Alpinisme : Lagginhorn - 4010 m
Nos projets étaient plus ambitieux, mais les conditions et la météo de la semaine nous ont fait revoir notre copie, tout s'est terminé sur le lagginhorn avec une magnifique descente en Monster Trotti à la fin (trotineherbe )
Topo
Depuis Saas Grund, rejoindre Kreutzboden 2397 m en téléphérique (ou à pied si c'est fermé)
De là, remonter soit le sentier soit la piste qui mène à la WeismiesHütte 2726 m
De la Weismieshütte, rejoindre la pise qui par vers vers le Nord au dessus du refuge pour atteindre le torrent, de là rejoindre la morraine du Lagginhorn gletscher puis prendre pied sur le "résidu" de celui ci. Le remonter en arc de cercle vers la droite et rejoindre l'arête vers 3400 m . On remonte alors l'arête par le fil ou par son versant Sud (plus technique et plus esthétique par le fil) plus facile en général par le versant sud. Une dale couchée en II obligatoire ! On rejoint une pente de neige à proximité du sommet.
Descente par le même itinéraire.
Carto Fichier GPS
Lagginhorn Fichier GPS au format GPX
Récit
J'avais des projets ambitieux ! Je voulais faire la traversée Lauteraarhorn Schreckhorn, les 2 4000 les moins connus des alpes ! Course engagée, le refuge est à 6 -7 heures de marche de Grindelwald et nous comptions bivouaquer ! La météo étant moyenne et la course enneigée, Enguerran me proposa de faire la Kuffner, et il ne fallait pas longtemps pour me faire changer d'avis. Les jours passsaient et avec eux les précipitations augmentaient, je connaissais les affres d'une attente au realis à 4000 en automne. Peur du froid et du but, beaucoup de neige tombée, je proposais le Lagginhorn, 4000 "facile" qui avec de la neige devait juste nous opposer quelques résistances.
Je retrouvais Engue à Martigny et nous faisons la route vers Saas Grund.
De là, téléphérique vers Kreutzboden et zou en route pour le refuge. Une petite heure et nous voilà sur place. C'est un peu court et nous décidons de poursuivre pour voir la tête de la suite. Nous partons sans bouffe, sans eau et sans matos... et c'est parti dans la bonne ambiance.
Assez rapidement, j'ai faim. Et quand j'ai faim, je n'avance plu... Enguerran me fait une théorie fumeuse sur l'efficacité du rendement en lipide. Mais je connais ma bioch. En absence de glucides le cycle de Krebs s'arrête laissant place à l'Hélice de Lynen, qui permet de pompersur les lipides certe, mais avec des effets secondaires et un mauvais rendement ! Effets secondaires : étourdissement, troubles nerveux ....
Le drâme guette. Nous avons passé la morraine raide et enneigée. Au loin Enguerran file, je compte ses pas : il en fait 2 quand j'en fais un , et vu que je marche dans ses traces, je ne me peux pas compter sur la taille de mes pas pour limiter la casse ! Il file comme le vent. Au départ j'envisageais presque d'aller au sommet à l'arrache, un joli hod up. Mais là, mon estomac crie famine, c'est insupportable. Nous poursuivons sur le glacier. Quand Enguerran se retourne je croise mes bâtons au dessus de ma tête, signe de mon abdication ressemblant terriblement à Napoléon à Fontainebleau. Fin de règne difficile, direction sainte Hélène et son climat hostile !
Pour moi point de Sainte Hélène mais un retour relativement rapide au refuge, havre de paix. Gouter (J'ai dévoré, bien entendu) puis, le bide bien rempli je me suis étalé sur une couche pour dormir. 18 h 15, réveil pour préparer le repas (et oui, je ne suis qu'un ventre). Saucisses lentilles et autres victuailles sont vites ingurgitées ! Nous nous lançons dans un feux qui nous réchauffe puis au lit pour une bonne nuit, réveil à 5 h 30.
Bonne nuit réparatrice. Je finis enfin par me caler le bide au petit déjeuner ! Vers 6 h 10 nous sommes sur le départ. Nous rejoingnons, la morraine, le glacier où nous nous encordons devant un magistral lever de soleil ! Puis nous remontons jusqu'à l'arête où nous laissons les bâtons. L'arête est en rocher correct et Enguerran a décidé de passer par le fil alors que souvent en contrebas, c'est plus facile. Je bataille dure sur les dales aux fines fissures et aux grâtons lichenés. Devant il galope. Pour définiri Enguerran, je dirais que c'est une sorte de Jeff, qui lui même est un sournoi croismeent de Burgener et de Khomeiny, le sourire en plus ! Rencontré sur les pentes du couloir Piaget aux Agneaux nous avions gravi la Verte 2 jours plus tard par le Whymper. Bref, c'est un chic type qui ne recherche jamais la facilité. Et moi , au bout de la corde, j'en chie alors que si j'étais devant, je m'assurerais tranquillement qu'il n'y a pas de passages plus aisé à proximité avant de me lancer... ( et il y en aurait, j'en ai vu...)
Ainsi, je grimpe, enfin quand je dis je grimpe on pourrait parler de reptation, j'essaie de faire bonne figure dans ces passages que Engue survole. C'est là toute la différence entre quelqu'un qui va passer l'aspi et le commun des mortels, je fais parti de cette deuxième catégorie !
Vers 3700, la neige se fait plus abondantes et nous mettons les crampons et sortons le piolet. Cette aprtie est plus roulante, nous débouchons sur une pente de neige et de là le sommet. Panorama magnifique ! et Vent frais !
Courte pause, photo, eau, bouffe (et oui, encore)
Et nous attaquons la descente. Je suis devant et JE choisi l'itinarire, et comme par hasard, c'est beaucoup plus aisé (pas eu à poser un friend moi !) Le climat est tendu, il y a l'adepte du sans crampon et l'autre ( je suis ce dernier) La discussion s'envenime. Je finis pas céder. Les semelles vibram glissent sur le rocher, elles doivent être gelées dessous c'est pas possible. La descente se poursuit, beausoup plsu en face Sud que la montée et beaucoup plus facile, fini les grâtons , les fissures fuyantes, les prises absentes, je choisi des rocs en béquets aiguisés pour les prises de main et des marches d'escaliers pour les pieds... Et ça descend. Même si je regrette mes crampons habitués au terrain mixte ! Passage de II sur la dalle couche rayée de fissure (comme sur le topo) et il n'y en a qu'une et pas 3 ou 4 comme nous avons fait à la montée. Voilà les bâtons la descente se poursuit. Sur le glacier nous décordons et filons vers le refuge pour un casse croute rapide. Avant de redescenre au téléphérique.
Là, nous louons des monster Trotti ( J'en avais fait avec Agathe au Ballon d'Alsace ils appelaient ça de la trotineherbe, mais c'était dans les Vosges ici on est dans les Alpes sous les 4000, donc se sont des Trotinettes monstres !)
Descente d'Anthologie vers la vallée sur ces VTT à grosses roues avec les sacs sur le dos. En moins d'une demi heure, nous sommes à Saas Grund et après avoir bien batailler avec la machine à paiement du parking nous rentrons chez nous.
Merci Engue pour ces deux belles journées
Photo
Depuis Kreuzboden : la Weismieshutte, le Fletschhorn et le Lagginhorn
La Weismies hütte
La Weissmieshütte
Coucher de soelil sur le Strahlhorn et l'Allalinhorn
Fletschhorn et Lagginhorn au coucher du soleil
Lever de soleil sur les Monts Roses, le Strahlhorn, le Rimpfischhorn et l'Allalinhorn
La Face Nord Est de la Lenzpitze... miam !
Le Taschhorn
Dom des Mischhabel, Lentzpitze et Nadelhorn
Au loin le Rimpfishhorn si cher à Sophie
Dom, Lentzpitze et Nadelhorn
On attend le lever du soleil...
Dans les dalles en II... peut être en III...
Ca grimpe, Enguerran suit l'arête
L'arête et la dalle en II
Depuis le haut
Enguerran, toujours sur le fil
Neige
Sommet
Le Weissmies tout proche
Un joli but : il y a 3 ans, je m'étais arrêté sur l'antécîme à gauche du Weissmies, 50 m sous le sommet du Weissmies, la pente finale ne m'avait pas inspirée...
Le sommet tout proche
Enguerran, toujours sur le fil...
A la montée, on a pris tout droit (là et au dessus !)
devant les 4000 de Saas Fee
Sous le refuge, dame Marmotte
Et c'est parti pour les Monster Trotti !
Enguerran
A fond !
Vidéo