Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Alpinisme : Aiguille du Tour - par le couloir de la Brêche

Apoutsiak — alpinismeSki de randonnéeMassif du Mont BlancRaid à ski
Lever de soleil face Nord aiguille d'Argentière
 
Lever de soleil sur l'aiguille d'Argentière, Sebastien et Alexandre

Topo

Difficulté : AD I (perso je mettrais AD + !!!)

Du bivouac de l'Envers des Aiguilles Dorées , gagner le col du Pissoir par le col Droit ou la fenêtre de Saleina. Ce col peut également être atteind du refuge de Trient (plus proche)
Descendre le col du Pissoir ( PD 45°) si la descente est délicate, passer par le col du Midi des Grands pour rejoindre le pied du Couloir

On peut également atteindre le pied du col du Pissoir par le refuge Albert 1er (c'est le plus rapide)

Du pied du couloir, remonter ce couloir par les passages les plus évidents (voir récit ci dessous) relais sur bequets ou sur broches. Au sommet du couloir, un bloc coincé barre le passage, c'est le Crux de la voie, difficilement protégeable (friends à droite, piolet coincé au dessus) en bourrinant un peu ça passe, attention, au rocher branlant dans ce petit couloir... (bequet au dessus correct pour relai)
On atteint alors une pente de neige qui mène à la brêche.
De la brêche, atteindre le sommet Nord par l'arête facile ! ou redescendre par le couloir Est 
 
Aiguille du Tour couloir de la Brèche Brieuc
En montant à la fenêtre de Saleina en ski de randonnée  


Météo

Beau, se couvrant par des lenticulaires sur la Verte et sur le Mont Blanc... sans conséquence...

Conditions

Couloir en bonnes conditions nous etions partis pour faire une goulotte en face Nord de l'aiguille Nord mais... pas de glace

Récit de la course

Lever à 4 h 30 pour un départ un peu avant le lever du soleil...
Magnifique sur l'aiguille d'Argentière, la Grande Lui et le Chardonnet.
Nous passons par la fenêtre de Saleina en neige (très) dure donc.
Puis nous partons vers le col du Pissoir tandis que Sebastien et Alexandre nous quittent pour l'arête de la Table.
 
 
Lever de soleil sur l'aiguille d'Argentière



Nous laissons les skis au col du Pissoir pour descendre au pied du couloir du Pissoir
de là, nous traversons  à droite pour trouver une hypothétique goulotte en face Nord de l'aiguille Nord, et là , rien, pas la trace de glace... ah si, très haut une goulotte de 40 cm de large sur plus de 100 de haut, ça n'est pas la bonne, elle est infaisable, nous décidons de filer vers le couloir de la Brèche.
 
Acceder au couloir trop à droite, le crux de la voie ?

Nous remontons la pente qui butte sur  un passage en glace entre deux rochers. Brieuc s'y essaie, et redescends, je décide de contourner l'obstacle par la droite, mais je me retrouve sur une dalle recouverte de Neige. Je redescends également. Brieuc retente "son" passage et passe. Il monte alors dans l'axe du couloir mais ça ne passe pas, je lui conseille d'aller faire un relai sur un gros bloc plus à gauche, il traverse la pente de neige et m'assure.

Je pars pour la deuxième longueur, en neige, droit au dessus du bloc , en rive droite du couloir, puis je traverse vers le couloir dans un mixte plutôt neigeux vers le centre du couloir je remonte encore quelques mètres pour faire un relai sur broche au centre du couloir.

Brieuc me rejoint pour une longueur qui parrait délicate. Il remonte le couloir au dessus de moi puis part à droite sur de la glace (le couloir oblique à droite) et rejoint la glace sous une barre rocheuse puis remonte pour faire un relai sur bequet en rive gauche.

A mon tour de passer devant pour un passage en glace, relai sur broche en rive droite. (4ème longueur) 
 
Aiguille du Tour couloir de la Brèche Crux pas lo
 
dernière longueur raide en neige avant le bloc coincé (à gauche)
 
Ensuite, c'est un couloir de neige qui se redresse de plus en plus sans moyen d'assurage. Brieuc parvient à un bloc coincé, qu'il ne parvient pas à passer, je le rejoins. Hésitation... Pas moyen d'assurer, je regarde à droite, la niege légère porte peu et le haut du couloir ets à 50 - 55 °.
Différentes tentatives se soldent par des échecs, je mange de la glace en grande quantité, vive le casque !!!, Dommage qu'il n'existe pas de modele pour la main gauche ...
Brieuc peste, je l'encourage, il pause un friends et parvient à coincer  derrière le bloc. Il bourrinne, et passe "ça engage", il parvient à grimper en opposition en haut de ce passage.

A mon tour, je décide d'y aller franco, le passage me parraissait plus facile avant , quand je donnais des conseils à Brieuc... "place ton pied là, prends la prise ici.." En fait, il n'y a pas grand chose pour se tenir, et la neige sur laquelle on débute a tendance à partir. Je me lance dans du dry tooling, et c'est l'echec, le piolet glisse, je stresse et redescends au départ. Je cale mes crampons , et monte difficilement, je récupère le friends, puis le piolet que je laisse pendouiller devant moi, je me redresse, la dificulté reste continue, je tache de planter mon piolet gauche dans une toute petite plque de glace, et le droit ??? je cherche à le planter dans une petite plaque de glace à droite... trop petite... je croise alors avec le gauche... trop compliqué... Et cette prise de main là, elle a l'ai pratique ! Et là, la prise que je tiens viens en arrière, je crie, le bloc me vient dessus, je vois la corde que se tend le piolet gauche tient dans la petite plaque de glace, je me retrouve avec l'enorme bloque devant les jambes, je réussis à  le laisser passer, et je l'entends débarouler la pente pendant de longues secondes..., je regarde alors son ancien emplacement, , c'est net ! je bourrine encore un peu mais les difficultés sont passées, Brieuc me prend en photo à la sortie du passage comme si on sortait d'une bouche d'égout. Je suis à bout de souffle épuisé par cette longueur délicate nerveusement. Nous remontons alors à la brêche de l'aiguille du tout par une pente de neige tranquille.

La montée au sommet est une promenade où il faut rester concentré, nous  retrouvons Sebastien et Alexandre qui terminent l'arête de la Table et échangeons nos parcours.

Retour alors au pied de l'aiguille du Tour puis délicate descente vers le col du pissoir dans 40 cm de soupe ! Je crois que j'ai entendu Brieuc pester (pour une fois que j'avais la forme...)
De là, descente sur le glacier du Trient et remontée au col Droit ( sans les peaux...) puis descente du col Droit vers le Bivouac des Plines.

Aiguilles du Tour glacier du Trient
Long retour sur le plateau de Trient vers le col Droit ...


Au bivouac, sensation étrange, un accident ayant eu lieu dans le couloir Barbey à l'aiguille d'Argentière que nous progetions éventuellement pour le lendemain, ils pensaient que c'etait nous qui nous étions faits prendre...  L'impression d'être un mort vivant dans leur regard à notre arrivée au refuge.
Cette nouvelle nous a refroidi, une plaque à vent etant parti au dernier quart de la voie, les alpinistes ont du faire une sacrée dégringolade. En fait j'apprends 2 jours plus tard que la corniche du sommet a cassé et n'aurait fait qu'un blessé (conditionnel bien sûr !). S'il n'y a qu'un blessé c'est une bonne nouvelle !



Cette nouvelle calme nos ardeurs, je pense à ces alpinistes que nous avons observés de la pente , en bas, de loin,  le matin alors que nous nous dirigions vers la fenêtre de Saleina, les pensants mots ou gravements blessés. L'idée d'aller gravir le couloir Barbey le lendemain, même si la pente est purgée  est écartée, alors que cette même idée nous emballais il y a 24 heures...  Nous sommes tout pensifs dans le bivouac

 
Vidéos
 


message personnel : Sebastien , je n'ai pas retrouvé ton couteau (ni ma crème solaire d'ailleurs)



 

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article