Ski de rando au Chasseron : le jour où j'ai rencontré un ambassadeur
Il avait pas mal neigé, et je m'étais miré dans une poudreuse impeccable... Je m’étais juste miré. Je suis le premier à me garer sur le parking de Noirvaux, et je quitte celui-ci vers 8 h 30. Assez vite, j'ai faim, et j'opère un petit ravitaillement de la bête. Ça ira mieux. Je mets mon masque histoire d'éviter la buée.. Je repars dans la raide forêt au dessus de la Deneriaz dessous, un gars passe en descente à MAG 20, j'ai eu une belle frayeur. Ça fait toujours drôle quand tu crois être seul... Je poursuis vers le haut. Je trace dans une petite poudreuse, mais quelle déception quand je parviens à la combe de la Merla ! La pente a été asséchée par le vent, on voit l'herbe. Je peux dire adieu aux grandes descentes en poudreuse. Je poursuis vers le haut, l'âme en peine.
Et là, alors que je me parle tout haut, je me prends un nouveau courant d'air, c'est le gars qui était passé à la descente tout à l'heure qui me laisse sur place... Je vieillis, il va falloir l'accepter. Je tente un court temps de m'accrocher, mais je sais que c'est inutile. L'avantage, c'est qu'il va devoir tracer, ça sera plus facile pour moi.
Le masque est plein de buée, je finis par l'oter, je vais en chier sur l'arête, tant pis, de toute façon, je ne vois plus rien !
En bas je vois un second gars, en vert qui avance, sans doute un peu plus vite que moi. J’espère juste ne pas me faire dépasser. J'arrive en haut de la combe, je tire à gauche vers le col. Je croise le skieur de compet, en route vers la descente, nous échangeons deux mots. Il a fait demi tour sous le col. Je poursuis. La pente sous le col est complètement verglacée. Le gars en vert me rejoint, il se la tente à ski, je la remonte à pied, pas envie de me retrouver en bas. Le gars en vert fini par déchausser, l'honneur est sauf !
En haut, je file vers le sommet, beaucoup d'herbe sous de la glace. Première montée, validée. Je file vers le bas., retour par la combe de la Merla. Le passage sous le col, toujours bien verglacé, mais je gère ! Zouizzzzz font les Zags sur la glace. Je skie dans la forêt à droite de la Combe. La neige est bonne, poudreuse ! Impeccable.
Je remets les peaux en bas de la combe et je remonte.
Il y a maintenant du monde dans la combe. Je reprends la trace. Rejoins une famille et papote avec le gars en vert qui m'a rejoint. Même itinéraire pour la montée. Nous dépassons la famille. Au col, il décide de tenter le passage à ski, je passe à pied. En haut, il me propose d'aller faire le couloir du téléski sous les petites Roches, un couloir que je pense extrêmement difficile. Je valide tout de même l'idée, inquiet !
Sur la crête, le vent nous accueille, on papote mais le vent emporte pas mal de mot avant qu'ils n'est atteints l'appareil auditif de l'autre. Je vente mes exploits, sur les 4000, dans le Jura , sur les trail (de moins de 30 km ...) Bref, je suis un héro, mais lui, qui est il ?
Et là, il m'explique, qu'il fait des Ultra !!! Et qu'il a terminé toutes les éditions du Tor des Géants !!! Je réfléchis et je luis sors. Alors tu est un ambassadeur ! Il me précise, non pas ambassadeur, sénateur ! C'est le nom qu'on attribut aux rares finishers de toutes les éditions du Tor, il ne sont plus que 9 !!!
Bon ben ça me rabaisse mon caquet !
L'entrée du couloir est là, c'est raide, il part, C'est bien raide au départ. Après c'est un régal dans la forêt... Skiiiboy !!! Slalom dans une neige poudreuse pas trop travaillée. On repeaute et on remonte au col avant de retrouver les petites Roches. On décide de descendre à gauche par la combe de la Maya. Arnaud se croute sous l'arête, dans la pente raide est verglacée (cachée par une fine et traitresse couche de neige). Je débute, un peu stressé, dans les embruns de neige emportés par le vent... Ambiance. Puis c'est une nouvelle descente agréable près des arbres. On descends aux Deneriaz dessous en passant par la forêt. Arnaud décide de se rentrer. Je pique-nique sous l’abri des Deneriaz. Il neige, et il ne fait pas très chaud.
Je repars vers le haut. Il y a moins de monde dans la montagne. Je remonte la combe. Le temps s'est dégradé. Il neige à gros flocon, le vent est là. Je déchausse comme d'hab sous le col. Quand je suis au col ,impossible de rechausser mes skis, les inserts sont pleins de glace. Les bourrasques de neige sont intenses. 4 skieurs passent à proximité, tandis que je suis courbé sur mes skis. Je mets 5 bonnes minutes à régler le problème. Les conditions sont dures. Je repars vers le haut. court passage au sommet du Chasseron, je repeaute et je pars, visibilité nulle, dur de s'orienter. J'ai basculé coté Roches Éboulées. Je ne vois rien. Le vent me balaye le visage, la neige est froide. Je progresse lentement dans cette ouate.
Je finis par trouver la piste de ski de fond, et je me fait un schuss d'anthologie. Avant de retrouver l'entrée de la combe. Elle aussi a subi les affres du vent. On ne peut la skier que sur les bords faute de neige. Je pars à gauche, me faufilant. J'enchaîne les virages. C'est trop vite avalé. Je déchausse pour la traversée de rivière avant de retrouver la route enneigée. Pour une bonne descente en pente douce. Quelques kilomètres plus loin, c'est déjà la voiture.
Il faut rentrer !
Bref, j'ai rencontré un sénateur !
Merci à toi, Arnaud !
vidéo non contractuelle... réalisée en décembre 2017 !