couloir Whymper - Aiguille Verte
Vidéo :
Topo :
Accès au refuge du Couvercle
Par l'aiguille du Midi : A ski, descendre la vallée blanche jusqu'à la jonction avec le glacier de Leschaux
Remonter le glacier de Leschaux jusqu'au pied du glacier de Talèfre.
L'été on remonte par les Echelles des Egralets puis sur la morraine
L'hiver on remonte soit rive droite, soit rive gauche (sous la pierre à Béranger ) pour rejoindre le refuge.
Aiguille Verte
Du refuge du Couvercle remonter le glacier de Talèfre en longeant sa rive droite (sous l'aiguille du Moine, la Nonne et l'Evêque).
Rejoindre la rimaye 3460 m environ
Elle se remonte à droite ou à gauche (si ça ne passe pas à droite)
regagner un petit couloir/ goulotte à droite (rive gauche) Le remonter.
Remonter ensuite jusqu'à 3650 m environ et traverser à gauche pour rejoindre le couloir principal (Attention : ne pas monter trop haut !)
De là, remonter jusqu'au col entre l'aiguille Verte et l'aiguille de la Grande Rocheuse
L'arête finale permet de gagner le sommet
Descente :
par le même itinéraire
En désescalade ou en rappel
Rappels conseillés : 60 m
Vérifier les relais !
Conseil : partir tôt (vers minuit une heure du matin) pour être vers 6-7 h au sommet et avant 11 h à la rimaye: le couloir est exposé Est et parpine dur assez tôt !
Récit :
Après une bonne nuit au bien nommé gîte "la montagne", nous prenons le Train du Montenvers. De là, redescente en oeuf vers le glacier puis 280 marches avant de nous retrouver sur la mer de glace.
Nous allons croiser les skieurs qui font la vallée blanche pendant l'ensemble de la première heure, petit à petit Engue est loin devant, il me largue une fois de plus. Pause à l'embranchement du glacier du géant et du glacier de Leychaux. Nous ne déchausserons que 2 fois pour passer la jonction mer de glace-Leychaux. Puis nous choisissons de monter en rive droite du glacier de Talèfre (bon choix !) avant de redescendre le refuge du Couvercle (malheureusement un peu un taudit : poubelles à gogo, cartouches de gaz, chiottes inutilisables ...) Pourtant c'est l'un des plus beau refuge que je connaisse pour la vue et l'ambiance !
Objectif du jour : la Verte par le couloir Whymper. Lever à 0 h 30, départ à 1 h 10, je demande à Engué de m'attendre, il prend son pas de pachyderme (il ne peut pas faire plus lent !) et je dors en le suivant, 3 autres alpinistes suivent à 5 minutes, l'un d'eux à une frontale qui nous éclaire puissamment !. Je profite de la "trace" d'Engué pour finir ma nuit en suivant ses skis. En 1 h 50 nous sommes sous la rimaye, les skis resteront là, nous nous encordons pour passer celle ci.
Nous remontons donc la partie gauche de la rimaye puis c'est une longue traversée. Nous nous sommes encordés et j'ai tendance à monter le long des rochers (suis je réellement bien réveillé) je me mets un peu au "taquet" avant d'attaquer les goulottes, légèrement en glace par endroit, dur dur à 3 h du mat dans le halo de la frontale. Quelques passages de mixte, je suis Engué, juste devant la cordée de 3 avec Guide qui ont l'air ravi de la qualité de la neige, moi je trouve que c'est moins bon qu'au Piaget ou au Y !
Bref nous remontons des couloir un piolet, un pied, un piolet , un pied. Nous rejoignons enfin le couloir central (Whymper ) par une dernière traversée à gauche .
La neige y est, je trouve, pas parfaite, il faut vérifier les ancrages, ça prend du temps. Une fois n'est pas coutume, j'arrive à suivre Engué ( je ne sais pas si il m'attend ou s'il est fatigué ;-) )
200 mètres encore à taper les pieds et les mains, le jour commence à poindre. Nous sortons sur l'arête. Quelques photos, 5 minutes d'arête facile et voilà le sommet, je ralentie pour profiter des derniers mètres quel bonheur d'être là.
Je mitraille le magnifique lever de soleil sur le massif du Mont Blanc. Moment de bonheur indicible
Il est 7 heures, moins de 6 heures du refuge au sommet.
Nous redescendons et croisons l'autre cordée au col. Échange amusant, nous attaquons la descente. Après 150 mètres de cramponnage usant nous décidons de continuer en rappel. Engue passe en premier, pendant qu'il descend, je me prépare (prussik) , dès que le rappel est libre, je termine l'installation, je vérifie le rappel à tirer , je me dévache et je pars. Je le rejoins, me vache, il comment à avaler le rappel, je l'aide, il repart. 11 fois environ ! 4 heures de descente pour terminer sous la rimaye. Le soleil tape, il fait hyper chaud dans les Gore Tex XCR. Cuisson maximum, bonne ambiance. L'autre cordée nous suit. La descente s'effectue calmement.
Dernier rappel, Engué me conseille de ne pas rester sous la rimaye, je descends donc rapidement le rappel au moment de la rimaye (impressionnante) et me brûle la main (pas grave !) .
Je décide de faire un film et quelques photos de l'autre cordée. Je me décale pour ne pas prendre d'éventuels chutes de pierres déclenchés par eux. Un film, un vidéo, j'entends pierre, ça passe à ma gauche puis à ma droite, en fait les pierres viennent de plus haut, du couloir en lui même, en voulant éviter un risque j'en ai pris un autre, moins évident mais tout autant dangereux, je file sans demander mon reste. Courte pause après la fin des hostilités. Plaisir du ski : 1/4 d'heure pour rejoindre le Couvercle et un casse croûte très apprécié. L'autre cordée nous passera leurs vivres, merci à eux nous en avons bien profité ( le jambon entre autre, le fromage...)
Engué a mal dormi (ça fait deux nuit presque blanche avec la nuit de la souris au couloir Piaget !) J'essaie de le convaincre de faire les Droites le lendemain par des moyens plus ou moins catholiques (négociation du tarif des photos, pression psychologique...) Rien n'y fait.
Le lendemain après une excellente nuit nous redescendons vers la mer de glace. Quelques films, quelques photos, nous découvrons un lac glacière en rive droite de la mer de glace ! Puis c'est la remontée escalier oeufs. Et la descente vers Chamonix en train.
Retour à la maison fatigué mais heureux et en pleine forme
je pensais que Rebuffat avait dit : "C'est à la Verte qu'on devient alpiniste !" En fait , avant la Verte on est alpiniste, à la Verte on devient montagnard ! Je vais relire les 100 plus belles pour confirmer cette phrase !
Vidéo