Avant hier, je surfais sur camp to camp, quelqu'un y avait rentré l'aiguille du Moine par la voie Normale. Etant donné que j'ai pris
deux buts sur cette montagne, je lis le compte rendu. Et je vois que dans celui ci on parle du gendarme héréditaire cher à
Guillaume, et Guillaume, c'est votre serviteur... c'est à dire en quelque sorte ... moi !
On m' appris que tout commence toujours par un "petit un historique" donc ... petit 1 historique ;-)
Il y a une disaine d'année, je suis venu avec Thib, mon frère . Nous sommes montés, de Chamonix jusqu'au Couvercle
sans prendre le train. Au programme du lendemain... la voie normale de l'aiguille du Moine. Le lendemain, tout se passe bien, nous remontons jusqu'au petit glacier à la base de la face sud, nous
rejoignons le couloir du départ de la voie et remontons les deux premiers couloirs comme indiqué sur le topo. Puis une sente et des cairns nous emmènent sur la montagne jusqu'à une arête
infranchissable avec un gendarme !. Nous redescendons et tentons plus à l'ouest, un dièdre en V en grosse... il y a bien des sangles et des spits, mais pour notre niveau trop dur.
Nous passons de longues heures à chercher la voie, des cairns il y en a... PARTOUT, mais de là à trouver le bon chemin.
Juillet 2001, de retour au Couvercle avec Isabelle (en prenant le train du Montenvers , évolution de la situation professionnelle
oblige) , ascension de la pointe Isabelle avec Isabelle puis traversée des Courtes (MAGNIFIQUE). Un petit coup de crampon dans la cuisse
d'Isabelle en fin de traversée , des steri strips à 3800, la médecine de guerre, ça me connait, puis franc succès quand j'ai ouvert la pharmacie du refuge ou l'ensemble des médicaments
avaient au minimum passés la date de péremption de 10 ans. (voir là pour de plus amples informations).
J'explique à Isabelle mon souhait de gravir le Moine, elle me répond, pas de problème
je l'ai déjà fait avec quelqu'un , c'était super simple. Tant mieux, ça ne m'était pas parru évident la première fois !
Bref nous partons, moi, le couteau entre les dents, elle, les steri strips sur la cuisse pour cette nouvelle tentative, la météo est
bonne et stable. Nous remontons le petit glacier. Premier problème, pour atteindre la base de la voie, il faut descendre dans une énorme rimaye et remonter son bord supérieur rocheux, patiné et
tremper. Après prêt d'une heure d'attente , nous passons et attaquons les 2 couloirs ( là, je suis très à l'aise, je sais que c'est le bon début de voie !!!) Puis, c'est le classique grand
louvoiement entre les cairns , les éperons rocheux et les arêtes ... pour arriver face au gendarme...
50 ans plus tôt mon Grand père (Henri Bolon) venait déjà en montagne et le l'aiguille du Moine avait été l'un de ses objectifs. J'ai
interrogé ma Grand-ère à ce sujet et elle me parle de nombreux échecs successifs dont certains où elle aurait participé... Grand Père a pris des photos de ces échecs et sur l'une d'elle on
retrouve le même gendarme que celui que j'ai atteind 50 ans plus tard
C'est bien un but héréditaire !!!
Au cours d'un forum de camp to camp, j'ai raconté cette histoire
de but héréditaire et de gendarme atteint en systématique. Loïc, un membre de camp to camp a buté au même endroit (ce qui à mon avis est un très grand classique) et a eu la bonne idée de le
prendre en photo comme je le proposais sur le forum pour valider le but. Il a du modifier la course en notant la présence de ce gendarme héréditaire cher à Guillaume. Cette allusion me fait
bien plaisir, c'est idiot, mais c'est comme ça. Merci à lui.
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31 Juillet 2001 avec Isabelle Saillard
(Apoutsiak)
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10 Juillet 1953 Henri Bolon (mon Grand Père)
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Pour retrouver :
le forum camp to camp sur les
buts responsable de l'expression but héréditaire
le topo de l'aiguille du Moine par la voir
normale
( traduction : but = echec)