Ski de rando : traversée La fouly Champex - Les Cinq cols
Magnifique itinéraire dans le versant Suisse du Massif du Mont Blanc? Près de 30 km au total et 2600 m de dénivelé environ
La Fouly
Cabane de l'A Neuve
Col des Essettes
Col de Crête Sèche
Col des Planereuses
Fenêtre de Saleina
Col des Ecandies
Champex
Topo
Cabane de l'A Neuve
Penser à faire une navette entre Champex et La Fouly (ou car postal ou stop !)
De la Fouly, remonter le vallon de l'A Neuve plutôt en rive droite
rejoindre la Reuse de l'A Neuve
Remonter alors les essettes puis rejoindre le refuge par une traversée à flanc peu agréable...
Traversée des 5 Cols
Quitter le refuge par une traversée
Remonter la combe jusque 2960 m et virer vers le col des Essettes que l'on gagne par une pente à 40° environ 3108 m
Courte descente puis traversée qui gagne le col de Crête Sèche par 20 m d'ascension facile !!!
(en réalité le point 3024 m sur la CNS)
Descente par un couloir à 45° (rochers au départ). pour rejoindre le glacier des Planereuses. Remettre les peaux et remonter en direction du col. La fin est en crampons dans un couloir (40-45° - qq rochers) col des Planereuses 3030 m
Du col descendre sur la bosse en face et virer dans le vallon à droite
Rejoindre le glacier de Saleina que l'on traverse en diagonale pour rejoindre la rive droite et remonter vers la fenêtre de Saleina (3,5 km depuis le repeautage)
80 derniers mètres à pied (40-45°)
Fenêtre de Saleina 3261 m
Virer sous les Aiguilles Dorées puis direction le refuge du Trient en traversant le plateau du même nom. Rester en rive droite du glacier du Trient (crevasses) pour atteindre le pied du col des Ecandies. 20 m en rochers pourris (corde fixe) ou neige puis un névé un peu raide ramène au col. Col des Ecandies 2793 m
Descente du col des Ecandies plutôt en rive droite puis Val d'Arpette jusqu'aux chalets d'Arpette route puis petite piste de ski pour rejoindre le parking de Champex.
Récit
10 h 30 , ce Samedi, je suis au parking à Champex, grignotant mon chausson aux myrtilles (made in Champex) La NEMO de la DDE arrive à toute blinde, un dérapage et elle se retrouve garée à coté de moi. Je transvase mes affaires dans la leur et zou, direction la Fouly. 9 km de descente pied au planché puis 9 autres pour remonter au fond du Val Ferret. J'ai la gerbe. Je titube en quittant l'habitacle, la bave aux lèves, l'estomac juste derrière...
On s'équipe, c'est pas le grand beau, Nuageux humide, voir très nuageux, très humide. 200 - 300 m de marche et on chausse. C'est parti, direction l'A Neuve. On trouve rapidement une rassurante trace. Que l'on suit tant elle est bien faite. la neige, ou plutôt la soupe, est, comment dirais je , très humide ! Il pleuvine ce qui fait un effet brumisateur pas désagréable: rafraichissant ! On se retrouve à la Pierre Javel pour un pique nique, j'ai faim et je me baffre de 2 sandwich et demi sur les 3 prévus pour le week end... morfale !
Grave erreur, d'autant plus que je suis un peu juste, niveau quantité de bouffe...
On repart vers le haut, dans le brouillard, visibilité réduite, parfois juste 30 m. Il pleuviote voir neigeote. Le traceur n'a aucun repère et 2 GPS ne sont pas de trop pour trouver les bons passages ! Je me retrouve devant, dans la ouate pour tracer la fin. Trouver le bon passage pour rejoindre le refuge. Une pente assez raide à traverser, assez désagréable, Je fais une trace un peu raide pour déboucher au bon endroit. 20 m de descente et voilà le refuge. Oublié l'idée d'aller jusqu'à la Grande Lui le premier jour, vu la météo pourrie, on est très bien ici
Chouette soirée à 32°C dans ce refuge confortable, les 2 poêles fonctionnants à fond.
Et le soir, tout se dégage ! Le Dolent et son arêt Gallet, magnifique, l'A Neuve et sa face nord tout de biais.
Réveil 5 h 22, départ 6 h 30. -8°C, malheureusement, ça n'est pas vraiment le beau temps annoncé (j’avais vu une fenêtre météo dans le bulletin météo) Une couche de nuage au dessus de nous, une autre en dessous. On part ski sur le sac crampons aux pieds dans la neige ultradure pour faire la traversée. hésitation quant au premier col à gravir. Mais nous finissons par trouver. Sophie le trace de bas en haut, un joli couloir à 40° voir un peu plus. Le dolent se découvre un instant, mais je suis un peu déçu, nous n'avons pas eu droit au lever de soleil sur la face...
Premier col, col des Essettes. Tout va bien !
Courte descente et courte remontée pour rejoindre le col de Crête Sèche 3024 m !
Truc amusant, le col de crête Sèche de la carte IGN n'est pas le même que celui de la carte suisse CNS (qui se situe plus à l'Est) (trouvaille de Sophie la veille au refuge), bref nous passons par le col de Crête Sèche "Français". Descente un peu technique, un peu de mixte au départ. Je chausse 10 m en dessous. Un peu de dérapage puis je lance les virages dans ce couloir qui pour moi est assez raide (un des plus raide que j'ai skié, je sais, j'suis nul) ! Je profite tout de même de la de la descente, courte mais bonne ! quelques virages plus loin, on repeaute. Et zou ça remonte tranquillement sur le glacier des Planereuses. On rejoint la base du couloir du col. Je file à pied devant pour gagner le col des Planereuses. Sophie et Steph me rejoignent quelques instants plus tard.
Une belle descente s'annonce, mais la neige n'est pas top, bien dure. On hésite quant au choix de l’endroit idéal pour passer. Les skis vibrent sur la neige béton, c'est pas le meilleur moment de la journée. tout en dérapage sous la cassure d'une ancienne plaque d'avalanche. On fini par enchainer les virages, pour rejoindre le glacier de Saleina. Ambiance triste dans ce jour gris.
On repeaute, et là Steph a une idée de génie : On va s'encorder pour plus de sécurité. Le fourbe propose à Sophie de se mettre au milieu. J’avertis la Donzelle des inconvénients de cette position qu'elle semble ignorer. Je râle légèrement, rappelant que je n'avais pas mémoire de grosses zones de crevasses sur ce glacier (j'y suis passé il y a seulement 13 ans !) et la neige étant bétons les hypothétiques pont de neige devrait tenir malgré mon excédent de poids. Bref, désireux d'éviter la diabolique dilution de responsabilité, je m’incline devant le chef, le patron. Mais c'est quand même bibi qui passe devant afin de jouer les sonars à crevasse !
Et zou en route pour le méga long glacier de Saleina. d'abord c'est plat pendant 2 kilomètres, on passe sous le bivouac des Plins (ou bivouac de l'envers des Aiguilles Dorées) puis ça s'incline un peu.
Et là, c'est le drame. Tel la Pythie de Delphe j'avais annoncé des difficultés liées à l'encordement. Les voici. A chaque conversion Sophie doit gérer le tiraillement entre ma pomme qui avance , la corde qui file, Steph qui lambine derrière. Au bout de 6 conversions, on a déjà pas mal joué. On se rebelle et on négocie un décordement général (Steph nous a tout de même imposé de signer une décharge avant d'accepter notre proposition).
Pour la suite, on respire, on virevolte, voilà la liberté.
Je file devant pour profiter du paysage et réalisé quelques jolies photos (au même endroit qu'il y a 13 ans avec Thib) (nostalgie quand tu nous tiens)
On rejoint l'autoroute de Chamonix Zermatt et le monde. Déjà du monde dans le couloir sous la fenêtre de Saleina. Je remonte au col. courte pause.
Le brouillard est là , nous filons sur le glacier du Trient. Puis ça se lève, magnifique. La neige est juste transfo. Un régal. Nous basculons dans la pente, le long des Séracs. Quelques crevasses apparaissent sous les skis. Méfiance. Le ski est excellent dans cette jolie pente. quant tout à coup, le col des Ecandies se dresse devant nous. Blafard. Il y a de la neige en haut. Mais entre le glacier et la neige, une sombre paroi en rocher et gravillon délité qui de loin semble infranchissable...
Les traces y mènent. Peu être y ont ils fait demi tour, il y avait des traces de montée. On s’approche et on voit une corde fixe dans un couloir en gravillon pourri.
Bizuth suicide est candidat au test. Je grimpe, une main sur la corde, la droite sur le rocher, les pieds en équilibre instable sur une neige noircie et du gravillon pourri. Ça passe. Sophie me rejoint et nous partons vers le col des Ecandies. 5ème et dernier col de la journée.
Pique nique léger, je vous rappelle qu'il ne me reste qu'un demi sandwich et 2 barres ! Heureusement Steph et Sophie son partageur. J'engloutis tout ce qu'ils me proposent !
Dernière descente, dans une excellente neige de printemps. Steph nous indique qu'il faut prendre à droite. J'avoue que je n'ai pas bien compris pourquoi d'autant plus qu'il file skier à gauche !!! Je le suis, faisant mine d'avoir compris la judicieuse manœuvre.
On finira bien par skier à un moment à droite, puis dans de la super soupe. Puis sur un parcours de "Whoups" puis sur une piste de ski de fond où mon dernier fartage fait des merveilles ! Un peu de portage, un peu de bas de piste de ski et nous voici à la voiture
Et là, c'est le drame, j'ai judicieusement emmené mon sac d'affaire dans la voiture de la DDE donc pas de change et pas de chaussures pour conduite et faire la navette.
Nous repartons donc tous en chaussettes. J'enlève le ventilo qui ventilait nos nauséabonds arpions et nous prenons la route de la Fouly, heureux de cette belle traversée dans ma voiture toute embaumée...