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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Alpinisme : Traversée Midi-Plan descente sur le Requin

Apoutsiak — alpinismeMassif du Mont BlancLes 100 plus bellesjeff

Une magnifique course d'arête ! Après deux buts, un avec Thib au Rognon du Plan et un  autre avec pas mal de monde (Anne, Jean-Marc, Matthieu et Steph) nous avons remis le couvert !

 

Vidéo en bas de l'article

 

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Topo

 

Depuis l'aiguille du Midi (3842 m), suivre l'arête qui part Nord Est et rejoindre le col du Plan : 3475 m Contourner le point 3532 versant Ouest (Chamonix) puis par l'arête et rejoindre un deuxième col sans nom sur la carte IGN De là, toujours versant Chamonix remonter un couloir qui amène au Rognon du Plan. Contourner un bastion par l'Est  rejoindre l'arête et tirer un rappel (équipé - 20 m environ) désescalader en traversée pour trouver un second rappel (60 m) possibilité de faire des rappels intermédiaires.

Traverser le col supérieur du plan 3573 m et remonter en direction de l'aiguille du Plan. Attaquer versant Sud escalade en III sup pour rejoindre le sommet (3673 m).

 

Descente sur le refuge du requin.

Un rappel de 60 m permet de rejoindre la base de l'aiguille du Plan (relai sous le sommet)

Descendre le glacier de l'envers du Plan  au mieux : gros louvoyage entre les crevasses ! passer sous le point 2865 m  et rejoindre le du requin : 2516 m

 

Carto fichier GPS

 

à venir


Récit

 

 

Le programme


Encore une bonne grosse journée ! lever à 4 heures de la maison ,je retrouve Jeff Catherine et Céline à 7 h 1/2 à Cham. Queue pour les billets pour le téléphérique, nous ratons la première benne, nous aurons la seconde. Et zoop nous voilà sommet de l'aiguille du Midi. L'obectif du Week-end : une goulotte dans le triangle du Tacul et la traversée Midi Plan. Il a pas mal neigé.


Jeff décide pour nous et nous partons pour Midi Plan en aller retour, les Cosmiques nous attendent nous avons réservé en demi pension, quel luxe !

 

Tout va bien Madame la marquise, il fait grand beau, c'est magnifique !


Et c'est parti, il y a du monde, nous descendons l'arête Nord de l'aiguille, je suis encordé avec Catherine et j'enprofite fimer Jeff et Céline un peu derrière. Une cordée de 3 est loin devant nous, l'arête est magnifique, c'est un régal. Au col du Plan tout va bien, nous basculons au frais, versant Chamonix, à l'Ombre. La traversée puis la remontée du couloir sous le Rognon du Plan se passent bien. Au loin, la cordée de 3 est déjà au sommet du Rognon, Céline est aux anges, pour une première course... ( en fait, nous sommes tous aux anges) Au Rognon, nous rejoignons le sommet du bastion Rocheux qui donne accès au col Supérieur du Plan. Premier rappel, puis traversée en escalade mixte et facile.Jeff équipe et je ferme la marche en désescalade. Nous rejoignons le deuxième rappel, il fait chaud et des chutes de morceaux de petites  corniches nous menacent gentiment...

 

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La chaleur arrive et le programme change


Deuxième rappel, nous voilà sur la neige, bien soupe. Deux théories s'affrrontent, Jeff, veux longer la base du bastion, raide (et chargée) tandis que je propose de descendre sur le "replat" et de remonter tranquillement la pente (plus long, mais plus sécurit à mon sens) Jeff part avec 60 m de Corde, ça semble passer, il déclenche quelques petites coulées et rejoint le col supérieur du Plan. Nous le suivons bien espacés les uns des autres. Ne reste que la pente de neige sous le bastion final.


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Voilà l'escalade, le départ est assez évident. Un passage sur gratons en crampons au milieu puis c'est tout en finesse que je grimpe les derniers mètres (en fin pas tout à fait en finesse, mais presque !) Voilà le sommet. Photos avec Catherine. Jeff réclame le départ pour la descente, et oui, les pauses, c'est toujours trop long. Céline montre quelques signes de fatigue, c'est sûr que pour une première course... Et en plus, c'est pas fini. Nous nous rejoignons au pied du rappel, et là, 4 solutions s'offrent à nous :

 

1°) : Revenir sur nos pas sachant qu'il y a le bastion du Rognon du Plan avec son IV sup gavé de neige à franchir et que c'est long !

2°) : Descendre  un peu et gravir le Rognon du Plan par une pente de neige raide (bien trop fondue à mon gout ...)

3°) : Descendre sous l'éperon du Rognon du Plan (jusquà 3100 m environ) et remonter vers l'aiguille du Midi et les Cosmiques. Crevassé et un peu long surtout qu'on brasse comme des mabouls dans cette neige  temps estimé pour atteindre le refuge 3-4 heures ( c'est ma solution, mais elle n'est pas validée par tous)

4°) : descendre au refuge du requin (plus rapide !)

 

"Jeff, il est ouvert le refuge du requin ?"

"Oui - oui !"

"Ah bon !"...

  La natation synchronisée, ou presque !


On brasse tellement que la solution 4 s'impose, d'autant que le refuge est ouvert ! La cordée de 3 qui nous précedaient n'a pas fait le sommet ils sont descendus directement sur le refuge du Requin depuis le col supérieur du Plan. Brass - Brass Brass ... nos deux cordées ont les pieds trempés ! Brass brass brass zwiiiiip (glissade).  Bref, c'est tracé, mais on brasse à gogo. Tout le monde galère et la joie des premières heures a laissé place à l'envie de manger un bon boeuf bourguignon mitonné par le gardien...

 

Le refuge presque parfait !


Nous approchons du refuge, il n'y a pas l'air d'avoir une grosse animation. Une fois sur la terrasse, c'est sûr, il n'y a pas de gardien. Le soleil a la bonne idée de se coucher 3 minutes après notre arrivée, pour le séchage des affaires, on repassera !  Je pénètre dans l'antre, c'est ouvert, il y a au moins un local d'hiver. Je monte à l'étage, un dortoir vaste et bien ordonné, et une cuisine avec des feux , des gamelles et des spaghettis chouette on va pouvoir faire un festin ! Je cours annoncer la bonne nouvelle aux autres !

 

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Catherine  est un peu fatiguée et Céline est toute blanche. Nous nous installons dans le dortoir et mettons nos affaires à sécher, le plus impressionnant : les chaussures de Jeff retournée qui crée un fleuve d'eau dans le bâtiment !

 

Je retourne dans la cuisine pour faire fondre de la neige et ô surprise, il y a bien des feux du matos mais il manque ... la bouteille de gaz. Et là, c'est le drame. Pas de gaz = pas d'eau à boire, et pas de nourriture, je suis parti avec juste 10 barres pour 2 jours. Nos recherches dans et autour du refuge resteront vaines ! Il n'y aura pas de gaz pour ce soir !

 

Une longue soirée s'annonce... Céline fatiguée, s'est couchée, elle est malade; Catherine l'a imitée (mais pas malade !) Je tente de soutirer à Jeff quelques victuailles (il a du jambon du pain et du gouda) et je décide de me nourrir d'un aliment original : le spaghetti pas cuit ! quand je dis pas cuit en fait, je devrai préciser pas cuit du tout, cru ! Ca craque sous la dent puis il faut mâcher longuement avant de pouvoir avaler ( sinon il y a un fort risque de perforation stomacal !) La chambrée profite longuement de mon repas ( ah oui, les spaghettis c'est bien, mais c'est long à mâcher ! ( l'avantage c'est que ça occupe) Je décide de préparer de l'eau pour la nuit et le lendemain, je remplis toutes les casseroles de neige (ensuite, il suffit d'attendre que ça fonde).

 

Bref, après avoir bien quémandé j'arrive à obtenir de Khomeiny  dans sa grande largesse, une demie tranche de gouda rance ! béni sois tu ô toi notre lumière quasi divine !  

 

Ou un vovo croise un hélico !


Céline, malade file vomir aux toilettes, qu'elle n'atteindra pas, et laisse le précieux contenu de son estomac se déverser en chemin, à 2 mètres de son objectif ! Elle revient barbouillée de vovo, pas facile de se nettoyer sans eau !  Je compatis à son malheur et lui propose quelques délicieux spaghettis qu'elle refuse ! étonnant non ?

 

La nuit se profile, j'utilise des techniques d'endormissement américaines : le MP3 vissé sur les oreilles et quand je sens que je m'endors, hop j'éteints tout et je m'endors. Bref, mon esprit vaquait dans les paysages traversés dans la journée quand j'entends un vrombissement sur la musique de Cure. Mon sang ne fait qu'un tour, un hélico est en train d'atterrir à proximité du refuge. Le gardien ? ... Je saute du lit et file dehors et là, vision d'apocalypse : Céline est en train de vomir à genou, prostrée sur le grillage de la terrasse du refuge et en face d'aile l'hélico pausé, les turbines hurlantes. Moment étonnant ! Deux gars du PGHM  en sorte et viennent nous demander si nous avons vu un ou deux espagnols en provenance de l'éperon Tournier. Tandis que Céline fini de recracher les morceaux je leur annonce que nous sommes seuls au refuge et que nous n'avons croisé qu'une cordée de 3 sur Midi Plan. Ils repartent vers l'hélico, qui repart aussi sec vers la vallée,nous nous retrovons seul. Jeff nous a rejoint en pagne ! La scène est étonnante. Céline ravale les derniers morceaux de son ex dernier repas (bon appétit si vous êtes à table) et Jeff lance un "Ca va mieux ?" du plus bel effet ( il sait parler aux femmes Jeff !) .

 

Bref, endormissement deux le retour, Méthode américaine, MP3 Dodo.

 

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Natation synchronisée 2 La vengeance !


Et le lendemain matin, réveil 5 heures. Ca n'est pas la motivation des grands jours. Chacun émerge, grignote une barre, deux pour ceux qui en ont les moyens. But du jeux du jour : Remonter au col du Midi faire une goulotte et rejoindre l'aiguille du Midi avant la dernière benne. Le temps est gris. Nous rechaussons nos chaussures humides après ce petit déjeuner frugal et en route pour l'aventure ! Les pieds sont frais ! C'est parti vers 6 heures 10. décollage. Aucun regèle nocturne, on brasse, ça commence bien. Jeff et Céline font une pause "eau" au passage d'une cascade, nous passons devant. Je trace. Je surveille les vilains séracs qui surplombent la trace. Tout à coup, gros bruit, un rocher est parti, je lève les  yeux pour voir où il va tomber. Sur Catherine ! J'avance en avalant la corde, elle court vers moi, Je vois que ça va passer, mais 30 secondes plus tôt nous étions pîle dessous ! (enfin Catherine, il vaut mieux l'avoir en photo qu'encordée, c'est un peu miss poisse : une crevasse, c'est pour elle, une chute de pierre, c'est pour elle ! une rimaye a percer, c'est pour elle !)


Bref, remis de nos émotions, nous repartons. Je brasse un coup le pied tient en surface, un autre il s'enfonce, parfois profondément. Je n'ai, comme souvent le matin pas la caisse, alors qu'en Jeff me propose de passer devant, je laisse mon orgueil de coté et lui laisse faire cette tache ingrate ! Derrière, c'est beaucoup plus reposant ! Scounch scrounch font les crampons dans la neige à peine durcie par le mauvais regèl. Un coup je m'enfonce, un coup je reste en surface. Je regrette de ne pas avoir les skis ! Moi qui aime les départs matinaux tranquille où l'on peut dormir dans la trace, je suis servi. Je chantonne quelques airs d'opéra.  Plus on monte, plus ca a regelé et plus on marche facilement, tant mieux. Catherine réclame une pause, elle sait y faire avec Jeff, elle menace de tomber dans les pommes  en cas de "non pause "! . Et l'autre s'execute, sans sourciller. L'avantage, c'est que s'il y pause pour Catherine, il y a pause pour moi, et je pique un petit sieston un peu frais (la neige, ça refroidi son homme !)

 

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Nous passons au bout de vallée blanche et par un mouvement enveloppant, revenons vers l'aiguille du Midi. Dernière pause, il est midi, nous mangeons nos dernières barres, il en restait. Il est trop tard pour aller tenter une goulotte nosu décidons de rentrer direct  Nous remontons au col du Midi ou un groupe fait des exercices de mouflages au bord d'énormes crevasses. Voilà l'arête, Catherine veut faire une dernirère pause, nous nous réencordons court et voici l'arête finale, je suis canardé par les flashs (un classique à l'aiguille du midi) et voilà la grotte de glace il est 13 h 10. Quelques minutes plus tard, Céline et Jeff arrivent. 

nous filons vers la benne où il y a une énorme queue. Ca bouchonne et je vais passer mon après midi dans les bouchons : presque 2 heures la voiture à l'arrêt sur l'autoroute en Suisse du fait d'un accident, et la sortie se fera en remontant l'autoroute à contresens.... Bouchon bouchon... Enfin bref, je suis bien rentré (un peu lentement) après ces deux belles journées de montagne !

 

 

Photo

 

L'album photo complet est ici  - diaporama Midi Plan

 

 

P1040822Départ de l'aiguille du Midi - au loin l'aiguille du Plan


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Devant le Dôme du Gouter


P1040832L'arête


P1040838Après la descente, ça remonte !


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Devant le Rognon du Plan et son couloir d'accès


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Cordée sur le Rognon du Plan


P1040853col du Plan



P1040855col du Plan


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vers le col du Plan



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Dans le couloir obscure du Rognon du Plan



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sortie du couloir


P1040871au pied des rappels du Rognon


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Le Rognon du Plan



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Vue du sommet : au loin l'aiguille du Midi et le Mont blanc


P1040890avec Catherine au sommet

P1040891Magnifique arête


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Coucher de soleil sur la Tour Ronde depuis le refuge


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L'aiguille Verte un peu bouchée au lever du soleil


P1040917Céline, dernière pause avant l'aiguille du Midi

P1040925Sortie à l'aiguille du Midi

 

Vidéo

 

 


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S
<br /> <br /> terrible ce récit !!!<br /> <br /> <br /> décidément c'était un WE à bavante, petite forme pour certains et groooooooooose chaleur !!<br /> <br /> <br /> jolie course !<br /> <br /> <br /> la  Purstcheller est remise à plus tard du coup ?!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> merci Sophie<br /> <br /> <br /> et bravo pour le Dôme<br /> <br /> <br /> <br />