Ski de randonnée : Brunnegghorn 3833 m - arête Nord Est
2ème jour de notre raid en val d'annivier
Vidéo
Liens : Raid dans le Val d'Annivier - sur la haute route Imperiale
Raid en Val d'Annivier
Jour 1 : Omen Rosso 3031 m
Traversée Mottec Turtmannhütte
Jour 2 : Brunegghorn 3833 m arête nord Est
Jour 3 : Bishorn 4153 m
Depuis la Turtmannhütte descente zur Zinal
Topo
AD
De la Turtmannhütte 2519 m
Le gardien nous a conseillé de passer par la langue glacière plutôt que de passer par le Gassi ( couloir étroit et raide mais qui évite de perdre 100 m de dénivelé). bonne solution
Quitter la cabane et descendre à flanc vers le bas du Bruneggletscher
Remonter celui ci, la langue tout d'abord, puis le long glacier pour rejoindre le Bruneggjoch. 3401 m.
basculer versant Nord sur l'Abbergletscher ( le passage se situe presqu'au plus bas)
Prendre à flanc pour rejoindre l'épaule
remonter l'arête d'abord neigeuse
Puis un ressaut rocheux vient barrer le sommet.
Un pas technique (III+ - IV) ( 7 m d'escalade)
L'arête s'effile, et on gagne au mieux le sommet
descente par la voie normale
d'abord en direction du Biesjoch puis au mieux sur l'énorme glacier.
On repeaute en bas du glacier pour remonter éventuellement à la Turtmannhütte
Carto Fichier GPS
Fichier GPS au format GPX Brunnegghorn
Récit :
Après une bonne nuit réparatrice (réveil à 7 heures), nous voilà reparti vers les cîmes, avec pour objectif : le Brunnegghorn et sa face Nord !
Décollage à 8 heures
Anne a la caisse, ça change d'hier. Nous descendons au pied du glacier pour peauter et remonter celui-ci. Nous dépassons un premier groupe assez lent avant de voir partir les premiers vers le Barhorn. Le glacier se fait moins raide. Nous partageons la trace dans un décor féerique (il n'y a pas de trace)
Par erreur nous sommes un peu trop au Nord, nous passons à proximité du Chanzitli (3075m) Par chance, ça redescend sans problème vers le glacier proprement dit. Nous filons vers le Brunegjoch. Nous cherchons le passage pour basculer versant Nord... Trop haut. Enfin , nous trouvons la solution. 2 m à pied, on rechausse et on file au pied de la face Nord. Pique nique. Remontée à ski tout d'abord, puis à crampons. Rimaye, Anne passe tout en finesse. Je me débrouille pas mal. On monte vite, malheureusement ce que nous craignons arrive, la glace est là alors que nous pensions l'éviter. Une belle glace noire bien désagréable. On remonte encore une 20aine de mètres. Je sens que ça va être impossible, nous décidons de redescendre. Désescalade, passage de rimaye, moi tout en finesse, Anne tout en brusquerie, je l'ai entendue pester.
Nous longeons alors la base de l'a rimaye pour couper et rejoindre l'arête Nord Est au tiers de sa hauteur.
Je passe la rimaye en premier, neige bien dure mais pas impressionnant ! Anne me suit. Au départ la neige la neige est hyper dure, compacte, puis vient... la glace noire sous une fine pellicule de neige ! Viennent alors 100 m d'ascension tout en finesse, avec un piolet technique et un piolet light chacun. Dur dur, on en a plein les mollets. Anne peste, ses crampons encrent mal !
Voilà l'arête, je lui lance "ça se couche" De la neige, enfin de la neige" Anne fait une dernière mini zipette et s''écroule de fatigue sur l'arête en grosse poudreuse !
Mais l'invincible Anne a de la ressource.Elle file tracer l'arête. D'abord en neige, un ressaut rocheux se dresse devant nous. Elle tente de le contourner, glace noire, il faut faire front. Puré, si on ne passe pas il faut tout redescendre. Anne passe en réalisant un pas superbourrin, genre grand écart pied mains, bourrinage des bras. Je la suis, tout en finesse... ou presque. Je tente l'escalade à mains nues, mais la froideur de la neige me fait comprendre que ma technique habituelle ne fonctionnera pas... Escalade en gros gants avec des prises dure à nettoyer. Je nettoie pour trouver ou glisser mes paluches. Un bel effort, ça passe. Au dessus, c'est toujours dur. Je prends mon temps pour grimper correctement. Anne m'annonce "ça passe !!! " Je la rejoins, l'arête est méga effilée. Telle une funambule elle fonce vers le sommet.
Bon, pour moi, c'est autre chose... Je crois ne jamais avoir vu de passage aussi effilé. En plus, c'est méga corniché. Au loin Anne approche la croix, je me lance.
Caché par une corniche, je passe l'endroit le plus périlleux à 4 pattes, allongé, progressant à genou, J'avoue que j'ai un peu mis ma fierté de coté ! L'arête est magnifique, mais technique (si on peut parler de technicité dans ma façon de progresser. Voilà le sommet, on reste un moment au dessus d'une mer de nuage géante.
Longue pause au sommet. Anne remplit le livre . Nous entamons la descente à pied : C'est hyper sec, il y a pleins de cailloux affleurants.
Forcément en descendant on se retrouve dans le brouillard... Jour Blanc, chouette, le thème du Week-end. Enfin quand je dis chouette... On fini par mettre les skis, il faut s'atteler à skier entre les cailloux et les plaques de glace, sans visibilité !!! Ô joie ! La suite s'opère au GPS pour garder la trajectoire, en essayant de suivre de vielles traces. On finit par basculer sous la couche nuageuse. On peut enfin envoyer dans une bonne neige ! Le faux plat du glacier est vite avalée devant l'impressionnante face Nord du Bishorn. La poudreuse est bonne. Voilà le bas du glacier.
Nous repeautons pour remonter à la Turtmannhütte, où nous arrivons à 17 h 53, Repas à 18 h , juste le temps de se changer avant de déguster le repas en compagnie de 4 hollandais et de leur guide.
Une belle et longue journée de montagne.
Photo
Départ de la Turtmannhütte
Sur le Brunegggletscher
Anne
Le Bishorn
Le Brunegghorn (à gauche)
On a tracé toute la journée !
Weisshorn et Bishorn
Les séracs du Bishorn (et son arête)
Première rimaye : on part dans la face Nord
Deuxième rimaye... pourvu que ça tienne !
Tout doux, tout doux ...
Anne sur l'arête
Au sommet : Weisshorn et Bishorn
La fin de l'arête : Apoutsiak