Ski de rando : Bishorn 4153 m -depuis la Turtmannhütte
Traversée Turtmannhütte Zinal
3ème jour de notre raid
Liens 3 jours de raid dans le Val d'Annivier:
Jour 1 : Omen Rosso 3031 m
Traversée Mottec Turtmannhütte
Jour 2 : Brunegghorn 3833 m arête nord Est
Jour 3 : Bishorn 4153 m
Depuis la Turtmannhütte descente zur Zinal
Topo :
De la Turtmannhütte descendre au pied de la langue glacière
Remonter le Brunegggletscher (Notez les 3 G consécutifs !)
But de l'opération, contourner l'Adlerflüe.
Vers 2950 - 3000 m, virer plein ouest et perdre 250 pour rejoindre le Turtmanngletscher que l'on traverse pour rejoindre sa rive gauche. La remonter et gagner la cabane Tracuit
De Tracuit , remonter en direction du col Uber den Megasch sans l'atteindre puis remonter les pentes plus raide qui mènent au Bishorn, Attention aux crevasses vers 3900 - 4000 m (il y en a ailleurs, mais celles-ci s'ouvrent vite !)
On arrive à une antécîme et l'on gagne le sommet par 20 m d'ascension plus raide, à pied.
Vue imprenable sur le Weisshorn !
Descente : par le même itinéraire jusqu'à Tracuit.
De Tracuit, repartir à l'Est et descendre au mieux le long du torrent du Barmé
Remonter le roc de la Vache
redescendre vers le torrent de la Navisence par le Chieso (2082 m)
De là, la route ramène à Zinal (une courte remontée) et une longue partie de ski de fond, grosses cuisses obligatoires !
Carto fichier GPS
Fichier GPS au format GPX Bishorn
Récit
Réveil tôt ce matin : 4 heures: objectif, l'arête Nord Est du Bieshorn !
Gros objectif, d'autant qu'Anne a un train à prendre ce soir ! Timing serré.
Je range mon sac aussi discrètement que possible, en ayant l'impression de faire un bruit énorme dans le dortoir. Enfin, je file au petit dej où je finis ma nuit... mal : Il n'y a pas de fromage blanc à la framboise comme hier...
5 h, nous quittons notre havre de paix. Une dizaine de skieur dans les startings blocks. ambiance, il neige, il y a du brouillard et les frontales balayent l'espace. Nous entamons les premiers la descente. Peautons en bas du glacier avant d'entamer la remonter de celui ci devant la meute de frontales !
Notre objectif est ambitieux, si le temps ne tourne pas au beau à 3000 m j'ai décidé de changer d'objectif, nous ferons la voie normale.
Il neige dru !
Anne est devant ( comme d'hab) Je surveille nos poursuivants qui ne nous rattrapent pas. J'en profite pur réaliser quelques films (et oui, faut bien alimenter la vidéo du blog...)
Arrivé à 3000 m , toujours dans le brouillard, toujours sous la neige. J'annonce à Anne que nous n'irons pas faire l'arête, mais nous contenterons de la voie normale... Elle est hyper déçue est râle : la météo est bonne, les altimètres on perdu 40 m cette nuit, le beau va s'installer. En attendant, on n'y voit rien. J'ai pris ma décision. Superwoman peste contre ma celle-ci. Pourvu qu'il continue de faire pourri, sinon je vais me faire massacrer à coup de piolet sur le Turtmanngletscher. Elle aura juste à me basculer dans une crevasse pour effacer les traces de son forfait et dire qu'elle m'a perdu sur l'immense glacier...
Ca redescend.
Le groupe nous a dépassé.
Vu la visibilité, je conseille à Anne que nous les suivions , ça sera plus facile de skier. Je file et au bout de 5 minutes me rends compte que je ne vois plus sa frontale. Je laisse le groupe filer en l'attendant. Au loin une frontale dans le brouillard et le jour gris foncé. Nous repartons ensemble, gallèrant pour trouver la trace, c'était mieux avant ! Avec le gros groupe comme point visuel. On les rejoint sur le glacier.
Nou repassons devant. Traversée du glacier au milieu des crevasses dans le jour blanc. La trace est bonne. Nous gagnons la rive gauche et remontons ses pentes . Tout se passe bien. Je vois que les nuages se déchirent laissant place à du ciel bleu. "Pas trop tôt, pas trop tôt" me dis-je, sinon j'aurais droit aux foudres de ma partenaire !
Pour l'instant ça tien, il neige toujours, nous apercevons par endroit, le magnifique Turtmannglestscher. Je suis passé devant pour la partie finale, nous arrivons à la cabane de tracuit dans le brouillard. je suis surpris par le nouveau bâtiment hyper laid alors que l'ancienne cabane était si mignonne . Ah la modernité à ses secrets que la raison ignore... C'est MOCHE !
Nous opérons 15 minutes de pause réparatrice au refuge. il est bien chauffé c'est agréable.
Puis nous repartons dans le gris, pas longtemps, le soleil déchire tout, c'est le Grand beau. Puré il ne pouvait pas attendre ue heure ou deux. Anne me fait part de ses observations météorologiques tandis que j'espère sans trop y croire, que ça se bâche de nouveau. Mais rien n'y fait, le soleil est bien là, nous sommes passés des enfers vers la lumière et pour moi c'est plutôt l'inverse.
Anne "J'avais raison !"
Moi, in petto : "Ben oui ma ptite dame, mais il y a 2 heures on était dans le pépè , et moi, je n'engage pas une course AD+ à 4000 m dans ces conditions là !"
On est reparti sur le glacier ensoleillé. Loin devant nous les cordées parties directement de Tracuit, moins loin, les cordées de ce matin qui n'ont pas fait la pause à Tracuit. Le plat du glacier est avalé, ça monte plus raide, nous voilà dans les traces des 6 prédécesseurs encordés. Anne les dépasse. Je tente un premier dépassement en coupant un lacet, je me retrouver sur de la glace, et après un effort intense, je me retrouve toujours derrière eux, avec une légère différence, je suis complètement essoufflé par l'effort ! Je prends mon mal en patience, derrière la cordée. Je fais une nouvelle tentative plus haut, fructueuse celle-ci, tout ça pour que 5 minutes plus tard, les deux cordées opèrent une pause !
Nous en faisons une au dessus. Pour repartir devant. je réussi à dépasser Anne (exploit jamais renouveler dans l'Histoire de l'alpinisme !) Nous remontons à 300 400 m/h , pas très rapide, mais nous sommes maintenant à 4000 m. Nous croisons et longeons quelques sournoises crevasses, si nous pouvions éviter d'y tomber... uis voilà le replat final. Il y a près de 80 personnes entre là et le sommet.
On attend que le monde descende du sommet pour nous y rendre Et bizarrement on s'y retrouve seuls. La vue est toujours magnifique. Nous en profitons.
Puis 2 jeunes nous rejoignent et enfin les 6 alpinistes qui nous accompagnent depuis ce matin.
quelques photos avant de redescendre, le Weisshorn vaincu cet été nous ébloui, il est magnifique !
Nous redescendons aux skis. De là, poudreuse maximum sur le glacier !!! Nous rejoignons Tracuit tous contents (Anne aurait elle oublié l'objectif de départ)
Pause pique nique au refuge, rejoints assez vite par ceux qui étaient avec nous au sommet.
Puis c'est la descente... dans le brouillard (ben oui, la mer de nuage étant toujours là) Jour Blanc (thème du Week end)
Ça passe. La neige est juste transfo. a un moment, anne fait un saut, je me déconcentre, ma spatule entre dans la soupe et je suis bon pour un "hélicoptère" incontrôlé : 360 ° avec chute en sortie.
Anne elle se fait une jolie chute un peu plus loin, 1 partout la balle au centre ! A présent c'est croûté.
sous le Roc de la vache on retrouve les cordées parties avant nous de Tracuit.
On repeaute pour quelques mètres. Il doit y avoir 40 personnes. Dans les manoeuvres de peautage dépeautage nous les dépassons.
Et là , c'est le drame ! Soupe infâme, ou le ski doit se faire tout en finesse !
Première chute...
Deuxième chute, la tête en avant s'enfonçant dans la soupe directe...
3ème chute, je perds la rondelle de mon bâton ( je la retrouve en farfouillant la neige)
Voilà mon Golgotha !
Anne, légère et plus technique ne tombe qu'un fois sur cette portion !
7 fois pour moi...
Derrière nous, c'est l'hécatombe, tout le monde se vautre plus ou moins.
bilan final 7 à 1
On se retrouve dans la forêt à naviguer au mieux dans la tempête (de soupe)
Gros chasse neige - grosses cuisses
voilà le pont, traversée scabreuse... à la sortie il est noté : traversée dangereuse ! Le pont était tout vermoulu avec un m de neige ! Deuxième pont, 3 filles hésitent avant de s'engager... Par rapport au premier s'est du gâteau ! Tout plat, suffit de skier droit (et de ne pas tomber sinon..)
Voilà la piste, une courte remontée en canard avant de filer dans une descente rapide, et la piste de ski de fond de Zinal. Longue piste de ski de fond, dire que l'été on fait ça à pieds) Avec mes grands bras et mes grands jambes ,je largue Anne pour l'attendre à quelques encablures du village.
Un peu de stop, un sympathiqueue valaisan nous emmène à Mottec, fin du raid.
Merci Anne pour ses 3 jours
Photo
Ca se lève ...
Sur le Turtmanngletscher
C'est beau non ?
On s'élève : Anne
Votre serviteur (photo Anne)
Il y a du monde aux abords du sommet
L'impressionant grand gendarme
Le Weisshorn
Dom et Taschhorn (entre autre)
Du monde sur le Roc de la vache