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Le Petit Alpiniste Illustré

Le Petit Alpiniste Illustré

by Apoutsiak

Alpinisme : Nadelgrat - traversée Dürrenhorn - Hohberghorn - Stecknadelhorn - Nadelhorn !

Apoutsiak — Ski de randonnéealpinismeZermatt4000Les 100 plus bellesValaisAnne

La vidéo de ces 3 Jours à la Bordierhütte : traversée de la Nadelgrat et tentative sur l'Ulrichshorn

4 4000 en 1 journée

Dürrenhorn 4035 m

Hohberghorn 4142 m

Stecknadelhorn 4241 m

Nadelhorn 4327 m

Encore une belle et longue journée de montagne

 

 

Topo

Accès à la Bordierhutte

De Gasenried au dessus de Grächen (se garer sur la petite place)

Emprunter la route qui part dans le vallon puis le sentier (panneau Bordierhutte)

Passer au point 1930 m

Rejoindre l'alpage de l'Alpja en traversant la moraine Ouest.

Remonter l'alpage en suivant le sentier d'été (point 2407 m puis 2707 m CNS)

traverser le glacier au mieux (ni trop près des crevasses au nord, ni trop près des séracs au sud)

Remonter un bastion rocheux en passant soit par le chemin d'été (escaliers main courante) soit à ski (à droite lorsqu'il y a encore de la neige)!

Et rejoindre la cabane Bordier - Bordierhutte 2886 m

 

Nadelgratt

AD - Long - Ne pas négliger que l'on grimpe à 4000 m !

De la Bordierhütte remonter les premières pentes qui mènent à un goulet sous le point 3211 m. Monter le couloir entre les rochers et les séracs. (Ca peut passer à droite par le glacier à skis lorsqu'il n'est pas trop crevassé) De là remonter le Riedgletscher .

On peut pauser les skis sur la crête au dessus du point 3332 m.

 

Rejoindre le pied du couloir accédant au Dirrujoch (attention aux chutes de séracs !)

Remonter le couloir 45 - 50° lorsqu'il est en neige, sinon emprunter les rochers en rive gauche - beaucoup plus long). L'accès au col est barré d'une corniche parfois difficile à franchir !...

Dürrenhorn 4035 m

Du Dirrujoch on monte au Dürrenhorn (ou Dirruhorn par des rochers plutôt sur le fil de l'arête, puis versant ouest vers le sommet choix évident)

Revenir au Dirrujoch par le même itinéraire.

Hohberghorn - (Hobärghorn) 4219 m

Remonter le pied de l'arête plutôt versant ouest

escalade mixte (Anne a trouvé que c'était le passage le plus délicat)

On accede à une bande de neige que l'on remonte

La pente se redresse, on bascule légèrement versant est pour gravir des gradins faciles en rochers délités.

Stecknadelhorn 4241 m

redescendre par la pente de neige vers le point 4144 m

On attaque l'arête du Stecknadelhorn

Les difficultés se franchissent en passant versant ouest.

Accès au sommet par le fil

Nadehorn 4327 m

redescendre par une pente mixte au stecknadeljoch puis suivre l'arête neigeuse.

Gravir le gendarme sur le fil puis basculer en versant ouest pour le contourner, on rejoitn un poitn situé légèrement au dessus d'un col juste après le gendarme

Du col, remonter au mieux vers l'arête ouest (attention mixte un peu glissant - glace parfois) et gagner par l'arête le sommet

Descente

Du sommet on redescent par l'arête Est, soit en franchissant directemetn les passages rocheux soit en basculant versant Nord (attention glace parfois)

Du Windjoch on bascule sur le Riedgletscher et on rejoint le dépot des skis par une marche à plat dont on ne manquera pas de profiter...

Carto fichier GPS

Fichier GPS au foramt GPX

 

Récit

J’avais fait plein de propositions à Anne, la météo semblait meilleur au cœur du Valais, alors Adieux Mont Blanc, adieux face Nord de la Grande Ciamarella, à nous les 4000 aux noms imprononçables de la Nadelgrat !

Nous nous retrouvons ce vendredi midi à Gasenried, village bien connu car j'avais été déposé en hélicoptère lors d'une reconnaissance précédente avec Steph.

L'avantage c'est que je connais un petit parking pique nique... avec fontaine !

Il fait beau, on pique nique, puis on se lance dans une jolie montée sous les sapins.

 

Arrivés à l'alpja, Anne souffre un peu du manque de sommeil, j'en profite, les moments où je suis devant sont si rares ! Au bout du vallon, on met les skis, je trace dans cette neige sombre et dans les coulées d'avalanche ( plus nombreux et plus gros cette année que l'année dernière.) L'ambiance est bonne 2 déchaussages permettent de rejoindre le glacier. Nous opérons une longue traversée, croisant une bordée de randonneurs italiens en goguette (à pied) , de la neige jusqu'aux cuisses qui procèdent au début de la descente, ils ont visité le refuge Nous leur souhaitons bon courage et poursuivons vers les échelles. Un coup d'échelles, puis un petit coup de ski et voici le refuge !

 

Opération bois et fonte de neige. Le poëlle tourne. Au lit à 21 h , le réveil est à 3 heures

 

Mauvaise nuit

 

Le lendemain matin, 3 heures, l'impression de ne pas avoir dormi. Nous avons décidé de déjeuner froid ( pas le temps de faire un feux et pas de gaz) Anne râle (c'est bon signe). On se retrouve skis aux pieds à 3 h 50 et c'est parti pour la montée. Anne file devant, assez vite je mets les couteaux, la neige est bien dure et je souhaite continuer de dormir pour finir ma nuit. Je la garde à distance, voilà le passage raide du glacier, 3200 m mais ça a l'air de passer sans souci à droite sur celui ci, Ca passe à ski. Le soleil se lève, la Nadelgrat rosie, Nous pausons les skis à mi chemin entre le pied du couloir et le retour en optimisant le lieu pour ne pas avoir à remettre les peaux .

 

Crampons corde, nous filons vers le couloir du Dirruhorn. On passe sous des séracs , dans le bou de la zone d'éjection. Bientôt le couloir. tout à coup fracas, c'est un sérac qui tombe. 5 minutes plus tôt on aurait au moins été pris dans l'aérosol, je crois que je n'aurais pas aimé du tout. 5 minutes plus tard, nouvelle alerte, nous sommes déjà loin, pause au pied du couloir. Anne est largement plus en forme que moi, je la laisse remonter le couloir. On réalise quelques vidéos esthétiques (voir là) .

 

Les 200 m de couloir sont assez vite avalés, en haut la corniche nous barre la route. Anne tente à gauche, elle se retrouve dans de la semoule impossible à remonter. Elle décide après de longue minute de tenter à droite, la corniche menaçante comme la gueule d'un requin ne se laisse pas approcher. Une assurance fort à propos se présente. Hop je demi-cabestane (du verbe demi-cabestaner : faire un demi cabestan pour assurer son ou sa partenaire) Anne s'escrime face à l'obstacle. Son sac est rejeté en arrière par la lèvre de la crevasse, tandis que la partie accessible est en neige pulvérulente, ni les piolets ni les crampons ne tiennent. Le stress augmente. Par quelques subtils conseils, j'essaie d'organiser l'assaut, tel un général bien à l'abriit dans son blockaus, mais rien n'y fait, il va falloir que je m'emploie, comme souvent , ça n'est pas par ma technique que je m'illustre, mais par ma taille (ça m'a rappelé la rimaye de l'arête gallet au Dolent !) C'est un peu vexant, mais c'est la réalité.

Me voilà sur zone, je comment par un peu de terrassement en nettoyant la corniche avec la panne de mon piolet. Étant donné la surface de la panne de mon piolet comparé à la taille de la corniche ça prend du temps.

Après, je plante mes piolets au dessus de la corniche, au plus loin.

Le seul souci, ça sera pour pauser les pieds sur la corniche... Quand il faudra pousser dessus...

 

Piolets pausés, je lance ma jambe gauche au dessus du monstre, je tire sur les bras, ma jambe droite décolle, je pousse sur la jambe gauche, et là, c'est le drame, la corniche explose, mon corps part en arrière. Je ne tiens que par les piolets qui bougent un peu mais on l'air de rester fidèles. Je pense au demi-cabestan et à son amarrage en dessous qui ont des chances d’être sollicités ... Je suis déjà essoufflés, il faut sortir tout de suite. Je tire sur mes bras pour ramener mon corps au piolet, je trouve une zone solide pour amarrer mon crampons gauche, ouf, je gagne un mètre et le tour est joué, je m'effondre face contre neige, éprouvé par un tel effort (ben oui, je suis pas un grimpeur à la base).

Anne me rejoint, dans une technique assez personnelle, elle a les bras trop petits pour atteindre les piolets que je lui aie délicatement placé en zone solide. Je tire comme un malade sur la corde, elle se tracte et me retrouve au dessus du maudit obstacle ! Je crois qu'on a mis 3/4 d'heure pour parcourir 3 mètres !

 

 

Après une bonne pause nous repartons vers le Durrenhorn. De jolis passages d'escalade se succèdent. Je fais s'affaisser une corniche (sensation assez désagréable) sur l'arête. Si l'escalade est belle, elle est également sans fin, les antécîmes et les gendarmes se succèdent. Sur le topo on croirait que le sommet se fait d'un claquement de doigt

Enfin le voilà, quel plaisir d'être sur ce sommet, et mon adage , "il n'y a pas de 4000 facile !" se vérifie, une fois de plus !

Nous redescendons au col sans encombre pour une nouvelle pause. J'annonce à Anne que je n'ai pas la grande forme (je ne sais pas si c'est le manque de sommeil ou l'altitude, le manque d’acclimatation).

 

 

Nous repartons vers l'Hohberghorn. Le départ m'achève, pas de rythme, es passages d'escalade mixte (pas hyper dur mais je ne parviens pas à trouver mon souffle). Je réclame des pauses (ce qui n'est pas mon style !) pour reprendre mon souffle. Anne me demande d'aller jusqu'au sommet suivant. Intérieurement je sais que si on atteint le 4000 suivant, on ira au bout de l'arête. Je décide de poursuivre, on verra bien.

voilà une bande de neige judicieusement placée. Anne s'enfonce et ralentie le rythme, tandis que je me refais un peu la cerise! elle fait même des pauses ! Trop cool. Arrivés à la troisième partie, rocheuse celle là, je vais mieux , et les 60 derniers mètres sont vites avalés !

2ème 4000 de la journée : Hohberghorn

 

 

Le temps tourne, il fait gris, on engage la descente pour se retrouver face à l'austère Stecknadelhorn. De mon point de vue ça me parraît infranchissable, il commence à neiger, de toute façon, je n'ai pas le choix Anne progresse ! C'est étonnant, il me parraissait si compliqué, et on atteint le sommet "relativement" facilement ! Quand je dis relativement, c'est assez relatif, car on progresse dans une tempête de neige du plus bel effet !

 

Sommet, (Stecknadelohorn) pause et nouvelle descente. Partie plus cool,arête en neige, sur le topo il précise que techniquement, contourner le dernier gendarme, est plus facile ! C'est mal connaître ma partenaire de cordée. Elle file droit devant, arête qui devrait être sèche, gavée de neige poudreuse ! devant elle bataille, je suis , sans conviction. Basculement versant ouest, vertigineux. Quelques vires, c'est hostiles, le brouillard et la neige font qu'on se croirait dans les Carpates , ou plutôt sur un sommet himalayens mais pas un jour de sommet !

 

La progression est lente, mais continue. Je ne sais pas comment Anne a fait pour trouver la sortie, au dessus du petit col avant le nadelhorn. La suite je la connais, je l'ai faite l'an dernier, on va terminer l'arête !

Il faut préciser ici, que j'ai essayé de négocier de ne pas faire ce dernier sommet (je l'ai déjà fait, et on peut très bien le faire en traversée avec la Lenzpitze, mais la négociation a tourné court : on ne négocie pas avec le diable !)

 

L'escalade du Nadelhorn est désagréable, on a l’impression, que les prises sont à l’envers et que les crampons n'accrochent pas sur les dalles ! On avance tout de même, voici l'arête et le sommet. Nous sommes très fiers, il est 17 h , la visibilité est réduite, mais nous avons réussis !

 

Descente, d'abord dans le mixte pourri puis sur l'arête. Ca passe mais c'est long. Anne se méfie des corniches, elle a raison, un de mes pieds traversera celle ci alors que je suis sur la trace. Le windjoch arrive enfin, nous optons pour la descente directe sur le glacier , au GPS (oui, on y voit à 10 m environ depuis le début de la descente.) On passe la rimaye facilement pour retrouver le plat du glacier. Le GPS m'indique le dépôt des skis et sa distance : 1 km 300. On marche, longtemps, je rescrute le GPS, 1 km 100, ça va être long. On avance, je me vautre en me prenant mes crampons dans mon pantalon, il faut dire que je n'étais pas très concentré !

On ne doit plus être très loin, j'indique la direction de mon bras, en regardant au loin, le matos est au bout des doigts, à 100 m. On se ré équipe en mode ski, tout est gelé, les sangles des crampons, les peaux, les fixes des skis. Et c'est parti, les premiers virages dans le jour blanc, avec la fatigue et la neige travaillée sont un calvaire, on n'y voit rien. Nous débouchons au passage clef sans problème, la neige devient meilleur, et on en profite. Nous optimisons la descente pour éviter les montées ! Le ski devient excellent, Anne possède l'art de skier dans le jour blanc, et moi, je possède l'art de suivre Anne comme point de repère visuel dans le jour blanc !

Une dernière montée en mode canard et voilà le refuge. 21 h

Je rentre, j'appelle Sandrine pour la rassurer (on avait prévu de rentrer beaucoup plus tôt) Je mange trois gâteaux, bois trois vers d'eau et file me coucher dans un état de fatigue rarement atteint !

 

Photo

 

Pour les photos en mode "tout voir d'un coup" (et non diaporama) c'est par là ! 

 

 

Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération
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Diaporama Nadelgrat, à déguster sans modération

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R
De passage par hasard je suis resté à découvrir la vidéo de votre &quot;balade&quot;, bravo pour le niveau technique de cette réalisation qui donne envie er merci pour cette vidéo belle dans sa simplicité.<br /> Amitié de la bourgogne
Répondre
A
Merci Roger pour ce sympathique commentaire ! <br /> N'hésitez pas à aller décourir les autres vidéos !...<br /> <br /> http://alpinisme.over-blog.net/article-les-videos-d-apoutsiak-classee-par-massi-64036951.html<br /> <br /> <br /> Bonne journée