, puis redescend pour atteindre un pont vers 1920 m Le traverser et prendre la direction du Grand mountet (c'est bien balisé) le chemin grimpe et passe par les points 2299 m CNS puis 2430 m CNS avant de prendre à flanc. Vers 2600 m une gorge profonde peu poser quelques problèmes avec la neige en début de saison (après la Tsina de Vio) poursuivre au Sud et passer l'éperon qui descend du Besso puis poursuivre sous l'arête du Mammouth et rejoindre la cabane du Mountet.

 

On peut aussi gagner la cabane du Mountet par le glacier en début de saison. C'est ce que nous avons fait pour la descente, mais nous avons beaucoup cherché l'itinéraire en bas au niveau du delta pour rejoindre le pont sous la cabane du petit Mountet. Il faut peut être envisager depuis le pont de rester en rive gauche et prendre au départ la piste du petit Mountet avant de rejoindre le glacier en rive gauche. Ensuite plein sud sur le glacier de Zinal jusqu 'au virage direction Est d'où l'on peut emprumpter la rive droite et gagner la cabane du Mountet 2886 m.

 

un autre itinéraire passe par la cabane du Petit Mountet avant de rejoindre le glacier.

 

Obergabelhorn Face Nord.

 

De la cabane du Mountet

 

Descendre sur le glacier de l'Obergabelhorn (2780 m environ), le traverser et rejoindre la pente raide située en aval de l'arête du coeur 3000 m environ. Remonter ses pentes 45 – 50° légèrement en diagonale à gauche jusqu'à 3500 m environ. On passe alors entre des séracs à gauche et la base de l'arête à droite. Rejoindre plein Sud le pied de la face nord proprement dite. Passer la rimaye remonter au mieux les pentes de la face nord pour rejoindre l'arête du coeur. Remonter l'arête du Coeur jusqu'au sommet de l'Obergabelhorn 4063 m

 

descente :

soit par le même itinéraire

soit par l'arête du coeur

soit par la voie normale et la Wellenkuppe

soit par l'Arbengrat

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Récit

 

On en avait déjà plein les pattes, la veille on avait passé la journée (au sens propre du terme, on y avait passé 23 h) à réaliser la traversée l'aiguille du jardin, la Grande Rocheuse et la Verte, en arrivant au refuge du Couvercle à 23 h 20. Ce matin, descente du refuge à 9 h pour arriver au Montenvers vers midi et prendre le train pour rejoindre la voiture. 1 h 30 plus tard nous sommes à Zinal, et vers 16 h nous « décollons », sans les skis, l'expérience de la Verte nous aura servi de leçon …

Le panneau annonce 4 h 10 de montée. Une arrivée vers 20 h c'est un peu tard, mais bon vu qu'au départ on a une grosse demi journée de retard, on ne se plaint pas. Arrivés au pont on a gagné du temps, le timing annoncé nous laisse envisager une arrivée vers 19 h 45. Et on devrait encore en gagner. Mais nous nous souvenons des deux randonneurs rencontrés dans le refuge du Couvercle, randonneurs de type Oracle, de type, Pythie de Delphe,  « On a du rebrousser chemin il y 2 jours à cause d'un passage exposé » Et malheureusement je ne me souviens plus ni de la cause ni de l'altitude de ce renoncement... On monte, un peu stressé de savoir ce que l'on va trouver. Il y a vite de la neige, et Anne, ma Duracell préférée se met à la tache. En gros, on a réparti les taches de la façon suivante : moi je choisi les courses et je trouve le jour où elles sont en conditions, et elle, elle trace !

Bref ça trace, on s'enfonce un peu, beaucoup, parfois passionnément ou à la folie mais rarement pas du tout. Ce qui fait que notre rythme ralenti mais pas pas notre cardio. Dans cette neige pourrie, c'est usant; en bas, on vise au maximum les portions rocheuses. Mais plus on monte, plus la neige est présente et il faut alors faire au mieux dans le grand blanc. Je finis par prendre de gros relais, ma Duracell montrant des signes de faiblesse. On passe sous le Besso, et je me rends compte qu'il faut encore tirer à flanc jusque sous le Mammouth... loin !

 

Je trace au mieux, loin des pierres, loin des trous (ou presque) Je largue même Anne dans la manoeuvre mais ce qu'il y a de bien, c'est que pour me retrouver, elle n'a qu'à suivre mes traces... Le soleil est couché maintenant, au détour d'un virage, l'Obergabelhorn se dévoile. Le refuge un peu plus tard. Je scrute sa face Nord tout en marchant, hésitant sur l'itinéraire à suivre demain. Voilà le refuge , il est 9 h ½ : 1 h ½ de retard sur l'horaire prévu. La neige ne nous aura pas facilité la tache.

 

A présent opération Buche - feu et fabrique de l'eau. Anne au brasero, moi à la récupération de neige, à 9 h 30 du soir, c'est pas cool. Mais on s'en sort pas mal, il faut dire que le refuge est bien équipé. Nous dinons et à 23 h, nous sommes couchés, réveil à 3 h 45.

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Doux bruit du réveil, Anne pas motivée, elle n'a pas digéré les deux grosses dernières journées. Et quand elle n'est pas motivée, elle le fait sentir par une humeur... délicate... Je fais semblant de rien. Habillage, déjeuner, cramponnage, et départ vers 5 h. Anne trouve qu'on descend trop, j'avais indiqué 2800 m altitude minimale de l'approche et on est descendu à 2780 m quel drâme ! Mauvaise foi !!!  Sa mauvaise humeur est là, je la resens, mais je fais avec. On descend de la morraine du refuge, on s'encorde, on traverse le glacier et on remonte pour trouver la petite face Nord au pied de l'arête du coeur qui semble en conditions, il y a apparament un peu de glace en son centre, mais ça devrait être contournable... (3000 m)

 

On s'équipe tout en laissant les bâtons et un peu de matos en bas

C'est parti pour 400 – 500 m de progression « verticale » 45 – 50° en neige mototone, mais Duracell est devant, à fond, et c'est bien confortable de progresser derrière. On progresse rapidement dans cette face en condition, pas de glace. Par contre tout en traversée légère de gauche à droite. Les mouvements sont répétitifs mais il faut rester concentrés. On sort avec à gauche, un sérac et à droite l'arête, on vérifie notre position au GPS avant de repartir directement en direction de la face Nord en longeant le pied de l'arête du coeur .

On prend à présent le soleil. La Face nord est en fait orientée pas mal à l'Est et baigne de lumière. On l'aborde en biais. Je vois qu'Anne peine. Je prends le relais, fier comme Artaban, c'est pas souvent. Je vais lui montrer qui c'est le patron. Bon alors là, j'avoue que je n'ai pas tracé au bon endroit. C'est à dire que la consistance de la neige était des plus aléatoires... Un coup bien dur, un coup crouté. Et avec ma masse est celle de mon sac à dos (surtout celle de mon sac à dos), j'ai pas mal morfler. Au bout de 10 minutes, tel une bête fourbue, j'ai rendu les armes. L'honneur bafoué, j'ai vu Anne passer devant et relancer l'allure. Le pire, c'est que j'ai vu qu'elle gambadait en restant en surface tandis que je m'enfonçais lamentablement dans la fange. Scrounch, scrounch. Il faut se rendre à l'évidence, elle est plus forte que moi !

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

La partie gauche de la face est en glace, il semble judicieux d'emprunter la partie droite, qui semble en neige et de rejoindre l'arête du cour à droite du sommet. Un peu moins élégant qu'une face Nord directe, mais c'est tout de même mieux de s'adapter au terrain que de monter bêtement en tirant des longueurs.

A l'approche de la rimaye, la neige poudreuse tassée devient sans consitance. Et Anne se remet à râler, dur de progresser quand on n'a pas d'appui... Finalement ça reporte, et on relance. La rimaye bien bouchée se laisse franchir sans résistance. On tire alors en bais à gauche dans une poudre lourde on l'on pause le talon, plaisir de l'alpiniste qui repose ses mollets, Miam ! Une fois dans l'axe de la pente, on progresse, toujours corde tendue. Elle devant, galopant, moi derrière, hésitant, emprunté, essoufflé. Je tiens le rythme. Anne est tout de même un peu stressé par l'éventuelle présence de glace. A chaque passage ou sa pointe de crampon effleure la douce glace, elle m'annonce « de la glace », me signifiant que si ça continue elle rebroussera chemin... Pas là, pas si près du but. Je ne dis rien et la laisse continuer, vers le haut. La face, qui paraissait pas si haute vue du bas, s'annonce bien longue vue du dedans. L'altimètre semble bloqué. Ca doit être ça et pas notre lenteur. Les portions en glace ou en neige bien dure son maintenant plus fréquentes. Haut de la pente, pas le droit à l'erreur. Deux petits points progressent dans l'immensité blanche, nous sommes seuls dans la face, seuls dans tout cet immense cirque du Mountet.

Voilà l'arête du coeur, fin de la face, je sors comme je peux dans cette neige inconsitante. Le sommet est à portée de main. Nous repartons sur l'arête, un hélico à touriste vient nous survoler, nous devons faire un joli dans le décor, 2 alpiniste sur une fine arête. La neige est un peu croutée. Et le sommet qui semblait si proche, s'éloigne tranquillement, je ne sais par quel phénomène. L'arête est longue mais également la facette terminale. Sans fin. Anne peste devant ces longueurs, je n'en pense pas moins. Mais la cîme fini par s'approcher. Notre quête va bientôt s'achever, je la rejoins …

 

Sommet , youpi !.

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Je peste devant ce sommet une fois de plus inconfortable. Impossible de s'y tenir assis normalement. Impossible de prendre un précieux repos, sur le petit rocher qui nous sert de siège. Nous, valeureux guerriers, opterions pour un confortable canapé, un royal fauteuil, là un simple caillou pointu permet notre repos... Bilan pause courte. Un sommet, ça devrait toujours être équipé avec un beau rocher plat et à l'abri du vent pouvant contenir une 20aine de personnes...

Quelques photos prises à la va vite, une vidéo. Un nouvel hélico salue notre ascension. J'observe rapidement le dernier gros 4000 Valaisan qu'il me reste à gravir : le Zinalrothorn si proche, sur lequel j'ai déjà buté avec Jeff... Nous entamons la descente, avec un gros avantage, il n'y a plus à soulever son corps vers le haut, la gravité s'occuppe de tout... Suffit juste qu'elle n'en face pas trop !

 

Et zou, on file vers le bas lentement (mais moins qu'à la montée) piolet- piolet, crampon crampon, gestes mécaniques, répétitifs, nous perdons lentement de l'altitude. On retrouve la face nord et ses courtes plaque de glace. La bonne nouvelle c'est que ça passe beaucoup mieux à la descente qu'à la montée. On reste concentrées mais la pression descend d'un cran. J'indique les endroits délicats, et la cordée progresse, quelques hélicos passent, les touristes en auront pour leur argent, on devrait demander une dîme ou un droit à l'image...

 

Replat, pause au soleil, ça fait du bien, on en fait si rarement. On est bientôt sec en eau. On repart pour la petite face. J'essaie d'aller vite, mais Anne se balade. Je fais de micro pauses toutes les 5 minutes. Je vois à présent les bâtons, on les rejoint. On regarde l'heure, ça va être chaud pour Anne d'avoir le train ce soir, mais on verra.

Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m
Alpinisme : Obergabelhorn Face Nord  4063 m

Je repars devant pour le retour par le glacier qui nous semble plus aisé. Le glacier est immense, magnifique entre la Dent blanche et la pointe Durand. On traverse un plateau avant de plonger vers l'étage inférieur. La trace n'est pas trop difficile à faire sans cette neige soupe, mais il faut quand même dépenser pas mal d'énergie, on regrette les skis... D'énormes cascades inaccessibles nous surplombent, nous rappelant notre soif.

 

Replat, Anne repasse devant avant le virage du glacier qui nous permet de voir la cabane du petit Mountet. On suit vaguement des balises Rouges. On s'enfonce de plus en plus dans la neige humide. On finit par se décorder sur une morraine. Je repars loin derrière , Anne ne m'a pas attendue. Je galope, mais mon galop est moins efficace que le sien, elle virevolte sur les rochers, elle glisse sur la neige. Et je vois rapidement que l'écart grandi. Je fais pourtant de mon mieux, chargé comme une mule. Un névé aux bords verglacés et me voilà j'ai chu. J'ai chu à moitié sur de la glace et sur du gravillon. Pas de bobo, juste la hanche et les mains ont touché, mais mon honneur en a pris un coup. Je vengerai l'affront. Le temps de me relever, Anne a progressé. Je ne la vois que rarement dans le dédale de la morraine de cet immense glacier. Je rencontre parfois ses traces dans la neige, ou l'humidité de ses pas sur les rochers. Il me faut à présent trouver seul le passage idéal dans le débrits d'avalanche, les coulées de boue, les morraines aux rochers instables... Au détour d'un virage je la vois qui avance.

 

Et cette eau qu'on entend sans jamais la gouter. Les ruisseaux passent dans les rochers inaccessibles. Horrible.

 

 

Voilà enfin le delta. Ca devrait rouler à présent jusqu'au pont. Loin devant Anne a déjà pénétré la forêt.

 

Je le vois bien pourtant ce rocher instable sur lequel je projette mon pied. Il roule, mon corps peu svelte n'a plus d'appui, je pars en vrille, tel un hélico sans rotor, la chute va être lourde, je le sais. Je m'effrondre sur l'épaule, et sur les mains. L'épaule me fait mal, les mains sont arrachées. Je vois que tout fonctionne mais j'ai quand même morflé. Je me relève penaud et touché dans ma chaire comme dans mon esprit, il me faut à présent repartir, l'épaule endolorie.

Le delta est agréable et plat, il suffit de suivre des méandres à secs. Mais voilà que l'endroit se ressert, il faut à présent remonter.

Au loin Anne m'indique sa présence. Impossible de la rejoindre en direct, je remonte dans les branches piquantes puis les rochers branlants. Pour me retrouver bien trop au dessus. La suite me parrait plus facile si je remonte encore pour gagner un névé. Je glisse sur celui, puis reprends une coulée d'avalanche pour me retrouver dans une épaisse végétation quasi infranchissable (j'ai mis quasi parce que je l'ai franchie sinon je m'en serais abstenu) Les branche me giflent, le sol est instable, j'ai les mollets griffés. Impossible de rejoindre aisément ce maudit pont. Le passage est ardu, jusqu'au bout il va falloir se battre. Je glisse sous un énorme rocher qui menace de tomber si un souffle le touche, je passe tout en priant de ne pas me le prendre. Bataille interminable alors qu'il nous semblait avoir touché au but. Quand enfin je parviens au pont, je n'y trouve personne. Je décide d'attendre Anne qui doit être derrière. 10 minutes plus tard, elle arrive inquiète, elle m'a attendue du haut de son perchoir , je lui explique qu'il était impossible de l'y rejoindre. Nous calculons que pour son train ,c'est raté. Dernière ligne droite, la longue piste jusqu'aà Zinal. Nous passons sous les magnifiques cascades, croisons 2 bouquetins peu farouches avant de rejoindre le village. Ou nous faisons un peu de rangement avant de repartir.

Et, malgré nos bons calculs, Anne aura son train, et je rentrerai tranquillement à la maison.

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper

Montée à ski (petite erreur en ce moi de mai si sec...)

 

Traversée Aiguille du Jardin, Grande Rocheuse, Aiguille Verte

par le couloir armand Charlet et le couloir Whymer

 

23 h de course ! Presque un record pour moi, j'ai déjà passé 24 h sur la Dent du Géant !

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper

Topo

 

De Chamonix emprumpter le train du Montenvers (35 € aller retour) ou y monter à pied, c'est plus classe !

Du montenvers, 1913 m prendre le sentier qui descend vers la vire des guides, puis les Echelles pour trouver la mer de glace vers 1750 m.

remonter la mer de glace au mieux et gagner la jonction entre la mer de glace et le glacier de Leschaux.

 

rejoindre le pied des échelles des Egralets (2230 m) et les gravir (via ferrata expo !)

Du haut rejoindre la morraine du glacier puis le refuge du Couvercle 2687 m

 

Aiguille du Jardin

Remonter les pentes du glacier sous le mointe, l'évêque puis la Nonne passer sous le couloir Whymper et rejoindre le pied du couloir Armand Charlet (3500 m). Passer la rimaye au mieux (une rimaye se passe toujours au mieux, et pour nous, au mieux, c'était plutôt à gauche, pour le reste, elle était peu engageante...)

Remonter le couloir, 500 de long 50° de moyenne, quelques étroitures sortir au col Armand Charlet à droite 3998 m (c'est plus alléchant à gauche mais après, c'est plus long, ce point a été testé et validé par le petit alpiniste !)

Du col, remonter la pente de neige en suivant l'arête puis gravir le bastion rocheux en face. Une dernière pente de neige ramène au sommet 4035 m

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper

Traversée

 

Du sommet revenir au pied de la pente de neige finale. Possibilité de réaliser un rappel (hyper coinçable) qui évite une désescalade périlleuse. De là on retrouve la pente de neige que l'on descend. Un rappel (60 m) ramène dans le couloir Armand Charlet que l'on peut gravir à gauche pour rejoindre l'arête. En suivant l'arête de neige globalement plus facile (45 50° tout de même) on rejoint le sommet de la Grande Rocheuse (4102 m... comme la barre des Ecrins) De là descendre versant Whymper 7 ou 8 m on trouve un relais équipé pour les rappels. Le rappel se termine dans la face ouest (pas de relais en bas, un poil merdique) traversée à gauche pour rejoindre le col de la Grande Rocheuse. Puis par l'arête classique de la verte venant du couloir Whymper rejoindre l'Aiguille Verte 4122 m.

Retour au col. Le premier rappel est un peu caché dans les premiers rochers en rive gauche. Tous les rappels sont en rive gauche sur les 2/3 de couloir (rappels de 60 m) basculer alors dans les « goulottes » rappels à gauche et à droite. Le dernier rappel permet de passer la rimaye du Whymper. Descente au refuge puis au Montenvers par l'itinéraire de montée.

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper

Récit

 

C'est parti pour de nouvelles aventures avec Anne.

Nous nous retrouvons dans la voiture avec Anne. Hésitation sur le choix de la course : Obergabelhorn face nord ou traversée Aiguille du Jardin, Grande Rocheuse Verte. Nous décidons de commencer par la seconde solution , la descente de l'Obergabelhorn devrait être plus rapide et nous permettrai d'avoir plus de temps pour poser Anne à la gare Dimanche soir...

Chamonix, sacs vites faits et biens chargés. Rappel de 60 ski, matos bouffe et gamelle... Lourd. Train pour le montenvers, on est les seuls à ski... Et si on avait fait une erreur. Anne se rend compte qu'elle a oublié ses lunettes de vue, son descendeur et une polaire. Ca commence bien. Rien d'indispensable...

 

On pique nique en haut, au Montenvers, et c'est parti ! Bon, il y a peu de neige en cette fin mai, en tout cas moins qu'en Juin 2013 !!! Plus d'un mois de retard. Alors les skis... Descente aux échelles, descente des échelles, remontée du glacier on parvient à mettre les skis sur le replat. On skiera sur glace. En cherchant en rive droite et après un cours déhcaussage ça skie en continue jusqu'au glacier de Leyschaux. Là il faut baculer à pied pour traverser la haute morraine qui se dresse devant nous. On croise une cordée avec guide. Anne se croute, je fais de même deux minutes après, ben oui, il y a un peu de glace. Ils ont du nous trouver de sacrés pieds nickelés avec nos skis et nos figures. Après la morraine, il faut se rendre à l'évidence : impossible de trouver la moindre langue de neige sur le glacier de Leyschaux et impossible de gravir le glacier de Talèfre par la pierre à Béranger : il n 'y a plus de neige !

 

Direction les Echelles, c'est long et rocailleux, peu pratique avec nos chaussures de skis et nos sacs bien remplis. Pied des Echelles. On décolle. Les premiers passages sont bien vertigineux... Gazeux à souhait.

Un peu de stress, pas mal de concentration, ça passe. De grands alpinistes comme nous impressionnés par un passage rando pour monter à un refuge...

Bref on grimpe, on croise une marmote, on remet les skis et on arrive au refuge du Couvercle qui est visiblement ouvert … Damned. On a porté toute la bouffe et le gaz pour rien !

 

Je pause mes affaires sur une table dehors. Un type patibulaire se retourne... « Guillaume  ?» me lance t'il... Je balbutie "blpblp"...   lui :  « Guillaume Ledoux » Son accent russe est à couper au couteau (en fait il n'est pas russe) « Oui »réponds je. Et il m'explique qu'il est alpineiss de camp2camp, et qu'on a failli faire des courses ensemble, qu'il m'a reconnu grâce aux photos sur le blog. Nous sympathisons, discutons chiffons (ou plutôt montagne, il sort de la goulotte Naya !!!) Et une fois de plus c'est prouvé : je suis une star... notamment au refuge du Couvercle !

Je rentre dans le refuge pour m'annoncer. Le gardien me demande qu'elle course nous objectons, je lui répond l'aiguille du jardin et la traverséé. Un « Ouh là ... » conclue ma phrase « Vous n'êtes pas rendus ! »

Flûte, moi qui pensai que c'était en bonne condition. Apparement des gars on passé un bon moment sur la traversée des courtes gavée de neige. Un long nettoyage de corniche sur les arêtes nous attendrait !

Bon, on en reste à notre activité favorite : Fonte de neige rangement et préparation de la bouffe. Le gardien, sympa nous a fait payé le tarif refuge d'hiver vu que nous pensions que c'était le cas !

 

Et hop; 8 h 40 du soir, au dodo, réveil à minuit, c'est tôt... mais c'est la Verte !

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper

Minuit. Dring. Bon on est déjà réveillé car comme à chaque fois, il ya des gens qui se lèvent un quart d'heure 20 minutes avant l'heure officielle et ils font toujours du bruit avec leurs sacs plastiques !

On déjeune et on part les derniers, il y a 5 autres alpinistes sur la verte par le Whymper : on gars en solo et 2 cordées, tous à pied.

 

Nous on est à ski. Perso, j 'ai mis les couteaux. Sachant qu'Anne est une pro du sans couteau, je la laisse décider. 5 minutes après elle me reproche de ne pas les avoir mis... Mais d'habitude elle ne les utilise pas...

Ca grimpe, on est derrière une cordée dont le second est un peu à la peine. Ce sont les gentils d'hier qui se sont occupés de notre eau. Anne a la bave au lèvre; J'essaie de suivre. Je sais qu'il faut tenir l'horaire : objectif : descendre avant 14 h ! On progresse mais c'est long, il ya près de 800 m jusqu'à la rimaye. On finie par larguer la cordée. Au loin, le gars en solo est déjà à la moitié du couloir. Je sens que ce gars là, il va terminer la course de nuit, sans voir la vue !!! Nous passons sous le Whymper et nous retrouvons sous le couloir armand Charlet. On pause les skis et ongrimpe à la rimaye.

 

Au fait, elle passe où cette rimaye...

 

On part à droite, sa gueule béante nous surplombe de 5 ou 6 mètres, en continue jusqu'au Rocher. Anne envisage de passer un passage surplombant mais moins large. Je lui fais pars de mes doutes. Ca sent le but, un an après avec Jeff, au même endroit mais pas pour les même raisons. Ouhaou la loose ! On part à gauche, il semble y avoir un passage. Anne progresse délicatement. Elle s'élève. Les piolets crisses, les frêles crampons peinent à trouver une zone solide où se poser. Elle passe. En second c'est toujours plus facile, d'autant plus que je possède les quelques décimètres de plus nécessaires pour trouver un ancrage solide. Et notez que c'est important d'avoir des ancrages solides car je possède également quelques kilogrammes de plus nécessitants de tels ancrages, qui, si ces derniers n'étaient pas présents, projeterai mon corps dans la sombre guele du monstre. Bref, on est passé. Une grande pente de neige s'étend dans le faisceau de nos frontales.

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper

Et c'est parti pour 500 m de couloir , un poil monotone, mais le couloir est plus sympa que le Whymper, il y a quelques étroitures, un poil de glace par endroit, pour le reste, il est en bonne condition.. Arrivés en haut, hésitation, on laisse le premier couloir à droite, peu avenant, puis le second, mieux mais pas parfait, pour finir à gauche. Et, mais nous avons eu une idée topissime, il nous suffit à présent de traverser en contournant un gros gendarme pour rejoindre le haut du couloir de droite... Dans du rocher pourri, aux prises solides rarissimes, nous traversons. Anne devant. Moi ensuite. Parfois, je me demande comment elle a fait pour passer, n'ayant pas vu par où elle était passé. On fini après un long moment à avoir contourné le gendarme. Ce fut long, très long. L'attaque d'une belle pente de neige, ambiance magique, sauf que le relai est balayé par les vents et que je suis congelé. Et la congelation est lente, comme la progression d'Anne.

 

C'est mon tour. Le glaçon que je suis peine a retrouvé son état de marche puis se lance. Je rejoins Anne sous le bastion final. Elle repart, bille en tête. Beaucoup de neige comme annoncé. Travail de terrasement pour dégager les prises. Ca grimpe. Voilà mon tour. C'est plus facile, les prises sont dégagées, mais je progresse lentement, assurant chaque mouvement. Dernier relais, dernière arête Anne exulte au sommet, de là où je suis c'est superbe. On y est ! Je parcours les derniers mètres, nous y voici, on est hyper en retard. Tant pis, on devra attendre le regel du soir pour attaquer la descente du Whymper. Ca nous permettra de gravir la Verte tranquille …

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
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On redescend la dernière pente et on décide de faire un rappel pour éviter la désescalade. Le rappel se passe, torronne un peu, je rejoins Anne, rappel la corde... qui se coince. Anne ne me laisse pas le temps de remonter, elle est partie. Elle ahanne et parviens à remonter les 15 mètres. Elle décoince le rappel pour s'en faire un petit. Dans le mouvement on a du encore perdre une petite heure... (apparement le coinçage de corde à cet endroit est un classique) Dans l'exercice elle a perdu son altimètre suunto jaune auquel elle tient vraiment (si quelqu'un le retrouve...) On fil rejoindre le col d'où l'on tire un rappel de 60 mètres versant Talèfre. La corde se met à torronner pas mal et on perd du temps. On reprend alors le couloir et nos traces pour retrouver l'arête et, relativement rapidement le sommet de la Grande Rocheuse, la mal nommée, le sommet de ce coté, est entièrement neigeux !

 

Anne découvre le rappel qui permet de descndre vers le col. Et zou, c'est reparti. Elle devant. Moi ensuite. Je décide de m'arrêter dans l'axe de la corde pour la rappeler. Hyper dur.. Anne me rejoint et à deux , avec de grandes difficultés nous parvenons à récupérer celle ci.

On traverse vers le col et la pente finale de l'aiguille Verte où nous arrivons un peu entamé. Et comme toujours aujourd'hui il fait froid. Impossible de rester pour se réchauffer. On décompresse un peu reste à gérer les rappels du Whymper et vu que c'est ma troisième descente, on ne part pas dans l'inconnu. Je donne quelques consignes à Anne concernant l'emplacement des rappels et c'est parti. On trouve le premier un peu caché... mais je le savais !

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
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Malheureusement, la corde torronne, je ne sais pas si c'est le demi cabestant d'Anne ou l'âge de ma corde. Mais on perd du temps. Au départ c'était un rappel sur deux. Mais sur le bas c'était presque à chauqe rappel. La galère ! Il fait froid à attendre au relai. Il faut rester concentré lors de l'installation du rappel. Il faut rappeler la corde ce qui tue les épaules (mais réchauffe), limite tendinite... Nous sommes dans le brouillard, puis dessous. Coucher de soleil léger, masqué. Dernier rappel, rimaye merdique, la corde qui fait encore des siennes, j'ai froid. La luminosité a baissé. Je descends dans la rimaye avant de basculer sur la lèvre avale délicatement. Je rejoins Anne, on rappelle une dernière fois la corde. Il fait presque nuit et le brouillard est là. On love la corde, et on rejoint difficilement nos skis dans une neige mouillée ou l'on s'enfonce jusqu'aux cuisses. Il se met à neiger dru, il fait nuit. On rallume les frontales.

 

Je passe devant. Anne a du mal. Visibilité réduite, ski difficile dans cette neige soupe de qualité internationale ! C'est toujours mieux qu'à pied. Au début on vire en conversion. Puis je tente le virage chasse neige. Anne est prudente derrière. Je l'entends raler c'est quelle est vivante, me dis je. On poursuis, la neige devient meilleur. Il neige toujours, dans le faisceau de la frontale, on ne voit que ça, il y a déjà 10 cm de peuffe sur fond sans consistance. On skie en parallèle de la trace de montée, souvent en traversée. Soudain j'entends un cri. C'est Anne, elle est tombée. A moitié dans une crevasse. Je remonte à elle et l'aide à sortir son ski, qu'elle déchausse et que je récupère. Puis elle bascule pour se sortir de cette mauvaise passe. Nous boirons donc le calisse jusqu'à la lie ! On repart, j'ai entendu un gros bruit mais ne sait ce que c'est vraiment. On poursuit, 5 minutes plus tard, un éclair énorme nous ébloui, le tonnerre quasiment synchrone, une sorte de Grand blanc juste devant les yeux . Stressomètre au maximum. Gestion du stress au maximum également. Ca a du tomber sur l'évêque ou la Nonne me dis je. De toute façon il faut descendre. 5 minutes plus tard, rebelote, mais en un peu moins fort, on sursaute bien quand même. Chacun sait qu'il a deux piolets judicieusements rangés commes des paratonerres sur son sac à dos.

J'ai l'impression d'être une brochette attendat son tour...

 

Descente plus raide, je me lance dans des virages, me méfiant des ce qui pourrait être une crevasse. On poursuit à flanc pour la dernière combe. La neige est hyper soupe et je plante les skis dedans en ayant du mal à les ressortir.

Il me semble voir le rocher du refuge. Mais ça reste assez confus. On retrouve le refuge d'été.

Puis le sentier. Je déchausse pour les derniers mètres, j'arrive au refuge d'hiver, 23 h 21, un gars m'ouvre la porte... Je lui mets le spot de ma frontale en mode XXXL dans la tronche pour le calmer ! Il est étonné, pas tant que moi. Je rentre mes skis mes bâtons. M'enquiert de savoir si des gens dorment. En fait il ya juste deux randonneurs en goguette. Je m'affalle sur une chaise. Il me demande des infos sur notre course et me file à boire. Ce que c'est bon. Je grignotte 3 coquillettes au sens strict du terme. Anne avale le reste.

Je me change avant d'aller me coucher

Quelle journée

Le vent tape dans le refuge. La neige fondue raisonne en coulant goutte à goutte sur celui ci, ambiance de fin du monde, mais nous sommes à l'abrit !

Alpinisme : Traversée Aiguille du Jardin - Grande Rocheuse - Aiguille Verte - par le couloir Armand Charlet et le couloir Whymper
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Je cauchemarde de la descente, des vires enneigées, des échelles des Egralets verglacées, des rochers humides et glissants.

 

8 h, j'ouvre un oeil, le toc toc des gouttes sur le refuge n'annonce rien de bon. Je me lève, en fait, il fait grand beau ! C'est juste la neige qui vient taper le toît de la batisse.

On déjeune tranquillement avec le reste de nos vivres de course et on quitte le refuge vers 9 h sous le soleil et sur les 20 cm de poudre tombés hier. Malheureusement, la couche masque les obstacles ,et Anne débute la descente par une belle chute due à une grosse touchette.

De toute façon, la partie ski ne dure que 5 minutes, nous voyons au loin nos randonneurs nous observer. On déchausse et c'est parti pour de la rando obélix, c'est à dire avec un gros Menhir dans le dos. Avec mon poids faut peut être que j'envisage d'acheter des brais aux lignes verticales : ça aminci parait il.. Anne file devant, elle ne change pas ma Duracell. Derrière, je flane à regarder le paysage, les chutes de pierre sous l'aiguille du Tacul, les marmottes voraces, les chamois anxieux.

 

 

Voilà les échelles, je sens Anne inquiète. Je passe devant, ouvrant la voie, mais il n'y pas grand chose à ouvrir, suffit de suivre les portions de métal. Staline , voilà mon nouveau surnom. Nous progressons délicatement, nous savons que les passages délicats sont en bas. Anne râle, elle déteste ces portions exposées, elle n'a pas le mousqueton assez large, bref rien ne va ! Les marches écrasées par les chutes de pierres successivent, sont complètement inclinées, ne laissant qu'une faible surface pour le pied et une faible confiance à l'alpiniste. Le sac menhir nous tire en arrière vers le vide, les bras tétanisés sur le métal rouillé. Les muscles saillissent ! Le passage délicat est là. J'utilise discrêtement ma vache pour vaguement sécuriser mon passage, les deux pieds sur une petite marchette, le corps au dessus du vide. Ca passe, Anne me suit. Dernières échelles, tout se passe bien. Nous voilà sur le plancher de Leyschaux, à nous la bonne vieille cailllasse.

 

Pour le retour nous suivons les cairns qui nous ramène à proximité de la mer de glace. Je décide de couper dans la morraine pour pouvoir mettre les skis, et ce qui fut dit fut fait. Pour le reste : ski sur le glace bien bosselée, bien désagréable, ça en met plein les cuisses ! Anne peine une fois n'est pas coutume dans cet exercice de bourrin. Je fais régulièrement des pauses. Nous rejoignons la rive droite de la mer de glace et son torrent qui sert de terrain de jeux aux alpinistes débutants. Ils nous regardent éberlués avec nos skis alors que l'été est déjà installé. Mais nous progressons vite. Court déchaussage pour passer par le torrent. Descente sur de la glace un peu raide mais bien vive. N'ayant pas sortis les crampons, je vois des guides aspirer à ce que nous nous vautrions pour montrer à leur cleint ce qu'il ne faut pas faire... Mais notre technique bien qu'imparfaite nous permet tout de même à franchir l'obstacle. Encore un peu de ski, encore un peu de marche et voilà les échelles. L'effort est dur après ces deux journées de montagne. Le souffle est court. En haut trailers en goguette hésite à se lancer dans la descente. Un seul tentera l'expérience des échelles. Pour eux ça restera l'exploit, pour nous il est plus haut, à chacun son Everest !

Encore quelques centaines de mètres. Anne et partie devant. Nous commençons à croiser des touristes. Voilà le train, celui de midi 30 , un peu d'attente, juste le temps de refaire son sac et nous voilà en direction de Chamonix avec un programme en étapes :

 

1°) mettre tout dans la voiture

 

2°) traverser en voiture de Chamonix à Zinal

 

3°) Refaire les sacs

 

4°) Monter à la cabane du Mountet

 

La journée va être longue

 

à suivre

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Ski de Randonnée : Pigne de la Lé 3339 m - Pointe de Bricola 3658 m

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeValaisLes 100 plus bellesArolla
Ski de Randonnée : Pigne de la Lé 3339 m - Pointe de Bricola 3658 m

Le Pigne de la Lé est à mon avis l'un des plus beau belvédère des alpes !!!

 

Topo

 

Montée à la cabane de Moiry depuis la Forclaz (les Haudères – val d'Herens)

 

De la Forclaz 1727 m remontéer le sentier qui rejoint les « pioches » que l'on suit jusqu'au hameau du Tsaté. Rejoindre alors le Liapey d'Enfer puis le col du Tsaté

J'ai fait un passage vers la pointe du Bandon 3064 m que l'on rejoint par un couloir raide (45°) puis une arête cornichée qui devient mixte sur la fin (pour mémoire je me suis arrêté 20 m sous le sommet avant le mixte)

Du col du Tsaté basculer versant Est jusqu'au lac de la Bayenna et gagner le versant ouest de la moraine gauche du glacier Moiry. Remonter dans ce vallon jusqu'au point 2687 m puis redescendre sur le glacier. Attention à se placer ni trop près des séracs en amont, ni trop près des crevasses en aval...

Traverser le glacier et rejoindre les pentes raides à droite de la cabane puis par une traversée Expo rejoindre celle ci – cabane de Moiry 2825 m

 

Pigne de la Lé 3396 m

 

De la cabane de Moiry : traverser au Sud Est (pentes raides est expo) pour rejoindre de larges névés. Les remonter pour rejoindre ka base de la face Nord Ouest du Pigne. Longer la base en direction Sud et contourner l'éperon Sud Ouest du Pinge et remonter les pentes terminales . Vue *****

 

Pointe de Bricola 3658 m

 

Redescendre les pentes terminales du Pigne jusqu'à 3300 m environ. Longer la Base des Bouquetns et traverser en direction de la Pointe de Bricola. Arête finale en mixte facile, je me suis arrêté au « Dôme »

 

Descente : par le même itinéraire

Ski de Randonnée : Pigne de la Lé 3339 m - Pointe de Bricola 3658 m
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Récit

 

Impossible de trouver un partenaire pour cette fenêtre météo. Les partenaires habituels sont tous occupés et les posts sur skitour et camptocamp ne mordent pas. Pourtant elle est là cette fenêtre, je la lis sur les site météo et je la sens.

Je me résoud à partir seul.

 

A 9 h 30 , je suis à la forclaz, ski sur le sac pour une grosse centaine de mètres de portage. Puis du ski, d'abord en évitrant l'herbe puis plus facile. Je remonte les pistes pusi bascule en esperant me trouver dans le bon vallon. La météo est maussade, il fait gris, la neige fait même sont apparition. J'inspecte régulièrement la carte et le GPS, je veux éviter de me trouver dans le mauvais vallon...

Les nuages se lèvent un peu pour que je le vois : LE col ! Je gravis les derniers mètres.

Au col je suis accueilli par des bourrasques de neige. Je me suis prévu une petite option sans sac : la pointe du Bandon : 200 m de déniv fastoche. Je laisse skis et sac au col et attaque un couloir un peu raide. Un peu raide, c'est un pléonasme : il est RAIDE. Et je suis monté light : les crampons sont dans le sac, le piolet est dans le sac. Neige béton, dur d'enfoncer les chaussures. Je commence à regretter de ne pas avoir pris mon matos. A aucun moment ça ne se couche. Je sens que la descente va être également galère... J'essaie d'emprunter l'itinéraire qui me semble le plus propre, pas évident. Enfin , ça se couche. Une corniche, je me tiens à l'écart. Plus loin il ya deu mixte, gavé de neige fraiche. Je décide de m'arrêter là, j'ai déjà assez joué.

Demi tour, descente raide, concentré je progresse vers le bas. La neige est toujours aussi dure. Le prochain coup : je passerais en crampons : confort.

Voilà le col, je rechausse les skis et file. Je rejoins le lac de la Bayenna sous la neige puis le vallon morrainique. Je remets les peaux et c'est reparti. J'ai tendance à passer par la morraine pour voir le passage qui permet de gagner le glacier, mais il est loin. La visibilité est réduite, jour Blanc, désagréable, je déteste ! Un petit col, ça redescend doucement, mais pour rejoindre le glacier , la pente est raide, et je n'y vois pas à 10 m. Le relief est absent. Je finis par passer, pas très élégamment... Petite pause avant de traverser sous les magnifiques mais mençants séracs. Je me tiens à distance et file.

Dernière pente, raide et en neige plutôt dure. Puis traversée expo pour gagner la cabane.

 

La porte s'ouvre.

Tout est nickel, il y a même du gaz mais je ne parviendrais pas à l'alluimer (je vous l'ai déjà dit que je n'étais pas doué)

Pour le bois, le souci, c'est qu'il n'y a qu'une feuille de papier journal bien humide... Il va falloir être bon, une fois n'est pas coutume... Je joue les bucherons pour fabriquer du petit bois. Premier essai, le papier journal, trop humide se consumme. Seconde tentative avec du PQ, ça prend, grande est am joie. Et c'est parti pour une soirée neige et flotte ou l'objectif principal est de transformer l'un en l'autre... Entre deux je mange, puis file au lit, pour une nuit méga fraiche . Le thermomètre de la Suunto a enregistré 4°C7 dans la cuisine le matin alors qu'elle avait chauffé la veille !...

Ski de Randonnée : Pigne de la Lé 3339 m - Pointe de Bricola 3658 mSki de Randonnée : Pigne de la Lé 3339 m - Pointe de Bricola 3658 m
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Départ au lever du soleil, magnifique, départ comme je les déteste, avec une traversée expo sur une neige verglacée par la nuit. Ca passe, je remonte les névés raides, l'avantage, c'est que c'est moi qui fait la trace, alors c'est à ma guise. La poudreuse fait son apparition un peu au dessus. Elle a l'air délicieuse, mais il va falloir la tracer. Car il n'y a personne dans le Vallon de Moiry aujourd'hui !

Je contourne la base du pigne et remonte vers le sommet ! La vue est magnifique : l'Obergabelhorn, le Zinalrothorn, le Weisshorn, au loin on voit le Cervin et le grand glacier de Moiry.

 

Il faut filer, vers la pointe de Bricola, courte descente, je remets les peaux, et ça repart dans la poudreuse à tracer. Je trace loin des crevasses, ou au mieux. La find de la montée est longue, un vilain faux plat sans fin. Voilà un Dôme, si ça n'est pas la pointe de Bricola, je décreterai que c'est le Dôme de Bricola. Déjà les lenticulaires sont sur le Grand Cornier, annonçant la fin de la fenêtre météo. Et c'est parti pour la descente. La poudre est parfaite, légère. Au loin , les 4000 se couvrent. Le passage raide à proximité de la cabane est en neige dure, vu l'expo, je reste prudent. Je remets les peaux pour remonter sur la moraine en rive gauche du glacier. Puis nouvelle descente pour retrouver le pied du col du Tsaté. Reste 4000 m. J'ai oublié un truc pour cette sortie : La crème solaire. Je sais que je suis crâmé, je le sens. Je subis un peu ces 400 m ! Je trouve une trace de montée, étonnant, je la suis, trace typée Suisse tendance dré dans le pentu. Et quand on a moins de guibole, c'est un peu dur, mais c'est toujours mieux que de tracer...

 

Voilà le col, le ciel est devenu tout gris. Descente dans le Val d'Herens au mieux, parfois trop palt, il faut pousser sur les bâtons. La neige est transfo, parfaite pour une fin mars !

 

Je déchausse et mets les skis sur le sac pour un e courte descente jusqu'à la voiture, où j'arrive crâmer dans les deux sens du terme !!!

Alpinisme : Lenzspitze Face Nord Nord Est

Apoutsiak — 4000Les 100 plus bellesValaisAnne

Ca faisait un moment que j'avais repéré cette magnifique face Nord. Et depuis quelques jours ils semblait que les conditions étaient parfaites. Et comme "les faces Nord c'est comme les fruits, il faut les cueillir quand ils sont murs" , ben on est allé trainer nos guêtres du côté de Saas Fee et on n'a pas été déçu !

cette course fait parti d'un périple de 5 jours

Les épisodes précédents :

Piz Bernina Biancograt 4049 m

Sur le fil à3900 m : du Piz Argient au Piz Palu

 

Elle est belle, hein !

 

Vidéo

Topo

 

Cotation : D III 3c

Mischabelhütte 3 h 15

 

Lenzspitze 4 h20

traversée sur le Nadelhorn : 3 h 10

Descente à la cabane 1 h 30

Total 9 h

 

Mischabelhütte 3335 m

De Sass Fee, gagner l'église (au mieux)

prendre le sentier qui monte vers Trift puis Schönegge, de là suivre celui qui va vers le Distelhorn (il passe à l'ouest du sommet) le sentier est excellent et bien indiqué de l'église de Saas Fee, jusqu'à la cabane. Le sentier est excellent dans cette première partie !

Ensuite suivre le balisage (excellent et très rapproché) sur une sorte de via ferrata qui suit en gros l'arête qui mène au refuge.3335 m

 

Lenzspitze

Du refuge, remonter la sente derrière celui ci et gagner le Hohbalmgletscher. Longer le Scwartzhorn et gagner le plateau glacière (3600 m ) Gagner le pied de la face Nord et la Rimaye plutôt à droite

Remonterer au mieux la face Nord 50° de moyenne sur 500 m

Pour mémoire nous sommes sortis à 150 m environ au Nord du sommet.

De là sortie gagner le sommet par une arête neigeuse , parfois en mixte, très effilée !

 

Traversée sur le Nadelhorn

Suivre l'arête Nord Ouest qui permet de gagner le Nadelhorn

Arête mixte. Les gendarmes sur le Nadelhorn sont plus technique sur le coté Nord , ils sont équipés pour d'éventuels rappels ou assurance ! passage en III + .

 

Descente

Le sommet du Nadelhorn se descend soit par l'arête Est soit légèrement dans son coté Nord. Puis suivre l'arête (attention corniches) jusqu'au Windjoch 3845 m.

Du Windjoch on bascule sur le Hohbalmgletscher et on rejoint facilement la trace de montée (crevasses dans la pente raide (entre autre)

Topo photo Face Nord de la Lenzspitze Nadelhorn

Topo photo Face Nord de la Lenzspitze Nadelhorn

Carto , fichier GPS

Fichier GPS au format GPX

Récit

Notre périple a commencé il y a 4 jours, par l'acension de la Bernina par la Biancograt, puis par la traversée des 3900 m de l'arête du Palu pour redescendre . Une nuit dans un hôtel à Laax et 3 heures de "route qui tourne" nous amène à Saas Fee (Route magnifique en vert sur la carte michelin mais qui tournait beaucoup) La météo reste indéchiffrable, je pars sans trop d'espérance, on verra bien !

Voilà le parking (l'un des plus moche du monde dans l'un des plus joli village du monde), on refait les sacs, on stocke une pile de broches à glace. Décollage. On se perd dans les méandres des ruelles du village, encore endormi alors qu'il est déjà midi. On parvient arpès quelques hésitations à rejoindre l'église, où un panneau indicateur est sans équivoque, Mischhabelhütte 4 h 15 ! On n'est pas rendu !

C'est parti d'abord sur une route goudronnée, puis le passage dans une forêt parsemée de fil électrique à chevaux nous pause quelques problèmes (on s'en sort quand même ) Ça grimpe, ça grimpe même dur. Le sentier commence par louvoyer un peu pour passer un gros torrent puis devient idéal, la pente parfaite pour progresser vite ! Nous avançons. Je programme la pause pique nique pour 2300 m (laissant ainsi 1000 m à faire pour gagner le refuge) mais vu qu' 2250, je trouve le rocher idéal pour opérer une pause, je change mon fusil d'épaule et pause le sac !

Le village de Sass Fee s'étend à nos pieds, à droite les télécabines que nous aurions pu prendre pour nous éviter une bonne heure de marche, mais cette solution n'a même pas été évoquée, je connais trop bien Duracell ! Pourtant, les autres alpinistes, ils n'ont pas hésité, eux ! En plus on aurait gagné une heure pour pouvoir glandouiller au refuge et faire une sacrosainte petite sieste...

Bouquetin - en montant la Via Ferrata de la Mischabelhütte
Bouquetin - en montant la Via Ferrata de la MischabelhütteBouquetin - en montant la Via Ferrata de la Mischabelhütte

Bouquetin - en montant la Via Ferrata de la Mischabelhütte

Nous repartons dans les lacets, croisons un chamois qui fait sa pause pique nique.  On papote tranquillement et on rejoint la Viaferrata avant laquelle on dépasse un groupe compagnie des guides de Chamonix en grande tenue (3 guides et une dizaine de clients !)

Viaferrata facile, mais il ne faut pas s'en coller une, c'est sans filet !

Je reste devant mais au cours d'une pause vidéo (à l'échelle , Anne me dépasse et... me largue) Je la vois, loin devant, à fond, je sais qu'elle va engloutir les 2 3 cordées qui nous précèdent.

A mon rythme, je progresse, je rattrape une cordée qu'elle a dépassé il y a 10 bonnes minutes. Je leur dit "vous avez vu passer une fusée" le gars ne parle pas le Français mais a vaguement compris mon propos, il me fait deux cornes avec ses mains , un chamois ! Ben oui, elle galope la cocotte ! On approche du refuge, je la vois loin au dessus sprintant pour dépasser une dernière cordée avant le refuge, elle est impitoyable !

Je la rejoins quelques minutes plus tard. C'est le moment séchage rangeage avant d'entrer dans la Mischhabelhütte

 

 

 

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Comme d'hab, je monte pour m'annoncer

Et là, je suis accueilli par Scarlett Johanson, aide gardienne à la Mischhabelhütte. Je me mets à bafouiller, heureusement, je peux mettre ça sur le compte de la fatigue. Elle m'explique l'heure du diner, le positionnement de nos couchettes, le petit déjeuner. je n'entends rien, mes yeux plongés dans les sien ! Quelle grâce, quelle légereté, je suis tout chose (puré si Sandrine lit ses lignes, je suis mort !... Heureusement ça n'arrive pas souvent et en général, je lui livre une version édulcorée (pour édulcoré, lire censuré...)(Je rappelle ici qu'il s'agit du version romancée... bien entendu)

 

Anne me rejoint, et se rend compte de mon trouble, elle râle, trouvant le prix de la nuité trop élevé. Moi, je nage dans le bonheur, les yeux  dans ceux de ma Scarlett, ses lèvres pulpeuses, sons sourir ravageur, son parphum ... J'entend à peine les récriminations d'Anne, trouvant ceux ci déplacés !

Ah Si ce moment pouvait durer une éternité...

Je ne sais pas comment Anne a réussi à me faire quitter la zone d'accueil ...

 

Non Scarlett, notre idylle débutante n'est pas déjà finie... Scarlett Je...

 

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On se retrouve dans un chouette dortoir, sous la fenêtre (position stratégique pour gérer l'alimentation en air de la communauté) Il y a là des Français, des Italiens et à coté de nous, 2 allemands en pantalon en velour ! En plus la technique est particulière, il est monté en pantalon de toile pour le remplacer une fois au refuge par un pantalon en velour, à l'ancienne (je n'ose imaginer le poids de son sac..)

 

L'heure du repas arrive, 18 h, malheureusement, ça n'est pas ma Scarlett au service mais sa soeur ! C'est efficace et bon ! On se retrouve à 19 heures dans les dortoirs à écouter des MP3 tout en rigolant comme des baleines (les futurs musiques des vidéos !)

 

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2 h 50 réveil, c'est Anne qui me secoue. Je lui réclame 2 minutes. On s'habille dans le noir avant de filer dans la cuisine. C'est encore la soeur de Scarlett à la manoeuvre. toujours aussi sympatique et efficace mais... ça n'est pas Scarlett ! Je machonne mon pain à la confiture pendant de longues minutes. Le déjeuner a du mal à passer. On s'équipe dans le monde et on sort du refuge.

 

Et là, on regrette de ne pas avoir repéré le début de la course du lendemain la veille au soir dans la lumière.

Bref, on tourne comme des malheureux autour du refuge... De longues minutes... et on fini par trouver les frontales ! Il y avait un sentier au bout d'une passerelle ! L'air est frais, les frontales alignées , il fait nuit noire. Au loin, un énorme orage éclair l'italie, les éclairs font des flashs qui nous éclairent aussi... c'est pas gagné !

On rejoint rapidement le glacier, et vu qu'on pensait qu'il fallait remonter sur les rochers, on ne met pas les crampons... erreur ! Bref, on monte en mode rando le bord du glacier sur la neige gelée parsemée de traces de descentes de la  veille. Au passage on dépasse quelques alpinistes.

Au début tout va bien, ça n'est pas raide. Mais ça s'incurve. De plus en plus difificile ! Avec deux bâtons et les semelles Vibram, c'est chaud, et la chute peut couter cher. Je décide de mettre les crampons et de sortir un piolet. on fait ça rapido mais en pleine pente, ç'aurait été mieux, à plat, tout à l'heure ! On le saura pour la prochaine fois !

Frontales sur le glacier

Frontales sur le glacier

En crampons on avale les derniers mètres raides avant le replat du glacier où on opère une pause encordement. Il y a de la neige fraiche 15-20 cm de poudre. Au loin on voit deux cordées un peu en dessous de la face. Leurs puissantes frontales balayent presque toute la face ! à droite, des cordées sont déjà haut sur le Nadelhorn, ils vont arriver avant le lever de soleil à ce rythme !

Nous avons loupé la bifurque pour la face Nord, on doit tracer pour rejoindre la trace de nos prédécesseurs. au loin on aperçoit leurs frontales, ils sont aux prises avec la rimaye, sans doute lugubre ! Après un long moment, des hésitations, l'un d'eux s'élèvent, ils sont passés !

A notre gauche, une autre cordée prend la direction de la Face nord. Le gars n'a pas une frontale, il a un phare !!! Quand il lève la tête, il éclaire toute la face !

Nous progressons au milieu de tout cela, plutôt loin des autres cordées.

A présent nous sommes dans les coulées d'avalanche de la face nord, chaque pas est plus difficile. Nous approchons de la rimaye. Dernière pause avant la face. Nuit toujours aussi noire. C'est parti, Anne est devant (c'est notre technique pour aller plus vite), elle passe la rimaye, Un Grand Pas, et comme dirait Neil Armstrong : "Un grand pas pour Anne, un petit pas pour l'humanité..." et l'humanité, c'est bibi ! Trop facile, pourtant elle avait une salle gueule, cette rimaye.

On remonte en ascendance à gauche pour retrouver l'axe de la face, si tant est qu'il y ait un axe, la face est tellement grande ! De toute façon, on suit bêtement les traces de nos prédécesseurs. La neige est bonne, en traversée, on enfonce juste les pointes des crampons mais ça tient.

Dans la face Nord de la Lenzspitze
Dans la face Nord de la Lenzspitze

Dans la face Nord de la Lenzspitze

C'est parti pour les 500 m de face, en ponte avant. Parfois il y a de belles traces, d'autre moment il n'y en a pas ou peu ! Les 2 piolets ancrent bien, les crampons aussi, c'est monotone mais j'adore ça ! Un crampon - l'autre crampon - un piolet l'autre piolet, je souffle et je recommence. La montée est agrémentée de spindrifts (micro avalanches) qui donnent un caractère alpin à la course... Nous faisons quelques trop rares pauses photos. Le soleil se lève doucement, sans réellement se lever : il fait gris ! On aperçoit au loin nos prédécesseurs en haut de la face alors que nous n'en sommes qu'à la moitié.

Mais c'est le bonheur. On est bien, là, au milieu de cette gigantesque face Nord ! On se met à chanter les musiques écoutées hier soir au MP3, en entrecoupant chaque chant haletant de nos rires. Si quelqu'un nous a entendu il a du se demander ce que c'était. Ben c'était nous, et on est pas des Ténors de l'opéra, mais on était heureux !

Les spindrifts nous balayent régulièrement.

Il faut taper les crampons pour retracer. Les mollets chauffent.

Parfois quelques bouts de glaces viennent dégringoler la face.

On rejoint la zone mixte de la partie supérieur où les rochers affleurent. Un peu plus technique, appuis moins francs et parfois désagréable. On progresse, toujours corde tendue. Il y a par endroit un peu de glace. Derniers mètres, voilà le haut de la face. Anne filme ma sortie. On passe d'un haut de la face à 55° à une fine arête. Ambiance.

On n'est pas au sommet.

Et c'est parti pour une fine arête de neige avec quelques passages rocheux. Jamais très dure mais souvent impressionnant ! Quelques pas de mixte, des passages à "un pied devant l'autre sans s'accrocher les sangles des crampons ni les guêtres"

Et dans l'un de ces passages, je me rends compte que les piolets techniques, c'est très bien, mais sur une arête, c'est nul : c'est trop court. Et je me jure de repasser à l'Alpenstock lorsque je me retrouverai sur la prochaine arête (pas sûr que ça soit génial dans les faces...)

Voilà le sommet de la Lenzspitze, nous sommes heureux. Tant d'année à préparer ce projet, le voici enfin réalisé !!! YES.

Nous observons les cordées sur le Dom, celles sur le Nadelhorn Panorama splendide !

dans la face nord de la Lenzspitze

dans la face nord de la Lenzspitze

Sur l'arête puis au sommet de la Lenzspitze
Sur l'arête puis au sommet de la LenzspitzeSur l'arête puis au sommet de la Lenzspitze
Sur l'arête puis au sommet de la LenzspitzeSur l'arête puis au sommet de la Lenzspitze

Sur l'arête puis au sommet de la Lenzspitze

Il fait froid, la pause est coute (comme toujours) on file vers le Nadelhorn, annoncé à 3 h d'ici. On repart à l'envers, sur l'arête. on croise la dernière cordée qui semble bien pataude. Le premier de cordée me projetant presque dans la face Nord afin d'avoir un bon passage. Pourtant j'avais déjà les talons au dessus du vide ! Ils n'ont par à l'aise, ni efficace dans leur assurance. Une fois croisé nous filons. Les passages se succèdent. Jamais faciles mais jamais extrême, toujours superbe (Amazing !).

 

Nous parvenons au col entre la Lenzspitze et le Nadelhorn et remontons les gendarmes du Nadelhorn.

Montagnes Russes, régulièrement il faut redescendre les gendarmes et perdre l'altitude précieusement gagnée.

Nous adoptons une technique personelle mais efficace pour nous dans ces descentes (oui, les descentes sont en face Nord un peu verglacées et sont les parties les plus techniques de la course) Je descend en premier en desescalade, Anne m'assure du haut sur des pieux judicieusement placés. Si c'est facile, je l'assure pour qu'elle descendre elle aussi en desescalade. Si c'est technique, je la mouline., elle se vache, se décorde, on récupère la corde et on repart !  Les maneuvres de corde sont chronophages mais par cette méthode on reste assez efficace.  Les gendarmes sont avalés les uns derrirèe les autres. On opère une dernière pause à l'abrit du vent (ou il fait assez froid sur l'arête) pour manger et boire, et on file pour gagner le sommet du Nadelhorn !  Et RE YES !

3ème Nadelhorn pour moi, après un Nadelhorn à ski il y a deux ans et un autre par la chouette et longue Nadelgrat l'année dernière avec Anne.

 

Pas mal d'émotion au sommet, nous savons le gros des difficultés derrière nous, la course a été magnifique, technique et longue. Nous sommes à notre place sur ce sommet !

 

traversée Lenzspitze Nadelhorn et sommet du Nadelhorn
traversée Lenzspitze Nadelhorn et sommet du Nadelhorntraversée Lenzspitze Nadelhorn et sommet du Nadelhorn
traversée Lenzspitze Nadelhorn et sommet du Nadelhorn

traversée Lenzspitze Nadelhorn et sommet du Nadelhorn

On attaque la descente, concentrés, sur l'arête. Le mixte sommital est avalé. Une cordée en dessous en provenance de la Nadelgrat  passe devant nous.

Voilà l'arête de neige, attention aux corniches !

On reste concentrés mais on file. On rejoint le col on bascule versant Mischhabelhütte puis on opère une pause près d'un autre cordée qui a fait la face Nord. "Dire qu'on a gravi cette face !" lance le guide. Même lui semble impressionné ! Elle est belle, presque parfaite !

On grignotte, se déshabille et rallonge l'encordement.  Traversée du glacier avec quelques trous !  puis descente vers le refuge. RAS ! Voilà le refuge. On décide de pique-niquer et de refaire les sacs avant de redescendre.

 

Je passe voir les gardiennes pour leur dire qu'on est bien rentré. Elles s'inquiètent de la position de la quatrième cordée (les patauds de l'arête). Je les ai juste vu lorsqu'ils en étaient à la moitié puis les gendarmes m'ont empêché de suivre leur progression. Ils ne sont pas rendus. Pas de nouvelle de Scarlett, notre idylle platonique s'arrête sans doute là !

En tout cas l'accueil fut top à cette Mischhabelhütte.

 

Sous le Nadelhorn

Sous le Nadelhorn

Après le "pique nique", pique nique est un bien grand mot car on n'a pas mangé grand chose... on est reparti pour la descente. La "Via ferrata" est avalée, puis nous retrouvons le sentier, parfait ! Nous croisons un homme agé de 75 ans environ qui monte muni d'un piolet ! Le rythme est régulier, impeccable. Pas sûr que je sois moi même capable de gravir le Nadelhorn à 75 ans ! Respect !

Le sentier est excellent. Saas Fee s'approche lentement. Nous déposons un des allemands à coté duquel nous avons dormi. Il boite et marche lentement, dans sa souffrance.

Voilà déjà Saas Fee, il y a une fête de village, et nous sommes accueillis en héros au son de la fanfare ! Nous remontons la grande rue, puis rejoignons le parking. ou il faut trier et ranger le matos avant de prender la route de la maison !

 

Merci anne pour cette belle course partagée !

Windjoch, vue sur la face Nord de la Lenzspitze

Windjoch, vue sur la face Nord de la Lenzspitze

Le Mont Blanc en amoureux...

Apoutsiak — Massif du Mont BlancMont Blanc4000Les 100 plus bellesalpinisme

Par l'arête des Bosses

Avec Sandrine

Et de 8 !

 

Quelques photos en attendant, je les trouve pas mal...

 

Topo

  Topo photo du Mont blanc par l'arête des Bosses

N'hésitez pas à me contacter par mail pour plus d'informations, ou ajouter des commentaires !

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Topo : Du Nid d'Aigle à Tête Rousse Mont Blanc 2005

Topo Mont Blanc - du refuge de Tête Rousse au refuge du Gouter

Montée au refuge du Goûter Du refuge de Tête Rousse au refuge du Goûter Du refuge de Tête Rousse au refuge du Goûter - vu depuis ce dernier (du haut)

Du refuge du Goûter  au Dôme du Goûter

Du Dôme du Goûter au sommet du Mont Blanc - l'arête des Bosses proprement dite   L'arête des Bosses et le Dôme du Gouter vu du dessus

Carto , fichier GPS

 

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Récit

 

21 ans qu'elle attendait ça...

Sa première tentative, en 1992, s'était soldée par une nuit dans les toilettes de l'ancien refuge du Gouter, toilettes qui surplombaient le vide, et qui, pour y accéder, nécessitait une scabreuse traversée sur la glace, en chausson en plastique, un simple cordelette, était sensé protégé, l'alpiniste à la pleine vessie, de la chute...

 

Le projet de retourner au Mont Blanc a débuté il y a 18 mois. La météo nous a fait annulé 2 tentatives, une le 14 Juillet  de l'an dernier, une fin juin 2013, alors que nous avions des places dans le nouveau refuge du Gouter !

 

Jeudi dernier, annulation de ma course du fait des conditions ( au départ, était prévu la traversée des Grandes Jorasses avec Christophe Profit, vaste programme) J'en parle à Sandrine et lui évoque la possibilité de faire le Mont Blanc Samedi Dimanche. Les places au Gouter se libère au compte goutte, je ne sais pas par quel phénomène. J'en récupère une à 6 h 30 du matin, une seconde vers 7 h 30. 

 

Vendredi, 14 h, nous voilà à Chamonix, dévalisant une librairie, et quelques magasins de matos, ah Chamonix ! Nuit au refuge La Montagne, et nous voici au Fayet pour le TMB de 7 h 20. Tout se passe bien.

Le rutilant TMB Jeanne nous accueille, avec d'autres prétendants. Un guide, fait l'apologie du Cervin : C'est un tas de caillou branlant, une sorte de gros cairn sans intérêt. Sandrine jubile, je lui suggère que le guide n'a pas du faire la traversée et a sans doute du se contenter du versant Suisse. Il y va de ses anecdotes concernant les guides Zermattois, les frontales, les cordes fixes relevées, légendes montagnardes ou réalité.

 

Arrivés au Nid d'Aigle, nous démarrons tranquillement la montée, pas de souci jusqu'à la cabane des Rognes, ni jusqu'au Nid d'Aigle où une petite pause s'impose. Nous repartons avec corde crampons et casque. Je perds un crampon, je décide de le resserrer, d'un geste sur, je remets la talonnière, elle me reste dans les mains, je vois un bout de métal au sol, c'est le pas de vis du crampon qui a cédé, c'est grave. Je tente sans trop y croire un bidouillage avec les lanières, avant de jeter l'éponge, je monterais au Gouter sans crampon ! On verra pour la réparation sur place.

Arrivés au abords du Grand couloir, également appelé couloir de la mort, nous avons la joie d'observer une magnifique chute de pierres.  Le ton est donné. Je mousquetonne notre corde, et sans trainer nous traversons, au sec (de pierre) , et sans trop de stress.

Arrivés en face, la pression retombe un peu.

On attaque les pentes du refuge.

Sandrine grimpe correctement. Et nous rejoignons l'ancien refuge, puis le nouveau.

 

J'évoque au gardien mon problème de crampon, un aide gardien me propose de me prêter les siens, j'accepte volontiers, je sais qu'aucun bricolage de la talonnière ne tiendra toute la course. Et il me file des crampons BD presque neufs... MERCI !!!

Courte sieste, bouquinage et soirée mémorable avec deux Viennois (de Vienne au Sud de Lyon, pas d'Autriche) et deux guides Suisses, qui ont été engagés par deux richissimes Russes pour gravir le Mont Blanc. Les anecdotes, caviar, foie gras et ascension lendemain de cuite nous font passer une amusante soirée. Les guides s'inquiétant de la vitesse de leurs clients.

 

Bonne nuit dans le dortoir (accompagné d'un demi Stilnox) il parait que j'ai ronflé... Rien entendu...

 

Montée au Noveau refuge du Gouter
Montée au Noveau refuge du GouterMontée au Noveau refuge du Gouter
Montée au Noveau refuge du GouterMontée au Noveau refuge du GouterMontée au Noveau refuge du Gouter

Montée au Noveau refuge du Gouter

2h00... moins dix, des alpinistes sont déjà en partance. On se décide pour s'habiller, aussi tôt dit, aussi tôt fait, On se retrouve à 2 h moins deux devant la porte du réfectoire fermée. Deux minutes plus tard nous sommes devant le petit déjeuner, au Nutella, miam. 45 minutes plus tard, nous voilà en partance, moi avec mes nouveaux crampons, Sandrine avec la pression d'un hypothétique échec.

Et c'est parti. Court plat pour rejoindre la pied du Dôme avec les frontales qui scintillent. Je prends un rythme lent, suis je capable d'aller plus vite, Sandrine a l'air de le trouver correct. On se fait dépasser par quelques cordées, mais tout va bien. Au détour du "sentier" on dépasse les guide Suisse et leurs deux Russes qui semblent progresser correctement. Il fait nuit noire, le rythme est régulier, il fait froid mais pas de vent. Nous basculons à l'épaule du Dôme dans la nuit. Rapide descente cers le col des Dômes , raidillon vers Vallot et première pause. Sandrine a la pêche et j'en suis ravi. On grignotte et on repart. Assez rapidement on rejoint 4-5 cordées qui bouchonnent dans l'arête avant les Bosses. J'hésite a réaliser le dépassement de la mort, mais je doute que Sandrine apprécie, de se trouver hors trace, sur le fil de l'arête, avec un rythme très augmenté... Je décide de faire quelques photos pour passer le temps. Le groupe d'étalle, Je fini par identifier la cordée bouchonnante, et passe. Ce sera le seul endroit où nous serons réellement ennuyé par le monde. Voilà les Bosses, le sommet est proche, les Rochers ou s'est scratché le malabar princess, le jour point, si on avance bien on pourra avoir le lever de soleil au sommet. Des cordées sont déjà dans la descente, elles n'ont même pas attendu le lever de soleil ... Dernier raidillon, arête finale, le soleil se lève. Le vent froid nous glace mais le paysage est comme d'habitude magnifique, peut être encore plus cette fois ci !

L'arête devient moins raide, voilà d'autres cordées, le sommet.

 

 

 

 

Montée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleil
Montée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleilMontée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleilMontée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleil
Montée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleilMontée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleil

Montée au sommet du Mont Blanc, arrivée au lever du soleil

Quelle joie d'être là avec Sandrine. Nous sommes heureux.

Le vent glacial ne nous empêche pas de profiter de l'instant.

Nous nous organisons un concours de saut, pour épater les enfants.

Sommet du Mont Blanc !Sommet du Mont Blanc !
Sommet du Mont Blanc !
Sommet du Mont Blanc !Sommet du Mont Blanc !Sommet du Mont Blanc !

Sommet du Mont Blanc !

al

Et c'est parti pour le retour

1 h pour rejoindre Vallot, 1h pour rejoindre le Gouter.

Je rends mes crampons d'un jour à mon sauveur

Léger pique-nique

Et nous repartons pour la longue descente de l'aiguille du Gouter

Sandrine débute avec ses crampons, la progression est malaisée, elle finit par les enlever, et ça déroule, ou presque. Si le mixte un peu péteux est mon terrain de prédilection, ça n'est pas le cas de Sandrine qui descend à son rythme.

On finit par aborder le grand couloir. C'est un peu le souk, il y a du monde. Je souhaite traverser au plus vite. On est à l'abri (des chutes de pierre du couloir), chute de pierre au dessus de nous, je me protège. J'entends "aïe", me retourne, c'est Sandrine qui a reçu la pierre. Gros stress, elle fait une salle tronche. Au dessus une alpiniste s'excuse. La pierre a tapé juste à l'arrière du casque et à la base du cou. Sandrine se remet, je décide de partir. Je mousquetonne notre corde. Au bout de 10 m je me rends compte que la corde est trop courte , et qu'il faut libérer des anneaux de buste, stresssssss maximum. Quelle buse ! En 10 secondes, c'est fait, nous filons de l'autre coté, à l'abri, houf.

Redescente sur le glacier de Tête Rousse, mini pause et descente vers le Nid d'Aigle, les genoux de Sandrine souffrent (c'est pas nouveau)

On arrive à 13 h 35 au TMB, le train est là mais il est complet, il part à 40 et il faudra attendre 14 h 55 pour le train suivant. sieste. et départ, nous retrouvons nos amis Viennois dans le train. avant de retrouver le Fayet et la voiture.

Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc
Descente du Mont Blanc

Descente du Mont Blanc

Alpinisme : Nadelgrat - traversée Dürrenhorn - Hohberghorn - Stecknadelhorn - Nadelhorn !

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeZermatt4000Les 100 plus bellesValaisAnne

La vidéo de ces 3 Jours à la Bordierhütte : traversée de la Nadelgrat et tentative sur l'Ulrichshorn

4 4000 en 1 journée

Dürrenhorn 4035 m

Hohberghorn 4142 m

Stecknadelhorn 4241 m

Nadelhorn 4327 m

Encore une belle et longue journée de montagne

 

 

Topo

Accès à la Bordierhutte

De Gasenried au dessus de Grächen (se garer sur la petite place)

Emprunter la route qui part dans le vallon puis le sentier (panneau Bordierhutte)

Passer au point 1930 m

Rejoindre l'alpage de l'Alpja en traversant la moraine Ouest.

Remonter l'alpage en suivant le sentier d'été (point 2407 m puis 2707 m CNS)

traverser le glacier au mieux (ni trop près des crevasses au nord, ni trop près des séracs au sud)

Remonter un bastion rocheux en passant soit par le chemin d'été (escaliers main courante) soit à ski (à droite lorsqu'il y a encore de la neige)!

Et rejoindre la cabane Bordier - Bordierhutte 2886 m

 

Nadelgratt

AD - Long - Ne pas négliger que l'on grimpe à 4000 m !

De la Bordierhütte remonter les premières pentes qui mènent à un goulet sous le point 3211 m. Monter le couloir entre les rochers et les séracs. (Ca peut passer à droite par le glacier à skis lorsqu'il n'est pas trop crevassé) De là remonter le Riedgletscher .

On peut pauser les skis sur la crête au dessus du point 3332 m.

 

Rejoindre le pied du couloir accédant au Dirrujoch (attention aux chutes de séracs !)

Remonter le couloir 45 - 50° lorsqu'il est en neige, sinon emprunter les rochers en rive gauche - beaucoup plus long). L'accès au col est barré d'une corniche parfois difficile à franchir !...

Dürrenhorn 4035 m

Du Dirrujoch on monte au Dürrenhorn (ou Dirruhorn par des rochers plutôt sur le fil de l'arête, puis versant ouest vers le sommet choix évident)

Revenir au Dirrujoch par le même itinéraire.

Hohberghorn - (Hobärghorn) 4219 m

Remonter le pied de l'arête plutôt versant ouest

escalade mixte (Anne a trouvé que c'était le passage le plus délicat)

On accede à une bande de neige que l'on remonte

La pente se redresse, on bascule légèrement versant est pour gravir des gradins faciles en rochers délités.

Stecknadelhorn 4241 m

redescendre par la pente de neige vers le point 4144 m

On attaque l'arête du Stecknadelhorn

Les difficultés se franchissent en passant versant ouest.

Accès au sommet par le fil

Nadehorn 4327 m

redescendre par une pente mixte au stecknadeljoch puis suivre l'arête neigeuse.

Gravir le gendarme sur le fil puis basculer en versant ouest pour le contourner, on rejoitn un poitn situé légèrement au dessus d'un col juste après le gendarme

Du col, remonter au mieux vers l'arête ouest (attention mixte un peu glissant - glace parfois) et gagner par l'arête le sommet

Descente

Du sommet on redescent par l'arête Est, soit en franchissant directemetn les passages rocheux soit en basculant versant Nord (attention glace parfois)

Du Windjoch on bascule sur le Riedgletscher et on rejoint le dépot des skis par une marche à plat dont on ne manquera pas de profiter...

Carto fichier GPS

Fichier GPS au foramt GPX

 

Récit

J’avais fait plein de propositions à Anne, la météo semblait meilleur au cœur du Valais, alors Adieux Mont Blanc, adieux face Nord de la Grande Ciamarella, à nous les 4000 aux noms imprononçables de la Nadelgrat !

Nous nous retrouvons ce vendredi midi à Gasenried, village bien connu car j'avais été déposé en hélicoptère lors d'une reconnaissance précédente avec Steph.

L'avantage c'est que je connais un petit parking pique nique... avec fontaine !

Il fait beau, on pique nique, puis on se lance dans une jolie montée sous les sapins.

 

Arrivés à l'alpja, Anne souffre un peu du manque de sommeil, j'en profite, les moments où je suis devant sont si rares ! Au bout du vallon, on met les skis, je trace dans cette neige sombre et dans les coulées d'avalanche ( plus nombreux et plus gros cette année que l'année dernière.) L'ambiance est bonne 2 déchaussages permettent de rejoindre le glacier. Nous opérons une longue traversée, croisant une bordée de randonneurs italiens en goguette (à pied) , de la neige jusqu'aux cuisses qui procèdent au début de la descente, ils ont visité le refuge Nous leur souhaitons bon courage et poursuivons vers les échelles. Un coup d'échelles, puis un petit coup de ski et voici le refuge !

 

Opération bois et fonte de neige. Le poëlle tourne. Au lit à 21 h , le réveil est à 3 heures

 

Mauvaise nuit

 

Le lendemain matin, 3 heures, l'impression de ne pas avoir dormi. Nous avons décidé de déjeuner froid ( pas le temps de faire un feux et pas de gaz) Anne râle (c'est bon signe). On se retrouve skis aux pieds à 3 h 50 et c'est parti pour la montée. Anne file devant, assez vite je mets les couteaux, la neige est bien dure et je souhaite continuer de dormir pour finir ma nuit. Je la garde à distance, voilà le passage raide du glacier, 3200 m mais ça a l'air de passer sans souci à droite sur celui ci, Ca passe à ski. Le soleil se lève, la Nadelgrat rosie, Nous pausons les skis à mi chemin entre le pied du couloir et le retour en optimisant le lieu pour ne pas avoir à remettre les peaux .

 

Crampons corde, nous filons vers le couloir du Dirruhorn. On passe sous des séracs , dans le bou de la zone d'éjection. Bientôt le couloir. tout à coup fracas, c'est un sérac qui tombe. 5 minutes plus tôt on aurait au moins été pris dans l'aérosol, je crois que je n'aurais pas aimé du tout. 5 minutes plus tard, nouvelle alerte, nous sommes déjà loin, pause au pied du couloir. Anne est largement plus en forme que moi, je la laisse remonter le couloir. On réalise quelques vidéos esthétiques (voir là) .

 

Les 200 m de couloir sont assez vite avalés, en haut la corniche nous barre la route. Anne tente à gauche, elle se retrouve dans de la semoule impossible à remonter. Elle décide après de longue minute de tenter à droite, la corniche menaçante comme la gueule d'un requin ne se laisse pas approcher. Une assurance fort à propos se présente. Hop je demi-cabestane (du verbe demi-cabestaner : faire un demi cabestan pour assurer son ou sa partenaire) Anne s'escrime face à l'obstacle. Son sac est rejeté en arrière par la lèvre de la crevasse, tandis que la partie accessible est en neige pulvérulente, ni les piolets ni les crampons ne tiennent. Le stress augmente. Par quelques subtils conseils, j'essaie d'organiser l'assaut, tel un général bien à l'abriit dans son blockaus, mais rien n'y fait, il va falloir que je m'emploie, comme souvent , ça n'est pas par ma technique que je m'illustre, mais par ma taille (ça m'a rappelé la rimaye de l'arête gallet au Dolent !) C'est un peu vexant, mais c'est la réalité.

Me voilà sur zone, je comment par un peu de terrassement en nettoyant la corniche avec la panne de mon piolet. Étant donné la surface de la panne de mon piolet comparé à la taille de la corniche ça prend du temps.

Après, je plante mes piolets au dessus de la corniche, au plus loin.

Le seul souci, ça sera pour pauser les pieds sur la corniche... Quand il faudra pousser dessus...

 

Piolets pausés, je lance ma jambe gauche au dessus du monstre, je tire sur les bras, ma jambe droite décolle, je pousse sur la jambe gauche, et là, c'est le drame, la corniche explose, mon corps part en arrière. Je ne tiens que par les piolets qui bougent un peu mais on l'air de rester fidèles. Je pense au demi-cabestan et à son amarrage en dessous qui ont des chances d’être sollicités ... Je suis déjà essoufflés, il faut sortir tout de suite. Je tire sur mes bras pour ramener mon corps au piolet, je trouve une zone solide pour amarrer mon crampons gauche, ouf, je gagne un mètre et le tour est joué, je m'effondre face contre neige, éprouvé par un tel effort (ben oui, je suis pas un grimpeur à la base).

Anne me rejoint, dans une technique assez personnelle, elle a les bras trop petits pour atteindre les piolets que je lui aie délicatement placé en zone solide. Je tire comme un malade sur la corde, elle se tracte et me retrouve au dessus du maudit obstacle ! Je crois qu'on a mis 3/4 d'heure pour parcourir 3 mètres !

 

 

Après une bonne pause nous repartons vers le Durrenhorn. De jolis passages d'escalade se succèdent. Je fais s'affaisser une corniche (sensation assez désagréable) sur l'arête. Si l'escalade est belle, elle est également sans fin, les antécîmes et les gendarmes se succèdent. Sur le topo on croirait que le sommet se fait d'un claquement de doigt

Enfin le voilà, quel plaisir d'être sur ce sommet, et mon adage , "il n'y a pas de 4000 facile !" se vérifie, une fois de plus !

Nous redescendons au col sans encombre pour une nouvelle pause. J'annonce à Anne que je n'ai pas la grande forme (je ne sais pas si c'est le manque de sommeil ou l'altitude, le manque d’acclimatation).

 

 

Nous repartons vers l'Hohberghorn. Le départ m'achève, pas de rythme, es passages d'escalade mixte (pas hyper dur mais je ne parviens pas à trouver mon souffle). Je réclame des pauses (ce qui n'est pas mon style !) pour reprendre mon souffle. Anne me demande d'aller jusqu'au sommet suivant. Intérieurement je sais que si on atteint le 4000 suivant, on ira au bout de l'arête. Je décide de poursuivre, on verra bien.

voilà une bande de neige judicieusement placée. Anne s'enfonce et ralentie le rythme, tandis que je me refais un peu la cerise! elle fait même des pauses ! Trop cool. Arrivés à la troisième partie, rocheuse celle là, je vais mieux , et les 60 derniers mètres sont vites avalés !

2ème 4000 de la journée : Hohberghorn

 

 

Le temps tourne, il fait gris, on engage la descente pour se retrouver face à l'austère Stecknadelhorn. De mon point de vue ça me parraît infranchissable, il commence à neiger, de toute façon, je n'ai pas le choix Anne progresse ! C'est étonnant, il me parraissait si compliqué, et on atteint le sommet "relativement" facilement ! Quand je dis relativement, c'est assez relatif, car on progresse dans une tempête de neige du plus bel effet !

 

Sommet, (Stecknadelohorn) pause et nouvelle descente. Partie plus cool,arête en neige, sur le topo il précise que techniquement, contourner le dernier gendarme, est plus facile ! C'est mal connaître ma partenaire de cordée. Elle file droit devant, arête qui devrait être sèche, gavée de neige poudreuse ! devant elle bataille, je suis , sans conviction. Basculement versant ouest, vertigineux. Quelques vires, c'est hostiles, le brouillard et la neige font qu'on se croirait dans les Carpates , ou plutôt sur un sommet himalayens mais pas un jour de sommet !

 

La progression est lente, mais continue. Je ne sais pas comment Anne a fait pour trouver la sortie, au dessus du petit col avant le nadelhorn. La suite je la connais, je l'ai faite l'an dernier, on va terminer l'arête !

Il faut préciser ici, que j'ai essayé de négocier de ne pas faire ce dernier sommet (je l'ai déjà fait, et on peut très bien le faire en traversée avec la Lenzpitze, mais la négociation a tourné court : on ne négocie pas avec le diable !)

 

L'escalade du Nadelhorn est désagréable, on a l’impression, que les prises sont à l’envers et que les crampons n'accrochent pas sur les dalles ! On avance tout de même, voici l'arête et le sommet. Nous sommes très fiers, il est 17 h , la visibilité est réduite, mais nous avons réussis !

 

Descente, d'abord dans le mixte pourri puis sur l'arête. Ca passe mais c'est long. Anne se méfie des corniches, elle a raison, un de mes pieds traversera celle ci alors que je suis sur la trace. Le windjoch arrive enfin, nous optons pour la descente directe sur le glacier , au GPS (oui, on y voit à 10 m environ depuis le début de la descente.) On passe la rimaye facilement pour retrouver le plat du glacier. Le GPS m'indique le dépôt des skis et sa distance : 1 km 300. On marche, longtemps, je rescrute le GPS, 1 km 100, ça va être long. On avance, je me vautre en me prenant mes crampons dans mon pantalon, il faut dire que je n'étais pas très concentré !

On ne doit plus être très loin, j'indique la direction de mon bras, en regardant au loin, le matos est au bout des doigts, à 100 m. On se ré équipe en mode ski, tout est gelé, les sangles des crampons, les peaux, les fixes des skis. Et c'est parti, les premiers virages dans le jour blanc, avec la fatigue et la neige travaillée sont un calvaire, on n'y voit rien. Nous débouchons au passage clef sans problème, la neige devient meilleur, et on en profite. Nous optimisons la descente pour éviter les montées ! Le ski devient excellent, Anne possède l'art de skier dans le jour blanc, et moi, je possède l'art de suivre Anne comme point de repère visuel dans le jour blanc !

Une dernière montée en mode canard et voilà le refuge. 21 h

Je rentre, j'appelle Sandrine pour la rassurer (on avait prévu de rentrer beaucoup plus tôt) Je mange trois gâteaux, bois trois vers d'eau et file me coucher dans un état de fatigue rarement atteint !

 

Photo

 

Pour les photos en mode "tout voir d'un coup" (et non diaporama) c'est par là ! 

 

 

Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération

Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération

Ski de randonnée : Pigne d'Arolla - 3790 m

Apoutsiak — Ski de randonnéeValaisArollaalpinismeLes 100 plus belles

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Vidéo

 

 

 

Topo

cabane des Dix

d'Arolla, gagner les pistes de ski (possibilité de prendre une piste raquettes ou prendre les téléskis !) et remonter la piste des Hôtels jusqu'au sommet du téléski Passer au sud du Mont Rouge (point 2581 m  CNS) le point 2738 m CNS pour gagner le pas de Chèvres (2855 m)

Descendre les 2 séries d'échelles puis gagner le glacier de Cheillon et rejoindre la cabane des Dix en passant au Sud de celle-ci par un mouvement enveloppant ! 

cabane des Dix 2928 m

 

Traversée du Pigne d'Arolla

Descendre sur le glacier de Cheillon pour mettre les peaux et remonter  le glacier de Tsena Refien  en passant sous les poitnes de Tsena Refien. Se diriger vers le col de Tsijiore Nouve de là deux solutions

Soit rejoindre à droite l'arête de la Serpentine (3789 m)  la remonter à pied pour gagner le sommet de la Serpentine redescendre au col du Brenay 3633 m et remonter au sommet du Pigne

soit remonter à ski la pente raide qui permet de gagner le col du Brenay et le sommet du Pigne (3790 m)

Descente du Pigne dArolla  sur les vignettes

Par les pentes sud Est, descendre  en direction de la cabane des Vignettes

traversée du col de l'Eveque Tour du Mont Collon

Du col de Charmotane 3024 m, passer sous le petit Mont Collon et remonter le glacier du Mont  Collon pour gagner le col de l'Eveque

descente par le Haut glacier d'Arolla, passer à proximité du point 3264 m CNS (Rive droite) 

Poursuivre ensuite au mieux (plutôt en rive gauche) Le glacier orienté Nord prend une orientation Est Ouest , on gagne alors le bas glacier d'Arolla puis par les pistes, Arolla.

 

Carto Fichier GPS

 

Fichier GPS au format GPX Pigne d'Arolla

 

 

 

 

 

Récit

 

Nuit mouvementé...

oui, apprès une bonne soirée passée à table en compagnie de 3 canadiens et de leur guideamericano Suisse, une partie de vaisselle avec l'équipe du refuge, nous voilà dans le dortoir, où nous ne sommes pas trop serrés. Un coup de MP3, je m'endors, mais c'est sans compter ma partenaire montagne. 

Un "chhhhutttt" tempetueux me réveille, il y a un gars qui ronfle, peut être que je l'accompagnais, le résultat, c'est que je suis réveillé, mais que mon comparse de ronflement poursuis son actin délétere pour un sommeil serrein. S'ajoute à celà,n Anne qui rale, tempette et mugit ! Bon j'essaie de rester zen, par un coup de MP3 dans les oreilles. Je continue d'entendre : 1°) les ronflements, 2°) Anne qui rale ... 

Les minutes (heures) passent, Anne finie par se lever, je me demande si elle ne file pas chercher un piolet pour trucider le gars, et moi qui ne fait rien ! Elle va le tuer , et moi, je ne bouge pas le petit doigt. " Je vais sans doute prendre 10 ans de prison pour "non assistance en personne en danger" avec un bon avocat, tout ça pour avoir voulu garder ma confortable place auchaud. 

A moins qu'elle ne décide juste de se coucher à coté du ronfleur pour le secouer judicieusement au moment ou le ronflement reprend... Je la bénie dans ce cas ! 

Je finis par m'endormir, Je verrais Anne revenir dans son lit vers 5 h du mat... (en fait elle a essayer de dormir dans la salle à manger , réveillée toutes les 5 minutes par les alpinistes à la vessie remplie ...

 

6 h 10, le réveil d'un de nos collègue de chambre sonne à tue tête ! alors que le réveil est prévu à 6 h 30, sympat ! 20 minutes de sommeil en moins. Forcemment, dans la salle à manger, le gardien n'est pas là, et il faut attendre !

Petit déjeuner avallé

Coup de genou dans la tête lorsque je mettais mes chaussure ... ça réveille...

Et c'est parti

La poudre est là pour la descente sur le glacier. Peautage, nous poursuivons un groupe de 4 qui fait la trace, perso, je ne suis pas pressé de tracer, mais apparament, Anne a la niak ! 

On les rejoint, Anne dépasse, je me repose derrière eux puis je me lance dans un dépassement. Dans la grosse poudre, je suis vite essoufflé quand je reprens la trace. Anne est devant. Pour l'instant elle trace dans une vieille trace, mais rapidement, il n'y en a plus. Derrière nous, c'est la meute, 80 personnes dans les pentes du Pigne. 

Anne trace, je la relaie, quel plaisir d'être devant. Bon , ça bourrinne dur, mais ça me fait du bien. 2 americains nous rejoignent et prennent des relais, ça se passe bien. Le Cervin et la Dent d'Herens font leur apparition ! Dire que nous y etiens il y a 6 mois, on peut admirer le pic Tyndall... souvenir souvenir.

Arrivé sous la serpentine hésitation : le GPS indique à gauche la pente raide, à drotieil y a l'arête de la Serpentine. Les americains hésitent aussi. Nous partons à droite.  Quelques skieurs nous suivent, les americains choisissent la pente. nous arrivons à l'arête, et Zou, ski sur le sac, dans l'opération Anne est partie devant, je la suis à 5 minutes suivi de deux autres skieurs. Ca grimpe dur, Anne au dessus m'annonce la présence de glace, tout le monde chausse les crampons. Ca grimpe dans 40 cm de poudre un passage à 50° puis l'arête se couche. Ca reste impressionnant avec une belle arête aérienne. Anne fait comme d'hab une superbe trace, je labourre derrière (ma spécialité)

je finis par la rejoindre au dessus. Nous remontons pour gagner la Serpentine. nous descendons du col du Brenay rejoindre la trace, que dis-je : l'autoroute qui mene au Pigne. Les hélicos, chargés d'héliskieurs, déposent leur colis sous le sommet dans un brouhaha. Nous remontons au sommet du Pigne ou le vent nous accueille et une trentaine d'autres skieurs... Ah le métro parisien. 

Nous ne trainons pas, Anne désire se mettre à l'abrit du vent, je lui dis que je la rejoins. Elle file en contrebas pour m'attendre, un hélico arrive et atterie tout prêt d'elle, le vent lui projette 2 tonnes de neige à la figure... Voilà qui me fais bien marrer, pour quelqu'un qui voulai se mettre à l'abrit du vent, c'est réussi !!! Bon quel tête va t elle faire quand je vais la rejoindre, ça, c'est autre chose...

En fait tout se passe bien, la descente est parfaite, poudre pente et soleil, un régal !!! 

On finit par se retouver sur le col de Charmotane pour repeauter et quitter la foule !

On opere une pause à l'abrit du vent sous le petit mont Collon, la vue est magnifique, nous pique niquons. On remonte vers le col de l'évêque. Le glacier est bien plat. Ca finit par monter et nous voilà au col de l'évêque. Petite pause devant la Dent d'Herens. ( et là encore la séquence souvenir souvenirs : nous l'avons gravie il y a deux ans avec Thib !

La descente est bien cool, sur le haut glacier d'Arolla, la neige est bonne, poudreuse. Bon la pente est un peu faible, mais ça passe. Passage devant la cabane des bouquetins. Nous rejoingnos des skieurs descendant de Bertol, la suite se poursuit en observant le glacier de Vuibé et les traces impressionnantes des skieurs au milieu des séracs, faut oser !

Nous rejoingnons une piste de ski de fond puis Arolla, où il faut remonter à pied, rejoindre la voiture !

 

Photo

 

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Ski de rando : Bishorn 4153 m -depuis la Turtmannhütte

Apoutsiak — Ski de randonnéeAlpinismeValaisAnneLes 100 plus belles4000

 

Traversée Turtmannhütte Zinal

3ème jour de notre raid

 

 

 

 

 

 

 

 

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Liens  3 jours de raid dans le Val d'Annivier:

 

Jour 1 : Omen Rosso 3031 m

Traversée Mottec Turtmannhütte

 

Jour 2 : Brunegghorn 3833 m arête nord Est

 

Jour 3 : Bishorn 4153 m

Depuis la Turtmannhütte descente zur Zinal

 

Topo :

 

De la Turtmannhütte descendre au pied de la langue glacière

Remonter le Brunegggletscher (Notez les 3 G consécutifs !)

But de l'opération, contourner l'Adlerflüe.

Vers 2950 - 3000 m, virer plein ouest et perdre 250 pour rejoindre le Turtmanngletscher que l'on traverse pour rejoindre sa rive gauche. La remonter et gagner la cabane Tracuit

 

De Tracuit , remonter en direction du col Uber den Megasch sans l'atteindre puis remonter les pentes plus raide qui mènent au Bishorn, Attention aux crevasses vers 3900 - 4000 m (il y en a ailleurs, mais celles-ci s'ouvrent vite !)

On arrive à une antécîme et l'on gagne le sommet par 20 m d'ascension plus raide, à pied.

 

Vue imprenable sur le Weisshorn !

 

Descente : par le même itinéraire jusqu'à Tracuit.

De Tracuit, repartir à l'Est et descendre au mieux le long du torrent du Barmé

Remonter le roc de la Vache

redescendre vers le torrent de la Navisence par le Chieso (2082 m)

De là, la route ramène à Zinal (une courte remontée) et une longue partie de ski de fond, grosses cuisses obligatoires !

 

Carto fichier GPS

 

Fichier GPS au format GPX Bishorn

 

 

 

 

 

http://www.kikourou.net/parcours/gps_graph.php?type=1

Récit

 

Réveil tôt ce matin : 4 heures: objectif, l'arête Nord Est du Bieshorn !

Gros objectif, d'autant qu'Anne a un train à prendre ce soir ! Timing serré.

Je range mon sac aussi discrètement que possible, en ayant l'impression de faire un bruit énorme dans le dortoir. Enfin, je file au petit dej où je finis ma nuit... mal : Il n'y a pas de fromage blanc à la framboise comme hier...

5 h, nous quittons notre havre de paix. Une dizaine de skieur dans les startings blocks. ambiance, il neige, il y a du brouillard et les frontales balayent l'espace. Nous entamons les premiers la descente. Peautons en bas du glacier avant d'entamer la remonter de celui ci devant la meute de frontales !

Notre objectif est ambitieux, si le temps ne tourne pas au beau à 3000 m j'ai décidé de changer d'objectif, nous ferons la voie normale.

Il neige dru !

Anne est devant ( comme d'hab) Je surveille nos poursuivants qui ne nous rattrapent pas. J'en profite pur réaliser quelques films (et oui, faut bien alimenter la vidéo du blog...)

Arrivé à 3000 m , toujours dans le brouillard, toujours sous la neige. J'annonce à Anne que nous n'irons pas faire l'arête, mais nous contenterons de la voie normale... Elle est hyper déçue est râle : la météo est bonne, les altimètres on perdu 40 m cette nuit, le beau va s'installer. En attendant, on n'y voit rien. J'ai pris ma décision. Superwoman peste contre ma celle-ci. Pourvu qu'il continue de faire pourri, sinon je vais me faire massacrer à coup de piolet sur le Turtmanngletscher. Elle aura juste à me basculer dans une crevasse pour effacer les traces de son forfait et dire qu'elle m'a perdu sur l'immense glacier...

 

Ca redescend.

Le groupe nous a dépassé.

Vu la visibilité, je conseille à Anne que nous les suivions , ça sera plus facile de skier. Je file et au bout de 5 minutes me rends compte que je ne vois plus sa frontale. Je laisse le groupe filer en l'attendant. Au loin une frontale dans le brouillard et le jour gris foncé. Nous repartons ensemble, gallèrant pour trouver la trace, c'était mieux avant ! Avec le gros groupe comme point visuel. On les rejoint sur le glacier.

Nou repassons devant. Traversée du glacier au milieu des crevasses dans le jour blanc. La trace est bonne. Nous gagnons la rive gauche et remontons ses pentes . Tout se passe bien. Je vois que les nuages se déchirent laissant place à du ciel bleu. "Pas trop tôt, pas trop tôt" me dis-je, sinon j'aurais droit aux foudres de ma partenaire !

Pour l'instant ça tien, il neige toujours, nous apercevons par endroit, le magnifique Turtmannglestscher. Je suis passé devant pour la partie finale, nous arrivons à la cabane de tracuit dans le brouillard. je suis surpris par le nouveau bâtiment hyper laid alors que l'ancienne cabane était si mignonne . Ah la modernité à ses secrets que la raison ignore... C'est MOCHE !

Nous opérons 15 minutes de pause réparatrice au refuge. il est bien chauffé c'est agréable.

Puis nous repartons dans le gris, pas longtemps, le soleil déchire tout, c'est le Grand beau. Puré il ne pouvait pas attendre ue heure ou deux. Anne me fait part de ses observations météorologiques tandis que j'espère sans trop y croire, que ça se bâche de nouveau.  Mais rien n'y fait, le soleil est bien là, nous sommes passés des enfers vers la lumière et pour moi c'est plutôt l'inverse.

Anne "J'avais raison !"

Moi, in petto : "Ben oui ma ptite dame, mais il y a 2 heures on était dans le pépè , et moi, je n'engage pas une course AD+ à 4000 m dans ces conditions là !"

 

On est reparti sur le glacier ensoleillé. Loin devant nous les cordées parties directement de Tracuit, moins loin, les cordées de ce matin qui n'ont pas fait la pause à Tracuit. Le plat du glacier est avalé, ça monte plus raide, nous voilà dans les traces des 6 prédécesseurs encordés. Anne les dépasse. Je tente un premier dépassement en coupant un lacet, je me retrouver sur de la glace, et après un effort intense, je me retrouve toujours derrière eux, avec une légère différence, je suis complètement essoufflé par l'effort ! Je prends mon mal en patience, derrière la cordée. Je fais une nouvelle tentative plus haut, fructueuse celle-ci, tout ça pour que 5 minutes plus tard, les deux cordées opèrent une pause !

Nous en faisons une au dessus. Pour repartir devant. je réussi à dépasser Anne (exploit jamais renouveler dans l'Histoire de l'alpinisme  !)  Nous remontons à 300 400 m/h , pas très rapide, mais nous sommes maintenant à 4000 m. Nous croisons et longeons quelques sournoises crevasses, si nous pouvions éviter d'y tomber... uis voilà le replat final. Il y a près de 80 personnes entre là et le sommet.

On attend que le monde descende du sommet pour nous y rendre Et bizarrement on s'y retrouve seuls. La vue est toujours magnifique. Nous en profitons.

Puis 2 jeunes nous rejoignent et enfin les 6 alpinistes qui nous accompagnent depuis ce matin.

 

quelques photos avant de redescendre, le Weisshorn vaincu cet été nous ébloui, il est magnifique !

 

Nous redescendons aux skis. De là, poudreuse maximum sur le glacier !!! Nous rejoignons Tracuit tous contents (Anne aurait elle oublié l'objectif de départ)

Pause pique nique au refuge, rejoints assez vite par ceux qui étaient avec nous au sommet.

Puis c'est la descente... dans le brouillard (ben oui, la mer de nuage étant toujours là) Jour Blanc (thème du Week end)

Ça passe. La neige est juste transfo. a un moment, anne fait un saut, je me déconcentre, ma spatule entre dans la soupe et je suis bon pour un "hélicoptère" incontrôlé : 360 ° avec chute en sortie.

Anne elle se fait une jolie chute un peu plus loin, 1 partout la balle au centre ! A présent c'est croûté.

sous le Roc de la vache on retrouve les cordées parties avant nous de Tracuit.

On repeaute pour quelques mètres. Il doit y avoir 40 personnes. Dans les manoeuvres de peautage dépeautage nous les dépassons.

Et là , c'est le drame ! Soupe infâme, ou le ski doit se faire tout en finesse !

Première chute...

Deuxième chute, la tête en avant s'enfonçant dans la soupe  directe...

3ème chute, je perds la rondelle de mon bâton ( je la retrouve en farfouillant la neige)

Voilà mon Golgotha !

Anne, légère et plus technique ne tombe qu'un fois sur cette portion !

7 fois pour moi...

 

Derrière nous, c'est l'hécatombe, tout le monde se vautre plus ou moins.

 

bilan final 7 à 1

 

On se retrouve dans la forêt à naviguer au mieux dans la tempête (de soupe)

Gros chasse neige  - grosses cuisses

 

voilà le pont, traversée scabreuse... à la sortie il est noté : traversée dangereuse ! Le pont était tout vermoulu avec un m de neige !  Deuxième pont, 3 filles hésitent avant de s'engager... Par rapport au premier s'est du gâteau ! Tout plat, suffit de skier droit (et de ne pas tomber sinon..)

 

Voilà la piste, une courte remontée en canard avant de filer dans une descente rapide, et la piste de ski de fond de Zinal. Longue piste de ski de fond, dire que l'été on fait ça à pieds) Avec mes grands bras et mes grands jambes ,je largue Anne pour l'attendre à quelques encablures du village.

Un peu de stop, un sympathiqueue valaisan nous emmène à Mottec, fin du raid.

 

Merci Anne pour ses 3 jours

 

Photo

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Ca se lève ...

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Sur le Turtmanngletscher

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C'est beau non ?

 

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On s'élève : Anne

 

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Votre serviteur (photo Anne)

 

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Il y a du monde aux abords du sommet

 

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L'impressionant grand gendarme

 

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Le Weisshorn 

 

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      Dom et Taschhorn (entre autre)

 

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Du monde sur le Roc de la vache

Vidéo : traversée du Lyskamm : "Le mangeur d'homme" 4527 m

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'ApoutsiakValaisZermattLes 100 plus bellesvidéo

Liskamm

28 Juillet 2007

Avec Helmuth et Jean-Marc

4527 m

8ème sommet des alpes !

 

http://img.over-blog.com/500x375/0/08/49/95/alpinisme/travers--e-du-Lyskamm-l-ar--te-cord--es-alpinistes-photo-Guillaume-Ledoux-Apoutsiak.JPG

 

 


 

Vidéo Cervin Traversée Lion Hörnli

Apoutsiak — vidéo - Les vidéos d'ApoutsiakvidéoCervin4000AnneZermattLes 100 plus belles

Cervin, 4478 m - Traversée Lion Hörnli

Breuil Cervinia - Zermatt - col Theodule

 

Version longue (20 minutes) 


Cervin 4478 m Traversée Lion Hörnli par Apoutsiak

 

  Version courte : 8 minutes


Cervin 4478 m - Traversée Lion Hörnli

Apoutsiak — alpinismeCervinAnneZermattValaisLes 100 plus belles

 

Nous l'avons fait !

La course est magnifique.

Après la déception d'il y a 1 mois et demi , nous avons enfin foulé le sommet du Toblerone.

 

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Vidéo

 

Version longue 20 minutes

 

 
Version courte 8 minutes
 

 

 

 

Cervin 2

 

Topo

 

Topo complet à venir

 

Carto fichier GPS

 

 

 

Récit

 

Le week-end approchait, avec lui ces incertitudes concernant la météo. Le Cervin me fascinait au plus haut point. Il y a un moi et demi, notre tentative s'était soldé par un échec météo, et je savais que c'était la dernière tentative de l'année. En cas de nouvelle déconvenue, il allait falloir attendre un an : l'été 2013 est bien loin !

Je prévoyais un plan B dans l'Oberland, mais je savais qu'Anne n'avait qu'un but : gravir ce magnifique sommet !

 

Elle me rejoignais et nous faisions route le samedi soir pour dormir à Saint Oyen, à château Verdun.

Après une nuit de repos, nous reprenons la route pour rejoindre le Valtournenche et Breuil Cervinia

Il fait froid, et tout gris. Nous démarrons à 9 heures , et rattrapons rapidement un gros groupe de  randonneurs  en vadrouille au refuge du duc des Abruzzes. Comme d'hab, Anne est en forme.Avec le brouillard, il fait frais, on ne souffre pas de la chaleur.

Passage à proximité d'une cascade, puis sortie du brouillard pour une mer de nuage

A l'approche du refuge Orionde (l'autre nom du refuge du duc des Abruzzes), je me rends compte que quelques randonneurs sont en passe de me rattraper, j'accélère le pas pour éviter l'affront de me faire passer dans les derniers mètres, ça passe, l'honneur est sauf.

Nous profitons d'un coca au refuge et papotons avec les gardiennes qui ne nous avaient pas oublié ! Je les interroge sur le lien de parenté avec Jean-Joseph Maquignaz, celui qui a ouvert la partie sommitale du Cervin (tel que nous le gravissons aujourd'hui, carrel ayant pris par la galerie Carrel) et comprends que c'est un aïeul de son mari !

 

Nous reprenons la route au milieu des randonneurs

 

Je fais une courte pause à la Croix Carrel tandis qu'Anne file devant. La montée est efficace et nous approchons rapidement du col du Lion. Je n'en revient pas, il y a 150 il bivouaquait là sous tente, l'endroit me parait peu approprié !  après nous être restaurés, nous poursuivons vers les dalles, la cheminée et le ressaut sous le refuge. Il y a un peu de neige, mais rien comparé à ce que m'avait annoncé la fille de la compagnie des guide de Breuil hier ! D'après elle ont cramponnait avant le col du Lion (et en pratique on n' a pas mis les vrampons avant le sommet ! )

Deux allemands nous dépassent au ressaut vertical : ils ne sont pas encordés et ne se pausent pas la question de savoir s'ils le font avec ou sans la corde : C'est super bourrin tirant sur la corde.

Nous on a hésité, le rocher est détrempé par une petite cascade qui coule au dessus, bilan : on a tiré sur la corde en essayant de ne pas trop bourriner ...

A part ce passage, on a tout fait sans corde, le rocher est bon, et le plaisir de l'escalade est là. Un petit virage, le refuge est là.

 

A peine entré, Anne est déjà la vaisselle, je connais mon rôle : approvionner en haut le refuge : (récolte de neige et "fondage" dans les grosses casseroles !

Je fais une petite sieste, tandis qu'Anne  se repose sur la DZ au dessus du refuge.

Coucher de soleil magnifique sur la dent d'Herens

Repas en compagnie des Suisses

Nous sommes 14 au refuge, ça fait 7 cordées, ça fait pas mal de monde.

 

Veillée d'arme.

 

Nous décidons de nous lever à 4 h, c'est peut être un peu trop, il ne faudrait pas se perdre du fait du manque de visibilité ! le soleil ne se lève que vers 6 h 30 !

 

Mauvaise nuit

 

a 4 heures, ça sonne, je propose de dormir , une demi heure de plus (j'ai mal dormi), validé par Anne, A 4 h 10, je prends un énorme coup de poing dans l'épaule, ça doit vouloir ire "lève toi !" en Breton. La méthode est un peu brutale, mais efficace : je m'exécute.

Dans la foulée, les espagnols se lèvent. Déjeuner chuchotant. Tout le monde dans le pâté !

5 heures : Nous quittons le refuge. Anne attaque les cordes du réveil en râlant : c'est déversant, c'est merdique, ça ne lui va pas. On a les espagnols aux trousses. Il fait une nuit noir d'encre ! pas de lune à l'horizon pour aider notre progression. Assez vite on prend plaisir à l'escalade.  Anne sort le topo régulièrement pour faire le point. On trouve vraiment facilement les passages, sans hésitation.

Voilà le mauvais pas, escalade en opposition, spectaculaire à regarder mais agréable à pratiquer. Le linceul est déjà là. Anne se fourvoie légèrement avant son accès mais c'est vite récupéré. Bon, le linceul est un peu décevant quand on connaît celui des grandes Jorasses, là c'est un mélange de neige et de rochers, il n'y a pas une belle pente de neige comme on pourrait s'y attendre. Voilà la chaîne Tyndall, qui porte le nom du célèbre alpiniste Anglais, qui était dans la course au sommet, et qui a été le premier a réalisé la traversée !

Nous parvenons  à gravir le passage sans la chaîne !

Peu après elle, sur l'arête nous découvrons un alpiniste qui a bivouaqué là, je le salue et lui demande si tout va bien. Il grommelle des onomatopées que je ne parviens pas bien à traduire. Je vois qu'il a du gaz, et que celui-ci fonctionne, il a du passer là une nuit bien fraîche !

Nous poursuivons dans du mixte facile, légèrement en face Nord et rejoignons le plateau du Pic Tyndall nous opérons une courte pause à son sommet. C'est là que Tyndall s'était arrêté, pensant que le passage de l'enjambée était impossible  De là, la partie finale est bien visible : l'échelle Jordan, la corde Pirovano, le col Félicité, la galerie Carrel !

 

Nous repartons, le passage de l'enjambée est spectaculaire mais facile. Un rocher solide permet la traversée. De l'autre coté , ça passe, nous passons au col Félicitée. Qui porte le prénom de la fille Maquignaz qui a attendu là que ses deux frangins gravissent le sommet directement lors de la 3ème ascension du sommet et non par la galerie Carrel qui passe dans la face Nord (première ascension par l'arête du Lion) Il fallait oser tirer tout droit dans la face !!!

Voilà les cordes, nous grimpons sans les utiliser; puis l'échelle Jordan, je filme l'ambiance, la corde pirovano vientpresque clore l'ascension. Voilà le sommet Italien. Quelle joie, Nous décidons de faire la grande pause au sommet Suisse.

 

Nous profitons de ces instants magique, sur ce sommet magistral, les jambes pendante dans la face Est !

 

C'est le départ pour la longue descente : il y a 1200 m de dénivelé jusqu'à la Hörnlihütte, Ca va être long !

Le début est en glace, sur l'arête et versant Nord. Les traces de crampons sont bien marquées, mais faux pas interdit. Nous dépassons un guide et sa cliente qui vont mettre, à notre avis, très longtemps à descendre. Puis une cordée typée "pays de l'Est",  Nous progressons dans ces pentes stressantes. Nous avons du passer à coté du lieu de l'accident de Whymper lors de la première ascension à la descente. 4 alpinistes dont Michel Croz avaient perdu al vie à cet endroit là, dévissant dans la face nord. Seuls Whymper et les deux Taugwalder avaient eu la vie sauve !

A 4200 la neige laisse la place aux cailloux, nous enlevons les crampons. Les Suisses ouvrent le voie, nous suivons, et les Espagnols nous talonnent.

L'ambience est bonne. Il faut rester concentré ! Nous parvenons à Solvay, anne lance : "il ne reste que 200 m !" Ben non,  Anne, Solvay est à 4000, le refuge à 3200 m il reste 800 m  technique, on n'a fait qu'un tiers de la descente !

On poursuit, sur l'arête ou plutôt tout le temps légèrement dans la face Est.

A un moment, on arrive à un ressaut vertical. Les Espagnols et les Suisses nous larguent. Assez rapidement on perd la trace, et on se retrouve dans un couloir en rocher pourri. Ça parpine sec. Si on voulait tester l'adage du "si c'est du rocher pourri c'est que t'es plus sur la trace !" C'est réussi. On la retrouve la trace, un peu plus bas. Une dernière corde, et 5 minutes plus tard, la Hörnlihutte !

Nous discutons avec les espagnols et refaisons nos sacs. Une bière, un coca. J'ai déjà mal aux jambes alors que nous avons prévu de rentrer au Breuil dès ce soir (on bosse demain) Je prends un comprimé de cortisone pour soulager mes jambes bien dures et me donner du peps ! et voilà le jour où j'ai basculé dans le dopage !

 

Départ vers le bas. nous croisons d'improbables candidats au sommet. Nous ne le savons pas mais nous avons plus de 20 km à parcourir avec le col Theodule à passer à 3290 m soit plus de 700 m de dénivelé. Je crois qu'il vallait mieux ne pas le savoir !

Nous gagnons le pied de la face Est du Cervin avant de remonter par le sentier vers le glacier du Theodule (Theodule gletscher)

Nous traversons à flanc, le soleil se couche, c'est magnifique, mais le faux plat est interminable. La couronne de Zermatt s'embrase. Petite hésitation, point GPS, on repart. La nuit nous emporte. Je sors la frontale. Nous croisons une dameuse espérant secrètement que son pilote s'arrête et nous dépose au col Theodule. Mais nos rêves secrets ne se réalisent pas. La dameuse poursuit son chemin tout  phares allumés, nous laissant suels dans cette immensité ! Nous remontons vers le col Theodule, il fait maintenant nuit noire. Passage au col. Début de descentee et pause ravito, il est plus de 21 heures ! Nous picorons, mais l'appétit n'est pas là !

 

La descente va ête bien longue sur les énormes piste de ski. Anne file devant. La grande ourse vient au dessus du Cervin , le décorer s'il en vait besoin. Je découvre des massifs d'étoiles inconnus. J'ai les quadriceps comme du béton. Mais ça avance. Voilà plan Maison. Nous poursuivons. Plus loin, hésitation GPS, finalement on retrouve une piste, Anne est loin. Arrivé sur Breuil, deux chiens agressifs m'agressent. Ma puissante frontale les maintient à distance. Ces cerbères sont ils les gardiens de l'enfer ? Je poursuis sous les aboiements. Et si Anne avait été dévorée par les molosses. S'il ne restait plus de leur forfait qu'une branche de lunette ou de sangle de sac à dos... Elle n'avait qu'à pas partir devant. Je sauve ma peau en filant par le bas. Jze vois déjà les gros titres dans les journaux : "Une Jeune alpiniste Vainqueuse (Vaincrice ?) du Cervin, disparait dévorée par des chiens à la descente ! " et le débat sur camp to camp pour savoir si elle avait le niveau pour cette course , pour savoir s'il est prudent de marcher de nuit, à proximité d'une bergerie...

 

Voilà Breuil, enfin, la ville est endormie. J'entends un appel, c'est Anne. Elle est vivante ! Nous gagnons la voiture, changement de tenue, rangement rapide et départ pour un long retour en voiture.

 

Quel sommet !

 

Photos

 

 

P1030102La Croix Carrel

 

P1030104Au sortir du premier couloir

 

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Le perchoir !

 

 

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dans les dalles sous le refuge

 

 

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la dalle du bourrineur !

 

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refuge bivouac Carel

 

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Coucher de soleil sur la Dent d'Herens

 

P1030187sur la terrase : "en passant par la Lorraine !"

 

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Corde (chaine ?) Tyndall

 

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Le soomet Italien

 

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L'échelle Jordan

 

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La Dent Blanche

 

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P1030238Vue sur les Monts Roses

 

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Passage de l'enjambée

 

P1030247Pic Tyndall

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Pas de Mammouth

 

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L'échelle Jordan

 

P1030279Summit !

 

P1030285Heureux !

 

 

 

 

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La Croix Italienne

 

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En traversant sur le sommet Suisse

 

P1030306Sommet

 

P1030311Début de descente de l'arête du Hörnli

 

P1030317Les Espagnols

 

P1030320Hörnli

 

P1030325cabane Solvay - 4000 m

 

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Hörnlihütte : enfin !

 

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Les Monts Roses

 

P1030361Embrasement final avant la nuit !

 

P1030365Le seigneur des lieux !

Alpinisme : Weisshorn 4508 m

Apoutsiak — alpinismeValaisZermatt4000Les 100 plus bellesAnne

La vidéo

 

 

 

 

Topo

 

AD III

 

img106-2Le topo du Guide des alpes valaisannes  Volume II datant de 1922

 

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Weisshornhütte


Depuis Randa, petit parking avant Randa à coté d'un torrent, à gauche dans un virage (parking gratuit , 3 places environ)

Départ en face de la gare !

 

Rejoindre Eien 1403 m

Remonter à Rötiboden 1970 m

Puis Jatz 2246 m

et par le sentier la Weisshornhutte 2932 m

 

De Täsch

Rejoindre le parking des bus (point 1428 m Schali) , passer le lac et trouver le sentier raide (panneaux Weisshornhütte)  qui mène au point 1727 m

Rejoindre l'alpage de Jatz 2246 m et par le sentier la Weisshornhütte 2932 m

 

Weisshorn

 

Il est conseillé de reperer la veille, attention le bon reperage est long, il faut gravir la cote 3145 m et non rester à son pied !

Rejoindre le Schaligletscher et le traverser, à flanc, d'abord en montant légerement puis en descendant.

On arrive au pied d'une paroie imposante, sur la carte ça ne se voit pas !

Tirer d'abord à gauche en traversant par le torrent : avant de rejoindre une vire 20 ou 30 m au dessus  pour tirer à drotie (cairns)

de nuit on a tendance à prendre les vires en bas à droite, et ça ne passe pas.

Un indice important : il faut avaoir les mains mouillées assez vite !

 

La vire par donc à droite puis à gauche, evident !

Point 3145 m Suivre l'eperon au mieux et gagner le haut du Schaligletscher vers 3500 m

Traverser legerement vers la gauche un névé (pour retrouver le rocher (cairn)

Remonter au mieux dans du rocher pourri mais facile pour rejoindre l'arête Est proprement dite ! Frühstückplatz 3916m

Gravir l'arête par le fil en commençant par le Lochmaterturm (plaque) (crux)

Les difficultés sont de III

C'est long.

Vers 4000 m on rejoint la neige et l'arête finale qui se gravit versant Nord (évident)

Le sommet se gravit en contournant les difficultés par la droite (mixte)

 

Carto fichier GPS

à suivre, disponible sur simple demande (formulaire contact)

 

Récit :

 

Tout avait pourtant  bien commencé, on avait même trouvé LA place de parking gratuite de la vallée...

Un petit coup de stop, et un autochtone  nous amène quasi jusqu'à Täsch nous affirmant qu'il connait, en réalité, il ne devait pas connaitre grand chose... Bon, on l'arête  pour revenir en arrière à pied et repérer un autre sentier menant à la Weisshornhütte.

 

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  "Pour l'instant , tout va bien ! " photo Anne

 

Je pars devant pour contenir Anne (voir raid à ski au Dammastock 2012, stratégie efficace, j'ai l'impression d'être en forme. Nous parlons montagne, sous le caillouteux Mettelhorn. Les 4000 de la couronne de Zermatt sont magnifiques, et sont presque tous passés sous mes crampons pour ma plus grande fierté !!!

Nous dépassons un asiatique lourdement chargé à l'alpage de Jatz puis opérons une courte pause avant le final ou Anne me passe et me largue ! Quelques moutons d'une autochtone race nous croise, voilà la cabane.

Etonnement de notre part, nous sommes seuls avec un allemant en solo en partance pour l'arête Est

Plus une famille en rando

Et c'est tout

Dire que c'est la pleine saisons en alpinisme et que la météo annonce grand beau ...

Anne part faire un reperage jusqu'au glacier tandis que je me repose.

Repas et bonne nuit, lever 3 h

 

Départ 4 h

Nous filons jusqu'au glacier, à fond, Anne me propose de couper au plus court tandis que je luis propose de suivre mon fichier GPS qui remonte le glacier avant de descendre, j'emporte la decision tandis qu'elle peste derrière moi contre  cette avancée technologique majeure qu'est le GPS !

Un peu de glace nous oblige à mettre les crampons, mais on ne se débrouille pas trop mal on rattrape l'Allemand qui a choisi de traverser au plus court... Il est en pleine réflexion au pied de la paroi 3145 m. Je décide de partir sur la droite, rapido, ça devient surplombant et infranchissable. Retour à la case départ. Notre sympathique Allemand trouve un cairn sur la gauche (perso, je ne l'ai pas vu) Nous redescendons, remontant dans un ruisseau, les mains bien mouillées sur des dalles et gagnons les fameuses vires. Le glacier a perdu une trentaine de mètres en dix quinze ans et les vires ne sont plus à fleur de glacier ! Réchauffement climatique quand tu nous tient !

 En deux coups de cuillère à pot nous sommes au dessus. Remonter d'une sorte d'éperon d'abord facile puis parfois un peu technique, ce qui est cool, c'est que quand c'est technique, le rocher est bon. L'allemand nous précède de 5 minutes environ .

 

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  A la sortie du rocher pourri photo Anne

 

Courte pause à 3500 avant de traverser un névé et de gagner les rochers pourris qui suivent. Bon c'est pourri, mais c'est facile, c'est ma spécialité. Anne trotte dans les difficultés .

Nous rejoignons la frustuckplatz ou place du déjeuner pour les non germanophones, pour la première difficulté : le Lochmatterturm. Ca passe tout seul, rocher agréable et ça se poursuit correctement, l'arête est hyper longue , du rocher, du mixte, quelques névés (bien raides surtout sans crampons), je me suis même retrouvé à califourchon sur l'arête pour progresser en sécurité. On chausse les crampons vers 3900 m pour la fin du rocher. Je suis un peu asphyxié, gros coup de fatigue, nous opérons une pause à 4100. La fin va être longue...

Je ne peux rien dire, Stéphane m'avait prévenu : le Weisshorn, c'est très long , je vais être servi...

 

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  Sortie sur l'arête de neige - photo Anne

 

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  Fatigue extrême ! photo Anne

 

il ne reste donc que 400 m , mais 400 m à 4000 m d'altitude, ça use dure ! J'essaie de prendre un rythme hyper lent mais régulier me fixant de petits objectifs atteignables relativement facilement !

on avance , devant Anne essaie de me faire un rythme correct, c'est long, l'Allemand à 3/4 d'heure d'avance sur nous, il progresse également lentement. C'est beau, mais je suis cuit, plus de souffle ni de jambes.  Voilà le mixte sous le sommet, ça passe, et voilà le sommet, sa croix, l'arête Nord, la Schaligratt. Le vent nous accueille, le froid également, nous n'allons pas traîner, on repart pour la descente, je passe devant, et progresse au mieux. à 4100 nous opérons une pause, où je dors !  J'entends dans mon sommeil le bruit de l'appareil photo de Anne qui me prend en photo, je grignote et nous repartons. Pour gagner du temps, elle me mouline par endroit, l'arête est longue, mais on progresse, on se broie un peu les mains dans  une manoeuvre à la c.. en haut du Lochmatterturm, le voilà passé. La descente de la Frustuckplatz se fait au GPS, on se perd par moment dans des combes bien merdique en rocher pourri, tout se ressemble, pour finalement rejoindre le névé à 3500 m.

 

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Descente sur l'arête


On merdouille un peu la partie suivante, ne trouvant pas quelques passages, je me pète les ongles en tapant dans un rocher , le gauche puis le droit à 100 m d'intervalle !  Je propose à Anne de rejoindre le névé et descendre en ramasse. Opération validée et exécutée sur les fesses pour ma part en réalisant une sorte de dévissage contrôlé ...

Ça descend vite mais c'est un peu fatigant. Nous voilà au point 3145 m

Anne a filé dans les vires , le torrent est énorme, il est 17 h , le glacier fond, et le ruisseau de ce matin est devenu un gros torrent.  On ne reconnaît plus rien et on décide de descendre sur les dalles, dans la flotte ! bien merdique, avec la peur de glisser sur les rochers mouillés, là, on a été servi !

 

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On rejoint le glacier

Anne veut couper tout droit, à l'Allemande, je lui propose de repasser par le haut. Elle insiste, je la suis, et on merdouille, il faut tout remonter pour retrouver notre trace du matin ! en passant par les crevasses ! Anne file devant et on arrive au refuge vers 18 h , je suis un peu explosé mais ça devrait aller ...

 

Je rentre dans la grande salle commander une bière et un coca et là, bizarrement il y a une dizaine d'alpiniste qui ne parlent pas ! Ambiance étrange !

Je propose à Anne de rester dormir ici, je connais sa réponse, elle veut enchaîner avec le Cervin. Je sais que la descente à Randa va être galère, mais si ça lui dit, si tout va bien on devrait être vers 20 h 30 21 h en bas.

 

il est 19 h quand nous quittons le refuge, mes pieds me font mal mais c'est supportable, je descends à environ 500 m / h, utilisant mes bâtons pour limiter l'appui sur les ongles de pieds et ma souffrance. Assez vite je me rends compte que je ne tiens pas le rythme, ma vitesse descente a baissé de 500 à 400 voir 300 m / h. Je sens derrière moi Anne qui peste contre mes doigts de pied fragiles à moins que ce ne soit contre un coéquipier pas au point onguleusement. Ca y est, c'est la galère, le soleil se couche, le Taschhorn et le Dom s'embrase avant la nuit, c'est à moins de 300 m / h que se poursuit la descente. Un chemin de croix, sans Simon de Sirène pour m'aider à porter ma croix, sans Marie Magdeleine pour m'éponger à mi descente. On n' a plus d'eau. Je ne parviens même plus à chanter pour me changer les idées. Il fait nuit noire à présent,je sais qu'on ne sera en bas que vers 23 h , je calcule que même en marchant lentement , on aurait été plus vite à la montée ! Anne allume sa frontale tandis que je progresse en m'aidant de son éclairage, nous croisons un animal que nous ne parvenons pas à identifier, Chamois, bouquetin, Cerf ou chevreuil ?  dans la nuit noire, seule une grosse ombre a filé. A moins de 200 m / h la descente dure une éternité, on a l'impression d'être arrivé, et ce qui devrait prendre 1/4 d'heure, prend 1 h ...

Enfin la rivière de la vallée, dans la nuit nous rejoignons la route et la voiture, il est 23 h . Nous filons au camping il faut encore monter la tente (c'est là que je regrette de ne pas avoir une tente 2 secondes de Decathlon) je file prendre une douche, et voit les dégâts : j'ai les 2 ongles de pouce  complètement défoncé et vert ! il rentre à leur base dans mes pieds, tout gonflés eux aussi. Je me couche sans manger tandis qu'Anne prend soin de se restaurer. Je crois que je me suis endormi tout de suite... Les projets de Cervin bien loin de moi.

 

 

Epilogue

Le lendemain, nous avons traversée de la Suisse vers l'Italie et le refuge du Duc des Abruzzes (le gros du trajet en téléphérique), le surlendemain nous sommes montés à Carrel avant de redescendre le 3ème jour devant la montagne complètement enneigée et verglacée ! Le jour suivant je suis allé chez le médecin qui m'a percé les 2 ongles ! un geyser de sérum est apparu (plus de 10 cm au dessus de mes ongles tout de même !), et les douleurs ont disparu lentement.

10 jours plus tard, j'ai perdu mes ongles dans l'atlantique...

 

P1020165Départ sous Castor et pollux

 

 

P1020174Lyskamm Castor Pollux

 

P1020182Les moutons autochtones

 

P1020188La Weisshornhütte

 

P1020216Pointe Dufour Monts Roses

 

P1020217Lyskamm

 

P1020220La lune avant la nuit

 

P1020230Lever de soleil sur le Fletschhorn

 

P1020234Dans les éboulis sous l'arête

 

P1020235Le Cervin

 

P1020239Sur l'arête Est

 

P1020253Panorama de compet

 

P1020255Ca grimpe

 

P1020271Sommet

Grand Combin 4314 m - traversée des sommets

Apoutsiak — Ski de randonnée4000Les 100 plus bellesValaisEnguerran

Trois  4000 à la journée ou presque :

Grand combin de Valsorey 4184 m

Grand combin de Grafeneire 4314 m

Aiguille du Croissant (qui ne compte pas !) 4243 m

Grand combin de la Tsessette 4135 m (ou presque !)

 

 

 

Topo

 

cabane de Pannossiere

Sentier d'été

 

De Fionnay

Traverser le villag et prendre à gauche dans le champ (sentier peu marué au départ

Remonter le sentier dans le Reposieui et le Marduet pour atteindre vers le Grenier de Corbassiere 1959 m.

 

De là Rejoindre Mon repos puis par le sentier d'été Plan Goli

 

Le refug peut être atteint par les pentes de gauche à ski

 

Note : possibilité de rejoindre le refuge par la cabane Brunet ou en partant du lac de Mauvoisin

 

Traversée des Combins

 

De la cabane rejoindre le glacier par la morraine (sente) puis remonter le galcier en se dirigeant rive gauche (sud) rester en rive gauche jusque sous le plateau du déjeuner (sud ) de là remonter  à l'ouest, rejoindre le plateau du déjeuner.

Remonter le couloir du gardien (45 ° environ) sortie plus raide et parfois en glace (parfois très raide : séracs) ça sort à droite ou à gauche, le plussouvent à droite.

Une fois sur le plateau, gagner facilement le Combin de Valsorey 4184 m

De celui ci retour au col 4127 m sans nom sur la CNS avant de remonter sur le Combin de Grafeneire 4314 m .

De là, plein Nord Nord Est sur l'arête en direction de l'aiguille du Croissant 4260 m puis le mur de la Côte, pas évident à repérer depuis le dessus !

Du pied du mur de la Côte, le Combin de Tsessette s'atetind facilement (80 m de dénivelé !)

Descente par les corridors (attention séracs et crevasses) possibilité de repérer le passage depuis le refuge avec un appareil photo numérique disposant d'un bon zoom !)

Rejoindre le plateau du déjeuner et le refuge ensuite par le même itinéraire !

 

Carto fichier GPS

 

 

 

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Récit

 

Le thème d'Enguerran était le suivant : faire un sommet en Horn ou en Spitz ! Bon, après les pluies du début de semaine, mon idée était d'aller gravir le Grand Cornier, il y aurait pas mal de neige sur l'arête, et certain récit de camp to camp parlait de 6 h pour faire l'aller retour sur celle ci alors que sur le topo ça paraissait plus simple, mais ça devait passer !

Coup de fil à Engué pour affiner le programme, je lui fais part de ma proposition, dans la discussion, on fini par se mettre d'accord sur le Grand Combin, Enguerran serait il devenu un chasseur de 4000 ??? Les Augures de Sophie s'avèrèrent exacts  ! Je partirais pour un nouveau 4000. Enfin, pour la partie nouvelle, il n'y aura pas le combin de Valsorey, que j'ai déjà gravi avec Jean-Marc il y a 2 ans en traversée .

On évoque la possibilité de gravir la face Nord Ouest du Combin de Valsorey. Sinon ça sera le couloir du gardien et la traversée des sommets !

 

On se retrouve à Martigny, et de là à Fionnay.

Rapido on est parti, et là on rencontre un oiseau de mauvais augure, ou plutôt un chevreuil de mauvais augure : un cabri mort à moitié déchiqueté par son prédateur au milieu du sentier. Ça sent le but me dis-je sans en faire part à mon coéquipier. Mauvais augure ?

Nous poursuivons en papotant, le sentier monte efficacement et nous atteignons mon repos, le bien nommé pour un pique nique face à l'objectif !

nous poursuivons par le sentier d'été puis nous chaussons les skis à 2330 m, après avoir croisé un Guide Allemand qui a parcouru le couloir NW de Valsorey aujourd'hui, nous comprenons dans un anglais relatif que la face est en condition, 10 m de glace !

Ca me motive bien de passer par là pour monter ...

La poursuite à ski est rapide , et nous gagnons le refuge, ou 2 randonneurs "à la journée " nous accueillent. Un ancien de 71 ans nous fait le spectacle, on passe un bon moment avant qu'ils ne partent pour la descente !

Le refuge est en mode hiver et nous sommes seuls ... cool !

On profite de la terrasse, puis des chambres pour une courte sieste qu'on voulait éviter de faire, puis de nouveau terrasse pour le repas (il fait meilleur dehors que dedans !)

Repas dans un cadre idéal : "la plus belle cuisine du monde" ! (voir la photo)

Je file me coucher, Enguerran me rejoins un peu après...

 

3 h ... le réveil sonne, on s'habille, déjeune et on se met en route vers 3 h 45. Nuit noir, un simple croissant de lune et nos pauvres frontales pour éclairer notre progression !

il faut descendre la rimaye et perdre une petite centaine de mètres pour rejoindre le glacier !

On chausse, et c'est parti. Engue part devant. Court aparté : quand vous partez avec un Grenoblois, un truc est sur : vous ne ferez pas la trace, et il vous faudra de bons yeux (ou de bonnes lunettes) pour voir votre partenaire de cordée, qui est souvent loin devant ! Fin de l'aparté.

Bref on progresse sur ce immense glacier, mais la "remontée se passe bien" On retrouve les traces de l'Allemand qui a fait des pas de géant (et pourtant je suis grand ....) !

On poursuit, tout se passe bien, le ciel s'éclaire, les frontales palissent, ben oui, on a tous les deux des piles qui ont déjà des heures de vol ! Le Corridor s'embrase, c'est bô !

Nous voilà devant les maisons blanches ! N'allez pas vous imaginer que nous redonnons dans un lotissement moderne aux rues perpendiculaires et au pavillons bien alignés au crépit blanc impeccable. Les maisons blanches , ce sont une séries de sommet rocheux à droite de l'itinéraire, on n'y croise ni facteur ni éboueur ! Seul le vent nous accueille, un poil désagréable !

 

Hésitation su l'objectif à suivre, je serais partant pour la NW de Valsorey , tandis qu'Engue souhaite parcourir le couloir du gardien. Il obtient gain de cause, et nous poursuivons à crampons. Encordés nous remontons cette pente assez régulière, dans des neiges variées ! Parfois croûte , parfois douce, parfois dure, parfois glace ! Bon, pour le final, il y a 10 20 m en glace qui nous chauffent un peu les mollets, ça "technicise" la course !

On sort sur le plateau sommital où j'avais erré avec Jean-Marc. On rechausse les skis et je ne sais pas par quel miracle, je me retrouve devant ! Incroyable, Je trace pour un Grenoblois.  J'essaie de lui refiler le bébé (faire la trace), mais visiblement il est un poil fatigué. Je prends un rythme lent et régulier (dit de sénateur !) pour remonter vers le Combin de Valsorey. On gagne l'arête, je déchausse et rejoins le sommet à pied. Arrive Enguerran pour ce premier 4000.

On ne traîne pas, on remet les skis en laissant les peaux pour redescendre au col avant de remonter vers le sommet principal. Engue est de nouveau devant. Je ne parviens plus à le rattraper, il s'est refait la cerise et se moque de moi en prétendant que je fais des photos pour ne pas le rattraper et rester derrière. Ce qui n'est peut être pas foncièrement faux... Je lui explique que c'est mieux vu de dessous, je sens que je ne l'ai pas convaincu (ni moi d'ailleurs !)

 

On voit bien les antennes météo du Combin de Grafeneire , mais sont elles le vrai sommet. Depuis ce matin, l'altimètre me donne des informations bizarre (parfois 30 m d'écart avec la réalité en dépit d'un recalage régulier). Je me prépare à la déception d'arriver aux antennes et de voir le sommet 50 m au dessus. Dès que j'arrive aux antennes, je monte sur la crête, et là bonheur, on n'est bien au sommet.

La mauvaise nouvelle c'est que le temps tourne, et phénomène assez bizarre, on voit des nuages arriver et nous envahir les uns derrière les autres.

 

On remet les crampons , et nous encordons , direction l'aiguille du Croissant par l'arête, je file devant, ouvrant la route (une fois de plus ...) Les nuages nous laissent peu de visibilité et nous craignons les grosses corniches de l'aiguille du croissant. Nous progressons à quelques distances de l'arête (il s'avèrera plus tard, avec le relever GPS que l'on peut dire que nous sommes passés au sommet !)

Il faut repérer le départ du mur de la Côte. C'est compliqué, il faut se rapprocher de l'arête pour voir, et en général c'est corniché et en dessous c'est raide. Le brouillard ne nous facilite pas la tache, la visibilité est réduite...

Après quelques hésitations, Engue passe devant et a repéré un passage entre la glace.

Je le rejoins, il progresse à droite, broche régulièrement avant de redescendre en dessous sur des rochers. Je le suis, , c'est raide, 50 à 55 ° et la neige est dure et on est régulièrement sur la glace. Le temps passe, la progression est hyper lente. Je crois que j'ai arrêté de faire des blagues. Il a fallu rester concentré longtemps avec un Engué qui gentiment me dit " là c'est tout bon !" alors que j'entends le son de la glace qui vent d'être percuté par son crampon ! Je fais semblant d'y croire mais quand j'arrive sur le passage, je réalise que j'avais raison, glace à tous les étages.

Court passage pourri entre les rochers la glace et une fine couche de neige, juste là pour masquer  ce qu'il y a en dessous. traverser à gauche, flûte moi je serais bien parti  en traversée à droite sur la glace, on serait, à mon humble avis sorti plus rapidement.

Je le suis à gauche, c'est lent, je vais d'une broche à l'autre, en traversée descendante, il faut enlever la dégaine, dévisser la broche, la nettoyer, repartir, on laisse 2 broches entre nous ce qui fait que je dois parfois attendre que Engue aie fini de brocher pour progresser !

J'entends "on va faire un rappel" C'est presque une bonne nouvelle, ça fait près de 2 h qu'on trime sur ces 50 m de déniv !

 

Rappel, Engue a taillé la roche pour passer la sangle. il passe devant, et  parvient à passer la rimaye. Je le suis sans faire d'à coup.  Je rejoins Engue, il a l'air épuisé.

Moi "On va au Combin de Tsessette ?" Je mets un point d'interrogation mais c'était presque affirmatif !

Engue "Non, il est déjà 17 h , et je suis explosé !" ou à peu prêt ça.

Après avoir un peu insité, je vois bien que Engue est dans le dur, nous avons laissé beaucoup de jus dans ce mur de la Côte !

Le pire, il va falloir que nous remontions un peu vers le Combin de Tsessette avant de redescendre, il restait à peu prêt 80 m  de dénivelé facile pour l'atteindre : 15 minutes sans se presser.

"Il n'y a pas de 4000 facile !" Ça fait 2 jours que je rappelle cette phrase à Engué. Je sais que pour revenir au Combin de la Tsessette il faudra soit remonter à Grafeneire et redescendre ce p¨%.§ç& de mur de la Côte  soit remonter directement par le très exposé Corridor vers ce sommet. Les autres accès étant extrêmement compliqué !

Je suis déçu mais je sais que c'est la bonne décision. En plus on ne revient pas bredouille, ça fait une superbe journée de montagne. Je taquine Engué : le mur de la Côte serait il plus difficile que la Kuffner ?

 

 

Il faut descendre, par ce mythique corridor, mythique à cause de ces séracs menaçants !

Nous partons encordés. Hier nous avons photographié la face depuis le refuge et en zoomant au max (X 24 ) on a vu que l'itinéraire passait et on a pris des repères. A part au départ où on merdouille un peu, notre technique s'avère bonne. Le ski encordé se passe sans trop de problème , il faut sentir le partenaire et se parler. On ne traîne pas, on retrouve la petite combe photographié la veille, puis du haut, on voit que ça passe tranquille. On skie dans les débris de séracs recouverts de neige, mais ça se skie relativement bien. J'essaie de faire des choix judicieux dans l'itinéraire !

On arrive au plateau du déjeuner, on se décorde et c'est parti pour la descente. Après la bonne neige du Corridor, on se retrouve dans la soupe lourde, mais skiable. Engué part devant. Je suis à distance et vu que je skie moins vite et que je m'arrête pour faire des photos et reposer mes cuisses, l'écart se creuse. Je vois au loin qu'il me surveille du coin de l'oeil. Joli passage le long de séracs troués. Voilà le plat du glacier. La neige soupe nous oblige à pousser sur les bâtons. I l faut enfin remonter vers le refuge , et nous y arrivons à ... 18 h ! Nous nous restaurons, enfin en ce qui me concerne, je n'ai pas mangé grand chose et buvons. Je téléphone à Régis pour lui décrire mon état de décrépitude physique ! oui parce que le souci, c'est que ce qui est prévu, c'est que je recommence demain !Fort heureusement il n'a pas encore attaqué la montée au refuge et à un plan B sur l'arête Gallet du Dollent, j'espère pour lui que ça c'est bien passé !

 

On décide de redescendre , d'abord à ski puis à pied, Engue est d'abord loin devant, on se retrouve à "Mon repos" pour une petite pause. On poursuit , il a mal au genou. Je gère tranquille la descente, nous sommes lourdement chargés quand même !

On repasse par le lieu du chevreuil mort, il a disparu, l'augure est terminé, nous avons buté sur le Combin de Tsessette, la prédiction était donc vrai !

 

Voilà enfin la voiture. La route sera longue jusqu'à la maison !

Deux belles journées de montagnent qui closent enfin cette longue saison de ski !

 

 

Photos

 

 

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Combin de valsorey

 

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Obervateurs (bouquetins)

 

 

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Oservatrice (marmotte)

 

 

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Engue, à quelques encablures du refuge

 

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Au refuge

 

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La sieste

Interdit de s'endormir (enfin c'est ce qu'il avait prévu au départ !)

 

P1050356La plus belle cuisine du monde !

 

 

P1050372-555

Le Grand Combin, ça arrache !

"C'est mieux que l'himalaya" Enguerran Faure 14 Juin 2012 (ou presque !)

 

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C'est parti ! Lever de soleil

 

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Les corridors au lever de soleil

 

P1050397Dans le couloir du Gardien

 

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Sur le plateau sommital

 

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Du sommet vue sur le Vélan (gravi et descendu il y a 2 mois !)

 

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Summit !

 

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Les maisonsBlanches

 

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Descente dans un décor de rêve

 

 

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L'oeil !

 

 

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L'aiguille du Croissant et lemur de la Côte

spécial dédicace à Enguerran

60 m de dénivelé , 2 h 20 !

Raid dammastock - jour 5 - 4 Summits on the Dammastock

Apoutsiak — Ski de randonnéeRaid à skiAnneLes 100 plus belles

La journée des 4 sommets:

Diechterhorn : 3389 m

Tieralpistock : 3388 m

Dammastock : 3630 m sommet du massif ! et source du Rhône !

Wysse Nollen : 3398 m

 

Une belle journée de montagne

et une belle soirée au refuge

 

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Raid à ski en Dammastock : les liens

 

Jour 1 : Goschenen - Chenelalphütte

 

Jour 2 : Chenelalphütte Sustenlimi Tiberglihütte

 

Jour 3 : Mittler Tierberg 3311 m


Jour 4 : Tiberglihütte Trifthütte par la Tierberglucke et le Steinhushorn 3121 m

 

Jour 5 : 4 sommets : Diechterhorn 3389 m -Tieralplistock 3383 m - Dammastock 3630 m - Wysse Nollen 3398 m

 

Jour 6 : Trifthütte Realp par le Rhonestock 3589 m et le Glacier du Rhôn

 


 

Om mani padme hum

Om-Mani-padme-hum.jpg

 

Vidéo

 

 

 


 

 

Topo

 

Pour les 4 sommets : 21 km 100

1925 m de dénivelé

8 h 50

 

Diechterhorn 3389 m


depuis la Trifthütte

Rejoindre la glacier de Trif (Triftgletscher)  et mettre les peaux

rester rive droite du glacier jusqu'à 2900 m

remonter les pentes Est du Diechterhorn on arrive à une antécîme dépot des skis

il faut alors remotner l'arête au mieux ! On arrive alors au sommet secondaire

 

Pour le bon sommet , traverser versant Sud avant l'épaule et remonter au mieux au sommet principal (non réalisé )

 

Diechterhorn Tieralpistock 3388 m


Redescendre en passant sous le Diecterlimi (en gros l'objectif est de conserver l'altitude 3200 m

traverser sous le sommet (raide) et remonter sur le Tieralpistock que l'on peut traduire par montagne à vache !!! ( le sommet d'alpage pour animaux)


Tiealpistock Dammastock 3630 m


redescendre vers le Undri Trifltimi 3081 m

puis descendre sur le glacier du Rhone plein Est jusqu'à l'altitude 3000 m

 On remet les peaux direction Est Nord Est vers le Dammastock, le sommet s'atteint en prenant l'arête à gauche !

 

Dammastock Wysse Nollen 3398 m

 

Du Dammastock redescendre sur le glacier du Rhône et prendre à flanc

passer sous le Schneestock et l'Eggstock et gagner le Wysse Nollen

 

descente

 

gagner l'Obritriftlimi

Descendre Ouest Nord Ouest sur l'obre triftchessel, on rejoint alors l'inéraire de montée et le refuge.

 

Carto fichier GPS

 

Ficher GPS du raid en Dammastock au format GPX

 

Récit

 

Nous sortons du refuge et enfin, voilà le soleil. Ca débute par une descente en nege dure, et oui, le matin à 2500 , il gèle ! On remet les peaux ,et Anne est à fond ! genre 250 pas à la minutes !  Dès que je fais une photo ou une vidéo , je perds 30 secondes que je mets une heure à rattraper. Nous voilà sur le glacier et j'ai un peu peur, on a décidé d'enquiller 3 ou 4 sommets assez éloignés et vu que la caisse n'est pas là cette semaine, je sens que ça va être dur, d'autant plus que ma Wonderwoman de partenaire ne semble pas disposée à limiter ses ambitions.

Le premier sommet va être un bon test, les pentes du Diechterhorn on l'air tranquille. Nous sommes seuls sur ces immenses glaciers, Talak et Irène nous surveillant sans doute du coin de leurs yeux bienveillants depuis le refuge. Il fait beau, un poil de vent, c'est agréable. Wonderwoman trace, je me cale à quelques encablures, pour l'instant tout va bien ! Mes peaux ont été réencollées grâce à la colle d'Irène au refuge, ça ne devrait pas poser de problème !

Nous progressons assez rapidement vers le sommet ( 500 m/h à vue d'altimètre)  je peine un peu sur les 100 derniers ! Voilà l'antécîme.

Il faut poser les skis, je décide de mettre les crampons, Anne part, bille en tête, sans ! Là voilà virovelant avec le rocher. Mais je vois qu'elle merdouille, sans crampons on est moins a l'aise dans la neige...  alors elle s'evertue à rester sur le rocher (c'est ça les grimpeurs...) Bon elle finie par passer  et atteindre le sommet.

A mon tour, en crampons, c'est "finger in the noose !" ! je galope dans la neige profonde. Anne me fait un petit film souvenir sur le sommet ! Et à l'arrivée, nous nous rendons compte , que le sommet du Diechterhorn est un peu plus loin, 1 ou 2 m de plus mais inaccessible en suivant l'arête ! Nous décidons de nous contenter de notre sommet !

Pause sans vent avec une vue magnifique sur l'Oberland. bous retrouvons les skis, et c'est parti pour une courte descente avant repautage ! pour une traversée expo.


Anne part devant (comme toujours), je décide de la laisser traverser, m'octroyant une bonne pause repos tranquille !

Je l'ententds pester dans la neige profonde, "puré j'avance pas..." " Quelle galère  !!!!" et quelques jurons que je ne  peux reproduire ici !

Les 100 ou 200 m de distance passés, je la rejoins , ça remonte, on arrive au sommet pour une bonne pause pique nique, midi approche. J'ai plus la caisse que les jours précédent  pour les 4 sommets, ça devrait le faire !

 

Nous redescendons et basculons sur l'immense glacier du Rhône (moins grand que le glacier d'Aletsch mais quand même !)

On repeaute, et c'est reparti pour 600 m de montée monotone !!! En bon scientifique je décide de diviser la montée  en 3 parties de 200, sablant le champagne mentalement  lorsque chaque partie est achevée. Anne réalise des conversions régulières, je me décide à calculer le nombre de pas entre chaque conversion ( environ 50), le dénivelé (environ 5 m) et me met à réaliser des calculs improbables, le nombre de conversion jusqu'au sommet (vertigineux, ( j'en ai parlé à Anne , je crois bien qu'elle m'a pris pour un Maboul !!!) Je pense à plein d'autres choses, bien entendu, pour m'occupper l'esprit, un conseil (comme dans "man versus wild", le mieux est de penser à des choses positives : la famille, les amis, les bons moment.... pour garder le moral !!!)

Le sommet approche plus que 120 m, je m'occtroie une petite pause vidéo photo réhydratation, les nuages bourgeonnent sur les sommets... ca accroche. Devant je vois que wonderwoman montre des signes de faiblesse, est ce possible. Quelques conversions plus tard, je la vois même s'arrêter pour reprendre son souffle ! Moi qui pensait que ça ne pourvait pas arriver ! Alleluya !

Bon elle arrivera quand même à fond au sommet.

Les nuages nous englobent, il y a encore un peu de soleil pour nous tenir chaud.

sommet Du massif, le Dammastock et sa croix.

 

On attaque alors la descente dans le brouillard , ça faisait longtemps. je guide les opérations, on se fie aux photos de carte (oui on a perdu la carte il ya 2 jours, depuis on fait des photos de carte pour se repérer !) Quand le soleil se lève, on fait le point et on affine avec le GPS ! Ca marche pas trop mal. On arrive sous le Wysse Nollen, sommet en glace sculté par le vent , étonnant, ambiance particulière avec le brouillard à coupé au couteau qui nous entoure. Finalement , c'est jour blanc au sommet.

On ne traine pas, il faut descendre, on attend une vague eclaircie, Anne part alors qu'on y voit rien, j'hesite à enclancher le premier virage, elle m'engueule, bon je fais mine de me décider à l'enclancher mais dans la pente et le jour blanc... Finalement discretos, quand elle a le dos tourné, je fais une legere traversée vers les rochers qui me permettent d'imaginer la pente et d'enclancher ce fameux premier virage en toute sécurité. Et là je me rends compte du problème du ski de rando avec un super héros : non content de skier à fond à la montée, il skie à fond également à la descente ! Puré, j'ai les cuisses en feux, on ne s'arrête jamais ! (si c'etait moi, on s'arrêterait deux fois plus ....)

Bon la neige est bonne et on peut se lacher, il faut tout de même faire gaffe aux énormes crevasses !

Ma petite wonderwoman préférée décide de faire des figures et j'ai même le droit à un salto avant,  qui, il me semble , était peu contrôlé, se terminant dans la poudreuse 10 mètres plus bas avec de la neige au large ....

bon il faudra quelques minutes à l'heroïne pour se mettre en état de marche (la neige dans les lunettes posait quelques problème )

Nous voilà sous le refuge.

On repeaute, les autres groupes sont déjà là, on a vu leurs traces sur le Steinhushorn

Nous arrivons commes des héros (même moi)

Les espagnols nous offrent un peu de soupe (super sympa)

on leur expique notre périple et les rares difficultés rencontrées (quand je dis rare, c'est plutôt aucune !)

Le renard vient même prendre de nos nouvelles, mitraillage en règle pour ma part , il n'avait qu'à pas poser... (mon troisière renard après celui de la Schwarenbach et celui du Chasseron !

 

Nous rangeons nos affaires, et nous reposons une demi heure

Puis c'est une extraordinaire soirée qui s'en suit

Irène et Talak nous ont réservé leur meilleur table !

Repas délicieux puis vaisselle en compagnie de Anja ! où l'on a rit en multilingue ! Anglais, Français, allemand, Népalais et même Russe !!!

Merci pour l'accueil inoubliable !

 

J'ai eu de mal à m'endormir, c'est la première fois de ma vie que je rêvais en anglais !!!

 

 

Petit lexique franco nepalais

 

Namaste : Bonjour      नमस्ते

Hanahanous : Bon appetit

danyabaad : Merci : दन्यवाद

Lasso : santé

Dhérai Raamro : très bienधेरै राम्रो

eau : pani

PauroTi : pain पाउरोटी

 

Photo

 

 

P1010042départ au pied du refuge

 

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Le Wyse nollen sous le soleil

 

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crevasses et séracs

 

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Diechterhorn : le final

 

 

P1010067Diechterhorn, le final du final !

 

P1010072Diechterhorn, oups , le sommet d'à coté est un peu plus haut...


P1010073Diechterhorn : vue sur le Steinhushorn

 

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Tieraplistock

 

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Tieralpistock, vue sur le Diechterhorn

 

 

P1010101Anne a le pied lourd !

 

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Wonderwoman au mode ski (méfiez vous, ça fait mal aux cuisses ...)


P1010129Dommet du dammastock

 

P1010131Dammastock


P1010144Votre serviteur dans le jour blanc (cette seamin là, on a eu notre dose !)

P1010156

ca se lève


P1010177The fox of the refuge !

 

 

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Ambiance détendue !

 

P1010191

 

Pose !

 

P1010200Avec Irène et Talak, soirée géniale !


Alpinisme : Arête Mettrier Dômes de Miage 3674 m

Extrait du guide Vallot de 1947

 

".... La pente se redresse de plus en plus, jusqu'à une extrême raideur en haut. La fin est très délicate, si l'arête faitière était pourvue de corniche la situation deviendrait scabreuse."

 


 

 

 

Topo :

Montée au refuge de Plan Glacier 2690 m
Du parking de la Gruvaz 1090 m traverser le torrent et remonter la piste 4X4 qui permet de rejoindre les Chalets de Miage 1559 m ( la piste passe par Maison Neuve et à proximité du chalet du Truc . traverser les paturages de Miage (1586 m) attention, sente parfois peu visible. Remonter jusqu'à la cascade de droite et suivre le sentier "morainique" qui vers 2000 m traverse un couloir et rejoint une seconde moraine. Sur le haut (2550 m 2600 m virer à droite pour atteindre une petit moraine qui permet par une traversée expo de gagner le refuge de Plan Glacier 2680 m

Dômes de Miage arête Mettrier variante Lenoir
Descendre dré dans le pentu (névé) sous le refuge pour rejoindre Plan Glacier et le plateau du glacier de Miage (2530 m ), que l'on traverse en direction du bas du couloir Lenoir.
Remonter le couloir  Lenoir (45° env) et passer la Rimaye.
Le couloir rejoint l'arête Mettrier proprement dite. Elle se remonte au mieux sur son fil, parfois à droite, parfois à gauche ... A vous de choisir le meilleur chemin . Attention rocher parfois délité. La pente se redresse dans le final pour atteindre 50°C Le passage de corniche peut s'avérer délicat.
De là le sommet oriental s'atteint par l'arête (versant Tré la tête : Corniche) 3673 m.

Traversée des arêtes
Revenir au col des Dômes 3564 m puis traverser les 3 Dômes 3633 m - 3666 m et  3670 m .

Descente par le glacier d'Armancette
Du dernier Dôme rejoindre le col de la Bérangère, puis traverser le glacier d'Armancette en direction de la barre en face rive droite, (crevasses) longer la base de l'éperon et rester à flanc pour partir au Nord en direction de la pointe de Covagnet. prendre le vallon au Sud de la pointe de Covagnet (direction Ouest) , rejoindre le lac d'Armancette 1673 m puis les Contamines (La Frasse) par le GR Tour du Mont Blanc

Récit

Ce matin là, je me réveille tranquillou à 8 heures, pour partir pour les Contamines, je passe à Cham prendre un chausson aux pommes à la boulangerie Riberou de Cham, et là, c'est le drame ! pas de chausson aux pommes ce jour ! Je devrait me contenter d'un croissant. Fut ce un signe ?

Deuxième étape à la supérette de la sortie de Cham pour acheter de l'Isostar et une grosse demi heure plus tard, je suis à la Gruvaz. Je me prépare tranquillement, économisant les vivre de course et la bouffe au maximum... grace erreur que je devrais regretter !
9 heures, je suis en piste sur le chemin de 4X4, sous les hurlements des tronçonneuses et les grincements des sapins à l'agonie. Les engins de débardage vrombissent, pour le calme des alpages on repassera, on regretterai presque le casque antibruit !
Je m'éloigne la douce odeur du sapin coupé en progressant vers le haut. L'altimètre indique 500 - 600 m / h, tout va bien ! Voilà déjà les chalets des Miage et l'imposante arête mettrier est déjà en vue... mais loin ! Comme la première fois lors de ma montée à Durier pour la traversée de l'aiguille de bionnassay, je me plante sur le plateau des chalets de Miage, je retrouve la trace au GPS assez rapidement et suit fidèlement la sente, j'ai un sale souvenir  de mes pérégrination au milieu des Vernes avec Laurent !
courte pause à la cascade, j'hésite même à prendre une douche pour épater la caméra, on ne se refait pas !  Je repars sur cette longue moraine, et décide de m'arrêter vers midi à minimum 2200 m !

Ça grimpe, quelques marmottes me font le spectacle, ça fait du bien , question moraine , c'est monotone. L'arête mettrier et la face Nord des Dômes sont pesants, serais je à la hauteur de la trace, il va falloir sans doute tracer et du bas ça parait difficile. Je me souviens des conquérants de l'inutile, je ne sais plus si c'est lachenal ou Terray qui disait : Une face, de loin, ça parait impossible, du pied, ça parrait facile et dedans , c'est toujours dur (ou à peu prêt ça)

Je traverser un grand névé, je suis le premier à passer depuis un certain temps, il n'y a pas de trace récente. Deuxième moraine et pause casse croûte aux Oméga 3, spécial dédicace à Jean-Louis neiss mon kiné préféré, grand combattant  des tendinites (bon, pour la guerre contre les tendinites, c'est un peu comme dans la guerre de 100 ans, il y en a deux et ça dure longtemps...) Repas léger, de toute façon, ce soir, je fais une orgie, le gardien m'a confirmé qu'il montait et j'ai pris la demi pension.
La montée continue, le sentier est bon, il y a de plus en plus de neige, je trace un peu par endroit.
sous le refuge, il y a beaucoup de neige , soupe, j'essaie de tracer sans mouiller mes groles ! pas aisé quand on s'enfonce jusqu'aux genoux ! je rejoins la dernière morraine avant le refuge (enneigée elle aussi) puis une dernière traversée en neige permet d'acceder au refuge plaquer contre la paroi rocheuse.
Je pénetre dans l'antre et étale mon barda avant de trouver un bon bouquin sur le dopage dans le cyclisme de Philippe Gaumont ( pour la petite histoire, j'ai monté Crimes et chatiment de Dostroïevski qui me suit depuis le début de la semaine, mais je n'ai du en lire qu'une 30aine de page depuis le début de la semaine ... Il m'a suivi sur le Rimpfischhorn et l'Alphubel ....).

J'entends l'arrivée de deux alpinistes.  Nous nous saluons et ils m'annoncent que le gardien ne vient pas ! Ouh la looose ! Pas de bouffe et je n'ai rien amené ! Il les a appelé alors qu'ils étaient à mis chemin pour leur annoncé qu'il ne montait pas ! Pas coool. Et moi qui au départ l'avait appelé juste pour savoir s'il y avait du gaz et l'accès à l'eau au refuge ! sachant qu'il montait , j'ai voulu lui (et me) faire plaisir en prenant la demi pension !
nous faisons l'inventaire de la bouffe sur place : un maigre bout de fromage, du lait en poudre, quelques sachets de thé et du beurre sans doute rance !
C'est pas aujourd'hui qu'on va faire bombance.
Nous nous  organisons. et papotons (des histoires de montagne étonnant non ?)
Le repas du soir arrive, nous partageons nos victuailles à 3 (je n'en ai pas beaucoup mais bon) Finalement , le beurre est correct (il fait 6°C dans le refuge donc il est relativement bien conservé !)
et c'est le ventre pas complètement plein que nous nous couchons !
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2 h 30 le lendemain ,Christian est déjà debout, j'émerge lentement . Nous déjeunons et bous préparons. Je pars devant pour la descente vers le glacier. La neige est croutée et on s'enfonce allègrement. Nous nous regroupons sur les moraines pour éviter de nous envoyer des pierres. Sur le glacier , je largue mes deux acolytes, ils auront bien le temps de me rattraper !  J'arrive au pied de la face et du couloir de la variante Lenoir.  Je sors mon deuxième piolet et c'est parti. Je commence à  penser que je vais tout tracer , ça va être dur, d'autant que les premiers pas dans le bas du couloir me laissent plein d'incertitude : neige croûtée sur fond inconsistant, on s'enfonce parfois profondément !
Je parviens sous la rimaye, je fais une pause ravitaillement.  Christian et Patricia me rattrapent, Christian me propose de passer devant, ainsi que de m'encorder pour passer la rimaye ! J'accepte, le passage de rimaye se passe sans problème, je me décorde ensuite et Christian continue de tracer, d'un bon pas pour moi, c'est sûr que derrière , c'est grand confort. Je profite de ma position et me dis que le solo, c'est pas vraiment ça, mais c'est tellement agréable. je redoute un peu le moment où je vais me retrouver devant.
Je propose à Christian du bout des lèvres de le relayer, mais il poursuit... Tant mieux.
Nous trouvons l'arête Mettrier après le couloir. Il y a quelques passages rocheux jamais très difficile mais souvent le rocher est pourri, donc méfiance. Nous opérons une pause ravitaillement. Je m'assois sur l'arête, les deux pieds dans le vide face à la vallée ! "On n'est pas bien là ?" .
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On repart et c'est Patricia qui demande rapido une pause elle fait de la tachycardie. Flûte. Patiemment elle essaie d'autoréguler le problème ! Nous finissons par repartir, mais ça n'est plus la grande forme du couloir Lenoir ! Christan est toujours devant.  Je reste derrière. Nouvelle pause santé ! Je décide de passer devant pour tracer un peu . Christiian envisage d'appeler l'hélico, mais Patricia me semble bien motivée pour aller jusqu'en haut !
Je poursuis seul en les surveillants du coin de l'oeil, assez rapidement, je m'aperçois qu'ils sont repartis.
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Il y a beaucoup de neige à présent , le soleil fini par se lever sur l'arête superbe, j'opère une pause lunette et repars. La pente se redresse, j'essaie de choisir les meilleurs passages (en neige) malheureusement dans du mixte une maladresse laisse filer une pierre, heureusement mes successeurs ne sont pas dans l'axe du caillou et je continue.
Je vois que je suis à hauteur du col des Dômes, il ne doit pas rester grand chose ... une centaine de mètres grand maximum ! C'est raide, mais la neige est bonne, le souffle un peu court !  J'essaie de faire 20 pas sans pause, mais je ne parviens qu'à en faire entre 10 et 15 !  Je profite des derniers mètres, pente à 50°, en neige. J'arrive à la corniche que je défonce maladroitement. Ca passe ! Grande joie à la sortie de l'arête. Je pause mon sac et file vers le sommet Oriental  que j'atteints rapido avant de redescendre !
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J'attends Patricia et Christian à la sortie de l'arête. Ils sont heureux, ça se voit, et content que je les aie attendu ! Nous ferons route commune pour la suite.

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Après la pause, nous partons vers les Dômes.  Je suis devant, à chaque Dôme, je fais une pause  photo et film alors en attendant que Patricia et Christian arrive. La pêche est là bien agréable.
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Vue magnifique !
Dernier Dôme, nous nous encordons pour la descente sur Armancette (sans repasser par la Bérangère et les Conscrits ) Neige croûtée, dur d'avancer, mais on y arrive. Je pilote Christian de loin, connaissant bien l'itinéraire !
Christian et moi aurons droit à notre trou... sans panique, nous en sortons.  Après le glacier d'Armancette longue pause déshabillage avant une ramasse délicate dans la neige humide... et profonde ! beurk !Nous nous séparons une fois sous la pointe de Covagnet, signe de la fin des difficultés d'Orientation.

Enfin, la neige est terminée vers 2300 m je trouve quelques vagues cairns et une sente, que je finis par perdre. Je croise un troupeau de bouquetins mâles peu farouches, et voit au loin un sentier bien marqué. Je file dans sa direction. Il est raide et descend sur le lac d'Armancette où des milliers de têtard ont éclos, impressionnant !
On rejoint alors un bon gros sentier  puis une piste qui ramène à la Frasse puis les Contamines. Un coup de stop à la première seconde de stop me ramène au pied de la Gruvaz et je remonte à pied au parking

Une magnifique journée
Une magnifique rencontre
Une magnifique Course

Je crois que j'ai laissé mon âme sur l'arête Mettrier !



Photo
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Partie Rocheuse de l'arête Mettrier

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l'Aiguille de Bionnassay

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Vue du haut ( en face col et arête du Tricot)

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Lever de soleil

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Vue du haut ... C'est plus raide !

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Sortie

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Patricia avant la corniche

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Patricia et Christian sur les Dômes

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Les Dômes de Miage - traversée

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Devant la magistrale aiguilel de Bionnassay et le Mont Blanc

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L'Aiguille de Bionnassay

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Traversée des arêtes

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Descente sur le glacier d'Amancette

P1020459Au dessus du col de la Bérangère
Et pour finir : extraits du guide Vallot :
la Chaine du mont Blanc I Mont Blanc tré la tête
édition Arthaud
par le Groupe de Haute montagne L. DEvies - P. Henry - J. Lagarde
Janvier 1947

Mettrier 1Mettrier 2Mettrier 3Mettrier 4Mettrier 5
Version musicale de la vidéo :

Ski de rando : Rosablanche 3336 m

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeLouisfamilleValaisLes 100 plus belles

Rosablanche 3336 m

Traversée Verbier - Col des Gentianes - Siviez

 

 

 

 

 

Topo

 

Rejoindre le col des gentianes depuis Siviez ou Verbier en téléphérique

 

Du col des gentianes 2894 m - suivre la piste de ski qui part à l'Est et descendre dans le vallon de la Chaux.

Mettre les peaux pour remonter par la glacier de la Chaux au col de la Chaux 2940 m

Du col, dépeauter et rejoindre le lac du Petit Mont Fort en longeant le vallon à droite (quelques passages à plat !) 2750 m

Remettre les peaux  et contourner la tête de Momin pour rejoindre le col de Momin (3015 m)

 

REjoindre le glacier du Grand Desert (direction Est, légère descente sans dépeauter)  et remonter le glacier (crevasses) pour rejoindre l'arête Nord Est de la Rosablanche puis direction le sommet. On déchausse à quelques mètres de celui-ci !P1010091-2

 

Descente

Sur Siviez (Super Nendaz)

Descendre le galcier du Grand Desert rive droite

rejoindre les Grans Plans

Plan de la Gouille

La Chaux

Rive droite du lac de Cleuson

Traverser alors sous le barage et par un sentier rejoindre les pistes de nendaz et Siviez

 

Pour la Rosablanche depuis Siviez en aller retour c'est ici !

 

Récit

 

Ce matin là, je me suis réveillé sans réelle motivation. Sandrine me dit : " il fait beau, tu devrais aller faire la Rosablanche !" Comme c'est mignon ... Effectivement il fait grand beau. Agathe et Louis ne sont pas tellement motivé, je finis par décider Louis. Nous patons tous pour Siviez. Sandrine emmenne les filles en luge vers le lac de Cleuson alors que nous prenons le télésiège. Il fait beau, mais bigrement froid... Je gèle sur mon siège. Arrivé au téléphérique des gentianes, hésitation, un panneau indique "hors pistes fermés "! Nous verrons bien. Dans la benne 115 Sardines se font balancer d'un poteau à l'autre. Mais comme on est serré on amême pas besoin de se tenir, personne ne bouge ! D'où l'importance de bien remplir la benne !

Sortie de la cohue, nous nous retroubvons au col des gentianes. J'aide Louis a chausser. Oui, les Silvretta easy go, ne sont pas facile à mettre pour un enfant ! Et c'est parti pour une courte descente sur piste. Au départ bonne neige, puis quelques zones légèrement verglacées. Autour, c'est rempli de poudre... A suivre. Nous quittons la piste pour une traversée, l'itinéraire est tracé ! On peaute, J'équipe Louis qui part devant. Je le suis. La montée se passe relativement bien, il déchausse lors de manoeuvres hasardeuses, et je dois m'y coller pour remettre sa cahussure dans sa fix, tout ça dans la bonhumeur , sous le soleil et dans le froid. Arrivé au col, je m'occuppe de dépeauter, il monte un peu à droite du col en m'attendant. Le Rosablanche parrait hyper loin... Elle l'est ! Départ un peu raide mais sans problème. La poudreuse est exquise !  Nous prenons notre temps. Louis est content. Tout se passe bien. Il y a quelques passages à plat qui nécessitent de pousser sur les bâtons mais bon. nous atteignons le bas, il faut repeauter. Un sympathique randonneur en solo nous rattrappe. C'est reparti. Le paysage est magnifique : Grand Combin - Mont Blanc avec l'aiguille du chardonnet comme porte drapeau.

 

La montée devient plus raide, je retrace quelques virages plus doux pour mon chachou ! Le col de la Chaux est en vu avec son pique nique annoncé !

Louis est ravi ! Nous dévorons, il fait un peu froid mais ce coup ci la Rosablanche est en vue. Il faut monter un peu à droite du col avant de redescendre sur le glacier du Grand Désert. La fin va être longue. Nous papottons, chantons et discutons Record (et oui, la Rosablanche est plus haute que la pointe de la Réchasse ! )

 Petit coup de fil à Sandrine pour lui dire que nous serons en retard. Nous croisons un skieur qui descend enchainant les virages dans 40 cm de poudreuse ! Ca donne envie. Je retrace tout le haut pour louis, la trace est trop raide. Y en qui aime  tracer tout debout sur les cales de montées ! Ca m'occuppe ! Nous déchaussons et nous encordons. La fin  est facile mais avec un peu de gaz, louis est impressionné mais ça passe. Et voilà la fameuse Croix et le sommet ! Vue impériale sur la Dent Blanche, Le Cervin et la Dent d'Herens... un petit gout d'été dernier sur ces sommets !

 

Photos - vidéo et nous attaquons la descente.

Moi style petis virages, louis style tout droit dré dansle pentu ! Bonne ambiance. Le glacier est parfois plat, il faut pousser. Louis me gratifie d'une chute après avoir pris de l'éléan... au pied d'une remontée ! Il est blanc  de neige mais heureux.  Ca skie bien, nous sommes seuls. Les descentent succèdent aux plats. Il y a de plus en plus de traces ( et oui,il y a pleins de hors pistes qui descendent du Mont Fort !)

 

Nous rejoignons la prise d'eau au dessus du barage de Cleuson. Je file à vive allure et au sortir d'un virage 2 mètres de vide sous mes skis. Un trou !  Comme dans un bande dessinée je reste deux secondes en l'air avant de m'écraser comme une m.....

Je braille à Louis de s'arrêter avant le trou.Il s'execute.

En fait il s'agit d'une porte de la prise d'eau et je suis passé droit au dessus.

J'ai mal au pied et au bras mais rien de grave. J'aide Louis à mieux passer l'obstacle. sur le coté, c'est moins haut!

 

nous poursuivons le long du barage de Cleuson. Je reste devant pour réfrner les ardeurs de map progénitures. C'est un peu verglacé et je ne veux pas qu'il fasse le grand saut. Tout se passe bien. Sur le plat et le faux plat montant nous utilisons la métohde que nous employons depuis une heure dans ces conditions : nous nous encordons et je le tire tandis qu'il pour sur ses bâtons. Ca le fatigue moins.  Barage de Cleuson. Descente  par la route, un tunnel. Tracversée un peu dure vers les pistes de Nendaz. Et ski jusqu'à Siviez. Nous chopperons la navette de 17 h 30 pour rentrer à l'appart impecc

 

Une de mes plus belles journée de montagne !

 

Photos :

 

 

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Départ du col des Gentianes

 

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La Rosablanche est bien loin !

Col de la Chaux

 

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La Rosablanche et le col de Momin

 

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Le Grand Combin

 

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Sur un replat en descendant du col de la Chaux

 

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Lenticullaire sur le Grand Combin

 

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Le col de la Chaux versant Sud

 

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Panoramique Grand Combin

 

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En remontant vers le col de Momin

 

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Col de momin

sourire en vue de pique-nique

 

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Le glacier du Désert et la Rosablanche

 

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Sur la fin...

 

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Sous le sommet

 

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Dent Blanche

 

 

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Cervin et Dent d'Herens

 

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Grand combin et Combin de Corbassière

 

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Fiers !

 

P1010150Louis au sommet !

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